Kouritenga. El hadj Ousmane Sana : le généreux fils de Singuin

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Titre
Kouritenga. El hadj Ousmane Sana : le généreux fils de Singuin
Créateur
Didier Yaméogo
Editeur
Le Pays
Date
21 juillet 1995
Résumé
Fils d'extrême générosité que ce natif de Singuin, dans le département de Tensobtenga. Homme très attaché au développement de son village, il concilie quotidiennement les préceptes de l'Islam et la réalisation d'œuvres socio-économiques pour ses "parents". Didier Yaméogo, notre collaborateur, l'a suivi sur le chemin de ses grands travaux. Voici son reportage.
Couverture spatiale
Pouytenga
Koupéla
Droits
In Copyright - Educational Use Permitted
Langue
Français
Source
Archives Le Pays
Contributeur
Frédérick Madore
contenu
Fils d'extrême générosité que ce natif de Singuin, dans le département de Tensobtenga. Homme très attaché au développement de son village, il concilie quotidiennement les préceptes de l'Islam et la réalisation d'œuvres socio-économiques pour ses "parents". Didier Yaméogo, notre collaborateur, l'a suivi sur le chemin de ses grands travaux. Voici son reportage.

Très tôt le matin du 26 mai 1995, le petit village de Singuin dans le département de Tensobtenga, situé à une trentaine de kilomètre au Sud de Koupèla, s'est réveillé dans une fête inédite jamais vue dans la localité par la population...

Pour les parents, amis et invités venus des quatre coins du Burkina et d'ailleurs, c'était simplement beau, on lisait le rayonnement de joie sur tous les visages ; car l'événement était riche en couleur.

La cérémonie proprement dite a commencé par la bénédiction de la tombe de papa Sana Ali dit Yargâ-Naba, célèbre et renommé paysan de ce village et décédé en 1970 à la fleur de l'âge. Mystère ou simple hasard, sur sa dernière demeure (tombe) où il se repose à jamais, a poussé et grandi un baobab géant, qui se dresse à l'entrée principale de la concession familiale, et que les femmes de ce village se servent de ses feuilles pour la sauce des repas quotidiens.

Après la bénédiction de la tombe de l'illustre disparu, sans transition, on a immédiatement enchaîné la lecture du Coran appelé Wâânzou, et on procéda en même temps à la cérémonie solennelle de doa des cinq parents que El hadj Ousmane Sana, fils du feu Sana Ali, qui avait bien voulu le faire partir à la Mecque en guise d'une gratitude absolue, sans faille à Dieu qui lui en a donné les moyens. Lui-même ayant accompli son pèlerinage en 1992 et 1993, c'était le tour cette année de sa mère et de son maître coranique.

Pour la petite histoire, sachez que El hadj M. Ousmane a terminé son instruction coranique dans le département d'Andemtenga à quelques kilomètres de Koupèla près de Pouytenga.

Très jeune et brillant élève, il a bénéficié de nombreuses bénédictions de son maître coranique, qui l'aimait tant pour son intelligence.

Les cinq parents envoyés pour le pèlerinage sont : le frère aîné, la sœur aînée, et trois parents maternels de El hadj Sana Ousmane.

Ils se disent très émus d'avoir l'occasion de visiter la maison de Dieu, et surtout en voyant un si grand monde venu les soutenir spirituellement et les saluer à leur retour du pèlerinage. La cérémonie de doa, particulièrement, qui fut un temps de recueillement et de pardon au Tout Puissant, c'est le grand Imam de Tensobtenga en la personne de Yaméogo Idrissa qui dirigea ladite cérémonie dans une parfaite harmonie.

Ensuite, interviendront les séries des inaugurations des infrastructures socio-économiques, dont le grand château qui alimente le village en eau potable et qui se dresse à proximité de la concession familiale.

Deux mosquées, deux écoles coraniques, un moulin à grain, un forage manuel en renfort au château et deux autres forages à environ 2 kg, telles sont les réalisations de El Hadj Ousmane en vue de venir en aide à ces populations.

Selon lui, il compte avec la bénédiction de Dieu pour poursuivre davantage des actions de ce genre surtout dans les domaines de la santé, l'eau et les écoles. Cela pour répondre positivement aux engagements socio-politiques pris par le chef de l'Etat : M. Blaise Compaoré, le 2 juin 1993 au stade du 4 août. Le collège d'Enseignement général (CEG) de Tensobtenga en gestation reste pour lui une préoccupation, et il promet de donner sa contribution pour la réalisation de cet édifice. Il est à noter que plusieurs villages environnants ont reçu de lui des aides financières, soit pour la construction, soit pour la réfection de leurs lieux de cultes. Bel exemple à suivre par les patriotes de la région. Cela dans le but de limiter un tant soit peu l'exode massif de la jeunesse, cheville ouvrière d'un pays. Le 2 juin 1995, c'est la vaillante population fidèle de Pouytenga, ville économique du Burkina, avec son grand Iman en tête, qui recevait El Hadj Ousmane et sa suite pour la grande prière de vendredi, dans l'enceinte de la mosquée centrale de ladite ville. Il a signalé que l'invitation officielle lui a été adressée par la Communauté musulmane de cette ville, qui avait auparavant participé à la cérémonie de Singuin.

Après la grande prière, où toute la louange et la gloire ont été rendues au Seigneur, le cortège s'est ébranlé vers le domicile de la grande soeur de El Hadj Ousmane où une sympathique réception a eu lieu.

Les fidèles de Pouytenga ont exprimé leur grande joie pour la visite de El Hadj et sa suite. Puis, est intervenue la visite de la grande mosquée en construction dont le chef-d'oeuvre a beaucoup émerveillé les visiteurs, en particulier M. Nacoulma Abdoulaye, proche compagnon de El Hadj et NR Martin Jules Francis, son conseiller de presse et ami personnel.

La fête fut plus belle à Pouytenga où on s'en souviendra toujours, La réception a pris fin très tard dans la soirée, avec une note de satisfaction.

Pour mémoire, rappelons qu'une délégation, dépêchée par la Communauté musulmane de Côte d'Ivoire et conduite par M. Sarba Abdoul Aziz, prédicateur islamique et Secrétaire général de la communauté islamique (section d'Atiékoubè), M. Badini Abdou Salam, M. Ouédraogo'Amadou, etc... pour ne citer que ceux-là, ont tenu les fidèles en haleine tant à Singuin qu'à Pouytenga.

Pour le bilan de l'ensemble des cérémonies : El Hadj Sana se dit satisfait à tout point de vue, que ce soit de l'organisation matérielle ou la participation massive des parents, amis et invités venus de divers horizons. “Un merci du fond du coeur à tous ceux qui n'ont ménagé aucun effort pour que la fête soit belle.

Mes remerciements vont à l'endroit de la délégation venue de Côte d'Ivoire, de la Communauté musulmane de Pouytenga, de la jeunesse islamique du secteur 8, de Ouaga, Gounghin, à toute l'équipe de la Presse, aux parents et amis venus pour la circonstance.

Que Allah vous récompense au centuple de vos bienfaits”.

Texte et photos : Didier YAMÉOGO, collaborateur
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