An-Nasr Vendredi #226.pdf

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Part of An-Nasr Vendredi #226 ("L'AEEMB nous offre une chance historique de contribuer à la réalisation de la maison de Dieu")

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Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que lavictoire, célèbre les louangesde ton Seigneuret inplone son pardon

e 12 mars dernier, la mosquée de
N.O : L’histoire de la mosquée est liée au chemi­
l’AEEMB étaità sa quinzième année
nement même de l’association. Dans les années
d’existence. C’est précisément à cette da­1990 nous avons notre berceau qui était le local
te que la première prière de vendredi a
qu’on avait à Bilbalgo chez le vieux Yugo pour
été célébrée au siège de l’AEEMB. A cette
nous retrouver dans un cadre un peu plus ouvert
occasion, An-nasr a rencontré le frère NAqui est le siège actuel de l’AEEMB. Cela a du
NEMA Omar qui a été le rapporteur de la
coup suscité un besoin d ’ouverture pour mieux
servir les militants et les musulmans en général.
commission qui a conduit à l’ouverture
A partir de là, des réflexions commencent à naî­
de cette prière de vendredi. Avec lui, c’est
tre autour de la prière de vendredi. C’est ainsi
un pan de l ’histoire de l’AEEMB et de l’I­
qu’en 1992 on installa une
slam au Burkina
que nous allons
« L ’AEEMB nous offre une chance commission qui avait pour
charge de réfléchir sur la pos­
découvrir.
Il
historique de contribuer à la réali­
sibilité d ’ouverture de la p riè­
nous parle égale­
sation de la maison de Dieu »
re de vendredi au siège de
ment de la mos­
l’AEEMB. La commission
quée du siège qui
avait émis quelques inquiétudes à savoir les com­
n’arrive plus à l’état actuel à contenir les
pétences théologiques, le cadre qui n ’était pas
fidèles de plus en plus nombreux.

L

approprié puisse que ce fut un lieu d’habitation.
Mais en réalité on s’était rendu compte que la
prière de vendredi était devenue une nécessité.

A n-nasr (An) : Pouvez-vous vous présenter
aux lecteurs de A n -n a sr ?

NANEMA Omar (N .O.) : Je m ’appelle NANE­

En effet, le nombre de militants et sympathisants
grandissait et il n ’existait nulle part une tribune
pour répondre dans un premier temps au souci
des intellectuels musulmans francophones et en­

MA Omar, je suis marié père de 3 enfants. Je suis
le conseiller aux affaires culturelles et théologi­
ques de l’AEEMB. J’ai eu la change il y a de cela
quinze ans d’être le rapporteur de la commission
qui a conduit a la prière de vendredi à l’AEMMB.

suite pour répondre au besoin de formation de la
jeunesse à travers la prière de vendredi. Nos
contacts avec l’extérieur nous avaient aussi révélé

An ; La mosquée de l ’AEMMB é ta it à sa l ^ *
année d ’existence de 12 m ars dernier.
Pouvez-vous revenir brièvem ent sur l'histoire
de cette mosquée ?

que les compétences de ceux qui officiaient les
prières de vendredi dans les autres pays de la sous
région ne dépassaient pas les nôtres.
Le déclic a eu lieu en début mars 1993 lors

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d’une conférence animée par l’ivoirien Cissé Guigba à

La première réaction qui était celle du commun de;

Ouagadougou. A l’issue de sa conférence, le conseil

fidèles était un sentiment de joie qu’on pouvait consta

consultatif de l’AEEMB à l’époque avait discuté avec lui

ter au niveau des aeembistes et des musulmans franco­

sur le projet d’ouverture de la prière de vendredi au siège

phones en général. La deuxième réaction qui pouvait st

de l’AEEMB. Celui-ci, fort de son expérience nous

comprendre était celle des responsables musulmans qui

rassura que nous avions les moyens et les compétences

observaient une certaine méfiance face à ce nouvel élu

nécessaires pour la prière de vendredi. Effectivement

des jeunes. Ainsi, après la première prière nous avons

deux semaines après, l’imam montait pour la première

été demandés à être entendus par les autorités

fois sur la chaire et prononça son sermon. C’était

musulmanes parce que justement ils avaient des

exactement le 12 mars 1993 et voilà comment est partie

inquiétudes par rapport à cette prière qui venait d’ête

la prière de vendredi au siège de l’AEEMB.

initié. Le président de la commission, le frère YOUG

An : quel imam a dirigé une première prière de vendredi

BARE Hamado et moi, ainsi que certains membres à

au siège de l’AEEMB ?

Comité Exécutif nous sommes allés deux fois pou:

N.O : cette 1ère prière a été dirigée par l’imam SIDIBE

répondre à l'invitation mais malheureusement a

Abdramane et si ma mémoire est bonne, il est monté sur

heureusement, ceux qui étaient chargés de nom

la chaire autour de 12h 45 et il est descendu à 12h57mn.

recevoir n’étaient pas là, donc depuis 15ans plus nen.

Le pré sermon avait été fait par Tiégo TIEMTORE et le
thème était «l’importance de la prière de vendredi ».

AN : Prouvez vous nous parler de l’état actuel de 11

Quand on voulait organiser cette première prière, on se

mosquée? A peu près combien de fidèles prient dans 11

demandait si on allait atteindre le quorum, et ce qu’il

mosquée chaque vendredi ?

fallait faire dans le cas contraire. Et comme solution, on

NO: Aujourd’hui, il n’y a pas de vocable pour qualifie'

lavait décidé de se poster et de copier les fidèles qui

l’exiguïté de la mosquée. En fait, la petite mosquée a &r

allaitent à l’autre mosquée. Mais très heureusement, par

place aujourd’hui à un véritable centre où les gen-

la grâce de Dieu, plus d ’une centaines de personnes

viennent se ressourcer tous les vendredis. En réalité

étaient là pour la prière.

cette mosquée a été conçue pour contenir 5ft

AN : Après cette prière de vendredi quelles ont été les

personnes. De nos jours plus d’un millier de personne

réactions des fidèles francophones et des musulmans du

en général des intellectuels viennent prier, et plus de h

Burkina en général ?

moitié prient en dehors de la mosquée sous le soleil «

NO : Lorsque nous sommes arrivés dans ce quartier

sous la pluie et les vents selon la saison. Cet qui pas

(Wemtenga) en 1990, on s’est retrouvé un peu comme les

des problèmes de confort et de sécurité.

mecquois à Médine car nous avons eu une adhésion

AN ; En rappel, quel est en quelques mots l’importai»

totale des autochtones de ce quartier, notamment le chef

d’une mosquée dans la vie du croyant ?

de Wemtenga, que Dieu ait pitié de son âme, qui était

N.O : Premièrement la mosquée est le lieu qui no«

devenu un fidèle parmi les fidèles de la mosquée cette

permet d'accomplir le pilier fondamental de l’Islamf

prière.

est la prière.

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Deuxièmement la mosquée est un lieu de fraternisa­

La construction du centre culturel réponde à cet

tion. C'est à la mosquée que vous pouvez voir le

objectif.

menuisier à côté du ministre, le blanc prie à côté du

AN : A quoi va ressemble ce centre culturel ?

noir, bref toutes les couches sociales se côtoient dans la

N.O: Il s’agit d ’un bâtim ent R + 2 extensible en R +

fraternité et l’humilité. La mosquée et également une

3. En d ’autres termes, c’est un bâtiment en étage

tribune d’information et de formation des fidèles. Le

com prenant une mosquée pour les frères et sœurs

vendredi, l’imam fait un résumé de l’actualité de conseil

des salles de conférences, etc....

ses coreligionnaires dans le sens de l’amélioration de

AN : qui peut participer à la réalisation de ce projet

leur foi. Dans le cas spécifique, notre mosquée est une

?

mosquée d’ouverture. C’est à la mosquée qu’on connaît

N .O : Tout le monde peut et doit contribuer à la

la santé de la communauté. C’est donc un lieu

réalisation de cet édifice. E t je dis que Dieu nous

important dans la vie du musulman.

offre ici une occasion historique de participer à la
construction de sa maison.

AN : pour permettre aux musulmans de pouvoir

Dans un premier temps, ceux qui sont visés par cet

accomplir leur prière dans la sécurité et le confort, le

ambitieux projet sont nos militants. A ujourd’hui,

Comité Exécutif de l’AEEMB a entrepris un ambitieux

plus de 25 ans après, l’AEEMB a mis à la disposition

projet de reconstruction de la mosquée du siège de

de la société Burkinabé de milliers de cadres intellec­

l’AEEMB. Pouvez-vous nous en parler ?

tuels, de commerçants formés aux pnncipes et

N.O : Dieu faisant les choses, je me retrouve 15 ans

valeurs islamiques c’est à dire la solidarité, la justice,

après dans la commission chargée de diriger la recons­

l’honnêteté, la chasteté, la fidélité et la pudeur. C’est

truction de la mosquée de l’AEEMB. C’est une

donc une catégorie de personnes qui constituent un

occasion que Dieu me donne encore de participer à la

rempart contre les maux sociaux qui ravage nos

réalisation de sa maison. Pour vous parler, du projet,

populations, mais aussi des gens dynamique et

nous avons décidé, au terme d’études sur la situation

honnêtes

des musulmans au Burkina Faso en général, et particu­

développem ent socio-économique du Burkina Faso

qui

contribuent

pour

beaucoup

au

lièrement celle des élèves, étudiants et des travailleurs,

En reconnaissance à cette association, je pense que

de faire quelque chose. C’est pour satisfaire aux besoins

coude à coude, et je dis, on ne peut rien réaliser de

d’information et de formation de cette catégone de

plus grand pour le Seigneur.

musulmans de notre pays. C’est ainsi que nous sommes

Deuxièmement, ce projet s’intéresse aux musulmans

arrivés à l’idée de reconstruction de cette mosquée qui,

en général. Dieu merci nous sommes dans un pays

en réalité sera un centre culturel islamique. En fait, le

où les musulmans ne sont pas les plus pauvres et

travail de formation qui est fait jusque là par l’AEEMB

peuvent apporter leur contributions à l’édification

à l’endroit de ses militants, des musulmans et du public

de cette bâtisse qui va digne. D ’eux dans l’espace

est satisfaisant et très encourageant. Cependant la

local mais aussi dans l’espace sous-régional.

recherche de l’excellence étant un principe cardinal de

Troisièmement, l’AEEMB est aussi utile

notre religion, l’AEEMB a toujours cherché à améliorer

musulmans à travers sa lutte contre les maux qui

ses prestations.

m inent notre société.

aux non

Dans cet espace exigu beaucoup d’étudiants de toutes les

AN : Com bien de tem ps ce projet peut-il prendre ?

confessions religieuses viennent étudier et consulter nos

N .O : Tout dépendra de la volonté de Dieu

documents pour la réalisation de leurs mémoires. Bref,
l’association contribue au développement socio-écono­

AN : Quelles sont les difficultés que vous rencontrez

mique du pays et de ce fait, l’appel est destiné à toutes les

dans cette entreprise ?

bonnes volontés.

N .O : La première difficulté est d’ordre financier car le
projet nécessite 300.000.000 (trois cent millions) et la

AN : Comment peut-on apporter les contributions ?
N.O : Nous avons un compte bancaire BOA- pour la
collecte des fonds qui est le suivant : N ’ 0137580002. Les
contributions peuvent être faites directement de ce
compte ou au siège de l’AEEMB. Nous recevons aussi les
matériaux de constructions (ciment, tôles, barres de fer,
carreaux, peinture, des lampes d’éclairage etc.) Nous
avons également besoin du soutien spirituel, technique et

somme dont nous disposons est insignifiant par rapport
à ça. En suite il y a le problème d’espace pouï accomplir
les prières quand les travaux commenceront il faut
ajouter que nous craignons aussi

d’être incompris de

certaines personnes qui penseront que c’est orgueilleux
d’envisager un tel projet tout en sachant que nous ne
disposons pas de fonds nécessaires. Mais pour nous il
n’ya rien de grand pour Dieu.
AN : Quel est votre m ot de fin à l’endroit des fidèles

physique de la part de tous les musulmans car la construc­
tion de la mosquée veut symboliser l’union des
musulmans, l’union des cœurs de telle sorte que cette
mosquée soit ce qu’on pourrait appeler aujourd’hui le «
Dar-oul Salam » c’est à dire la résidence de la paix. En
effet, Dieu seul sait la récompense qu’Il donnera à toute
personne qui participera d’une manière ou d’une autre à

N .O : Je voudrais saluer la maturité et l’orientation des
discours de vendredi qui permettent
fidèles. Je salue également

d’éclaircir les

An-nasr votre bulletin,

héritier d’Al mimbar dont je fus l’un des rédacteurs qui
accompagne la vie de l’association.
Je voudrais enfin réitérer notre appel à tous les frères et

la réalisation de ce projet. On ait déjà à travers les

sœurs du Burkina Faso à contribuer quel que soit h

enseignements du saint prophète (saw) que celui qui a

modicité de leurs moyens à la réalisation de ce projet car

participé à la construction d’une mosquée aura des

nous n’avons pas d’aides extérieures. Je voudrais dire i

récompenses jusqu'à la fin des temps tant que des gens

nos parents qui ont su toujours restes à nos côtés depuis

prieront dans cette mosquée. Chacun doit donc saisir

25 ans que nous avons besoin de leurs soutiens pour L

cette chance pour le maximum de bénédiction. Dieu

réalisation du vœu de beaucoup de musulman, celui dt

augmentera ses richesses et lui accordera une bonne place

réaliser ce centre culturel islamique.

le jour du jugement dernier.

L’AEEMB est sur la voie de cette jeunesse dont à parler

AN : A quand peut-on envisager démarrage effectif

le prophète quand il dit « les vieux m’ont trahi alors qw

des travaux ?

les jeunes m’ont soutenu ». Elle est donc la graine d’un

N.O : Nous ne pouvons pas, pour des raisons

avenir radieux de l’islam au Burkina. Et chacun doit donc

techniques, vous donner une date précise du début des

y apporter a pierre pour son

travaux. Je peux seulement vous dire que les travaux

édification.

commenceront incessamment Inch-Allah.
Propos recueillis par O.D