2010 - An-Nasr Vendredi #326 (Conflits interreligieux l.pdf

Media

Part of An-Nasr Vendredi #326 (Conflits interreligieux : le mauvais exemple du Nigéria!)

Title
2010 - An-Nasr Vendredi #326 (Conflits interreligieux l.pdf
extracted text
changes de tirs, coups
de machettes, églises
et mosquées en flam­
mes, maisons incen­
diées,... Ces sont presque
rantes au Nigéria. Et sont pour
la plupart issues des affronte­
ments interconfessionnels, voire
entre chré­
tiens et mu­
sulmans.
L’issue a
toujours été
lourde et
décevante :
des milliers de déplacés, des
hôpitaux débordés des blessés
et des centaines de morts.
Pour la petite histoire, retenir
ceci, en octobre 2000 l’adoption
de la charia, la loi islamique
dans plusieurs états du nord
entraîne des émeutes entre
chrétiens et musulmans qui
causent plusieurs centaines de
victimes. En septembre 2001,
des affrontements interconfes­
sionnels font près de 1000

E

210

morts à Jos dans le centre du
pays. En novembre 2002, les
émeutes entre chrétiens et mu­
sulmans font près de 220 morts
cou­
à Kaduna (nord). En mai 2004,
l’attaque par des miliciens chré­
tiens d’un village d’agriculteurs
musul­
mans si­
tués
à
l’ouest
de la ca­
pitale
Abuja entraîne des affronte­
ments qui causent la mort de
630 personnes. En, novembre
2008, des violences interconfes­
sionnelles engendrées par la
contestation d’une élection lo­
cale font au moins 200 morts
dans la ville de Jos. En juillet
2009, l’attaque d’un poste de
police dans l’état de Bauchi, au
nord du pays par les « Boko haram » (« l’éducation occidentale

est péché »

en langue Haoussa), provo­
que des émeutes avec les for­
ces de l’ordre qui s’étendent
aux Etats voisins (Bomo, Kano, Yobe). Plus de 600 per­
sonnes furent tuées en cinq
jours de combat. Le vendredi
6 Novembre 2009, il ne s’agit
plus d’émeutes ni d’affronte­
ment mais l’attribution d’une
prime. En effet, un imam ni­
gérian, Mohammad Ashafa
recevait en compagnie de son
compatriote pasteur James
Wuye le premier prix de la
fondation Jacques Chirac
pour la prévention
des
conflits. Cela n’aura pas servi
assez, car l’actualité et une
vue rapide de cette petite
chronologie s’avèrent proban­
te ; la capitale du plateau,
Jos, situé entre musulman et
le sud chrétien et animiste
est une triste récidiviste en la
matière. Puisque cette ville
de Jos a eu la malchance
d’ouvrir les hostilités en ce
début d’année grégorienne
2010.1e dimanche 17 janvier,
de violents affrontements ont
éclaté entre chrétiens et mu­
sulmans à Jos. Le même scé­
nario se répète tel un leitmo­
tiv : des maisons, églises et
mosquées ont été incendiées

par des foules armés de pisto­
lets, d’arc et de flèches ou de
machettes et des bandes mo­
biles. Et comme il faut s’en­
tendre lors des événements
pareils, une macabre décou­
verte à été faite a Kuru Karama (un village non loin JOS),
environ 150 corps ont été re­
tirés d’un puit. Après quatre
(4) jours de combats le bilan,
même officielle est désolant,
on parlait d’au moins 326
morts et plus de 50000 dépla­
cés. On ne sait pas avec exac­
titude sous quel prétexte les
émeutes ont éclaté, surtout
que les raisons fusent de par­
tout. Selon l’ONG Human
Rights Watch (HRW) « ils (les
protagonistes) ont commen­
cé par une dispute a propos
de la reconstruction de la
maison d’une famille mu­
sulmane détruite en novem­
bre 2008 dans un quartier
essentiellement
chré­
tien ».D’aucun affirme que

ces affrontements sont dus à
la construction d’une mos­
quée dans un quartier à ma­
jorité chrétienne de Jos. Des
explications plus ou moins
lointaines vont être tirées des
tiroirs : Primo, Corinne Dufka, chercheuse pour HRW ba­

211

question naïve ! Mais laissons
sé à Dakar, affirme : « à Jos
plutôt les émeutiers de Jos de
les « indigène » sont pour la
répondre. Qu’il y ait de bon­
plupart chrétiens. Les musul­
nes ou mauvaises raisons de
mans de langue haoussa, qui
s’affronter, nous musulmans,
viennent du nord du pays,
nous devons toujours faire re­
sont eux considérés comme
tour à nos sources. Ainsi, nos
des étrangers.
Cela crée
frères nigérians, gagneront
beaucoup de frustration entre
mieux en prenant le Coran et
les communautés. Secundo,
la Sunnah comme exemples.
c’est la BBC qui précise qu’il
Deux sources qui pourront
existe une ligne de fracture
leur sufïir à se passer de leur
politique entre les deux com­
différend. En effet, l’islam à
munautés
«
les
chré­
recommandé de bien traité le
tiens soutiennent en majorité
voisin, en donnant à ce mot
le parti
au pouvoir, le
son sens le plus large, car Al­
PDP ¡alors que les musul­
lah dit : « adorez Allah et ne
mans soutiennent l’opposi­
Lui donnez aucun associé.
tion de l’ANPP» Tertio, il res­
Agissez avec bonté envers
sort que les membres des for­
vos parents, les proches, les
ces armées coupables d’avoir
orphelins, les pauvres, le
utilisé une « force excessive »
voisin proche, le voisin éloi­
en 2008, à Jos n’ont pas été
gné, le compagnon, le voya­
jugées, entraînant ainsi le
geur dans le besoin et les
sentiment chez une partie de
esclaves en votre possesla population que la police et
les militaires auraient pris * sion, car Allah n’aime pas
en vérité, le présomptueux,
partie en faveur des chré­
l’arrogant. » S4V36. L’Islam
tiens.
Comment pourrait-on com­
considère que, faire du tord
prendre toute cette histoire ?
au voisin est incompatible
avec la foi, ainsi, selon Abou
Quand on sait que dans une
Hureira, le prophète (sawj
même famille à Jos on peut
dit :« Par Allah, il ne croit
rencontrer des adeptes de ces
pas. Par Allah, il ne croit
deux religions. Ou bien y au­
pas. Par Allah, il ne croit
rait-il un dieu pour chacune
pas. » « Et qui donc
de ces deux religions ? Une

212

messager d’Allah lui deman­
da-t-on, ne croit pas ? ». Il
répond : « celui dont le voi­
sin n’est pas à l’abri de la
méchanceté et des maux. »

Al-Boukhari ; le voisin jouit de
ces droits, même quand il
n’est pas musulman. Prenons
l’exemple d’Abdullah
Ibn
Amr : on égorgea une brebis
chez lui. Quand il revint, il
dit : « avez-vous offert une
partie à notre voisin juif ? ».
En effet, j’ai entendu le
messager de Dieu dire :
« l’ange Gabriel ne cessait de
me
recommander d’avoir
des égards pour le voisin à
tel point que je crus qu’il al­
lait lui donner droit à l’héri­
tage ». Al-Boukhari

frais, ne l’indispose pas avec
l’odeur appétissante de ta
cuisson, à moins de lui offrir
une partie. » Al-Mu’jamu-1-

kabir (19/419), hadith
1014 ; on doit supporter
tords et être indulgent à
égard. Un homme dit à
Abbas :• « j’ai un voisin


ses
son
Ibn

qui
me porte préjudice, m’insul­
te et me rend la vie diffici­
le. » il lui dit : « va, s’il déso­
béit à Allah en te portant
préjudice, toi, obéis à Allah
en lui faisant du bien. »

‘Ihyà’u ‘ulûmi-d-dîn (2/212).
Qu’Allah protège Jos ! Qu’il
protège le Nigeria ! Qu’il nous
protège tous ! Amen !
NIANGANE

Le Messager D’Allah expliqua
les droits du voisin a celui qui
lui demanda « quels sont les
droits
du
voisin
sur
moi ?» : « rend-lui visite
quand il est malade, quand
il meurt, suis soh cortège
funèbre, s’il te demande un
prêt, accorde-le-lui, s’il n’a
pas d’habit, habille-le. Félicite-le s’il lui arrive un bien,
console-le s’il est victime
d’un malheur, n’élève pas
ton édifice de manière à
l’empêcher de respirer l’air