La Preuve #36

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Titre
La Preuve #36
Créateur
La Preuve
Date
janvier 2011
numéro
36
Droits
In Copyright - Rights-Holder(s) Unlocatable or Unidentifiable
Langue
Français
Contributeur
Louis Audet Gosselin
Wikidata QID
Q114034225
extracted text
Le comportement de Vépoux envers l’épouse

“... et voilà la religion de droiture... ”

Nouveau
QUINQUENNAT

DE BLAISE COMPAORE

Que peut-on
en attendre ?

La Saint
Valentin n’est
pas une fête
musulmane

P. 5

Crise post électorale en <x :

A quand la fin de Pii

Fondation
et évolution
de la medersa
centrale de P 7
Ouagadougou

. "

voire

se ?

ms

Editorial
consentis par l’Etat au cours
ComI paoré a été élu de ces dernières décennies,
l’accès à la santé et à l’éduca­
pour la 4ème

nous ont montré une justice
aux ordres, prête à défendre
les intérêts des plus forts et

tion reste un leurre pour de

écrasant au passage les plus

laise

B

nombreux Burkinabè.

\ fois consécu-

magistrature suprême

du

Burkina Faso par une large
proportion

des

suffrages

exprimés. En effet, à plus de
80% des votants, les 50% des

Burkinabè inscrits sur les
listes électorales lui ont placé

leur espoir de sortir de la pau­
vreté

endémique

dans

laquelle se trouve le pays.

Lui, leur a promis l’émer­
gence ; une promesse très au-

delà donc de leur espérance.

Nouveau

On ne peut qu’applaudir ce
geste

magnanime,

plein

QUINQUENNAT DE

d’ambition, même si on se

BLAISE COMPAORE

perd dans les contours réels

Que peut-on
en attendre ?

de ce concept d’émergence.
Mais, on n’a pas le droit de
douter de la capacité de cette

nouvelle/ancienne équipe à
faire émerger le pays des
hommes intègres, comme
l’ont si bien réussi le Brésil,
la Chine, l’Afrique du Sud,
l’Inde, même s’il leur a fallu

un peu plus de temps. Il faut

y croire ! Et attendons le
maçon au pied du mur.
En attendant, les citoyens

burkinabè dans une large
majorité, se contenteraient

bien de certaines actions

majeures qui les sortiraient
définitivement de la misère
dans laquelle ils croupissent.

C’est d’abord un investisse­
ment réel et conséquent dans
les secteurs sociaux que sont
entre autres l’éducation et la
santé qui sont loin d’être un
acquis dans notre pays. Au
contraire, malgré les efforts
2

faibles. En outre, les Burki­

Quant au pouvoir d’achat, il

se dégrade au fil des années à

cause de la cherté de la vie,
de plus en plus grande de la

vie. Les produits de première

nabè rêvent d’une démocratie
comme on peut le voir dans

d’autres pays, sans que cela

ne compromette la paix et la
stabilité de notre cher pays.

nécessité, l’eau et l’électricité

Cette litanie de vœux, n’est

sont de moins en moins à la

certainement pas exhaustive,

portée du citoyen moyen. Et

au regard des attentes incom­

pour ne pas rassurer, l’Etat

mensurables des populations.

vient d’augmenter les frais de

Mais en résumé, qu’elle se

consultation médicale. Pour
une émergence, on attend

nomme émergence ou pro­
grès continu, les Burkinabè

vraiment de voir !

demandent à être gouvernés

Depuis trois décennies, le

autrement. Il faut donc rom­
pre avec les habitudes

Burkina Faso a fait le choix

du libéralisme économique et
de la promotion de la pro­
priété privée ; ce qui n’a pas

été sans conséquence sur la
vie des populations confron­
tées de plus en plus au chô­

anciennes, et adopter des
comportements conformes à

cette ambition. C’est ce que
l’on est en droit d’attendre de
ce nouveau quinquennat.
La Rédaction

mage, à l’insécurité alimen­
taire, bref à la pauvreté. Le
programme de l’émergence
même s’il n’ambitionne cer­

tainement pas de rompre avec
ce choix de gouvernance éco­

nomique, doit nécessaire­
ment et urgemment considé­
rer cette aspiration des Burki­
nabè à vivre mieux. C’est
devenu une exigence même
de la stabilité des Etats,
comme la Tunisie nous a
donné l’illustration la plus
parfaite.
Enfin, on attend de ce quin­

quennat qu’il marque une
rupture avec les autres en
matière de justice et de
démocratie. Moins d’impu­
nité, plus d’égalité devant la
loi. Les années précédentes

La Preuve

i

Récépissé de déclaration
N“1862//CA-GI/OUA/PF
du 27 juillet 2007
ISSN 0796-8426
Tél. 50 37 94 30
Cell. 70 75 54 85
Email : preuve2007@yahoo.fr
Directeur de Publication
MikaïlouKéré
Secrétaire de rédaction i j
Siaka GNESS1
Responsable commercial
Moussa BOUGMA
Mise en page et impression
Ressources : 50 46 45 19
70 43 33 78
Nombre de tirage
1000 exemplaires

La Preuve n° 36 -Jan.Fév. 2011

Preuve Evidente
Le comportement de l’époux envers l’épouse
Par Cheick Albayan

-----

llah dit : «Et
fie que ces hommes qui se sont
parmi
Ses mal comportés avec leurs
signes, Il a créé femmes et les ont offensées ne
de vous, pour sont nullement les meilleurs
hommes.
vous,
des
épouses pour que vous viviez
Le Prophète, saisissant la fai­
en tranquillité avec elles et II a
blesse physique de la femme
mis entre vous de l'affection et
par rapport à l’homme et le fait
de la bonté. Il y a en cela des
qu’elle ne peut pas se défendre
preuves pour des gens qui
seule dans la plupart des cas,
réfléchissent». C30V21. De ce
mit en garde contre ceux qui
verset, il ressort que l’amour et
s’en prennent aux faibles, dont
la bonté sont les deux vertus qui
fait partie la femme, et les
sous-tendent les relations conju­
menaça en disant : «Ô seigneur
gales.

A

la vertueuse attitude de
l’homme. De plus, le Prophète
interdit de frapper la femme :
«Ne frappez pas les femmes.» Il
ordonna de patienter avec elle et
de ne pas avoir de l’aversion
contre elle en disant : «Le
croyant ne doit pas détester sa
femme, car si un comportement
en elle lui déplaît, un autre lui
plaira». C'est comme si le Pro­
phète ordonnait à l’homme de
rechercher uniquement les
atouts de la femme et ses bons

Cependant, si l’amour est le
premier élément qui préside à la
formation d’un couple, le bon
comportement Qa bonté) main­
tient l’amour vif et la cohésion
dans le couple. Si le bon com­
portement doit être l’émanation
des deux conjoints, il faut souli­
gner que l’époux doit être le
chef d’orchestre. C’est en ce
sens que le prophète dit : ”Ô
hommes ! Vous avez des droits
sur vos femmes et vos femmes
ont des droits sur vous. Crai­
gnez Dieu dans votre comporte­
ment envers les femmes." Il
ajouta : "Je vous recommande
d’être bons envers les femmes,
le meilleur parmi vous est celui
qui se conduit le mieux envers
sa femme" (Rapporté par
Bukhari et Muslim).
On rapporte que des femmes
venaient voir, les femmes du
Prophète pour se plaindre du
mauvais comportement de leurs
maris ; le Prophète dit alors ;
«De nombreusesfemmes se sont
présentées chez la famille de
Muhammad pour se plaindre de
leurs maris ; sachez donc qu’ils
ne sont en aucun cas les meil­
leurs d’entre vous.» Cela signi­


d’une côte et la côte la plus tor­
due est celle de la partie supé­
rieure. Si tu cherche à la redres­
ser, tu la briserais, mais si tu la
laisse ainsi, elle resterait tor­
due, je vous enjoins donc d’être
bons avec les femmes.» On
trouve dans un autre hadith la
version suivante : «Les femmes
ont été créées d’une côte, si tu
cherche à la redresser, tu la bri­
serais, conduis-toi bien avec
elle et vous pourrez vivre
ensemble». Ce hadith montre la
meilleure attitude à adopter
pour que la femme puisse s’af­
fermir et s’améliorer. Cette atti­
tude ne passe que par la dou­
ceur, la délicatesse, la persua­
sion et la prise en charge. En
effet, l’attitude qui consiste à
vouloir changer la femme et
l’améliorer par la violence et la
rudesse ne mènera qu’à la mul­
tiplication des problèmes.

Dans ce sens, nous proposons
aux frères quelques astuces cidessous pour réaliser la bonté
envers son épouse.

! Je mettrai dans la gêne ceux
qui s'en prennent aux droits des
deux faibles : l'orphelin et la
femme.» Cela veut dire que
ceux qui s’en prennent à ces
deux types de personnes ne
seront point pardonnés, mais
seront exposés à la gêne et au
châtiment dans cette vie et dans
l’au-delà.

A travers tous ces hadiths, le
Prophète montre que la bonté
envers son épouse est un signe
révélant la noblesse d’esprit et

La Preuve n° 36 -Jan.Fév. 2011

côtés, sans s’attarder sur les
bévues et les écarts de conduite,
car cela, mène à la rupture et à
l’animosité entre les époux.
La femme est plus émotive et
plus faible psychologiquement
et physiquement que l’homme.
C’est pour cette raison que le
Prophète conseilla d’être tendre
et patient avec elle, de ne pas
trop tenir compte de ses fautes,
car être dur avec la femme mène
à la rupture entre les époux. Le
Prophète dit : «Veuillez du bien
auxfemmes. Elles ont été créées

- Féliciter son épouse quand elle
fait un acte qui mérite des félici­
tations car la femme est très
sensible au fait que son époux
reconnaisse ses mérites ;

- Arrêter de lui faire à chaque
fois des critiques et des répri­
mandes, et ne la comparer pas à
quelqu’un parmi vos proches ;
- Ecoute la avec intérêt te comp­
ter ses problèmes, et montre-toi
soucieux d’elle. Cela la soula­
gera ;

- Eviter de parler des parents de
ton épouse dans les discussions
et ne surtout pas les insulter ;
- Arrêter de parler et prendre

3

I

Religion de vérité

Le grand lavage
Par Cheick Albayan

e grand lavage

lubrifiant lors de la pénétra­

deux mains avant de les intro­

(s'ils sont tressés), en raison

(les

tion de la verge dans le vagin

duire dans le récipient d’eau.

du hadith d'Umm Salama

Laver les parties

intimes

(RA) rapporté dans le Sahîh

Muslim dans lequel elle avait

grandes

L

ablutions) ou le

au

lavage du corps

sexuels. L’émission de ce

(laver ainsi le sexe en premier

en entier est une

liquide n’entraine que

la

pour ne plus le toucher après

demandé au Prophète : «ô

voie de purification petite
du musul
­
ablution
(il faudra pro­

ou pendant les petites ablu­

messager d'Allah, je suis une

man, recommandée dans cer­
taines circonstances. Dieu dit
: «...Et si vous êtes pollués
"junub"(souillés), alors puri­

fiez-vous (par un bain)... »

C5V6

moment

des

rapports

céder au lavage complet de la
verge).

Quant au wady, c’est un

liquide blanc et épais émis
immédiatement après la mic­

tion (juste après les urines).

Dans le cadre des pratiques

Son

cultuelles, le lavage constitue

même obligation que l’urine

avec les petites ablutions
(ablutions ordinaires pour la

prière),

les

principaux

moyens de purification du
corps pour le musulman.
Dans ce sens, c’est un acte de

spiritualité et non un simple
besoin de propreté. Il s’im­
pose à tout musulman qui est

affecté par les impuretés

majeurs suivantes : éjacula­

tion (émission du sperme)
provoquée par un

désire

sexuel ou la pollution noc­

turne, les rapports sexuels
(même sans éjaculation), les

émission entraîne la

(la petite ablution).
Enfin, le maniyy ou sperme,

tions). Nettoyer correctement
les souillures et toutes les

femme avec beaucoup de

secrétions tachant les parties

faisant le grand lavage, en

tresses. Dois-je les défaire en

intimes ou toute autre partie

raison de l'impureté sexuelle

du corps. Puis faire les petites

et des menstrues ?» Il (SAW)

ablutions normalement (on

a répondu : «non. Il t'est suffi­

peut retarder le lavage des

sant de verser trois poignées

pieds jusqu’à la fin. Ensuite

d'eau sur ta tête [et friction­

laver la tête trois fois, faire

ner]...» Ceci dans le cas où

bien attention pour que l'eau

les tresses n’empêchent pas

pénètre bien le cuir chevelure

l’eau de pénétrer à l’intérieur

est le liquide jaillissant qui

(en frottant) puis laver les

(à la peau), sinon (dans le cas

sort au moment de la jouis­
sance majeure dans le coït
(rapports sexuels, rêves éro­

oreilles et la barbe en faisant

contraire)

pénétrer l’eau à son intérieure

défaire....

tiques...). Il est épais, son

tant). Ensuite, laver le cou, les

odeur rappelle celle du pollen

épaules, les aisselles, le nom­

du palmier mâle. Il entraine

bril (en utilisant son doigt

(à la racine et la peau en frot­

systématiquement le grand

pour atteindre son creux) et le

lavage. L'émission du sperme

dos... Enfin laver le côté droit

à cause d'une maladie ou du

du corps puis le côté gauche,

froid ou de l'effet de l'immer­

la jambe droite et la jambe

sion dans de l'eau chaude

gauche. Commencer de préfé­

invalidera seulement la petite

rence donc par les parties

il

faudra

les

L’important dans le grand

lavage est que toute la surface
du corps soit mouillée. On y

veillera, car une petite surface
omise pourrait invalider le
lavage. A la fin d’un lavage

correctement exécuté, on peut

aller prier sans refaire ses
ablutions. Par ailleurs, si l’on

ablution.

supérieures droites du corps.

désire se laver avec le savon,
on peut le faire avant ou après

térature, on utilise certains

Par ailleurs, il est recom­

Chaque partie du corps doit

le grand lavage. Si c’est après

termes arabes pour désigner

mandé de faire le grand

être frictionnée avec de l'eau

le grand lavage, il faut refaire

des impuretés qui prêtent à

lavage pour la prière du ven­

(y compris les parties cachées

la petite ablution avant d’aller

confusion tels madhy, wady

dredi (juste avant d’aller à la

comme l'aisselle, le nombril,

prier.

ou maniyy, qu’il conviendra
d’éclaircir.

mosquée), pour la prière de
l'Aïd (les deux fêtes), les toi­

sous les deux genoux, l’entre­
jambe, les plis...) en y pas­

lettes mortuaires....

sant bien la main. Pour attein­
dre les parties difficilement
accessibles du corps, on peut
se servir d’une serviette pro­
pre ou autre semblable.

règles, les lochies. Dans la lit­

Le madhy ou liquide prosta­
tique est un liquide blanc et
subtil émis par la verge lors de

la jouissance avec érection
pendant les caresses amou­

reuses ou au souvenir de ces
caresses. Il joue le rôle, de

Comment procède-t-on au

grand lavage ? Le lavage ne se
fait qu’avec de l’eau simple,
pure sans savon. Il consiste à
émettre l'intention, se mettre
dans un endroit caché (sous­

Notez que la femme n'est pas
obligée de défaire ses cheveux

Enfin celui qui est dans l’état

d’impureté majeure et qui ne
fait pas le grand lavage, ne
peut prier, ni faire le tawaf ni
toucher le Coran ni le lire sauf
pour la femme qui a ses règles
ou celle qui a les lochies. Elle
peut réciter le Coran mais elle

ne doit pas le toucher.

trait des regards). Laver les

4

La Preuve n° 36 -Jan.Fév. 2011

Plume du mois
La Saint Valentin n’est pas une fête musulmane


-



=

A

Le constat est encore plus triste
avec ces adolescents, des
gamins parfois, dans une inquié­
tante confusion de genre, qui
n’ont de repère que ces manifes­
tations. Ils sont autant mobilisés
que les plus grands et pensent
finalement par pure influence
qu’ils sont marginalisés dès lors
qu’ils ne se mettent pas à cette
«page des amoureux» en trou­
vant quelque chose à offrir.
C’est une nouvelle culture qui
s’est emparée de nos réalités
locales et comme toujours, nous
imitons mal ce que les médias
nous présentent. Pis, quand l’ob­
jet d’imitation a des origines
négatives, ils posent problème
avec la foi musulmane.

Voici l’origine de la Saint
Valentin !

La Saint-Valentin remonte à la
période des Romains. En l'hom­
mage du dieu Lupercus (le dieu
des troupeaux et des bergers),
les gens procédaient, par tirage
au sort, une sorte de loterie de
l'amour. On mettait le nom des

■ . t

Par A ris

u cours de la
filles et le nom des garçons de
décennie écou­
façon à former des couples. Ces
lée, la Saint
couples devaient sortir ensemble
valentin, encore
pour tout le reste de l'année. Ce
appelée la fête
rituel se nomme les Lupercales
des amoureux a romaines
connu une
ou la fête de la fertilité
expansion remarquable,
mobili­ le passage vers
et soulignait
sant de plus en plus d’adeptes
l'âge adulte. Les couples pas­
sans même que la plus part d’en­
saient ainsi un an ensemble
tre eux ne comprenne véritable­ jusqu'au prochain tirage l'année
ment le sens réel de cette mani­
suivante où ils pouvaient rester
festation. Le 14 février pro­
ensemble ou recommencer le
chain, des Burkinabè, comme
scénario du tirage en cas
d’échec.
c’est devenu la coutume, pren­
dront d’assaut les supermarchés,
qui pour s’acheter une rose ou
tout autre cadeau afin de l’offrir
à leur «bien aimé», leur «amou­
reux».

sonna le jour du 14 février 268.
Valentin sera torturé et décapité.
Plus tard, afin d'honorer son
sacrifice pour l'amour, Valentin
a été canonisé.

C’est ainsi que durant le mois de
février, les Romains s'échangè­
rent des mots doux que l'on
nomma plus tard des Valentins.
Et c'est pourquoi le 14 février,
en sa mémoire, les amoureux
s'échangent romance et Valen­
tins. Telle est l’explication très

.

comportement et cela entre
parents et enfants, entre frères et
sœurs, entre maris et femmes. A
l’orée du 14 février 2011 pro­
chain, il nous semble important
de rappeler les musulmans sur la
nécessité de rester strictement
dans la voie tracée par Dieu.

Il dit : «Et parmi Ses signes II a
créé de vous, pour vous, des
épouses pour que vous viviez en
tranquillité avec elles et II a mis
entre vous de l’affection et de la
bonté. Il y a en cela des preuves
pour des gens qui réfléchissent»
C30 V21. L’amour, le bonheur,
l’affection, la tranquillité et la
bonté constituent la base sur
laquelle est fondée la vie com­
mune, plus ces sentiments sont
forts, plus la vie commune est
heureuse. A-t-on besoin d’un
seul jour pour prouver à un être
cher son amour ? Assurément
non !
Lors du pèlerinage d’Adieu, le
Messager d’Allah a dit ceci : "Ô

La vente des fleurs est florissante au cours de
la Saint Valentin
Le clergé chrétien trouva ce
rituel peu acceptable et décida
de remplacer ce dieu par un
Saint martyrisé 200 ans plus tôt,
soit Saint-Valentin. À l'époque,

celui-ci avait décidé de défendre
l'amour en mariant les couples
malgré l'interdiction de l'Empe­
reur Claude II. L'Empereur avait
interdit le mariage puisque cela
empêchait les hommes de s'en­
rôler dans l'armé. Lorsque l'Em­
pereur découvrit les comporte­
ments de Valentin, il l'empri­

synthétique de cette coutume
restée dans les mœurs et qui
prend de l’ampleur chaque
année dans notre pays. Malheu­
reusement des musulmans et
leurs enfants s’y sont invités patignorance et par négligence. Il
faut le dire une fois pour toute,
la Saint Valentin est une fête
d’origine païenne.
Il y a deux fêtes en Islam
L’islam valorise l’amour, l’af­
fection, la bonne entente, le bon

hommes ! Vous avez des droits
sur vos femmes et vos femmes
ont des droits sur vous. Crai­
gnez Dieu dans votre comporte­
ment envers les femmes." Il
ajouta : "Je vous recommande
d’être bons envers lesfemmes, le
meilleurparmi vous est celui qui
se conduit le mieux envers sa
femme"

Ce- sont- là les comportements
que doit avoir le musulman ou
la musulmane qui, tout au long
de sa vie, doit veiller à témoi­
gner de l'affection envers son
épouse, ou son époux. L’Islam
nous demande de bien nous
comporter envers cet être cher,
de lui adresser la parole avec
amour et bienveillance, et de
prendre soin de lui chaque jour

Suite page 6...
La Preuve n° 36 -Jan.Fév, 2011

5

Plume du mois
...suite de la page 5

que Dieu fait.
Le goût immodéré de la fête a
corrompu les esprits et toutes les
occasions sont bonnes pour la
recherche d’un bonheur introu­
vable. La Saint Valentin est
devenue aussi un événement au
relent commercial et donc
savamment entretenue par le
biais de la publicité par ceux qui
en tirent un gain financier.
Mais le musulman doit savoir
qu'Allah a prescrit pour lui deux
fêtes connues de l’islam : les
deux Eids de l’Islam : la fête du
ramadan et celle de la tabaski.
Alors la Saint Valentin n’est pas
une fête musulmane quelque
soit la forme donnée à sa célé­

...suite de la page 3

congé d’elle si au cours des
disputes, elle commence à éle­
ver la voix et à proliférer des
paroles. Un homme ne peut pas
battre la femme en parole ;

- Savoir équilibrer entre ton
amour envers ta femme et ton
amour envers tes parents et ta
famille, ne laisse pas un côté
l'emporter sur l’autre. Donner à
chacun son droit avec équité et
droiture.
- Etre pour sa femme, comme
l’on aimerait qu'elle soit pour
soi dans toutes les situations de
la vie. Car elle aime en toi ce
que toi tu aimes d'elle. Ibn
‘Abass a dit : «J'aime me faire
beau pour ma femme comme
j'aime qu'elle se fasse belle
pour moi».
- Exprimer régulièrement son
amour à sa femme à travers la
parole, les cadeaux, les fleurs,
les jeux, les caresses, la com­
plicité d'un regard, la bonté
d'une attention et un sourire

6

bration. Abou Dawoud et Nassaï
ont rapporté de façon authen­
tique que Anas (RA) a dit que le
Prophète (SAW) vint à Médine à
une époque où les gens avaient
deux jours pour s’amuser. Il leur
dit : "Allah a remplacé ces deux
(jours) par ce qui est meilleur :
les jours de Fitr et de Ad'ha. "
Il appartient à chacun de nous de
ne pas imiter de façon aveugle
ce que font les autres, sans
aucun fondement islamique. Il
ne faudrait donc pas minimiser
cette imitation généralisée au
prétexte de l’amusement et de la
distraction. L’Envoyé d’Allah
(SAW) a dit que «celui qui imite
un peuple fait partie de ce peu­
ple.»
apaisant.... ;

- Aider son épouse dans cer­
taines tâches ménagères, car il
a été rapporté que faisait partie
de la bonne conduite du Pro­
phète envers ses femmes, le fait
qu’il les aidait dans les tâches
ménagères. A ce propos, Aicha
a dit : «Le prophète restait au
service de sa famille, quand
l'heure de la prière venait, il
sortait prier.» Rapporté par AlBoukhari.
- Ne prêter pas attention à cer­
taines déficiences de sa femme
et ne se rappeler que les bons
cotés, cela couvrira les défi­
ciences. En conformité avec la
parole du Prophète : «Qu’un
croyant ne déteste pas une
croyante, s’il déteste d’elle un
comportement, il en appréciera
un autre.»
- Etre droit dans ta vie, elle le
sera aussi. Et Soyez dans le
hallal, vos femmes y seront
aussi. Et fais bien attention à ne
pas regarder ce qui ne t’es pas
permis de voir, que ce soit dans

Pour conclure, nous exhortons
chaque musulman à s’abstenir
d’exécuter n’importe quel rite lié
à ce jour, que ce soit dans la
nourriture, les boissons, les
vêtements, les cadeaux, etc. au
risque de créer l’amalgame. II
est sûr que l’Islam ne s'oppose
pas à la manifestation de
l'amour. Mais l'expression de ses
sensations et de ses émotions
n'autorise pas le musulman leur
célébration en un jour spécifique
ou la désignation, à leur effet,
d'une fête particulière...

mots et des gestes affectueux.
Notre Bien Aimé Prophète
(SAW) disait que, parmi ceux
qui ont la foi la plus parfaite, il y
a ceux qui sont les plus doux à
l’égard de leur famille.

Le vrai sens de l’amour en Islam
c’est aussi celui permanent des
parents, de Dieu et de son mes­
sager. Il n'y a donc pas dans
notre foi de la place à des mani­
festations "arrangées" et "orga­
nisées" d'amour comme la
Saint-Valentin. Cette fête est

plutôt une dérive, trouvant nais­
sance dans le paganisme et
exploitée aujourd'hui par le

Les époux se doivent d'entrete­
nir leur attachement mutuel tout
au long de l'année ; et ils doivent
aussi s'efforcer d’exprimer cet
amour régulièrement en s'offrant
des cadeaux, en s'adressant des

matérialisme, qui nous éloigne
du véritable amour recherché
dans l’Islam.

la rue ou à l’écran de télévi­
sion.

nication avec son épouse

- Ne lui rappeler pas les mau­
vais comportements qu'elle a
eus envers toi auparavant, et ne
l’insulte pas avec ses erreurs,
surtout devant les gens. Pour ce
faire, chaque problème doit
être résolu au moment oppor­
tun et éviter d’accumuler les
frustrations pour les évoquer en
un jour ;

- Ne jamais rompre la commu­

quelques soient les disputes ;
- Etre le premier à prendre à
chaque fois qu’il y a une dis­
pute, l’initiative de la réconci­
liation en conviant son époux
autour d’une table même si tu
estimes avoir raison. Il faut
reconnaître son tord et deman­
der pardon à sa femme.

- Faire en sorte que sa femme
ait confiance en elle-même. Et
ne fait pas d'elle une bonne, qui
ne fait qu’exécuter les ordres.
Au contraire, encourager la à
ce qu'elle réfléchisse elle aussi
et qu’elle ait ses propres idées ;

- S’armer quotidiennement de
patience, du dépassement des
colères, de l'apprivoisement
des défauts, du pansement des
blessures. En un mot, c’est
aimer au point de supporter sa
femme telle qu’elle est.

- Consulter la dans toutes les
affaires et discute avec elle,
mais de la meilleure façon.
Prends sa réponse si tu penses
que c’est le plus juste et dis lui
que tu as pris de son avis. Et si
elle contredit ton avis (si celuici est correct), alors essaie de
lui faire changer d’avis avec
douceur ;

Ces règles de bon comporte­
ment ne signifient pas, faire
preuve de faiblesse ni de
laxisme dans la vie du couple.
C’est un dépassement de soi,
afin d’amener souplement sa
conjointe à emboîter le pas et
ainsi de vivre un foyer heureux.

La Preuve n° 36 -Jan.Fév. 2011

Flash Back
Fondation et évolution de la medersa centrale de Ouagadougou
=

a medersa cen­
trale de Ouaga­
dougou est la
deuxième œuvre

L

. de la Commu­
nauté musulmane après la
construction de grande mos­
quée de Olagadougou. Sa
création remonte à 1958. Il fut
d’abord logé au sein de la
grande mosquée avant d’occu­
per le site actuel. L’organisa­
tion des musulmans avait pris
corps et était dirigé par El
Hadj Sibiri Ouédraogo. El
hadj Baba Kaboré, Idrissa
Diallo, Moussa Kouraogo dit
Moryouré et Aboubacar Karabinta ont été principalement
ceux qui étaient mandaté pour
s’occuper de la medersa.
C’est sous la présidence de
Sangoulé Lamizana avec l’ou­
verture des relations diploma­
tiques avec les . pays musul­
mans que l’ambassadeur de
l’Algérie pour la Haute Volta
(avec résidence à Niamey),
après avoir visité la grande
mosquée et vu les conditions
d’études (les cours se dérou­
laient sous un hangar qui fai­
sait office de classe), prit l’ini­
tiative de bâtir une école pour
la communauté. Il demanda
alors aux musulmans de trou­
ver un terrain pour abriter les
locaux. Une demande a alors
été adressée à l’administration
pour l’obtention de la parcelle.
L’ambassadeur ayant tenu
parole, l’école a été effective­
ment réalisée. Mais ce n’est
qu’à l’année scolaire 1972-73
que les nouveaux locaux ont
été intégrés.

Par BacharSOW

Les pionniers de la medersa
centrale (enseignants,
élèves)

Le 1er enseignant-directeur de
l’école fut Younous BA. Parmi
les 1ers enseignants, on peut
retenir El hadj Tounkara
Bamoin (d’origine malienne),
El hadj Ali Cissé, El hadj
Abdrahmane Sanfo (résident
actuellement au quartier
Gounghin). Encore actif au

-

placement actuel, le 1er direc­
teur fut Ahmad Diallo nouvel­
lement rentré de ses études
effectuées en Egypte (il est
actuellement résident à Oua­
gadougou
au
quartier
Dapoya). Il était secondé par
El hadj Zoungrana Adama, un
des élèves pionniers rentrés
des ses études effectuées en
Algérie.

La medersa a formé des

La construction de la medersa centrale a été la
deuxième oeuvre de la communauté après celle de
la grande mosquée.
service de la C.M.B.E, c’est
ce dernier même qui a animé
le tafsir à la grande mosquée
durant le Ramadan 2010.

Par la suite, l’Arabie Saoudite
dans ses relations avec la
Haute Volta, envoie deux
enseignants pour renforcer le
corps enseignant. Il s’agit de
Merdas Ibn Nafi’ et Mohamad
ibn Lawal (ce dernier est d’ori­
gine pakistanaise).

Après la délocalisation à l’em-

La Preuve n° 36 -Jan.Fév, 2011

dizaines de promotions de res­
ponsables de nos structures et
communautés
islamiques
d’aujourd’hui. Parmi la pre­
mière promotion d’élèves, on
peut citer El hadj Zoungrana
Adama qui a servi plus tard
comme enseignant, feu Mah­
moud Tiemtoré, Mahmoud Ba
(fils du 1er enseignant, You­
nous Ba), Ibrahim Kaboré,
Ibrahim Sanfo, Mâlik Kana­
zoé (l’actuel directeur de la
même medersa centrale), Sou­

leymane Sanfo (l’actuel direc­
teur de la medersa de la
CMBF à Gounghin) pour ne
citer que ces noms.
Des grands prédicateurs
comme Ismaël Derra, Mah­
moud Bandé, Dr. Aboubakar
Doukouré ont acquis leur for­
mation de base à la medersa
centrale avant d’aller appro­
fondir leurs connaissances
dans les pays arabes. Des res­
ponsables du mouvement sun­
nite comme Bachir Tapsoba,
Salif Tiendrebéogo, Abdallah
Sanfo y ont acquis aussi leur
formation de base.
Les premières bourses ont été
accordées par l’Arabie Saou­
dite en 1967. C’était juste
deux bourses qui ont été
octroyées à Hamadi Diallo,
jeune voltaïque étudiant à Nia­
mey, et Aboubacar Doukouré.
En 1968, l’Algérie a accordé
15 bourses, El Hadj Zoun­
grana Adama fut l’un des
bénéficiaires des ces bouses.
L’exemple de ces pays a été
suivi par le Maroc en 1969 (ou
1970).
Les grandes difficultés
de l’école au cours de son
évolution
Elles sont entre autres, le pro­
blème de l’harmonisation des
programmes, mais de recon­
naissance même de la commu­
nauté nationale. Avec les maitres des écoles coraniques tra­
ditionnelles (foyers ardents)
héritées des grandes écoles
dont nous avons parlé dans les
précédents numéros, la colla­
boration au début était très dif­
ficile. Ces derniers considé-

7

Flash Back
raient l’école moderne comme
une
institution
juive
(yahouda). Ce même juge­
ment était appliqué à la
medersa.

La medersa a été également
stigmatisée par les acteurs de

envoyer des cultivateurs étu­
dier à l’étranger».
Par ailleurs, la question de
l’harmonisation des pro­

grammes et la reconnaissance
des diplômes a toujours
constitué une préoccupation
essentielle. Les réflexions

l’école moderne qui perce­
vaient ceux des medersa

dans ce sens, ont abouti à un

comme des promoteurs d’une
école anachronique. El Hadj

programme unique des diffé­
rentes écoles franco-arabes.

Zoungrana Adama (nom évo­
qué plus haut) l’un de nos

principaux
informateurs
raconte une anecdote qui en
dit long sur cette stigmatisa­
tion. Il dit que lorsque lui et
ses camarades ont obtenu des

bourses pour aller étudier dans
les pays arabes, à rétablisse­
ment des cartes d’identité dans
le cadre des préparatifs de leur
voyage, on leur a refusé le sta­
tut d’élève qui devait figurer

sur les pièces. En lieu et place,
ils ont simplement inscrit cul­
tivateur. C’est au niveau de la
Sûreté pour l’établissement

Pour la reconnaissance des
diplômes, des démarches ont
été menées auprès du minis­
tère des enseignements en
1979-80. Comme réponse, le
ministère s’est engagé à recon­
naître les diplômes de ceux qui

rentrent après leurs études en
Arabes ; la condition étant de
les soumettre à un test pour

évaluer leur connaissance.
C’est pourquoi ceux qui ont
étudié les sciences et surtout la
médecine ont été employés à
leur retour au pays.
Malheureusement

sous

la

arabes. Ils ont interdit l’accès à

une question épineuse pour la

certains ouvrages en arabes.
Comme argument, ils ont

communauté islamique natio­
nale. La question a été traitée

estimé qu’ils ne pouvaient

au niveau des ministères en
charge des enseignements ;
mais malheureusement elle est
toujours fonction du bon vou­
loir des titulaires de ces dépar­

laisser des fils du pays entre­
prendre des projets d’études
dont ils ne connaissent ni les

tenant ni les aboutissants. Là-

dessus Ernest Nongma Oué­

tements. On se souvient que
Mathieu Ouédraogo alors

draogo alors ministre de l’inté­
rieur est catégorique. Il a

MEBA avait nourrit la volonté

convoqué les musulmans pour
leur poser des conditions dra­

de faire des progrès dans ce
sens. Il y a eu des évolutions

coniennes pour les sorties aux
fins d’études en arabe.

certes.

Cette traversée du désert sous
la Révolution a même été pré­
judiciable à l’application du

de présenter l’historique et
l’évolution de la question (cela

Nous n’avons pas la prétention

pourrait faire l’objet d’une

programme commun qui avait

étude à part), mais elle reste

été élaboré. Celui-ci a été sus­
pendu en 1989. Il est impor­

entière. Avec les écoles cora­
niques traditionnelles (foyers

tant de signaler que ce fut les
enseignants qui ont fait de ces

ardent) et les medersas, c’est
une partie importante de la
jeunesse burkinabè qui est
mise à la touche du système
scolaire et donc de l’emploi.
C’est la responsabilité d’abord
de l’Etat et ensuite celui des

questions une préoccupation,
et non les responsables de la
CMHV. Si ces derniers en
avaient fait une question prio­
ritaire il aurait y eu des avan­

des passeports qu’un agent

Révolution, les autorités ont

cées sous Lamizana

musulmans car ce fait consti­

généreux a trouvé cela anor­
mal et a inscrit la mention

manœuvre.

tue une sérieuse menace, à
notre humble avis, sur le deve­
nir de notre nation.

‘’élève’’ sur le passeport en

posé des conditions qui res­
treignaient les possibilités
d’obtention de bourses pour

déclarant : «on ne peut pas

aller étudier dans les pays

vec un léger retard dû
aux contingences de la

paix pour chaque Burkinabè et
pour tout le pays car lorsque l’on
observe ce qui se passe autour
de nous, on doit être jaloux de la
paix qui règne chez nous.,Et
comme la paix n’est jamais défi­
nitivement acquise, gageons que
cette situation puisse durer le
plus longtemps possible.

où ils
avaient plus de marge de

La reforme des medersas reste

HUMEUR

A

_
parution, La Preuve
vous présente ses vœux les meil­
leurs pour les nouvelles années
hégirienne et grégorienne. Que
peut-on souhaiter pour cette
nouvelle aventure terrestre, pour
ce nouveau sursis ? Chacun a
déjà très certainement quelque
chose en tête. Que Dieu agrée
donc ce que vous chérissez le
plus pour ces nouvelles années.

Mais il nous parait aussi juste de
demander spécifiquement la

8

Ensuite, sans que cela ne soit
moins important, bien au
contraire, nous implorons Allah
d’accroitre notre foi et d’inspirer
le plus de Burkinabè pour qu’ils
reviennent à Lui et soient

conformes à ses enseignements
et à ses injonctions. En effet, la
foi sincère en Dieu est de plus en
plus la chose la moins partagée
sous nos tropiques, dépeignant
du même coup sur les comporte­
ments. Cette situation est la
porte ouverte à tous les dangers,
au pire. Que Dieu nous en pré­
serve ! Qu’il fasse de nous des
croyants sincères, dignes de por­
ter le nom d’esclave de Dieu !

Enfin, on peut souhaiter à tous
de pouvoir passer le cap de 2011
même si cela est utopique, car

quelques uns répondront inéluc­
tablement à l’appel de Dieu.
Mais quand même implorons sa
grâce, sa miséricorde et sa pro­
tection en toutes circonstances.
Qu’il établisse la concorde et
l’amour entre les époux, l’en­
tente et la compréhension entre
enfants et parents, la guidance et
discernement à ceux qui nous
dirigent ! Le reste à déjà été
complété par chacun de vous,
j’en suis sûr. Que Dieu agrée nos
invocations.

Par Ahmed

La Preuve n° 36 -Jan.Fév. 2011

oom
INTERVIEW AVEC LE NOUVEAU PRESIDENT DE L’AEEMB

«Je place mon mandat sous le signe de la reforme et la gestion
réussie des ressources humaines» Ibrahima OUEDRAOGO
Propos recueillis par E.A.C

—e
dernier
congrès
de

25 ans d’expériences ou
d’existence et qui évolue

l’AEEMB tenu

d’ailleurs dans un environne­

au 26
décembre der­

ment

L

du

23

d’intellectuels,

vous



Sous quels signes vous placer

votre mandat ?

Chaque génération a ses défis
(à réaliser). Nous sommes sor­

nier, a connu le renouvelle­

Cette augmentation des mem­
bres du CE s’explique par les
exigences

du

contexte.

L’AEEMB est une association

qui à des représentations dans
l’ensemble du pays et est en

ment des instances de l’asso­

plus très sollicitée. On ajoute à

ciation. De nouveaux respon­

cela, la charge du travail qui

sables ont été portés à la tête

est demandée à des responsa­

de la structure. Il était précé­

bles qui sont tous des béné­

demment vice président de

voles en temps libre et étu­

l'AEEMB. Il arrive à la tête de

diants à temps plein. Nous

la structure en faveur du der­

avons cherché à faciliter le tra­
vail à nos collaborateurs tout

nier congrès. La Preuve a ren­

contré le nouveau Président de

en mettant chacun sur un dos­

l’AEEMB, Ibrahima Oué­

sier ou un chantier spécifique.

draogo qui se prononce sur le

Mais la réflexion continue

congrès et l’action futur de

pour une reforme plus adap­

son mandat.

tée.

La Preuve : Qui est Le nou­

Pensez-vous pouvoir bien

veau Président du CE ?

gérer 19 personnes ?

Ouédraogo Ibrahima. Je

Oui. Mes collaborateurs sont

voudrais d’abord dire assala-

des personnes qui connaissent
très bien l’AEEMB. Ils sont

mou alaykoum wa rahamatou-

laye wa barkatouh à vos lec­
teurs et vous dire merci pour

Ibrahima Ouédraogo, nouveau président de
l’AEEMB

l’occasion que vous me don­

ner pour parler de l’AEEMB.

voyez la grandeur de la res­

OUE­

ponsabilité qui est la vôtre. De

DRAOGO, étudiant en D.E.A

plus, vous devenez humble

Je

suis

Ibrahima

(diplôme d’étude approfondi)

puisque le fond de la mission,

en géologie à l’université de

c’est de servir. A certains ins­

Ouagadougou. Le nouveau
président du comité exécutif

tants, on se demande est-ce
qu’on est réellement l’homme

est un ancien militant du
conseil général du Kour-

de la situation, on pense déjà

wéogo.

pour nous de rendre compte

Quels sont vos sentiments à

l’issue de votre élection par le
congrès à cette fonction
Quand on vous met à la tête
d’une association qui a plus de

au jour dernier où il s’agira
devant Allah, ....Mais à côté
de cela, on est réconforté

quand on sait que Allah a pro­
mis son soutien à ceux qui
font la da’awa.

La Preuve n° 36 -Jan.Fév. 2011

tis du congrès de décembre

pleins d’expériences et ont la
pleine conscience des défis à
relever. Un groupe c’est aussi
la discipline, la cohésion et la

avec une orientation. Cela dit
je place .ce mandat sous le

fraternité. Mon rôle de mana­

signe de la reforme et la ges­

ger consiste à créer ce cadre
qui facilite le travail. Soyez en

tion réussie des ressources
humaines. Par ailleurs, ces 25

ans d’existence nous donnent
l’occasion de faire une pause
réflective avec les actions
d’hier et d’aujourd’hui.

rassurer, il n’y a pas de soucis

pour cela. Les 19 personnes
forment une famille pour la

cause d’Allah.
Il

ya

quelque

années

l’AEEMB a lancé de grands

Le dernier congrès a procédé
à l’augmentation du nombre
de membres du Comité Exé­

projet en faisant appel aux

cutif, de 13 à 19 personnes,

sympathisants, où en êtes-

quel ont été les raisons de ce
changement ?

C’est vrai, nous n’avons pas

contributions des fidèles et
vous avec ces projet s?

9

Zoom
beaucoup communiqué sur les
résultats de nos démarches en
rapport avec les projets de
construction. Pour le centre
culturel islamique devant abri­
ter la mosquée, nous avons en
2010, repris les études de sol,
chose qui a retardé davantage

et une mosquée plus un forage
sur le terrain. Une commis­
sion sera mise en place en

premier temps, ces étudiants

C’est Lui qui permet à toutes
choses de se réaliser.

vont évoluer avec les conseils
généraux existants sur place.
Quand ils auront la capacité

Quel est la vision du CE en

nécessaire à évoluer en CG,

nous les accompagnerons
comme on l’ont fait avec suc­
cès les universités de Bobo et

le travail des architectes. Les
démarches

de Koudougou.

administratives

Votre dernier mot

sont toujours en cours. Notre
talon d’Achille reste la mobi­

Je dis merci à la rédaction de

lisation financière. Le second

La Preuve qui fait un travail

projet est le complexe scolaire

formidable de communication

du secteur 17. Nous avons pu

dans le milieu intellectuel. Je
dis également que l’AEEMB

acheter le terrain et obtenu les
documents architecturaux. Il
reste son exécution.

Quel sera l’action de votre
bureau pour la réalisation de
cesprojets ?
Nous allons nous fixer des
objectifs inch’Allah réaliste et
réalisables. Il s’agit pour la
mosquée d’évaluer le coût du

rez-de-chaussée et se donner 2
ans pour le finir. Pour le com­

est une association leader dans

Une photo de famille du nouveau bureau de
l’AEEMB
février pour l’exécution. Je
profite lancer un appel à toutes
les compétences pour un sou­
tien dans la réalisation de ces

projets.
On peut donc dire que 2011
verra les coups de pioche
pour le début effectifdes tra­
vaux de la mosquée alors ?

plexe scolaire, nous nous don­ ç. S’il plait au Miséricordieux !
nons comme objectif 3 classes

le tissu associatif musulman.
C’est le fruit d’un travail de

ternie d’implantation de
l’AEEMB dans les universi­
tés du Burkina, surtout celles
qui sont en cours d’ouverture
(Fada, Ouahigouya, dedougou......)

sincérité, de respect des textes

Ce n’est pas une question nou­
velle pour l’AEEMB. Cette
thématique à fait l’objet de
plusieurs réflexions. Dans un

générations, devons nous ins­

de l’islam et du respect des

autres. Nos devanciers nous

ont donné l’exemple d’enga­

gement ferme et de sacrifice

pour Allah. Nous, jeunes
pirer

d’eux

et

faire

de

l’AEEMB, un cadre d’appui à
l’élève et l’étudiant dans sa

quête de l’excellence.

Sagesse du mois
On a dit à Ibrahim ibn Ad-ham, qu'Allah lui fasse miséricorde :
- «Ô Abou Is-haaq, pourquoi ne sommes-nous pas exaucés

lorsque nous invoquons Allah ?!»
Il dit : «En raison de dix choses qui ont causé l'endurcissement
de vos cœurs».
- Ils dirent : «Et quelles sont-elles ?»
- Il dit : « Vous avez eu connaissance d'Allah et vous ne vous
êtes pas acquittés de vos obligations à Son égard !!
Vous avez prétendu aimer Son Prophète et vous avez négligé sa

Sunna !!
Vous avez lu le Coran et vous ne l'avez pas mis en pratique !!
Vous avez prétendu que le diable était votre ennemi et vous ne
vous êtes pas opposé à lui !!
Vous avez joui des bienfaits d'Allah, Exalté soit-il, et vous ne
L'avez pas remercié pour cela !!
Vous avez attesté que le Paradis était une vérité et vous n'avez

10

pas œuvré pour lui !!

Vous avez attesté que le Feu était une vérité et vous ne l'avez pas
fuit !!
Vous avez attesté que la mort était une vérité et vous ne vous y
êtes pas préparés !!
Vous avez fait attention aux défauts des gens et vous en êtes
préoccupés jusqu'à oublier vos propres défauts !!
Et vous avez enterré vos morts et n'en avez pas tiré de leçon !!»
Oui, pour bénéficier des grâces de Dieu, il faut faire la volonté
de Dieu et le craindre en toute circonstance. Dieu ne dit-il pas
dans le coran : «Et quiconque craint Allah, il lui donnera une
issue favorable, et lui accordera Ses dons par [des moyens] sur
lesquels il ne comptait pas. Et quiconque place sa confiance en
Allah, Il [Allah] lui suffit. Allah atteint ce qu'il Se propose, et
Allah a assigné une mesure à chaque chose» C65V2-3.

La Preuve n° 36 -Jan.Fév. 2011

Leçon de vie

Les paradoxes d’une éducation
Par Idriss

assané habite parait son BAC.
un des quar­
Elle eut son bac en même
tiers retirés de
temps que leur premier
la ville de
enfant. Quelques années
Ouagadou­
plus tard elle décrochait sa
gou. La vingtaine, il ne
maîtrise non sans faire plus
s’intéressait à la prière que
d’enfants. Quant à Lassané,
les vendredi, les ramadan et
Allah a facilité, il a fait du
Tabaski.
commerce et les affaires
Un départ tout simple
ont prospéré. Comme, en
bon musulman, il ne boit
Par la grâce d’Allah il a eu
pas l’alcool, ne fume pas,
un voisin élève qui fréquen­
ne court pas les filles, il
tait les activités de
gagnait assez pour s’occu­
l’AEEMB. Sur son insis­
per de sa petite famille.
tance et ses encourage­
Le revirement social
ments, il a intégré la com­
munauté. Il ne manquait Après cette maîtrise, Las­
aucune miette de confé­ sané imposa une retraite à
rences, de cours, de sémi­ sa femme: plus de papier ;
naires. En quelques années, pas question de travailler
il apprit les connaissances dans la fonction publique
indispensables et même ou "privée”. Désormais
plus : il sut lire le coran et elle portera le niquab,
commença à étudier son même dans la cour. Evi­
interprétation.
demment, Salimata pro­

L

Dans ce militantisme, il
rencontrera une sœur pour
qui son cœur perdit tout
contrôle. Certes il n’avait
pas de moyens. Il venait de
finir ses études et se
contentait des petits ‘gombos” cueillis ça et là. Au
regard de leur amour, de
leur compréhension de
l’importance du mariage et
de la confiance qu’ils pla­
cèrent en Allah, ils n’hési­
tèrent pas à se mettre la
corde au coup. La sœur pré­

dans la gestion de la
famille. Il lui interdira, en
plus, de ne plus rendre
visite à ses parents.

déjà donné le devoir de leur
trouver des époux.

Avec, l’accord du bailleur
qui épousait les mêmes
visions, Lassané allongea
ses murs jusqu’à la hauteur
du troisième mètre. Le
temps s’écoula. Ils prirent
de l’âge ; leurs enfants
aussi : deux filles et quatre
garçons. Les garçons
accompagnaient leur père
au marché. A leur tour, les
filles restaient à la maison
comme leur mère. Elles
sortaient de temps en
temps, pas pour aller à
l’école, mais juste pour
faire le marché. Automati­
quement
après,
elles
devaient rejoindre le domi­
cile si elles ne voulaient pas
s’attirer la foudre de leur
père.

Cher lecteur, j’avais oublié
de te dire qu’exceptionnellement, Lassané accompa­
gnait ses enfants filles à la
mosquée pour l’apprentis­
sage du Coran. Après le
marché, il repassait les
prendre. Un jour,' une des
filles tomba malade. Elle
fut conduite chez une gué­
risseuse qui, sans douter,
constata la grossesse de la
fille. Lassané frappa la fille
à tel point qu’elle finit par
avouer que le maître cora­
nique était l’auteur de la
grossesse. Lassané était un
membre influent de sa mos­
quée. Il obtint sans insister
l’expulsion du maître cora­
nique de l’école et du quar­
tier. Ensuite il bannit sa
fille. Elle erra trois
semaines avant d'être cueil­
lie dans un foyer protestant.
Elle y accoucha et se maria
ensuite à un jeune protes­
tant. Sans regrets et
remords, elle changea de
foi.

testa au départ avant de se
Elles n’avaient pas accès à
calmer, s’étant laissée
la télé, encore moins a la
convaincre que désormais
radio. Elles ne pouvaient
elle était condamnée à son
recevoir aucune visite de
triste sort. Ses parents
garçon, chose compréhen­
exprimèrent leur méconten­
sible. Mais là où il y avait le
tement sans trouver oreille
hic,
c’était l’interdiction de
attentive auprès de Las­
recevoir même celles fémi­
sané. Pour être sûr de l’ap­
nines : Lassané avait peur
plication de ces nouvelles
politiques, Lassané retira la que l’extérieur corrompe
SPARK de sa femme et la les mœurs de ses filles. De
vendit. Convaincu que sa toutes les façons, pour les
femme n’avait pas besoin hommes elles n’avaient pas
de cet argent, il l’inclut à se soucier, Lassané s’était

La Preuve n° 36 -Jan.Fév. 2011

L’éclosion d’une décep­
tion

De son côté, Lassané reste
convaincu qu’elle était des­
tinée à ce sort. A vous de
voir. Salam !!

11

Extrait
Les causes du châtiment de la tombe
et comment s’en préserver
Par Mohamed. T. BENSAADA

es personnes châ­
Ceux-là étaient des médisants.
tiées dans la
On trouve parmi eux, ceux
tombe le sont
dont les ongles sont de cuivre
pour leur ignoavec lesquels ils se griffent le
rance au sujet
visage. Ceux-là altéraient
d’Allah, pour leur manque
­ des autres.
l’honneur
ment à Ses recommandations
Le châtiment de la tombe est
et pour avoir commis des
dû au péché du cœur, de la vue,
péchés. En effet, Allah ne châ­
de l’ouïe, de la bouche, de la
tie pas une âme reconnais­
langue, du ventre, du sexe, du
sante, qui l’aime, obéit à ses
toucher, des pieds, et de tout le
ordres, et évite ses interdits.
corps. Sont concernés par ce
Celui qui met Allah en colère
châtiment le calomniateur, le
dans cette vie, sans qu’il ne se
menteur, le médisant, celui qui
repente et meure dans cet état,
pratique le faux témoignage,
aura un châtiment pendant
celui qui accuse injustement
l’isthme (barzakh l’intervalle
les vertueux, celui qui crée le
entre la mort et le jour de la
désordre, celui qui appelle à
résurrection) selon le degré de
l’innovation,
ceux
qui
la colère d’Allah. On trouvera
construisent les mosquées sur
parmi ceux-là des personnes
les tombes sur lesquels ils allu­
ayant peu de péchés, d’autres
ment des lampes et des bou­
en ayant beaucoup, d’autres
gies, ceux qui fraudent alors
qui les reconnaissent, et d’au­
que pour eux-mêmes ils pren­
tres non.
nent la pleine mesure et
Abû Sa’îd rapporte que le Pro­
lorsqu’ils mesurent pour les
phète (SAW) nous informa au
autres et échangent leurs pro­
sujet de personnes châtiées
duits, ils trichent.
dans leur tombe : on trouve
Sont ooncernés aussi les
parmi eux ceux dont les ven­
tyrans, les orgueilleux, ceux
tres sont aussi gigantesques
qui agissent par ostentation,
qu’une vaste demeure. Ceux-là
celui qui dit sur Allah et son
ont emprunté le chemin de
Prophète ce dont il n’a aucune
Pharaon et s’adonnaient à l’in­
science, celui qui parle sans
térêt. On trouve aussi parmi
réfléchir, celui qui s’adonne à
eux ceux dont la bouche est
l’intérêt, qui en donne, qui en
ouverte alors qu’on les gave de
écrit l’acte, qui y assiste et qui
charbons ardents jusqu’à ce
le rend licite, celui qui dis­
qu’ils sortent de leurs der­
pose injustement des biens de
rières. Ceux-là dépensaient
l’orphelin, celui qui est vorace
injustement le bien de l’orphe­
de gains illicites comme la cor­
lin. On trouve, aussi, parmi
ruption entre autres, et celui
eux, des femmes accrochées
qui dispose injustement des
par leurs seins. Celles-là
biens de son frère musulman,
étaient des fornicatrices. On
ou les biens de celui à qui on a
trouve, aussi parmi eux ceux
garanti la sécurité, celui qui
dont les côtes sont arrachées et
s’adonne aux boissons alcooli­
qui se nourrissent de leur chair.
sées, le fornicateur, l’homo­

L

12

sexuel, le voleur, le trompeur,
le traître, l’imposteur, le per­
fide, et celui qui triche pour
éviter les obligations d’Allah,
et pour appliquer ses interdits,
celui qui offense les musul­
mans et qui cherche à connaî­
tre leurs affaires personnelles,
le dirigeant qui gouverne avec
une loi autre que celle d’Allah,
celui qui émet des fatwas sans
se baser sur la loi d’Allah,
celui qui aide à faire le péché et
la transgression, celui qui tue
l’âme sacrée, celui qui commet
un sacrilège ou un polythéisme
dans la Mosquée Sacrée, celui
qui change le vrai sens et qui
nie les noms d’Allah et ses
attributs, celui qui préfère son
opinion, son goût, et sa poli­
tique à la Sounna du Prophète
- qu’Allah prie sur lui et le
salue -, celle qui se lamente sur
le mort et ceux qui l’écoutent,
ceux qui écoutent et font de la
musique qui est interdite par
Allah et son Prophète (que la
paix et la bénédiction d’Allah
soient sur lui), ceux qui se
moquent de gens par les gestes
et la parole, ceux qui insultent
les pieux prédécesseurs, ceux
qui consultent les sorciers, les
astrologues et les voyants en
les interrogeant et en ajoutant
foi à leurs paroles, celui que tu
as essayé de faire revenir vers
Allah en l’effrayant et en lui
rappelant son Seigneur, mais
sans que cela ne le fasse repen­
tir, ni éloigner de ses péchés,
alors que si tu l’effraies en
citant une créature comme lui,
il prend peur, sc repent, et
arrête ce qu’il pratiquait.

De même, fera partie des châ­
tiés dans leur tombe, ceux à

qui on montre la voie en se
basant sur la parole d’Allah et
de son Prophète (SAW), sans
qu’il accepte d’être guidé, et
sans même s’en soucier, alors
que si on lui rapporte la parole
d’une personne dont il pense
du bien, mais qui peut avoir
raison comme avoir tort, il s’y
accroche fermement et ne le
contredit pas, celui qui lit le
Coran sans que cela procure en
lui le moindre effet, mais peutêtre s’en sert-il comme gagnepain. Par contre, lorsqu’il
entend la lecture de Satan, et
l’appel charmeur et ensorce­
leur de la fornication, et le sou­
tien de l’hypocrisie, il prend du
plaisir intérieurement, et y
assiste.

Aussi, celui dont la musique
fait vibrer son cœur en souhai­
tant que le musicien ne se taise
jamais, celui qui jure par Allah
en mentant, alors que lorsqu’il
jure par un saint, ou par la tête
de son cheikh, ou son père, ou
par la vie de celui qu’il aime et
vénère parmi les créatures, il
ne mentirait jamais quand bien
même on le menacerait ou on
le punirait, celui qui se vante
de ses péchés notamment en
compagnie de ses amis. Ce
dernier est un Moujâhir celui
qui commet ou divulgue ses
péchés publiquement. Celui
qui est grossier dans ses
paroles, et qui est délaissé par
les gens de peur de son mal et
de sa grossièreté, celui qui
retarde l’accomplissement de
la prière jusqu’à la fin de son
temps accordé, en la bâclant et
en y invoquant que très peu
Allah, celui qui ne verse pas la
Zakât de son argent pour puri-

La Preuve n° 36 -Jan.Fév. 2011

Extrait
fier son âme, celui qui n’ac­
complit pas le Pèlerinage alors
qu’il en est capable, et celui
qui n'accomplit pas scs devoirs
alors qu’il en a la possibilité,
celui qui ne s’abstient pas de
transgresser dans son regard,
son parler, sa nourriture, et ses
allées et venues, celui qui ne se
soucie pas de quelle façon il a
obtenu son argent, licitement
ou illicitement, celui qui ne
visite pas sa famille, celui qui
ne fait pas miséricorde au pau­
vre, à la veuve, à l’orphelin,
aux animaux. Il repousse l’or­
phelin, et n’encourage point à
nourrir le pauvre, et face aux
gens, il est plein d’ostentation ;
il refuse d’aider les gens dans
le besoin, s’occupe des défauts
des autres et délaisse les siens,
s’occupe des péchés des autres
et délaisse les siens.
Tous ceux-là et leurs sembla­
bles sont châtiés dans leur
tombe à cause de ces infra­
ctions selon le degré de pra­
tique et de l’importance du
péché, sauf s’ils se repentent
de leurs péchés ou si Allah leur
accorde Sa Miséricorde.

Comme la plupart des gens ont
un tel comportement, il est
logique que la plupart des
morts soient châtiés dans leur
tombe, et très peu en échap­
pent. Les tombes sont de terre
en apparence, mais elles sont
en réalité malheur et châti­
ment. Elles sont de terre, de
pierres bâties, et très bien
décorées en apparence, alors
qu’à l’intérieur elles sont une
descente aux enfers, un cal­
vaire, elles bouillent de regret
comme pourrait bouillir le
contenu d’une marmite.
Par Allah ! La mort exhorte bel
et bien les gens en ne leur lais­
sant aucun doute sur sa venue.
Elle leur dit : «Ô ceux qui ont
peuplé et exploité la vie d’icibas, vous avez, certês,
construit, peuplé et exploité

une demeure qui vous est iné­
vitablement provisoire, et vous
avez démoli une demeure vers
laquelle vous serez inévitable­
ment transportés. Vous avez
peuplé et exploité des
demeures dont la stabilité et le
confort sont éphémères, et
vous avez démoli les seules
vraies demeures que vous pos­
sédiez (dans l’au-delà). Cette
demeure-ci est celle de la
concurrence dans les bonnes
œuvres, de la mise en pratique
d’actes de bien, et de la
semence de fruits futurs. Alors
que l'autre demeure est celle
qui sert de leçon, soit un jardin
parmi les innombrables jar­
dins du paradis, soit un abîme
parmi les abîmes de l’enfer.»

et il n’y a de pouvoir et de
puissance qu’en Allah.

Ce qui est utile de citer à ce
sujet, le hadith rapporté par
Ibnû hibbâne dans son recueil
authentique, d’après Abû
Hurayrah, d’après le Prophète
(SAW) qui dit : «Lorsque la
dépouille est introduite dans sa
tombe, elle entend le bruit des
pas des personnes (venues
assister à son enterrement) qui
s’éloignent. Si cette personne
était croyante la prière sera au
niveau de sa tête, le jeûne à sa
droite, l’aumône légale à sa
gauche, et l’application de
bonnes œuvres parmi les­
quelles l’aumône, le fait de
consolider le lien de parenté, la
bonté et la bienfaisance envers
Comment se préserver
les gens à ses pieds. Ensuite,
on viendra près de sa tête, et la
du châtiment de la tombe ?
prière lui dira : «il y a auprès
Une solution pour éviter ce qui
de moi une entrée», puis on
entraîne le châtiment de la
viendra à sa droite et le jeûne
tombe est de méditer un instant
lui dira : «il y a auprès de moi
pour Allah avant de dormir. Il
une entrée», puis on viendra à
est bon de faire un examen de
sa gauche et l’aumône légale
conscience sur ce qui a été
lui dira : «il y a auprès de moi
perdu et acquis durant la jour­
une entrée», puis on viendra au
née, pour ensuite renouveler
niveau de ses pieds et l’au­
son repentir vers Allah. Celui
mône, le fait de consolider le
qui le fait dormira avec ce
lien de parenté, la bonté et la
repentir, en projetant résolu­
bienfaisance envers les gens
ment de ne plus refaire ce
lui diront : «il y a auprès de
péché en se réveillant. Il faut
nous une entrée.» On lui dira
faire cela toutes les nuits, car si
ensuite : «assieds-toi», c’est
cette personne meurt cette
alors qu’il s’assit et à cet ins­
nuit-là alors elle meurt avec
tant où le soleil lui sera repré­
son repentir, et si elle se
senté au moment de son cou­
réveille, elle se réveille en vou­
cher, on lui demandera : «voislant accomplir de bonnes
tu cet homme qui a été envoyé
œuvres, heureuse du prolonge­
parmi vous, que dis-tu de lui ?
ment de sa vie, en se remettant
Et que témoignes-tu de lui ?» Il
à Allah, en sachant ce qu’elle a
dira : «laissez-moi jusqu’à ce
manqué
comme
bonnes
que je prie ?» Ils lui rétorquè­
œuvres. Il n’y. a pas meilleur
rent : «tu pourras le faire
que ce sommeil pour le servi­
ensuite, mais réponds-nous à
teur, notamment s’il s’accom­
quoi nous t’avons interrogé :
pagne du dhikr (rappel d’Al­
vois-tu cet homme qui a été
lah) et de l’accomplissement
envoyé parmi vous, que dis-tu
des actes conseillés tirés de la
de lui ? Et que témoignes-tu de
Sounna avant de dormir. En
lui ?» Il répondra : «je
effet, Allah facilitera cet acte
témoigne que Muhammad est
pour celui à qui II veut le bien,
le Messager d’Allah, et qu’il

La Preuve n° 36 -Jan.Fév. 2011

est venu avec la vérité de la
part de son Seigneur.» On lui
dira alors : «tu as vécu en
croyant à cela, tu es mort en
cette situation, et tu ressuscite­
ras en cet état, si Allah le
veut.» Ensuite, on lui ouvrira
une des portes du paradis et on
lui dira : «ceci est ta demeure
au paradis, et tout ce qu'Allah
a préparé pour toi.» Dès lors
sa joie et son envie redouble­
ront. Ensuite, on lui ouvrira
une des portes de l’enfer, et on
lui dira : «ceci était ta demeure
en enfer, et tout ce qu’Allah
aurait préparé pour toi si tu lui
avais désobéi.» Dès lors sa joie
et son envie redoubleront.
Ensuite, on élargira sa tombe
de soixante-dix coudées, on
l’illuminera, et son corps
retournera d’où il a commencé
(la terre), et son âme sera trem­
pée dans un doux parfum pro­
venant d’un oiseau qui se sus­
pend sur les branches des
arbres du paradis. » Enfin le
Prophète (SAW) dit : «Ceci
fait référence à la parole d’Al­
lah : « Allah affermit les
croyants par une paroleferme,
dans la vie présente et dans
l’au-delà...» (Ibrâhîm v.27)
Ô Seigneur ! Fais de nos
tombes et de celles de nos
frères musulmans, des jardins
parmi ceux que l’on trouve au
Paradis, et évite-nous toutes
les épreuves, apparentes et
cachées, Ô Toi le Généreux !
Et que la prière et la bénédic­
tion d’Allah soient sur Ton ser­
viteur, et Ton Messager
Muhammad, sur sa famille, et
sur tous ses compagnons.

Extraits du livre «Arrouh»
Traduit par :
Abu Hamza Al-Germâny
Source : Islamhouse

13

eu International

Historique de la communauté copte d’Egypte
Par Bacliar SOW

’attentat terroriste
diverses langues sémitiques. Le
contre une église
mot copte vient de l’arabe qubt,
copte à Alexan­
lui-même dérivé du mot grec
Aiguptos, « Égypte ». La
drie courant janvier qui a fait 23
langue copte appartient à la
morts et sa médiatisation
a suségyptienne
­
branche
des langues
cité la curiosité de certaines
afro-asiatiques.
L’écriture
personnes qui veulent en savoir
grecque est empruntée par les
Égyptiens au Ille siècle avant
plus sur cette communauté dont

L

on parle peu. C’est pourquoi La
Preuve se propose d’éclairer
leur lanterne à travers un bref
aperçu de l’historique des
Coptes et de leur église.

doine que le monophysisme a
été banni.
L’histoire dit que Saint Marc fut
envoyé en Egypte pour prêcher
l’évangile et établir des églises
à Alexandrie. Saint Marc au
cours de son séjour de F an 43 à
49, installa une petite commu­
nauté chrétienne à Alexandrie et

L’origine des Coptes

A partir de 1075 avant J.-C. tour
à tour, les Koushites (Souda­
nais), les Assyriens et les Perses
ont dominé l’Egypte. En 332
avant JC, Alexandre le Grand
(356-323 avant J.-C.), roi de
Macédoine chasse les Perses et
occupe le pays. Après sa mort,
l’un de ses généraux se pro­
clame roi d’Egypte sous le nom
de Ptolémée 1er.
Au 1er siècle avant J.-C., la
dernière reine Cléopâtre s’allia
aux généraux romains Jules
César et Marc Antoine mais ne
put empêcher la transformation
de son pays en une province
romaine. En 212 ap J.-C., les
Egyptiens
devinrent
des
citoyens romains tandis que la
culture romaine et le christia­
nisme se développaient. Avec le
partage de l’empire romain, en
395, l’Egypte entre dans l’em­
pire romain d’orient et devient
byzantine.

Les Coptes sont les anciens
égyptiens qui ont subi ces
diverses influences. La langue
copte est le dernier stade d’évo­
lution de la langue égyptienne,
enrichie d’emprunts au grec et à

14

Un mariage copte à la cathédrale d’Alexandrie
J.-C. pour former, avec
quelques caractères issus des
hiéroglyphes, le copte.

Les origines de l’Eglise copte
L’Église copte d’Égypte est

l’une des confessions les plus
anciennes dans la défense du
monophysisme (nature divine
unique du christ). C’est une
église orthodoxe orientale autocéphale à coté de l’Église armé­
nienne, l’Église syriaque (ou
jacobite) et l’Église syrienne de

l’Inde du Sud. On les appelle
les anti-chalcédoniens du fait
que c’est au concile de Chalcé-

ordonna un prêtre, Annianos
(Anien). A son 2e passage (de
l’an 61 à 67), cette communauté
avait grandi. Pour cela il s’attira
la colère de l’administration
romaine à Alexandrie (païens)
qui le fit attacher à un char et le
trainer dans une vallée
rocheuse. Son corps a été déchi­
queté mais récupéré par les
fidèles.

Ce triste événement a contribué
a entrainé un repli sur soi de
l’église copte par rapport à celle
de Rome. Les reliques de Saint
Marc déposées dans une cha­

pelle faisait l’objet d’une dévo­
tion jusqu’en 828 où elles
furent volées par des mar­
chands vénitiens (Italiens) com­
mis par le doge de Venise, justinien Participazio (les Doges
sont les chefs des anciennes
républiques de Venise et de
Gênes jusqu’en 1797). Ce n’est
qu’en 1968 que le pape Paul VI
rendit à l’église copte les
reliques de Saint Marc pour être
déposées dans la cathédrale de
Saint Marc au Caire. L’événe­
ment a connu la participation
du président Nasser et de Hailé
Sélassié. L’anniversaire de cet
assassinat est commémoré sous
l’appellation de Baramoudah le
08 mai de chaque année par la
communauté copte.
Progressivement l’Eglise égyp­
tienne adopte le monophysisme
qui se répand sous l’impulsion
du patriarche d’Alexandrie,
Dioscore. Au concile de Chalcédoine en 451, le monophy­
sisme fut condamné et Dioscore
fut déposé avec les moines qui
lui sont solidaires. Il est impor­
tant de préciser que le mono­
physisme s’est implanté en
Egypte grâce, en partie, à l’op­
position entre populations
égyptiennes et envahisseurs
grecs, chalcédoniens.

L’Egypte copte passe finale­
ment sous la domination arabomusulmane en 642 soit 10 ans
après la mort du Prophète. Mal­
gré cette conquête, l’Égypte vit
fleurir le monachisme (repré­
senté par des moines) copte et
ne connaît qu’une unique persé­
cution, sous le califat de Hakim
(996-1021).
Mais
d’une
manière générale, la lutte com-

La Preuve n° 36 -Jan.Fév. 2011

eu International
Crise post électorale en cote d’ivoire

A quand la fin de l’impasse ?
Par Ahmed

Yjr"

aurent Koudou

et de radios internationales et

goisse,

crainte et de

blés. Quand on est surtout

Gbagbo et ses

non ivoiriennes pour s’en

condamnation, on soit passé à

porteur de la foi musulmane,

de

camarades ont

convaincre, à écouter les com­

la banalisation, à la passion, à

on doit avoir une spiritualité

. tenu plus d’un

mentaires passionnés et à

la simple euphorie au point de

affective orientée vers le

; et en

observer les comportements

n’aborder

retour à la paix en Cote

juger la situation actuelle et le

sur la question autour de soi

comme un vulgaire feuilleton

comportement des acteurs

pour savoir que cette crise est

à multiples rebondissements,

ntemationaux du conflit, il

bien la nôtre aussi. Notre res­

une simple comédie ? La crise

faut croire

ponsabilité y est donc très

ivoirienne est un drame. Il

grande.

faut comprendre que notre

I

mois

qu’il

tiendra

encore. Qui l’eut cru, au
regard des menaces proférées

par la communauté internatio­
nale au début de la crise,

devant le drame que vit la

La crise ivoirienne : un

drame qui requiert notre
compassion

cette

tragédie

responsabilité n’est pas celle

la Cote d’ivoire est un pays
cosmopolite où vivent des

millions

ouest africains. Chacun a

mais elle est celle d’acteurs

que paradoxalement, passé les

indirects d’une crise dont les

de cette situation inédite.

moments de colère, d’an­

conséquences sont imprévisi-

Mais la situation évolue telle­

Italie, en Australie, en Nou­
velle Zélande...

lorsque vous serez entrain de

mune des coptes et des musul­
mans pour la libération du pays
a permis une amélioration des
relations entre les deux confes­

lire cet article.

sions au XXe siècle.

que

peut-être

La crise ivoirienne : une

L’évolution de l’église copte

menace à la paix internatio­

De nos jours, l’Église copte

nale

représente plus de sept mil­
lions de chrétiens en Égypte

La crise consécutive à la tenue

du second tour des élections
le 28 novembre 2010 n’est

plus une crise ivoiro-ivoirienne, mais elle est désor­

mais sous-régionale, régio­
nale et même internationale

soit 6 à 10% de la population
égyptienne. Son chef porte le
titre de Pape d’Alexandrie et

patriarche de la prédication de
Saint Marc et de toute
l’Afrique avec résidence au

sent largement les frontières

Caire. L’actuel titulaire est
Chénouda III, 117e Pape en
poste depuis le l4 novembre

de la Cote d’ivoire, tant les

1971.

tant ses implications dépas­

acteurs impliqués sont multi­

nationaux et tant ses consé­
quences vont au-delà de la
Cote d’ivoire. Cette menace à

la paix internationale ne peut
rester impunie.
II n’y a qu’à écouter les infor­

mations sur les chaînes de TV

Elle compte plus d’une
dizaine de métropoles et plus
d’une cinquantaine de diocèses
en Egypte, au Soudan nord, au
Kenya, au Canada, aux EtatsUnis, au Brésil, en Bolivie, en

France, en Grande Bretagne,
en Autriche, en Allemagne, en

La Preuve n° 36 -Jan.Fév. 2011

Ceci est d’autant plus vrai que

telle personne, tel ou tel fait,

Mais comment comprendre

vite

populations.

portant ou détestant telle ou

population et compte tenu des

qu’elle sera à une autre phase

la protection d’Allah sur les

de simples spectateurs sup­

conséquences incalculables

ment

d’ivoire, pour la victoire des

justes sur les injustes et pour

de

ressortissants

L’Église copte d’Egypte inté­

l’empereur Susényos en 1614
engendre son abdication dixhuit ans plus tard.

grait celle d’Ethiopie qui obtint

L'Église copte d’Éthiopie reste

son indépendance plus tard.
Fondée durant le premier tiers

en définitive sous la tutelle
d’Alexandrie jusqu’en 1929,
date à laquelle l’organisation
des suffragants (définition des

du IVe siècle par le Syrien
Saint Frumence, évêque dési­
gné par Saint Athanase,
. l’Église copte d’Éthiopie est

intimement liée au siège
d’Alexandrie. L’arrivée, dès la

fin du Ve siècle, de « Neuf
Saints » marque le début d’un

domaines des archevêques,
pour exercer leur autorité reli-.
gieuse) s’ouvre en partie aux
Éthiopiens. Ce n’est pourtant
qu’en 1959 que l’Église natio­

nale devient un patriarcat indé-.

monachisme important dans le

pendant ; elle regroupe environ

pays.

huit millions de fidèles

Mais l’Église copte revêt un

Les églises coptes participent

particularisme en Éthiopie,

au conseil

particularisme dû à l’influence
juive : pratique de la circonci­
sion, de l’observance du sab­
bat, etc. Plusieurs tentatives de
fusion avec l’autorité romaine
se heurtèrent, à partir du XlIIe
siècle, à la résistance impériale
et populaire ; par exemple, la

œcuménique des'
églises et au conseil des églises j
du Moyen Orient. Les ;
patriarches participes à la ren-.
contre annuelle des primats,
des églises orthodoxes orien­
tales du moyen orient. . ; ' . j

conversion au catholicisme de

15

Jeu international
...suite de la page 15
d’une façon ou d’une autre,

une part de lui qui vit dans ce
pays. Et connaissant les anté­
cédents meurtriers du camp
Gbagbo ajoutés à cette forte
pression de la communauté
internationale, il s’en pren­
drait inévitablement à ceux-ci.
Pour moins que cela, cer­
taines puissances se sont
donné le droit d’intervenir
hors de leurs frontières. Il suf­
fit de considérer ces ressortis­

taire, qui sera choisie pour
mettre fin à ce hold-up, cette
crise ivoirienne a inauguré
une ère nouvelle dans le pro­
cessus de démocratisation du
continent africain et dans la
place et le rôle des institutions
régionales et internationales.
La mondialisation politique
est en marche sur le continent.

plus agir comme on veut ;
Moussa Dadis Camara l’a

taires de démocratie et au

appris à ses dépens en laissant

toyens, réfléchissent par deux

massacrer plus de 150 per­
sonnes qui s’opposaient à sa
candidature. Et Laurent
Gbagbo, tôt ou tard et quelque
soit le prix, va devoir payer
cette forfaiture.

fois !

On se souvient encore fraichement de Mamadou Tandja
s’entêtant malgré les appels

Les tournures prises par la
crise en Cote d’Ivoirè ne peu­
vent que réjouir tous les
démocrates africains. Même

. unanimes et incessants de la

s’il faut avouer que les cas

péril de la vie de leurs conci­

La crise ivoirienne : il faut
en finir !

Si on peut se satisfaire en par­
tie de la réaction de la com­
munauté internationale face

au comportement répréhensi­
ble et inacceptable.de Laurent

Koudou

Gbagbo,

il

faut

avouer qu’elle reste largement

insuffisante, inefficace et ino­

sants comme étant un élément
de notre intérêt national que
l’on protégera à tout prix.
C’est au-delà donc du simple.
principe de la démocratie que

pérante.

Que

valent des

condamnations de principe
devant l’entêtement d’un
groupe
d’extrémistes
jusqu’au-boutistes ? Que peu­
vent des menaces de poursuite

la communauté internationale
doit intervenir, mais c’est sur­
tout pour garantir durable­

judiciaires face à des massa­
cres systématiques du fait de

ment la paix en terre d’Ebur-

l’appartenance régionale, eth­

nie.

nique et quelques fois reli­
gieuse ? A quoi servira encore
une intervention militaire
quand les miliciens et les mer­
cenaires de Gbagbo installe­

La crise ivoirienne : des
conséquences imprévisibles
En dehors de ce drame

humain en perspective, les
effets socio-économiques sur
la région ne peuvent pas
continuer, au risque de mettre
en péril le tissu économique
de certains Etats. Mais audelà des Etats, ce sont surtout
tous ces individus qui survi­
vent grâce au petit commerce
de produits en provenance de
la Cote d’ivoire en pâtiront le
plus. Que dire de ces familles
qui vivent grâce uniquement
au soutien de leurs proches
qui travaillent laborieusement
dans ce pays.?
La crise ivoirienne : un
espoir pour l’Afrique

Quelque soit l’option, diplo­
matique, économique ou mili­

16

ront le chaos et le pire ? La
communauté internationale

peut

certainement

mieux

faire. Elle doit agir au plus
vite pour arrêter le drame

ivoirien, pour mettre fin à la

Jusqu’ à quand Laurent Gbagbo continuera t-il
de rouler tout le monde dans la farine ?

folie meurtrière de Laurent

communauté internationale à
la raison, à la retenue et au
discernement. Ce qui devait
arriver arriva. Cette crise nigé­
rienne avait déjà donné le

sont différents, on peut espé­
rer que les actes de vanda­
lisme politique que posaient
des dirigeants réfugiés der­
rière la souveraineté natio­

signal fort à tous les dirigeants
africains, que le processus
démocratique dans nos Etats
était sous la bienveillante sur­
veillance et la magnanime
protection de la communauté
internationale. On ne peut

nale, l’immunité, la~non ingé­
rence et que sais-je encore, ne
resteront plus impunis. Que
tous ceux qui mûrissent donc
l’idée de passer en force dans
leur pays en faisant fi des
règles et principes élémen­

Gbagbo et ses sbires, mais
surtout pour enlever toute
envie à tout dirigeant qui ten­

terait une opération similaire.
En somme le péril ivoirien

doit cesser par tous les
moyens. L’intervention de la
communauté internationale
doit surtout servir de leçon
pour mettre l’Afrique définiti­
vement sur l’orbite de la
démocratie et de la bonne
gouvernance politique.

La Preuve n° 36 -Jan.Fév. 2011

Collections
La Preuve