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Le CERFIste #07.pdf
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Bimestriel d’information et de Formation du
Cercle d’Etudes, de Recherche et de Formation Islamiques 250 F CFA
(CERFI)
'
n’007

EDITORIAL
BILAN DE LA GUERRE EN IRAK

Qui sème le vent,
récolte la tempête

SANTE

p.2
P5-6

EPIDEMIE DE MENINGITE

IQRA

pm

Aux sources

DOSSIER
MADAME HABIBA OUATTARA

Le 8 mars
- : . . doit
. x.*. •- > - •'
être une journée
de réflexion et non
de festivités

P.10-11

La place de la mosquée
en islam

W=JÜ

WP.12

A la découverte des
sous sections du CERFI
-vrA ;.’V

BILAN DE LA GUERRE EN IRAK

Qui sème le vent, récolte la tempête
e
19
mars
la région.
2003, les trou­
pes américai­ Ainsi, à l’heure du
bilan, on * retient que
nes et britanni­
cette aventure militaire
ques envahis­
a avant tout bouleversé
saient l’Irak. A travers
la vie des Irakiens. En
une guerre éclaire,
effet, leur quotidien est
elles chassent Saddam
Hussein et occupent désormais ponctué par
des attentats mortels
entièrement le pays.
qui ont fait des centai­
Mais ces vainqueurs
nes de milliers de
étaient loin de se dou­
morts et de blessés et
ter que cinq ans après
des millions de dépla­
elles seront toujours en
guerre.
Pourtant cés. Et depuis cinq
Saddam Hussein avait ans, le spectre de la
guerre civile plane sur
bien prévenu que la
le pays.
bataille de Bagdad
allait être longue et
La guerre en Irak a
coûteuse.
ensuite
d’énormes
conséquences
pour
En effet, cinq ans
l’Amérique. Elle n’a
après, la coalition est
toujours en guerre ; et d’égale que celle du
Vietnam où les Etatselle s’enlise de plus en
Unis ont dû quitter
plus, d’autant plus
dans des conditions
qu’aucun scénario de
humiliantes ; ils y
retrait n’est en vue. Le
avaient perdu 50000
retrait semble même
soldats et leur réputa­
impossible dans ces
tion
était tombée bas.
conditions. L’Irak est
En effet, la guerre en
loin d’être sécurisée, la
Irak a fait des milliers
liberté et la démocratie
de victimes dans les
tant prônées par les
rangs des soldats amé­
Américains
sont
ricains ; des victimes
encore un leurre dans
plus que les attentats
un tel contexte de peur.
En somme, la guerre
du 11 septembre 2001
en Irak est un échec
n’en ont fait. C’est
pour l’Administration
pourtant ces évène­
Bush et une catastro­
ments qui ont entraîné
phe pour l’Irak et toute
la furie aveugle et

L

0

meurtrière
de
l’Amérique
contre
l’Afghanistan
puis
l’Irak. La guerre eh Irak
a surtout terni l’image
des Etats-Unis. Le
prestige de l’Amérique
ne serait pas tombé
aussi bas si elle ne
s’était pas engagée
dans une politique
agressive et unilaté­
rale.

Mais il ne pouvait en
être autrement. Cette
aventure portait en
elle-même les germes
de
son
insuccès.
D’abord les raisons de
son
déclenchement
étaient fondées sur le
mensonge. Il n’existait
aucune arme de des­
truction massive en
Irak et l’Administration
américaine le savait
bien. La guerre contre
le terrorisme qui sem­
blait être le second
motif n’était qu’un alibi
pour assouvir un désir
de vengeance et justi­
fier le pillage et l’occu­
pation de l’Irak. Cette
guerre n’a fait qu’ouvrir
la boite de pandore des
divisions entre Irakiens
larvées pendant des
décennies sous le
règne du Rais. Elle a
plutôt favoriser le terro­

risme et aggraver l’in­
sécurité. Enfin l’unilaté­
ralisme ne pouvait
qu’entraîner les EtatsUnis et leurs amis bri­
tanniques dans un tel
bourbier et les mettre à
dos toute la commu­
nauté internationale.

Mais il faut bien sortir
de cette situation ; le
plus tôt d’ailleurs. C’est
en cela qu’à tort ou à
raison, nous sommes
attentifs aux différentes
propositions des candi­
dats à l’élection prési­
dentielle aux EtatsUnis. En fait, on espère
tous la fin de l’ère Bush
avec son arrogance,
ses choix aventuriers
et ses mépris. Mais à
l’évidence c’est un sys­
tème, des habitudes
qu’il sera difficile de
balayer, des erreurs et
des fautes qu’il sera
impossible de corriger.
Mais on doit espérer
que l’Amérique ces­
sera d’être agressive et
méprisante, défendant
la démocratie et la
liberté plutôt que les
tuant. Pour cela, il lui
faut un dirigeant moins
subjectif et plus avisé.
La Rédaction
Le Cerfiste N° 007 avril 2008

----

MADAME HABIBA OUATTARA

Le 8 mars doit être une journée de réflexion et non de festivités
*

e mois de mars est
admis comme étant
le mois de la femme.
A cette occasion où
la femme est hono­
rée, le Cerfiste a donné la
parole à la présidente de la
cellule féminine du CERFI,
Mme Habiba Ouattara pour
présenter sa structure et par­
tager ses analyses sur la pro­
blématique de l’émancipation
de la femme. Elue pour trois
ans en Avril 2007 à la tête de
la cellule féminine, Mme
Habiba Ouattara, mère de
deux enfants, est conserva­
teur de documentation et ges­
tionnaire de base de don­
nées.

I
I
I
■HV

En tant que membre de la
cellule féminine du CERFI,
quelle appréciation faites
vous de l’engagement des
femmes dans les activités
du CERFI ?

Au niveau de la cellule fémi­
nine nationale, nous avons
deux catégories de sœurs :
celles qui ont été moulées à
l'idéologie de l'AEEMB et qui

aux activités. Quant à celles
qui ne sont pas passées par
. l'AEEMB, elles ont besoin
plus de formation. Donc c'est
à nous de renforcer les capa­
cités dé ces deux catégories
pour pouvoir atteindre nos
objectifs.
Au niveau de la mobilisation
des sœurs de façon géné­
rale, on observe une baisse
car nous n'arrivons pas à

Le Cerfiste : Présenteznous la Cellule Féminine du
CERFI

Mme Ouattara Habiba (OH) :
La Cellule Féminine du
CERFI est une commission
spécialisée
du
Bureau
Exécutif National. Elle est
chargée des questions fémini­
nes. Son rôle est de conduire
la politique en matière de
mobilisation et de formation
des sœurs et de gestion des
questions
spécifiquement
féminines suivant les directi­
ves de l’organe exécutif. Elle
a à sa tête une Présidente et
une vice Présidente qui sont
membres de droit du Bureau
Exécutif National (BEN). Elles
ont pour tâche d’assurer la
coordination des cellules
féminines provinciales. Le
bureau de la cellule féminine
comporte 14 membres, toutes
des femmes avec la même
configuration que celle des
bureaux des sections provin­
ciales.

Le Cerfiste N° 007 avril 2008

Mme Habiba Ouattara, présidente de la cellule féminine du
CERFI
ont une formation religieuse
et militante fort appréciable et
les grandes sœurs du CERFI
qui sont engagé sur la base
seulement de leur amour
pour Allah (soubhanahou wa
ta'ala).
Pour ce qui est de l’engage­
ment des sœurs de la cellule
féminine, on remarque que
celles qui sont issues de
l'AEEMB n'ont pas de pro­
blème d'engagement ; mais
elles n'arrivent pas toujours à
s'organiser pour participer

satisfaire la demande de nos
militantes. Au niveau du BEN,
il y a un programme que nous
suivons mais il y a un pro­
blème de moyens. Nous
n'avons pas les moyens à la
mesure de nos ambitions.
Le 8 mars n'est pas très
loin derrière nous, com­
ment la cellule féminine a-telle commémoré cette jour­
née ?
La journée internationale de

la femme est un acquis du
mouvement des femmes. A
cette
occasion,
chaque
année la cellule féminine
organise des activités. Cette
année, en marge de la
semaine nationale de la
femme, nous avons avec nos
cadettes de l'AEEMB orga­
nisé une journée de retrou­
vailles qui nous a permis de
former un noyau chargé de
poursuivre les activités à
venir. Etant donné que la cel­
lule féminine est sollicitée
dans les sous-sections cha­
que année, nous n'organi­
sons pas d'activité précise le
8 mars. Nous tenons nos acti­
vités avant ou après le 8 mars
; toujours est-il que dans le
mois de mars nous avons
des activités.
Cette année, nous avons été
conviées par nos sœurs de
l'AEEMB à prendre part à un
panel à l'université sur le
féminisme ; des membres de
la cellule féminine ont animé
ce panel. Compte tenu de ces
genres de sollicitations, nous
n'avons pas d'activité propre
à nous le 8 mars. Si ce n'est
à Ouagadougou que nous
sollicitées, c'est dans les pro­
vinces. Enfin au niveau natio­
nal, nous sommes conviées
par le Ministère de la promo­
tion de la femme pour pren­
dre part aux activités commé­
moratives du 8 mars.

De façon générale, quelle
appréciation faites-vous de
la commémoration de cette
journée de la femme ?
Nous pensons que cette jour­
née dédiée aux femmes doit
être à notre avis, un moment
de réflexion sur l’amélioration

=5

des conditions de vie des
femmes. Elles sont interpel­
lées sur les questions de la
pauvreté, de maladie..., et
cette année d'ailleurs le
thème portait sur le VIH. C'est
une occasion pour les fem­
mes de réfléchir aux moyens
de sortir de la pauvreté et de
bien d’autres maux en vue de
produire des recommanda­
tions précises y relatives. Il y
a certains groupes de fem­
mes qui s'y investissent, mais
il y a d’autres qui en sont
encore aux festivités et autre
djandjoba dont on ne tire
aucun profit. Ce que je dis
n'engage que moi. Très sou­
vent des musulmanes sont à
la base de ces manifestations
et je me demande si cela est
conforme aux recommanda­
tions coraniques et prophéti­
ques. Il faut appeler les fem­
mes à des débats d'idées, à
de la réflexion, au suivi des
recommandations passées et
à l’élaboration de perspecti­
ves.
Dans certains milieux, on a
souvent présenté la femme
musulmane comme un être
sans droit. Que répondezvous ?

Je réponds que le Coran dit
que les hommes et les fem­
mes ont les mêmes droits,
que les deux ont reçu le souf­
fle divin. Autant l’homme a
des droits, autant la femme
en a. L'homme et la femme
ont des devoirs et des res­
ponsabilités comparables et
les deux font face aux consé­
quences de leurs décisions.
La seule base de supériorité,
c’est la piété et la droiture et
non la race, la couleur, le
genre ou la richesse. L’islam
a été la première culture à
admettre
l'indépendance
financière de la femme, à lui

O

accorder tous ses droits. Mais
dans certains pays, il faut
reconnaître que ces mêmes
droits lui sont refusés. C'est
souvent la méconnaissance
du texte coranique et donc sa
non application qui fait que
ces droits ne sont pas accor­
dés à la femme.
On parle de plus en plus de
féminisme
islamique.
Qu'en pensez-vous ?

De ce que je sais du fémi­
nisme, il y a trois tendances :
il y a la tendance radicale, la
tendance socialiste et la ten­
dance libérale. C'est la ten­
dance socialiste qui s’appro­
che de la vision islamique.
Cette tendance cherche un
équilibre entre l'homme et la
femme, prône la complémen­
tarité dans le.foyer. Elle s'ap­
parente au genre qui est une
idéologie qui est défendue
par des femmes et des hom­
mes pour l'amélioration des
conditions de vie de la
femme. Le féminisme a
connu une évolution et on
note qu'il a engrangé des
acquis dont la commémora­
tion du 8 mars. Il y a eu aussi
la première conférence a
Mexico du 1975, celle de
Dakar en 1992 et celle de
Beijing en 1995. C'est à la
suite de Beijing qu'il y a eu la
marche mondiale des fem­
mes contre toutes les formes
de violence faite aux femmes.
La cellule féminine est partie
prenante de cette marche et
nous menons des activités
pendant cette période. Parmi
les acquis également, il y a le
fait que dans les projets et
programme de développe­
ment et dans toutes les activi­
tés à l'échelle mondiale la
question genre est prise en
compte.

Quels sont les grands
chantiers à venir de la cel­
lule féminine du CERFI ?
Nous en avons beaucoup.
Nous avons en vue, la tenue
de la journée nationale de la
femme, la formation d’une
élite musulmane au niveau
des femmes, la construction
d'un centre social au niveau
de la mosquée du secteur 16.
La réalisation de ces objectifs
nous tient à cœur pour notre
mandat.

De quels moyens disposezvous pour la réalisation de
ces ambitieux projets ?

C'est vrai que nous avons
des ambitions et des objectifs
à atteindre mais malheureu­
sement les moyens font
défaut. Mais Al Hamdoulillah,
nous avons les ressources
humaines, les compétences
et par la grâce de Dieu nous
sommes entrain de recher­
cher des financements et des
partenariats qui vont nous

aider à atteindre ces objectifs.
Nous souhaitons qu'à la fin
du mandat nous puissions
présenter des résultats tangi­
bles.

Quel appel avez-vous à lan­
cer ?
Je profite de la tribune du
Cerfiste pour dire aux sœurs
de toujours se mobiliser
autour des actions que nous
entreprenons car nous avons
besoin de mobilisation forte
pour atteindre nos objectifs. A
l'endroit des hommes, nos
maris et frères, je les invite à
laisser la liberté aux femmes
pour qu'elles puissent partici­
per aux activités de la cellule
féminine. Il est vrai qu'il est
difficile de concilier emploi,
vie conjugale et sociale mais
l'appel vif que j'ai à lancer
c'est que tous soit mobilisés
et nous aider à atteindre nos
objectifs.
Propos recueillis par
Abdoul Salam Ouédraogo

“Le Cerfiste”
Récépissé de déclaration
N° 012697/CAO-TGI/OUA/P.F. du 10 novembre 2006
01 BP 6394 Ouagadougou 01 Burkina Faso
Tél : 76 61 57 67/ 50 36 08 03 / Email :cerfiben@fasonet.bf
Siège social sis 1200 logements derrière le centre CIJEF

Directeur de Publication
Président du CERFI

Rédacteur en Chef
Hamidou YAMEOGO

SAWADOGO Ousmane
YAMÉOGO Hamidou

Secrétariat de Rédaction

Alizèta OUEDRAOGO

Rédaction
PAO & Impression

BAMBARA Hamadé
OUÉDRAOGO A. SAIam
OUÉDRAOGO A. Wahid

Altesse Burkina : 50 39 93 10

TOE Aboubacar

Tirage : 1000 Exemplaires

Le Cerfiste N° 007 avril 2008

"I

EPIDEMIE DE MENINGITE

Des conseils pour se mettre à l'abri

M

algré les
remarqua­
bles pro­
grès dans
I
e
domaine de la santé
(science), la méningite
continue de sévir dans
les pays en voie de
développement et par­
ticulièrement le nôtre.
En
effet,
selon
l’Organisation
Mondiale de la Santé
(OMS), la méningite a
fait 2000 morts en
2007 dans 9 pays de
l'Afrique de l'Ouest
(Côte-d'Ivoire, Ghana,
Bénin, Mali, Niger,
Nigeria, Tchad et le
Burkina Faso). De tous
ces pays, c’est le
Burkina Faso qui a
payé le plus lourd tribut
avec 75% des morts.
Depuis le mois de jan­
vier 2008, notre pays
vit malheureusement,
une fois de plus une
épidémie de ménin­
gite.
Actuellement,
l'épidémie est déclarée
dans 5 districts sanitai­
res
(Kaya,
Réo,
Orodara,
Boromo,
Séguenéga)
et
9
autres districts sont en
situation d'alerte. Pour
l'OMS, les seuils épi­

Le Cerfiste N° 007 avril 2008

démique et d'alerte
sont respectivement
de 10 cas pour 100
000 habitants et de 5
cas pour 100 000 habi­
tants en une semaine.
Le responsable de la
surveillance épidémio­
logique du Burkina
Faso fait mention de
3181 cas suspects de
méningites du 1er
Janvier au 02 février
2008 dont 366 décès
soit un taux de létalité
de 11,5%

Qu’est ce aueja
méningite?

Il s'agit de l'infection
et/ou de l'inflammation
des méninges (enve­
loppes qui entourent et
protègent le cerveau)
et du liquide céphalo­
rachidien (LCR) due
généralement à la
génération et à la pul­
lulation de microbes à
ce niveau. C'est une
maladie de tous les
âges, très grave, rapi­
dement mortelle (5 à
10% de taux de morta­
lité même dans les
meilleures conditions).
Elle est parfois respon­
sable de séquelles
invalidantes (1 malade

sur 7) ; 15 à 20% des
survivants présentent
des séquelles neurolo­
giques permanentes.
On rencontre surtout
les méningites virales
(dues à des virus), qui
sont le plus souvent
bénignes ; et les
méningites bactérien­
nes, plus fréquentes et
très graves. Les ger­
mes responsables de
méningite bactérienne
sont habituellement le
pneumocoque, l'hermophilus influengoe
(nouveaux nés et nour­
rissons), le listeria
mais surtout le ménin­
gocoque. Il faut souli­
gner que le méningo­
coque est le seul
germe épidemiogène
c'est-à-dire pouvant
provoquer des épidé­
mies.
Il existe 13 souches de
méningocoques
regroupées par type
sérologique. Les sou­
ches les plus fréquem­
ment rencontrés sont
les souches A, C, Y et
W135.
Même si cela est très
rare, la méningite peut
être due à des champi­
gnons, à un trauma­
tisme crânien, à cer­

tains cancers (tumeurs
blanches du genou) et
à certaines maladies
du système.
çgmmentJ^nnab
tre la méningite ?

Les signes sont varia­
bles d'un malade à un
autre et sont fonction
du germe et de l'âge.
Le début de la maladie
est remarquablement
brutal à tel enseigne
qu'on parle classique­
ment d'un "coup de
foudre dans un ciel
serein". Chez un sujet
en pleine santé appa­
rente, s'installent brus­
quement :
- un malaise général
intense;
- une fièvre élevée (39
voire 40°c) ;
- des frissons répé­
tées;
- des céphalées rives,
violentes, qui sont
continues mais avec
des
paroxysmes,
accompagnées
de
photophobie
(le
malade n’aime pas la
lumière) ;
- des douleurs muscu­
laires et du dos ;
- des vomissements
qui sont très faciles,

3

sans effort, en jet ou en
fusée ;
- une raideur de la
nuque ;
- le malade est très
agité, conscient ou
obnubilé, voire coma­
teux.
Deux grands syndro­
mes regroupent ces
signes :
- le syndrome infec­
tieux (fièvre, fréquence
cardiaque et respira­
toire élevées, courba­
tures, frissons, herpes
cabical, langue char­
gée, fatigabilité, man­
que d'appétit). ;
- le syndrome méningé
(céphalées, vomisse­
ment, constipation).
Chez le nouveau né et
’ le nourrisson dominent
les pleurs incessants,
l'irritabilité, la somno­
lence, les vomisse­
ments et le manque
d'appétit. Tandis que
chez l'enfant plus
grand et l'adulte, on
retrouve la fièvre, les
céphalées, la raideur
du cou, les nausées et
vomissements,
la
confusion mentale, la
léthargie, la somno­
lence, la photophobie
et parfois une éruption
cutanée.
C'est une maladie
contagieuse qui se
transmet à travers les

secrétions de la gorge
et du nez d’un malade
infecté (gouttelettes
salivaires,, éternue­
ment, baisers, échan­
ges des cigarettes,...).
Le simple fait de respi­
rer l’air d'une salle
contenant un malade
n'est pas contagieux,
les germes ne pouvant
vivre longtemps à l'air
libre. Cette transmis­
sion est favorisée par
le contact intime avec
une personne déjà
malade, un séjour en
zone d'épidémie, la
fumée de cigarette, la
fatigue et le stress. Les
personnes les plus à
risque sont les extrê­
mes de la nie (les ado­
lescents et les jeunes,
les collégiéns vivant en
dortoirs, le personnel
des bases militaires,
les garderies, le déficit
immunitaire et l'ab­
sence de vaccination).

Comment traite-t-on
la méningite ?
C’est une urgence
médicale, une véritable
course contre la mon­
tre. Il faut agir vite pour
gagner du temps et
éviter les séquelles. La
meilleure attitude à
adopter devant un cas
suspect de méningite

©

est de conduire l'inté­
ressé dans un centre
de santé le plus rapi­
dement possible. Au
niveau du centre de
santé, rien, absolu­
ment rien ne doit retar­
der la mise en route du
traitement qui com­
porte outre les mesu­
res de réanimation,
l'utilisation de plusieurs
familles de médica­
ments dont les plus
importantes sont les
antibiotiques.
L'évolution sous traite­
ment est le plus sou­
vent favorable en quel­
ques jours, mais peut
se faire vers des com­
plications importantes
(troubles visuels, sur­
dité,...) sinon la mort.
Le coût de la prise en
charge de tels mala­
des est toujours élevé
malgré les efforts des
politiques.
L'impact socio-écono­
mique d'une hospitali­
sation prolongée sur
les familles et la nation
est très net du fait des
heures de travail per­
dues et de la mobilisa­
tion multiforme de l'en­
tourage. D'où l’impor­
tance de la prévention
qui repose essentielle­
ment sur les mesures
individuelles et collecti­
ves d'hygiène et sur la

vaccination. Il faut évi­
ter la sécheresse des
narines en y mettant
des pommades, res­
pecter le calendrier
vaccina, des enfants et
se faire vacciner tous
les 3 ans contre la
méningite, il existe plu­
sieurs vaccins disponL
blés sur le marché (le
vaccin méningococcique
A
+
A+C+Y+W135,
le
pneumo 23, ,'actihib...)
et l'Etat doit tout mettre
en œuvre pour les ren­
dre disponibles.
La prévention primaire
consiste à éviter la sur­
venue de la maladie, la
prévention secondaire,
à éviter la dissémina­
tion dans l'entourage
et à éviter les compli­
cations ; enfin, la pré­
vention tertiaire vise à
éviter les rechutes et
les
contaminations
étant donné que la
méningite n’est pas
immunisante.
Des
efforts doivent être faits
dans le domaine de là
prévention et dans tou­
tes ces étapes le rôle
de l'Etat est plus que
nécessaire.

Par PORGO Alidou
Le Cerfiste N° 007 avril 2008

-

■............. .....

Aux sources du renouveau musulman
L'ŒUVRE
Aux sources du renou­
veau musulman est un
livre de 480 pages
découpé en trois gran­
des parties. La pre­
mière partie : Aux sour­
ces de la pensée réfor­
miste contemporaine,
est composée de qua­
tre chapitres (page 38170). La deuxième par­
tie intitulée Hassan AlBanna : Spiritualité,
action sociale et reven­
dication politique est
quant à elle composée
de
trois
chapitres
(page 171-381). Enfin
la troisième partie : A
l’épreuve
des
Nouvelles
Réalités
Politiques après 1949
est constituée de deux
chapitres (page 383458).
Afin de mieux situer le
lecteur, l’auteur essaie
de justifier l’avènement
du courant réformiste
et le place dans son
contexte
historique,
puis donne ensuite ses
étapes. "Durant un
demi-siècle entre 187
et 1930, le double
mouvement de dés­
agrégation de l'empire
Ottoman
parallèle­
ment, du renforcemont
de la puissance, euro­
péenne et coloniale va
se renforcer". Gela va

Le Cerfiste N° 007 avril 2008

avoir une "influence
prisonnement,
ne
sur la pensée des
cessa d'appeler à
réformistes, de Jamâl dépasser les débats
ad-Dîn al-Afghâni à ' d'écoles sclérosés et
inutiles, la pensée d'un
Muhammad Iqbâl".
La volonté de revenir nécessaire renouveau
aux sources du mes­ et d'une impérative
réforme est présente
sage coranique et de la
de façon lancinante et
tradition prophétique
se développe au gré
de même que les
des évènements qui
modalités
de leur
ont cours dans le
relecture
ont été
monde musulman ’’
influencées,
façon­
page 37.
nées, par le contexte
historique qui met face Tout au long de cette
à face deux civilisa­ partie, l’auteur passe
au peigne fin tous les
tions
" page 173
réformistes, leur idéo­
De la première partie
logie et leurs efforts. Le
de l’œuvre
Dans la première par­ précurseur d'entre eux
tie de son livre, Tariq est Ibn Abal-ala-wahhab mais c'est depuis
Ramadan
évoque
all’évolution du mouve­ Janiâl-ad-Dîn
ment
réformiste Afghâni (1838-1897)
contemporain et fait que la pensée réfor­
remonter l’idée de
miste s'affirmera (prit
réformisme
à
Ibn forme).
Al-Afghâni
Taymiyya et même à
influença les penseurs
Ghazâli : " l’idée de
réformistes tels que les
dépasser les lectures
égyptiens Muhammad
et les gloses étroites Abdou et Rashîd Ridâ,
pour retrouver une lec­ le turc Sâd-an-Nursî,
ture vivante, revivifiée l'algérien
Abd-aldu Coran et des tradi­ Hamîd Ibn Bâdîs, l'in­
tions de la Sunna (al- dien Muhammad Iqbal.
ahâdith) n'est pas nou­ S'appuyant sur le dia­
velle. Du savant Abou
logue
entre
le
Hâmid al Ghazâli, au
Prophète (SAW) et son
Xlle siècle, à Ibn
ambassadeur Mu’âdh
Taymiyya qui, au XlVe
Ibn Jabâl, ils ont tous,
siècle et tout au long
leur vie durant, appelé
de sa vie durant à une lecture nouvelle
laquelle il connut l’em­ des textes, qui tienne

compte des contextes :
"La pensée sociale
musulmane du XXe
siècle, qui fut infldepcée par les prises de
position d'al-Afghâni
(même si celles-ci
furent essentiellement
politiques), est fondée
sur une lecture particu­
lière du Coran et des
ahâdiths : en cher­
chant l'objectif (qasd)
plus que la littéralité,
elle prend une position
doctrinale en matière
de théologie" Page 74.
De la deuxième partie
La deuxième partie de
l’œuvre parle de la vie
de l'égyptien Hassan
Al-Banna et de ses
œuvres. Né en 1906,
précisément le
14
octobre
à
ALMahmôudiyya,
au
Nord du Caire, il a
fondé en mars 1928
l’association des frères
musulmans.
Grâce au capital d'ex­
périence qu'il a eu de
ses
prédécesseurs,
Hassan
al-Barina
emmènera le réfor­
misme musulman à
son apothéose, en fai­
sant une synthèse de
leurs idées. Avec l’as­
sociation des frères
musulmans, Hassan
al-Banna va produire
des résultats apprécia-

blés sur de multiples
plans, politique, spiri­
tuel et social. Les éco­
les et centres de for­
mation se comptent
par milliers. "Dès lors,
les réalisations vont se
multiplier : chaque sec­
tion (il en existe plus de
deux mille) est tenu de
s’adjoindre une école
pour laquelle al-Banna
demande que l’on
fasse appel à des spé­
cialistes et que l'on
tienne compte de leurs
conseils. Des écoles
d'apprentissage
du
Coran voient le jour, de
même que des instituts
promulguant des cours
du soir pour les adultes
(...), des écoles pour
les jeunes filles,. des
écoles techniques pour
l'apprentissage
des
métiers" page 293.
Hassan al-Banna sera
alors l'objet de détrac­
tion de la part des puis­
sances franco-anglai­
ses qui se sentaient
menacer par sa politi­
que. Il mourut le 12
février 1949, assas­
siné.
De la troisième partie
La troisième partie
retrace la lutte pour la
libération
de
la
Palestine, la création
de l'état d'Israël (19481949) et les épreuves
subies par les frères

©

musulmans
après
1949. Sur la question
Palestinienne, Tariq
Ramadan relève qu'on
a cru à l'union des pays
arabes pendant un
bout de temps au
cours de la guerre
avant de se rendre
compte de la triste réa­
lité. "L'entrée des trou­
pes
arabes
en
Palestine, à partir du
15 mai 1948, paraissait
être la consécration de
l'unité arabo-islamique
contre le sionisme et
ses soutiens internatio­
naux. La réalité était
pourtant toute autre...
L’apparente unité est
traversée par des
dynamiques politiques
d'intérêts contradictoi­
res perceptibles avant
même le 15 mai" page
390.
Seuls
"les
frères
musulmans" se battent
avec
franchise
et
deviennent ainsi la
cible des grandes puis­
sances. "Les frères
musulmans continuent
d'envoyer des volontai­
res qui, sur le terrain,
et au contraire des
régiments officiels, se
montrent déterminés et
particulièrement effica­
ces. Alors que les
"cafouillages" paraly­
sent
l'action
des
armées égyptiennes,

les frères musulmans
se repartissent en sec­
teurs et défendent les
territoires qu'ils protè­
gent avec acharne­
ment et, souvent, avec
succès "page 395. "
Cette réalité rend très
vraisemblable la réu­
nion des ambassa­
deurs anglais, mais
également américains
et français du 6
décembre 1948 durant
laquelle se serait déci­
dée
la
demande,
ferme, de dissolution
de l'organisation. La
décision sera prise le
8, soit deux jours plus
tard, et, presque immé­
diatement, un ordre du
gouvernement
est
envoyé aux chefs de
l'armée égyptienne exi­
geant que les soldats
membres des frères
musulmans, "dont l'as­
sociation
n 'existait
pus", rendent leurs
armes et cessent de
combattre "page 395396.
Résultat : la débâcle
des armées arabo-islamiques ; "Non seule­
ment l'Etat d'Israël était
né, mais il s'était
constitué sur une sur­
face encore plus éten­
due que celle qui lui
avait d'abord été attri­
buée en 1947" page
389.

Parlant de la situation
des frères musulmans
après l'assassinat de
leur leader Hassan alBanna, l'auteur note
que la répression a été
si forte qu'elle a fini par
provoquer la révolte
chez certain d'entre
eux. Les volontaires de
Palestine sont virés en
prison. "Tous les frères
musulmans volontaires
en
Palestine
sont
déplacés dans deux
camps d'arrêt (ils res­
teront emprisonnés,
sur ordre du gouverne­
ment égyptien, pen­
dant plus de deux
mois). Les volontaires
de Palestine furent trai­
tés comme des crimi­
nels de guerre au
moment même où leur
prestige
grandissait
auprès des popula­
tions. A partir de cette
époque, après que leur
potentiel fut réellement
dévoilé, ils ne trouvè­
rent plus de clémence
et ils furent traités en
ennemis" page 396.
Cela eu pour consé­
quence de susciter des
révoltes.
"Jusqu’en août 1965,
date de la deuxième
série d’arrestation des
frères musulmans, il
n'existait pas sur la
scène politique égyp­
tienne
de groupe

Le Cerfiste N° 007 avril 2008

constitué ayant choisi
d’employer la violence
ou de renverser le pou­
voir en prenant les
armes" page 438.
"En 1965, le gouverne­
ment Nassérien arrête
non seulement les
anciens frères musul­
mans encore libres,
mais également un
très grands nombre de
jeunes intellectuels ou
paysans vivant dans la
campagne qui avaient
rejoint les rangs des
frères
musulmans
dans les dix ou cinq
dernières années. Ils
vont subir les pires trai­
tements dans les geô­
les, l'humiliation, la tor­
ture et pour certains
l'exécution. Tous sont
choqués et ébranlés
par l'annonce de la
Pendaison de Sayyid
Qutb, le 26 août 1966.
Il n'en faudra pas
davantage pour créer
des dissensions entre
la première génération
des frères et ces jeu­
nes, écoeurés et révol­
tés par les pratiques
répressives et inhu­
maines de Jamal 'Abd
an-Naser et de ses
acolytes. Ces jeunes
lisent les textes de
Sayyid Qutb le cœur
empli de rancœur et
avec la volonté de met­
tre fin au règne du

tyran,
rebaptisé
ments violents de la "
plusieurs années dans
"Pharaon", dont il faut
mobilisation islamiste "
le débat concernant
se libérer comme l'a
ne donnent en fait
l'islam en Europe et
qu'une image partielle,
fait Moïse avec son
dans
le
monde.
et trompeuse, des
peuple " page 439.
Expert/membre,
Expert
dynamiques et des
Dans sa conclusion
consultant
dans
diver­
enjeux en présence "
générale,
Tariq
Page 455-456.
Ramadan invite les
ses commissions atta­
uns et les autres à
chées au Parlement de
L'AUTEUR : TARIQ
approfondir
leur
Bruxelles. Il participe à
RAMADAN
recherche
sur
le
divers
groupes de tra­
monde musulman s'ils
vail internationaux se
veulent être objectifs Tariq Ramadan est né
le 26 août 1962 à . rapportant à l'Islam, au
dans leurs travaux
d'analystes. r Genève. Il a fait ses
dialogue interreligieux
études à l'Université de
"L'actualité récente a
et plus largement au
Genève (Maîtrise en
souvent poussé les
développement et aux
Lettres, en Philosophie
observateurs à analy­
questions sociales.
et Littérature Française
ser le phénomène de
et docteur ès Lettres
,'lslam politique ou de I'
Il est actuellement
" islamisme "à partir en Islamologie-Arabe).
Senior Reseach Fellow
Il a poursuivi et appro­
des évènements les
à la Lokahi Foundation
plus spectaculaires de fondi . ses études en
et Professeur invité à
Sciences islamiques
ces vingt dernières
l'université d'Oxford (St
au Caire (1992, 1993).
années"P453.
Doyen au Collège de
" L'histoire de la pen­
Antony's Collège)
Genève (1988 à 1992),
sée réformiste depuis
Il est auteur de plu­
il a fondé et présidé
al-Afghâni et la façon
sieurs articles e jour­
dont les puissances
pendant
la
même
naux, des K7 de confé­
occidentales ont géré
période l'association
rence (audio et audio
le dossier du Prochepour la promotion de la
Orient sont autant " pédagogie de la soli­ visuel) et de plusieurs
d'éléments qui doivent, darité "
livres dont : Le face à
impérativement être
Il
a. été
nommé
face des civilisations ;
connus et étudiés afin
Professeur d'islamoloDu cœur à cœur ;
d'appréhender comme
gie
au
Classic
L'Islam et les musul­
il se doit la situation
Department
de
actuelle du monde isla­
l’Université de Notre
mans, grandeur et
mique. Une analyse
Dame (USA, Indiana)
décadence ; Aux sour­
sur une séquence his­ et Luce Professor au
ces du
renouveau
torique trop courte (à
Kroc
Institute
musulman....
partir 1979 par exem­
(Religion, conflits et
Par Sana
ple) ou une étude sur
Promotion de la Paix).
Souleymane à Fada.
les seuls comporte­
Il est engagé depuis

Le Cerfiste N° 007 avril 2008
........A- V•’i

La place de la mosquée en islam
ans cette rubri­
que consacrée
à la transcrip­
tion de ser­
mons
digne
d'intérêt, le CERFI a
choisi de vous faire lire un
sermon prononcé par
l'Imam Alidou ILBOUDO
au siège de l'AEEMB sur
la place de la mosquée en
islam en rapport avec le
projet de reconstruction
de la mosquée de cette
association.
Louanges à Allah, créa­
teur et Maître des
Univers. Nous le louons
pour ses bienfaits, nous
demandons son secours
et sa guidance et nous
l'implorons pour la rémis­
sion de nos péchés.
Mes frères et sœurs dans
la foi.
Nous nous faisons un
devoir aujourd'hui de
revenir sur la place de la
mosquée en islam [...] Au
commencement, c'était
l’hégire. Arrivé avec ses
compagnons de route à
Quba à une dizaine de
kilomètres de Yasrib qui
allait
devenir
AlMadinatoul Mounawaraz,
Médine La lumineuse, le
Prophète reçut la révéla­
tion sur la prière de ven­
dredi et il fit la première
prière de l'histoire de l'is­
lam à jour-là à Quba,
dans la vallée des Bani
Soulayn Bin Awf et il fit le
discours et dit entre
autres ces mots qui nous

interpellent
encore
aujourd'hui : "Vous musul­
mans, prenez votre part
de la lutté, jouez votre
partition et ne vous écar­
tez pas des sentiers
d'Allah. En vérité Allah
vous a enseigné son livre,
il vous a tracé sa voie,
pour ainsi savoir ceux qui
disent vrai et ceux qui
sont menteurs. Soyez
généreux et bienfaisants
comme Dieu l'a été avec
vous. Combattez les

tracé le programme de la
mosquée. A son arrivée
dans Médine, la première
œuvre qu'il fit fut la
construction de la mos­
quée dite du Prophète qui
allait devenir un des 3
grands sanctuaires de l'is­
lam, il l'a construite pour
l'adoration c'est-à-dire la
prière mais elle a servi à
d'autres fins éminemment
utiles : la mosquée du
prophète a servi de siège
du gouvernement : c'est là

ennemis
d'Allah.
Combattez sur son che­
min. C'est lui qui vous a
élu et vous a nommé
musulmans. Pour que
périsse celui qui a choisi
la perdition et que vive
celui qui a choisi la vraie
vie. Il n'y a de force et de
puissance qu'en Allah ;
rappelez-vous abondam­
ment le nom d'Allah "
Le discours du Prophète a

qu'il se réunissait avec
ses lieutenants pour pren­
dre des décisions. Elle a
servi de chancellerie : il y
recevait ses ambassa­
deurs et y envoyait des
missions. Elle a servi de
trésor Public pour recevoir
la zakat, le butin, et les
redistribuer. Elle a servi
de tribunal où se tenait les
jugements pour rendre le
droit et réparer les torts.

Elle a servi de caserne
pour mobiliser les trou­
pes, d'hospices pour
accueillir les pauvres, de
medersa pour l'enseigne­
ment de l'islam, enfin elle
a servi de médium (d’or­
gane de presse) pour dif­
fuser chaque vendredi le
message à tous les
musulmans de l'époque.
Aujourd'hui plus que
jamais, nos mosquées ont
besoin de rejouer ce rôle
de centre culturel qui offre
à la jeunesse musulmane
un cadre serein d’épa­
nouissement. [...]
[...] Le salaire de ceux qui
dépensent de leurs biens
dans le secret pour le seul
visage d’Allah est le
Paradis. En 1990, le
Comité
Exécutif
(de
l'AEEMB) emménage sur
ce terrain et on y com­
mence les prières quoti­
diennes. C'est en 1993
que la tenue de la prière
de vendredi est effective
et le prône en français
satisfait plus d’un musul­
man. A l'instar de la mos­
quée du Prophète ce ter­
rain comprend la mos­
quée, le Bureau de
l'AEEMB, la bibliothèque,
la direction du journal AnNasr, et un dortoir où des
volontaires (élèves ou
étudiants) s’occupent de
l’entretien et de la sécurité
du matériel. En plus des
prières, la Mosquée col­
lecte et redistribue la
zakat et assiste dans la

Le Cerfiste N° 007 avril 2008

mesure des moyens les
personnes
démunies.
C’est enfin un centre
d'études et d’apprentis­
sage pour tous.
Vous verrez mes frères
que des gens, nos
parents nous ont accom­
pagné depuis les pre­
miers moments. Que Dieu
maintienne les vivants sur
le droit chemin et fasse
miséricorde à ceux qui ne
sont plus. Le Coran dit : 7/
est parmi des croyants
des gens qui ont respecté
le pacte avec Allah.
Certains sont déjà morts
et d’autres attendent mais
aucun d'eux n'a dévié".
Qu'Allah aide ceux qui
nous ont soutenu ainsi
que ceux qui vont le faire.
Cette
mosquée
est
essentielle et même vitale
pour nous au stade où
nous
sommes.
L'Association
a
une
grande partition à jouer
dans le cercle des
Associations Islamiques
et
la
Jeunesse
Musulmane a besoin d'un
creuset. Notre ambition
se confronte à la modicité
de nos moyens. C’est
pourquoi, depuis mainte­
nant 2 ans nous avons
commencé les subven­
tions pour la construction
de votre mosquée. [...]
La mosquée est la mai­
son de Dieu. Elle mérite
plus d'égards que nos vil­
las. En plus, le Prophète a
dit : "Qui construit une
mosquée pour Dieu, Allah
lui bâtit une maison au

Le Cerfiste N° 007 avril 2008

paradis". Frères et sœurs,
Hâtons-nous pour partici­
per à l'œuvre commune.
Allah nous dit : "Ceux qui
dépensent leurs biens
dans la voie d'Allah res­
semblent à un grain
duquel naissent sept (7)
épis, chaque épi donnant
100 grains. En effet, Allah
multiplie la récompense à
qui il veut et Allah est
Généreux et Omniscient.
Ceux qui dépensent leurs
biens dans la voie d'Allah
sans faire suivre leurs lar­
gesses ni d'un rappel ni
d'un tort auront ieur
récompense auprès de
leur
Seigneur..."
C261.262
Mes frères et sœurs dans
la folK une mosquée de
300
millions
pour
l'AEEMB c’est possible,
puisque à Quaga 2000,
au projet ZACA et dans
bien d’autres quartiers il y
a des maisons plus coû­
teuses qui appartiennent
à des musulmans. Ce que
nous mettons dans Sa
terre tout comme le reste
finira. "Tout ce que est sur
elle périra sauf le visage
d'Allah pleine de gloire et
de majesté".
O vous qui avez cru,
investissez dans la dura­
bilité c'est-à-dire auprès
d'Allah. Votre argent sera
à l'abri de la faillite et
connaîtra seulement la
fructification ; "Qui va faire
un prêt d'honneur à Dieu ;
il va le multiplier à plu­
sieurs degrés, il aura une
abondante récompense".

O musulmans, répondez
à l'Appel de Dieu et de
son Messager, mobilisons
nous pour la mosquée
comme un seul homme,
chacun selon ses forces :
Dieu aime ceux qui com­
battent sur son chemin en
ranges serrés comme
une construction com­
pacte : "Hâtez-vous vers
le Pardon de votre
Seigneur et vers le para­
dis dont la superficie
dépasse le ciel et la terre
". Répondez à l'Appel de
Dieu et de son Messager
à l’instar de Oumar qui
donna moitié de ce qu'il
avait, de Ousmane qui
donna
le
tiers
et
d'Aboubakr qui donna tout
ce qu'il avait. Il avait laissé
à sa famille, Dieu et son
Prophète.
O mes frères, quand les
croyants sont arrivés à
Médine,
il
a
fallu
qu'Ousmane achète à un
natif un puits pour les
Musulmans. Le Prophète
lui a fait l'annonce sui­
vante : "Tout ce que
Ousmane^ fera dans sa
vie, ne pourra plus entra­
ver son entré au Paradis "
[...] O vous qui avez cru,
craignez Allah et que cha­
que âme considère ce
qu'il a avancé pour
demain. Dieu est au cou­
rant de ce que vous faites
O vous qui avez cru !
Pourquoi
restez-vous
inactifs quand on vous
appelle à des dépenses
dans la voie d'Allah, dou­
tons-nous un seul instant

du jour dernier, de Dieu,
du Paradis et de ses déli­
ces ? Préférons-nous la
vie d’ici-bas à celle de
l'Au-delà ? Assurément
non.
[...] A ceux qui ont déjà fait
le geste, qu'Allah les
bénisse. A ceux qui ont
l'intention, que Dieu leur
en donne les moyens. A
chacun de nous qu’Allah
nous permettre de partici­
per à la hauteur de ce qu'il
nous a donné, pour, que
la parole de Dieu s'élève à
jamais
et
que
la
mécréance disparaisse
pour de bon. "Si vous
aidez-vous, Dieu vous
aidera et raffermira vos
pas. Allah a promis et il
tient ; et Assurément Dieu
aidera ceux qui soutien­
nent sa cause. Sans nul
doute, la victoire, l'hon­
neur, la puissance est
avec le camp de Dieu,
celui du Prophète et des
croyants : " La force et la
puissance est à Dieu, à
son Prophète et aux
croyants
Alors donc
vous qui croyez, que ni
l’argent, les belles demeu­
res, votre statut et les
joies de ce monde ne
vous trompent au sujet
d'Allah. Investir pour la
mosquée, c'est investir
pour un avenir radieux de
l'islam
dans
notre
pays.[...]
llboudo Alidou

VIE DU CERFI

A la découverte des sous sections du CERFI
a problématique
concept de «sous sec­
des sous sec­
tion» tend à renvoyer aux
tions (ou comités
sous entités de type géo­
sectoriels) n’est
graphique et celui de
pas nouvelle. En
«comité sectoriel» aux
effet, les textes du CERFI
sous entités de type
ont prévu que les sec­
«socioprofessionnel».
tions provinciales qui le
Qu’il s’agisse des sous
jugeaient utiles, pou­
sections ou des comités
vaient créer des comités
sectoriels,
abstraction
sectoriels si tant est que
faite de la dimension géo­
leurs réalités rendaient
graphique ou sociopro­
cette création
impé­
fessionnelle, la perti­
rieuse. C’est ainsi que de
nence de celles-ci est en
par le passé, les grandes
train de s’imposer de plus
sections provinciales du
en plus, notamment dans
les grands centres.
CERFI, comme celles de
Ouagadougou et de
En effet, l’explosion des
dimensions spatiales et
Bobo-Dioulasso, ont eu à
démographiques de la
les expérimenter avec
plus ou mois de succès.
ville de Ouagadougou
conjuguée à la nécessité
Il faut distinguer toutefois
de plus en plus inélucta­
deux types de sous sec­
ble de rapprocher le
tions et ce sur la base de
CERFI de ses militants et
deux critères :
sympathisants
ont
- le critère géographique,
conduit
le
Bureau
sur la base duquel une
Provincial du Kadiogo
section provinciale X,
(BPK) à créer des sous
peut créer des sous sec­
sections dans quatre (04)
tions x1, x2, x3, ...dans
arrondissements sur les
les quartiers, secteurs,
cinq (05) que compte la
arrondissements, dépar­
capitale. Il s’agit de
tements, de la ville ou de
Bogodogo, de Nongrela province en question ;
maasom,
de
- le critère socioprofes­
Boulmiougou
et
de
sionnel, sur la base
Signonghin.
duquel une section pro­
Une année après leur
vinciale (ou même le
mise sur pied, comment
Bureau National) peut
se portent ces cadres
mettre sur pied des cellu­
les CERFI regroupant
islamiques de proximité
?
des frères et sœurs tra­
vaillant dans un domaine
Après la mise en place
donné.
des sous sections, elles
De plus en plus, dans
se sont attelées à l’élabo­
l'entendement
des
ration de leurs program­
Cerfistes eux-mêmes, le
mes d’activités autours

L

d’actions
accessibles,
simples et ouvertes. Elles
ont pour objectif de créer
des cadres de rencon­
tres, de fraternisation et
de formation pour les
militants du CERFI. Ainsi,
aussi bien à Bogodogo,
Boulmiougou, Nongremaasom qu’à Signonghin
on retrouve les activités
suivantes : causeriesdébats, projections ciné­
matographiques, confé­
rences, sorties détentes,
œuvres sociales et ruptu­
res communes durant le
mois de ramadan... Par
ailleurs, toutes les sous
sections ont activement
pris part à l’organisation
des activités du bureau
provincial du Kadiogo.
Au regard des actions qui
ont déjà été exécutées,
on peut fonder un espoir
sur ces nouvelles structu­
res qui pourront par leurs
actions de proximité
booster la mobilisation au
niveau du CERFI et
assister les militants qui
le désirent dans le
domaine de la formation
et des œuvres sociales.
S’il est vrai que le
concept novateur de
sous section apporte un
plus au fonctionnement
de la section, il faut avant
tout attribuer leur succès
au
dynamisme
des
acteurs qui ont la charge
de les animer. Ils ont
réussi grâce à leur dispo­
nibilité et à leur esprit de
sacrifice à conduire au

mieux l’exécution de leur
programme d’activités.
Par ailleurs, ils ont pu
réunir de nombreux parti­
cipants aux différentes
activités. De plus, aussi
bien les responsables
que les militants adhèrent
à cette nouvelle forme
d’organisation.
Toutefois, comme il est
de notoriété publique que
tout début connaît des
difficultés, il ressort du
bilan des sous sections
du Kadiogo quelques
insuffisances dues entre
autres à la faible mobili­
sation lors de certaines
activités et les difficultés
organisationnelles
et
financières.
Mais pour l’essentiel il y a
un réel motif de satisfac­
tion ; et l’expérience doit
même être poursuivie
pour que les sous sec­
tions
se
renforcent
davantage du point de
vue de leurs capacités
organisationnelles et de
mobilisation. Malgré les
difficultés
auxquelles
elles
peuvent
être
confrontées, les sous
sections suscitent de l’es­
poir pour plus de dyna­
misme de la section pro­
vinciale du Kadiogo, et
certainement cette expé­
rience devrait inspirer
d’autres sections à tra­
vers le pays.
Par Abdul Hamid
Yaméogo
et Hamadé Bambara

Le Cerfiste N° 007 avril 2008

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