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Le hadj : une prescription obligatoire
______ P.14

La Preuve
"... et voilà la religion de droiture... ”

Editorial
e second remanie­ les ventes à un bon niveau.
toute chose indispensable
ment
gouverne­ C'est d'ailleurs pour cela au succès d'un gouverne­
mental sous l'ère qu'on se demande légiti­ ment.
Tertius aura été mement
de
comment le Chef
mémoire de Burkinabè de l'Etat et son premier En somme, ce remanie­
ment ressemble plutôt à un
l'un des plus attendus, et
ministre ont pu autant
réaménagement. Dans ces
celui qui s'est fait le plus déjouer les pronostics ?
conditions, quelles sont
attendre. Mais pourquoi
tant d'engouement, de sup­ Premièrement, on pourrait les chances de succès de
putations et de conjectures croire que les hommes de cette nouvelle équipe? On
ne peut pas s'attendre à
aussi folles les unes que média étaient très mal
les autres autour de la informés sur la question mieux par rapport à la pré­
cédente.
Car c'est la même
nomination des ministres ou peut-être qu'ils ont été à
équipe qui se présente
de la République ? On ne dessein induits en erreur.
sous une autre configura­
peut qu'émettre des hypo­ En effet, il est connu que
thèses. D'abord, cette les gouvernants utilisent tion, tant les mouvements
internes
ont été plus
cette
méthode
pour
mesu
­
situation vient rappeler
que les Burkinabè sont rer les réactions possibles importants que les nouvel­
les
entrées.
Soit ! Tel a été
attentifs sur la qualité des des citoyens sur les choix
le choix de nos gouver­
hommes et des femmes qu'ils opèrent. Deuxième­
nants. L'essentiel réside
qui ont en main leur destin ment, il est probable que
plutôt dans les attentes des
; une réalité que doivent le vrai remaniement soit à
Burkinabè auxquelles le
prendre en compte les venir. Cette fois-ci, le jeu
nouveau-ancien gouverne­
gouvernants. Tous les sce- des influences n'a pas per­
ment doit impérativement
narii pré remaniement mis au chef du gouverne­
donner des réponses. Elles
attestent par ailleurs qu'ils ment de se départir de cer­
sont nombreuses et se
attendent un changement tains ténors et de faire
déclinent ainsi qu'il suit :
aussi bien des personnes venir d'autres personnes.
la vie chère et la baisse du
qui les gouvernent que des Troisièmement, il est à
pouvoir d'achat, l'insécu­
méthodes de gouvernance. craindre que ceux qui nous
rité, la crise de l'enseigne­
Ce qui montre qu'ils ne gouvernent n'aient plus de
ment supérieur, ... On
sont pas particulièrement perspectives en matière de
peut donc supputer lon­
satisfaits de l'action des gestion des ressources
guement sur les raisons
gouvernements
précé­ humaines du pays. Com­ qui ont prévalu à une telle
dents. Pourtant la nomina­ ment en effet comprendre reconfiguration
de
tion de Tertius Zongo que ce soit les mêmes qui
l'équipe gouvernementale
avait suscité un espoir au passent de ministre à et sur les motivations réel­
regard de ses nombreuses ambassadeur et d'ambas­ les du tandem Tertiusdéclarations sur l'impé­ sadeur à ministre, de pre­ Blaise à ne pas franchir le
rieuse nécessité d'un chan­ mier ministre à ministre et pas d'un vrai remanie­
gement des mentalités, des d'ambassadeur à premier ment, mais les attentes des
choix politiques et des ministre... ? Bref, un
populations sont en l'état
modes de gestion de la imbroglio à vous donner le et attendent des réponses
chose publique. Ensuite, tournis. On a bien l'im­ urgentes et conséquentes.
l'intérêt inhabituel des pression qu'on fait du sur­ Ce sera finalement à l'œu­
populations sur ce rema­ place. Et ce sentiment vre que l'on pourra vérita­
niement peut être juste le grandissant au sein de la blement juger de la perti­
résultat d'un effet d'entraî­ population n'est pas de nence des choix qui ont
nement orchestré par la nature
à
établir
la été faits. ■
presse aux fins d'alimenter confiance entre les gou­
le suspens pour maintenir vernants et les gouvernés,
La rédaction

L

REMANIEMENT

MINISTERIEL

Les chances
de succès
du nouveau
gouvernement

2

La Preuve n° 012 - octobre 2008

La plume du mois
Ces sonneries qui polluent nos mosquées
==^==^=^=^=

Par Aris

’homme
n’a tes spirituelles. Les
jamais autant méfaits sont énormes,
'été submergé tant ces perturbations
par des préoccupations
peuvent contribuer à
de survie quotidienne rompre le lien établi
caractérisées souvent entre le croyant et son
par la cupidité et l’accu­ Seigneur pendant sa
mulation excessive de prière. La prière ne
biens matériels. Les constitue t-elle pas ce
lieux de culte sem­ précieux moment où
blaient être les rares l’on est en communica­
enceintes
réservés tion directe avec
exclusivement à l’ado­ ALLAh ?
ration de Dieu. Seule­ Pourquoi
ment, voilà depuis quel­ alors les
ques temps, ces milieux gens ne
n’arrivent pas aussi à par­
détacher nos pauvres vien­
âmes de leurs soucis nent
bassement terrestres. pas à
Pour une prière qui dure épar­
à peine dix minutes, gner
nous ne sommes pas l’office de
capables de taire nos la prière des
du
téléphones. Nonobstant nuisances
toutes les affiches qui téléphone ? Un oubli
interdisent les sonneries ou une négligence ? Il
des téléphones dans les est vrai que l’homme
mosquées, les fidèles c’est aussi l’oubli, mais
sont régulièrement per­ la persistance du phéno­
turbés dans leur concen­ mène pendant une
tration. Ces sonneries même prière finit par
qui prennent en otage le donner la preuve que
moindre effort de se d’aucuns ont le souci de
soustraire du décor du ne manquer aucune
quotidien pour s’adres­ alerte de leurs interlocu­
ser paisiblement au teurs.
Tout Puissant sont
devenues une véritable Les mosquées ne sont
pollution de nos encein­ malheureusement pas

L

La Preuve n° 012 - octobre 2008

=====

les seules victimes de la
pollution sonore des
téléphones portables. Il
n’est pas rare de voir
des impertinents se don­
ner en spectacle pendant
un enterrement, et de
surcroît devant les pro­
ches
du
défunt.
L’homme est-il devenu
insensible au sacré ?
Dieu a créé les
hommes et
les djins
dans le
seul but
de son
adora­
tion ;
sourate
51, ver­
set 56.
C’est le
seul sens qui
devrait
valoir
pour l’existence de
l’homme, les autres
demeurant des complé­
ments ou des étapes
intermédiaires
pour
mieux se réaliser dans la
foi. Nous voudrions à
travers ces mots inter­
peller nos frères sur le
fait que la vie sur terre
et son contenu éphé­
mère ne sauraient être
une fin en soi. Il faut
savoir que nous n’avons
que quelque temps à

passer sur terre et le
reste de l’existence
appartient à une éternité
qui sera une faveur ou
un malheur pour les uns
et les autres selon les
actions que chacun
posera sur terre. C’est
pourquoi il est temps
pour nous tous de
contrôler nos comporte­
ments dans les moindres
détails possibles surtout
dans certains lieux
comme les mosquées.
Pour ce faire, éteignez
automatiquement vos
portables avant toute
prière.
Le mode silencieux
pourrait même être une
porte de distraction en
cas de réception d’un
signal
quelconque.
Nous pensons que les
quelques minutes que
dure la prière ne sau­
raient être la cause de
votre échec dans la vie
ici bas, si elle devrait
être autrement. Tout
compte fait, ce que cha­
que être doit avoir
comme bien dans son
existence ne peut se réa­
liser qu’avec la volonté
de Dieu. S’il vous plait,
moins de sonneries dans
nos mosquées ! ■

3

Extrait
La jalousie et la haine : deux fléaux à combattre !
Par Mohamed Patel

..................

---- --

Le texte ci-après est un discours prononcé à la Mosquée de Saint-Pierre au mois de Mai 2006 par
Mohamed Patel. Sa pertinence et son actualité nous ont incité à le publier à votre attention. Par ail­
leurs, bien que ce soit dans une contrée éloignée de la nôtre (Réunion), les faits nous concernent.
uelle
que
soit
suivant
" laquelle on analyse le

I l’échelle

lien'^5' fraternité des musul­
mans aujourd’hui, on ne peut
que constater à quel point
celui-ci est superficiel. Et le
pire, c’est qu’il semble se fra­
giliser un peu plus chaque jour
qui passe. Nul besoin pour le
constater de procéder à une
analyse approfondie de la
situation de la communauté
musulmane mondiale, riche de
plus d’un milliards de person­
nes : il suffit pour cela que
chacun fasse l’état des lieux

des rapports intracommunau­
taires au^sein des quelques
milliers de musulmans de sa
propre localité, ou, mieux
encore, entre les quelques
dizaines de personnes qui
composent sa propre famille.
Et c’est bien là l’une des prin­
cipales causes de notre fai­
blesse et de notre inconsis­
tance
actuellement.

La Preuve,
Récépissé de déclaration
N°1862//CA-GI/OUA/PF .
du 27 juillet 2007.
ISSN 0796-8426
Tél. 5037 94 30
Cell. 70 75 54 85

Email : preuvc2007@yahoo.fr
Directeur de Publication
Mikaïlou Kéré .
Secrétaire de rédaction
SîakaGNESSI
Responsable commercial
Moussa BOUGMA
Mise en page et impression
Altesse Burkina 50 39 93 10
Nombre de tirage
1000 exemplaires :

4

Dans un Hadith rapporté par

obtenue par le hâssid(jaloux) ;

rie. Certains penseront peut

Abou Houréïra, le Prophète

soit qu’elle perde tout simple­

Mouhammad (SAW) met jus­
tement sa communauté en
garde contre les principaux
facteurs de scissions et de
divisions. Il dit : “Ne vous

ment l’avantage, l’envieux
n’espérant ou ne cherchant
même pas à l’obtenir pour luimême. Cette forme de jalousie
et d’envie est la pire de toutes
; c’est celle qui avait été
éprouvée par Iblîss à l’encon­
tre de Âdam (AS) : Iblîss a

être que je suis en train d’exa­
gérer et de noircir volontaire­

jalousez pas et ne vous enviez
pas les uns les autres, ne vous

entre-haïssez pas, ne vous
espionnez pas, ne vous épiez
pas, ne vous trompez pas
mutuellement (dans les affai­
res ou les autres domaines en

général) et soyez, ô serviteurs
de Dieu, (unis et affectueux
comme) des frères." (SahîhM o u s 1 i m )
Dans les lignes suivantes,
nous allons nous focaliser sur
les deux premiers maux évo­
qués par le Messager d’Allah

(SWT).

l.’lâ tahâssadoû”
La première chose qu’il
dénonce, c’est le hassad
envers ses frères et sœurs. Ce
terme désigne couramment la
jalousie qui est éprouvée par
un individu lorsqu’il voit
quelqu’un jouir d’un avantage
qu’il n’a pas. Et l’homme étant
ainsi fait qu’il n’apprécie -

généralement -pas être sur­

passé par ses semblables, c’est
la raison pour laquelle, la plu­
part du temps, ce genre de
jalousie ne se manifeste pas
seule. Elle est accompagnée
par le désir ardent que la situa­
tion de la personne qui bénéfi­
cie de l’avantage en question
change négativement : soit

qu’elle perde la faveur en
question et que celle-ci soit

ainsi fait de tout son possible
pour que l’illustre Prophète
soit expulsé du Paradis et qu’il
perde ainsi les faveurs divines
dont il pouvait y jouir. Et ce
sournois, ayant déjà été mau­
dit par Allah, savait alors per­
tinemment que ces bienfaits ne
lui seraient jamais accordés.

ment le tableau. Comme j’au­
rai été heureux que ce soit
réellement le cas... Malheu­
reusement, il n’en est rien. Je
ne compte plus les témoigna­
ges de frères qui sont victimes
de délations (“anonymes”)
devant les autorités, de coups
tordus dans les affaires, de
campagnes de calomnies
visant à les discréditer (devant
leurs proches, leurs collègues
ou leurs interlocuteurs com­
merciaux...), d’acte de sorcel­
lerie contre leurs personnes ou
leurs familles ou encore leurs
biens... Nul besoin de beau­

Al hassad, qui compte parmi
les péchés majeurs en Islam,

coup de lucidité pour com­
prendre que si rien n’est fait

est un mal qui a cette triste
particularité qu’il crée chez
celui qui en est affecté une
frustration tellement grande

pour changer cette situation,
nous risquons tous, à un
moment ou un autre, de finir
par être touchés par les dom­

qu’il finit par le rendre com­
plètement aveugle et sourd
aux notions même de licite ou

mages collatéraux de ce genre

d’illicite et de bien ou de mal.
Le jaloux est tellement
envieux de son frère ou de sa

de conduite irresponsable. Nos
plus aînés sont toujours là
pour témoigner des change­
ments négatifs qui ne cessent
d’affecter notre communauté

soeur qu’il ne recule devant
rien pour le voir perdre ce
qu’il possède ou, pire, le voir

ces dernières années. Et s’il est
vrai que les problèmes d’ordre

souffrir : il se met à l’épier, à
rester à l’affût de ses moindres
faiblesses, à le tromper, à être

familial qui s’abattent de plus

hypocrite envers lui, à dénon­

teurs, ils n’en reste pas moins

cer ses faiblesses ou, pire
encore, à lui attribuer menson­
gèrement des fautes purement

que les dérives liées au hassad
et à la jalousie occupent une

imaginaires... Et si cela ne
suffit pas, il esl prêt à aller
jusqu’à vendre son âme au
diable en procédant à des actes

de chirk telles que la sorcelle­

social, économique, moral ou
en plus sur nos frères et sœurs

résultent de nombreux fac­

place de choix parmi ces der­
niers.
Par la grâce d’Allah, nos réfé­
rences premières ne nous ont
pas seulement mis en garde

La Preuve n° 012 - octobre 2008

Extrait
contre la gravité du hassad.
Elles nous ont également indi­
qué les moyens à adopter pour
s’en préserver ou en guérir,
l’un des plus efficaces étant
probablement énoncé dans ce
Hadith présent notamment
dans le Sahîh Mouslim “(Dans
le domaine matériel,) regardez
ceux qui sont plus bas que vous
(c'est-à-dire qui sont moins
riches, qui vivent dans des
conditions plus modestes, qui
ont plus de problèmes...) ; et
ne regardez pas ceux qui sont
au-dessus de vous. Cela vous
permettra de ne pas mépriser
le bienfait d’Allah dont vous

jouissez."

Parmi les multiples effets posi­
tifs du réflexe vers lequel le
Prophète Mouhammad (SAW)
nous exhorte ici (en sus de
celui qui est mentionné dans le
Hadith même), il y ajustement
le fait que celui-ci nous empê­
che de nous focaliser sur ce qui
fait la supériorité de notre frère
ou de notre sœur par rapport à
nous. Et c’est justement en cela
qu’il porte un coup fatal aux
racines mêmes du hassad dans
notre cœur et notre esprit. Je
précise néanmoins que, en
voyant chez autrui un bienfait
dont on est privé, le simple fait
de désirer que l’on obtienne
une faveur similaire sans pour
autant vouloir que celle-ci lui
soit retirée ne relève pas du
hassad prohibé en Islam. Les
oulémas affirment que le statut
d’un tel désir (appelé ghibtah
en arabe) dépendra de la nature
de ce qui est désiré : s’il s’agit
de quelque chose de condam­
nable, le souhait éprouvé l’est
également. S’il s’agit d’un
bienfait d’ordre religieux, le
désir est carrément louable. Et

s’il s’agit d’une faveur maté­
rielle licite, la ghibtah est sim­

plement tolérée.

2.”lâtabâghadhoû”
Le Prophète Mouhammad
(SAW) condamne ensuite le
fait, pour les musulmans,
d’éprouver mutuellement de la
haine. Dans un autre Hadith
authentique, rapporté par Abou
Houreïra (RA), le Messager
d’Allah (SAW) affirme claire­
ment que l’affection entre
croyants est un signe de [la
perfection de la] foi : “Par
Celui qui détient mon être dans
Sa main, vous n’entrerez pas
au Paradis tant que vous ne

serez pas croyants ; et vous ne
serez pas de [parfaits]
croyants tant que vous ne vous
aimerez pas mutuellement. Ne

vous montrerai-je pas ce qui
amènera l’amitié entre vous ?
Répandez le salâm parmi
v<?Kj.”(Sahîh Mouslim)

Nombreuses sont les disposi­
tions du droit musulman qui
visent justement à renforcer
cette affection entre musul­
mans et à lutter contre toute
forme d’animosité. C’est le cas
notamment de l’institution
marquée du salâm (comme en
témoigne le Hadith cité plus
haut), la permission de mentir
dans le but de réconcilier des
personnes
en
conflit,
l’interdiction de l’alcool et des
jeux de hasard (voir verset 91
de
la
sourate5),
l’interdiction de la médisance,
etc. Mais, à l’instar de ce qui a
été évoqué au sujet du hassad,
si on désire lutter efficacement
contre le boughdh (aversion)
entre les musulmans, il faut
absolument s’attaquer à ses
causes, dont les deux principa­
les sont les suivantes:
- la suspicion : le Prophète

La Preuve n° 012 - octobre 2008

Mouhammad (SAW) a sévère­
ment mis en garde dans un
Hadith contre le fait d’agir de
façon préjudiciable à l’égard
d’autrui sur la base de simples
suppositions. Il affirme ainsi
(en substance) que la (mau. vaise) suspicion (adh dhann)
constitue la plus mensongère
des pensées (akdhab oui
hadith). Pourtant, il n’est pas
rare de voir que des personnes
développent des rancœurs
tenaces et en arrivent même à
se haïr profondément sur la
base de simples soupçons ne
reposant sur aucune preuve
concrète (des rêves ou des
intuitions, par exemple) ou,
pire encore, sur des informa­
tions relevant purement du
domaine de l’invisible et sou­
vent transmises par des person­
nes sans scrupules qui, tout en
étant de faux guérisseurs, n’en
restent pas moins de vrais
charlatans. Il est en effet établi
que,' en islam, la seule source
d’information ayant force de
loi en ce qui concerne l’invisi­
ble est la révélation divine... et
cela fait déjà plus de quatorze
siècles que celle-ci s’est inter­
rompue !
- l’acceptation, sans recul, des
rumeurs et des on-dit : il arrive
aussi fréquemment que des
personnes développent de
l’aversion pour leurs sœurs et
leurs frères musulmans en rai­
son d’informations qui leurs
sont parvenues de façon indi­

recte et ce, sans même prendre
le temps de vérifier rigoureuse­

ment le bien-fondé de ce qu’el­

les ont entendu ou appris.

Pourtant, nous avons tous eu
l’occasion de voir combien il
est aisé de se méprendre sur les
réelles intentions d’autrui ; il
arrive ainsi que l’on soit en
train de discuter directement
avec une personne et que l’on

ne saisisse pas pleinement le
sens de son propos. Il arrive
également que l’on interprète
mal les dires de quelqu’un seu­
lement parce qu’on n’a pas pu
voir l’expression de son visage
au moment où il parlait. Dans
ces conditions, comment donc
peurion raisonnablement se
permettre d’éprouver de la
haine envers quelqu’un sur la
seule base de paroles qui lui
sont attribuées, alors que : nous
ne sommes même pas sûrs,
parfois, qu’il a réellement tenu
ces propos ? nous ne savons
pas avec certitude, d’autres
fois, si celui qui les a rapportés
les a entendus et compris cor­
rectement ? nous ignorons
tout, souvent, du contexte réel
dans lequel ils ont été pronon­
cés ? nous ne prenons pas la
peine de vérifier si lesdits pro­
pos n’ont pas été énoncés suite
à des réflexions négatives à
notre sujet de la part de celui là
même qui est venu ensuite
nous les rapporter ?

Pour être complet, il est impor­
tant de souligner cependant
que la haine qui est condamnée
et condamnable en islam est
celle qui est liée à des raisons
d’ordre purement matériel. En
revanche, la haine motivée par
des raisons (valides) d’ordre
religieux, comme celle éprou­

vée envers les péchés et les
actes d’immoralité - ce senti­
ment est désigné par l’expres­
sion “al boughdh fillâh” - est
non seulement permise mais

constitue même une des carac­
téristiques de la foi et de
l’îmân. Qu’Allah nous accorde
à tous et à toutes l’opportunité
de nous protéger du hassad et
du boughdh et fasse que nous

formions toujours une commu­
nauté unie et forte, sincère et
responsable. Âmîne ! ■

Source : La Page de l’Islam

5

Société et dévéloppement
RENTREE SCOLAIRE 2008-2009

Sous le signe des incertitudes
=====^====^= Par I'Epervier

^^========

a rentrée scolaire ; une autre paire de
manche des difficultés que rencontrent
/les parents. Une période de peur, d’an­
goisse...et d'incertitude. Une situation due
d'une paît à la faiblesse de l'offre éducative qui
se traduit par la difficulté à trouver un établis­
sement pour les enfants et d'autre part par la
cherté du trousseau scolaire des enfants.

L

Une offre insuffisante
Selon les statistiques de la Direction des Etu­
des et de la Planification (DEP) du Ministère
de l'Enseignement de Base et de l'Alphabétisa­
tion (MEBA), en 2006, on comptait 1 270 837
élèves au primaire (du CPI au CM2). Un total
national de 6 917 écoles avec en tout 24 350
classes a servi de cadre pour la formation de
ces élèves. On réalise rapidement que les
infrastructures se sont révélées largement
insuffisantes et la conséquence immédiate est
sans doute les effectifs pléthoriques remarqua­
bles dans les classes. La moyenne par classe
selon une source syndicale était de 130 élèves.
Dans certaines écoles, on a recensé des classes
de 150 à 200 élèves.
Chaque année, il y a environ 90 000 admis au
CEP et l'Etat ne prend que 22 à 25 000 seule­
ment faute de place. Ce qui représente un taux
d'admission en 6è de 22,8%. C'est dire que
plus de la moitié des lauréats du CEP retour­
nent à leurs parents, ceux-ci n'ayant pas les
moyens pour inscrire leurs enfants dans des
établissements privés dont les frais de scolarité
sont de plus en plus exorbitants.
Avec les campagnes de sensibilisation, la
demande ne fait que croître et certainement
cette année le problème de manque de places
va se poser encore et peut-être avec plus
d'acuité. Cette rentrée constitue un véritable
casse-tête pour les parents qui ont de sérieux
problèmes à joindre les deux bouts à cause la
conjoncture. Où trouver de l'argent pour payer
des fournitures, des tenues, des moyens de
déplacement, assurer le carburant, le prix de
tous ces produits ne cessant pas de grimper
devant des maigres salaires qui n'évoluent pas.
Le pauvre paysan qui se trouve à Bissiga dans
la province de Sanmatenga qui ne sait pas
comment faire pour atteindre les prochaines
récoltes et qui doit débourser entre 25 000 et
30 000 FCFA pour inscrire son enfant en 6è,
malgré sa bonne volonté ne passera pas par

6

quatre chemins pour "sortir" son enfant. Ima­
ginons s'il a deux ou trois enfants. Et Dieu seul
sait combien de parents se trouvent dans cette
situation au Burkina.
Sur les 680 établissements secondaires relevés
au Burkina en 2006, 349 étaient gérés par des
promoteurs privés (enseignements général et
technique confondus). On peut donc remar­
quer que l'offre éducative privée serait en
passe de dépasser celle publique. Du coté des
syndicats, on parle de "privatisation accélérée
du système éducatif. Pourtant, du côté de
l'Etat, on parle d'obligation de l'école de 6 à 16
ans et de la gratuité de l'enseignement de base
public d'ailleurs annoncée par le gouverne­
ment et généreusement relayée par les médias.
Sur le terrain, il n'en est rien du moins pour le
moment. Pire, cette mesure crée certaines
incompréhensions entre enseignants et parents
d'élèves qui ne comprennent pas pourquoi on
parle de gratuité alors qu'on continue à leur
réclamer des frais de scolarité.
Un système éducatif malade

Le Programme Décennal de Développement
de l'Enseignement de Base (PDDEB) lancé en
septembre 2002 avait entre autres objectifs
d'accroître l'offre éducative de base, d'amélio­
rer la qualité, la pertinence et l'efficacité de
l'éducation. Ce programme selon les promo­
teurs vise l'éducation pour tous. Dans les faits,
on se rend compte que ce sont plutôt des taux
bruts qui sont visés juste pour bénéficier de la
générosité des bailleurs de fonds. Désormais
on enregistre de "bons résultats" au CEP en

terme de pourcentage. Cependant la qualité de
la formation semble être reléguée au second
plan. Pour preuve, de la 6è à la 3è, beaucoup
d'élèves sont exclus pour insuffisance de résultas. Tout ce beau monde qui quitte l'école
constitue ce que les spécialistes appellent "les
déchets scolaires".
Ce sont généralement des jeunes qui ne sont
pas aptes à exercer des activités dans le
domaine de l'agriculture, de l'élevage qu'ils ne
connaissent pas et / ou qu'ils méprisent et qui
finissent pas se tuer à petit feu dans l'alcool et
la drogue. Le taux de succès au CEP cette
année rapporté par la MEBA qui s'élève à
58,46% contre 66,80% en 2007 et 69,91% en
2006 a provoqué un tollé général, traduisant
ainsi les hésitations d'un système éducatif
malade. En plus de l'insuffisance des infra­
structures, la formation des enseignants, leurs
conditions de vie et de travail précaires expli­
quent les mauvais rendements. On sait par
exemple que dans certaines localités il y a des
enseignants qui dorment dans des magasins,
d'autres dans des salles de classes ou sont
hébergés par des familles.
Il apparaît donc contradictoire que le gouver­
nement engage des campagnes de sensibilisa­
tion de masse pour amener les parents à ins­
crire leurs enfants à l'école alors qu'il n’ y a pas
concrètement des mesures pour les soutenir.
En attendant que l'on accepte de comprendre
que l'avenir est sombre pour un pays qui a mal
à l'éducation de sa jeunesse, ce sont nos pau­
vres parents qui pleurent avec leurs enfants.
Des larmes qui peuvent nous noyés tous. ■

La Preuve n° 012 - octobre 2008

Zoom
" OJEMAO : quelle vision pour l’avenir ? "
ParEAC

aU 7 a°Ût dera*e^
l'OrgàWnisation de la jeunesse musulmane
JL-Z'en Afrique de l'ouest a tenu une

f

assemblée générale ordinaire, placée sous le
thème " L'OJEMAO : quelle vision pour
l'avenir ? ". Cette rencontre a connu la parti­
cipation d'une cinquante de personnes
venues de 12 associations membres de la
sous régions ouest Africaine.
Cette assemblée générale se tient après le
congrès de Ouagadougou en 2007 qui s'était
penché sur la reforme de l'organisation. Les
participants ont réfléchi sur les grandes
lignes de la reforme issue dudit congrès. Ils
ont ensuite parcouru le rapport d'activités
présenté par le Secrétariat exécutif. Le moins
que la l'on puisse dire c'est que les choses
semblent bouger à nouveau du côté de cette
organisation depuis le dernier congrès. En
effet, il y a belle lurette qu'une AG n'avait
pas réuni autant de délégations et surtout
composées en grande partie des premiers res­
ponsables des associations membres. Les
discussions ont donc été de très bonne qualité
et les engagements pris à la hauteur du rang
des représentants des associations.
Plusieurs communications ont été pronon­
cées lors de cette session à l'endroit des res­
ponsables d'association. Ainsi, les partici­
pants ont eu droit à une communication de
M'Baye DŒNNE du Sénégal sur le thème
central de cette AG. Il a dans sa communica­
tion souligner l'importance de l'engagement
et du militantisme individuels en s'appuyant
sur des arguments scientifiques, la nécessité
pour les jeunes musulmans de poursuivre les
études le plus loin possible afin d'accéder aux
hautes sphères de décisions et enfin la néces­
sité de dépasser les petites divergences et de
s'unir sur l'essentiel. Ce fut ensuite le tour
Mme Haoulatou Goubadja TOURE, histo­
rienne au centre islamique de Lomé, de s'en­
tretenir avec les participants sur l'expansion
de l'islam en Afrique de l'Ouest. La troi­
sième communication portant sur le thème "
Spiritualité et Engagement des leaders
musulmans " a été présentée par Mohammad
MINTA de Lyon (France). L'exposant, à tra­
vers son thème a montré la responsabilité de
l'homme dans la bonne gestion des héritages
qu'a laissés le Prophète (SAW). Ce faisant,
l'orateur a insisté sur l'importance de la for­
mation de soi et de la purification de l'inten­

La Preuve n° 012 - octobre 2008

Aboubacar Toc. Secrétaire exécutif de l'OJEMAO

tion étant donné notre ignorance et notre fai­
blesse. Mais au fait qu'est ce que l’Ojemao ?
L'Organisation de la Jeunesse Musulmane en
Afrique de l'Ouest a vu le jour en 1993 à
Orodara au Burkina Faso. Mais l'idée de
création d'une structure de coordination des
activités des associations islamiques de la
sous région date de 1990. Elle a été possible
grâce aux rencontres des différents responsa­
bles des AEEM lors des séminaires de
l'AEEMB en 1990 et 1992 puis celui de
l'AEEMCI en 1992.
Son ambition était de coordonner les activi­
tés des associations islamiques de jeunesse
de la sous région, de mettre en confiance
l'ensemble de ses membres, de servir de
cadre de partage d'expériences et de résolu­
tion des différents problèmes rencontrés par

les uns et les autres, de servir de cadre
d'échange. Ainsi, depuis sa création, l'OJEMAO poursuit les missions et objectifs ciaprès : amener les organisations membres à
une unité d'action à même d'accompagner
l'intégration islamique, gage de la réunifica­
tion de la Ummah à l'échelle régionale;
s’évertuer à l'émergence d'une jeunesse
musulmane pétrie des valeurs éthiques de
l'islam; établir des relations de coopération
entre les associations et communautés mem­
bres en vue de la réalisation d'œuvres d'inté­
rêt commun; promouvoir la communication,
la solidarité et l'entraide entre les membres;
entreprendre d'une manière générale, toute
action de nature à favoriser la promotion de
l’islam et l'épanouissement des musulmans
en Afrique de l'Ouest; entretenir des relations
fraternelles avec d'autres organisations inter­
nationales poursuivant le même but.
L'OJEMAO est une structure sous régionale
regroupant vingt (20) associations islami­
ques provenant de huit (08) pays que sont le
Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'ivoire, le
Mali, le Niger, le Togo, la Guinée, le Séné­
gal. L’assemblée générale de Lomé a permis
de prendre un certains nombre de décisions
pour la bonne marche de l'organisation.
Ainsi, il a été affirmé la nécessité de tenir une
conférence des présidents des associations
avec le Secrétariat exécutif chaque trimestre.
L'assemblée générale a clos ces travaux sur
une note d'espoir : les participants ont renou­
velé leur engagement pour une bonne marche
de l'organisation sous régionale. ■

Les Secrétaires Exécutifs de 1993 à 2007
C'est le Burkina Faso qui préside le Secrétariat exécutif de l'OJEMAO. C'est au
frère Aboubacar TOE, ancien Vice président chargé des relation extérieures de
l'AEEMB que revient la responsabilité de conduire l'organisation pour les trois pro­
chaines années. C'est donc une personne avisée de l'environnement et des questions
inter associatifs qui mène le navire. Depuis sa création en 1993 cinq frères se sont
succédé à la tête de l'OJEMAO

Nom et prénoms
Moussa
SANGARE
Dr Amadou
SANGHO
Ali BARRY
El Hadj Moussa
FALL
Aboubacar TOE

Année
1993-1997

Nationalité
Cote d’ivoire

1997-2000

Mali

2000-2003
2003-2007

Mali
Senegal

2007

Burkina Faso

7

La réligion de vérité
La fête de l’Aïd el-fîtr
Par Cheick Albayan
e ramadan 2008 s'en ira bientôt.

Il va tirer définitivement sa révéB.' ^rence avec la célébration de la
fête de l'Aid El-fitr ou la fête de rama­
dan. A l'instar du grand pèlerinage qui
est couronné par la fête de la tabaski, le
jeûne de ramadan se termine par l'Aid el
fitr. Quel sens faut-il donner à cette fête
? Comment la fête-t-on? Et quelles pers­
pectives pour le croyant après ramadan ?
■y

tiples raisons : maladie, décès...Er
outre, c'est l'occasion de formuler le vœt
que le jeûne accompli soit agréé, et que
Dieu nous accorde le ramadan prochair
en bonne santé. C'est également une
grande opportunité d'invoquer Dieu el
de faire toutes sortes de vœux pour soi,
pour sa famille, pour les musulmans el
pour son pays.
Les préparatifs de la fête

Le sens de la fête
L'Aid el-fitr est célébrée par toute la
oumma, les jeûneurs et les non jeûneurs.
Elle revêt un double sens : remercie­
ments et félicitations. En effet, elle est
d'abord l’occasion pour les croyants, au
bout d'un mois de jeûne et de ferveur
spirituelle, de louer et de remercier Dieu
de leur avoir permis de jeûner et d'en­
granger à cette occasion d'incommensu­
rables bonnes actions. Par ce jeûne,
nombreux d'entre eux viennent de réali­
ser un progrès dans la piété. Ils se doi­
vent pour cela d'être reconnaissant
envers Dieu. Ainsi une grande partie de
la journée de la fête est consacrée à la
louange de Dieu et à des prières de
remerciements.
La fête de l'Aid el-fitr est ensuite une
occasion de manifestation de joie et de
félicitations mutuelles entre les croyants
pour avoir pu jeûner et récolter autant de
récompenses. Car bien de gens ont sou­
haité jeûner sans y parvenir pour de mul-

La fête du ramadan a lieu après vingt
neuf ou trente jours de jeûne selon la
durée du mois. Elle est annoncée par
l'apparition du croissant lunaire mar­
quant la fin du mois de ramadan et le
début de celui de chawal. Elle intervient
immédiatement le lendemain de l'obser­
vation du croissant lunaire. Mais ses pré­
paratifs commencent avec le paiement
de la zakat el-fitr ou l'aumône de la rup­
ture. Après 27 jours de jeûne, il est auto­
risé de commencer à verser cette
aumône. Car son objectif est certes de
purifier le jeûne des imperfections mais
aussi et surtout de permettre aux pauvres
et aux nécessiteux d'avoir des moyens de
fêter dignement l'Aid. C'est pourquoi cet
acte ne doit être retardé qu'au plus tard le
matin de la fête avant la prière de l'Aid.

En outre, les chefs de famille, pendant
qu'ils s'acquittent de leur zakat, doivent
donner le nécessaire à leur épouse pour
les préparatifs de la fête en famille. Il est

préférable de le faire deux jours avant
pour ne pas se faire surprendre par la
fête qui peut survenir après 29 jours de
jeûne pendant que le minimum pour le
repas de la fête n'a pas été réuni. Par ail­
leurs il est conseillé d'après la sunna de
se parer des plus beaux habits le jour de
la fête. Même si l'on n'a pas les moyens
pour se coudre des nouveaux habits, il
serait bien de laver et de repasser l'habit
que l'on souhaite porter le jour de la fête.
Enfin il ne faut surtout pas oublier d'ap­
prêté des cadeaux pour les enfants qui ne
doivent pas être les marginalisés de la
fête.

Le jour de la fête

Le jeûne est formellement interdit ce
jour. Il est plutôt recommandé de pren­
dre un repas copieux le matin avant de se
rendre à la prière. Il est de la tradition du
prophète de faire le grand lavage, de se
vêtir de ses plus beaux habits pour aller
à la prière de l'Aid. Il est recommandé
d'aller avec toute sa famille et en groupe.
Tout le monde est autorisé à se rendre
sur l'aire de la prière même les femmes
en état d'impureté majeure (règles et
lochies) ; non pas pour accomplir la
prière mais pour écouter le sermon de
l'imam. La prière a lieu généralement sur
une place publique et non à la mosquée
dont la capacité ne permet généralement
pas d'accueillir les fidèles du jour de la.
fête.

La sagesse du mois
A l’occasion de la rentrée scolaire et académique, nous vous proposons la lettre du Président américain Abraham LINCOLN adressée au pro-

/lfesseur de son fils. Nous l’espérons pleine de sagesses pour les enseignants, les parents d’élèves, les élèves et étudiants.
Il écrit : « apprenez lui qu’il est bien mieux de perdre que de tricher, surtout si ça doit lui coûter son amour propre. Apprenez lui à avoir la foi
en ses propres idées même si tout le monde lui dit qu’elles sont fausses, irréalistes et utopiques car inédites. Apprenez lui à être gentil avec les
bons et rusé avec les esprits rusés. Apprenez lui à avoir la force de ne pas suivre la foule en perdition. Apprenez lui aussi à filtrer tout ce qu’il
ouie dire comme vérité et ne saisir que le bien qui en découle. Apprenez lui qu’aucune vérité n’est assez vrai pour échapper à la vérification.
Apprenez lui maintenant à sourire dans la tristesse et à se méfier dans la joie. Apprenez lui qu’il n’y a pas de honte à aimer, à pleurer, à avoir peur
ou mal. Apprenez lui à ne pas écouter la foule hurlante, à se lever, et à se battre pour ce qui lui semble juste. Enseignez lui tout cela avec douceur
■ el patience ».■

8

La Preuve n° 012 - octobre 2008

La rélimon de vérité
Il est méritoire de se rendre à la prière
par une voie et d'y retourner par autre.
Par ailleurs, la louange et la gloire de
Dieu doivent ponctuer toute la journée
surtout en allant à la prière. Arrivée sur
la place de la prière, il n'y a pas de nafil
(prière surérogatoire) à effectuer hormis
celle que l'on célébrera avec l'imam. On
doit s'asseoir et attendre l'arrivée de
l'imam. Pendant ce temps, il faut conti­
nuer à mentionner la louange et la glori­
fication de Dieu.

La prière de l'Aid comprend deux rakates et un sermon que prononce l'imam.
C'est exactement l'inverse de la prière de
vendredi. Il n'y a ni azan (appel de miezin) ni ikamat (ouverture de la prière) au
début. La première rakate débute par un
cycle de sept takbir (Allah akbar) et la
deuxième par six takbir.
A l'issu de la prière, l'imam livre son dis­
cours. Tous les fidèles sont tenus de sui­
vre le sermon car il fait partie de la
prière. Dans ce sermon, l'imam rappel­
lera toutes les faveurs de Dieu à l'égard
des croyants par la prescription du jeûne
et il les exhortera à la préservation des
acquis du ramadan. Il fera éventuelle­
ment mention d'autres sujets d'intérêt
communautaire et de l'actualité natio­
nale et internationale. Apres la prière,
les fidèles s'embrassent, se félicitent
mutuellement et se souhaitent les meil­
leurs vœux.

La suite de la fête sera consacrée à des
réjouissances avec profusion de manger
et de boire et à des visites. Ce jour, tou­
tes les réjouissances licites sont permi­
ses (chansons, les denses, les jeux, ...).
Cependant, tous les interdits religieux
demeurent interdits (alcool, viande pro­
hibée, fréquentation des bars dancing, la
débauche ...),
L'après ramadan
L'Aid el-fitr met fin au ramadan. Tout en
célébrant nos réalisations, nos victoires
spirituelles, nous devons faire le bilan de

La Preuve n° 012 - octobre 2008

notre ramadan. En effet, le jeûne, les
veillés de prières, les récitations du
coran, la charité... qui ont marqué ce
mois étaient destinés à nous inculquer la
piété. Il nous a enseigné ce qui nous rend
humain en ce sens que notre plénitude
ne se réalise pas seulement avec les
biens matériels, les passions ou les
désirs, mais par la dimension spirituelle.
Une fois que nous reconnaissons cette
base spirituelle de notre personnalité,
nous devons à l’issu du ramadan garder
le cap et changer l'ensemble de nos
perspectives pour le reste de la vie.
Reculer après le ramadan, serait syno­
nyme d'échec à l'école spirituelle du
ramadan dont l'objectif divin de sa pres­
cription est de nous conduire à la piété.
La deuxième leçon du ramadan doit être
la compassion et la pitié que nous
devons désormais avoir vis-à-vis des
pauvres et des nécessiteux. Ramadan
nous a exposé à la faim et à la soif. Un
musulman ne peut être indifférent à la
souffrance des autres. Une autre leçon
du ramadan est la responsabilité collec­
tive pour la construction d'une éthique
dans la société. Le jeûne est une forma­
tion à l'autodiscipline et au bon compor­
tement. Nous devons garder ce compor­
tement pour la suite de notre vie.

Le maintien par le musulman des bonnes
pratiques après la fin du ramadan est un
indice de l'agrément de ses actes par le
Généreux Donneur. L'abandon des bon­
nes actions après le ramadan et son
engagement dans la voie de Satan est
une humiliation, une dégradation, une
bassesse, un abaissement et un déshon­
neur. C'est dans ce sens qu'Hassan alBasri dit : " S'il les estimait, ils ne Lui
auraient pas désobéi. " Quand un fidèle
devient inintéressant aux yeux d'Allah,
personne ne l'honorera. A ce propos, le
Très Haut dit : " Et quiconque Allah avi­
lit n'a personne pour l'honorer. " (Coran,
22 : 18).

Il est bien étonnant que des personnes
qui se livrent pendant le Ramadan au

jeûne, à la prière, à l'aumône, à la
demande de pardon et aux (autres) actes
d'obéissance envers le Maître de l'uni­
vers change de comportement dès la fin
du mois, comme s'ils avaient subi un
déclin ayant entraîné une détérioration
de leurs rapports avec leur Maître. Ceci
se traduit par l'abandon de la prière, la
haine pour les bonnes œuvres et 'accom­
plissement d'actes de désobéissance.

Le musulman doit faire du ramadan une
page nouvelle pour le repentir, le retour
(vers Allah), l'obéissance et l'observance
d'Allah en tout temps. Il convient donc
qu'au sortir du ramadan, le musulman
perpétue les actes d’obéissance et évite
les actes de désobéissance et le mauvais
comportement pour continuer ce qu'il
faisait pendant le ramadan. A ce propos,
Dieu dit :
" Et accomplis la Salât aux
deux extrémités du jour et à certaines
heures de la nuit. Les bonnes œuvres
dissipent les mauvaises. Cela est une
exhortation pour ceux qui réfléchissent.
" (Coran, 11 : 114).

Le Dieu de ramadan est aussi le Dieu des
autres mois, et le culte qu'Allah a établi
pour nous repose sur cinq piliers - dont
le jeûne pratiqué dans un temps déter­
miné. Quand ce temps est passé, les
autres piliers comme le pèlerinage, la
prière et la zakate restent. Et nous en
sommes responsables devant Allah.
Aussi devons-nous les accomplir de la
façon qui plaît à Dieu. Ce faisant, nous
nous adonnons à ce pourquoi nous avons
été créés, comme il a été mentionné dans
le coran dit : " Je n'ai créé les djinns et
les hommes que pour qu'ils M'adorent. "
(Coran, 51 : 56). Cette adoration n'est
pas temporaire mais c'est toute la vie de
l'homme. Par ailleurs, hormis le jeûne du
ramadan il y a les jeûnes surérogatoires
dont celui des six jours de chawwal à
propos duquel le prophète dit : " Celui
qui jeûne le ramadan et le fait suivre
d'un jeûne de six jours du mois de chaw­
wal est considéré comme s'il a jeûné
toute l'année. " ■

9

P lash back

L’histoire de la compilation des hadiths


"'"x*; Par Bachar SOW

11 Propagez tout ce que vous

néntâ'Cômpagnons et savants
entendez de moi ", et "
érudits, tremblaient de tout leur
Apprenez à ceux qui ne
corps de crainte de commettre
sont pas présents tout ce que
une faute en récitant un hadith
vous entendez de moi et ce
et encourir, de ce fait, la colère
que vous me voyez faire "avait
éternelle de Dieu. Les raisons
dit le prophète Muhammad
sont multiples pour expliquer
(psi). Ces propos du prophète
l'hésitation des compagnons à
(psi) fondent l'œuvre de narra­
consigner en écrit les tradi­
tion et de compilation des
tions du Prophète (psi) au
hadiths entreprise pour diffu­
début même de sa mission.
ser sa parole dans toutes les
D'abord le Prophète (psi), aux
contrées.
premiers jours de sa mission,
Les narrateurs des traditions,
avait défendu qu'on écrive
furent les compagnons du Pro­
quoique ce soit sauf la parole
phète (psi) lui-même, leurs fils
sacrée d'Allah. On rapporte
et leurs descendants qui vécu­
qu'il avait dit à ses compa­
rent jusqu'au quatrième siècle
gnons : " N'écrivez rien qui
de l'hégire. On peut citer Abou
vient de moi sauf le Coran
Houreira (2660 récits), Aicha
Cet ordre était destiné à
(2220 récits) Abdallah ibn
l'homme ordinaire pour éviter
Omar (1630 récits), Jabir Ibn
que les révélations ne se
Abdallah (1560 récits), Anas
confondent avec les traditions.
Ibn Malik (1266 récits), Abou
Mais plus tard, lorsque la révé­
lation était sur le point de ces­
Said Al Koudri (1170 récits)...
ser et le peuple eut appris à
Ensuite vinrent les succes­
distinguer entre les deux, le
seurs
des
compagnons,
Prophète (psi) permit aux com­
connus sous le nom de Tâbi'în.
pagnons d'écrire ce qu'ils
Il y avait 335 de ces Tâbi'ine à
entendaient de lui. Il y avait
Médine seulement, d'après un
cependant des compagnons
récit de Ibn Sa'd. Tous les
qui, par excès de prudence,
autres se trouvaient dispersés
s’abstenaient toujours d'écrire,
à la Mecque, à Taif, à Basra, à
fût-ce une seule tradition, de
Kufa, à Damas, au Yémen et
crainte de commettre une
en Egypte, propageant et dis­
faute et encourir ainsi le
séminant la parole d'Allah et
déplaisir du Prophète (psi).
celle de son Prophète (psi).
C'était l'exemple de Abou Hou­
La méthode d'enseignement, à
reira.
cette époque, consistait à
Toutefois, il est inexact d'affir­
apprendre par coeur chaque
mer que les récits ayant trait
mot et à le répéter devant l'en­
aux enseignements, à la vie et
seignant, qui à son tour, devait
à la conduite du Prophète (psi)
s'assurer que l'élève a bien
furent transmis uniquement
assimiler avant que celui-ci ne
par voie orale pendant les 90
puisse se enseigner aux
ou 100 premières années,
autres. Le Prophète (psi) tout
comme les orientalistes le pré­
en insistant sur la propagation
tendent. Cette idée erronée
de ses paroles et ses actes,
est attribuée au fait que
’’ Alavait également prévenu : "
Mouwatla " de l'Imam Mâlik
Celui qui, à dessein, déforme
(mort en 179 A,H / 795 ap J.C)
mes enseignements ou pro­
est généralement considéré
page dos faussetés est
comme la première compila­
condamné à la perdition ". On
tion de hadith. Plusieurs récits
rapporte que certains des ômi-

10

I

' ■.



se rapportant aux paroles du
Prophète (psi), aux événe­
ments et incidents le concer­
nant ont montré l'existence
précoce d'écrits et de recueils
individuels de hadiths. Lors de
la prise pacifique de la Mec­
que, le saint Prophète (psi)
avait fait un sermon. Al-Boukhâri et d’autres auteurs des
traditions ont rapporté qu'à la
requête d'un
compagnon
venant du Yémen, du nom
d'Abî Shah, le Prophète (psi)
avait fait rédiger le sermon. Un
autre hadith rapporté dans ”
As-Sunan" d'Aboû-Daoûd et
dans " a,-Musnad" d'Ibn Hanbal dit que Abdallâh ibn Amr
souleva la question avec le
Prophète (psi), qui indiquant
ses lèvres, répondit : " Vous
pouvez écrire. Tout ce qui sort
de ces lèvres est juste et cor­
rect
Toutefois la consigna­
tion officielle et l'œuvre de
compilation à proprement par­
ler furent entreprises plus tard.
La consignation officielle des
hadiths
C'est sous le règne du calife
Omar ibn Abdel Aziz que le
hadith connu son
premier
assemblage officiel. Omar ibn
Abdelaziz fut le 8ème souve­
rain omeyyade, c'est- à- dire
depuis la mort d'Ali. Son règne
ne dura que deux ans (99 -101
de l'hégire / 717-719 ap J.C).
C'est un tabi'î, petit-fils du
calife Omar ; il est qualifié de "
cinquième calife guidé " pour
la piété et la justice qui mar­
quèrent sa politique. Craignant
la disparition ou l'oubli du
hadith, il demanda à Al-Qâdhî
Aboû-Bakr ibn Muhammad ibn
Amr ibn Hazm Al-Ansari, gou­
verneur de Médine, ville du
Prophète (psi) et donc lieu de
sa tradition, d'inviter les
savants à collecter les hadiths.
Aussitôt après son accession
au Califat, il envoyât un écrit

;
(m.117 A.H / 735 ap J.C)
disant : " Commencez à com­
piler les traditions du Prophète
(psi) car je crains qu'elles ne
se perdent graduellement Le
choix de ce dernier avait un
caractère symbolique. Il était le
gouverneur de Médine et le fait
que la soeur de sa mère,
Amra, était la disciple de
Aïcha, l'épouse du Prophète
(psi )
Cette oeuvre marque la pre­
mière tentative officielle d'as­
semblage des hadiths qui
serait relativement comparable
à l'assemblage du Coran sous
le règne du calife Aboû Bakr.
Elle fut précédée par une ten­
tative du 2ème calife Omar
lbnou-l Khattâb, qui lui aussi
avait envisagé de faire rédiger
les traditions du Prophète
(psi), mais finalement, il revînt
sur sa décision craignant que
cela ne puisse être considéré
comme une innovation.
La période durant laquelle les
traditions du Prophète (psi) et
les données historiques s'y
référant, furent réunies et com­
pilées, peut être divisée en
trois parties. La première
phase coïncide avec l'époque
des compagnons et des vieux
Tâbi'ine ; la deuxième avec
celle des jeunes Tâbi'ine et la
troisième comprend cette
période où les érudits tels que
Muhammad ibn Ismaïl Al-Boukhâri, Moslim ibn Hajjâj alQushairi, Muhammad ibn îssat-Tirmidhî et Ahmad ibn
Muhammad ibn Hanbal rédi­
geaient leurs oeuvres après
avoir réuni tout le matériel dis­
ponible. Cette période s'étend
jusqu'aux premières décades
du 4ème siècle
Le critère établi par les musul­
mans pour s'assurer de l'au­
thenticité historique des faits
était beaucoup plus sévère
que la méthode scientifique

La Preuve n° 012 - octobre 2008

Flash back
des historiens ordinaires. Le narrateur ini­
tial dans une chaîne de narrateurs devait
obligatoirement être un témoin oculaire de
l'événement qu'il transmettait. Le caractère
et les antécédents de chaque narrateur de
la chaîne devraient être aussi examinés à
la loupe. Ainsi, les savants devaient être
satisfaits du haut niveau de la conduite
morale, de l'intelligence et de la confiance
qu'inspire chaque narrateur de la chaîne
avant d'accepter une tradition comme
authentique. C'était sans doute une tâche
herculéenne que de chercher tous ces
détails sur chacune des centaines des mil­
liers de personnes qui formèrent la chaîne
dans la transmission des hadîths.
Les savants, cependant, se dévouèrent
corps et âme à toute personne ayant quel­
que lien avec le narrateur d'un hadith fut-il
le narrateur d'un hadîth pour prendre tous
les renseignements nécessaires, et s'assu­
rer de la solidité de la chaîne dans la trans­
mission des hadîths. Et c'est ainsi que pris
naissance la science dite : " Asma Ur Rijal
" ou le dictionnaire des biographies qui fait
la lumière sur au moins 100 000 personnes
ayant un lien quelconque avec la transmis­
sion des traditions du Prophète (psi).
Des règles furent aussi formulées pour
passer au crible et évaluer les récits trans­
mis par les narrateurs. Les savants se
montrèrent si francs et honnêtes dans
leurs décisions et verdicts que leurs efforts
et leurs travaux constituent un glorieux
chapitre de l'histoire islamique.Aussi
étrange que cela puisse paraître toute
cette accumulation de matériel d'envergure
encyclopédique, comprenant des récits
jugés corrects ou incorrects, authentiques
ou faux par les savants qui acceptent les
uns et rejettent les autres, tout cela est à
notre disposition, même aujourd'hui, pour
être triés et évalués selon les principes et
les règles établies pour leur vérification.
Du llèmeau Vlè siècle de l'hégire ZVIIIèXllè ap J.C
C'est Az-Zouhrî , un savant érudit de
Médine, qui se chargea de la tâche et com­
pila le premier recueil officiel. Les recueils
se sont ensuite succédés. Une quinzaine
qui remontait au deuxième siècle de l'hé­
gire / Ville A.C dont cinq environ sont
publiés. Le plus célèbre est le Mouatta de
Mâlik. Une trentaine de recueils, environ,
remontaient au troisième siècle de l'hégire
/ XlXè ap J.C, dont au moins la moitié fut
publiée. Parmi eux figurent les six référen­
ces célèbres à savoir les deux " çahîh "
d'al- Boukhâri et de Moslim et les quatre

La Preuve n° 012 - octobre 2008

appelés " Sounan " d'Aboû Daoûd, at-Tirmidhi, an-Nassâi et ibn Mâjah Environ une
autre quinzaine remontait au quatrième
siècle / Xe ap J.C, et quelques recueils
remontaient, enfin, au cinquième siècle de
l'hégire / Xlè ap J.C. La seule caractéristi­
que commune à l'ensemble des recueils de
cette période de l'histoire du hadîth est
l'existence de la chaîne des transmetteurs.
Même les compilateurs du Ve siècle, qui
sont relativement éloignés de l'époque du
Prophète (psi), citaient pour chaque hadîth
de leurs recueils tous les rapporteurs qui le
font remonter jusqu'au Prophète (psi).
A partir du Vlème siècle, c’est un travail de
grandes collections de hadîths qui va être
entamé. Les spécialistes de hadîths vont
se pencher sur les recueils précédents,
comptant d'un à plusieurs milliers de
hadîths. Leur objectif est de réunir plu­
sieurs de ces recueils dans un même
ouvrage, en reclassant les hadîths par
thème ou, parfois, par ordre alphabétique
tout en évitant les répétitions des mêmes
hadîths. Ce qui caractérise ces grandes
collections de recueils c'est que leurs
auteurs se sont contentés de noter les
énoncés des hadîths (matn) sans mention­

ner leurs chaînes de transmetteurs. Ces
chaînes étant toujours vérifiables dans les
recueils de bases d'avant le Vème siècle.
Un autre aspect marquant les ouvrages de
hadîths de cette époque, c'est l'aspect cri­
tique.
En effet, les spécialistes de cette période
se sont penchés sur ces recueils de bases

pour refaire le tri de leurs hadiths. Aidés
par les répertoires biographiques et criti­

ques des transmetteurs, établis dès les
premiers siècles, ils mettaient leurs chaî­

nes à l'examen, collectionnaient les ver­
sions et classaient les hadîths selon leur

degré de fiabilité. La plupart des autres
compilateurs de recueils se sont posés

seulement comme condition de ne pas
citer de hadîth inventé. Leur but était de

rassembler les informations attribuées au
Prophète (psi). En citant les chaînes et les

sources de leurs informations, ils laissaient

la porte ouverte à tout examen ou vérifica­

tion ultérieure.
Cet article s'est essentiellement inspiré d'un
écrit publié dans le site fleurislam.net B

Les principaux premiers recueils de hadiths
1er siècle

Hammam
Mounabbih

2e siècle

Malik Ibn Anas

3e siècle

Ahmed

Ibn

Al-Boukhâri

Moslim

Ibn

Aboü-Daoûd
sajistânl

Ibn

SAHÎFA de Hammam:
137
hadîths

AL
MOUATTA: 500
hadîths environ
Hanbal Al
MOUSNAD:40 OOO
hadîths

Ismâ'il AL-JÂMI'AÇ-ÇAHIH:
7397 hadîths

Hajjaj AÇ-ÇAHIH:
hadîths

as- AS-SOUNAN:
hadîths

At-Tirmidhi
Issa)

(Aboû AS-SOUNAN

Ibn

Mâjah AS-SOUNAN:
hadîths environ

an-Nassâ'l

AS-SOUNAN :
çahihs

7 275

5 274

4451

5314

11

Point de vue
Attention au moulant et au transparent...
Cet article est une réflexion que le frère Mohamed Tiendrébéogo a bien voulu par­
tager avec vous à travers les colonnes de la Preuve, sur l'habillement. Nous sai­
sissons cette occasion pour réaffirmer que ce journal est le vôtre ; toute contri­
bution est la bienvenue tant qu'elle peut aider à informer et à former les musul­
mans.

l y a une quin­ à la mode, qui ne
zaine d’années cachent pas vérita­
de cela, très peu blement le corps,
de femmes et desoit parce qu’ils
jeunes
filles, sont collants, soit
musulmanes intel­ parce qu’ils sont
lectuelles du Bur­ transparents.
kina Faso, avaient
le souci de s’habil­ Le comportement
ler conformément du musulman en
aux enseignements général et sa tenue
en
islamiques. vestimentaire
Aujourd’hui, par la particulier ont pour
grâce d’Allah, qu’el­ principal but d’évi­
les soient mariées ter la séduction de
ou non, eUes sont celui (ou de celle)
de plus en plus qui n’est pas son
nombreuses à affi­ conjoint. De plus,
cher fièrement leur pour le musulman,
appartenance à l’is­ la beauté et la
lam, à travers leur parure de la femme
habillement. Je vois ne constituent pas
en cela un réel les meilleurs critè­
motif de satisfac­ res du choix de sa
tion, je m’en réjouis conjointe, compara­
à
la
et j’encourage nos tivement
d’Allah.
sœurs à persévérer crainte
Dans
Son
infinie
dans leur fierté
d’être musulmanes. miséricorde à notre
J’invite particuliè­ égard, Allah a invité
rement les sœurs les musulmanes à
mariées à donner adopter une tenue
l’exemple à leurs convenable, en ces
petites sœurs, en termes (S33V59) : «
veillant à éviter Ô Prophète ! Dis à
(lorsqu’elles sont en tes épouses, à tes
public) les vête­ filles, et aux fem­
ments sexy et très mes des croyants,

I

12

de ramener sur elles
leurs grands voiles :
elles en seront plus
vite reconnues et
éviteront
d'être
offensées. Dieu est
Pardonneur et Misé­
ricordieux.
», et
(S24V30-31) : « Et
dis aux croyantes
de baisser leurs
regards, de garder
leur chasteté, et de
ne montrer de leurs
atours que ce qui en
paraît et qu’elles
rabattent leur voile
sur leurs poitrines;
et qu’elles ne mon­
trent leurs atours
qu’à leurs maris, ou
à leurs pères, ou
aux pères de leurs
maris, ou à leurs
fils, ou aux fils de
leurs maris, ou à
leurs frères, ou aux
fis de leurs frères,
ou aux fis de leurs
soeurs, ou aux fem­
mes musulmanes,
ou aux esclaves
qu’elles possèdent,
ou aux domestiques
mâles impuissants,
ou aux garçons
impubères qui igno­
rent tout des parties

cachées des fem­
mes. Et qu’elles ne
frappent pas avec
leurs pieds de façon
que Von sache ce
qu’elles cachent de
leurs parures. Et
repentez-vous tous
devant
Dieu,
à
croyants, afin que
vous récoltiez le
succès. ». N’est-ce
pas que ces versets
nous invitent à être
particulièrement
discrètes, en nous
abstenant
(entre
autres) de nous
afficher publique­
ment en collants ou
en transparents ?
Beaucoup de nos
sœurs, surtout nos
jeunes sœurs, igno­
rent qu’il ne suffit
pas de se cacher les
cheveux avec un
voile
pour
être
conforme à l’islam.
Ne regardons donc
pas avec dédain et
ne rejetons pas la
sœur vêtue de mou­
lant ou de transpa­
rent. En tant que
grande sœur, notre

La Preuve n° 012 - octobre 2008

Point de vue
devoir est au contraire de
chercher à nous lier d’ami­
tié sincère avec elle, de
nous assurer de son niveau
de compréhension
des
règles islamiques afin de lui
enseigner au mieux le
convenable. Autrement, si
nous n’essayons rien ou si
nous la condamnons d’em­
blée, nous pourrions être
injustes. Je peux me trom­
per, mais mon avis est que
le boubou (long, ample et
non transparent) est idéal
comme habillement pour
nos sœurs. Et, je leur
recommande le port du
boubou associé au panta­
lon, surtout lorsqu’elles se
font remorquer sur un
engin à deux roues. Toute­
fois, je pense qu’un autre
style de vêtement peut être

sence d’une femme qu’il est
en droit d’épouser (et qui
n’est pas son épouse). De
plus, en l’absence du mari,
il est formellement décon­
seillé à l’épouse d’accueillir
un visiteur (qui pourrait
l’épouser) dans sa maison
et de rester seul à seul avec
Notons aussi que nos épou­ lui, même si c’est un habi­
ses, à la maison, doivent tué de la famille. De la
respecter les mêmes règles même façon, le mari ne doit
vestimentaires lorsqu’elles pas s’isoler avec une visi­
sont en présence de per­ teuse dans son salon, en
sonnes non autorisées à attendant l’arrivée de son
voir leurs atours physi­ épouse. Qu’Allah nous faci­
ques. De ces personnes, lite à tous la connaissance
fait partie l’ami du mari, et l’accomplissement de
même si c’est une personne nos obligations, nous pré­
de
confiance ou
une serve de ce que nous ne
connaissance de longue pouvons supporter et pro­
date. Et, un frère n’a pas à tège nos foyers. Amine.»
être torse nu ou en short Par Mohamed TIENDREBEOGO
(tmohaTned73@hotmail.com)
collant, sans gêne, en pré­

convenable s’il respecte les
principes vestimentaires de
l’islam, parmi lesquels le
fait de ne pas mettre en
exergue les finesses et/ou
les rondeurs du corps fémi­
nin, comme le veut la mode
actuelle.

BULLETIN D'ABONNEMENT
A retourner à la Preuve 01 BP 5733 Ouagadougou 01

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......................................................................... .......................................

......... ......................................... ................ ........................................... ................... . . .

Signature

La Preuve n° 012 - octobre 2008

13

La preuve évidente
Le hadj : une prescription obligatoire
Par l’Imam

La première maison qui ait
// été édifiée pour les gens,
'' c’est bien celle de Bakkah (la
Mecque), bénie et une bonne
direction pour l’univers. Là sont
des signes évidents parmi les­
quels l’endroit où Abraham s’est
ténu debout et quiconque y
entre est en sécurité. C’est un
devoir envers Allah pour les gens
qui ont les moyens d’aller faire le
pèlerinage de la maison. Et qui­
conque ne croit pas... Allah se
passe largement de l’univers »
S3 V96-97. Ces versets parlent du
hadj, de son lieu d’accomplisse­
ment et aussi de la vie d’un homme
(Ibrahim) qui a beaucoup marqué
cette partie du monde et cette pra­
tique. En effet, l’histoire de la Mec­
que et celle de la Kaaba sont inti­
mement liées à celle d’ibrahim et
de son fils Ismaël. Allah nous
informe que la Mecque est la toute
première maison qui ait été édifiée
pour les gens. Par ailleurs, dans
cette partie du monde on retrouve
de nombreux symboles dont le tout
premier est assurément la kaaba
qui fut construite par Ibrahim et
son fils Ismaël :« Et quand Abra­
ham et Ismaël élevaient les assi­
ses de la maison : *’ Ô notre sei­
gneur ! Accepte ceci de notre
part car c’est toi l’Audient, l’Omniscient. Notre seigneur, fait de
nous des soumis et de notre des­
cendance une communauté sou­
mise à toi. Et montre-nous nos
rites et acceptes de nous le
repentir. Car c’est toi certes
l’Accueillant au repentir, le
Miséricordieux” ». S2 V127-128.
Ibrahim a beaucoup prié Allah
pour cette maison (S 14 V35-41). Il
a aussi prié pour lui-même, pour
ses enfants et pour toute sa des­
cendance. N’est-ce pas ce qui
confère à la Mecque aujourd’hui
toute sa splendeur ? On peut citer
d’autres symboles qui se trouvent
à la Mecque : Safa et Marwa, les
stèles de satan, Arafat, l’eau de

14

Zamzam. Certains savants musul­
mans ont affirmé que c’est là que
Adam et Awa se sont rencontrés
sur la terre après leur expulsion du
paradis. L’ensemble de ces symbo­
les et le verset ci-dessus cité sont
intimement liés à l’accomplisse­
ment du pèlerinage.

sur un sujet tant que je ne l’ai pas
évoqué. Des nations qui vous ont
précédé n’ont sombré dans la perdi­
tion que parce qu’ils ont posé à
leurs prophètes trop de questions et
ne leur ont pas obéit. Appliquez
donc ce queje vous ordonne dans la
mesure du possible et écartez vous
de ce que j’ai interdit (Bukhari et
Muslim) ». Par ailleurs, on rap­
porte que Aicha a dit au prophète :
« O messager de Dieu, les femmes
doivent-elles accomplir le hadj ?
Oui répondit-il. Il s’agit d’un djihad
où il n’y a aucun combat : le hadj et
la oumra. » (Ibn majjah et Al Bayhaqi).

Le pèlerinage est le 5eme pilier de
l’islam et son accomplissement est
conditionné d’après ce verset à la
possession de moyens matériels et
physiques conséquents. Si les
savants sont tous d’accord sur le
caractère obligatoire de sa pres­
cription, ils divergent cependant
sur la date exacte de son institu­
tion. D’aucuns disent que c’est Le hadj par procuration est permis.
juste après l’hégire, d’autres la Un homme ou une femme peut
situent à la 6eme année de l’hégire accomplir le hadj pour son parent
et d’autres encore à la 9eme année. défunt. On rapporte à ce propos
L’un dans l’autre on sait que le que Abdallah ibn omar a dit : « Un
tout premier pèlerinage a été effec­ homme vint voir le prophète et lui dit
tué historiquement par Abou bakr : mon père est mort avant d’accom­
et plus tard par le prophète (saw) plir le pèlerinage obligatoire ; dois
lui-même.
je l’accomplir à sa place ? Le pro­
phète lui dit : si ton père était
Le pèlerinage doit être accompli endetté l’aurais-tu acquitté de ses
pour l’amour d’Allah : « Accom­ dettes après sa mort ? Oui répondit
plissez pour l’amour de Dieu le l’homme. Alors, le prophète lui dit :
grand et le petit pèlerinage» S2 tu dois donc accomplir le pèlerinage
VI96. Cette obligation n’incombe pour le compte de ton père » (Ad
au croyant qu’une seule fois dans Daraqutni, Ibn Majah).
sa vie. Il peut néanmoins accomplir
des pèlerinages surérogatoires. Le Toutefois le pèlerinage par procu­
prophète a dit : « le pèlerinage est ration ne s’apparente pas une cer­
prescrit une fois dans la vie. Qui taine pratique observée sous les
l’accomplit plus d’une fois aura fait tropiques. En effet dans nos pays,
un acte surérogatoire» (Abu Daoud lorsqu’on a les moyens, on fait par­
et Ahmad). On rapporte également tir d’abord les parents avant d’y
que le messager de Dieu a dit : « O aller soi-même. Mais il faut que
gens, Dieu vous a prescrit le pèleri­ l’on sache quel ’obligation d’aller à
nage, accomplissez le donc. la Mecque, vis-à-vis de Dieu
Quelqu’un de l'assistance lui dit :
doit-on l'accomplir à chaque année incombe d’abord au fils. Puis s’il
? Mais le prophète ne lui répondit dispose encore de moyens, il
point. Puis lorsqu’il réitéra sa ques­ pourra faire partir ses parents
tion pour la 3eme fois, le messager (père et mère, ...). Dieu dit bien à
de Dieu lui dit : si j’avais dit oui, il ce sujet dans le coran : « C’est un
vous aurait été prescrit pour chaque devoir envers Dieu pour les gens
année et vous n'auriez pas pu l’ac­ qui ont les moyens d’aller faire le
complir avec assiduité. Puis le pro­ pèlerinage de la maison (kahba)
phète ajouta : ne m’interroge pas » S3 V97.b

La Preuve n° 012 - octobre 2008

Jeu international
CRISE EN GEORGIE

Vers une nouvelle guerre froide ?
Par H.B

- -

--------

La crise en Géorgie, circonscrite qu’elle puisse paraître, présente selon les analystes des relations internationales de
nombreux dangers pour l’humanité. Sans être alarmiste, elle constitue un affrontement sans précédent, depuis la fin
de la guerre froide, entre ce qui reste des deux blocs. Tout compte fait, croire que l’histoire du monde va reprendre son
cours après cette crise comme si de rien n’était, serait faire preuve d'une grande naïveté. La Russie a montré de belle
manière qu'elle existe et que la période pendant laquelle on pouvait lui faire impunément des pieds de nez est belle et
bien révolue. Et l’Occident se met à craindre le retour d'une guerre froide l’opposant à la Russie... et ses alliés.
ar delà les victimes qu'ont provo­
D'ailleurs, la crise en
Géorgie semble mettre un
quées l'erreur du président Saapoint final à l’adhésion de
kachvüi en allant réveiller le géant
russe endormi depuis la mort de l’eml'Ukraine
­
à l'Union Euro­
péenne.
pire soviétique, la crise géorgienne a
remis au grand jour certaines réalités
consécutives à la fin de la guerre froide
La situation est toute
et à l'évolution de la situation interna­
autant difficile en Biélo­
tionale qu’il faudra désormais prendre
russie où Moscou en sou­
sérieusement en compte pour com­
tenant le régime autono­
prendre les aléas de la géopolitique. Aumiste de Transnistrie,
delà de ce qui apparaît à nos yeux
exerce une pression très
comme un conflit interne ou une agres­
forte sur les Occidentaux
sion extérieure (c’est selon), l’interven­
pour s'assurer qu’ils ne
tion russe en Géorgie présente de nom­
veulent pas l'éliminer de
breux enjeux géopolitiques et géostraté­
toutes ses sphères d'in­
giques.
fluence. Par ailleurs, la

P

Au cœur d’un conflit
géopolitique
Les conséquences tragiques du conflit,
l’indépendance de l’Ossétie du Sud et
de l'Abkhazie, le maintien définitif des
troupes russes dans ces territoires,
entérinent une situation qui existait de
felt depuis bien longtemps : le souci
pour Moscou de maintenir à tout prix
sa zone d’influenœ et la tentative amé­
ricaine de s’implanter durablement
dans le Caucase. Certes cela a peu
d'importance et ne modifie que peu le
rapport de force entre les Européens,
les Russes et les Américains, mais c’est
le début d’une véritable conquête de
zones d'influence hautement stratégi­
ques tant par la géographie que par les
richesses qui sy trouvent Ainsi, après
la Géorgie l'Ukraine constitue certaine­
ment l’autre enjeu géostratégique à la
fois pour Moscou, pour les Etats-Unis
et pour l’Europe. D n’est pas impossible
qu’un différent de la même nature
éclate dans cette zone. En effet ce pays
pose problème dans le sens où il a
hérité de frontières qui ne correspon­
dent à rien et qu’une partie de sa popu­
lation. à l'Est se verrait bien en Russie,
de même que la Crimée, offerte par
Khrouchtchev, et qui abrite à Sébasto­
pol la flotte russe de la Mer Noire selon
les termes d’un traité signé en 1997 qui
arrivera bien vite à échéances... Il est
évident que Jamais la flotte russe ne
quittera les lieux, et Moscou a déjà
commencé à distribuer des passeports
à la population russophone majoritaire
pour préparer une éventuelle sécession.

Russie vient de remporter
une victoire diplomatique
décisive qui va permettre
de rééquilibrer les rela­
tions avec Washington.
Bien entendu, on se
réjouissait en Occident
d'avoir en la personne de Boris Eltsine
un interlocuteur qui cédait facilement à
ses exigences et qui avait à la limite
prostituer la Russie. Et depuis quinze
ans, l'Ocddent à imposer à la Russie
une réalité à laquelle elle n’avait plus
son mot à dire. Or en niant son
influence, en l’encerdant continuelle­
ment et en l’humiliant constamment on
a fini par donner des arguments vitaux
aux nationalistes russes. Et ce qui s’est
passé en Géorgie n’est que le début du
commencement comme le dirait l’au­
tre.

Une nouvelle ère s'ouvre
La réaction de Moscou confirme si
besoin en était que la Russie est de
retour en tant qu’acteur géopolitique
sur toutes ses frontières. Cette crise est
en effet la première depuis 1989 où elle
met en échec un pion ■ occidental ».
L’incursion militaire russe en Géorgie et
sa victoire facile apparaissent comme
un suocès et le renouveau d'une Russie
triomphante qui aurait recouvré sa
superire et son Influence. Cet énlème
épisode de l’affirmation brutale de la
puissance russe auprès de ses voisins,
après l’Invasion de b Tchétchénie, le
blocus du gaz en Ukraine, les pressions
sur b Moldavie, les cyber-attaques

La Preuve n° 012 - octobre 2008

La carte de la Géorgie
contre les Pays Baltes, illustre le retour
d’une Russie plus vitale économique­
ment et militairement sur une scène
mondiale longtemps dominée par une
Amérique zélée et arrogante. Certes l'ar­
mée, fleuron sur lequel Vbdimir Pou­
tine s’appuie pour affirmer b puissance
russe n’est pas dans son meilleur état
et b parité avec les Etats-Unis a depuis
longtemps disparu, saufpour les aimes
nucléaires, mais b Russie disposé de

Dans un tout autre registre, b recon­
naissance par les pays occidentaux de
b province Serbe du Kosovo contre
l'avis de Moscou à l'époque, riest pas
totalement étrangère à œ conflit La
précipitation avec bquelle b Russie a
reconnu l’indépendance de l’Ossétie du
Sud et l’Abkhazie riest que le retour de
l’ascenseur et une contre-attaque pour
décourager une aventure de ce genre.

l’arme énergétique, sur bquelle elle
peut compter face à une Europe occi­
dentale craintive sur le sujet En outre
b Russie qui a Investi d’énormes res­
sources dans le secteur civil, risque
d'adopter une attitude économique
plus axée sur b défense nationale. De
plus, alors que le commerce Est-Ouest
se portait de mieux en mieux, en témoi­
gnent les participations de nombreuses
sociétés occidentales en Russie, il appa­
raît déjà que des dégâts sont visibles
dans les milieux d’affaires. Car à l'instar
de son emblème national, b Russie est
bicéphale et peut se tourner comme elle
le fait de plus en plus ostensiblement
vers l'Orient Le Premier Ministre Pou­
tine ayant déclaré récemment qu’il allait
diversifier l'acheminement des immen­
ses ressources énergétiques Russes :
une mise en garde sévère qui devrait
faire réfléchir les responsables Euro­
péens.

Enfin, les actuels dirigeants israéliens
doivent méditer b faute des dirigeants
géorgiens au moment où nombre d’en­
tre eux pensent également à une fuite
en avant en œ qui concerne l'Iran.
Selon l’analyse de Franck Biancheri.
attaquer l’Iran constituerait une bute
politique majeure pour Israël car,
comme on le constate à nouveau en
Géorgie, b « super puissance améri­
caine » riest plus que l’ombre d’ellemême et l’UE reste fondamentalement
inerte. Et si certains pensent avoir bien
manœuvré pour « fixer » b Russie sur
œ conflit afin de pouvoir agir en Iran, Us
se préparent de grandes déconvenues
car c'est V « ordre du monde » auquel
Us croient qui est en train de s’effondrer
sous nos yeux. (1] ■

|1| Franck Biancheri ; Crise
géorgienne : Jin de l'illusion

américaniste! 15 Août 2008

15

Fait divers
Le prix du mariage (suite et fin)

...Mais Kalifa n'en avait pas
les moyens ? Alors il proposa
à son gendre de patienter
jusqu'à la naissance de l'en­
fant. De la sorte, Kalifa serait
plus à l'aise pour jumeler le
mariage et le baptême. Vous
vous en doutez, Ladji ne pou­
vait l'accepter : car laisser
Kalifa gérer la situation à sa
guise, c'est se faire hara-kiri,
d'autant plus qu'il deviendra
la risée de tout le quartier.
Pour cette raison donc, Sali­
fou programma, publia, célé­
bra et finança le mariage. La
cérémonie eut lieu dans la
mosquée où règne Ladji et
dont il est le principal bailleur.
Bien que des rumeurs persis­
tantes faisaient état de la
grossesse de Bibata, le bon
sens de l'imam ne put suppor­
ter aucune question y rela­
tive. Les présentations furent
faites, les témoins entendus,
les consentements vérifiés, la
dot payée, le coran lu, les
invocations faites . Ensuite on
envoya à grignoter, à siroter,
à boire, à manger, tant et si
bien que la cour de Ladji, de

Par Idriss

L'Agence de Voyages et de Tourisme STMB tours,
organisateur du hadj 2008 à la Mecque rappelle les
futurs pèlerins que les inscriptions ont commencé
depuis le 15 juillet et se poursuivent jusqu'au 23 octo­
bre 2008. Inscrivez-vous dans les guichets ECOBANK
de Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Ouahigouya et
Fada N'gourma ou auprès des facilitateurs agréés de
j STMB Tours.
î Pour toute inscription, bénéficiez du transport allerretour et du transport interurbain déjà garantis, de la
restauration, d'un logement acquis à 1800 m de la mos­

M

----------------

res. Par conséquent l'inat­
la mosquée et la rue entre les
deux en étaient saupoudrées. tendu arriva. Il fut renversé et
étalé sur la chaussée par un
Après es tracasseries tradi­
gros camion. Il se réveilla à
tionnelles, Bibata fut accom­
l'hôpital avec plusieurs fractu­
pagnée au domicile conjugal
res et avec une grande amer­
et remise à son mari.
tume plus grande contre toute
Mais le calvaire de Kalifa ne
prit cependant pas fin. Il avait la société contre laquelle il a
souffert et sous les pesan­
sa femme, certes; mais il
teurs de laquelle il a désobéi
n'avait plus les moyens de
son entretien. Il dut dépenser à Allah.
Morale fie cette histoire :
de l'argent pour accueillir son
l'obéissance à nos passions
petit monde le jour de son
nous conduisent à la dés­
mariage.
Une semaine après, il reçut obéissance au Créateur et à
une
délégation féminine la perte de l'estime de nos
proches. Pour des raisons
venue lui remettre les effets
de sa femme. A cet effet,
non islamiques, des limites
comme il est de coutume,
d'Allah ont été transgressées.
Kalifa s'endetta pour égorger Contraint par les faits, Ladji
un bélier. Sacrifice insuffisant." accepta de souiller le noble
Les femmes gloutonnes, en
sang de leur famille pour sau­
exigèrent plus ; cette fois-ci ver son honneur.
en espèces. Kalifa n'avait Combien sont-ils encore dans
plus de sous. Il sortit de chez
nos contrées à se dire et à se
lui pour ratisser auprès de
proclamer musulmans, autant
ses amis. Mais en vérité, il se
dans leurs paroles que dans
cherchait. Toute cette histoire leurs attitudes quotidiennes,
absorbait son attention, toute
mais à se cacher toujours
sa personnalité. Cet état de derrières des raisons falla­
concentration l'empêchait de cieuses pour contourner une
voir le rouge des feux tricolo­ recommandation islamique.

Dans une société où les jeu­
nes, peinent de plus en plus à
vivre leur foi, les parents
devaient plutôt les motiver au
mariage.
Ni la réussite sociale ni l'ap­
partenance ethnique ne peu­
vent être avancées en islam
pour interdire une union. A cet
titre le prophète Muhammad
a été, on ne peut plus clair : "
le mariage le plus béni est
celui qui a coûté moins cher "
; " quand un homme de bon
comportement
demande
votre fille en mariage, accep­
tez le sinon il s'en suivra une
corruption des mœurs ". Pour
sauvegarder cette noble insti­
tution qu'est le mariage,
auquel l'islam tient beaucoup,
les parents doivent en être
des promoteurs et non le
contraire.
En somme retenons que le
mariage en islam inclut l'obser­
vance des règles coraniques et
sunnatiques et l’équilibre entre
les différentes capacités des
uns et des autres dans le res­
pect mutuel. A bon entendeur,
salam a

quée sacrée, d'une prise en charge sanitaire et d'un
encadrement professionnel.
STMB tours décline toute responsabilité par rapport à
toute inscription qui se ferait ailleurs autres que les
lieux indiqués ou auprès de personnes non agréées
par l'Agence. Par ailleurs, tous ceux et toutes celles qui
s'inscrivent ont la possibilité de vérifier leur reçu d'ins­
cription auprès du bureau de l'agence sis à la cité An III
à la gare STMB. Pour tout renseignement appelez au
50 30 35 52.
STMB Tours, le Professionnel !

La Preuve n° 012 - octobre 2008-