2009 - An-Nasr Vendredi #277 (Mon enfant ne m'obéit plus,.pdf

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2009 - An-Nasr Vendredi #277 (Mon enfant ne m'obéit plus,.pdf
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a

------------------------ .-----------------------------------------Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et Implore son pardon

lui prôné dans la religion. Mais
e tout temps élever
un enfant n’a jamais
que faire face à des enfants qui
n’obéissent pas ou font trop
été une tache aisée.
des bêtises ?cnfants qui n’o­
La société actuelle
béissent pas ou font trop des
connaît plus particulièrement
un modèle parentale "en crie"
bêtises ?
1. La punition corporelle
plus au moins bien défini dans
Une fessée (attention elle est
son fond (méthodes éducatives
presque
diverses
;
symboli­
des
tradi­
que : elle
tionnelles,
ne doit pas
au plus mo­
blesser
derne) et sa
l'enfant
!)
forme
en cas de
(famille re­
bêtise alors que vous avez déjà
composées, monoparentales ;
expliqué à l'enfant pourquoi tel­
familles ou les deux conjoints
le ou telle chose lui est interdite
travaillent etc.). On peut évo­
(car nuisible pour lui ou une
quer les critiques de certains
autre personne par exemple)
face à des méthodes trop laxis­
fait partie d'une méthode édu­
tes laissant les enfants rois
cative ou la punition corporelle
mais finalement pas assez ca­
est plus anecdotique qu'une li­
drés et d’autres au contraire qui
gne de conduite. Elle est alors
accusent l’effet néfaste de mo­
acceptable d'un point de vue
dèles éducatifs trop autoritaires
éthique et éducatif. Or, certains
qui étouffent l’enfant et sanc­
parents optent pour la punition
tionnent plutôt que d’éduquer.
corporelle pour tout, et justi­
Notre article viellera à traiter de
fient leur acte par le fait qu’ils
ce sujet en dégageant un juste
éprouvent de la frus­
milieu éducatif, notamment ce­

D

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tration et de la colère lorsque
leur enfant leur désobéit ou qu’il
est déprimé et stressé. Parfois,
cet acte montre que le parent n’a
pas une bonne compréhension
du développement de son enfant
et exige trop de lui. 11 peut égale­
ment ignorer d’autres solutions
efficaces car ce sont les seules
qu’il a apprises durant son en­
fance et ne fait que répéter les
mêmes gestes. C'est le classique
schéma du parent battu qui bat
désormais son enfant, l^a gifle, la
fessée ont été et sont encore uti­
lisés pour fixer certaines règles.
Toutefois, on peut leur déplorer
de nombreuses tares :
tout d'abord, il ne faut jamais
gifler un enfant (sur le visage) :
les parents ne réalisent pas tou­
jours les dégâts neurologiques et
oculaires (pour ne citer qu'eux )
de tels gestes
- outre les sévices corporels de
gestes parfois trop violents, ces
actes en étant trop répétés peu­
vent être vécus comme une for­
me de violence au quotidien. Soit
une autorité parentale qui abuse
de son pouvoir et qui peut per­
turber l'enfant psychologique­
ment et physiquement.
- ils ne permettent pas d’expli­
quer à l’enfant où se trouve son
tort et ont plutôt tendance à pro­
duire un effet déplorable sur le
comportement de l’enfant qui de­
vient à son tour agressif. Ixi lien
parent-enfant peut se trouver

fragilisé par le manque de
confiance ou un sentiment d'in­
compréhension ou d'injustice de
l’enfant envers scs parents.
2. La discipline
frapper un enfant pour repren­
dre le contrôle, c’est lui signifier
que c’est ainsi que l’on parvient
à ses fins. La discipline se base
sur l’enseignement, contraire­
ment à la punition corporelle ex­
clusive. Eduquer un enfant, c'est
lui inculquer une discipline.
Mais qui dit discipline ne veut
pas forcément dire violence, au­
torité et froideur. Eduquer un
enfant, c'est lui donner des ba­
ses et des outils pour bien gran­
dir et devenir un adulte respon­
sable et équilibré. Ce n’est pas
une tâche facile loin de là, ce­
pendant, c'est en commençant
par appliquer une discipline po­
sitive dans le milieu familial que
l'on aide l'enfant à grandir heu­
reux et à comprendre les limites
et les explications qui lui sont
données. La façon dont on ensei­
gne la discipline à l’enfant dé­
pend de son âge, de la phase de
son développement, de sa per­
sonnalité et de nombreux autres
facteurs. l>a discipline a pour ob­
jectifs de protéger l’enfant des
dangers (ne pas se mettre en
danger physiquement par exem­
ple), de l’aider à acquérir le
contrôle et la maîtrise de soi, de
développer son sens des respon­
sabilités et à établir des valeurs.

»

l’our commencer, il ne faut pas
espérer enseigner des valeurs à
un enfant tout en les transgres­
sant soi-même. C'est pourquoi,
pour être un parent et un éduca­
teur efficace, il faut respecter
certains principes fondamentaux
comme :
Ix? respect : Vous devez respecter
votre enfant et ne pas lui
"imposer" son respect à votre
égard comme une obligation ty­
rannique. Et de noter aussi qu’il
est parfois difficile pour un en­
fant de respecter un parent qui
se permet de le traiter avec irres­
pect (les injures par exemple)
La constance : Une discipline qui
n’est pas constante déroute l’en­
fant, quel que soit son âge. Si les
parents ne font pas preuve de
constance dans la manière dont
ils appliquent la discipline, l’en­
fant aura de la difficulté à res­
pecter les règles car il ne les
comprendra plus.
L’impartialité : L’enfant doit
trouver la discipline juste. Ix:s
conséquences de scs gestes doi­
vent être proportionnelles à son
comportement, et pas à l'hu
meur du parent ! Si l’enfant fait
une bêtise, aidez le à la réparer
et expliquez lui pourquoi c'est
mal, puis un fois l’erreur recti­
fiée, et éventuellement punie si
necessaire (si ça notait pas la
première fois, si l'enfant refuse
d'obéir. La punition ne doit pas
être disproportionnée. Un petit

tour au coin peut permettre de
calmer l'enfant), il faut savoir
clore le sujet ! Le parent possède
un licri unique avec son enfant,
il doit l'entretenir comme un lien
très précieux et délicat qu’il ne
faut pas traiter à la légère.
3. En Islam
a. I>c bon exemple
Il est juste de reconnaître la fau­
te à sa juste et vraie valeur, d’ac­
cepter que l’erreur fasse partie
de l’éducation en évitant de criti­
quer de manière intempestive,
de faire des reproches ou de pu­
nir inutilement. Les parents doi­
vent se rappeler que les enfants
apprennent souvent par l’cxem
pic, en observant et en imitant
les parents. « O vous qui avez
cru ! Pourquoi dites-vous ce
que vous ne faites pas ? C’est
une grande abomination au­
près d’ALLAH que de dire ce
que vous ne faites pas » (c 61 v
2-3)
b. L’affection et l'amour
La première règle fondamentale;
et vitale dans le rôle de parent
responsable est d’aimer son en
fant. Le meilleur exemple que
nous devons garder à l’esprit est
celui de notre Prophète Moham
mad (BDSL) qui a su faire preu
vc d’équilibre dans sa façon d’é­
duquer et d’élever scs enfants.
Ni extrême dureté, ni laxisme ne
venaient entacher l’amour et l’af
fcction qu'il témoignait à scs en
fant s

16

j:
et ses petits enfants. Il a ensei­
gné que l’amour pour les enfants
n'était
pas incompatible avec
une discipline ferme mais non ri­
gide. De plus, il ne laissait jamais
cet amour faire l’objet d’abus afin
d’éviter à l’enfant égaré, de s’éga­
rer encore un peu. 11 savait tou­
jours agir en fonction de la gravi­
té de la situation et du dévelop­
pement de l’enfant. Aussi il serait
sage pour les parents d Rappliquer
le conseil qui dit : « Joue avec ton
fils jusqu’à l’âge de sept ans,
éduque- le les sept années sui­
vantes et sois son ami pendant
les sept autres années puis laisse
le agir selon sa volonté » l’islam
recommande donc aux parents
de jouer avec leur enfant jusqu’à
l’âge de sept ans car cela permet
de tisser des liens d’affection ou
amour et sécurité seront cultivés,
c) S'organiser et prier
Ix? Prophète (BDSL) a dit : « Habi­
tuez vos enfants à accomplir la
prière à l’âge de 7 ans. A l’âge de
10 ans, punissez les s’ils la négli­
gent
et
séparcz-les au
lit
» (rapporté par Al-Tirmidhi). Donc
le Prophète (BDSL)) n’a autorisé
la correction physique légère,
sans brutalité qu’a partir de 10
ans (l’âge du discernement), uniquement pour motiver les enfants
a accomplir un acte spirituel, qui
pour les croyants, toutes reli­
gions confondues, fait partie de
l'éducation : « la prière ». Par
conséquent et au regard des ha­

diths, nous constatons que l’o­
rientation et l’éducation doivent
commencer dès le plus jeune âge
car l’enfant pourrait s’habituer à
des conduites malsaines qu’il se­
rait difficile au fil du temps de
faire disparaître. Enfin, appren­
dre à son enfant l'importance de
prier, meme s’il ne comprend pas
tout au début, lui permet de dé­
velopper une spiritualité et un
amour de Dieu. En effet, prier
n'est pas un acte imposé avec
violence, mais plutôt un acte bé­
néfique enseigné comme tel à
l'enfant. Enfin, la prière permet
à l'enfant de -grandir psychologi­
quement en développant sa ré­
flexion, mais aussi de développer
une confiance en la vie en pou­
vant se confier à Dieu et se sentir
responsable de sa petite vie, en
se rendant compte petit à petit de
ce qui est bien ou pas (en sa­
chant que ses parents veillent
sur lui avec attention). Et ne
nous y trompons pas : les en­
fants réfléchissent bien plus que
les adultes ont tendance à pen­
ser ! Retenons que les parents
ont une responsabilité particuliè­
re : offrir la protection à leur en­
fant (protection de sa santé mo­
rale et physique) et l’éducation
est appropriée au bon développe­
ment de l’enfant. Et en termes
d’éducation, mieux vaut une
bonne prévention qu’une grave
correction !
Abou

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