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Le vrai visage de l’islam
Si Dieu l’avait voulu il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48
Mensuel d’information islamique - N° 012 du 05 février au 05 mars 2014

PREVENTION
DES CONFLITS

La voie à suivre !P.2
PAIX AU BURKINA

La Facem initie
une cérémonie de
lecture du coranP.3

Prix : 300 F CFA

UN ENTREPRENEUR, UNE VISION, UNE FOI

El Hadj Soumaïla Nana,
“une école” pour les musulmans
d’aujourd’hui et de demain
P.15 & 16

ISLAM ET
CONTRACEPTION

Quelles
méthodes P.4
peut-on utiliser ?
PURIFICATION DE LA
FEMME MUSULMANE

La métrorragie
et ses règlesP.6
PRIERE NAWAFIL

Comment
répare-t-on
les erreurs ? P.3

CHEIKH ABDOUL
FATHAH MAHMOUDOU DU NIGER

«Il faut
revenir à la
définition
du terme
musulman »

VILLAGEOIS DE SAAB-TENGA

L’association rahma et Sharjah
charity internationale volent au
secours des foyers vulnérables

P.14

Les secrets de la concentration dans la prière
P.8-9

P.11

Editorial

Sommaire

PREVENTION DES CONFLITS

La voie à suivre !

UN ENTREPRENEUR, UNE VISION, UNE FOI

El Hadj Soumaïla Nana, “une école” pour les
musulmans d’aujourd’hui et de demain
CHEIKH ABDOUL FATHAH MAHMOUDOU
DU NIGER

«Il faut revenir à la définition
du terme musulman »

VILLAGEOIS DE SAAB-TENGA

L’association rahma et Sharjah
charity internationale volent
au secours des foyers vulnérables
PREVENTIONS DES CONFLITS

La voie à suivre !

PAIX AU BURKINA

La Facem initie une cérémonie
de lecture du coran
ISLAM ET CONTRACEPTION

Quelles méthodes peut-on utiliser ?
PURIFICATION DE LA FEMME MUSULMANE

La métrorragie et ses règles
PRIERE NAWAFIL

Comment répare-t-on les erreurs ?
Les secrets de la concentration
dans la prière
LE MAOULOUD A LA LIBULMESCO

La tradition a été respectée

RECEPISSE
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Siège social : Ouagadougou
Secteur 10 - 01 BP 2481 Ouaga 01
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Tiendrebéogo Ousmane
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Page 2

Le monde reste aujourd’hui encore en proie à de nombreux
conflits qui représentent une entrave sérieuse au développement des populations. Pour cette raison, il paraît urgent d’engager un processus de prévention afin de faciliter un
développement harmonieux et équitable.

L

a notion de prévention se résume à un ensemble de mesures et d’actions pour éviter le déclenchement d’un
conflit qui peut mettre en péril l’équilibre social, politique et économique.
Comment prévenir les conflits à caractère
religieux en Afrique ?

La prévention des conflits est l’une des principales obligations
énoncées dans la Charte des Nations Unies et la responsabilité
première incombe à cet égard aux gouvernements. Dans la résolution n°1366, adoptée le 30 août 2001, le Conseil de sécurité
des Nations Unies se déclare résolu à poursuivre l’objectif de la
prévention des conflits armés, en tant que partie intégrante de sa
responsabilité principale dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales. Soulignant que c’est avant tout aux gouvernements qu’il incombe de prévenir les conflits, le Conseil de
sécurité rappelle que l’ONU et la communauté internationale
peuvent également jouer un rôle important en appuyant les efforts que déploient les gouvernements à cette fin et peuvent les
aider à se doter de capacités dans ce domaine. Les Etats membres, ainsi que les organisations et structures régionales et sousrégionales doivent concourir à l’élaboration d’une stratégie
globale de prévention des conflits.
Au jour d’aujourd’hui, le continent africain est en proie à la violence religieuse. Mais, comment prévenir un conflit sans en comprendre les causes profondes ? Là est la véritable question.
Les conflits prennent une connotation religieuse pour la simple
raison que l’immixtion de la politique dans la religion est réelle
et palpable. Partout d’ailleurs, en Afrique, les dirigeants qui parviennent au pouvoir ont comme une obligation morale de protéger les membres de la famille religieuse dont ils sont issus. Ces
derniers deviennent des intouchables.
Dans la plupart des secteurs d’activités, on voit tout de suite
transparaître l’ombre de la religion de l’élu.
Cette situation va certainement engendrer une crise. Les membres des autres confessions, laissés pour compte, vont vouloir revenir à la surface afin de faire valoir leurs droits de citoyens. Et
la plupart du temps, l’esprit de vengeance l’emporte sur celui

de la réflexion et de la raison. Aux yeux et au su du monde entier, des musulmans et des chrétiens s’affrontent sans pitié et sans
répit. C’est le cas actuellement en Centrafrique, pour ne citer que
celui-là. Un autre conflit qui fait toujours la Une, c’est bien celui
de la Syrie. Deux blocs s’opposent et aucun n’est prêt à lâcher
prise. Le pouvoir d’obédience Chiite et ses acolytes, à l’image de
l’Iran, du Hesbollah et de la Russie, s’activent très fort pour le
maintien du pouvoir en place. De l’autre côté, nous avons la rébellion qui malgré ses échecs, est plus que jamais motivée à en
découdre avec le système Bachar, soutenue dans ce sens par des
puissances économiques de la région comme l’Arabie Saoudite,
le Qatar, la Turquie et certains pays Occidentaux. En dehors de
la religion, plusieurs autres causes sont sources de crises.
Une société où le chômage est élevé et où les jeunes se sentent
exclus devient un terrain fertile pour l’apparition de groupes politiques et criminels violents. Oubliés et laissés pour compte, ces
jeunes sont prêts à tout. Les groupes djihadistes ont toujours su
toucher sur la sensibilité de telles personnes délaissées socialement. La pauvreté jointe à la discrimination ethnique ou régionale est aussi une cause de conflits.
Si nous prenons le Nigéria ou la république démocratique du
Congo, certains individus estiment qu’il y a beaucoup d’ombres
sur les richesses. Le pétrole, le Coltan, l’Or, le diamant et autres
richesses sont sous le contrôle des régimes et des puissances
étrangères.
L’autre facteur effarant mais dépendant du premier, c’est la circulation des armes dans ces régions et les trafics de tout genre
sous l’œil indiscret des autorités et des puissances exploitatrices.
Diviser dans le sang pour mieux tirer profit en échange de la dictature de ces dirigeants. Telle est la règle
Stratégies de prévention contre les crises
et pour la préservation de la paix
Indépendamment des Etats, de nombreux acteurs peuvent contribuer à une action préventive efficace. Ces acteurs vont de l’Organisation des Nations Unies et autres organisations
internationales et régionales aux organisations de la société civile. En tout état de cause, sans justice sociale, les crises restent
inéluctables. Sans dialogue inter-religieux, les conflits inters-religieux restent inévitables. L’accaparement des richesses par une
minorité, l’impunité grandissante et la corruption rampante sont
aussi des facteurs précurseurs de crise 

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Le vrai visage de l’islam - N°012 du 05 février au 05 mars 2014

Par A.G

PAIX AU BURKINA

Société

La Facem initie une cérémonie de lecture du coran

La grande mosquée de Ouagadougou a été le lieu de convergence de fidèles musulmans, de prédicateurs, et d’imams hier jeudi 23 janvier dans la matinée. La
raison, la Fédération des acteurs économiques musulmans du Burkina ( FACEM-B) a, pour que la paix règne au Faso, initié une cérémonie de lecture de Coran
et de bénédictions. La cérémonie s’est déroulée sous la présidence du Cheikh Mahmoud Bandé.

D

es discours des hommes politiques, des acteurs de la Société civile, des religieux, des coutumiers,
tous mettent en exergue les risques de rupture de la relative paix sociale au Burkina
et qui risque de s’aggraver si rien n’est fait.
Des solutions pour éviter d’en arriver là,
chaque communauté y va de sa manière.
La FACEM-B a, elle décidé de recourir au
Coran pour implorer la clémence et la miséricorde d’Allah, afin qu’il calme les ardeurs des fils et filles du Burkina, pour que
la paix règne au pays des hommes intègres.
Pour l’occasion environ 400 imams, prédicateurs, et fidèles musulmans ont effectué
le déplacement de la grande mosquée de
Ouagadougou. Soumis aux consignes du
Cheikh Mahmoud Bandé, responsable des
Affaires islamiques dans le bureau de la
Communauté musulmane, chacun tenait
une brochure du Coran. « Nous avons lu
sept fois le Saint Coran en cette matinée
pour demander à Allah de veiller sur le
Burkina Faso. Dans notre religion, il y a
plusieurs formes d’implorer le secours
d’Allah. La lecture du Saint Coran est la
forme la plus appropriée et la plus efficace ». Ainsi, pour le Cheikh, le texte coranique contient un message de paix. Dans
son adresse, il a rappelé la nécessité que les
Burkinabè cultivent la paix entre eux. Au
Burkina Faso, dira-t-il, nous constituons
tous une seule famille, car dans chaque pe-

Le Cheikh Mahmoud Bandé a donné le ton de la lecture.

tite famille, ils s’y trouvent des personnes
de tous les bords religieux que politiques.
Ce qui fait que nous n’avons aucun intérêt
à attiser des sentiments de haine, pouvant
détériorer la paix sociale. Il a donc loué
cette vision de la FACEM-B, représenté

par son premier responsable, El Hadj Alassane Kouanda, par ailleurs président de la
fédération des petites et moyennes entreprises. Alassane Kouanda, ne passera pas
par quatre chemins pour appeler les fidèles
musulmans présents à cette cérémonie de

Les fidèles musulmans en pleine lecture du texte coranique

Le vrai visage de l’islam - N°012 du 05 février au 05 mars 2014

El Hadj Alassane Kouanda a demandé
aux musulmans de continuer à implorer
l’assistance de Dieu.

multiplier les prières pour que Dieu garde
le Burkina Faso. Il revient sur les motivations profondes de l’organisation de cette
séance de lecture et de bénédictions.
« Quand on écoute les acteurs politiques
de nos jours, point besoin d’être devin pour
savoir que la tension est vive. Que ce soit
sur les réseaux sociaux ou dans les déclarations dans la presse, on sent que les
cœurs se surchauffent », dira-t-il. « Allonsnous attendre que la situation se détériore
complètement avant de commencer à
agir ?, se demande-t-il ». Et la réponse est
connue : « Evidemment non », clame-t-il.
C’est pourquoi en tant que structure apolitique regroupant des hommes d’affaires
musulmans, des commerçants etc., la
FACEM-B a trouvé dans le Coran l’un des
moyens pour parer contre toutes velléités
de dégradation du climat social. « C’est
aussi le lieu pour nous d’appeler les politiciens, chacun de son côté à cultiver l’esprit de fair-play. Nous demandons à
chacun et ensemble d’éviter de plonger
dans des invectives et, à mener le débat politique de manière courtoise dans le strict
respect de l’autre. Nous sommes conscients
que le jeu politique est fait de divergences,
mais que chacun évite de cultiver l’inimitié, la haine de l’autre. C’est en faisant attention à tout cela, nous l’imaginons, que
le Burkina Faso pourra continuer à aller
de l’avant dans la paix et la sérénité ».
Par Ousmane TIENDREBEOGO

Page 3

Société

ISLAM ET CONTRACEPTION

Quelles méthodes peut-on utiliser ?

La contraception est-elle autorisée en islam ? Répondre à cette question à propos de la contraception demande que l’on aborde tout d’abord la fonction que
l’islam assigne à la sexualité. A ce sujet, il faut tout d’abord souligner que le mariage est le cadre à l’intérieur duquel les relations sexuelles sont permises. Puis
il nous faut aborder la question de savoir comment l’islam perçoit-il les relations intimes : celles-ci ont-elles comme seul objectif – donc comme seul cadre de
permission – la procréation ? On pourrait le penser en lisant ce Hadîth : “Mariez-vous avec une femme qui vous aime et qui enfante : car je serai fier de votre
multitude le jour du jugement” (rapporté par Abû Daoud, et An-Nassaï).

M

ais en fait, si la procréation demeure la finalité de l’existence
du désir sexuel, ce n’est qu’un
des objectifs que l’islam assigne à la sexualité. A côté de cela, il y a aussi le fait de
vivre ce qui fait partie de la nature humaine
– le plaisir sexuel – dans le cadre permis.
C’est bien pourquoi il existe un autre Hadîth où le Prophète a dit que la sexualité
vécue entre les époux était un acte de charité.
Les trois objectifs principaux à la
sexualité
C’est pourquoi le savant musulman Ibn
Qayyim a relevé trois objectifs principaux à
la sexualité vécue dans le cadre du mariage
: la procréation, le plaisir sexuel, et la pratique de ce qui contribue à l’équilibre humain, sur le plan physiologique (Zâd
ul-ma’âd).
Il ne faut dès lors pas s’étonner si les
sources de l’islam parlent d’une forme de
contraception qui avait cours à l’époque du
Prophète : le coït interrompu (en arabe: al’azl).
Les causes pour avoir recours à la
contraception
Pour le Cheikh Khâlid Saïfullâh, la règle
générale à propos de la contraception est
qu’elle est normalement à éviter (mak’rûh).
Il ajoute qu’il est des causes qui la rendent
interdite, (comme la crainte de la pauvreté,
etc.), et il en est d’autres qui la rendent entièrement autorisée (par exemple la pré-

sence d’un risque établi d’une détérioration
grave de la santé de la femme en cas de
grossesse, la présence d’un risque établi de
grave malformation de l’enfant à naître, la
présence d’une maladie mentale entraînant
l’incapacité de la femme à assumer ses devoirs de mère, la volonté d’espacer les naissances pour pouvoir donner aux enfants une
meilleure éducation…).
Pour Al-Ghazâlî, par contre, la règle générale à propos de la contraception est la permission, tant qu’elle n’est pas entreprise
pour une cause interdite, laquelle, par voie
d’incidence, rendrait le recours à la contraception interdit aussi. Aussi, selon lui, il
n’est pas besoin d’une cause valable pour
que la contraception soit permise : il suffit
qu’il n’y ait pas de cause interdite. Soulignons ici que s’il faut, d’une part, que le recours à la contraception soit en soi autorisé
comme nous venons de le voir, il faut également et d’autre part que, dans le cadre de
cette autorisation, le moyen auquel on a recours soit aussi autorisé…
Les moyens contraceptifs auxquels on a
recours
Cheikh Khâlid Saïfullâh écrit qu’il serait
faux de penser que, dans le cadre des causes
valables autorisant la contraception, seules
des méthodes ce contraception dites “naturelles” telle que le coït interrompu soient
autorisées. Au contraire, poursuit-il, on
peut, par le biais du raisonnement par analogie, établir le caractère d’autres méthodes
contraceptives. Cependant, rappelle-t-il, le
raisonnement par analogie n’est valable que

s’il tient compte de l’ensemble des principes de l’islam. A analyser les différents
moyens contraceptifs existant aujourd’hui,
on s’aperçoit qu’ils consistent à avoir recours à un ou plusieurs des moyens suivants
:
a) soit on empêche les spermatozoïdes de
parvenir jusqu’à l’ovule,
b) soit on empêche l’ovulation,
c) soit on n’empêche pas la fécondation
d’un ovule par un spermatozoïde mais on
empêche seulement la nidification de l’œuf,
d) soit on supprime le fœtus après la nidification de l’œuf (dans le cas de l’avortement
par exemple),
e) soit on stérilise définitivement l’homme
et/ou la femme.
Les moyens contraceptifs interdits : le
moyen e : la stérilisation définitive de
l’homme ou de la femme (ligature des canaux déférents chez l’homme, des trompes
chez la femme, etc.), car le Prophète l’a interdit (al-ikhtisâ’). Le moyen d : l’avortement pour se débarrasser d’une grossesse
non désirée.
Les moyens contraceptifs à éviter: le moyen
c : toute méthode qui n’empêche pas la fécondation d’un ovule par un spermatozoïde
mais qui empêche seulement la nidification
de l’œuf, car comme Al-Ghazâlî l’a écrit,
c’est déjà un premier niveau d’existence ;
il s’agit donc d’une méthode qui n’est donc
pas vraiment contraceptive (“qui agit avant
la formation de l’œuf, contre la conception“) mais qui est contragestive (“qui agit
après la formation de l’œuf, contre sa gestation seulement“).
Les moyens contraceptifs permis : Restent

Juge-toi avant d’être Jugé

Le jour du Jugement dernier arrive inéluctablement. Chaque créature sera confrontée aux actes qu’elle a posés durant son passage éphémère sur cette terre. Pour éviter d’être désagréablement surpris, il est fortement recommandé de
se faire une autocritique ainsi que nous l’a enseigné le Qur’an. « … Que chaque âme réfléchisse sur ce qu’elle a posé
comme acte pour demain ». Nous présentons un catalogue d’actes qui permettra à chacun de savoir où il en est avec
ses devoirs vis-à-vis d’Allah.
LA PRIÈRE
Suis-je sincère avec Allah dans mes adorations ?
Est-ce que je m’acquitte de toutes mes prières
à l’heure ?
Est-ce que je répète l’adhan avec le muezzin
et dis mes invocations après chaque adhan ?
Est-ce que je préserve mes prières en groupe?
Suis-je le plus souvent possible au premier
rang dans la prière ?

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Est-ce que je fais la prière avec concentration
et dévotion ?
Est-ce que j’allonge mes prosternations en insistant sur les invocations dans cette position?
Est-ce que j’augmente mes prières surérogatoires ?
Est-ce que j’utilise les autres prières (telles la
prière de consultation, la prière du
besoin...etc) ?
Est-ce que je me réveille dans le dernier tiers

de la nuit pour prier ?
Est-ce que je m’acquitte de la prière du Vendredi et me présente tôt à la mosquée ?
Est-ce que je fais toutes les Sounnanes du jour
du Vendredi?

A LA MOSQUÉE
Est-ce que je vais à la mosquée en dehors des
heures de travail ?
Est-ce que je me comporte dans la mosquée

Le vrai visage de l’islam - N°012 du 05 février au 05 mars 2014

en soi permis (dans le cadre des causes autorisant le recours à la contraception) : les
moyens a et b : toute méthode qui, à l’instar du coït interrompu (al-’azl), empêche la
rencontre de l’ovule et des spermatozoïdes
(méthodes naturelles d’abstinence avant,
pendant et juste après la période de l’ovulation, préservatif masculin ou féminin,
crème spermicide, blocage de l’ovulation,
etc.).
Khâlid Saïfullâh écrit également qu’il y a
une différence entre le fait d’avoir recours à
un moyen de contraception de façon individuelle et le fait d’établir ce recours au niveau de toute une société. Le premier,
écrit-il, est possible dans le cadre suscité.
Le second n’est selon lui pas permis.
Synthèse de la réponse
Le musulman et la musulmane gardent
comme objectif de mettre au monde le plus
grand nombre d’enfants possible, leur intention étant de leur donner une éducation
qui sera – avec la permission de Dieu – à
même d’en faire des êtres humains agissant
pour Dieu et pour le bien de tous les
hommes.
Il n’est cependant pas interdit à ce musulman et à cette musulmane d’avoir cet objectif en tant que principe général, tout en
maîtrisant leur fécondité. A condition toutefois que cela soit fait dans le cadre de
l’éthique musulmane, donc que cela soit fait
à la fois pour une cause et par un moyen qui
n’entrent en contradiction avec aucun principe des sources musulmanes.
Par Abu Waqâss

On peut se tromper

suivant les règles prescrites ?
Les plus importantes règles du comportement
dans la mosquée:
A) Ne pas élever la voix (même si on lit le
Coran ou on invoque Dieu) au point de déranger quelqu’un.
B) Il n’est pas permis de parler de commerce.
C) Il ne faut pas demander ce qu’on a perdu à
l’extérieur de la mosquée.
D) Je ne rentre pas à la mosquée avec une
odeur nauséabonde sur mes affaires.
E) Je ne me fais pas accompagner par des enfants qui perturbent les fidèles dans la prière.
F) Je dois me diriger vers la qibla et je ne dois
pas lui tourner le dos.
G) Je ne dois pas croiser mes doigts
Est-ce que je participe à la construction de la
mosquée financièrement ou par d’autres
moyens ?

On peut se tromper
Est-ce que je participe au nettoyage de la mosquée ?
LE JEUNE
Est-ce que je pratique les jeûnes surérogatoires ?
LE CORAN
Est-ce que je lis une partie déterminée (par
exemple 2 hizb pour le terminer tous les mois)
du Coran chaque jour ?
Est-ce que j’adopte le comportement adéquat
avec le Coran ? (les ablutions, se diriger vers
la qibla, une bonne lecture, concentration et
la pratique).
Est-ce que je dispose d’un programme d’apprentissage du Coran ?
Est-ce que je révise ce que j’ai appris afin de
ne pas l’oublier ?
Est-ce que je lis ces sourates: La Vache, La
Famille de Imran, Le verset du Trône, La caverne, Ya Sin, La Royauté?
LE SOUVENIR D’ALLAH
Est-ce que je me rappelle Allah souvent ? (A
la maison, au travail, en voyage, dans la rue,
à la mosquée...)
Est-ce que j’utilise les invocations connues ?
LES INVOCATIONS
Est-ce que je pratique le bon comportement
vis-à-vis des invocations ? (choisir les bons
moments, se diriger vers la qibla, baisser la
voix, se concentrer, le souhait, la crainte, la
certitude, souvenir d’Allah, la prière sur le
prophète, le repentir et ne pas s’empresser).
Est-ce que j’invoque Allah dans les événements importants ?
Est-ce que je connais les invocations exaucées?
L’EDUCATION SPIRITUELLE
Est-ce que je me repentis envers Allah souvent ?
Est-ce que je connais les conditions nécessaires pour que le repentir soit agréé ?
(L’arrêt du péché le non- retour vers le péché,
le regret du péché réalisé)
Est-ce que je ressens la crainte de Dieu ?
Est-ce que j’espère la miséricorde de Dieu et
j’espère le Paradis ?
Est- ce que j’ai rempli mon cœur d’amour de
Dieu ?
Est-ce que j’ai la volonté de m’écarter de tous
les actes de désobéissance ?
Est-ce que je ressens la gravité des petits péchés ? Est-ce que je pleure de crainte de Dieu

en particulier dans la prière et dans la lecture
du Coran ?
Est-ce que je multiplie les bonnes actions afin
qu’elles effacent les mauvaises ?
Est-ce que je me rappelle l’autre monde et la
mort souvent et qu’un jour je rentrerai dans
ma tombe obscure ?
Est-ce que je sais que la foi est bâtie sur la pudeur et suis-je suffisamment pudique vis-à-vis
d’Allah afin que je ne lui désobéisse pas ?
Est-ce que je patiente avec tous les maux qui
m’arrivent ?
Est-ce que je me plains de ma situation auprès
du créateur ou des créatures ?
LA VIE FAMILIALE
Est-ce que je respecte mes parents ?
Est- ce que je leur obéis en dehors de l’obéissance à Dieu ?
Est-ce que je leur fais du bien et je les aide
lorsqu’ils sont touchés par des problèmes ?
Est-ce que je préserve les liens de parenté en
allant visiter ma grande famille même s’ils ont
coupé les relations avec moi ?
Est-ce que je donne à mon époux / épouse ses
droits ?
Est-ce que j’arrive à régler les problèmes de
couple avec sagesse et le bon comportement
?
Est-ce que je donne tous les droits à mes enfants ?
Est-ce que je corrige leurs erreurs et suis attentif à leur comportement tout le temps ?
BON COMPORTEMENT ET EDUCATION
Est-ce que mes relations avec les autres se basent sur la douceur et la bonté ou suis-je désagréable avec eux ?
Est-ce que je me présente devant les autres
avec un visage accueillant ou repoussant ?
Est-ce que je sais que le sourire pour mes
frères est une sadaqa?
Est-ce que je salue souvent les autres et répond à leur salut ?
Est-ce que je serre la main à mes frères ?
Est-ce que je choisis les plus beaux mots avec
les autres ?
Est-ce que je suis pointilleux sur la vérité dans
les moindres détails ?
Est-ce que je sais que le mensonge même en
plaisantant est interdit ?
Est-ce que j’aime pour les autres ce que j’aime
pour moi-même ?
Est-ce que je déteste pour les autres ce que je
déteste pour moi-même ?
Est-ce que je défends l’honneur de mon frère

lorsqu’il est touché dans son honneur ?
Est-ce que je cache les défauts de mon frère et
ne les découvre pas devant les gens même par
bonne intention ?
Est-ce que je maîtrise ma colère même si on
m’y pousse ?
Est-ce que j’accepte les excuses de mon frère
lorsqu’il est en retard ou absent ou n’a pas réalisé ce que je lui ai demandé ?
Est-ce que je sais que rire beaucoup tue le
cœur ?
Est-ce que je fais attention à mes promesses ?
Est-ce que je me suis purifié de la jalousie et
ne jalouse pas les autres pour les bienfaits que
Dieu leurs a accordés ?
Est-ce que j’évite les mauvaises paroles et les
insultes ?
Est-ce que j’évite de maudire les musulmans
dans toutes les circonstances ?
Est-ce que j’évite de maudire le climat, les
animaux, et les objets ?
Est-ce que j’évite de me moquer de mon frère
même pour plaisanter ?
Est-ce que je sais qu’éviter ou couper les relations avec mon frère est interdit ? (Je ne
peux pas me couper de lui plus de 3 jours)
Est-ce que j’évite la médisance et la calomnie
dans toutes mes paroles?
Est-ce que j’évite d’espionner les gens en
écoutant leurs sujets personnels?
Est-ce que je sais que le silence est une qualité ?
Est-ce que j’évite de tenir des propos vains ?
Quel doit être mon comportement dans la
rue ?
A) Je baisse mon regard.
B) Je ne commets pas d’injustice envers les
autres.
C) Je réponds au salut.
D) J’ordonne le bien.
E) J’interdis le mal.
LES PRINCIPAUX DEVOIRS SOCIAUX
Est-ce que je respecte mes voisins et leurs suis
serviable, même s’ils ne sont pas musulmans?
Est-ce que je réponds à l’invitation de mon
frère ?
Est-ce je demande la permission d’entrée
avant d’ouvrir sa porte ?
Est-ce que je sers mon frère avec tout ce que
je peux ?
Est-ce que je porte aide aux orphelins et aux
veuves ?
Est-ce que je rends visite aux malades (à la

maison ou à l’hôpital) ?
LES REVENUS LICITES
Est-ce que mon travail me permet de vivre indépendant des autres ?
Est-ce que j’évite, dans mon travail, toute
chose “douteuse” qui peut m’emmener vers
l’illicite?
Est-ce que je vais à mon travail de bonne
heure?
Est-ce que j’évite toute tricherie, tromperie au
travail ?
Est-ce que je fais correctement mon travail ?
Est-ce que je ne cache pas les défauts existants dans les produits que je vends ?
Est-ce que je prête attention dans l’achat de
ma nourriture afin d’éviter les choses illicites?
Est-ce que je me comporte correctement sur
les lieux de mon travail?
APPRENTISSAGE ET ENSEIGNEMENT
Suis-je convaincu que l’apprentissage de ma
religion est une obligation ?
Est-ce que je tire mon enseignement des savants ou des livres ?
Est-ce que j’utilise ma raison pour comprendre la religion ou est-ce qu’elle est mon seul
recours jusqu’à ce que je n’utilise qu’elle en
oubliant qu’elle n’est qu’un moyen ?
Est-ce que je respecte les écoles juridiques et
leurs imams ainsi que la divergence entre
elles, sans que je n’impose mon choix d’avis
aux autres ?
Est-ce que ma science est suivie par les actions et les actes ou reste-t-elle dans le domaine de la pensée uniquement ?
Est-ce que ma science est gardée pour moi ou
sert-elle aux autres afin qu’ils en profitent ?
LA DA’WA POUR ALLAH
Est-ce que je sais qu’inviter les gens à l’Islam
en général et en particulier est une obligation?
Est-ce que je suis un bel exemple pour les autres en faisant refléter mes paroles par mes
actes?
Est-ce que j’utilise l’exhortation éloquente qui
a un impact sur les esprits et les cœurs ?
Est-ce que lorsque je prêche pour quelqu’un
j’évite de dévoiler ses défauts ?
Est-ce que je le conseille souvent et individuellement ?
Est-ce que je sais qu’il est interdit de juger les
gens en les accusant ou en les excommuniant
à partir d’éléments douteux?
Par Abu Waqâss

De la bonne nouvelle !

Par la grâce d’Allah, désormais, vous pouvez consulter votre mensuel d’information
Islamique¨ le vrai visage de l’Islam¨ sur votre site favori :
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Ensemble pour un Islam décomplexé au Burkina Faso

Le vrai visage de l’islam - N°012 du 05 février au 05 mars 2014

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La Musulmane

PURIFICATION DE LA FEMME MUSULMANE

La métrorragie et ses règles

La métrorragie signifie la poursuite de l’écoulement du sang pour la femme, sans s’interruption tout le temps ou en s’interrompant pour une courte durée. Dans
le premier cas, le sang ne s’arrête jamais de couler. D’après ‘Aïcha, Fâtima bint Abou Habîche a dit au Prophète : «Je n’arrive jamais à me purifier.» Et dans
une autre version: « Je suis atteinte de métrorragie et je n’arrive pas à m’en purifier.» Dans le deuxième cas, le sang ne s’arrête que rarement. Dans le hadith de
Hamna bint Jahch, celle-ci a dit au Messager d’Allah : « Messager d’Allah, je fais de longues et abondantes métrorragies.» Rapporté par Ahmed et Abou Daoud.
Elle est régie par des règles dont il est indispensable pour toute musulmane d’en connaître.
Les situations de la femme atteinte de
métrorragie

La femme atteinte de métrorragie est soumise à trois conditions :
La première : elle doit avoir un cycle
menstruel connu avant la métrorragie.
Dans un cas pareil, la femme doit se référer
à la durée de son cycle menstruel connu,
pour distinguer sa période menstruelle et se
soumettre à ses règles. Pour le reste, cela
sera considéré comme de la métrorragie
obéissant aux règles qui la régissent. Par
exemple, lorsqu’une femme a l’habitude
d’avoir ses règles pendant six jours au
début de chaque mois, si elle est atteinte de
métrorragie, son cycle pourra s’allonger et
se poursuivre au-delà du cycle habituel.
D’après Aïcha : «Fatima bint Abou Habîche a dit au Prophète : « Messager d’
Allah, je suis atteinte de métrorragie et je
n’arrive pas à m’en purifier! Dois-je
m’abstenir de prier» ? «Non, lui réponditil, cela n’est que du sang qui dégage ; mais
abstiens-toi de prier pendant les jours ou
tu as ton cycle menstruel puis lave-toi et
prie.» Rapporte par Al-Boukhari.
En outre, dans le Sahih de Mouslim, il est
rapporté que le Prophète a dit à Oum Habiba bint Jahch : «Abstiens-toi de prier (et
de faire les autres choses dont la femme en
menstrues est exempté) pendant la durée
des jours où tu avais ton cycle menstruel,
puis lave-toi et prie.) De ce qui précède, la
femme atteinte de métrorragie qui connait
son cycle menstruel s’abstiens de faire tout
ce dont une femme en état de menstrues est
exempte, durant les jours de son cycle, puis
elle se lave et prie.
La deuxième: Elle n’a pas de cycle menstruel connu avant son atteinte de métrorragie, dans la mesure où la métrorragie se
poursuit depuis le jour où il elle a vu le
sang couler d’elle. Dans un cas pareil, cette
femme doit faire preuve de distinction. Elle
pourra faire la distinction de son cycle
menstruel en se référant soit à la noirceur
du sang, soit à son épaisseur soit à l’odeur,
des signes qui lui prouvent qu’elle est en
état de menstrues. Le reste sera considéré
comme relevant de la métrorragie, obéissant aux règles qui la régissent.
Par exemple, lorsqu’une femme voit le
sang couler d’elle pour la première fois et
se poursuivre, mais elle le voit pendant dix
jours devenir noir et le reste du mois rouge
ou elle le voit pendant dix jours devenir
épais et le reste du mois plus fluide ou bien
encore elle le voit pendant dix jours avec

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l’odeur des menstrues et le reste du mois
sans odeur, son cycle menstruel sera celui
où le sang sera noir, épais ou avec une
odeur. Quant au reste, il sera considéré
comme relevant de la métrorragie, en vertu
de cette parole du Prophète Fatima bint Habiche : «S’il s’agit du sang des menstrues,
il doit avoir la couleur noirâtre identifiable ; auquel cas, abstiens-toi de prier; mais
s’il s’agit d’un autre sang, fais tes ablutions et prie car il ne s’agit que d’un vaisseau sanguin.» Rapporte par Abou Daoud.
La troisième : Elle n’a pas de cycle menstruel connu qui lui permette de distinguer
dans le sang qui se poursuit ce qui relève
des menstrues et ce qui n’en relève pas,
puisque le sang qui s’écoule d’elle a un
seul aspect. Dans un cas pareil, cette
femme doit agir comme agissent toutes les
femmes, à savoir faire en sorte que le cycle
menstruel soit de six ou sept jours chaque
mois, et qu’il commence au début du moment où elle avait vu le sang s’écouler
d’elle. Le reste sera considéré comme étant
de la métrorragie. Par exemple, lorsqu’elle
voit le sang pour la première fois au cinquième jour du mois, et que ce sang se
poursuit sans qu’elle n’arrive à distinguer
nettement le sang des menstrues ni avec la
couleur ou autre, son cycle menstruel doit
avoir une durée de six ou sept jours, commençant le cinq de chaque mois, en vertu
du hadith de bint Jahch qui avait dit au Prophète : «Oh Messager d’Allah, je fais de
longues et abondantes métrorragies; peuvent-elles m’empêcher de prier et de jeûner » ? «Je vais te montrer comment faire:
tu prends du coton et tu le mets sur l’endroit souillé, car il fait disparaître le sang»
lui répondit-il. « C’est plus fort que cela»
ajouta-t-elle. « Il s’agit d’un coup de folie
du diable, lui répondit-il; astreints-toi à

une période de menstrues de six ou de sept
jours dans la science d’Allah puis lave-toi
et, une fois que tu vois que tu es purifiée,
prie les vingt-trois ou vingt-quatre jours et
jeûne.» Rapporté par Abou Dâoud et Attirmidhî.
En parlant de six ou sept jours, le Prophète
ne fait pas allusion au choix mais à l’effort
de déduction, c’est-à-dire que la femme
doit opter pour ce qui convient à sa situation en se comparant à celle qui lui ressemble corporellement ou qui lui est
proche par l’âge ou la parenté ou au cas qui
est semblable à_ son cycle menstruel et autres considérations.
La situation de celle qui ressemble au
cas de la femme atteinte de métrorragie

Elle peut faire survenir à la femme des
causes provoquant des hémorragies dans
l’utérus, comme une opération dans la matrice ou autres, de deux façons :
La première: elle sait qu’elle ne pourra
plus avoir ses règles après cette opération,
comme lorsqu’il s’agit d’une ablation totale de l‘utérus ou son obstruction, de façon
à ce que le sang ne puisse plus s’écouler.
Dans un cas pareil, cette femme ne sera pas
soumise aux règles de la métrorragie mais
sera dans la position de celle qui voit une
couleur jaune, trouble ou une humidité
après s’être purifiée ; par conséquent, elle
ne doit pas s’abstenir de prier ni de jeûner
ni d’avoir des rapports charnels ni de laver
ce sang; tout ce qu’elle doit faire, c’est de
laver ce sang lors des prières et de placer
une étoffe ou autre sur ses parties génitales
pour empêcher le sang de couler, puis el1e
fait ses ablutions au moment de l’arrivée
des horaires des prières, si ces prières ont

des horaires, comme les cinq prières obligatoires.
La deuxième : E1le ne sait pas si elle aura
des menstrues après l’opération mais il y a
des chances qu’elle ait ses règles.
Dans un cas pareil, cette femme est soumise aux règles de la métrorragie. Ceci est
confirmé par cette parole du Prophète à
l’adresse de Fatima bint Habiche : «II
s’agit d’un vaisseau sanguin et non de
menstrues ; par conséquent, lorsque le
cycle menstruel survient, abstiens-toi de
prier.» Ainsi, sa parole: «Lorsque le cycle
menstruel survient» indique que la règle de
métrorragie à laquelle est astreinte, celle
dont le cycle menstruel est possible, est une
règle d’apparition et de disparition des règles, alors que le sang de celle dont le cycle
menstruel n’est pas possible, est un sang
découlant d’un vaisseau sanguin dans
toutes les circonstances elle doit opter pour
cela et si c’est la durée de sept jours qui lui
convient le plus, elle doit opter pour cette
durée. Lorsqu’une femme ménopausée
constate des saignements, elle doit interrompre la prière et le jeûne pendant une période équivalente à celle qu’elle connaissait
lorsqu’elle avait encore ses règles.
En outre, avant l’accomplissement de
chaque prière, elle devra renouveler ses
ablutions en prenant soin de bien nettoyer
son vagin, puis appliquer immédiatement
une serviette hygiénique afin de limiter
l’écoulement. En raison de cette contrainte,
elle pourra regrouper ses prières : zouhr et
asr et maghreb et icha’, soit en les reculant
soit en les avant. En revanche, elle n’est pas
autorisée à raccourcir ses prières. Wassalam Aleykoum

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Le vrai visage de l’islam - N°012 du 05 février au 05 mars 2014

Par Oum Djamila

Culture

Les annulatifs de l’Islam « Nawaqid al Islam »

L’Islam est une religion simple et subtile en même temps.on a « les annulatifs de l’islam ». Autrement dit un acte qu’on pose dans l’Islam qui peut détruire notre
foi. Qu’Allah nous en préserve.
Sache qu’il y a dix choses qui annulent l’islam :
- La première : Le polythéisme dans
l’adoration d’Allah ‘azza wa djall.
Allah ta‘âlâ a dit :
« Certes Allah ne pardonne pas qu’on Lui
associe. A part cela, Il pardonne à qui Il
veut. » (Sourate 4 verset 48)
Et Allah dit :
« Quiconque associe à Allah (d’autres divinités) Allah lui interdit le Paradis; et son
refuge sera le Feu. Les injustes n’ont pas
de secoureurs »
(Sourate 5 verset 72)
Cela comprend le fait d’égorger un animal
en sacrifice pour un autre qu’Allah, comme
par exemple celui qui sacrifierait pour un
djinn ou un tombeau.
- La deuxième : Celui qui met des intermédiaires entre Allah et lui qu’il invoque,
leur demande l’intercession, et en qui il
place sa confiance, devient par cela mécréant selon l’unanimité.

son jugement, est un mécréant.

- La troisième : Celui qui ne considère pas
les polythéistes comme des mécréants, ou
bien qui doute de leur mécréance, ou authentifie leur doctrine, devient mécréant.

- La sixième : Celui qui rabaisse une chose
faisant partie de la religion, ou de la récompense d’Allah ou du châtiment est un
mécréant, cela est prouvé par les versets :
« Dis : Etait-ce d’Allah, de ses versets et de
son Messager que vous vous moquiez ? Ne
vous excusez pas, vous êtes certes devenu
mécréant après avoir cru »
(Sourate 9 versets 65-66)

- La quatrième : Celui qui a la conviction
qu’une guidée, autre que celle du prophète
-salla llahou ‘alayhi wa sallam- est plus
parfaite que la sienne, ou qu’un jugement
autre que le sien est meilleur, comme ceux
qui préfèrent le jugement des tawâghît à

- La cinquième : Celui qui déteste une
chose venue du messager d’Allah est un
mécréant, et même s’il la met en application.
1 -Les polythéistes comprennent tous les
mécréants.
2 -« Tawâghît » en arabe est le pluriel du
mot « tâghoût », c’est un mot qui désigne
tout ce dans quoi l’homme dépasse ses limites envers ce qu’il adore, ce qu’il suit ou
ce à quoi il obéit, comme par exemple :
Satan, celui qui se fait adorer en dehors
d’Allah et qui en est satisfait, les sorciers
et ceux qui prétendent connaître l’inconnu,
celui qui juge par autre que la loi d’Allah,
et tout ce qui contredit la loi islamique.
3 -Cela est prouvé par le verset « C’est
parce qu’ils ont détesté ce qu’Allah a fait
descendre qu’il a rendu vaines leurs oeuvres. » (Sourate 47 verset 9)

- La septième : La sorcellerie, qui inclut le

çarf et le ‘atf, celui qui la pratique ou
l’agrée est un mécréant, et cela est prouvé
par le verset :
« …mais les démons sont mécréants car ils
enseignent aux gens la magie ainsi que ce
qui est descendu aux deux anges Harout et
Marout, à Babylone; mais ceux-ci n’enseignaient rien à personne, sans qu’ils n’aient
dit d’abord: « Nous ne sommes rien qu’une
tentation: ne sois pas mécréant », et ils apprennent auprès d’eux ce qui sème la désunion entre l’homme et son épouse. »
(Sourate 2 verset 102)
- La huitième : Secourir les polythéistes et
les aider contre les musulmans, cela est
prouvé par le verset :
« Ô croyants, ne prenez pas pour allier les
juifs et les chrétiens, ils sont alliés les uns
aux autres. Et quiconque d’entre vous les
prend pour allier est alors un des leurs,
certes Allah ne guide pas les gens injustes.
» (Sourate 5 verset 51)
- La neuvième : Celui qui croit au fait que
certaines personnes peuvent sortir de la loi
islamique de Mouhammad le messager
d’Allah, « salla llahou ‘alayhi wa sallam »
de la même manière qu’al Khadir pouvait
sortir de la loi de Moûssâ (Moïse) ‘alayhi
salâm ; est un mécréant.
- La dixième : Se détourner de la religion
d’Allah, ne pas l’apprendre ni la pratiquer,
et cela est prouvé par le verset :

« Qui est plus injuste que celui à qui les
versets d’Allah sont rappelés et qui ensuite
s’en détourne? Nous nous vengerons certes
des criminels. » (Sourate 32 verset 22)
Et il n’y a aucune différence concernant ces
annulations de l’islam, entre celui qui les
commet pour plaisanter, sérieusement, ou
par peur, seul celui qui y est contraint est
excusé.
Chacune de ces annulations fait partie des
choses les plus dangereuses, et les plus
commises. Il faut donc que le musulman y
prenne garde et qu’il en ait pas peur pour
lui-même. Nous cherchons protection auprès d’Allah contre les causes de sa colère
et la douleur de son châtiment.
Et Allah demeure Le plus Savant, et
Louange à Allah, Seigneur de l’Univers.
La contrainte a été définie par les savants
comme étant par exemple le cas où les mécréants obligeraient le musulman à apostasier, en lui mettant un sabre sur la nuque
par exemple, et que s’il n’apostasie pas il
y a réellement risque qu’ils mettent leur
menace à exécution, dans ce cas il lui est
permis de faire apparaître la mécréance,
mais à condition que dans son cœur il reste
serein sur la foi de l’islam. La torture est
également considérée comme une
contrainte, à condition que dans son coeur
il reste serein de la foi. Quant à celui qui
est contraint mais que dans son coeur il est
serein sur la mécréance, alors c’est un mécréant, même s’il était contraint.
Par Abou Waqâss

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Le vrai visage de l’islam - N°012 du 05 février au 05 mars 2014

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Culture

CHEIKH ABDOUL FATHAH MAHMOUDOU DU NIGER

«Il faut revenir à la définition du terme musulman »

Par la grâce d’Allah, le cheikh Abdoul Fathah Mahmoudou, prédicateur musulman, fonctionnaire au ministère nigérien des finances, est au Burkina pour des raisons professionnelles. Nous avons saisi cette occasion pour échanger avec lui sur des questions qui intéressent le monde musulman aujourd’hui.

Ouest Africaine, les musulmans sont
très riches, mais la majorité d’entre
eux croupissent dans la pauvreté ?
Déjà, il faut impérativement savoir que
l’Islam prône la solidarité, au point où
l’Islam dit n’est pas croyant celui qui se
gave de nourriture pendant que son voisin
meurt de faim. On ne doit pas posséder
de la richesse pendant qu’à côté de nous
quelqu’un meurt de faim. C’est ainsi que
l’Islam exige du riche de prélever la part
des pauvres (la zakât).Ce impôt-là, est-ce
que les riches arrivent à le prélever ? S’ils
le prélèvent en fonction du taux qu’on
leurs impose, est-ce qu’il le remet aux
ayants droits ?

Je me nomme Abdoul Fathah Mahmoudou, Nigérien, fonctionnaire au ministère
nigérien des finances précisément à la Direction générale des impôts. Je suis au
Burkina Faso dans le cadre d’une formation.

En tant que prédicateur musulman,
comment transmettre le message de
l’Islam aujourd’hui ?
Nous entamons par louer Allah et implorer son salut sur le prophète (psl), pour
voir comment transmettre le message de
l’Islam, referons-nous au Coran où il est
dit : « Appelle les gens dans le chemin
d’Allah par la sagesse et par une bonne
exhortation… ». Le Coran nous recommande de poser des exemples évidents.
Voyons-en Pharaon (Ramsès 2) qui a tué
plus de 6000 âmes, le jour où Dieu a décidé d’envoyer Haroun et Moise pour le
rappeler à l’ordre. Qu’est-ce que Dieu a
recommandé : Il leur dit lorsque vous arrivez chez lui, dites-lui des paroles
douces afin qu’il se rappelle et qu’il
craigne ».
Un exemple pour étayer ce que je dis,
quand on ne sait pas parler on peut ne pas
faire passer un message.
Quand quelqu’un vous dit : j’ai rencontré
ton père, et un autre vous dit : j’ai rencontré le mari de ta mère. Quelle est la
différence entre les deux ? Parmi ses deux
qui vous insulte ?
Que pensez-vous de l’utilisation des
medias ?
Tout ce que Dieu a fait pour l’homme,
c’est un bienfait. C’est à lui de savoir
l’exploiter, soit dans le bon sens ou dans
le mauvais. C’est tel qu’Allah nous a créé
avec les sens, pourquoi cela ? C’est pour
que nous puissions les utiliser pour réussir auprès de lui. Malheureusement, on
les utilise à d’autres fins
Au Burkina, l’on a tendance à mettre
la construction des mosquées au-dessu
de celle des infrastructures comme
santé et autres ?
Tout revient à la compréhension qu’on
fait de l’Islam. Le messager de Dieu dit
qu’il a vu un homme se pavaner au paradis pour avoir dégager ce qui nuit à la circulation. Donc, si dégager des objets
nuisibles permet d’avoir le paradis que
dire de ceux qui construisent des routes.
L’eau est la source de vie, il nous ait éga-

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On dit que le terroriste a un visage musulman ?
Moi, je peux vous dire que l’Islam ne
connait pas le terrorisme. Ces termes venant de l’Occident, quand on veut ternir
l’image de l’Islam, on lui trouve des mots
se terminant par « Isme », intégrisme, terrorisme, islamisme etc.

Cheikh Abdoul Fathah Mahmoudou

lement rapporté, l’histoire de cette dame
qui, pour avoir donné à boire à un chien
assoiffé, Dieu lui a absous ses péchés.
Construire une maison de passage permet d’avoir l’absolution de nos péchés.
Tout ceci pour dire que quiconque érige
un lieu de santé, un forage, une route aura
les mérites incontestés de Dieu.
Dans la même lancée, le prophète (psl)
dit que quiconque tâte la tête d’un orphelin, le nombre de cheveux que les doigts
auront touchés équivaut au nombre de récompense que la personne gagne. Il dit
que celui qui fait du bien à un orphelin
sera son compagnon dans le paradis
comme ses deux doigts.
Quiconque fait du bien à une veuve, c’est
comme un combattant dans le sentier de
Dieu.
De nos jours, les musulmanes accouchent
dans les cliniques et dispensaires
construite par des non musulmans, no-

tamment catholiques et protestants. C’est
regrettable.
Un savant Pakistanais du nom de
Salim Farruk dit dans son document,
que le problème des musulmans est
une question d’éducation ?
Ce monsieur que je ne connais pas à raison. Je vous disais tout à l’heure que l’Islam, ce n’est pas seulement le spirituel
mais aussi une façon de vivre. Si Allah
nous dit, vous êtes la meilleure communauté qu’on ait surgit sur terre. Cela signifie que les musulmans doivent être
une référence, ou tout doit être copié chez
eux. Malheureusement, ne connaissant
pas qui nous sommes, c’est nous qui copions d’autres personnes.
De nos jours les pays musulmans sont
très riches, mais ils restent politiquement faibles. Même dans la sous-région

Le vrai visage de l’islam - N°012 du 05 février au 05 mars 2014

La réalité est qu’il y a des gens qui ont
des comportements qui violentent de
innocentes personnes, au nom de l’Islam ?
Il faut revenir à la définition du terme
musulman pour comprendre qu’ils ne
sont pas musulmans.
Le boko haram, nous donne l’occasion
de souligner des cas assez barbares
comme le massacre des étudiants, l’explosion d’église…Quelle lecture faitesvous de ce groupe ?
Le nom « Boko-Haram » signifie que la
langue étrangère est interdite. Pourtant le
prophète (psl) nous dit quiconque apprend la langue d’un peuple est à l’abri
de leur mal. Le messager a délégué des
gens pour qu’ils aillent apprendre d’autres langues afin de pouvoir servir l’Islam.
A notre enfance, quand on partait à
l’école des blancs, les gens disaient que
c’est de la mécréance. Ils avaient leurs
raisons, certes. Mais aujourd’hui, c’est
dans cette langue que nous faisons la promotion de l’Islam.
Par ce nom déjà, on sait qu’ils ne défendent pas la cause de l’Islam. Imaginons
que vous êtes en cours voyage et au court
de ce voyage, vous rencontrez quelqu’un
qui parle votre langue, automatiquement

Culture
intégral ?
Le Coran est on en peut plus claire la dessus. La femme doit se couvrir tout le
corps sauf les endroits apparents. Ces endroits apparents sont le visage, les mains,
les pieds.
Maintenant, il y a l’interprétation des Oulémas, qui ont convenu que pour apprécier la beauté c’est par le visage. Pour eux
c’est de là que le mal peut provenir. Certaines femmes vous charment par leurs
mains et leurs pieds. En la matière chacun opte pour ce qui le convient. L’essentiel, c’est devoiler.

vous devenez des frères ?
Et c’est l’Islam maintenant qui va vous
dire de ne pas apprendre la langue d’autrui et comment on va parler à ceux qui
ne comprennent pas l’Arabe ?
Quand on regarde la situation égyptienne où l’armée est soutenue par
l’Arabie Saoudite. On a vu les massacres que cela a engendré et continu aujourd’hui
avec
les
attentats
sporadiques. La Syrie, où les rebelles
sont soutenus encore par le régime
saoudien entre d’une part, le pouvoir
de Bachar El Assad par la république
Islamique d’Iran ; un peu partout c’est
le même constat, comme l’Irak, l’Afghanistan, le Pakistan et même jusqu’à
en Afrique ?
C’est la preuve qu’ils s’écartent tous de
la voie tracée par le Coran et le prophète
(psl). Ils n’obéissent ni à Allah ni à son
messager.
Pourtant ce sont ces mêmes personnes
qui se présentent comme la vraie
source de l’Islam ?
On peut tromper les hommes mais pas
Dieu.
Le travail de la femme musulmane
anime toujours les débats. Quel est
votre avis là-dessus ?
L’Islam ne refuse pas à la femme de travailler, surtout un travail qui le permet
d’être femme et d’être mère, c’est ça que
l’Islam recommande. Un travail dans lequel la femme ne va pas être déshonorée
où elle doit être respectée.
Soyez plus précis.
La première femme du prophète (psl)
était commerçante, chef d’entreprise, elle
a engagé des hommes pour travailler pour
elle.
Au temps du prophète (psl), les femmes
partaient à la guerre, elles soignaient les
blessés, elles enseignaient le Coran
.Quand on prend Aicha (qu’Allah
l’agrée), elle a enseigné les hommes
comme les femmes. Donc, pour dire
qu’on a besoin des femmes musulmanes
dans l’enseignement, dans les hôpitaux,
dans les centres de santé. Trouvons-nous
juste que ce soit un homme qui accouche
une femme, ce n’est pas normal. Nous
avons suffisamment de sœurs, elles ont
besoin d’une bonne formation pour alléger la tâche au niveau de l’accouchement
et autres aspects où c’est la femme qui est
mieux placer pour exercer.
Parmi les hommes ?
On ne refuse pas à la femme musulmane
de travailler. Mais l’islam interdit la
mixité. Pendant qu’elle se retire avec le

être un bon musulman, c’est de savoir vivre avec tout le monde dans le respect mutuel, en conformité avec le sens du terme musulman

directeur dans le bureau quelque chose
peut se produire dans ce frottement soidisant professionnel. Le prophète (psl)
nous dit clairement que lorsqu’une
femme et un homme s’isolent ensemble,
c’est le démon qui est leur troisième.
C’est pour dire que le travail en milieu
homme nécessite beaucoup de prudence
et d’attention, à force de voir et de se frotter régulièrement, l’amour et le désir finiront par naître. Nous préconisons que
les femmes travaillent ensemble, qu’elles
s’endettent entre elles ; qu’elles évitent au
maximum les milieux des hommes parce
que l’homme reste ce qu’il est.
Peut-elle devenir chef d’entreprise ?
Elle peut assumer pleinement le rôle de
chef d’entreprise comme la première
épouse du prophète (psl), et comme d’autres femmes qui ont su mener des
équipes.

Présidente d’une république ?
La femme ne peut pas assumer les mêmes
responsabilités que l’homme même du
point de vue mental. Ce n’est pas une
question liée à l’intellect mais plutôt à la
ténacité mentale. Dans certaine situation
les femmes émotionnellement ne tiennent

pas. Pour comprendre, il faut savoir que
le cœur de la femme est très émotionnel
et tendre, c’est naturel, pendant que celui
de l’homme est dur.Donc en définitive
sur la question, la musulmane ou la
femme ne peut pas devenir présidente.
Le voile aujourd’hui est également un
sujet d’actualité. Quel est votre point
de vue ? Le voile est-il une recommandation divine ?
C’est une instruction de Dieu. Sans aucun
doute. La femme n’est pas n’importe qui,
que quiconque peut contempler à tout
moment. Par exemple, il y a des entreprises ou des directions que vous allez
voir inscrire « interdit à toute personne
étrangère ». Donc, la femme doit être réservé à son mari à ses enfants et aux
membres de sa famille, pas à tout le
monde. Elle doit être dans le voile.
Chez nous ici, c’est la couleur noire qui
est la plus convoitée. Y a-t-il une couleur imposée ?
Il n’y a pas de couleur imposée. Le choix
reste personnel. Le Coran n’a pas imposé
une couleur spécifique.
Quelle lecture faites-vous sur le voile

Le vrai visage de l’islam - N°012 du 05 février au 05 mars 2014

Le mariage forcé est toujours de mise
dans nos sociétés. On oblige souvent la
jeune fille musulmane à se marie à une
vieille personne ?
La personne humaine n’est pas une propriété d’une autre personne qu’elle peut
en disposer comme elle veut. Dieu a dit
nous l’appartenons et c’est vers lui que se
fera notre retour. On ne peut pas donner
sa fille à quelqu’un sans son consentement. Quand on donne sa fille à
quelqu’un qu’elle n’aime pas, ils ne pourront pas vivre ensemble. Cet exemple
s’est produit à l’époque du prophète où
lui-même a donné sa cousine en mariage
à un esclave noir affranchi. Comme Zainab ne voulait pas de ce monsieur, le mariage n’a pas marché. Il y a aussi
l’Histoire de cette jeune fille que son père
a donné en mariage sans consentement,
et elle s’est plaint au prophète. Le messager de Dieu a ordonné d’arrêter ce mariage. La fille a répliqué que si elle a fait
c’est pour cela que l’on sache que la
femme a un droit et qu’on ne doit pas la
donner en mariage à quelqu’un qu’elle
n’aime pas. Donc, c’est dire que si vous
n’aimez pas un plat, vous ne pouvez pas
le consommer, si vous n’aimez pas quartier vous ne pouvez pas y habiter et à plus
forte raison une personne. Quand y a pas
l’amour ce serait invivable et il y a des
conséquences amères liées à ça.
Le rapport entre musulmans et chrétiens ?
Le prophète a vécu avec des chrétiens et
même des animistes et il y avait un bon
rapport entre eux.
Pour nous , être un bon musulman, c’est
de savoir vivre avec tout le monde dans le
respect mutuel, en conformité avec le
sens du terme musulman « celui par qui
les gens sont à l’abri de son mal ».
Votre dernier mot ?
Je souhaite que chacun de nous puisse apprendre l’Islam afin de l’appliquer selon
l’orthodoxie.
Interview réelisée par A. G

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Initiative

LE MAOULOUD A LA LIBULMESCO

La tradition a été respectée

La nuit du 25 janvier fut la date choisie par la Ligue Burkinabé à la lecture et à la mémorisation du Saint Coran (LIBULMESCO) pour célébrer la naissance
du prophète (psl), communément connue sous l’appellation de Maouloud. Elle a connu, entre autres, un rappel succinct du docteur Diawara Gaoussou, qui brossé
l’importance d’un tel évènement et le personnage du messager de Dieu, dont n’eût été sa venue le monde ne connaîtrait guère l’Islam dans ce format. Le conférencier de cette nuit fut le Cheick Démé.

L

e président du comité d’organisation Adama Zoungrana dans son allocution, a
laissé comprendre que même si le
Maouloud reste diversement apprécié, il est indispensable que la naissance d’un grand homme comme le
prophète (psl), passe inaperçue.
Celui dont Lamartine a fait les
éloges pour la justice qu’il a amenée à l’humanité. Cheick Mahmoud Bandé est revenu sur la
question de Bid-a. Pour justifier la
célébration du Maouloud, il a cité
un verset du Coran dans lequel Dieu
dit : « Dieu et ses anges prient sur
le prophète, et vous qui portez la foi,
priez sur le prophète… ». Après
cette mise au point, va-t-on dire, la
parole est revenue au Cheick Abdour Rahman Demé. Ce savant s’est
étendu en long et en large sur les
contradictions et les divergences
liées à la célébration du Maouloud.
Les preuves attestant le bien-fondé
d’un tel évènement sont abondantes
dans l’histoire de l’Islam et des Savants. Le Cheick a déclaré que le
prophète, à son arrivée à Médine,
fut accueilli en héros par les
hommes, les femmes et les enfants.
Toujours selon lui, cent grands savants ont célébré le Maouloud. Il est
revenu sur le contenu du terme Bid-

De gauche vers la droite, Imam Bakayogo, Imam Karabimta, Cheikh Démé.

a, « innovation » et a reconnu Compagnons orthodoxes avaient leur
conception de ce terme ; les imams
reconnus en Islam pour leur légitimité concédaient également une divergence
sur
la
question
d’innovation. Le Cheikh a invité les
musulmans à un débat sincère sur la
célébration du Maouloud. La biographie du prophète a constitué
l’épine dorsale de son intervention
dans laquelle bon nombre de fidèles
musulmans ont trouvé leur compte.

Docteur Diawara Gaoussou

Cheick Mahmoud Bandé

Une vue des fidèles musulans à la célébration du Maouloud

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Le vrai visage de l’islam - N°012 du 05 février au 05 mars 2014

Par S .O

OUSMANE IBN AFFANE

Nos pieux prédecesseurs

Le généreux, le pudique, le calife, le beau fils du Prophète Mohammed

Le troisième calife de l’Islam après Aboubakr et Oumar, fut Ousmane Ibn Affane. Il a joué un grand rôle dans l’expansion de l’Islam et sa vie est pleine d’enseignements. Son œuvre est si importante qu’elle mérite d’être connue. L’homme à lui seul a plusieurs casquettes. Allons-y à la découverte d’une vie unique en
son genre.
1- Ousmane avant l’Islam

Avant même d’embrasser l’Islam, Ousmane était respecté de tous et avait des
qualités exceptionnelles au point que les
gens juraient sur lui. Il était caractérisé
par une pudeur qu’on ne retrouvait pas
chez beaucoup de gens à son époque. Il
n’a jamais commis un acte de bassesse du
temps de l’ère préislamique.
Lorsqu’Aboubakr vînt lui parler de l’Islam, il se convertit immédiatement.

sans changer de position ; ensuite lui demanda Ousmane et il recouvrit sa cuisse.
Quand ils sont sortis, je lui ai demandé :
« Ô Messager d’Allâh, Abou Bakr et
Oumar t’ont demandé la permission
d’entrer et tu le leur as accordé sans
changer ta posture; mais quand te l’a demandé Ousmane tu t’es recouvert ? »
Il dit : « Ô Âicha, ne devrais-je pas avoir
honte d’un homme duquel, par Allah, les
anges ont honte de lui ? ». (Ahmad, Boukhâri, Mouslim)

2- Mérites d’Ousmane

3- Attributs d’Ousmane

Ils sont très nombreux, nous en citerons
seulement quelques uns :
Dans un long hadith rapporté par Boukhari, Abou Moussa Al Ash’ari raconte
que le prophète (psl) était une fois entré
dans un jardin, s’assit sur le bord du
puits. Abou Moussa Al Ach Ari resta à la
porte quand Aboubakr arriva et demanda
à entrer. Le portier en informa le prophète (psl) qui dit : « dis-lui d’entrer et
annonce-lui le Paradis » . Aboubakr
entra et s’assit sur le bord du puits, à
droite du prophète (psl). Peu de temps
après, Oumar tapa à la porte ; le portier
en informa le prophète (psl) qui dit : «
dis-lui d’entrer et annonce-lui le Paradis». Peu de temps après, Ousmane tapa
à la porte ; le portier en informa le prophète (psl) qui dit : « dis-lui d’entrer, annonce-lui le Paradis et qu’une épreuve
qui le touchera ». Ousmane entra, et
ayant trouvé que le bord du puits était
déjà occupé, s’assit sur le côté d’en face
»
(Boukhâri, Mouslim).
Parmi les mérites d’Ousmane, il fut le
seul à se marier avec les deux filles du
prophète (psl), à savoir Rokhaya et Oum
Kalsoum. Il se faisait appeler aussi
l’homme aux deux lumières (Zoun Noûrayn) en références aux deux filles du
prophète (psl). Abd Allah Ibn Omar rapporte que son oncle lui a dit: « Tu sais
pourquoi Ousmane est surnommé Zoun
Noûrayn? » Il répondit : « Non ». Il lui
dit: « Personne ne s’est marié avec deux
filles d’un prophète depuis la création du
monde à part Ousmane. C’est pour cela
qu’il est surnommé “Zoun Noûrayn” (Sunane Al Bayhaqui).
Selon Aicha, le prophète (psl) était assis
avec une cuisse découverte ; Abou Bakr
lui demanda la permission d’entrer et il
lui accorda sans changer de position ; ensuite Oumar le lui demanda il lui accorda

Ousmane était un homme plein de pudeur. Lorsqu’une femme de son époque
avait de la pudeur, on la comparait à Ousmane ; c’est pourquoi le prophète (psl)
disait que : « la pudeur fait partie de la
foi » (Boukhari)
Il était également intelligent, car, du
temps de l’ignorance, aucune décision
importante n’était prise si Ousmane
n’était pas présent. Ibn Ishaq raconte
dans sa biographie ceci: « il y avait une
importante rencontre qui devait regrouper tous les grands dirigeants de la
Mecque ; lorsqu’ils se rendirent compte
qu’Ousmane n’était pas présent, ils renvoyèrent la rencontre jusqu’à ce qu’Ousmane soit présent». Cela montrait à quel
point Ousmane était considéré par les
siens.
Mais Ousmane n’était pas qu’intelligent;
généreux, il l’était aussi. Les musulmans
avaient une fois besoin d’eau lors d’une
préparation pour une guerre sainte. Le
prophète (psl) demanda qui achèterait
pour les musulmans un puits en échange
contre le Paradis.
Ousmane acheta ce puits et le donna aux
musulmans ; Grand commerçant de son
temps, il revenait parfois de Cham avec
beaucoup de marchandises ; les commerçants s’empressaient de lui proposer des
prix fort intéressants, certains lui proposaient le double voire le triple de son prix
d’achat. Ousmane leur disait : « cette
marchandise, je l’ai vendu à Celui qui me
le multipliera par dix » ; on lui demanda
qui s’était ; il dit : « Allah, Loué Soit-Il »
; et il distribuait toute la marchandise aux
musulmans.
4- Son Khalifat
Conseil d’élection d’Ousmane
Au moment où Oumar venait d’être

blessé, il se préoccupa aussitôt de la
chose publique et du sort de l’empire musulman. Il fit appeler six personnes qui
sont : Ali Ibn Abi Talib,
Ousmane Ibn Affane, Abdarahmane Ibn
Aouf, Zoubeyr Ibnoul Awam, Talha Ibn
Oubeydoullah et Sad Ibn Abi Waqass. Il
leur parla ainsi : « c’est à l’un de vous
que le pouvoir doit appartenir ; car le
prophète (psl) était satisfait de vous au
moment de sa mort. C’est vous, les six
personnes que j’ai désignées comme
membres du conseil, qui devez nommer
l’un d’entre vous. En effet, si je me désignais un successeur, j’agirai comme celui
qui a été avant moi et meilleur que moi ;
et si je n’en désigne pas, je fais comme le
meilleur des hommes, le prophète (psl).
C’est vous que j’en charge, nommez l’un
d’entre vous. Ne dépassez pas la limite de
trois jours sans prendre une décision ».
Nomination d’Ousmane

Après l’enterrement d’Oumar, les membres du conseil se réunirent. Après de
longues discussions, Talha décida de soutenir Ousmane, Zoubeyr décida de soutenir Ali et Sad Ibn Abi Waqass décida de
soutenir Abdourahmane Ibn Awf. On se
retrouva donc finalement avec trois candidats potentiels au lieu de six. Mais
comme Oumar avait désigné Abdourahmane Ibn Awf d’assurer l’intérim pendant
ces trois jours, ce dernier entra dans
toutes les maisons et leur demanda entre
Ousmane et Ali, lequel ils choisiraient
comme calife.
Disposant ainsi de ces statistiques, le troisième jour, après la prière du soir (Icha),
il se rendit chez Ali, le sermonna toute la
première moitié de la nuit, l’invita, s’il
est élu, à craindre Dieu et d’appliquer
Son livre (la Charia) et la sounnah du
prophète (psl), et que si Ousmane était
élu, de lui prêter serment et d’accepter de
lui suivre et se soumettre à lui.
Il se rendit chez Ousmane et demeura
chez lui toute la deuxième moitié de la
nuit, et fit autant qu’il l’avait fait avec
Ali.
Une fois la prière de l’aube terminée, Abdourahmane Ibn Awf monta sur la chaire,
appela Ali et Ousmane qui vinrent à lui. Il
s’adressa à Ali en ces termes : « ô Ali, j’ai
fait le porte-à porte, et d’après mes statistiques, les gens préfèrent Ousmane ; je
te demande, toi et moi, que nous nous
soumettions tous deux à Ousmane et lui
prêter serment d’allégeance ».

Le vrai visage de l’islam - N°012 du 05 février au 05 mars 2014

Ali fut alors le premier à prêter serment à
Ousmane ; puis tous les musulmans vinrent prêter serment à Ousmane. Ousmane
devint alors le 3e khalife de l’Islam.
Nomination des gouverneurs
Ousmane, une fois élu, nomma des gouverneurs qu’il envoya dans chaque région
; il continua l’œuvre d’Oumar et appliqua
la charia convenablement. Il conquit des
contrées occidentales telles que l’Afrique
et l’Espagne …
5- Mort d’Ousmane
Comme la saison de pèlerinage allait
bientôt s’achever, les insurgés craignirent
que le calife ne reçoivent de l’aide, surtout qu’il avait adressé aux pèlerins une
lettre qu’Ibn Abbas était chargé de lire.
Ils décidèrent donc d’attaquer la maison
du calife.
Ils escaladèrent la maison par derrière
sans que ceux qui gardaient la maison par
devant ne s’en aperçoivent, et ils se précipitèrent dans la chambre du calife, qui
venait de faire ses ablutions et de prier
deux rak’a, et s’était mis à lire du Coran.
Ousmane lisait, chaque veille de Vendredi, l’intégralité du Coran dans un seul
Rakkat. Mohammad Ibn Abi Bakr fut le
premier à se saisir de lui et tira sa barbe;
alors Othman lui dit : « Mon neveu, si ton
père était encore vivant, il n’approuverait
pas ta conduite ! » Alors Mohammad Ibn
Abi Bakr, pris de regret, se retira d’un air
contrit.
Un autre groupe attaqua le calife, et il fut
blessé à la tête. Quand sa femme Nayla
voulut s’interposer, elle eut les doigts
tranchés. L’un des insurgés nommé Amr
Ibn Al-Hamid se jeta sur lui et lui assena
neuf coups de poignards ! Lorsque la
main d’Ousmane fut coupée, il leur dit :
« Vous avez coupé la main qui, pour la
première fois, a écrit le Coran ». Il finit
par rendre l’âme et devint martyr, confirmant ainsi la parole du prophète (psl) qui,
une fois, se tenant sur le mont Ohod en
compagnie de Babacar, Oumar et Ousmane, ce mont trembla ; le prophète (psl)
dit : « Ô Ohod, tiens –toi tranquille, car
sur toi, se trouvent le messager de Dieu,
le véridique et les deux martyrs » (Boukhari). Tel fut donc Ousmane Ibn Affane,
troisième khalif de l’Islam.
Qu’Allah lui fasse miséricorde.
Par A. W.

Page 11

Ma prière

Les secrets de la concentration dans la prière

Le recueillement est une chose importante, qui se perd très rapidement, et qui est rare. Ils sont très peu nombreux les fidèles musulmans qui arrivent à sentir
la saveur de la salaat. Pourtant le recueillement est le cœur de la prière. Une prière accomplie sans concentration perd beaucoup de sa valeur. Pour arriver à
accomplir la prière à l’image du prophète et des Sahabas, un certain nombre de préalable doit être réuni.
Mérites du recueillement dans la prière

Allah a dit : {Certes ont gagné les croyants,
ceux qui sont humbles (qui se recueillent)
dans leur salat} (23/1)
Le Prophète a dit : “Il n’y a pas une personne qui accomplit une prière prescrite en
faisant correctement ses ablutions, son recueillement, et son inclinaison sans qu’elle
efface ce qui l’a précédé comme péchés
tant qu’il ne s’agit pas des grands; et ceci
tout le temps”. (Mouslim)
‘Ammâr Ibn Yâsir a dit : “J’ai entendu le
Prophète dire : “L’homme finit sa prière
alors qu’il ne lui a été attribué que le
dixième de sa récompense, le neuvième, le
huitième, le septième, le sixième, le cinquième, le quart, le tiers, ou la moiti锓.
(Abou Dâwoud, An-Nasâi, Ibn Hibbân).
Selon ‘Afwân : Le Prophète a dit : “Celui
qui prie une prière sans penser à quoi que
ce soit de ce bas-monde, il ne demandera
pas quelque chose à Allâh le Très-Haut
sans qu’Il la lui accorde“”.
Ibn ‘Abbâs a dit : “Deux unités de prière
brèves et réfléchies valent mieux qu’une
nuit de prières accomplies sans la présence
du coeur.“
Ibn Al-Qayyim (‫محر‬m ‫للا‬m) a dit : “Allâh
« glorifié » a rattaché le recueillement dans
la prière avec le succès, celui qui n’a pas
atteint le recueillement dans sa prière n’atteindra pas le succès“.
Exhortation au recueillement
dans la prière
Allah a dit : {tenez-vous debout devant
Allah, avec humilité.} (2/238)
Il a dit également : {Le moment n’est-il
pas venu pour ceux qui ont cru, que leurs
cœurs s’humilient à l’évocation d’Allâh et
devant ce qui est descendu de la vérité [le
Coran] ?} (57/16)
Selon Anas, le Prophète a dit : “Quand l’un
de vous est en prière, il est en communica-

tion privée avec son Seigneur”.
Le Prophète a dit : “Prie la prière d’un
mourant comme si tu Le voyais(Dieu), car
si tu ne Le vois pas, Lui te voit”. (Ahmad,
At-Tabarâni, Ibn Mâja, Al-Haythami qui
l’authentifie)
Préalables à remplir pour une
prière recueillie
Corriger son intention

Allah a dit : {Les hypocrites cherchent à
tromper Allah, mais Allâh retourne leur
tromperie (contre eux-mêmes). Et
lorsqu’ils se lèvent pour la Salat, ils se lèvent avec paresse et par ostentation envers
les gens. A peine invoquent-ils Allah.}
(4/142)
Penser beaucoup à l’au-delà
Allah a dit : {certes, la Salat est une lourde
obligation, sauf pour les humbles, qui ont
la certitude de rencontrer leur Seigneur
(après leur résurrection) et retourner à Lui
seul.} (2/45-46)
Imaginer que cette prière soit la dernière
Le Prophète a dit : “Prie la prière d’un
mourant comme si tu Le voyait, car si tu ne
Le vois pas, Lui te voit“. (Ahmad, At-Tabarâni, Ibn Mâja, Al-Haythami qui l’authentifie)
Etre prêt avant l’heure, et attendre la
prière
“...attendre la salat et refaire les ablutions
malgré les désagréments... ceci est le
jihad...”
Prendre conscience de la valeur de la prière
Il faut être convaincu que l’on a une occasion d’or pour demander à Allâh ce qui
nous manque et l’implorer pour sa protection et sa miséricorde.
Faire des prières surérogatoires

Chaque salat obligatoire est attachée à une
ou plusieurs salat surérogatoire.
Se débarrasser de tout ce qui pourrait
gêner la concentration :
1-Se débarrasser de la faim
2-Se débarrasser de l’envie d’aller aux toilettes
3-Se débarrasser du sommeil
4- Renouveler ses ablutions
5-Ecouter l’appel à la prière et répéter derrière
6-Prier dans un endroit calme et sans
choses qui distraient (à la mosquée pour les
prières obligatoires)
7-Méditer sur les versets, prendre son
temps
Ibn Qayyim a dit : “Il est totalement impossible d’atteindre le recueillement en
même temps que l’empressement. Mais le
recueillement ne s’atteint qu’avec le fait de
prendre son temps, et plus on prend son
temps plus on aura de recueillement”.
Connaître le sens et apprendre les commentaires du Coran
Allâh (‫ )ىلاعت‬a dit : {Telles sont les paraboles que Nous citons aux gens; cependant,
seuls les savants les comprennent.} (Sourate 29/verset 43) Pour méditer sur les versets pendant la prière, il faut bien sûr
comprendre qu’est ce que l’on récite. L’apprentissage de la langue arabe a donc une
place très importante dans la concentration
pendant la salat. Voir aussi “Exégèse du
Coran par Ibn Kathîr”.

La concentration dans la prière présente
trois étapes :
- L’attention que le serviteur porte à son
cœur en le protégeant et le soignant des
maladies des passions, des insufflations sataniques et autres pensées qui peuvent annuler la récompense de la prière ou la
diminuer.
- L’attention qu’il porte à Allah dont il sait

qu’Il le surveille. Il L’adorera ainsi comme
s’il Le voyait.
- L’attention qu’il porte aux sens des paroles d’Allah, aux détails de leur signification et à la soumission à Allah par la prière,
de façon à leur donner leur dû en terme de
recueillement, de quiétude et autres.
En complétant ces trois étapes, le fidèle
aura alors parfaitement accompli sa prière,
et l’attention qu’Allah lui portera sera proportionnelle à sa concentration.
*Lorsque le fidèle se met debout pour prier,
toute son attention sera portée sur la souveraineté absolue d’Allah et Son immensité. Le fidèle ne s’orientera donc ni à
droite, ni à gauche.
Lorsqu’il prononce le Takbîr, toute son attention sera portée sur la grandeur d’Allah,
Sa Majesté et Son immensité.
Lorsqu’il prononce la formule d’ouverture
de la prière, il accordera toute son attention
à la glorification d’Allah, Son éloge et celle
des lumières éclatantes de Son visage, à
exempter Allah de tout ce qui ne Lui
convient pas, et à Le louer pour Ses attributs et Sa perfection.
Lorsqu’il cherche la protection d’Allah
contre Satan le maudit, son attention sera
portée sur le fait qu’il vient chercher refuge
auprès du soutien inébranlable d’Allah, de
Son pouvoir, du secours qu’Il porte à Son
serviteur, de la protection qu’Il lui accorde,
et de sa défense contre son ennemi.
Lorsqu’il récite les paroles d’Allah, son attention portera sur la connaissance d’Allah
au travers de Ses paroles, comme s’il Le
voyait et L’observait par le biais de Ses paroles, comme l’a affirmé un pieux prédécesseur : « Allah S’est manifesté à Ses
serviteurs par le biais de Ses paroles. ». A
ce sujet, les gens se divisent en plusieurs
catégories, chacun percevant et ressentant
les versets d’Allah d’une manière différente.
Rassemblés par O T.

PRIERE NAWAFIL

S

Comment répare-t-on les erreurs ?

Dans notre dernière parution, nous avons traité de la question des réparations des erreurs portant sur les prières prescrites. Cette fois-ci, nous
tournons notre regard sur les réparations des prières surérogatoires ou Nawâfila.
ix cas donnent lieu à une réparation
différente selon que l’erreur est faite
lors d’une prière obligatoire ou lors
d’un NAAFILA.

La récitation de la Fâtiha :
Si on oublie la récitation de la fâtiha dans
une prière obligatoire, la rakate est nulle
tant qu’on ne l’a pas rattrapée ; si c’est dans

Page 12

une naafila, on répare en faisant deux prosternations avant le salut final. ¨Kabla
Salam¨.

Une erreur dans les 5 cas (2 à 6) ci-après
n’entraîne aucune réparation, si la prière est
une NAAFILA alors qu’elle entraîne une
réparation si c’est une prière obligatoire.
Donc si au cours d’une prière surérogatoire

ou NAAFILA, on oublie de réciter un verset ou une sourate (après la Fâtiha), et
qu’on s’en souvient après, aucune réparation n’est due.

voix haute comme à voix basse. Mais si on
récite à haute voix les Nawâfila dans la
journée, aucune réparation n’est due et
vice-versa, etc...

En général, les Nawâfila sont dites dans la
journée à voix basse et sont effectuées par
série de deux et de 4 rakates tandis que les
Nawâfila de la soirée peuvent être dites à

Une exception cependant est faite lorsque
les erreurs sont relatives aux prières de
Chaf’i et Witr ; c-à-d. les trois prières surérogatoires qui concluent la nuit avant le

Le vrai visage de l’islam - N°012 du 05 février au 05 mars 2014

Ma prière
sommeil.
Comment réparer une erreur commise
au cours de Chaf-i et Witr ?
Il y a 4 cas:
Le 1er cas sur la prière de witr : doute
sur le nombre de rakate ?
On a déjà fait les 2 rakates de Chaf-i et on
est en train d’accomplir la rakate de witr.
Au cours de cet acte, on est tout à coup
saisi par le doute : en effet l’on doute si on
n’est pas en train de faire une 2ème rakate
au lieu d’une seule (witr).
A ce niveau deux possibilités s’offrent à
nous :
Primo : on termine ladite rakate et on met
le salut final.
La réparation qui s’y impose, c’est que l’on
doit faire deux prosternations après ce salut
final. ¨ba’ada salam¨ (afin d’annihiler le rajout –au cas où on aurait fait réellement une
2ème rakate).
Secondo : on termine la rakate, avec le
salut final. L’on procède à deux prosternations, ¨ba,ada salam¨. Puis on refait une rakate (pour éliminer le doute et être sûr
d’avoir fait une seule rakate pour witr).
Le 2 ème cas portant sur la prière du
Witr : c’est la position de la tachahoud (
tahiya).
On est soit à la première ou à la trosième
rakaate mais on n’est plus sûr si c’est le tahiya des deux premières rakates, ou celui
du witr ?
Ici , la solution, on met le salut final.
Et on fait deux prosternations.¨Ba’da
salam¨.
Puis faire une rakate (en guise de witr).
Dans ce cas, on considère qu’on était en
position tahiya des deux premières rakate
(donc c’est la thèse de la rakate « inférieure
» qui joue), puis on ajoute la rakaat du witr
avant de faire deux prosternations après le
salut final.
3ème cas : on est en position assise

Mais on concède un doute si on est :
- à la 1ère rakate des deux premières rakates ?
- ou la 2ème rakate ?
ou s’il s’agit du witr ?
La solution ici, c’est que l’on doit considérer qu’on est à la 1ère rakate des deux
premières rakates puis on continue la
prière. A la fin, on accomplit deux prosternations après le salut final, puis on termine
la prière en accomplissant le witr.
Le 4 ème et dernier cas : on est à la position de la tahiya du witr
On réalise soudain qu’on avait omis une
prosternation lors de la prière des deux premières rakates.
Que faire ?
Réponse : - Dans ce cas, on se lève pour effectuer une rakate pour compléter la rakate
du witr et considérer ces 2 rakates comme
celle du chaf-i, suivi du salut final. La réparation qui s’impose, c’est de faire deux
prosternations après ce salut final. On terminera la prière en accomplissant une rakate en guise de witr.
Réparations dans les autres rites
Les réparations décrites ci-dessus découlent de l’enseignement de l’Imam Mâlick,
que Dieu soit satisfait de lui.
Les autres écoles présentent quant à elles
des nuances voire des différences. En effet:
- Chez Imam CHAAFI (qu’Allah l’agrée),
toute erreur
est réparée par Kabla
Salam « deux prosternations avant le
salut».
- Chez Imam ABOU HANIFA (qu’Allah
soit satisfait de lui), toute erreur est répa-

rée par Ba’ada Salam « deux prosternations après le salam ».
- Imam AHMED IBN HANBAL (que Dieu
l’agrée), quant à lui, imitait la réparation
faite par le Prophète (Paix sur lui) dans les
erreurs déjà expliquées et appliquait dans
tous les autres cas d’erreurs : Ba’ada
Salam.

alors que vous n’avez pas fait ni la prière de
Midi, ni celle de de l’après. Vous devez
faire dans l’ordre :
- la prière de midi (Zohr) avec l’intention
de la « payer », puis celle de l’après-midi
(Asr) avec l’intention de la « payer »,
- puis celle de (Maghrib) avec l’intention
de l’effectuer à son heure.

Les 10 cas de nullité de la prière :

2ème cas

Certains actes annulent complètement la
prière. Ce sont :
1. Rire au cours de la prière (exprès ou
pas).
2. Réparer une erreur relative à un acte ou
une parole ayant un caractère uniquement
recommandé (ex les arrêts recommandés
dans la récitation de la fâtiha).
3. Manger ou boire au cours de la prière
4. Ajouter quelque chose exprès au cours
de la prière
5. Trop parler au cours de la prière.
6. Souffler pour chasser ou enlever quelque
chose.
7. Vomir
8. Se souvenir d’une prière non faite parmi
les 5 dernières
9. Faire une prosternation ba’ada salam en
même temps que l’imam alors qu’il nous
reste 1 ou des rakates
10. Oublier une prosternation : avant le
salut final « Kabla Salam », au-delà de 5
minutes.

Vous devez 5 prières consécutives non
faites :
Dans ce cas, vous pouvez :
- soit les payer d’un trait et dans l’ordre,
- soit doubler chaque prière de la journée
suivante au fur et à mesure qu’on les exécute :
- 2 à midi,
- 2 dans l’après-midi,
- Etc... Dans ces cas, on effectue la prière «
actuelle » et on rattrape par la 2ème.

Rattrapage des prières prescrites, (non
faites)
- 1er cas
Vous n’avez pas fait une ou l’ensemble des
4 prières passées.
Dans ce cas, avant d’effectuer la prière en
cours, vous devez effectuer ces prières
d’abord.
Exemple : Il est l’heure de prier Magrib

Le vrai visage de l’islam - N°012 du 05 février au 05 mars 2014

- 3ème cas
Si une personne a eu des périodes de
prières non systématiques ou irrégulières,
elle doit les effectuer par la suite.
Si on ne maîtrise pas la période où le nombre de prières, on doit considérer une période maximale et « payer » (de manière à
écarter définitivement le doute).
Durant les périodes de rattrapage, il est interdit d’effectuer des Nawâfila ou prières
surérogatoires, même pendant le mois de
Ramadan tant qu’on n’a pas tout payé, exception faite des prières de :
- Fajr, Chaf-i et Witr, Tabaski et Aid El fitr,
salutations de la mosquée (les 2 rakates
qu’on fait lorsqu’on entre dans une mosquée, en guise de salutation à la mosquée).
Par Arounan GUIGMA
Source : SIRRADIOU SALIK,
Tome 1, Page 128

Page 13

Faits et gestes

VILLAGEOIS DE SAAB-TENGA

L’association rahma et Sharjah charity internationale volent
au secours des foyers vulnérables

L’association rahma et Sharjah charity internationale font vraiment du bien-être des populations leur cheval de bataille. Le 9 janvier 2014, c’était autour de village de Saab-tenga de découvrir la générosité et le grand cœur de ces associations. Un partage de vivres aux villageois était au programme.

L

Une vue des vivres

es donateurs, qui ne sont autres que
l’Association Rahma et Sharjah
charity sont partis d’un constat : la
saison des pluies de cette année n’a pas été
bonne dans toutes les localités au Burkina
Faso par manque de pluie. Les récoltes
n’ont pas été à la hauteur des attentes.
Même au plateau central, la rareté de la
pluie a été constatée. Conséquence, la période de soudure se fait déjà sentir auprès
de certains villageois. C’est pour cette raison que les donateurs ont effectué ce don
en vivres afin de survenir à leurs besoins
un tant soit peu. Pour permettre à tout le
monde de bénéficier de quoi soutenir son
ménage, les donateurs ont procédé à un recensement des habitants vulnérables du village. Lesquels se sont vu attribuer des
tickets pour qu’ils puissent se rendre au lieu
de partage afin d’être identifiés pour rentrer en possession de leur dû. Pour les do-

Les villagoies ...

... très heureux ...

... chacun transportant son don.

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Le vrai visage de l’islam - N°012 du 05 février au 05 mars 2014

nateurs, cette nouvelle manière de procéder vise à identifier les familles sensiblement vulnérables. Par ce travail rigoureux,
cent soixante foyers ont été identifiés. Les
vivres étaient essentiellement constitués de
riz, d’huile, des pâtes alimentaires et du
sucre. C’est ainsi que chaque ménage a pu
bénéficier d’un sac de 25 kg de riz, d’un
bidon d’huile d’un litre, 5 kg de pâtes et
d’un paquet de sucre. Le coût total de ce
don est estimé à trois millions de nos
francs. A l’issue de cette opération de distribution les bénéficiaires, dans l’ensemble,
ont exprimé leur reconnaissance à l’endroit
des donateurs, notamment ¨Sharjah Charity internationale et l’association Rahma
pour la bienfaisance¨. Mais les donateurs
ne comptent pas s’arrêter là. Ils projettent,
par la grâce d’Allah, poursuivre ce geste
dans d’autres localités.
Par Ablassé ZOUNGRANA

UN ENTREPRENEUR, UNE VISION, UNE FOI

Entretien

El Hadj Soumaïla Nana, “une école” pour les musulmans
d’aujourd’hui et de demain

El hadj Soumaila Nana, natif de Nédogo dans le Ganzourgou au début des années 1950, est l’invité de la rubrique ‘’Sagesse du mois’’ que la Rédaction du Vrai visage de l’Islam vous propose en exclusivité. L’homme est un septuagénaire bâti de roc, un operateur économique, fondateur de
la chaîne de superettes ‘’SONACOF’’, mais surtout un serviteur d’Allah. Il revient, dans les lignes qui suivent, sur son enfance, sur les évolutions
de notre noble religion au Burkina ainsi que sur ses affaires. Cet entretien réalisé, par la grâce d’Allah et nous lui sommes reconnaissant, est d’une
importance capitale pour les jeunes musulmans d’ici et d’ailleurs, d’aujourd’hui et de demain.
Par Le vrai visage de l’islam (LVI):
Salam aleykoum El Hadj. Parlez-nous
de votre enfance.
EL Hadj Soumaila Nana (ESN) : Wa aleykoum Salam wa ramatoulâh wa barakatouhou. Je remercie tout d’abord Allah le
miséricordieux de m’avoir donné la vie
qui a été la mienne. Je lui rends grâce pour
la santé qui m’anime et pour l’occasion
qui m’est offerte de m’exprimer par le
canal de votre journal. Je suis venu au
monde dans la commune de Nédogo, située dans la province du Ganzourgou, au
Burkina Faso. Mon père à été rappelé à
Dieu quand je n’avais que trois ans. En ce
moment, il était compliqué de vivre orphelin. Ce ne fut donc pas du tout gai.
Mais grâce à Dieu, ma mère, qui était toujours de ce monde, a su me donner un minimum qui me permit de survivre.
A l’âge de 13 ans, je débarquai à Ouagadougou chez mon beau-père, celui-là qui
épousa selon la tradition, ma mère. Il était
revendeur de petit mil au grand marché de
Ouagadougou. Ses enfants ayant été
conduits, cette même année à l’école coranique, j’ai été par cette chance envoyé
chez le maître coranique, Boukary Tapsoba. A cette époque, il était connu sous le
pseudonyme de ‘’Dafin Mooré ’’. J’y ai
été durant dix longues années ponctuées
d’études et de travaux d’intérêt.
Avez-vous souvenance de quelques personnes avec lesquelles vous avez passé
une partie ou toute votre adolescence ?
Bien entendu. De ceux qui sont vivants, je
me souviens de Mahamoudou Zagré des
Alimentations EZAMA. Il fut de la même
promotion que moi à l’école coranique.
Nous sommes restés de très bons amis. Il
y a aussi Sofienné Nana et Salif Nana qui
sont agriculteurs au Ganzourgou. Bon
nombre d’entre mes camarades d’enfance
ne sont plus de ce monde.
Etes-vous né musulman ?
Comme je vous le disais plutôt, j’ai vécu
une enfance particulièrement compliquée.
On ne s’occupait pas trop de moi. Ce
n’est que plus tard, à mon arrivée à Ouagadougou et par la grâce d’Allah, à travers
l’école coranique, que je ferai la connaissance de la religion.

El hadj Soumaila Nana
On raconte que l’école coranique de
tiens et il n’y avait à Ouagadougou
votre temps était bien plus compliquée.
qu’une dizaine de mosquées.
Je crois bien que c’est normal. En notre
De la période de mon école coranique, je
temps, l’école coranique n’était pas
crois me souvenir que le grand Imam de
payante et les œuvres de bienfaisance à
Ouagadougou se nommait Bagayan. Je ne
son endroit n’étaient pas aussi importantes
me souviens plus de son prénom. Il était
qu’actuellement. C’était donc bien plus
reconnu pour le fait qu’il égrenait son chadifficile. Quand nous mendiions, par
pelet avec la main gauche.
exemple, c’était moins pour de l’argent
La Sunna n’est advenue qu’un peu plus
que pour nous alimenter. Nous affûtions
tard, sinon nous ne connaissions que la
nos plus belles voix pour réciter des vercommunauté musulmane et la Tidjania.
sets coraniques devant les domiciles afin
Cette dernière était essentiellement pratide gagner de quoi subsister.
quée par des Burkinabé issus du Nord (le
Nous cultivions aussi à chaque saison
Yatenga principalement). Les autres compour la vente et pour approvisionner notre
munautés affectionnaient beaucoup les
grenier. Pour le voyage de notre maître comusulmans pour les relations qu’ils entreranique à la Mecque, nous fîmes le déplatenaient entre eux et pour l’élégance de la
cement du Ghana où nous dûmes travailler
pratique islamique. Actuellement, il y a
04 années dans des champs d’igname.
plus de musulmans que de chrétiens, plus
de savants de la religion mais la cohésion
L’islam dans les années soixante ; Pouentre musulmans et avec les autres comvez-vous partager avec nous les souvemunautés semble derrière nous.
nirs que vous gardez de cette époque ?
De nos jours, les jeunes sont beaucoup
Je puis vous dire que l’islam prodiguait
plus attentifs à la richesse qu’aux les vades valeurs qui furent fondamentales à
son éclosion. Je veux parler du respect
leurs morales. Pourquoi cela, selon vous
entre musulmans et pour les autres com?
munautés. A cette époque, je crois bien, il
A mon humble avis, c’est la marche du
y avait autant de musulmans que de chrémonde qui impose que les jeunes foulent

Le vrai visage de l’islam - N°012 du 05 février au 05 mars 2014

au pied ces valeurs fondamentales. Excusez-moi de le dire si crûment, la bêtise
l’emporte de nos jours sur l’intelligence et
l’argent l’emporte sur le bon sens. L’argent est, de plus en plus, au centre de tout.
Sans argent, on n’a rien, sans argent, on
n’est rien. Vous conviendrez avec moi
qu’une société aussi fixée sur la finance
n’érige que la frivolité, la corruption et la
goinfrerie. Même un enfant de 4 ans ne
bouge pas d’un pas sans argent. Cette situation est liée à la marche du monde mais
aussi au délaissement de l’éducation familiale par une modernisation subtilement
imposée par l’Occident. Les parents ne
sont rien d’autres que des observateurs incapables de la ruine des valeurs. De toute
évidence, il manque de la fermeté dans les
rapports parents-enfants sans laquelle il ne
peut y avoir des lendemains meilleurs
pour les enfants. Il y en a qui s’en sortiront mais la plupart buteront sur l’échec.
Quand on fait un enfant, il faut le dresser
très tôt. Il ne faut pas le laisser suivre ‘’le
Blanc’’ et les tournures dégradantes de la
modernité. Tout est une question de début.
Si on rate le commencement, on a toujours
du mal à redresser la barre. Sans une
bonne éducation, après notre rappel à
Dieu, ils souffriront immensément.
Que savez-vous sur l’introduction de
l’Islam au Burkina Faso ?
Selon ce que nous avons appris, dès notre
enfance, ce sont les voyageurs qui revenaient, entre autres, du Ghana, du Mali et
de la Côte-d’Ivoire qui ont importé l’islam
au Burkina Faso. Pour le reste, les relations sociales ont servi à l’élargissement
des bases de notre religion.
Quelle est la chose qui vous rassure le
plus en Islam ?
C’est tout simplement la foi en Dieu. La
foi inébranlable au Tout- puissant me rassure et conforte mon existence.
De nos jours, les jeunes ne perçoivent
plus le mariage de la même manière que
les gens de votre génération. Qu’est-ce
qui explique cela ?
Il est un truisme que de l’affirmer. A notre
époque, il n’était pas aisé de trouver une

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Entretien
Suite de la Page 15

femme avec qui se marier. On pouvait être
quatre (04) ou plus sur une seule femme.
Et pour sortir de la mêlée, il fallait faire
preuve d’un bon comportement, au niveau
social surtout. La jeune fille n’était pas
seulement l’enfant de ses parents biologiques. Elle était l’enfant de ses oncles,
tantes, grands- parents,…, qui font tous
parti du collège qui doit approuver votre
mariage avec la fille. Il fallait donc régulièrement rendre une visite de courtoisie à
tout ce beau monde pour espérer l’emporter sur les autres prétendants. Une fois que
le mariage a lieu, il est d’emblée considéré
que vous faites partie de sa famille. Vous
devez faire preuve de présence et d’action
lors de tous les événements qui émailleront la famille. De nos jours, il y a beaucoup de filles. Les hommes, bien souvent,
ne sont intéressés que par ce qu’elles ont
d’intime et peuvent les délaisser à tout
moment. Les rapports peuvent aussi être
basés sur du factice. Par exemple, il nous
est donné de voir des hommes qui empruntent des véhicules et autres artifices
pour draguer et mettre sous leurs escarcelles des filles. Une fois que l’union est
faite, elles se rendent compte du subterfuge et cherchent la séparation.
Pour mon premier mariage, nous étions
six (06) sur le coup. J’étais le sixième mais
j’ai fini par gagner. Ce ne fut pas un jeu
d’enfants. C’était une femme dans tous les
sens du terme qui méritait que plusieurs
hommes se confrontent pour l’avoir. Pour
la deuxième épouse, ce fut également
compliqué. Au départ nous étions cinq 05.
Je dis tout ça pour que vous compreniez
comment la femme, à cette époque, était
respectée. Je n’ai fait souffrir une seule de
mes épouses.
Disons que je n’ai pas fait d‘études classiques et pour certaines affaires commerciales que je menais, il fallait avoir près de
moi une personne qui a fait des études et
qui, plus est, très proche, sinon mes secrets
seront à la portée de tous. C’est en ce moment que j’ai décidé de marier ma seconde
épouse, une femme formidable et instruite,
avec l’approbation de la première. Je vais
vous faire une confidence : aucun de mes
enfants n’a su qui d’entre les deux était sa
mère biologique avant son entrée à l’école
primaire. Preuve de la symbiose qui animait et anime toujours ma maisonnée.

avec moi dans mes activités. Ma seconde
épouse aussi. Ceux que vous ne voyez pas
sont toujours sur les bancs des études.
C’est un choix personnel et je l’ai toujours
demandé à Dieu. Qu’il fasse en sorte que
ma famille se retrouve autour de ce dont il
m’a gratifié. Il m’a exaucé en ce sens qu’il
a permis à ce que mon premier fils soit au
devant de tout. Il y a encore plus merveilleux : le fait que ce fils connaisse Dieu.
Toute chose qui anoblit sa vie sur terre,
ainsi que celle de ses frères et sœurs. J’ai
toujours pensé que pour la pérennité de
mes affaires, il fallait que ma famille soit
au parfum de ces arcanes.
Parlez-nous de vos débuts dans les affaires. Quel a été le secret de votre réus-

Une vue de face de SONACOF

site ?
Disons qu’au tout début, j’ai démarré par
une petite table de vente de bonbons et de
tabac. J’étais revenu fraichement de la
Côte d’Ivoire d’où j’avais ramené un peu
d’argent. Une partie de cette somme me
permit d’acquérir un vélo. Le reste, un peu
plus de 15 mille franc CFA,s servira à
cette activité commerciale. C’est chez un
commerçant habitant à Tanghin et exerçant à Rood-Woko, du nom de Sinaré Soumaila que j’achetais de la marchandise
pour la revente. Aussi un frère aîné, qui
faisait la navette entre Pouytenga et Ouagadougou pour le commerce de l’huile,
me ramenait du savon en poudre que je revendais. Petit à petit, mes affaires se sont
confortées et j’ai sollicité un prêt de cinq

De nos jours quelques problèmes d’ordre politique assaillent nos populations.
Quelles invocations formulez-vous ?
Je vous remercie pour cette question. Je ne
suis pas un adepte de la politique mais
comme tous, je sais lire les situations
quand elles se présentent sous des formes
désastreuses. Je prie donc pour nos
hommes politiques pour qu’ils s’entendent
au mieux et pour le bien de notre pays.
Qu’Allah protège notre pays et que tous
les fils du pays s’entendent.

Combien d’épouses et combien d’enfants avez-vous ?
J’ai exactement trois (03) épouses et
quinze (15) enfants dont trois (03) filles et
douze (12) garçons.
Comment parvenez-vous à concilier affaires et vie familiale ?
Disons que ma famille m’accompagne
dans mes activités commerciales. Vous remarquerez que les grands enfants sont

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millions auprès de la Banque Nationale de
Développement (BND). Très malheureusement, au moment où j’ai rassemblé
presque cette somme pour aller reverser à
la banque, j’ai été victime d’un cambriolage. Il m’a donc fallu retravailler difficilement pour rembourser le prêt et faire
prospérer mes affaires. Grâce à Dieu, tout
s’est bien déroulé. Le résultat est devant
vous.
Disons qu’il n’y a pas un grand secret dans
la réussite. Il y a tout d’abord la volonté
de Dieu et ensuite il y a la volonté qu’on y
met. J’ai été éduqué dans de dures conditions et de cette même manière je mets
tous mes efforts dans tout ce que j’entreprends par la grâce de Dieu. Quand j’étais
en Côte d’Ivoire, j’ai eu la chance d’apprendre quelques rudiments du commerce.
Et j’ai appris à travailler certains jours (les
vendredis et samedis) 24 heures/24.
Vous remarquerez aussi que mes enfants
travaillent sans un jour de repos dans la semaine. Je suis convaincu que le travail ne
tue pas. Ayant travaillé dans de dures
conditions (dans des plantations en Côte
d’Ivoire), je suis mieux placé pour vous
dire que le travail ne tue pas et qu’il est la
seule voie du succès.

“ Je suis mieux placé pour vous dire que le travail ne tue pas
et qu’il est la seule voie du succès

Le vrai visage de l’islam - N°012 du 05 février au 05 mars 2014

Des bénédictions pour les musulmans ?
Qu’Allah leur montre la juste voie, qu’ils
parlent d’une même voix ; qu’Allah les
unisse afin qu’ils s’acceptent dans la vérité d’Allah ! Amîn.