2010 - An-Nasr Vendredi #365 (Dialogue israélo-palestinie.pdf
Media
Part of An-Nasr Vendredi #365 (Dialogue israélo-palestinien : une succession d'échecs)
- Title
- 2010 - An-Nasr Vendredi #365 (Dialogue israélo-palestinie.pdf
- extracted text
-
Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon
onflit
israélopalestinien : arrêt de la
colonisation ou gage
d’une paix durable
C
C’est désormais un secret de poli
chinelle, le fameux dialogue israélopalestin i e n
est de
nou
veau
en pan
ne
et
avec
pour seul obstacle la poursuite en
Cisjordanie de la construction de
nouvelles implantations juives. En
rappel c’était le 25 novembre 2009
que l’Israël annonçait un moratoire
sur le gel de la colonisation pour
une durée de dix mois soit jusqu’au
26 septembre 2010, ce moratoire
concernait seulement les implanta
tions de Cisjordanie occupée, où
vivent 300.000 colons israéliens,
oui 300.000... Cet abandon tempo
raire de la colonisation constituait
pour bon nombre d’entre nous une
lueur d’espoir pour le peuple meur
tri de la Palestine de se voir doter
d’une nation et ressembler aux au
tres qui en jouissent. Mais c’est
connaître mal l’Etat d’en face qui
semble avoir comme principe phare
« occupation sur occupation » ; la
Dialogue israélopalestinien : une succession
d'échecs
preuve en est que le premier minis
tre himself M. Netanyahu pour
marquer la fin du moratoire décla
rait ceci : « Israël se dit "disposé à
parvenir à un compromis agréé par
toutes les parties" mais "il ne sau
rait y avoir zéro construction" dans
les colonies. » (Chic 1). 1). Le rêve
d’une cohabitation pacifique sem
ble se projeter aux calendes grec
ques à entendre l’autorité palesti
nienne répondre aux déclarations
de M. Netanyahu dont le président
Mahmoud Abbas répond en reje
tant tout compromis qui ne garan
tirait pas un "arrêt total”
159
de la colonisation en ajoutant qu'il
refusait toute "solution partielle". Il
a même déclaré à la tribune de
l'ONU que l’Israël doit "choisir entre
la paix et la poursuite de la coloni
sation". Mais que va-t-elle faire ? Si
non que peut-elle faire ? Cette auto
rité palestinienne ; si ce n’est que
son peuple continuera à « avaler des
couleuvres • de la part de l’Etat juif
qui persiste et signe avec intransi
geance son expansionnisme. En ef
fet, le moratoire de dix mois décrété
par le Premier ministre Benjamin
Netanyahou, sous pression améri
caine, a porté sur les implantations
de Cisjordanie ; ce qui n’était pas le
cas pour des milliers de chantiers
engagés avant le 25 novembre 2009
(date du début du gel) qui sont ex
clus de la politique du moratoire. De
même que la construction de bâti
ments publics, comme les écoles et
les synagogues. Le gel ne porte pas
non plus sur Jérusalem-Est, où vi
vent plus de 180 000 Israéliens.
D’ailleurs, èn mars 2010, Israël a
donné son feu vert à la construction
de 1 600 logements supplémentai
res dans les quartiers colonisés de
la ville.
Ces humiliations, ces colonies, ces
négociations à ne pas finir suscitent
chez beaucoup d’entre nous des in
terrogations dont l’une d’entre elles
est : à quand le ouf de soulage
ment ? Bien malin saura répondre
quand on sait que l’occupation ne
date pas d’aujourd’hui et les négo
ciations non plus. Mais depuis
quand remonte-t-elles ces prati
ques ?
Les colonies
Dès la fin de la guerre israélo-arabe
de juin 1967, dite "guerre des Six
Jours", à l’issue de laquelle Israël
conquiert Jérusalem-Est, la bande
de Gaza et la Cisjordanie ; une pre
mière colonie juive "Kfar Etzion" est
érigée dans le sud de Jérusalem. Dix
ans plus tard, Mcnahem Begin place
sous législation israélienne la bande
de Gaza et la Cisjordanie. Il existe
alors 31 colonies, fortes de 4 400
habitants, en dehors de JérusalemEst.
Première mesure de gel de la colo
nisation en 1992
Ce moratoire est décrété par le Pre
mier ministre Yitzhak Rabin. Quatre
ans plus tard, son successeur Ben
jamin Netanyahou (l’actuel premier
ministre d’Israël) y met un terme. Le
ministre des Affaires étrangères,
Ariel Sharon, encourage même les
colons à "s'emparer des collines" de
Cisjordanie, dans un discours
d’août 1998. En mai 1999, lorsque
le travailliste Ehud Barak arrive au
pouvoir, près de 180 000 colons ré
sident dans 123 implantations de
Cisjordanie et de Gaza. Avec l’arrivée
d’Ariel Sharon au gouvernement en
mars 2001, la colonisation en Cis
jordanie est favorisée sous forme
d’"avant-postes" illégaux.
Premier retrait unilatéral des co
lonies en 2005
En septembre 2005, Israël se retire
de façon unilatérale de la bande de
Gaza, y compris des 21 implanta
tions où vivaient 8 000 colons. Qua
tre colonies dans le nord de la Cis
jordanie sont également démante
lées. Ce retrait unilatéral prouve,
aux yeux des Palestiniens, que la
colonisation est un problème qui
peut être résolu par la volonté politi
160
que.
La colonisation se poursuit cepen
dant en Cisjordanie et à JérusalemEst, où le maire de la ville a annon
cé en 2008 la construction de près
de 2 500 logements.
Les négociations : une succes
sion d'échecs
1991, Madrid : Pour la première
fois, Israéliens et Palestiniens sont
réunis à l'occasion d’une conférence
de paix israélo-arabe. Ces premières
négociations directes n’aboutissent
pas.
1993, accords d’Oslo : Israël et
l’Organisation de Libération de la
Palestine (OLP) se reconnaissent
mutuellement et signent une décla
ration de principe sur une autono
mie palestinienne transitoire de cinq
ans. Le processus de mise en place
d’un État palestinien est lancé. Les
obstacles se multiplient cependant
jusqu’au blocage du processus d’O
slo. Le Hamas refuse l’existence
d’un État israélien. Yitzhak Rabin, le
premier ministre israélien, contesté
dans son propre camp, est obligé
d’organiser le bouclage des territoires
palestiniens.
1998, Wye Plantation : Accord in
térimaire qui transfère à la partie
palestinienne 13 % des territoires
occupés.
2000, Camp David II : Le leader
palestinien Yasser Arafat refuse les
propositions israéliennes, qui n’a
bordent pas la question de Jérusa
lem ni celle des réfugiés palesti
niens. Et voilà que l’échec des négo
ciations conduira au soulèvement de
la
seconde
Intifada.
2001, Taba : Les discussions n’aboutissent
pas.
2003, Aqaba : Ariel Sharon et Mah
moud Abbas ratifient la feuille de
route élaborée par le Quartette sur
le Proche-Orient, qui prévoit la créa
tion d’un État palestinien avant
2005 après la fin des violences pa
lestiniennes et un gel de la colonisa
tion israélienne.2003, Genève : Des
personnalités israéliennes et palesti
niennes présentent et signent un
plan de paix altematif.2007, Annapolis : Israël et l’Autorité palesti
nienne conviennent de tendre à un
accord de paix avant fin 2008. L’o
pération israélienne dans la bande
de Gaza annule ces efforts.
2010, c’est autour du Président
américain Barack Obama dernier
venu dans cette affaire d’initier et
d’engagé un dialogue direct entre les
protagonistes le 2 septembre passé,
dialogue que l’on sait aujourd’hui en
panne.
La prolongation du moratoire aurait
pourtant pu servir de pierre angulai
re à l’accord de paix global souhaité
par le président Obama. Un vœu
pieux qui s’est évanoui avec la cam
pagne de mi-mandat où Barack
Obama recherche l’appui du lobby
pro-israélien ; campagne à l’issue de
laquelle le parti du président a
connu une défaite au profit des ré
publicains, mais néanmoins le sénat
reste majoritairement démocrate.
Mais en attendant, c’est avec une
vitesse inqualifiable qu’ont repris les
constructions ; en un mois ce sont
déjà quelque 600 nouveaux loge
ments qui ont commencé à sortir de
terre en Cisjordanie, dans une tren
taine de colonies. Et comme l’expli
que la responsable du mouvement
israélien, « la Paix maintenant »,
161
—'----------------i
Hagit Ofran : « ilsfles colons) travail
lent très vite... et ils se concentrent
sur la construction de fondations...
Parce qu’ils présument qu’en cas de
nouveau moratoire, les mêmes para
mètres seront appliqués... à savoir : si
vous avez déjà posé les fondations
alors vous pouvez terminer la cons
truction... » Et pourtant, et pourtant
nous le savons tous, que ces cons
tructions sont illégales au regard des
résolutions internationales; mais que
voulons-nous ? C’est quand même
l’Israël non ? Tenez-vous qu’au fil
des années, 500 000 colons israé
liens se sont installés en Cisjordanie
et à Jérusalem-Est, parmi quelque
deux millions et demi de Palesti
niens et ce n’est pas tout, cette colo
nisation est tellement aveugle qu'elle
ignore gravement les frontières de
1967 selon l’ONU. Elle compromet
aussi les espoirs palestiniens à l’é
gard de Jérusalem, capitale de plus
en plus hypothétique compte tenu de
« toutes les colonies implantées au
tour de la ville ». Et nous autres mu
sulmans, voyons-nous maintenant le
danger que court la Mosquée d’Alaqsa ? Quand on sait qu’elle se situe
au cœur même de la ville de Jérusa
lem. Donc où qu’il se trouve sur cette
terre, chaque musulman s’il n’est
pas infecté, il est affecté par cette si
tuation telle un virus. Inutile de dire
que l’affinité des Musulmans avec la
Palestine est historique, fondée sur
les principes islamiques énoncés
dans le Saint Coran et la Sunna (la
tradition du prophète Mohammed).
Aussi, la montée en puissance du
mouvement Hamas comme pouvoir
politique lors des élections palesti
niennes de 2006, a une fois de plus
réaffirmé la pertinence de l’Islam en
Palestine. Au stade actuel où une
fois de plus la Palestine domine les
questions internationales (y compris
dans les sociétés civiles à travers le
monde) les Musulmans doivent redé
finir leur lien à la Palestine, lequel
est basé sur les valeurs et les princi
pes énoncés dans l’Islam. Les Musul
mans doivent se tenir, main dans la
main, avec les personnes de tous les
horizons, non pas comme des pro
priétaires exclusifs de la lutte des Pa
lestiniens mais en étant fiers de
contribuer à un mouvement mondial
qui veut que la justice soit rendue,
les droits appliqués et la paix réali
sée pour tous. C’est l’une des solu
tions pour sortir «de la complicité si
lencieuse, de l’hypocrisie et du mé
pris des vies palestinienne » dont
parle Tariq Ramadan dans ses écrits
sur ce sujet. Ainsi ce peuple a urgemment besoin de nos pensées
pieuses, nos prières, nos do’as, nos
actions et réactions, notre militantis
me pour la justice et la paix,...Afin,
chacun à son niveau peut faire quel
que chose, agissons donc, vite et
maintenant car le temps presse.
NIANGANE
Lisez et faites lire ANNASR.
Vos suggestions et cri
tiques sont attendues:
annasrv@yahoo.fr
:
162
s“'
•.
•
• XÆ
,