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Bimestriel d’information et de Forrnation du
OCA C PCA
Cercle d’Etudes, de Recherches et de F°rrnation Islamiques
n l

________

(CERFI)

QU’EST
CE QUE LE
CORAN?

N° OOQ___________

<

1

VIE DU CERFI
P. 12
JOURNEE DE FORMATION...
IQRA (LIS I) P. 10
BIOGRAPHIE DU XXème SIECLE :
LE TESTAMENT PHILOSOPHIQUE

DE ROGER GARAUDY

Colloque International des
Musulmans de l’Espace
Francophone

(CIMEF)

«LE RAPPEL PROFITE...» P. 9

Extraits choisis
SANTE

P. 3

LA TRANSFUSION SANGUINE

AGENDA : ACTIVITES A VENIR DU BUREAU PROVINCIAL DU KADIOGO P.
IJTIHAD : LES TRANSACTIONS COMMERCIALES (1) : LA SPÉCULATION P.

s

■■

L;

=a ;

Ô PALESTINE, MON BEAU PEUPLE !
Palestine,
mon
beau
peuple ! Ô
Palestine,
douleur du
monde ! Jamais peuple n’a
été autant éprouvé par
l’injustice ! Situation atyp­
ique à la fois par le poids
: de l’épreuve, la qualité de
/l’oppresseur et de ses par­
rains.

Palestine,
peuple
î témoin, il a donné au
: monde ce qu’il avait de
•génie et de volonté pour
préserver ce qu’il y a de
dignité et d’honneur sur
cette terre; pousser un
peuple à donner la vie pour
sauver la vie. Ce qui s’y
passe est l’expression la
plus éloquente de l’injus­
tice érigée en système de
gouvernance. Et pourtant,
ça n’est pas quelque chose
de vraiment nouveau :
l’esclavage, la colonisa­
tion, l’apartheid, l’holo­
causte juif et j’en passe :
une constante la même
source(les nations capital­
istes de l’Ouest) et les
mêmes
«bêtises». Comment
en
effet comprendre que ceux
dont l’apogée de la cohab­
itation avec les juifs a
abouti à l’invraisemblable
de l’histoire : la shoah,
mise à mort d’hommes pro­
grammée et exécutée à
l’échelle industrielle, com­
ment en effet comprendre

que ces personnes puissent
donner orgueilleusement
des leçons de vivre ensem­
ble au peuple de Palestine
! Et pourtant, les pales­
tiniens ne demandent qu’à
vivre heureux sur leur
terre, désir tellement
naturel de tous les peuples
! Qu’est ce qui explique,
que ceux qui par des déci­
sions
coloniales
par
essence iniques, ont com­
promis l’avenir de millions
d’hommes, se donnent le
loisir de mettre entre par­
enthèse la vie des pales­
tiniens sur leur terre pour
ne exciper comme seul élé­
ment qui méritent d’être
examiné les conditions de
la sécurité de l’Etat
d’Israël. Ils ont décidé
manifestement de brûler
les autres terres, les autres
peuples, pour permettre à
Israël de réaliser enfin son
rêve du «grand Israël».
Leurs origines ne leur des­
tineraient rien de petit
surtout
qu’ils
partageraient avec les
puissants de l’heure des
valeurs communes à l’op­
posé des palestiniens, pour
dire vrai des musulmans.
Ô Palestine, chaque goulot
de sang qui gicle des veines
de tes enfants nourrit la
terre de Palestine pour
que, n’en déplaise aux
négateurs, la Palestine
demeure une terre de jus­
tice et de liberté !
Les palestiniens souffrent

parce que les victimes de
l’holocauste, qui l’aurait
cru, en ont décidé ainsi.
Les opprimés d’hier sont
donc les oppresseurs d’au­
jourd’hui. L’histoire a ceci
d’extraordinaire
qu’il
ramène
chaque
être,
chaque peuple à sa dimen­
sion véritable. Ni plus que
des humains, ni moins que
des humains, seulement
des humains. Dieu se
charge de faire descendre
ceux qui ont atteint leur
apogée. À vouloir faire le
vide autour de Lui avec la
bénédiction de Washington
et de Londres, Israël s’em­
bourbe presque incon­
sciemment dans son propre
déclin. A vouloir ériger le
fait accompli en situation
juridique acquise de façon
svstématique on affaiblit le
Droit sur lequel l’on veut
fonder son droit à exister.
Peut on en effet, nier ce
que nous observons atten­
tivement depuis près de
quarante années, le refus
par les israéliens, quoiqu’il
advienne de mettre en
œuvre
les
résolutions
onusiennes. Ceci à tel
point que l’on peut s’inter­
roger légitimement sur la
raison
d’être
de
ce
«manchin». Le 53^me Etat
des Etats-Unis d’Amérique
est en passe de devenir le
centre de décision du
monde si ça ne l’est déjà.
Fort curieusement, person­
ne ne souligne ce change­

K3u

ment au niveau de l’empire
américain.
Ce qui reste
surprenant c’est que l’on
croit toujours que les déci­
sions
se prennent à la
Maison Blanche. Non, à
l’examen les décisions de
Tel-Aviv
s’imposent à
Washington.
La «vampirisation» des
puissances de l’heure a
pour conséquence une
anémie systématique dans
les autres points du globe :
Congo,
Libéria,
Tchétchénie, Irak symbol­
isent la volonté des puis­
sants de drainer vers leur
peuple les richesses du
monde. Ceci expliquant
cela, Israël demeure le
gendarme
américain
chargé de lui permettre la
maîtrise des ressources
énergétiques d’une région
aussi stratégique que le
Moyen Orient. D’où viendra
alors l’espoir ? Nul ne le
sait. Néanmoins l’histoire
nous enseigne que les invo­
cations des opprimés sont
exécutoires, quelque soit
le temps et l’on ne peut
permanemment gouverner
dans l’injustice. A chacun
de nous ici et là-bas de
prendre ses responsabilités
devant Dieu et devant les
Hommes.

M. NOMBO

Le Cerfiste N° 000 août & septembre 2006

?

utilisation du

(avec
J sang
succès)
à
des
fins
thérapeu­
tiques est relativement
récente, avec la décou­
verte des groupes san­
guins par Landsteiner et
Wiener en 1900. Cette
découverte permit de
comprendre
pourquoi
injecter du sang d’autrui à
un malade était souvent
fatal à ce dernier, et mar­
que ainsi le début de la
transfusion
sanguine
moderne,
c’est-à-dire
l’application de mesures
de sécurité transfusion­
nelle.
Transfuser signifie com­
munément, injecter du
sang ou ses dérivés labi­
les (plasma ou cellules
sanguines) à un malade.
La transfusion sanguine
est ainsi un vaste domai­
ne médical ayant pour but
d’apporter à un malade
donné, le meilleur produit
sanguin qui lui convien­
ne. Elle fait appel, outre
les disciplines médicales
permettant la prescription
de produits sanguins, à
un ensemble de discipli­
nes telles que la sociolo­
gie, la psychologie, la biologie(microbiologie, para­
sitologie, hématologie,
immunologie), ainsi qu’à
des technologies indus­

trielles.

Mais que fait-on avec le
sang et quels sont les
risques que comporte l’u­
sage du sang et ses déri­
vés ?

Que prépare-ton avec le
sang ?
Le sang est composé de
cellules : globules rou­
ges, globules blancs et
plaquettes
sanguines
(polynucléaires, lympho­
cytes, monocytes), bai­
gnant dans un liquide
appelé plasma.
La préparation du sang
consiste à séparer ses
différents composants,
soit au moment du prélè­
vement (à l’aide de
machines d’aphérèse),
soit après sur sang total.
Il est ainsi possible de
préparer des Concentrés
de Globules Rouges
(CGR), des Concentrés
de Plaquettes (CP), des
concentrés de globules
blancs ou du Plasma
Frais Congelé (PFC). Le
PFC peut être utilisé
comme tel ou être envoyé
dans des usines de frac­
tionnement pour la pro­
duction de dérivés sta­
bles ou Médicaments
Dérivés du Sang (MDS) :
albumine, immunoglobuli­

Le Cerfiste N° 000 août & septembre 2006

nes, facteurs de coagula­
tion, colles biologiques.

Au Burkina Faso nous
sommes capables de
préparer les produits labi­
les mais pas encore les
MDS.

Quelles sont les
situations où un
malade a besoin
de produits
sanguins ?
Le sang circule à travers
tout notre organisme et a
plusieurs fonctions dont

les principales sont :

-La nutrition : le sang
transporte les nutriments
vers les tissus.
-La respiration : le sang
apporte l’oxygène aux tis­
sus et débarrasse ceux-ci
du gaz carbonique pro­
duit.
-L’élimination
des
déchets : produits du
métabolisme, substances
étrangères.
-La fonction immunitaire
: les leucocytes et anti­
corps
circulant
sont
essentiels au système
immunitaire de l’organ-

09 BP 911 Ouagadougou 09 Burkina Faso
Te! : 76 61 57 67/50 36 08 03 Email : cerfiben@fasonet.bf
Siège social sis 1200 logements derrière le centre CIJEF

Directeur de Publication
Président du CERFI

Rédacteur en Chef
Hamidou YAMEOGO
Secrétariat de Rédaction
Alizèta OUEDRAOGO
PAO & Impression
SEDIMA:50 36 80 80

Tirage : 1000 Exemplaires

SANTE
isme.
-L’homéostasie, c’est-àdire le maintien d’un envi­
ronnement nécessaire à
la survie des cellules.
-La communication inter
cellulaire : rôle des hor­
mones et autres média­
teurs chimiques.
Pour qu’il puisse assurer
efficacement ces fonc­
tions, il doit être maintenu
qualitativement et quanti­
tativement dans les vais­
seaux sanguins. Le traite­
ment par transfusion est
essentiellement
une
thérapeutique substitu­
tive, c’est-à-dire qu’elle
consiste à apporter au
malade
ce
qui
lui
manque.
Les situations entraînant
un déficit en un ou
plusieurs composants de
sang sont nombreuses.
Les plus fréquentes au
Burkina sont :
-les anémies par carence
nutritionnelle surtout chez
les enfants et les femmes
enceintes,
-les anémies infectieuses
(principalement le palud­
isme),
-les hémorragies à l’ac­
couchement, les hémor­
ragies
traumatiques
(surtout à la suite d’acci­
dents de la circulation),
-les saignements chirur­
gicaux,
-la drépanocytose,
-les morsures de ser­
pents.
Sur le plan clinique, les
indications de la transfu-

sion peuvent être décrites
comme suit :
-Pour les CGR : anémies
mal tolérées, hémorra­
gies massives.
-Pour les CP : traitement
préventif ou curatif des
saignements associés à
un déficit en plaquettes.
-Pour le PFC : hémorra­
gies massives, déficit en
facteurs de coagulation.

Les concentrés de glob­
ules blancs ont très peu
d’indications. Il en est de
même de nos jours pour
le sang total si l’on dis­
pose de ses différents
composants. En effet,
une transfusion sanguine
efficiente vise à apporter
à l’organisme seulement
ce dont il a besoin car
tout élément non néces­
saire supplémentaire est
non seulement inutile
mais peut être nocif.

à l’endroit piqué. Les
deux premiers risques
sont quasi nuis avec le
respect d’un certain nom­
bre de conditions pour
accepter le prélèvement
d’un candidat au don de
sang et l’usage d’un
matériel stérile à usage
unique. Les deux autres
effets sont généralement
bénins mais entraînent
cependant l’arrêt immédi­
at du prélèvement.

2 Risques chez
le receveur :

CMV, Parvovirus
• B19, etc.). La politique
de dépistage des virus
transmissibles est arrêtée
entre autres en fonction
de la gravité de la mal­
adie induite, de l’épidémi­
ologie, de la possibilité
pour le receveur de se
défendre contre le virus.
Risques de surcharge :
surcharge
volémique,
surcharge en fer (chez
les malades régulière­
ment transfusés).

ce sont les plus préoccu­
pants car plus graves et
plus difficiles à prévenir.
Ils peuvent être caté­
gorisés en :

Pour
conclure,
la
thérapeutique transfu­
sionnelle est particulière
du fait qu’elle utilise des
produits biologiques et de
surcroît des produits d’o­
• Risques
immunologiques : acci­
rigine humaine. Par con­
dents
hémolytiques
séquent, elle comporte
immédiats ou différés ;
des risques importants
inefficacité transfusion­
liés à sa nature et à son
Quels sont les nelle ; maladie du gref­ origine biologiques. Son
fon contre l’hôte (GvH) ;
risques liés
utilisation doit répondre à
œdème lésionnel du
des indications précises
aux produits
poumon post transfusion­
et s’inscrire dans une
nel (TRALI pour les
sanguins ?
politique
de gestion
anglophones) ; allergies
rationnelle des produits,
; réaction frisson-hyperNous pouvons distinguer
thermie ; purpura throm­
vu leurs risques et leur
deux (02) types de
bopénique post transfu­
rareté.
risques fondamentale­
sionnel ; immunisation
Etant donné qu’aucun
ment différents :
contre les antigènes de
médicament ne peut la
groupes sanguins ; etc.
remplacer, elle reste mal­
1 Risques chez le
heureusement très sou­
donneur :
• Risques infectieux :
vent le seul recours pour
anémie
potentielle ;
contaminations bactéri­
les malades qui en ont
ennes,
parasitaires
transmission potentielle
besoin.
(paludisme
principale­
d’une infection ; malaise
ment) et virales (VIH 1 et
; hématome (accumula­
Dr Y. DOMO, CNTS
2, hépatites B et C, HTLV,
tion de sang sous la peau

Le Cerfiste N° 000 août & septembre 2006

Colloque International des Musulmans de l’Espace Francophone

CIIV1ER
I - HISTORIQUE

Depuis 1991, un Séminaire
International de Formation
des
Responsables
d’Associations Musulmanes
(SIFRAM) se tenait en Côte
d’ivoire.
Au fil des années, les
organisateurs, les con­
férenciers et les participants
aux différentes éditions du
SIFRAM ont pu se rendre
compte d’un fait : pour des
raisons historiques, plus de
deux cent (200) millions de
musulmans
africains,
européens, américains et
asiatiques partagent aujour­
d’hui le français.
Qu’ils soient en majorité ou
en minorité dans leur milieu,
les musulmans de l’espace
francophone sont confron­
tés à de nombreux défis
communs tels que la ques­
tion de la laïcité, de l’éduca­
tion, de la formation, de
l’élaboration du discours
islamique
en
langue
française, etc.
Malheureusement,
les
occasions de rencontres,
d’échanges et de débats
sont rares. Fort de ce con­
stat, un groupe de partici­
pants s’est réuni en marge
du SIFRAM qui s’est tenu à
Abidjan (début septembre
1999) et a pris l’initiative
d’organiser un Colloque
International
des
Musulmans de l’Espace
Francophone (CIMEF).
Il s’agit alors d’un espace
plus large que le SIFRAM et
destiné à rassembler des

musulmans et musulmanes
(imams, responsables asso­
ciatifs, intellectuels, etc.)
pour échanger sur des thé­
matiques communes.

I» ■ OBJECTIFS

La diversité des contextes
de vie des musulmans de
l’espace francophone met
en évidence la diversité de
leur culture et des enjeux
auxquels ils doivent faire
face.
Cependant, le tronc his­
torique et culturel ainsi que
la communauté de langue
(française) et de foi (l’islam)
font ressortir des conver­
gences que les objectifs du
CIMEF pourraient renforcer.
Ainsi, le CIMEF a pour
objectifs :
-Faire le point sur les
problématiques de première
importance pour l’avenir des
musulmans et de leur
société ;
-Créer et favoriser la
rencontre entre les dif­
férents acteurs musulmans
de l’espace francophone ;
-Faire partager les
expériences et amener les
participants à produire une
réflexion commune tout en
tenant compte de leurs spé­
cificités
nationales,
régionales ou continentales.
lîl - ORGANES

Les
organes
du
CIMEF sont au nombre de
quatre (04) :
Le
Comité

Le Cerfiste N° 000 août & septembre 2006

d’Honneur et d’Orientation ;
-Le comité Exécutif
Permanent ;
-Le
Bureau
Permanent du CIMEF à
Paris ;
-Le Comité National
d’Organisation du CIMEF.

Le Comité d’Honneur et
d’Orientation
Il est chargé :
-de l’orientation et de la
réflexion en amont des ren­
contres ;
-du choix du thème, des
propositions d’intervenants,
etc. ;
-de la consultation pour le
choix du pays d’accueil ;
-de la résolution des prob­
lèmes liés à l’organisation
générale ;
-de la réponse aux ques­
tions générales.

Le
Comité
Exécutif
Permanent
Il est créé un Comité
Exécutif Permanent basé en
Afrique et constitué de sept
(07) personnes. Il a pour
missions :
-de recevoir les can­
didatures et proposer un
choix au Comité d’Honneur
et d’Orientation et au
Bureau
Permanent
du
CIMEF à Paris ;
-de maintenir les
contacts avec les relais en
Afrique et d’assurer le suivi
de la communication entre
le Bureau Permanent du
CIMEF, les organisateurs et
les participants au CIMEF ;

-d’organiser des vis­
ites et des réunions en
Afrique et ailleurs dans les
pays francophones ;
-d’élaborer les pro­
grammes en consultation
avec le Comité d’Honneur et
d’Orientation et le Bureau
Permanent du CIMEF à
Paris ;
-de chercher à nouer
des contacts avec d’autres
pays francophones en col­
laboration avec le Bureau
Permanent du CIMEF à
Paris.

Le Bureau Permanent du
CIMEF à Paris
Le
Bureau
Permanent du CIMEF basé
à Paris, demeure le siège
du CIMEF. Il est chargé :
-d’être en contact
permanent avec le Comité
Exécutif Permanent basé en
Afrique ;
-d’élaborer le projet
de programme en consulta­
tion
avec
le
Comité
d’Honneur et d’orientation et
le
Comité
Exécutif
Permanent ;
-de transmettre les
invitations officielles ;
-d’organiser les délé­
gations
venant
hors
d’Afrique ;
-de publier les actes
du colloque.
Le
Comité
national
d’Organisation du CIMEF
Le CNO du CIMEF
est chargé :
-d’organiser
matériellement le colloque ;

-d’envoyer les invita­
tions aux relais dans les dif­
férents pays ;
-de mettre sur pied un
comité scientifique ad hoc ;
-de préparer le document de
base des actes du CIMEF.

-Les actes du Colloque
d’une session seront pub­
liés dans le courant de l’an­
née suivant ledit Colloque ;
-La
participation
au
Colloque est subordonnée à
l’adhésion à la charte du
CIMEF.

IV - THEMES DES EDI­
TIONS ANTERIEURES ET
DECISIONS GENERALES

Date

Pays

Thème Central

04 au 06 août
2000

Côté d’ivoire

Les Musulmans fran­
cophones : terminolo­
gie & discours.

02 au 06 août
2002

Bénin

La scène internationale
: le discours islamique
et
les expériences
d’une éducation adap­
tée.

30 juillet au
02 août 2004

Niger

Les musulmans : entre
textes et contextes

04 au 06 août
2006

Burkina Faso

De l’islamophobie au
choc des civilisations :
défis et enjeux.

Après les débats des partic­
ipants à la première session
du CIMEF, il a été décidé
de ce qui suit :
-Le CIMEF devient une
institution dont les organes
seront mis en place dans
les meilleurs délais ;
-Le Colloque sera organisé
durant l’été et chaque fois
dans un pays différent (le
choix du pays répondant à
des conditions d’organisa­
tion et d’accueil fixées par la
charte
du CIMEF. Le
choix du pays est du ressort
du comité de pilotage après
étude des demandes qui lui
sont adressées);

V - EDITION
CIMEF

2006 DU

V - 1 - GENESE DE
L’EVENEMENT
Lorsque le Burkina Faso a
été sollicité par le Comité
Exécutif Permanent du
CIMEF pour recevoir la
4^me édition, le Cercle
d’Ètudes, de Recherche et
de Formation Islamique
(CERFI) et l’Association des
Elèves
et
Etudiants
Musulmans au Burkina
(AEEMB) - habituels partici­
pants au CIMEF ont
d’abord mis en place un
Comité
Provisoire

d’Organisation pour baliser
le terrain, avant de saisir la
Fédération des Associations
Islamiques du Burkina afin
qu’elle se charge de l’activ­
ité.
C’est
le
Comité
National
d'Organisation
mise en place par la
Fédération
(laquelle
regroupe une centaine d’as­
sociations et d’ONG musul­
manes) qui a conduit les
opérations nécessaires à la
tenue effective du présent
CIMEF.

V - 2 - PROBLEMATIQUE
Islam et langue française
sont deux références que
partagent les musulmans
francophones. Cela a pour
Conséquence de se référer
aux mêmes sources de
débats, mais ne détermine
pas les mêmes expériences
locales.
Il est plus qu’urgent de
réfléchir aux enjeux com­
muns sans oublier les prior­
ités spécifiques.
Le contexte international
exige une écoute fine et des
analyses pointues, afin de
ne ni sombrer dans la réac­
tivité, ni s’enfermer dans
une existence intellectuelle
et culturelle.
V-3-THEMATIQUE
Depuis les événements
malheureux du 11 septem­
bre 2001 aux Etats - Unis,
les attitudes islamophobes
n’ont cessé de se répandre
partout dans le monde et
particulièrement
en
Occident. Les attentats de
Madrid et de Londres sont
venus eux - aussi, aggraver
de manière aigue cette
atmosphère délétère.
Dès lors, l’islam est présen­

té comme une idéologie
politique,
intégriste et
intolérante qui cherche à
dicter sa foi et sa loi sur un
monde tourné vers plus de
modernité, de liberté et de
laïcité.
Devant cette dichotomie
philosophique, beaucoup
n’hésitent plus à donner rai­
son à Samuel Huntington
qui prophétisait il y a
quelques années un choc
inévitable des civilisations.
L’affaire des caricatures est
venue par ailleurs radicaliser les positions : d’une part,
des musulmans vexés face
à la profanation et à l’insulte
de leur prophète et d’autre
part, une volonté d’imposer
une liberté d’expression
niant et méprisant la sensi­
bilité religieuse des uns et
des autres.
Au-delà de ce problème
conjoncturel, faut-il croire
que dans l’avenir se dessine
un choc structurel des civil­
isations ?
Dans tous les continents,
les mêmes questions se
posent avec plus ou moins
de spécificité. Les crises
tendent à s’internationaliser
et les musulmans ont intérêt
à pouvoir réfléchir ensemble
sur ces questions qui déter­
minent le fond de leur pen­
sée et la forme de la nature
de leurs actions.
C’est au bénéfice de tout ce
qui précède que la qua­
trième session du Colloque
International
des
Musulmans de l’Espace
Francophone (CIMEF) se
veut de réfléchir sur le
thème : DE L’ISLAMOPHOBIE AU CHOC DES
CIVILISATIONS : DEFIS
ET ENJEUX.

Secrétariat du Cimef 2006

Le Cerfiste N° 000 août & septembre 2006

• s?

ISLAM

" - CE QUE LE CO
tymologiquement
parlant, le Coran,
forme francisée
du mot arabe (al
qur’ân)
signifie
"lecture idéale’’ bien
puisse avoir une autre
acceptioninguistique.
Le Coran, techniquement
parlant
et
au
sens
religieux, est le livre sacré
des musulmans et le pre­
mier livre à avoir été écrit
en langue arabe, qu’il a
contribué à
fixer.
Il
regroupe
les
paroles
divines qui, ont été trans­
mises
au
prophète
Mouhammad (SAW^) par
l’intermédiaire
de
l’archange Gabriel (Djibril
Aleyhi salam) sur une péri­
ode de vingt-trois ans. Il
est parfois également
appelé kitâb (livre), dhikr
(rappel) Fourqân
(dis­
cernement),
Tanzîl
(descente) etc. Pour les
musulmans, Le Coran est
d’origine divine dans son
intégralité et exclut toute
influence
humaine.
Il
exprime la Parole de Dieu
en langue arabe pure. Il
contient les preuves évi­
dentes qui doivent permet­
tre à tous les humains d’y
discerner la «Bonne direc­
tion». Le Coran est donc un
des livres révélés [tout
comme la Thorah ou pentateuques de Moise(AS^),

E

l’évangile de Jésus(AS),
etc. ] au genre humain. Du
reste, il inclut la synthèse
des messages antérieurs et
est considéré comme l’ul­
qu
’il révélation de Dieu
time
(Allah en arabe) aux
humains ; l’unique Dieu et
maître de l’univers.

Historique
Pour ce qui est de l’his­
torique du Coran, retenons
que :
La révélation commence
en 610 (de l’ère chréti­
enne) dans la Grotte «
Hirra» où le Prophète avait
pour coutume de se retirer
dans un but de méditation.
L’ange
Djibril était
apparu et lui avait com­
muniqué les premiers ver­
sets du Coran : «Lis au
nom de ton Seigneur ...>A
Les révélations vont alors
se succéder, par frag­
ments, au fil des années
et des événements, en une
diversité d’endroits pour
prendre fin en 632 , date
où le prophète rejoignit
son seigneur après une
mission bien accomplie.
Ajoutons
que
chaque
année, Djibril (AS) procé­
dait, avec bien entendu le
prophète, à une révision
générale de ce qui était
déjà descendu comme
révélation .il y eut excep­
tionnellement deux révi­

sions la dernière année.
Un double moyen de con­
servation du texte sacré
fut utilisé : La mémorisa­
tion systématique et la
trace écrite .Le papier tel
que nous le connaissons
n’existait pas encore et il
fallait utiliser des objets
comme l’écorce du palmi­
er,
l’omoplate
de
chameau, la pierre tendre
etc. Il est vrai que le
prophète était illettré mais
.on comptait autour de lui
quelques dizaines de gens
sachant lire et écrire,
lesquelles
personnes
appelées scribes ou secré­
taires se chargeront de
fixer le texte sur les objets
mentionnés.
Apres la mort du prophète,
des circonstances vont
poser et voir se résoudre le
problème de la recension
du texte intégral du Coran.
Cela va arriver par deux
fois. Une première fois,
lorsqu’à la bataille de
Yamamah (où il s’agissait
de combattre l’imposteur
Moussaylima
et
ses
adeptes),un grand nombre(au moins 70) de per­
sonnes ayant mémorisé
entièrement le texte sacré
connut
le
martyr.
’Oumar,futur 2 eme calife
(RA4), suggéra alors au cal­
ife Abu Bakr(RA) de
procéder a la compilation

du Coran. C’est ainsi
qu’une commission fut
mise sur pied, dirigée par
Zaid Ibn Thabit (jeune,
hafîdh5 et secrétaire le
plus assidu), produisant la
version officielle du Coran.
La seconde fois coïncida
avec
le
Califat
de
’Uthmane (RA) et précisé­
ment lors de cette cam­
pagne en Arménie où de
profondes divergences sur­
girent entre les musulmans
de diverses origines sur la
manière de lire le Coran.
N’oublions pas que les
frontières
de
l’Etat
islamique s’étaient fort
éloignées et donc beau­
coup de non-arabes s’é­
taient convertis à la foi
musulmane, la vraie foi
monothéiste,
la
foi
D’Abraham.
Le
calife
’Uthmane requit une deux­
ième compilation où seront
fixé un minimum de règles
de lecture faisant l’una­
nimité, du moins chez les
quelques mémorisateurs et
lecteurs de référence. Là
encore, Zaid fut chargé
d’entreprendre
cette
lourde tâche avec d’autres
compagnons. Le résultat
fut le prototype
Remarque : Aussi bien
dans la compilation de Abu
Bakr que dans la recension
’Uthmanienne, le texte
Coranique ne comprenait

signifiant Coran Chapitre numéro 96 versets 1 à 5.

9 SAW=SoIalIahou Aleyhi Wasallam : formule suivant l’évocation du nom du

saintes :

prophète de l’Islam et signifiant: Paix et salut sur lui. æ AS= Aleyhi Salâm :
formule signifiant “sur lui le salut” requise à l’évocation de certaines figures

RA=Radiallahou Anh : Que Dieu soit satisfait de lui.

Le Cerfiste N° 000 août & septembre 2006

96:1-5

On appelle ainsi toute

ISLAM
ni points (ces fameux
signes diacritiques6) ni
voyelles. Ces éléments et
bien d’autres apparaîtront
plus tard. On voit là le rôle
qu’a véritablement joué la
mémorisation du Coran
dans la transmission du
message coranique.
Forme
Intéressons nous de plus
près à la forme du Coran.
Le Coran est divisé en cent
quatorze chapitres (en
arabe sourates), classés
plus ou moins par ordre
décroissant de longueur à
l’exception de la première
sourate appelée Al Fatiha
(« a liminaire ou «le pro­
logue »). Ces sourates sont
elles mêmes composées de
versets
nommés
âyât
(pluriel de l’arabe âyah, «
preuve », « signe ») Pas
moins de six milliers de
versets constituant des
miracles multidimension­
nels7 (miracle linguistique,
scientifique,
historique
etc.). L’ordre des sourates
n’est
donc
pas
chronologique ;
les
sourates et les versets sont
de longueur variable :la
sourate la
plus longue
compte 286 versets ; la
plus courte en compte 3
;le verset le plus long est
2 :282 (se trouvant dans la
sourate la plus longue)
prenant une page entière
;le verset le plus court
étant 55 :64 constitue
seulement de cinq syl­
labes. nous avons déjà évo­

qué le premier verset
révélé 96 :1 ; le dernier
verset révélé fait l’objet
de divergences. Pour cer- '
tains ce serait 2 :281 ;
pour d’autres c’est 5 :3 ...
L’ensemble du texte est
subdivisé selon un certain
nombre de critères. Nous
retenons principalement la
division justifiée par des
besoins liturgiques : divi­
sion en 30 parties (pour la
lecture intégrale en un
mois) chacune appelée «
djouz ».Chaque
partie
(djouz) se scinde en deux
sections (hizb) ; chaque
hizb comprend quatre sous
sections
(sous
section=roub’ signifiant un
quart).Il y a ainsi 60 sec­
tions et 240 roub’. On
notera aussi la division du
texte sacré en 7 étapes
(manzil) pour les lecteurs
déterminés à boucler la
lecture en une semaine.
Enfin mentionnons le clas­
sique distinguo entre les
sourates et versets dits
mecquois
(ou
préhégiriens) et ceux qualifiés
de médinois (ou posthégiriens) ; les premiers
révélés dans les treize (13)
premières années de l’a­
postolat et les secondes
dans les dix (10) dernières
années. L’importance de
cette distinction tient
surtout à la fois au style et
à la thématique spéci-'
fiques à chacune des deux
périodes.

Fond
A présent le plus important

personne ayant mémorisé entièrement le Coran. 4 On appelle ainsi en linguis­
tique des signes permettant de différencier des lettres à la graphie semblable.
Ex en français â et à .

Considérez par exemple que le Coran est le seul livre

: le fond ou le contenu du.
Coran.
Là l’espace va certaine­
ment s’avérer insuffisant
mais puisqu’il faut rappel­
er des choses ; écoutons
l’Imam Ahmad Ibn Hanbal
: « lorsque je veux parler
à
mon
seigneur,
j’y
parviens
tout comme
lorsque je veux qu’il me
parle » On dit : « com­
ment cela ? » il répondit :
« lorsque je veux que mon
seigneur me parle, je lis le
Coran, et lorsque je veux
lui parler, je m’engage
dans la prière car ce n’est
autre qu’un entretien
intime avec Allah » .
Fasse Dieu que nous soyons
ainsi. Amin.
Oui ! le Coran est le mes­
sage divin par excellence
et en tant que tel donc
doit être lu ,compris et
appliqué dans dans notre
vie. Et cette compréhen­
sion fait l’objet du «Tafsir»
i.e
l’interprétation,
l’exégèse du Coran. Le
Tafsir
apparaît
ainsi
comme la principale disci­
pline liée à l’étude du
Coran. Seulement voilà, on
devine la complexité et la
profondeur d’une telle
étude ne serait ce que par
la transcendance de la
source du message. C’est
alors que viennent à notre
secours d’autres disci­
plines annexes concourrant
justement au Tafsir. On est
convenu d’appeler ces dis­
ciplines « les sciences du
Coran » .L’importance de
ces dernières est telle que

tout musulman doit en
connaître un minimum
pour ne pas blasphémer ou
en tout cas « faire dire à
Dieu ce qu’il n’a pas dit »
ou même donner une mau­
vaise image de l’Islam (Et
la réalité aujourd’hui nous
la connaissons ).Un échan­
tillon de ces sciences :
la science du contexte de
la révélation (Tlm asbab
nouzoul)
la science de l’abrogé et
de l’abrogeant (film nâsikh
wal mansoukh)
la science du miracle
coranique
(rilm
i’djaz
qur’ân)
la science du général et du
spécifique (Tlm râm wal
khâs)
la science des différentes
modes de lecture (T‘lm qirâ
ât)
Terminons en rappelant
que
d’une
manière
générale, les thèmes du
coran se retrouvent dans
les récits historiques, Tes
prescriptions
juridiques8, les
rapports
sociaux, l’eschatologie, le
credo de base, l’éthique,
les
phénomènes
de
l’Univers et particulière­
ment de la planète terre
etc.
Puisse Dieu le tout puissant
nous gratifier d’une bonne
compréhension de son
message suivie de son
application ! Amin.
Y. Tiemtoré

de cette envergure à pouvoir être entièrement mémorisé par des millions de

personnes environ 3% du Coran. Est ce donc raisonnable de fuir la Sharia
comme la peste

Le Cerfiste N° 000 août & septembre 2006

«LE RAPPEL PROFITE... »
I- CORAN
- «Et quand Mes servi­
teurs t'interrogent sur
Moi, alors Je suis tout
proche : Je réponds à
l'appel de celui qui Me
prie quand il me Prie.
Qu'ils répondent à
Mon appel, et qu'ils
croient n Moi, afin
qu’ils soient
bien
guidés.»

Sourate
2
(AlBaqarah-La vache),
Verset 186

- «Très certainement,
Nous vous éprouverons
par un peu de peur, de
faim et de diminution
de biens, de personnes
et de fruits. Et fais la
bonne annonce aux
croyants»
Sourate
2
(AlBaqarah-La vache),
Verset 155

II- HADITH
(Rapporté par Abou
Dawud)

Selon Mou’adh (Dieu
' l’agrée !), le Messager
de Dieu (SAW) le saisit

une fois par la main et
lui dit : «Ô Mou'adh !
Par Dieu, je t'aime.»
puis, il ajouta : «Je te
recommande,
ô
Mou’adh, de ne jamais
omettre de dire à la fin
de chaque prière :
«Seigneur Dieu ! Aidemoi à T'évoquer, à Te
remercier
et
à
T'adorer comme il se
doit». (Source : Riyad
as-Salihin, n°1420)

lll-PENSEE
Ali
Al
TANTAWl,
Connaître l’Islam, p.
30-31
«Qu’est-ce que la mort
? Quelle est sa vraie
nature ?...La vie de
l’homme est faite de
plusieurs étapes (l’état
fœtal, la vie d’ici bas,
le monde intermédi­
aire ( barzakh ), l’é­
tape éternelle). Le
rapport d’une étape à
celle qui la précède est
comparable au rapport
de cette étape à celle
qui la suit. La grandeur
de cette vie comparée
à l’étroitesse du ven­
tre de la mère est
comparable à l’éten­

Le Cerfiste N° 000 août & septembre 2006

due du «monde inter­
médiaire» par rapport
à cette vie. Il en est de
même de l’étendue du
jour dernier comparée
au «monde intermédi­
aire».
Le fœtus pense que sa
vie se limite au ventre
de sa mère. S’il raison­
nait, pensait et pou­
vait répondre aux
questions, il dirait que
sa sortie de ce ventre
est vouée à une mort
certaine. Si dans le
ventre se trouvaient
deux jumeaux, que
l’un d’eux naissait
avant l’autre, celui qui
l’aurait vu descendre
et le quitter, penserait
qu’il est mort et qu’il
est enterré dans les
profondeurs.
Si le
fœtus voyait son pla­
centa, qui lui recou­
vrait le corps, jeté à la
poubelle, il penserait
qu’il s’agit de son frère
et le pleurerait comme
la mère qui voit le
corps de son fils
qu’elle protégeait de
la poussière, enfoui
dans la terre. Elle ne
sait pas que ce corps
est comparable à ce
placenta ; c’est une
chemise devenue sale

puis enlevée, un vête­
ment usé,
devenu
inutile.
C’est ça la mort, une «
nouvelle naissance »,
une sortie vers une
étape plus longue et
plus accueillante que
celle de cette vie.
Cette vie n’est autre
qu’un chemin où nous
sommes semblables à
un
immigré
vers.
l’Amérique. Il choisit
bien sa cabine dans le
bateau, tient à sa tran­
quillité et en prend
soin ; mais, dépensera
- t - il tout son argent
pour renouveler sa
literie et sculpter ses
murs, pour arriver en
Amérique sans le sou ?
Ou plutôt dira -1 - il :
je
resterai
une
semaine dans cette
pièce, je me suffirai de
peu et j’économiserai
mon argent afin de
meubler la maison que
j’habiterai
en
Amérique, c’est elle
ma demeure.»
La rédaction

&

QgfLTURE GENE g&M-E||

IQRA (LIS !)
BIOGRAPHIE DU XXème SIECLE : LE TESTAMENT PHILOSOPHIQUE DE ROGER GARAUDY

l-L’AUTEUR
Beaucoup connaissent R.
GARAUDY à travers sa
phrase désormais célèbre,
assertion par laquelle il
remerciait Dieu de lui
avoir
fait
connaître
l’Islam avant les musul­
mans.
Ecrivain
et
philosophe français, R.
GARAUDY est né le 13 juil­
let 1913 à Marseille en
France. Converti à l’Islam
au début des années 80
après un parcours com­
plexe (protestant, puis
stalinien, puis marxiste,
puis catholique et musul­
man), GARAUDY a cherché
et recherché la vérité
partout, inlassablement,
avant de jeter l’ancre sur
l’islam. Pour l’homme, ce par­
cours, loin d’être du
nomadisme, est en fait un
processus, une ascension.
« ...On a cru parfois pou­
voir écrire une « histoire
des variations » de ma
vie et se gausser de mes «
changements ». C'est un
lieu commun de dire qu'il
s'est produit plus de
changements en ce siècle
qu'en cinq mille ans
d'histoire. Que penser
alors d'un homme qui,
ayant eu la chance de
vivre cette prodigieuse
mutation, fut resté assis à
la même place pour la
regarder passer ? Je ne

demande pardon à per­
sonne de n'avoir pas été
ce
cadavre. »
(P. 11,
Biographie...)
Auteur prolixe, GARAUDY
a à son actif une quantité
d’ouvrages dont les plus
importants sont :
Le
grand tournant du social­
isme
(1969),
Parole
d’homme (1975), Appel
aux
vivants
(1980),
Promesse d'islam (1981),
Intégrismes (1990), Le
terrorisme
occidental
(2004), etc.
Mais, c’est surtout avec la
parution en 1996 de son
ouvrage Les mythes fon­
dateurs de la politique
israélienne (1996) que
GARAUDY connaîtra ses «
gros problèmes ». Dernier
témoin du siècle précé­
dent, beaucoup n’hési­
tent pas à le qualifier de
mauvaise conscience du
monde occidental.

II-L’OEUVRE
Biographie du xxème siè­
cle a été publiée en 1985
aux
Editions
TOUGUI
(France). L’ouvrage de
409 pages qui a été pré­
facé par le père CHENU
porte à ces premières
pages
cette
citation
intéressante de Mansour
ibn Sarjoun (Saint Jean de
Dams en judéo - chrétien)
« La philosophie

est

amour de la sagesse mais
la vraie sagesse est Dieu.
L'amour de Dieu est donc
la vraie philospohie. »

L’ouvrage est traité en six
(06) parties :
I- Le message des livres
sacrés
II- La sécession de l’occi­
dent
III- La philosophie occiden­
tale au xxè siècle
IV- Les mutations du xxè
siècle
V- La
tradition
abra­
hamique, Marx, et la tran­
scendance
VI- Le message de l’Islam

Il serait prétentieux de
vouloir faire l’économie
de ce livre tant elle foi­
sonne d’idées, de théma­
tiques et de probléma­
tiques aussi diverses que
décisives. Au risque de
passer à cotés d’aspects
important, nous nous con­
tentons de souligner ce
qui suit :
Biographie du xxème siè­
cle, comme l’indique son
sous titre (« le testament
philosophique de Roger
Garaudy »), est à la foi un
essai, une autobiographie
et le journal d’un intel­
lectuel témoin oculaire
des mutations du siècle
précédent. S’il peint des
expériences politiques et
culturelles qu’il a person­
nellement vécues, l’au­
teur, philosophe averti,

n’oublie pas de reposer
les questions essentielles
auxquelles la philosophe
depuis ses origines s’était
proposée de répondre :
d’où venons nous ? allonsnous ? Quel est le sens et
quels sont les impératifs
de notre vie ? A ces inter­
rogations,
GARAUDY
avoue que les philosophes
occidentaux, de PLATON à
SARTRE, n’ont pas trouvé
un horizon de réponse qui
satisfasse.
Pour GARAUDY (et c’est là
la thèse centrale de l’ou­
vrage), « toute société
prétendant faire abstrac­
tion des deux dimensions
majeures de l’homme :
transcendance, c’est-àdire reconnaissance de la
dépendance de l’homme à
l’égard de Dieu Créateur,
et
donc
de
valeurs
absolues,
et commu­
nauté, c’est-à-dire senti­
ment, en chaque person­
ne
humaine,
d'être
responsable du destin de
tous les autres, est vouée
à la désintégration. »
(Biographie du xxème siècle, p.12).
Sans doute que vous avez
déjà aperçu la similitude
entre cette assertion
(transcendance & commu­
nauté) et celui de Tariq
RAMADAN, « Etre avec
Dieu, Vivre avec les
hommes).
H. YAMEOGO

Le Cerfiste N’ 000 août & septembre 2006

ACTIVITES A VENIR DU BUREAU
PROVINCIAL DU KADIOGO
04 au 06
Août 2006 :
CIMEF

06 Août 2006 :
Début de la 2eme
session de formation

!I

20 Août 2006 :
Réunion mensuelle
du BPK

IJTIHAD

I

algré le
fait que
l’Islam a
garanti la
liberté
aux individus en
matière de com­
merce et de concur­
rence naturelle, il
refuse de façon caté­
gorique qu’une per­
sonne poussée par
son égoïsme individu­
el et son avidité per[sonnelle tente de

27 Août 2006:
Formation des mem­
bres
du
BPK ;
Thème :
« Le
CERFI, Identité et
Image »
02 au 03
Septembre
2006 :
Week-end de la
famille musulmane +
conférence
bimestriel.

15 Septembre
2006 :
Causerie
débat :
Boulmiougou

17 Septembre
2006 :
Symposium sur le
RAMADAN

1er Octobre 2006
Symposium sur les
voies de la solidarité
en Islam

27 ème Nuit
de Ramadan :
Célébration de la
nuit du Destin

24 Septembre
2006 :
Réunion mensuelle
du BPK

Les transactions commerciales (1)
La spéculation
s’enrichir sur
le
compte des autres.
C’est la raison pour
laquelle le prophète
(SAW)
condamné
avec
énergie
la
spéculation et l’a
dénoncée avec des
expressions sévères :
"Celui qui spécule sur
la nourriture, pen­
dant 40 nuits, Dieu
ne le connais plus"
(Ahmed et El Hakim).
Le prophète (SAW)

Le Cerfiste N° 000 août & septembre 2006

ajouta : "Celui qui
exerce le commerce
de façon honnête est
fortuné, mais celui
spécule est maudit”
(Ibn Maja et El
Hakim).
En effet, il existe
deux façons de faire
des bénéfices grâces
au commerce. Ou
bien
emmagasiner
les
marchandises
pour les vendre à un
prix très élevé en

période de pénurie.
Ou bien, prendre les
marchandises et les
vendre avec des
bénéfices modérés,
puis en acheter et les
revendre avec des
bénéfices modérés
etc. Le deuxième
comportement est
celui recommandé
par l’Islam.

Source : le licite et
l’illicite en L’Islam

JOURNEE DE FORMATION
pour se regrouper, il n’en
a
deuxième
journée de forest pas de même de la
m a t i o n
section
du
Kadiogo
(bimestrielle) a
(Ouagadougou) où l’im­
eu
lieu
le
mensité de la ville donne
dimanche 02 juilletdu
2006fil à retordre au
au siège national du
bureau provincial. C’est
CERFI sis aux 1200 loge­
pour résoudre cette
ments. Placée sous le
question qu’une certaine
thème LE ROLE DE LA
« décentralisation » est
PRIERE ET DU CORAN
en cours au niveau de
DANS LA VIE DU CROY­
Ouagadougou et ce dans
ANT, la formation a été
le but de fédérer toutes
dispensée par Imams
les cinq communes et
• Nouhoun BAGAYOKO et
tous les trente secteurs
Ismaël TIENDREBEOGO au
au tour de l’idéal cer­
profit d’une centaine de
fiste.
frères et sœurs.
La causerie - débat du 15
Au-delà de l’impact péd­
juillet dernier s’inscrit
agogique de l’activité, la
dans cette logique. Une
journée de formation du
vingtaine de frères et
02 juillet aura permis au
sœurs ont échangé au
bureau
provincial
tour de «L’Histoire de la
d’élargir le cercle de ses
pénétration de l’Islam
sympathisants et à ceux
au Burkina», thème que
de mieux fraterniser.
le
frère
OUBDA
Mahamoudou a introduit
brillamment.
CAUSERIE Tous les participants ont
DEBAT DANS LA été unanimes pour
COMMUNE DE
reconnaître qu’ils con­
naissaient
très peu de
BOGODOGO
l’histoire de l’arrivée de
leur religion dans leur
Si compte de leur espace
pays et qu’il fallait par
géographique relative­
conséquent multiplier
ment limité, les sections
(CERFI) provinciales de
ces genres de communi­
l’intérieur n’ont pas
cations.
beaucoup de difficultés

L

CONFERENCE
PUBLIQUE AU
CBC
Le dimanche 30 juillet
2006 dans la salle de con­
férence
du
Conseil
Burkinabè des Chargeurs
(CBC) a eu lieu la
troisième grande con­
férence trimestrielle de
la section provinciale du
Kadiogo.
Environ deux cent (200)
frères et sœurs ont pris
d’assaut les lieux pour
écouter l’Imam Tiégo
TIEMTORE communiquer
sur un thème qui à la
vérité pose la probléma­
tique du devenir de la
umma : LA CIVILISATION
ISLAMIQUE :
Apogée,
Eclipse et renaissance.
Il n’est plus besoin d’in­
sister sur les raisons qui
ont présidé au choix de
ce thème par le bureau
provincial du Kadiogo,
car nul n’ignore que la
communauté des musul­
mans doit s’appuyer sur
les erreurs et les échecs
du passé afin, d’une
part, de raffermir son
présent, et d’autre part,
de se projeter sur
l’avenir.

Soixante minutes d’hor­

loge

durant,

le

con­

férencier a rappelé les
moments

heureux

de

l’age d’or de la civilisa­
tion musulmane ; il a
ensuite et surtout dis­

de

séqué

les

causes

déclin

des

musulmans

avant de jeter les bases
et les conditionnalités de
la renaissance.

Une conférence ne vaut

que par la richesse des
échanges qu’elle suscite

et celle du 30 juillet
dernier a inspiré à l’as­
sistance des réflexions et

des

observations

pro­

fondes. Il reste à faire en
sorte que la flamme de

l’espoir qui a jailli au
sein

des

cœurs

des

un(e)s et des autres ne

s’éteigne pas. Pour ce

faire, il est du devoir de

chacun et de chacune de
se sentir responsable du

destin de la communauté

des musulmans.
H. YAMEOGO

Le Cerfiste N° 000 août & septembre 2006