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Cercle d’Etudes,
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250 F CFA
N° 006

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P.2

ZOE, PAS COMME NOÉ !
p.3

ISLAM

L'islam aux USA
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DOSSIER u

Le portrait physique
du Prophète
Muhammad (SAW)
IBRAHIM : pï
UN INDIVIDU, UNE NATION
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EDITORIAL

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ZOÉ, PAS COMME NOÉ !
'7 'a!
remous que cela a créé
sance. Aux géniteurs
de l'arche de Zoé, le
il reste égale à lui-même
gouvernement français
des enfants, on a promis
et affirme qu'il ira cher­
une vie meilleure à leur jure qu'il les avait pré­
cher les autres quelque
progéniture en France
venu de l'illégalité de
soit ce qu'ils ont fait.
leur opération. Cette
où ils pourront même
Heureusement que cette
prise de position a
bénéficier d'un ensei­
menace n'a pas été mise
gnement
islamique,
donné lieu à une lever
à exécution. Du moins,
comme cela est de cou- , de bouclier d'une partie
pour l'instant. En atten­
tume chez eux. A leurs
de l'opinion française qui
dant, le Tchad fait sem­
a reproché au gouverne­
parents adoptifs, en plus
blant de tenir bon après
ment, qui en plus de ne
de la somme versée, ils
le premier compromis
pas
soutenir
des
pourront par leur geste,
citoyens français, les a
fait à la France. Tout
sauver des enfants des
affres du Darfour et, par
livrés en pâture au .comme les responsa­
Au début du mois de
ailleurs, ils réaliseront Tchad.
bles de l'arche de Zoé
novembre, les autorités
enfin le rêve d'être père
qui ont entamé une
tchadiennes interceptent
Cela a suffit pour que
ou mère.
grève de la fin afin de se
un convoi d'enfants,
Nicolas Sarkozy fasse
faire entendre par les
prêts à embarquer pour
un show médiaticoMalgré tout, cette affaire
autorités judiciaires tcha­
la France, pour soi
aurait pu rester un sim­ diplomatique en prenant
diennes et mettre la
disant les sortir du bour­
son avion et en allant
ple fait divers si elle
pression sur l'Etat fran­
bier du Darfour en les
chercher une partie de
n'avait pas connu une
çais.
faisant adopter par des
ceux qui avaient été
aussi grande implication
familles
françaises.
arrêtés au Tchad ; en
de
l'Etat
français.
Mais à moins de vouloir
L'arche de Zoé est au
deux heures de temps
D'abord elle a donné lieu
défendre à tout prix des
centre de cette action
seulement. Cet acte
à une cacophonie d'une
nationaux français au
humanitaire aux relents
décrié avec vigueur
part entre l'Etat français
nom d'une certaine fierté
de trafic d'enfants. Donc
dans les rues de
et l'association et d'autre
nationale, l'acte des
contrairement à l'arche
N'Djamena nous
a
part, entre les différents
membres de Zoé est
de Noé, celle de Zoé a
replongé dans les pério­
organes de l'exécutif
condamnable et doit être
pris le large, et dans une
français: le gouverne­ des les plus sombres de
jugé ; au Tchad. C'est
salle affaire. Au nom de
la francafrique où le tout
ment et la présidence de
peut être l'attitude que
l'action humanitaire, si
puissant toubab dicte
la République. Tout
les autorités françaises
noble, elle a voulu pure­
allègrement les ordres
compte fait, il apparaît
ont décidé d'adopter.
ment et simplement pro­
clairement que l'opéra­ aux roitelets nègres.
Car qui que l'on soit, il
céder à un commerce
Nicolas Sarkozy, qui
tion était illégale. Telle a
est difficile de défendre
d'enfants au profit de
avait pourtant promis le
été la position de l'Etat
un tel dossier. Vraiment
parents européens en
français avant et pen­ changement dans les
l'arche de Zoé n'est pas
quête de progéniture.
relations de la France
dant la tentative d'enlè­
celle de Noé. Qu'est-ce
avec l'Afrique, fait pire
Il faut avoir le courage
vement des enfants. En
qui les a d’ailleurs pris de
de le dire ; il y avait de
que tous ses prédéces­
effet, tout en avouant
prendre un tel nom ?
l'arnaque dans cette
avoir été informé de ce
seurs, en si peu de
opération de bienfaiLa rédaction
que tramait les membres temps. Malgré tous les

'Arche de Zoé !
Un nom atypi­
que, que celui de
cette association
humanitaire fran­
çaise. Quand l'arche de
Noé devient l'arche de
Zoé, on ne peut que s'at­
tendre au spectaculaire
et au scandale. Ce qui
devait arriver à Zoé,
arriva. Et le déluge se
produisit, au Tchad.

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Le Cerfiste N° 006 Novembre & Décembre 2007

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L'islam aux USA
Transmettez de ma part
ne serait ce qu'un verset ”,
a dit le prophète lors de
son pèlerinage d'adfeu.
Les compagnons et les
musulmans qui suivirent se sont
appropriés ce hadith. Ainsi l'is­
lam s'est répandu aux quatre
coins du monde. La présence
de la communauté musulmane
au USA est fortement liée à
l'histoire du peuplement de ce
pays continent. En effet, les
Etats-Unis sont une terre d'im­
migration par excellence ; les
musulmans comme les autres
communautés sont arrivés par
flux migratoires.

«

Selon
le
professeur
Souleymane Nyang de l'univer­
sité de Haward, auteur du livre
"The islam of america", on dis­
tingue cinq étapes dans la pré­
sence musulmane aux USA
dont les quatre premières sont
controversées. La 1ère étape
est l'époque précolombienne.
Selon le professeur Nyang, les
éléments de cette présence se
trouvent dans les académies
indiennes et arabes.
La 2e étape se situe dans l'épo­
que de l'esclavage. On rapporte
que 10% des esclaves étaient
des musulmans ; pour d'autres,
leur nombre était plus du quart
des effectifs. En effet, on ren­
contre des noms d'esclaves
comme Yéro Mahamoud de
Geortown, immortalisé dans le
musé d'histoire naturelle ;
Souleymane Diallo, un hafiz du
coran dont la biographie est
retracée
dans
l'ouvrage
"L'esclave bien chanceux" ; ou
encore Ibrahim Sory, affranchi
pour avoir sauvé le père de son
maître grâce à ses connaissan­
ces des écritures arabes.

La 3e étape coïncide avec l'éta­
blissement du Canal de Suez
avec qui favorisa le commerce
international
avec
les
Ottomans, les Syrien, les

Libanais. Ce fut la période des
grandes vagues d'immigration.
Les musulmans s'y installent en
provenance de toutes les

diants musulmans réclament
des repas halal dans les restau­
rants universitaires. Les MSA
gèrent les mosquées dans les
campus.

La 5e étape marque incontesta­
blement la présence musul­
mane aux Etats-Unis et débuté
avec la date tragique du 11 sep­
tembre 2001. C'est une période
où les projecteurs se tournent
vers cette communauté minori­
taire dans un Etat fortement pro­
testante.

Le centre culturel islamique
de New York

régions du monde. Ils arrivè­
rent, poussés par plusieurs
motifs et s'organisèrent en de
petites communautés pour la
pratique de leur culte.

La 4e étape est l'acceptation de
l'islam par les Américains,
autochtones. Ce sont notam­
ment les Européens comme
Alexandre W Mohamoud, un
diplomate qui créa une organi­
sation de daawa et qui publia la
1 ère revue "Islamic world". Ilya
aussi les Afro-américains, avec
Timotee
Droo
Mamadou,
assassiné à Chicago. Puis la
célèbre organisation de "The
nation of islam" de Farad Elidja
Mohammad. C'est Malcom X, le
plus connu de l'organisation, qui
va changer le concept de la
société. Il réussi à transformer
les jeunes noirs et à les mettre
sur la voie originale de l'islam.
La création de la Muslim
Student Association (MSA)
dans les universités américai­
nes vient clore se processus.
C'est avec les MSA que les étu­

Le Cerfiste N° 006 Novembre & Décembre 2007

sociales, mosquées, commer­
ces..., tout est conçu pour que
la communauté soit en harmo­
nie avec sa foi musulmane.

En effet c'est plus de 2000
mosquées et centres islami­
ques, des écoles, de la mater­
nelle à la terminale, qui allie
sciences islamiques et sciences
modernes. Le supérieur n'est
pas en reste avec des universi­
tés islamiques offrant des cours
de figh, de tadjwid ... en présentiel comme en ligne.

L'islam américain, c'est surtout
La communauté musulmane,
c'est environ 10% de la popula- • l'action de plusieurs organisa­
tions comme les MSA, la
tion américaine. Ce nombre
Société Islamique d'Amérique
s'est accru après le 11 septem­
du Nord, la plus puissante des
bre par les multiples conver­
organisations
islamiques
sions d'Américains à l'islam.
basées dans l'Etat de l'Indiana.
Dans la communauté hispani­
Ce sont aussi des organisations
que, le taux de musulmans aug­
islamiques de défense de la
mente chaque an de plus de
liberté. Notamment le Council
30%. C'est aussi une commu­
on American Islamic Relation
nauté qui s'organise dans tous
(CAIR), groupe de plaidoyer et
les secteurs de la vie pour faire
de droit civique.
face
à
son
destin.
Infrastructures éducatives (de la
maternelle à l'université), et
Suite page 6...

V

________________
09 BP 911 Ouagadougou 09 Burkina Faso
Tél : 76 61 57 67/ 50 36 08 03Email :cerfiben@fasonet.bf
Siège social sis 1200 logements derrière le centre CIJEF

Directeur de Publication
Président du CERFI
Rédacteur en Chef
Hamidou YAMEOGO

Secrétariat de Rédaction
Alizèta OUEDRAOGO
PAO & Impression
Altesse Burkina : 50 39 93 10
Tirage : 1000 Exemplaires

>

Le portrait physique du Prophète Muhammad (SAW)
'après 'Ali, son gen­
comme les gens étourdis qui
dre, le Prophète
tournent le cou en agitant leur
était de stature
tête sur leurs épaules. S'il
moyenne, de car­
montrait quelque chose, il le
rure solide ; il avait
faisait avec la main tout
la tête forte, le teint coloré,
les et non avec un ou
entière,
joues lisses, la barbe fournie,
deux doigts ; s'il éprouvait un
les cheveux ondulés. Une
étonnement, il glorifiait Dieu,
veine, qui se gonflait sous l'ef­
tournait vers le ciel la paume
fet du mécontentement, s'éle­
de ses mains, hochait la tête,
vait sur son front de la nais­
et se mordait les lèvres.
sance de son nez aquilin,
Lorsqu'il affirmait une chose, il
entre ses sourcils, bien
frappait
avec le pouce de sa
arqués et très rapprochés.
main droite, sa main gauche
grande ouverte, pour appuyer
Les prunelles de ses grands
son affirmation.
yeux, encadrés de longs cils,
étaient d'un noir profond, tra­
Etait-il courroucé, son visage
versé de quelques reflets rou­
s'empourprait ; il passait sa
ges, et son regard était d'une
main sur sa barbe et sur sa
extraordinaire acuité. Sa bou­
figure,
respirait profondément,
che était grande, comme il
et s'écriait : "Je m'en remets à
convient pour l'éloquence.
Dieu, le meilleur des manda­
Ses dents, que l'on comparait,
pour leur blancheur, à des taires".
grêlons étaient légèrement
Il parlait avec peu de mots,
écartées sur le devant. La
mais chaque mot comportait
paume de ses mains aux
des sens nombreux, les uns
doigts allongés, était large et
évidents et les autres cachés.
douce au toucher comme une
Quant au charme de son élo­
étoffe de soie fine.
cution, il était de nature surhu­
maine, il allait droit au cœur,
Enfin, le • Sceau de la
et
nul ne put jamais y résister.
Prophétie (qu'avait découvert
Le
Prophète ne riait jamais
le moine Bahîra), se trouvait
au-delà du sourire, et,
au-dessous de sa nuque,
lorsqu'un excès de gaieté le
entre les épaules ; semblable
gagnait, il se couvrait la bou­
à la trace d'une ventouse, ce
che
avec la main.
signe était de couleur rougeâ­

D

tre et entouré de quelques
poiles.

Le Prophète marchait avec
une lenteur grave et majes­
tueuse ; il avait l'esprit présent
en toutes circonstances ;
lorsqu'il se retournait, c'était
de tout le corps, et non

0

Il était d'un caractère égal,
sans morgue ni raideur.
Aucun de ses compagnons
ne l'appelait sans qu'il répon­
dît immédiatement : "Me
voici." Il s'amusait avec leurs
enfants qu'il pressait contre sa
noble poitrine. Il plaçait sur un

rang les fils de son oncle Al'Abbâs,
promettant
une
récompenses à celui qui arri­
verait à lui le premier, et tous
se précipitaient entre ses bras
et s'asseyaient sur ses

genoux.
Il s'intéressait aux affaires de
tous, des esclaves aussi bien
que des nobles, et il assistait
aux funérailles des plus hum­
bles croyants. Un jour il entra
dans une violente colère
parce qu'on avait négligé de
le prévenir de la mort d'un
pauvre [...], balayeur de la
Mosquée ; il se fit indiquer sa
tombe, et s'y rendit pour prier.
Lorsqu'un solliciteur cherchait
à approcher ses lèvres de son
oreille, pour lui parler en
secret, il se tenait penché vers
lui jusqu'à ce que l'autre eût
terminé. Et jamais, il ne retira
sa main ie premier, lorsqu'un
visiteur l'avait prise ; il atten­
dait que celui-ci retirât la
sienne, de son propre mouve­
ment. Il a dit : "On n'est un bon
Musulman que si l'on souhaite
pour autrui ce que l'on sou­
haite pour soi-même".

Jamais, de sa main bénie, il
ne frappa une femme ni un de
ses esclaves. Anas, qui le ser­
vit pendant dix années, a
déclaré : "Jamais il ne me
blâma ; jamais même il ne me
demanda : as-tu fais ceci ?
Où pourquoi n'a-tu pas fait
cela ?" Abû Zarr l'a entendu
proclamer : "Ce sont vos frè­
res, ces serviteurs que Dieu a
placé sous votre autorité ; qui­
conque est maître de son

frère doit lui donner ce qu'il
mange lui-même et l'habiller
comme il s'habille lui-même".
Un des Arabes qui prirent part
à la bataille de Hunayn a
raconté : "J'avais les pieds
chaussés d'épaisses sanda­
les, et, dans un moment de la
mêlée, je marchais involontai­
rement sur le pied du
Prophète, qui me cingla d'un
coup du fouet qu'il tenait à la
main, en s'écriant ;"Par Dieu !
Tu m'as fait mal ! "Et je passai
la nuit tout entière à me repro­
cher d'avoir fait mal à l'Envoyé
de Dieu. Le lendemain, à la
première heure, il m'envoya
chercher, et j'arrivai devant lui,
tout tremblant d'émoi : " C'est
toi, me dit-il, qui a écrasé mon
pied, hier, sous ta grosse
semelle et que j'ai cinglé d'un
coup de mon fouet ? Et bien !
Voici quatre-vingts brebis ; je
te les donne, emmène-les
avec toi". Et, depuis cet inci­
dent, la patience du Prophète
devança sa colère.
Avec sa nature aimante, il
avait cruellement souffert
d'être privé, si jeune, de ten­
dresse maternelle ; aussi se
préoccupa-t-il constamment
des rapports entre les enfants
et leurs mères. Il les résumait
dans cette phrase : "Le
Paradis d'un fils se gagne aux
pieds de sa mère". Et, lors­
que, pendant les oraisons, il
entendait un enfant pleurer, il
accélérait la prière, pour per-.
mettre à sa mère d'aller le
consoler, car il savait bien
combien souffre une mère, en
entendant les pleurs de son

Le Cerfiste N ° 006 Novembre & Décembre 2007

enfant.
Son intuition merveilleuse de
l'âme des humains et de l'es­
sence des choses, qui fit de
lui le plus grand des psycholo­
gues, ne l'empêchait point de
consulter ses compagnons,
dans les moindres circonstan­
ces ; et 'â'icha a dit : "Je n'ai
jamais vu personne chercher
les avis et les conseils avec
autant de soin que ie
Prophète".
Si des sentiments de dignité
bienveillante interdisaient au
Prophète la raillerie vulgaire
ou blessante, il était néan­
moins d'un caractère enjoué ;
il aimait la plaisanterie, qui
n'est pas blâmée par Dieu
lorsqu'elle contient une par­
celle de vérité. Un jour, pour
s'amuser, il déclara à Safiya,
sa tente paternelle : "Les vieil­
les femmes n'entreront pas
dans le Paradis". La noble
vieille femme, d'un âge déjà
avancé, fondit en larme ; alors
il ajouta : "Mais toutes seront
ressuscitées avec l'aspect de
femmes âgées de trente-trois
ans, comme si elles avaient
été toutes enfantées le même

jour". [...]

Il aimait tellement la prière,
que ses pieds s'étaient enflés
par suite de station debout
trop prolongées, durant ses
oraisons ; mais il considérait
le droit de prier aussi fré­
quemment comme une des
prérogatives de son rôle de
Prophète, et il n'admettait pas
qu'on imitât son exemple. Il
blâma 'Abdallâh Ibn 'Amrû Ibn
AI-'As à ce sujet : " Ne m'a-ton pas dit que tu restais
debout, la nuit, à prier, et que

tu jeûnais le jour ? Si tu conti­
nues, tu perdras tes yeux et tu
useras ton corps. Ton devoir,
pour toi et les tiens, c'est de
jeûner et de rompre le jeûne,
de te lever la nuit et aussi de
dormir ". [...]
[Son] amour pour les femmes
le rendit plein de sollicitude à
leur égard ; en toute occasion,
il chercha à améliorer leur
sort. Tout d'abord, il supprima
la monstrueuse coutume de
l'enterrement des filles vivan­
tes, dont nous avons parlé
plus nombre des épouses
légitimes ; encore recom­
manda-t-il aux Fidèles d'ob­
server ce verset du Coran :
"Si vous craignez d'être injus­
tes, prenez qu'un seule
épouse ". (S.IV,3)

Puis, après avoir déclaré :
"Entre toutes les choses lici­
tes, celle qui est la plus dés­
agréable à Dieu, c'est le
divorce", il accorda à la
femme le droit de le réclamer
si son époux manquait aux
obligations du mariage.
Enfin, grâce à ses prescrip­
tions, la vierge ne fut plus
mariée malgré elle ; la dot, qui
était versée par le mari entre
les mains du père de la fian­
cée dut être versée entre les
mains de cette dernière. C'est
la coutume, si sage, de cette
dot que les ennemis de l'Islam
ont qualifié : achat d'une
femme. Ils ignorent sans
doute la terrible riposte que
leur font les musulmans,
lorsqu'ils constatent qu'en cer­
tains pays d'Occident la dot
est versée par le père de la
jeune fille entre les mains du
fiancé ! De plus, le mari

Le Cerfiste N° 006 Novembre & Décembre 2007

musulman doit pourvoir à l'en­
tretien du ménage sans tou­
cher à la fortune de son
épouse, fortune sur laquelle il
ne possède aucun droit.
Le Prophète accorda aussi à
la femme un droit dans les
successions. Si ce droit n'est
que d'une demi-part, il faut
tenir compte de la compensa­
tion que la femme trouve dans
la dot et les frais d'entretien de
la maison.
Le Prophète aimait les par­
fums, parce qu'ils sont le com­
plément de la purification par
les ablutions, et que celui qui
exhale une odeur agréable
sera plus digne et saura
mieux faire respecter son
honneur que celui dont l'odeur
provoque le dégoût. Il se par­
fumait avec du musc, et faisait
brûler du santal, du camphre
et de l'ambre. Il oignait sa
chevelure avec de la pom­
made et laissait pendre qua­
tre chevelure avec de la pom­
made et laissait pendre qua­
tre tresses, deux de chaque
côté, le long de ses oreilles. Il
taillait sa barbe et ses mous­
taches avec des ciseaux, et
les entretenait avec un peigne
en ivoire ou en écaille de tor­
tue. Il noircissait ses paupiè­
res avec le "Khôl" qui aiguise
les regards et fortifie les cils. Il
soignait ses dents en les frot­
tant fréquemment avec le
"miswâk" (morceau de bois
tendre d'arak), dont les fibres,
quand on en inâche l'extré­
mité, produisent l'effet d'une
brosse.

Ses vêtements se compo­
saient généralement d'une
tunique de coton courte de

manches et de taille, et d'un
manteau long de quatre cou­
dées, large de deux, tissé en
Oman. Il avait également ûn
manteau yéménite, long de
six coudées et large de trois,
qu'il revêtait le vendredi et les
jours de fête. Il avait enfin le
manteau vert, dont héritèrent
les Khalifes, et un turban
appelé "As-Sahâb", dont
hérita 'Ali son gendre.

Le Prophète prenait de sa
personne un soin extrême,
poussé jusqu'à une élégance
très simple, mais très raffinée.
Il se regardait dans un miroir,
ou, à défaut de miroir, dans un
vase plein d'eau, pour peigner
sa chevelure, ou ajuster les
plis de son turban, dont il lais­
sait retomber une des extré­
mités entre ses épaules. Il
disait : " En soignant notre
extérieur, nous faisons œuvre
agréable à celui dont nous
sommes les serviteurs
En revanche, il condamnait
sévèrement le luxe exagéré
dans les vêtements, et, en
particulier, l'usage de la soie,
qui est, pour les riches, une
occasion d'orgueil à l'égard
des pauvres ; mais il l'admet­
tait pour ceux chez lesquels
une raison de santé le rendait
nécessaires.

Son souci de justice et de
charité s'étendait aux ani­
maux. Il a dit : "Un homme vit
un chien tellement altéré qu'il
lapait de la boue. Prenant une
de ses babouches, cet
homme s'en servit pour puiser
de l'eau, qu'il offrit au chien, et
il répéta ce manège jusqu'à
ce que l'animal fût désaltéré.
Dieu sut gré à cet homme de

DOSSIER
son action et l'accueillit au
Paradis".

Cette bonté et le rayonne­
ment mystérieux qui se déga­
geait de la personne de
Muhammad impressionnaient
les animaux, voire les objets
inanimés, aussi bien que les
humains. Lorsqu'il gravit les
degrés d'une chaire nouvelle­
ment construite dans la
Mosquée de Médine, l'humble
tronçon de palmier sur lequel
il avait coutume de monter
pour prêcher, se mit à pous­
ser des gémissements, et ne
se calma que sous l'imposi­
tion de ses doigts bénis.
Le Prophète travaillait de ses
propres mains : on le voyait
traire ses brebis, rapiécer ses
sandales, raccommoder ses
vêtements, nourrir ses cha­
meaux, dresser sa tente, etc.,
sans accepter l'aide de per­
sonne. Il rapportait lui-même
ses emplettes du marché,
répondant à un Fidèle qui
voulait s’en charger : "C'est à
l'acheteur qu'il incombe de
porter ses achats". Il condam­
nait ainsi, par son exemple,
l'habitude de ces riches qui
achètent nombre d'objets,
dont ils chargent leurs servi­
teurs sans s'inquiéter du
poids.
Il poussait aux dernières limi­
tes le mépris des biens de ce
monde. Voici, d'après 'A'icha,
ses paroles à ce sujet. "Dieu
me proposa de changer pour
moi, en or pur, tous les cail­
loux des environs de la
Mecque, et je lui répondis : 'O
Seigneur ! Accorde-moi seu­
lement d'avoir faim un jour et
d'être rassasié le lendemain ;

©

le jour où j'aurai faim, je t'im­
plorerai, et le jour où je serai
rassasié, je te remercierai" ;
"Qu'ai-je à faire avec les biens
de ce monde ? Je suis
comme un voyageur qui
s'étend à l'ombre d'un arbre ;
le soleil, en tournant, le
rejoint, et il quitte cet arbre
pour n'y plus revenir" ; "O
Seigneur ! Fais-moi mourir
pauvre et ressuscite-moi dans
les rangs des pauvres I "

dans sa chair ; son oreiller

était fait de fibres de palmier,

et son lit, d'un manteau plié en
deux. Une nuit, 'Aîcha ayant

plié le manteau en quatre, le

Prophète se fâcha trouvant sa
couche trop moelleuse, et

donna l'ordre de la rétablir

dans l'état habituel.
Avant de mourir, il avait

affranchi tous ses esclaves, et

distribué le peu de biens qu'il

La sobriété du Prophète était
extrême ; jamais il ne prenait
deux sortes de* nourriture au
même repas ; s'il mangeait de
la viande, il se privait de dat­
tes, et s'il mangeait des dat­
tes, il se privait de viande. Il
avait une prédilection pour le
lait, qui apaise à la fois la soif
et la faim.

possédait encore. Il jugeait
inconvenant de se présenter

Fréquemment, plusieurs mois
se passaient sans que, dans
aucune des maisons du
Prophète, le feu ne fut allumé
pour la cuisson du pain ou de
quelque autre aliment ; pen­
dant ce temps, il ne se nour­
rissait, lui et sa famille, que de
dattes sèches, et il ne buvait
que de l'eau pure. Lorsque la
faim tenaillait trop cruellement
ses entrailles, il appliquait sur
son ventre une pierre, qu'il
sanglait avec une ceinture. Il
sortit de ce monde sans être
rassasié d'aucun mets, pas
même de galette d'orge.

Tels sont les principaux carac­
tères du portrait du Prophète,

De son corps, qu'il entretenait
dans un état de pureté par­
faite par d'incessantes ablu­
tions, il se souciait peu, au
point de vue du bien-être. Il
dormait souvent sur une natte
rugueuse, dont les traces
s'imprimaient profondément

devant son Seigneur avec de
l'or en sa possession. On ne

trouva dans sa demeure que
trente mesures d'orge pour

l'achat desquelles il avait dû
déposer sa cuirasse en gage,
chez un usurier.

conservé par la tradition..

Les Musulmans l'admettent
comme véridique, mais il
n'est, pour eux, que sembla­

ble à l'image d'une étoile reflé­
tée sur la surface des eaux.

La lueur tremblotante est des­
cendue à portée de la main,

mais elle reste insaisissable,
et combien pâle en comparai­
son de l'astre qui l'émet, et qui
brille, au plus haut des cieux
d'un éclat resplendissant.

Extrait de La vie de
Muhammad ; Etienne

DINET et Siiman BEN

IBRAHIM ; Ed. Maison

d'Ennour ; Paris 2003 ; pp.
388-398

Cette organisation, à la base,
travaille sur 3 trois, objectifs
principaux qui sont l'égalité
des musulmans avec leur
homologue non musulmans,
la communication (relation
publique) avec les médias et
le plaidoyer dés affaires
musulmanes auprès du gou­
vernement.
Ainsi, les musulmans tout
comme les autres minorités
religieuses et raciales, béné­
ficient des espaces de liber­
tés et s'organisent de plus en
plus. Ils ont pris conscience
que dans ce pays continent,
seul
les
lobbies
sont
consubstantiels au pouvoir
politique. Elle (la commu­
nauté) a donc su créer une
: certaine unité de destin et a
réussi à privilégier les intérêts
stratégiques pour faire front
commun. L'élite se déploie à
mesure de ses moyens sans
perdre son identité. On a vu
aux dernières élections légis­
latives l'entrée du 1 er député
musulman, au parlement.
Mais tout est-il aussi rose
pour les musulmans? Malgré
ce satisfecit général, certains
parlent de restriction de
liberté avec la loi patriote et
de
véritable
"profiling"
(fichage) pratiqués par les
services secrets.
La communauté musulmane
aux USA se construit pro­
gressivement, elle est certes
politiquement jeune, compa­
rée aux lobbies juifs et chré­
tiens et économiquement fai­
ble. Mais incontestablement,
elle est celle qui croit en
effectif de jour en jour.
Espérons qu'un jour les
mutations au sein de la com­
munauté permettront aux
musulmans américains de
peser aussi sur la politique
extérieure de leur pays.

Adama COULIBALY

Le Cerfiste N° 006 Novembre & Décembre 2007

IBRAHIM : UN INDIVIDU, UNE NATION
A l'occasion de la célébration de l'Aïd el Kébir et de l'accomplissement des rites du pèlerinage à la Mecque, nous vous propo­
sons un sermon sur la vie du Prophète Ibrahim (AS). Car sa vie est intimement liée à ces évènements. C'est l'intégralité du ser­
mon de l'imam Guitti Abdoulaye, prononcé à la mosquée du siège de l'Association des Elèves et Etudiants Musulmans au
Burkina (AEEMB) que nous vous donnons de lire à travers les lignes suivantes.

F

rères et
Islam !

sœurs

en

Quand on a en charge la
présentation de la biogra­
phie d'une personnalité de la
trame du prophète Ibrahim, il
convient de dire qu'il est
malaisé de le faire en si peu
de temps. A tout point de
vue,
Ibrahim
apparaît
comme un exemple à suivre
en tout temps et en tout lieu.
G'est en outre, l'un des per­
sonnages qui ont marqué le
Moyen-Orient
dont
la
Mecque actuelle.

On lui accorde plusieurs
dénominations ; Ibrahim (ou
Abraham) (AS) est tantôt
appelé père du mono­
théisme ; Abou Daïfin c'està-dire le père des étrangers,
chaqüe terme ayant une
signification historique et un
sens particulier.

Lorsque les gens du livre
(juifs & chrétiens) discutaient
de la nationalité de Ibrahim,
le Coran répond sans
ambage: "Abraham n'était ni
juif, ni Chrétien. Il était entiè­
rement soumis à Allah, c'està-dire musulman. Et, il
n'était point du nombre des
associateurs" 3/67 L'Imam
Ahmad a rapporté ce hadith
d'après Anas Ben Malik qui
dit "Un homme appela le
Prophète Muhammad" O
Meilleur des humains” Le
prophète (SAW) riposte en
disant : "C'est Ibrahim (AS)
qui mérite cette appellation".

Au juste, qui était cet
homme, le Prophète de
Dieu, mieux cet intime de
Dieu ? Quels sont les traits
de sa personnalité qui valu­
rent qu'Allah dise : Abraham
était à lui seul une nation
(Ummah)
voir
16/120.
Ibrahim ; un individu ; une
nation ;'cela mérite une
réflexion. En effet, chaque
séquence, chaque épisode
de la vie de Ibrahim (AS) doit
être pour nous des moments
de rappel, et surtout des
leçons à tirer.
Frères et sœurs en Islam !

Pour bien situer l'histoire de
Ibrahim (AS), il est important
de savoir d'abord les condi­
tions socio-historiques qui
prévalaient à Ur, pays natal
de Ibrahim. Peuplé de 500
000 âme, Ur était sur centre
commercial. Ainsi, les com­
merçants de Pamir, Nilgri &
Anatolia, y convergèrent. La
plupart des habitants de Ur
était des artisans ou des
marchands professionnels.
Ils étaient matérialistes et
très poussés vers la recher­
che du profit et l'accumula­
tion des richesses. Ils prati­
quaient l'usure et étaient
ennemis les uns des autres.
Au plan social, les habitants
de Ur étaient divisés en 3
classes : les Amelu, les
Mushkenu, et les Ardu. Les
Amelu étaient la classe,
supérieure, constituée 'de
prêtres, d'officiers de l'Etat,
et d'officiers militaires. Les
Mushkenu étaient des arti­
sans, des marchands et des

Le Cerfiste N° 006 Novembre & Décembre 2007

fermiers. Enfin, les Ardu
étaient des esclaves.
Frères et sœurs en Islam !
Ibrahim (AS) naquit dans
une telle cité, ainsi stratifiée
socialement. A cette époque,
la cité de Ur comptait 5 000
idoles et chaque cité avait
plusieurs idoles parmi les­
quels se trouvait une idole
qui était la plus vénérée et
reconnue comme la plus
grande divinité de la cité.

Celle de Ur était nommée
Nannar, le dieu de la lune.
La dynastie qui régnait sur
Ur à l'époque du Prophète
Abrahim était fondée par
Nammu ou Namru en Arabe.
Ibrahim (AS) né dans un tel
contexte, n'adorera jamais
ces divinités, même une
seule fois de sa vie. Jeune, il
désavoua ces divinités et se
mit à rechercher le véritable
Dieu.

Ecoutons à présent le coran
ou le meilleur des narra­
teurs, Allah dit : " Rappelle le
moment où Abrahim dit à
Azar, son père : "prends-tu
des idoles comme divinités ?
Je te vois, toi et ton peuple,
dans un égarement évident
!" Ainsi avons-nous montré a
Abraham le' royaume des
cieux et de la terre, afin qu'il
fût de ceux qui croient avec
conviction. Quand la nuit
l'enveloppa, il observa une
étoile et dit : " voilà mon sei­
gneur ! " Puis lorsqu'elle dis­
parut, il dit "je n'aime pas les
choses qui disparaissait".

Lorsque ensuite il observa la
lune se levant, il dit "voilà
mon Seigneur !" Puis
lorsqu'elle disparut, il dit : "si
mon seigneur ne me guide
pas, je serai certes du nom­
bre des gens égarés".
Lorsque ensuite il observa le
soleil levant, il dit : "voilà
mon seigneur, celui-ci est
plus grand" puis lorsque le
soleil disparut, il dit : " O !
Mon peuple, je désavoue
tout ce que vous associez à
Allah. Je tourne mon visage
exclusivement vers celui qui
a créé à partir du néant les
cieux et la terre, et je ne suis
point de ceux qui Lui don­
nent des associés " VI/7479.

Frères et sœurs en Islam
Nous allons étudier à pré­
sent quelques traits de sa
personnalité.

a) La
Ibrahim

pédagogie

de

Ibrahim, très rusé, veut ame­
ner son peuple à reconnaître
l'absurdité de l'adoration de
leurs idoles. En voici sa
démarche. Il est dit dans le
Coran. "Il les suit en pièce
hormis la statue la plus
grande. Peut-être qu'ils
reviendraient vers elle. Ils
dirent : qui a fait cela à nos
divinités ? II est certes parmi
les injustes. Certains dirent
nous avons entendu un
jeune homme médire d'elles
; il s'appelle Abraham. Ils
dirent : amenez-le aux yeux
des gens afin qu'il puisse

O

DOSSIER
témoigner. Alors ils diront :
"est-ce toi qui a fait çà à nos
divinités, Abraham ? Lui de
répondre. C'est la plus grand
d'entre elles que voici qui l'a
fait. Demandez leur donc si
elles peuvent parler I Se
ravisant alors ils se dirent
entre eux : c'est vous qui
êtes les vrais injustes " Puis
ils firent volte face et dirent :
"Tu sais bien que celles-ci
ne parlent pas". Alors
Ibrahim dit : "Adorez-vous
donc en dehors d'Allah ce
qui ne saurait en rien vous
être utile ni vous nuire non
plus ? Fi de vous et de ce
que vous adorez en dehors
d'Allah ! Ne réfléchissezvous pas ? 21/58-67
b) Son épreuve et
confiance en Allah

sa

Noüs
citons
plusieurs
niveaux d'épreuves chez
Ibrahim
- le châtiment par le feu ;

- Ibrahim et les deux (02)
rois despote^ ;

- Ibrahim et l'épreuve de sa
première épouse Sarah.
Le châtiment par le feu

A chaque niveau de ses
épreuves Ibrahim était sorti
victorieux. En effet, lorsque
Ibrahim a tourné en dérision
son peuple, et après avoir
démontré l'absurdité de leur
adoration,
son
peuple
décida de lui infliger le plus
grand
châtiment.
On
demande à tous les habi­
tants de réunir des fagots de
bois. On y alluma. Un
homme du nom de Khaïzan
trouva la mauvaise idée de
fabriquer une catapulte afin
de pouvoir propulser Ibrahim
au milieu du feu (voir

S21/V69). Pendant qu'il était
en l'air, on raconte que plu­
sieurs anges vinrent à son
secours. Tour à tour, l'ange
de la pluie, l'ange du vent...
A chaque tentative de le sau­
ver, Ibrahim ne cessait de
dire : "Je n'ai pas besoin de
votre aide, je me confie à
Allah et Allah me suffit, et
quel meilleur secoureur ". Le
feu est une créature de
Dieu, Allah parla directement
au feu. Nous dîmes : "O feu,
soit pour Abraham une fraî­
cheur salutaire "21/70
Ibrahim et les rois
despotes
En voyage, Ibrahim traversa
une région gouvernée par un
roi despote et pervers. Ce
roi s'emparait des plus bel­
les femmes qui traversaient
sa contrée et tuait les époux.
Ibrahim se trouva aux mains
des gardes de ce roi, et
Sarah sa femme fut retirée
de force, et envoyée auprès
du roi. Ici encore, Allah ras­
sura Ibrahim que rien ne tou­
cherait à sa femme. En effet,
quelque soit la distance par­
courue et les obstacles tra­
versés, Ibrahim pouvait tou­
jours voir sa femme. C'est
avec ce roi que Sarata eut
une esclave noire du nom de
Hadjara ou Haggar qu'elle
demandera à Ibrahim de
épouser, car elle même était
stérile.

Namroud était le 2ème roi
despote, qui a contrarié
Ibrahim
:
voir
II/258
Namroud s'était élevé au
rang de divinité. En guise de
punition, Allah lui envoya
une mouche qui pénétra
dans l'une de ses marines et
rongea son cerveau jusqu'à
ce que mort s'en suive.
Ibrahim et l'épreuve de sa

première femme : Sarah
La bonne intention de Sarah
se transforma en jalousie,
voire en haine, envers sa co­
épouse Haggar. Après la
naissance de Ismail, les ten­
sions se sont ravivées.
Ibrahim fut contraint d'isoler
Haggar et son fils dans une
zone désertique. S14A/37
Lorsqu'il les y laissa et
tourna le dos, Haggar
attrapa ses habits et lui dit : "
O Ibrahim, où vas-tu en
nous laissant sans provision
? " Ibrahim ne répondit
guère. Elle insista, mais en
vain. Elle demanda à
Ibrahim : " C'est Dieu qui t'a
ordonné de faire ça ? Il
répondit, oui. Alors elle dit : "
Tu peux partir, Allah ne nous
abandonnera pas
C'est
cette région qui et devenue
la Mecque actuelle, et cer­
tains rites liés au pèlerinage
remontent à l'histoire de
cette femme.
c) Sa générosité et son
respect de l'engagement

La générosité de Ibrahim
n'est plus à démontrer dans
la mesure où on l'a sur­
nommé Abou Daïfin, le père
des étrangers. On le voit
recevoir les anges en tuant
un veau voir 11/69. C'est
encore lui qui avait aménagé
des jarres et donnait à man­
ger et à boire aux mar­
chands qui traversaient sa
région. Pour ce faire,
Ibrahim, fut traité de sot.
Il affirma que même si Dieu
lui donnait un fils, il le lui
sacrifierait : un engagement
suivi de son respect. En
effet, il eut Ismail, son pre­
mier fils. Allah lui rappela
son engagement et le voilà
qui se tourna vers son fils : "
O ! Mon fils, je me vois en

songe en train de t'immoler.
Vois donc ce que tu en pen­
ses " 37/102 lsma-il de
répondre : " O ! Mon père,
fais ce qui t'es commandé :
tu me trouveras, s'il plait à
Allah, du nombre des endu­
rants " Ibrahim confirma sa
vision et respecta son enga­
gement envers Allah 37/10310

d) Son sens du pardon
Comme nous l'avons vu,
malgré ’l'entêtement et la
persistance de son père
dans la mécréance, Ibrahim
implora le pardon de Dieu
pour lui. Mais Allah le lui
interdit. Voir S19/41-47.
Même au jour dernier
Ibrahim va continuer à
demander pardon pour son
père. Al Bokhari rapporta ce
hadith
d'après
Abou
Houreira : "le Prophète de
Dieu a dit : Lorsque Ibrahim
rencontrera son père Azar lejour de la résurrection, ce
dernier aura le visage cou­
vert de poussière ; Ibrahim
alors lui dira : " Ne t'avais-je
pas dit de ne pas me dés­
obéir ? ".Son père lui répon­
Aujourd'hui, je ne te
dra
désobéis pas". Et Ibrahim de
répondre : "Mon Dieu, tu
m'as promis qu'au jour de la
résurrection tu ne me cou­
vrira pas de honte, mais
voilà que je suis humilié à
cause de mon père !" Et
Dieu lui répondra "J'ai inter­
dit aux infidèles l'accès au
Paradis". Puis on lui dira :
"Ibrahim, qu'est-ce qu'il y a
devant tes pieds ?" Il regar­
dera et verra un animal
égorgé se débattant dans
son sang qu'on prendra par
les pattes et jettera au feu ".
Qu'Allah nous guide sur le
droit chemin.H

Le Cerfiste N° 006 Novembre & Décembre 2007

"Je suis prêt à travailler avec toutes
les associations islamiques"
A

l'occasion de la
tenue
du
congrès
ordi­
naire
du
Mouvement
Sunnite qui a eu lieu les
2, 3 et 4 novembre der­
nier à Ouagadougou,
l'une des décisions les
plus importantes a été la
création d'un conseil des
Ulémas et qui a à sa tête
le Docteur Mohamed
KINDO. Ce personnage
est omniprésent dans le
paysage islamique du
Burkina Faso depuis son
retour
de
l'Arabie
Saoudite
en
2004.
Directeur de la radio Al
Houda, Imam de la
grande mosquée sunnite
de Ouagadougou, média­
teur dans la réconciliation
des
factions
du
Mouvement sunnite, le
CERFiste est allé à sa
rencontre pour mieux le
faire connaître de ses lec­
teurs et connaître ses
ambitions pour son asso­
ciation et l'islam au
Burkina en général.

Le Cerfiste : Pouvezvous vous présenter à
nos lecteurs ?
Dr Mohamed KINDO
(MK) : Je suis Dr
Mohamed KINDO, res­
sortissant du Yatenga
précisément à Sitougou
vers Séguénega. Je suis

né en 1961 à Abidjan car
mes parents y étaient.
Mon père était imam et
maître Coranique, cet
environnement aidant,
très tôt j'ai commencé la
lecture coranique ; mais il
y a une croyance chez

Après je suis revenu à
Bobo-Dioulasso où j'ai
poursuivi mes études de
medersa à Sikasso-Sira.
Ainsi, j'ai obtenu le CEP à
Bobo Dioulasso. Après
l'obtention du CEP, j'ai
bénéficié d'une bourse

études. En nous accor­
dant la bourse, l'objectif
des donateurs était de
former des gens pour le
travail islamique. Après
notre retour au pays,
nous nous sommes effec­
tivement investi dans ce
domaine. C'est en 2004
que je suis revenu.au
pays. Depuis lors, les
choses
vont
bien.
Ouagadougou étant la
capitale, j'ai choisi de m'y
installer.
Depuis votre retour il y
a 3 ans, quelles sont
concrètement vos acti­
vités ?

Docteur Mohamed KINDO
nous qui veut que l'enfant
ne reste pas chez son
père pour apprendre le
Coran. J'ai donc été
envoyé chez un de ses
amis, lui aussi maître
Coranique, pour y termi­
ner la lecture Coranique.
J'ai ensuite été envoyé à
Ségou chez le grand maî­
tre Aboubakar Thiam au
Mali où j'ai passé 2 ans à
l'école medersa.

Le Cerfiste N° 006 Novembre & Décembre 2007

pour poursuivre les étu­
des à l'université islami­
que de Médine. C'est làbas que j'ai terminé le
cycle secondaire pendant
3 ans puis j'ai entamé les
études supérieures, 4
années durant pour obte­
nir la licence puis j'ai pré­
paré le Master en 4 ans et
le doctorat en 6 ans. J'ai
passé au total 22 ans en
Arabie Saoudite. Tout ce
temps je l'ai consacré aux

Je me suis donné pour
but de contribuer à l'avan­
cée des connaissances
de la religion car sur ce
plan, notre pays accuse
un grand retard. Il existe
certes de nombreuses
écoles, medersas mais
qui ont besoin d'être orga­
nisés. Il n'existe pratique­
ment pas d'école supé­
rieure. Je veux contribuer
à relever ces défis. Nos
aînés ont fait de grands
efforts. A mon retour du
Burkina Faso, j'ai rencon­
tré certains d'entre eux et
nous avons échangé sur
les voies et moyens pour
développer l'enseigne­
ment. On a l'exemple du
Docteur Doukouré qui a
bâti une université à

0

Ouaga 2000. La fonda­
tion
Abdallah
Ibn
Massoud en a fait de
même
du
côté
de
Tanghin. Je dispense des
cours dans ces 2 univer­
sités. Le mouvement
Sunnite dispose d'une
école mais limitée seule­
ment au secondaire. J'y
dispensais des cours en
classe de terminale.

En ce qui concerne l'ap­
pel, il y a lieu de remercier
Dieu les musulmans ont
pu obtenir la radio Al
Houda. J'ai servi comme
directeur dans cette radio.
J'y animais une émission
chaque semaine qui a
suscité l'intérêt du grand
public.
Au niveau du mouvement
sunnite il y avait des
mésententes
;
nous
avons travaillé à rappro­
cher les deux factions
protagonistes de sorte
que aujourd'hui on a
tourné la page de cet épi­
sode. A l'ouverture de la
grande mosquée sünnite
l'an dernier, j'ai été dési­
gné comme Imâm. En
dehors de cette fonction,
j'anime des prêches pour
faire connaître la religion.
Nous animons également
des séances d'études
que nous avons instauré
au sein de la mosquée.
Ces séances se tiennent
chaque vendredi pour les
arabisants uniquement,
les samedis sur le com­
mentaire
de
Sahih

Boukhari en langue moré
et les dimanches à l'en­
droit du grand public.Nous effectuons des visi­
tes à nos frères musul­
mans dans les autres
localités. Nous organi­
sons également des
séminaires. Il y a bien
d'autres projets, mais il
faut du temps pour les
mettre en œuvre.

A l'issu du dernier
Congrès du mouve­
ment Sunnite, vous
avez été retenu comme
président du Conseil
des Ulémas. Comment
appréciez-vous cette
fonction ?

Le Conseil des Ulémas
n'existait pas. Nous avons
trouvé que pour un mou­
vement de cette nature, le
savoir vient avant tout.
C'est pourquoi j'ai contri­
bué à asseoir le Conseil
des Ulémas à côté . du
Bureau Exécutif. Dans
une structure islamique, il
y a à côté des questions
religieuses, des questions
sociales. De ce point de
vue, il faut un organe de
conseil et d'orientation.
C'est l'idée qui a soustendu la création de ce
conseil. Il s'agit d'un
groupe de personnes qui
sont chargées de délibé­
rer sur des grandes
préoccupations, sur les
questions religieuses. Je
pense que cela va renfor­
cer l'organisation du mou­

vement Sunnite et accroî­
tre son efficacité de son
action. Les choses se
construiront progressive­
ment après la rupture.
Tout céci n'est possible
qu'a travers sincérité
dans
l'action
et
la
demande du soutien de
Dieu.

Au Burkina Faso, il
existe plusieurs struc­
tures islamiques, la
Communauté
Musulmane du Burkina
Faso,
Ittihad,
la
Tidjania,
le
CERFI,
l'AEEMB et bien d'au­
tres. Ne pensez-vous
pas que vous seriez
plus utile si vous restiez
à équidistance de tous
ces mouvements et col­
laborer avec tout le
monde ?
Il existe effectivement plu­
sieurs associations isla­
miques. Cette situation
n'a pas sa raison d'être.
Les musulmans devaient
être unis car ils ont un
seul Dieu, un seul
Prophète, et un seul
Coran. Ce ne sont pas les
dénominations qui posent
problème parce qu'on
peut fonder plusieurs
structures à cause de
l'immensité des tâches à
exécuter. Nous avons par
exemple un seul gouver­
nement mais avec diffé­
rents
départements
ministériels.
L'organisation des musul­

mans devait être une
chose similaire. Mais les
divisions ne sont malheu­
reusement pas de cette
nature. Les membres de
chaque groupe se consi­
dère comme étant sur le
droit chemin et les autres
dans l'égarement. C'est là
que se situe le problème.
C'est ce qui ne devait pas
être.
On a constaté en effet
que mes actions vont
beaucoup à l'endroit du
mouvement
Sunnite,
mais cela ne signifie pas
que j'ai fait ce choix au
détriment de tous les
autres. Dans le cadre de
la religion, je suis prêt à
travailler avec tous les
mouvements ; mon but
est de faire bénéficier à
tout le monde le fruit de
mes études. De ce point
de vue, je n'ai pas choisi
le Mouvement sunnite
aux dépens des autres.
Les opinions et les
niveaux de savoir étant
différents, si vous appar­
tenez à un groupe, vous
portez systématiquement
l'étiquette de ce groupe.
C'est ce qui se passe,
sinon je suis prêts à tra­
vailler avec tous. Notre
religion ne peut progres­
ser sans la contribution
de tous dans l'unité. Le
choix du mouvement
Sunnite s'inscrit dans une
volonté de faire régner
l'entente dans ce mouve­
ment. Si des gens inter­

10
Le Cerfiste N° 006 Novembre & Décembre 2007

prêtent cela autrement,
c'est leur opinion.
Quelle appréciation fai­
tes-vous de l'état de
l'Islam au Burkina Faso
?

On remercie Dieu du fait
que les Burkinabè ont
connu la religion islami­
que. Il existe des pays
plus peuplés que le nôtre,
mais dont la population
n'a pas connu l'islam de
cette façon. En réalité, les
musulmans constituent la
majorité de la population
burkinabè, en plus des
progrès qui sont réalisés.
Mais cela ne signifie pas
qu'il n'y a pas de pro­
blème. Nous demandons
toujours l'assistance de
Dieu, car il y a toujours
des questions qui nous
divisent. En plus, les
musulmans ne sont pas
instruits. Quand on n'est
pas instruit, même si on
est animé de bonne
volonté, on ne peut pas
construire. Les gens ont
besoin d'éclaireurs pour
raffermir leurs engage­
ments et leur connais­
sance de la religion. Je ne
perçois pas les musul­
mans de notre pays
comme des rebelles qui
sont animés d'esprit mal­
sain, mais plutôt comme
des gens qui manquent
de savoir, d'éveil des
consciences.
J'espère
que cela va changer,
aussi bien sur le plan du
savoir que de l'entente.

Quel doit être le rôle de
nos intellectuels dans
l'éveil des consciences
et la sensibilisation des
musulmans ?

Cette question est fonda­
mentale. Parce qu'il faut
des gens pour guider et
conduire cette mission.
En toute chose, il faut des
intellectuels
(des
savants), des spécialistes
; ce sont ces derniers qui
sont les mieux indiqués
pour cette mission. Dieu
nous enseigne que cha­
cun doit mettre son savoir
au service de la religion. Il
y a deux grands domai­
nes : la religion à propre­
ment parler et les autres
domaines. Ces intellec­
tuels doivent donc se
compléter dans le travail
islamique, dans l'éveil des
consciences des masses.
Mais le problème est qu'il
existe des gens qui ont
fait de longues études
même à l'extérieur mais
les conditions de vie étant
précaires au Burkina
Faso, ils ont baissé les
bras par rapport à l'ensei­
gnement de la religion. Ils
ont adopté des pratiques
qui contrastent avec leur
discours. C'est bien dom­
mage !
Face à l'ampleur de la
mission, certains se sont
lassés ou découragés
tout simplement. C'est la
raison pour laquelle ceux
qui ont étudié sont nom­
breux mais ils ne sont pas

Le Cerfiste N° 006 Novembre & Décembre 2007

unis de sorte à dévelop­
per les idées et les initiati­
ves pour faire avancer la
religion. Cette situation
découragé même les
bonnes volontés. En plus,
il y a une distance entre
eux et les arabisants. Les
catégories d'intellectuels
devraient pourtant se
compléter pour l'efficacité
de l'appel. Ce sujet
constitue une préoccupa­
tion pour moi et j'y réflé­
chis.

Qu'est ce que vous
projetez comme action
qui puisse faire avan­
cer l'islam au Burkina
Faso ?

La première des choses
c'est l'enseignement car il
faut préparer la relève. Il
faut organiser l'enseigne­
ment de sorte que les
enfants musulmans puis­
sent accéder au savoir
religieux et profane. En
plus, il faut coupler à l'ap­
pel, la prise en considéra­
tion des questions de
santé, de -nutrition. Cela
fait partie des enseigne­
ments de l'islam. Cela est
bien possible si les
musulmans s'unissant et
s'organisent bien. On
pourrait initier des projets
dans le sens. L'autre pro­
blème, c'est le manque
de documentation pour
des gens qui font la
recherche sur l'islam.
C'est pourtant la base de
tout. En plus, on a besoin

de centres islamiques qui
vont servir de cadre permanenUdu savoir reli­
gieux pour tous ceux qui
en ont besoin. J'ai des
ambitions sur tous ces
projets, mais la réalisation
appartient à Dieu.

Votre mot de fin.
Je demande à Dieu de
raffermir notre foi, Aux
leaders religieux de notre
pays, je dis que la religion
doit être une préoccupa­
tion pour tous. Elle appar­
tient à Dieu, s'il a confié la
responsabilité à certains,
qu'ils
prennent
conscience de son poids.
On ne doit pas faire de la
religion un fond de com­
merce ou une voie pour
parvenir au pouvoir. Si on
recherche
seulement
l'agrément de Dieu les
choses iront mieux. Au
lieu de rechercher nos
propres intérêts, travail­
lons dans la franchise,
dans la cohésion et trans­
mettons un islam assaini
aux populations. On ne
peut atteindre la perfec­
tion mais ce qui compte
c'est l'intention, la volonté
de bien faire. Dans ces
conditions, même s'il y a
une erreur, Dieu par­
donne.
Entretien réalisé par
Abdoussalam OUEDRAOGO
Traduction et transcription :
Kadré SAWADOGO

©

r

VIE DU CERFI
CONFERENCE BIMESTRIELLE DU CERFI

Réussir sa vie conjugale
a section provinciale du
CERFI
a t organisé,
conformément à son pro­
gramme d'activité annuel,
sa dernière conférence
bimestrielle sur le thème
Comment réussir sa .vie conju­
gale ?" Pour la première fois,
cette activité de formation islami­
que a connu deux innovations
majeures : les communications
opt été organisées sous forme de
panel ; ce qui a permis de varier
les interventions et de favoriser le
débat et les échanges. L'activité
a ensuite enregistré au niveau
des intervenants, la participation
d'une personnalité non musul­
mane qui a permis d'élargir le
champ décision des militants du
CERFI, habitùés.à entendre tou­
jours un seul son de cloche.

L

La conférence, qui a eu lieu le
dimanche 9.-décembre 2007
dans l'enceinte, du siège du
CERFI, a connu la participation
de
nombreuses ■ personnes
venues, entendre les enseigne­
ments de leur religion et d'appor­
ter leur contribution sur un thème
qui est au centre de la vie dè.cha­
cun et de tous.. C'était donc un
rendez-vous fort enrichissant du
donner et du. recevoir.
Le panel s'est déroulé en trois
phases importantes, 'correspon­
dant aux interventions des per­
sonnes invitées. Ainsi, c'est à la
cellule d'écoute du CERFI que
l'honneur est revenu de prendre
la parole en premier. C'était donc
l'occasion pour elle de se faire
mieux connaître par les militants
et sympathisants. Elle a dévoilé
ses missions qui visent globale­
ment le bien être des familles
musulmanes, et l'union et l'en­
tente des couples. Par ailleurs, et
découlant de ses missions, la
cellule a fait part aux participants
des différentes activités qu'elle
mène depuis sa création et son
installation. Enfin, elle a saisi l'oc­

casion pour insister sur le pro­
gramme qu'elle a conçu pour la
formation des nouveaux couples,
d'autant plus que c'est le fonde­
ment du bonheur, de l'entente et
:du" bien être dans le couple.
En second lieu, ce fut au tour de
M. Damiba, conseiller conjugal,
collaborateur du journal d'Etat,
Sidwaya, sur les questions matri­
moniales et responsable d'un
cabinet de conseils. Il a été cer­
tainement l'attraction de cette
activité par sa simple présence
dans un milieu musulman. Il axé
son intervention sur quatre élé­
ments essentiels que sont : la
définition des conflits conjugaux,
la typologie des conflits conju­
gaux, la définition même de cou­
ple et les méthodes de résolution
des conflits. On retient principa­
lement de son exposé que cha­
que élément du couple doit
accepter la différence de l'autre
sans chercher à ce que l'autre
nous ressemble à tout prix. Enfin

M. Damiba à gauche en compagnie du secrétaire général du
bureau provincial du Kadiogo

musulmans en insistant sur les
difficultés qu'ils rencontrent et les
obstacles au bonheur des foyers
musulmans. Il s'est ensuite appe­
santi sur la communication au
sein du couple qui constituerait
un outil important de stabilisation

mans. Son intervention était bien
sûr ponctuée par des exemples
édifiants du saint prophète qui
demeure dans ce domaine (et
partout d'ailleurs) un modèle pour
le genre humain.
Toutes ces interventions ont été
bien appréciées par le public qui
n'a pas manqué de poser des
questions pertinentes et d'appor­
ter surtout des contributions, ce
qui a permis d'agrémenter le
débat. Tout compte fait, le temps
imparti ne pouvait suffire à épui­
ser un tel sujet dont l'importance
n'est plus à démontrer. Çe fut
donc une Introduction à une
vaste réflexion qui se veut per­
manente et une interpellation à
chacun pour qu'il œuvre à son
propre bonheur et à celui de son
conjoint.

L'assistance est restée attentive tout au long du panel

M. Damiba a conclu que chacun
doit admettre que les conflits font
partie de la vie du couple.

L'imam Tiégo Tiemtoré qui a
fermé la marche, a fait d'abord
l'état des lieux des couples

du foyer et une arme détermi­
nante contre les conflits. Il a enfin
relevé la nécessité de' créer des
espaces de distraction et de
divertissement au sein des foyers
; toute chose qui manque avec
acuité dans les foyers musul­

Cette conférence bimestrielle qui
s'est achevée sur une note de
satisfaction est aussi le témoh
gnage que l'œuvre entreprise par
le CERFI dans la formation des
musulmans est une œuvre loua­
ble qui demande la participation
de tous, sans exclusive,
Hamadé BAMBARA

Le Cerfiste N° 001 octobre & novembre 2006