An-Nasr Vendredi #123.pdf
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Part of An-Nasr Vendredi #123 (Fête de la bière : que Dieu protège le Burkina)
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Lorsque vient l e secours d'Allah a in si que la v ic to ire, célèbre le s louanges de ton Seigneur e t iaplors son pardon
inisme des organisa
5*me édition, c’e st-à-dire 52
teurs, complicité de
000 casiers ». Dites plutôt 52
la société.
000 horreurs ! Quelle honte I
t de six t Contre
Quel cynisme !
vents et marrés, la B*"10 édition
An-nasr vendredi est resté si
de la fête de la bière aura lieu.
lencieux sur l'édition précéden
Et certainement, de nombreux
te. Cette fois, nous avons décidé
Burkinabè vont à cette occasion
de sortir de notre réserve pour
sombrer dans les affres de l’al
apporter une voix discordante
coolisme. Cette fois-ci la mani
et rappeler ce que tout le mon
de sait déjà : l’alcool est nuisi
festation aura lieu sur le site du
ble à la san- |
SLAO, du 28
avril au 07
té de l'hom
F E T E D E L A B IE R E
mal.
Tout
me et à la
QUE DIEU PROTEGE LE
s o c ié té .
comme
les
BURKINA !
Nous
vou
p ré c é d e n te s
Par Omar BA
lons
aussi
éditions, cette
nous démar
présente
va
quer d'un acte cynique et expri
choquer plus d’un et chacun ira
de sa méthode pour exprimer sa
mer notre désarroi et notre indi
gnation. Nous ne voulons pas
désapprobation et son indigna
être complice de la souffrance
tion. Mais rien à faire, le SYdes populations du fait de l’al
NATB (Syndicat National des
cool et singulièrement du fait
Travailleurs de Débits de Bois
des conséquences de la fête de
sons) rebelottera, avec davanta
la bière. C’est d’ailleurs une exi
ge plus de cynisme. Lisez plutôt
gence de notre foi. Le prophète
ces propos de son secrétaire gé
néral : « Cette année, nous en
Muhammad (SAW) nous ensei
gne ceci : « Si l ’un de vous
visageons battre le record de
constate un mal, qu’il le
volume de bières vendues à la
G
^n-nasr vendredi n‘123 du 28 A vril 2 0 0 6
Prix 50 f ci^
P. 55
combatte par la main ; s ’il ne
peut pas qu’il le fasse avec la
langue ; et s'il ne peut pas
non plus qu'il le reprouve du
fond de son cœur. C ’est le mi
nimum qu'exige la foi.».
Notre réaction est encore plus
motivée par le silence total des
responsables politiques et admi
nistratifs, de la société civile...
de notre pays. Un black-out in
compréhensible qui frise la com
plicité. Pourtant chacun connaît
les effets dévastateurs de l’alcoo
lisme. Pourquoi donc ce silence
glacial ?
On se rappelle encore les mots
durs qui ont été proférés par
certains dans la presse contre
cette manifestation lors de la
dernière édition. On se souvient
tous de ces récits macabres sur
des comportements et faits cons
tatés à la Maison du peuple et
sur les conséquences perverses
de cette indigne fête. Qui aurait
I cru qu’on oserait organiser une
sixième édition de cette sale fê
te ? Au regard même des consé
quences de l’alcoolisme, la fête
de la bière devait être interdite
dès sa première édition. Ce qui
n'a pas été le cas. Maintenant
qu’elle nous a démontré qu’elle
ne peut apporter que tristesse et
désolation, elle doit cesser
d'exister. Et c’est de la responsa
bilité des autorités de contribuer
à moraliser la vie publique et de
protéger la santé des citoyens.
La morale agonise au Faso avait
dit quelqu'un. Elle doit être
m aintenant morte. Si elle ne l'est
pas, pourquoi tous les coins de
rue de la capitale se sont trans
formés en beuverie ? Ce ne doit
plus être une simple agonie.
C’est à croire que les Burkinabè
ont fait le choix de se saouler la
gueule. Il faut que ceux qui nous
gouvernent aient u n œil plus vi
gilant su r ces activités démorali
santes qui font trop de dégâts et
qui ne font pas honneur au Bur
kina Faso. D'ailleurs, le dévelop
pement passe au ssi p ar un as
sainissem ent moral de la vie pu
blique. Rien qu’hier, en France,
le président Jacq u es CHIRAC a
instruit son gouvernement pour
qu'il étudie la possibilité d'inter
diction du tabac, de la cigarette
et de l'alcool dans les lieux pu
bliques. Quel paradoxe avec la
situation au Burkina Faso où on
fait la promotion de boire sous le
regard passif de nos gouver
nants?. Quel silence complice?
Cette responsabilité incombe
aussi à la société civile dont le
rôle ne doit pas se limiter à don
ner de la voix lorsqu’il s'agit de
questions politiques ou de Justi
ce sociale. La santé des citoyens
mérite aussi qu'on s’y Intéresse.
C’est un droit élém entaire du ci
toyen ; et toute personne ou or
ganisation qui le violerait doit
être dénoncée. Les ravages de
l’alcoolisme sont terribles tant
T—
An-nasr vendredi n125 du 28 Avril 2006
-------Prix 50 f cfâ
au niveau de la santé physique
(cirrhoses, cancers) que de la
santé mentale (addiction). Ses
effets ne se limitent pas à l'indi
vidu mais touchent la famille
(violences conjugales, p aren ta
les) et la société (coups et bles
sures, meurtres, accidents de la
route). On attendait donc que les
organisations des consom m a
teurs dénoncent cette situation ;
mais aussi et su rto u t les organi
sations islamiques qui sont res
tées muettes.
Mais avant tout, la responsabili
té des parents est la plus enga
gée dans cette affaire. Comment
imaginer ce laisser-aller dont
jouissent les enfants qui s’adon
nent à l'alcool. Sachez que vous
rendrez compte à Dieu de la m a
nière dont vous aurez éduqué
vos enfants. Cela pose du même
coup la responsabilité de l’hom
me et singulièrement des pa
rents sur leurs enfants.
L'islam interdit l ’alcool.
Les textes de la révélation isla
mique ont strictem ent interdit
l’alcool « O les croyants ! Le
win, le jeu de hasard, les pier
res dressées, les flèch es de di
vination ne sont q u ’une abo
mination, œuvre du Diable.
Écartez-vous en qfin que vous
réussissez.» (Coran 5/90). Le
Prophète a dit : « Tout ce qui
enivre est vin. E t tout vin est
ir)-n«r
vendredi n’123 du 28 A vril 2 0 0 6
interdit » (rapporté par Muslim,
n° 2003). Finies donc les idées
reçues et les fausses déclara
tions selon lesquelles l’islam
n ’interdit la consommation de
l’alcool que lorsque celle-là est
faite de façon abusive. Le pro
phète Muhammad a prévenu :
« Ce qui provoque l’ivresse en
grande quantité est interdit
même
en
petite
quanti
té » (rapporté par Abû Dâoûd, n®
3 6 8 1 ).
« Ce
dont
la
(consommation d'un farq (=
quelques
litres] provoque
l'ivresse, même la consomma
tion de ce qui tient dans le
creux de la main en est inter
dite » (rapporté par Abû Dâoûd,
n® 3687, At-Tirmidhî, n° 1866).
A l'aube de la venue de l'islam,
les habitants de la péninsule
arabique étaient depuis long
temps de grands amateurs d'al
cool. Voulant détacher les mu
sulm ans de l'alcool, l'islam ne
s’y prit pas de façon brutale. Aïcha, l’épouse du Prophète (sur
lui la paix), raconte : « Parmi les
premiers passages du Coran à
avoir été révélés, il y a une
sourate parmi les sourates
mqfassal, dans laquelle il est
question du Paradis et de
l'Enfer ; et puis, lorsque les
hommes
retournèrent
vers
l ’islam, le licite et l ’illicite Ju
rent révélés. Si dès le début
Dieu avait révélé: “Ne buvez
Prix 50 F
P. 57
plus d'alcool", les hommes au
raient dit : “Nous ne le délais
serons Jamais !". Si dès le dé
but Dieu avait révélé : “Ne
commettez plus l’adultère
les hommes auraient dit :
“Nous ne le délaisserons ja
mais !"... » (rapporté par Al-
Bukhâri, n° 4707).
Donc, si l'islam a, au Vllème siè
cle, réussi à amener globalement
les hommes de toute une terre l'Arabie - à se défaire de leur al
coolisme, c'est à cause de deux
particularités : un profond tra
vail sur les cœurs et les esprits
sans interdiction dans un pre
mier temps, puis, dans un se
cond temps, une interdiction
progressive liée à la responsabili
té devant Dieu.
A toute fin utile, il faut rappeler
que l’on ne doit pas se contenter
[ uniquement de se préserver de
la consommation d'alcool. Il
nous est aussi interdit de faire
son commerce et de favoriser sa
consommation. Le Prophète a
dit : « Dieu a interdit de vendre
l'alcool, la bête non abattue
rituellement (mayta), le porc
et les idoles » (rapporté par Al-
Bukhârî, n° 2121, Muslim, n°
1581, etc.). Le Prophète a égale
ment interdit que le musulman
fabrique du vin, qu'il en trans
porte, qu'il le serve à boire à
quelqu'un, etc. (extrait du Ha
dith n° 1295 rapporté par Atr
-
'
•
Tirmidhî). Le m usulm an n'ofc
pas non plus d'alcool à quel
qu'un. Persuadé qu'il s'agit de
quelque chose de nocif, il ne
peut offrir pareille chose à quel
qu'un d'autre. « Ne pourrais-je
pas en offrir à des ju ifs ?" de
m anda quelqu'un au Prophète.
"Celui qui a interdit le vin a
aussi interdit qu'on en offre
aux juifs » (rapporté par al-
Humaydî, cité d an s Al-halâl malharâm, p. 68). Enfin, il ne s'as
seoit pas dans les endroits où
l'on consomme l’alcool. Abste
nons-nous donc de partir sur le
site de la fête de la bière !
Nous ne le dirons pas assez. La
fête de la bière n ’est pas confor
me à nos habitudes et à nos va
leurs. Nous ne comprenons donc
pas pourquoi on persiste dans
son organisation. Elle a assez
trop duré. Chacun doit prendre
ses responsabilités. Que Dieu
protège le Burkina !
INFORMATION
Le comité exécutif de l'AEEMB Invite ses
militants, sym pathisants et l'ensemble du
public à une Journée de solidarité qu'il orga
nise le dim anche 30 avril 2006 à partir de
8 heures 30 m n à son siège sous le haut
parrainage de Mme Marlam LAMIZANA ex.
Ministre de l'action sociale.
A cet effet, 11 est prévu un grand débat sur le
thème : • La problém atique de la solidarité
dans le monde contem porain » ; un repas
communautaire et des conseils médicaux
(tests prénuptiaux, bienfaits du don de sang,
les dangers des médicaments de la rue ).
Également, il est organisé une collecte de
et
biens matériels (habits, chaussures,
financiers pour redistribuer aux nécessiteux ■
Vos contributions sont recevables au siège de
l'AEEMB ou au 76-57-65-71
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An-nasr vendredi n*123 du 28 Avril 2006
Prix 50 f cfa