Items
Type is exactly
Journal article
-
Négocier le genre par les normes et le consensus : une association de femmes "rapatriées" à Ouagadougou
Cet article porte sur une association de femmes « rapatriées » de Côte d'Ivoire au lendemain de la guerre de 2002. Regroupant plusieurs générations, cette association intègre désormais des jeunes femmes qui n'ont pas nécessairement « fait la Côte », mais qui sont séduites par le charisme de sa présidente ou encore par les performances chantées à l'occasion de différentes cérémonies. Ces éléments pointent précisément la façon dont le genre s'avère fondamental pour le fonctionnement de l'association et permet d'aller au-delà des divisions sociales habituelles entre personnes migrantes et personnes non migrantes. Par leur rassemblement autour de la présidente de l'association, les femmes peuvent en effet faire face à des figures masculines de l'autorité. L'analyse s'oriente ainsi vers une forme de négociation des rapports de genre passant par la norme et le consensus social, qui s'articule autour du religieux, de l'expérience acquise en migration et du contexte actuel de la capitale burkinabè. -
Francophone Muslim intellectuals, Islamic associational life and religious authority in Burkina Faso
The attention paid to the security threats hanging over Burkina Faso, while legitimate, has overshadowed the underlying transformations in Islamic associational life since the fall of President Blaise Compaoré in October 2014. This major political upheaval had a significant impact on the participation of Muslims in socio-political debates, the relations between generations and, more widely, the bases upon which religious authority is claimed. This article analyses the competition for religious leadership between Islamic actors in the public sphere in Burkina Faso by focusing mainly on francophone ‘Muslim intellectuals’. First, the study shows the gap between the gerontocracy at the helm of the main Islamic associations and the Burkinabe youth, which widened throughout the 1990s and 2000s and came strongly to the fore after the popular uprising of October 2014. Second, taking advantage of the space left vacant by traditional community leaders during the transition process, some young francophone ‘Muslim intellectuals’ actively sought to portray themselves as the vehicles of a ‘civil Islam’ and strove to promote new forms of civic engagement through religion. Other Muslim organizations have also tried to take advantage of the new political context to strengthen their presence in the socio-political arena. -
Islam et appropriation mimétique comme ressource historique de la religion bobo
Les ethnologues africanistes ont longtemps négligé l'islam, soucieux qu'ils étaient de rechercher des « mythes » ou des « cosmogonies » et d'atteindre à une africanité non-contaminée. Mais l'islam est présent, même dans les sociétés qui ne sont pas formellement islamisées et qui, au contraire, ont incorporé certains traits islamiques pour s'opposer à l'islam. C'est le cas des Bobo du Burkina-Faso, dont le cas est examiné ici. -
Revendications musulmanes sur la gouvernance de la laïcité au Burkina Faso
Le présent article entend proposer une analyse des processus ayant conduit à la mise à l'agenda de la problématique de la gouvernance de la laïcité au Burkina Faso. Dans un contexte de réislamisation en Afrique subsaharienne, il essaie de donner un regard sur l'émergence de l'islam dans l'espace public dans ce pays où le christianisme joue un rôle important. Au Burkina Faso, les associations musulmanes francophones, non satisfaites de la gestion de la laïcité par l'État, engagent une lutte à partir du début des années 1990, non pas pour remettre en cause la laïcité constitutionnelle, mais pour réclamer plus d'équité dans le traitement des confessions religieuses. Elles demandent l'institution d'un observatoire de la laïcité. La question émerge dans l'espace politique à la faveur des réformes institutionnelles entreprises par l'État en 2011. Le forum national sur la laïcité, organisé en 2012, a été un moment fort de débats, qui traduit la légitimation du sujet et qui révèle les différentes conceptions de la laïcité qui traversent la société burkinabè. Les revendications musulmanes ont conduit à une coproduction d'action publique certes, mais elles ont aussi confirmé le développement d'un renouveau islamique et l'émergence d'une société civile musulmane au Burkina Faso. -
Muslim women and pious fashion in Burkina Faso as identity, pose, and defiance
This article discusses how young Muslim women negotiate their multiple identities within the context of a predominantly Muslim, secular nation. It focuses on female members of the Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina Faso (AEEMB), a nationwide Muslim youth organization, and especially those commonly referred to as "Adja," in reference to their sartorial choice. Although there might not seem to be any malice associated with this common nickname, Adja, given to women who adopt this pious fashion, the experiences of some of these women provide a much more nuanced understanding of media, Muslimhood, womanhood, and dress. Drawing data from an ethnographic study on Muslim youth civic, economic, and social engagement in Burkina Faso, the article discusses how the identity expectations and identity performances of Adjas are constructed, deconstructed, and reconstructed along their sartorial choice. It further places the "Adja construct" within the broader discourse on Islam, post-coloniality, modernity, and gender in Burkina Faso. -
Les Peuls du Nord du Burkina Faso entre le Califat de Sokoto et la Diina du Maasina
-
Les relations entre la « Jamahiriya arabe libyenne populaire socialiste » et le Burkina Faso : compte rendu de la thèse Ibrahim Maiga
-
Espaces, identité religieuse et représentations mentales : le cas des Jula du Kong-Kènè
-
Jihad and State-building in late Nineteenth Century Upper Volta: The Rise and Fall of the Marka state of Al- Kari of Boussé
-
The Quranic school farm and child labour in Upper Volta
On his way back from his first travels to the interior of the Gambia, Mungo Park describes a ‘schoolmaster' who entertained him in the Mandingo country while his principal host was on a slave purchasing expedition. The school of this master consisted of seventeen boys who ‘always had their lessons by the light of a large fire before daybreak and again late in the evening' and who ‘were employed in planting corn, bringing firewood, and in other servile offices, through the day' (Park, 1799: 313–14). Such rural institutions combining elementary Islamic education and farm production must then have existed in the coastal areas of West Africa for at least two centuries, and spread to other parts of Africa as a result of Islamic expansion. They were agents of proselytization and further Islamization. Consequently Quranic schools are often discussed primarily in their relation to Islamic history. In the present day, however, they continue in some areas as viable alternatives to western-style schools and as units of agricultural production. This paper, which stems from research I conducted in the southern part of central Upper Volta on household farms and wealth stratification, underscores the dual function of these farm schools. -
Conflit autour de la grande mosquée de Tougan : un indicateur de progrès de l'islam?
-
Transformations d'une élite musulmane en Afrique de l'Ouest : le cas des Dioula de Darsalamy (Burkina Faso)
Darsalamy est l'une des rares localités du Burkina Faso fondées uniquement par et pour des musulmans dans l'intention de maintenir à distance les non-musulmans et les pratiques considérées comme païennes. Les musulmans dioula qui quittèrent Bobo-Dioulasso vers la fin du XIXe siècle pour fonder Darsalamy aspiraient à habiter un lieu non « contaminé » par des modes de vie non musulmans comme les danses des masques. Cette émigration coïncida avec des événements qui bouleversèrent toute la région : le djihad de Oumar Tall, les guerres de Samori Touré et l'arrivée des Européens. Ces événements transformèrent les relations entre les érudits musulmans, leurs alliés et protecteurs et les élites locales de Bobo-Dioulasso. -
Trajectoires d'évolution de l'islam au Burkina Faso
Dans les derniers temps, les formes associatives islamiques au Burkina Faso ont connu une évolution importante, déterminée d'une part par l'accroissement de la dimension transnationale de l'islam et, d'autre part, par une implication plus directe de cette religion dans la vie sociopolitique du pays. Dans cet article, à travers la description et l'analyse de trois associations islamiques, nous essayons de comprendre les raisons de cette évolution ainsi que les stratégies mises en acte par les autorités religieuses dans la reconfiguration de leurs zawiyas ou associations, et leur repositionnement dans l'espace public burkinabé. Nous essayons en outre de décrire l'évolution de la figure même de guide spirituel, et proposons une possible classification des ces nouvelles formations associatives. -
Économie morale, islam et pouvoir charismatique au Burkina Faso
Cet article essaie de définir le concept d'économie morale, d'abord dans le cadre général de la littérature existante, et ensuite dans le cas plus spécifique de l'islam burkinabé. Il analyse les rapports existant entre l'économie morale et les figures charismatiques de l'islam au Burkina Faso. L'exemple de deux chefs religieux inscrits dans des contextes différents – urbain et rural – aide à comprendre comment les autorités charismatiques gèrent les biens économiques qui leur sont confiés par les fidèles, dans l'intérêt de la communauté. L'article a aussi l'ambition de comprendre quelles stratégies ces « planificateurs sociaux » mettent en place afin de mobiliser et investir les ressources engendrées par les flux migratoires. -
L'érosion de l'autorité musulmane à Ouagadougou : le discours de militants de l'Association des Elèves et Etudiants Musulmans au Burkina
Alors que le radicalisme religieux est au cœur des préoccupations médiatiques et scientifiques, cette étude montre qu'au Burkina Faso, l'autorité musulmane connaît un recul continu en milieu urbain ouagalais. Sur base d'entretiens menés auprès de jeunes musulmans de l'Université de Ouagadougou, l'article propose une réflexion sur les facteurs qui provoquent une telle érosion de l'autorité. Si la dimension spirituelle de cette autorité n'est pas remise en question, la dimension temporelle, elle, subit un processus de délégitimation qui s'accroît au rythme de l'interpénétration des sphères religieuses et politiques ainsi que du discrédit du régime semi-autoritaire de Blaise Compaoré. Outre la mise en évidence de cette fragmentation des pôles de l'autorité, l'étude permet de mieux identifier la place des cadets sociaux dans le champ religieux. -
L'islam burkinabé sous la IVe République
Depuis la période précoloniale, les conditions socio-historiques ont engendré la subordination politique et la marginalisation sociale de l'islam. À l'arrivée de Blaise Compaoré au pouvoir est instaurée une politique d'inclusion des acteurs jadis marginalisés, parmi lesquels ceux du milieu islamique. Malgré cette politique de récupération dans un contexte de renouveau religieux, l'islam ne parvient que partiellement à s'émanciper comme le montre l'analyse du statut des autorités religieuses et des opérateurs économiques musulmans dans le régime semi-autoritaire de la IVe République. -
L'enseignement musulman à Bawku et dans les régions voisines
La proximité de pays étrangers a fait de la région de Bawku au Ghana une zone propice aux échanges d'idées, de techniques, de produits. On y voit coexister plusieurs religions, et, pour ce qui est de l'islam, plusieurs tendances comme des sunnites, des adeptes de la confrérie tidjane, mais aussi des Wahhabites. L'auteur a cherché à comprendre comment s'est propagé l'islam dans la région de Bawku, où vit un rameau de la famille maraboutique, et à quel point l'enseignement coranique a été un agent important à cet égard. L'étude est fondée sur les données d'enquêtes de terrain menées sur place et d'entretiens avec des musulmans appartenant à la plupart des groupes de population présents dans la ville, dont des descendants des premiers enseignants venus au cours de la période coloniale. Elle évoque les liens entre le Ghana et la Haute-Volta d'alors (Burkina Faso). L'auteur a observé l'évolution de l'instruction musulmane de chaque côté de la frontière et les répercussions survenues à Bawku après l'indépendance (1957), quand une certaine orientation politique, au Ghana puis au Burkina Faso, a favorisé la modernisation des méthodes pédagogiques et des enseignements. -
Quelques aperçus relatifs aux pèlerins de la Mecque : le cas des Voltaïques-Burkinabè
Les récits écrits de pèlerinage sont très estimés dans la littérature musulmane. En Haute-Volta/Burkina Faso, l'auteur n'a pas trouvé de documents de ce genre. Il a fallu avoir recours aux musulmans eux-mêmes. Ainsi de nombreux entretiens ont été menés pendant dix ans, de 1973 à 1983, à propos du pèlerinage de la Mecque. Cet article est consacré à l'étude de cent quinze personnes qui sont allées à la Mecque par la route, soit un parcours de 14 à 15.000 km aller et retour. Sont examinés le mode de déplacement (de 1905/1910 à 1974), l'identité ethnique des pèlerins, leur appartenance confrérique, et leur motivation. L'auteur n'a pas interrogé tous les pèlerins originaires des régions voltaïques ayant parcouru le trajet par voie de surface, mais elle a essayé de toucher le plus grand nombre possible. Les premiers d'entre eux avaient pris le 'chemin de la Mecque' entre les années 1905 et 1910. -
Le pèlerinage des Voltaïques/Burkinabè aux lieux saints de l'islam, passé-présent : orientation générale de thèse
-
Toponymie et histoire dans l'Ouest du Burkina Faso
Dans l'Ouest du Burkina Faso, au moins une vingtaine d'ethnies s'interpénètrent à tel point que certaines localités présentent deux ou trois groupes de populations appartenant à des ethnies différentes. Aujourd'hui, avec l'arrivée de nouveaux immigrants, attirés par la culture du coton et un climat moins rude que chez eux, ce chevauchement atteint jusqu'à dix ethnies différentes dans les gros villages des zones cotonnières. Pourtant, cet arc-en-ciel ethnique contraste avec une certaine homogénéité « julaïsante » de la toponymie. L'auteur tente d'expliquer cette toponymie à la lumière de l'histoire et de montrer les enjeux qu'elle présente aujourd'hui. -
Christianity and Islam among the Mossi
-
La médiatisation des prêches et ses enjeux : regards croisés sur la situation à Abidjan et à Ouagadougou
Cet article propose, dans un contexte de nouvelle visibilité de l'islam depuis les années 1990, d'examiner certains types de stratégies identitaires à travers les usages sociaux que des prêcheurs musulmans font de la radio. Il est démontré que, d'une part, ces prêcheurs revendiquent plus clairement leur place dans l'espace public tout en optant pour des positions conciliantes vis-à-vis du pouvoir et que d'autre part, la diffusion sur les ondes des prêches conduit à un certain contrôle de la parole donnée. Par ailleurs, cette médiatisation permet de constater que les prêcheurs acquièrent une certaine légitimité au sein de la communauté musulmane et a un double effet : la reconfiguration des contours de cette dernière avec l'arrivée de nouveaux acteurs religieux sur le devant de la scène et la mise en concurrence entre certaines tendances. Enfin, à la faveur de la médiatisation des prêches, il apparaît qu'émergent à la fois des stratégies hybrides à la jonction de l'individualisation du sentiment religieux et du sentiment d'appartenance à une communauté religieuse. Cette hybridité est d'autant plus prononcée dans les deux villes ciblées que la dynamique islamique est relativement récente et que les musulmans ont vécu depuis plusieurs décennies des situations de marginalisation (dans les deux pays) voire des situations de stigmatisation (dans le cas ivoirien). -
L'islam confrérique au Burkina Faso : la Tidjaniyya hamawiyya au Moogo central
-
Muslim-Christian Relations in Burkina Faso
-
La guerre des ondes comme mode de prosélytisme : la Ahmadiyya et les médias au Burkina Faso
Cet article porte sur le prosélytisme par voie médiatique de la Ahmadiyya, organisation islamique originaire du Pakistan, qui s'est implantée officiellement au Burkina Faso en 1986. Depuis les années 2000, elle s'est assez considérablement développée dans ce pays, grâce à des activités sociales et humanitaires, et elle s'y particularise par une occupation ostentatoire de l'espace public, notamment par les médias, en confrontation avec les autres groupes islamiques locaux, qui mettent en garde leurs fidèles contre ce qu'ils jugent être une aberration dogmatique. Ainsi, régulièrement critiquée, la Ahmadiyya a décidé de devenir attaquante. En 2002, elle a inauguré la radio islamique Ahmadiyya à Bobo Dioulasso, première radio musulmane du pays. Outre une vocation d'expansion, de moralisation des mœurs et de transmission du dogme ahmadi, son objectif est clairement de répondre aux attaques menées contre la Communauté. Depuis, la Ahmadiyya a ouvert trois autres radios dans le pays et a créé un réseau journalistique autour d'elle. Cette offensive radiophonique a certainement renforcé l'objectif d'autres groupes islamiques, notamment le mouvement Sunnite, de créer à leur tour des radios confessionnelles afin, entre autres, de la contrer. Ainsi, la problématique de cet article sera d'analyser la guerre médiatique que se livrent la Ahmadiyya et ces autres organisations islamiques burkinabè.