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Islam, traditions orales & civilisations africaines : actes du colloque international en hommage au Professeur Sékou Bamba
Le présent ouvrage est le résultat du colloque international organise les 25, 26 et 27 septembre 2018 en hommage au professeur Sékou Bamba à l'occasion de son départ à la retraite. Directeur de recherches (CAMES), cet éminent historien ivoirien a consacré quatre décennies de sa vie à l'étude des civilisations africaines notamment l'histoire du Bas Bandaman précolonial en valorisant les traditions orales comme des sources pour l'exhumation du passe des sociétés africaines. L'ouvrage revisite et réexamine plusieurs questions liées à l'islam africain du moyen âge à l'époque contemporaine. -
L'islam, nouvel espace public en Afrique
En dépit de sa présence déterminante sur la longue durée, l'islam en Afrique a encore du mal à se départir d'une image de " religion importée " et " bricolée " face à un monde musulman arabophone. Si cette présence au sud du Sahara n'a nullement été linéaire et s'inscrit au contraire dans des effets de replis et de reprises successifs, le puissant mouvement de réislamisation, qui s'amorce à la fin du XVIIIe siècle pour s'accélérer dans les dernières décennies du XXe siècle, ne permet plus de faire l'économie de la dynamique sociale et politique du religieux pour comprendre l'Afrique actuelle et, singulièrement, de la place qu'y occupe l'islam. Au fil d'un parcours à travers cinq pays de l'Afrique de l'Ouest, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Niger et le Sénégal, cet ouvrage souligne combien l'Afrique musulmane est inscrite dans la modernité et participe de ce que l'on peut appeler la globalisation islamique. Mais plus encore qu'une active présence au monde, l'Afrique d'aujourd'hui donne à voir des pratiques politiques et sociales originales qui puisent massivement dans la ressource religieuse, cherchant ainsi à pallier la faillite morale, politique et économique des États. Décrivant et analysant les configurations des expériences démocratiques en cours, le phénomène d'assimilation réciproque des sphères politique et religieuse, et le degré d'organisation des acteurs islamiques au sein des sociétés civiles, cet ouvrage pose en final la question de l'émergence d'un nouveau type de rapports entre l'État et la société, que l'on peut qualifier d'" espace public religieux ". -
La Tijâniyya : une confrérie musulmane à la conquête de l'Afrique
Confrérie souvent controversée, la Tijâniyya a été fondée en l'année 1195 de l'Hégire (1781-1782 de notre ère), à la suite d'une vision du Prophète, dans l'oasis algérienne d'Abû Samghun, par le savant et mystique Ahmad al-Tijânî (1737-1815). Depuis cette date, la Tijâniyya s'est imposée comme la grande confrérie africaine des XIXe et XXe siècles. Au sud du Sahara, son nom est associé au jihâd d'al-Hajj Umar al-Fûti (m. 1864). Pendant la période coloniale, c'est la confrérie qui a connu, en Afrique de l'Ouest, les plus grands développements. C'est aussi celle qui suscite les passions les plus vives, de la part de tendances soufies rivales ou de mouvements anti-confrériques. La Tijâniyya apparaît comme une voie exceptionnelle. Elle offre la chaîne de transmission la plus courte possible entre son fondateur et le Prophète. Parce que cette transmission est dite avoir eu lieu " à l'état de veille ", elle fait de Ahmad al-Tijâni l'interlocuteur privilégié du Prophète en personne et de la Tijâniyya une voie ordonnée par le Prophète lui-même. Dans cette même logique, Ahmad al-Tijânî se présente comme khatin al-awliyâ'. Sceau des saints, analogie évidente avec le statut du Prophète Muhammad, Sceau des Prophètes. D'autre part, les promesses formelles de salut faites aux adeptes et à leurs proches, la protection contre les risques du Jugement Dernier, l'assurance d'une " place réservée " auprès du Tout-Puissant offrent une sécurité absolue au pratiquant fidèle. Sur le " marché confrérique " des biens de salut, la Tijâniyya s'impose donc par cette " surenchère " dans l'accumulation des signes et des moyens. L'histoire de la Tijâniyya est marquée, dans ses segmentations principales, par une longue fréquentation avec la puissance coloniale française. Mais, alors qu'en Algérie, cette convergence d'intérêts avec la puissance coloniale se traduit par une désaffection progressive des fidèles et un affaissement de la puissance confrérique, en Afrique occidentale, le compromis avec les Français favorise l'essor des réseaux tijânî et fait de cette confrérie l'une des grandes bénéficiaires de la période coloniale. Cet ouvrage n'a pas le caractère d'une Histoire générale de la confrérie, et il ne prétend pas davantage à l'exhaustivité. Il s'agit de reconnaître à travers l'écheveau d'un certain nombre de situations les principales lignes de force d'une aventure historico-rnystique qui a marqué le monde africain de l'islam et fait de la Tijâniyya une confrérie pas tout à fait comme les autres. -
L'islam politique au sud du Sahara : identités, discours et enjeux
Constitués en dehors ou au sein des confréries musulmanes reconnues, des courants islamiques spécifiques revendiquent une place centrale du sacré dans la sphère du social, de l'économique et du politique. Ces courants sont identifiés dans cet ouvrage par l'expression d'islam politique. Ils ont toujours joué un rôle significatif, surtout parmi les jeunes et les femmes. Bien que minoritaire, l'islam politique marque de plus en plus profondément les sociétés subsahariennes et la politique des Etats. Sur la longue durée, cet ouvrage se propose de donner plusieurs éclairages de cette tendance de l'islam, à travers l'étude de différents pays. -
Les politiques de l'Islam en Afrique : mémoires, réveils et populismes islamiques
En Afrique, depuis une trentaine d'années, les organisations musulmanes ont pris pied dans l'espace public et sont parvenues à faire émerger un nouveau champ politique qui se définit moins sur un plan institutionnel que par ce que font politiquement les gens. Alors que les pouvoirs d'État, convertis au libéralisme, opèrent une sorte de transfert de la raison politique vers la sphère économique, les sociétés procèdent en parallèle au transfert de cette même raison vers une sphère religieuse, où chacun peut agir politiquement sans que cela soit perçu comme tel. La redéfinition en cours des espaces de l'agir public à travers une éthique islamique est précisément ce dont traite cet ouvrage. D'un réenchantement à l'autre, de celui du religieux à celui du politique, l'islam comme espace d'affirmation d'une identité africaine permet de relire les mémoires, les réveils et les populismes du continent. Entre conservatisme et postmodernité, foi et citoyenneté, éthique et action publique, islam politique et islamisation du politique, les politiques de l'islam en Afrique proposent de mettre en place une guidance démocratique de l'État et de la société, sous l'égide du gouvernement d'Allah. -
Islam et sociétés en Afrique subsaharienne à l'épreuve de l'histoire : un parcours en compagnie de Jean-Louis Triaud
Durant sa longue carrière, Jean-Louis Triaud a creusé plusieurs sillons centrés sur la connaissance des sociétés musulmanes en Afrique de l'Ouest et au-delà. Cet ouvrage reflète les domaines couverts et développés dans ce cadre universitaire : modalités d'expansion de l'islam, manifestations culturelles et religieuses, personnalités marquantes... Ils forment le coeur de ce livre publié en sa compagnie. La continuité des thèmes qui ont alimenté cette réflexion a donné la possibilité à plusieurs de ses collègues, élèves et amis de réunir leurs contributions pour souligner le sens que la progression dans ces thématiques a eu pour leur parcours intellectuel respectif. Collabirent particulièrement à cet ouvrage plusieurs enseignants-chercheurs d'universités africaines qui ont maintenu fidèlement le lien avec leur directeur de recherche. A travers les études des "lieux", des "objets" (tels le livre, la langue, la lettre) et des "figures" de l'islam, les auteurs offrent de nouvelles interprétations des espaces musulmans dans le Sahara et dans le Sahel, traversés par les flux migratoires, par de nouvelles idées, parfois par des pulsions jihadistes. Des phénomènes gels que la "réislamisation" et la "laïcité", mais aussi les combats de différents acteurs musulmans pour leur statut et leurs idéaux se trouvent au centre de l'ouvrage. Ce livre apporte des regards nouveaux sur l'histoire des "confréries" et de leurs "réseaux", sur les rapports entre les pouvoirs et les institutions islamiques. Le trait commun de toutes les contributions, qui portent principalement sur l'Afrique occidentale mais aussi orientale et septentrionale, est leur regard d'historien marqué par une réflexion sur le sens et la portée de ce métier. -
L'Afrique des laïcités : État, religion et pouvoirs au sud du Sahara
L'Afrique des laïcités, c'est d'abord quatorze pays qui célèbrent un demi-siècle d'indépendance, non sans avoir inscrit au préalable la laïcité de l'occupation coloniale française dans leur constitution. Quatorze pays qui sont en proie à un scepticisme croissant à l'égard d'une action publique incapable d'endiguer les processus de paupérisation, tandis que les acteurs religieux interviennent de plus en plus massivement au sein des économies morales et politiques nationales. Trente chercheurs africains et européens analysent les tensions et les accommodements entres les différents acteurs de ces économies, examinant les modalités suivant lesquelles se décline et se dit la laïcité au sein des différents contextes nationaux. Ils passent en revue les formations étatiques précoloniales qui ont pu opérer une séparation entre l'État et les cultes, avant d'aborder l'exercice d'une gouvernance coloniale fort peu laïque, puis les pouvoirs autoritaires africains qui se sont en partie déchargés sur les instances religieuses pour « développer » ou acculturer leur société. Ils pointent enfin la façon dont les différends qui s'articulent autour des débats actuels sur la laïcité croisent ou accentuent d'autres tensions sociales touchant notamment aux questions identitaires et de genre et, plus généralement, aux exigences de démocratisation et des modernités africaines. Ouvrage de référence, l'Afrique des laïcités. État, religion et pouvoirs au sud du Sahara traduit l'amorce d'une nouvelle époque, celle d'une indépendance vécue cette fois-ci de l'intérieur, où les peuples africains et leurs élites sociales forcent désormais les pouvoirs publics à penser et mettre en place leur propre « laïcité », y compris dans des contextes parfois tendus ou dramatiques. -
Croyances religieuses et vie quotidienne : Islam et Christianisme à Ouagadougou
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La coopération bilatérale entre l'Arabie saoudite et le Burkina Faso de 1960 à nos jours
L'ouvrage que presente Mahamoudou Oubda est une etude sur l'evolution de la Cooperation bilaterale entre l'Arabie saoudite et le Burkina Faso depuis les independances. Fruit d'une recherche academique, l'oeuvre repose sur un corpus significatif de sources, d'ouvrages, de theses, de memoires et d'articles exploites selon la rigueur que requiert le metier d'historien. Elle met en lumiere les fondements politiques, economiques et religieux des relations bilaterales entre les deux pays, ce qui permet de reconstituer les grandes etapes de l'histoire de leur cooperation et d'apprecier les retombees de celle-ci dans l'evolution politique, economique, sociale et religieuse du Burkina. L'etude revele que la monarchie saoudienne compte parmi les meilleurs soutiens du Burkina dans sa lutte contre le sous-developpement et leur cooperation a un impact sur l'evolution de l'islam au Burkina. Ce livre consacre a un exemple de cooperation Sud-Sud porte sur un sujet sur lequel il n'existe pas encore de recherches approfondies. C'est une uvre indispensable pour tout lecteur desireux de mieux connaitre le domaine etudie notamment les chercheurs, diplomates, hommes politiques, journalistes et etudiants." -
Réislamisations au Burkina Faso : questions de genre et enjeux sociaux
Depuis trente ans, l'Afrique de l'Ouest est le théâtre d'un renouveau islamique qui s'illustre par l'apparition de mouvements réformistes, d'ONG et d'associations se réclamant de l'islam. Le Burkina Faso ne fait pas exception à ce phénomène multiforme. En quelques décennies, le pays a vu émerger une panoplie de figures locales qui agissent au quotidien dans leur quartier sous la bannière de l'islam. Ce sont des marabouts, des militants d'association islamiques, mais aussi des jeunes ou des femmes qui autrefois n'avaient pas voix au chapitre. Ils diffusent leur conception du « vrai » islam et prennent position sur des enjeux sociétaux, comme les rapports homme/femme, la sexualité ou le mariage. Ce livre explore le phénomène de réislamisation en portant une attention particulière aux pratiques et aux discours de ces militants. Quel rôle jouent-ils dans la régulation de la vie quotidienne ou dans le contrôle de la sexualité des croyants ? Comment leurs valeurs s'articulent-elles avec les politiques publiques dites de promotion féminine sur le mariage forcé et l'excision ? Comment les femmes participent-elles à ces dynamiques ? Autant de questions traitées grâce à des enquêtes ethnographiques conduites dans différents milieux islamiques entre 2008 et 2015 au Burkina Faso et principalement à Ouagadougou. -
Cheikh Hamahoullah : Homme de foi et résistant. L'Islam face à la colonisation française en Afrique de l'ouest
Cheikh Hamahoullah fut l'un des principaux propagateurs du tijânisme en Afrique occidentale. Il mena un combat inlassable pour la liberté et la dignité des peuples d'Afrique pendant la période coloniale. En s'appuyant sur des documents d'archives, la tradition orale africaine et des manuscrits conservés par les fidèles et les adversaires du Cheikh, l'auteur rejette l'image d'un Hamahoullah agitateur sans culture et sans foi, que répandaient complaisamment les rapports des administrateurs coloniaux. -
L'islam au Burkina Faso : cas du Mouvement Sunnite 1973-2013 (genèse-parcours-perspectives)
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Histoire du CERFI des origines à 2015
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L'islam au Burkina Faso : problématique de l'organisation du hadj
Au-delà des fondements du Hadj, de son organisation, des rapports entre l'Administration coloniale et les pèlerins de la Mecque, cet ouvrage permet de comprendre l'évolution de l'Islam au Burkina Faso ainsi que ses rapports avec l'Etat laïc. L'Islam au Burkina Faso s'est développé dans des circonstances difficiles et du fait du nombre important de ses adhérents (55,9% de la population), il fait l'objet de sollicitations diverses. Ce livre évoque justement le paradoxe toujours constaté entre la laïcité des États, des formations politiques et leur immixtion dans les affaires religieuses. -
Faith and Charity: Religion and Humanitarian Assistance in West Africa
Since the 1990s, most African economies and public spheres have been liberalised, and new civil society actors have emerged. As mapped out by Marie Nathalie LeBlanc and Louis Audet Gosselin, in West Africa Christian and Muslim organisations have come to dominate the field of humanitarian assistance. Moving beyond mainstream development theory, Faith and Charity brings out the crucial role of religion in the development process and the interplay of moral and political ideologies. From faith-based NGOs to individual local activists, the authors explore how each group makes sense of, and contributes to, the wider process of social development in the neoliberal era. Based on extensive research and deploying a sophisticated and original frame of analysis, Faith and Charity will make an important contribution to the existing literature on development anthropology and the anthropology of religion in Africa. -
Mobilité religieuse : changements religieux au Burkina Faso
Au Burkina Faso, on rencontre aujourd'hui fréquemment des personnes dont le parcours religieux est composé d'expériences multiples. Par exemple, des hommes convertis à l'islam lors d'une migration qui reprennent, pour un temps, les coutumes ancestrales afin d'effectuer les funérailles du père. Ou des femmes, nées dans une famille catholique, qui se marient avec un musulman et adoptent sa religion, puis se tournent vers le protestantisme évangélique à la suite d'une maladie prolongée. Cette mobilité religieuse est ici abordée par une approche centrée sur l'acteur et une description du pluralisme religieux dans la région du Yatenga à partir des années 1960. -
Unveiling Modernity in Twentieth-Century West African Islamic Reforms
In this book Ousman Kobo analyzes the origins of Wahhabi-inclined reform movements in two West African countries. Commonly associated with recent Middle Eastern influences, reform movements in Ghana and Burkina Faso actually began during the twilight of European colonial rule in the 1950s and developed from local doctrinal contests over Islamic orthodoxy. These early movements in turn gradually evolved in ways sympathetic to Wahhabi ideas. Kobo also illustrates the modernism of this style of Islamic reform. The decisive factor for most of the movements was the alliance of secularly educated Muslim elites with Islamic scholars to promote a self-consciously modern religiosity rooted in the Prophet Muhammad's traditions. This book therefore provides a fresh understanding of the indigenous origins of "Wahhabism." -
The Politics of Islam in the Sahel: Between Persuasion and Violence
‘Ideologies need enemies to thrive, religion does not'. Using the Sahel as a source of five comparative case studies, this volume aims to engage in the painstaking task of disentangling Islam from the political ideologies that have issued from its theologies to fight for governmental power and the transformation of society. While these ideologies tap into sources of religious legitimacy, the author shows that they are fundamentally secular or temporal enterprises, defined by confrontation with other political ideologies–both progressive and liberal–within the arena of nation states. Their objectives are the same as these other ideologies, i.e., to harness political power for changing national societies, and they resort to various methods of persuasion, until they break down into violence. The two driving questions of the book are, whence come these ideologies, and why do they–sometimes–result in violence? Ideologies of Salafi radicalism are at work in the five countries of the Sahel region, Burkina Faso, Mali, Niger, (Northern) Nigeria and Senegal, but violence has broken out only in Mali and Northern Nigeria. Using a theoretical framework of ideological development and methods of historical analysis, Idrissa traces the emergence of Salafi radicalism in each of these countries as a spark ignited by the shock between concurrent processes of Islamization and colonization in the 1940s. However, while the spark eventually ignited a blaze in Mali and Nigeria, it has only led to milder political heat in Niger and Senegal and has had no burning effect at all in Burkina Faso. By meticulously examining the development of Salafi radicalism ideologies over time in connection with developments in national politics in each of the countries, Idrissa arrives at compelling conclusions about these divergent outcomes. Given the many similarities between the countries studied, these divergences show, in particular, that history, the behaviour of state leaders and national sociologies matter–against assumptions of ‘natural' contradictions between religion (Islam) and secularism or democracy. This volume offers a new perspective in discussions on ideology, which remains–as is shown here–the independent variable of many key contemporary political processes, either hidden in plain sight or disguised in a religious garb. -
L'Islam dans l'Afrique Occidentale Française
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Rencontres religieuses et dynamiques sociales au Burkina Faso
Le Burkina Faso est caractérisé par un paysage religieux, où se côtoient religions traditionnelles, musulmanes et chrétiennes. Cette cohabitation s'inscrit dans un contexte social et historique étudié de longue date par les chercheurs. Alors que la situation sécuritaire se dégrade depuis plusieurs années dans la zone sahélo-saharienne, la question religieuse est de plus en plus mise sur le devant de la scène burkinabè. Cet ouvrage collectif propose aux lecteurs une synthèse des connaissances accumulées par les chercheurs au cours des dernières décennies sur les différentes religions et les dynamiques sociales qui y sont associées. La première partie décrit les courants religieux en présence. Elle souligne ainsi la centralité du religieux pour saisir les changements sociaux. Dans la seconde partie, les interactions entre religions sont questionnées à travers des thématiques transversales d'actualités, telles que l'éducation, la démographie, la politique, les ONG confessionnelles, l'historicité de la notion de djihad ou l'usage des NTICs. Les dynamiques sociopolitiques récentes qui traversent le Burkina Faso redéfinissent sans doute le champ du religieux, tout en s'inscrivant dans un contexte historiquement et socialement marqué par la diversité. Cet ouvrage éclaire la question actuelle de la gestion de cette diversité par des exemples de coexistence religieuse étalés sur plusieurs siècles, sans masquer les antagonismes et conflits vécus. Avec les contributions de Louis Audet Gosselin, Benoît Beucher, Adrien Bitibaly, Issa Cissé, Maxime Compaoré, Kathéry Couillard, Alice Degorce, Hamidou Diallo, Damien Glez, Martial Halpougdou, Ludovic Kibora, Pascal Kolesnore, Katrin Langewiesche, Frédérik Madore, Aude Nikiema, Nyaba Léon Ouédraogo, Yacouba Ouédraogo, Marc Pilon, Maud Saint-Lary, Mara Vitale -
Un islam confrérique au Burkina Faso : actualité et mémoire d'une branche de la Tijâniyya
Vers 1920, dans le Yatenga, en pays mossi (Burkina Faso) un homme, Aboubakr Sawadogo, revient dans son pays après un long périple à pied qui en plusieurs années le conduira à la Mecque. De son pèlerinage, il acquiert un savoir religieux et un prestige symbolique considérable. Il est désormais le cheikh Aboubakr. Entouré de ses premiers adeptes, prêchant un islam combatif à l'égard des traditions de la société mossi, il s'inscrit dans le sillage de la Tijânyya hamalliste des « onze grains ». C'est alors qu'il formule le projet d'une ville auréolée de la sainteté : Ramatoulaye. Pour cela, il n'hésitera pas à bousculer l'organisation de la société mossi, dont son système de parenté. Cet ouvrage repose sur une recherche de long terme menée dans la ville sainte. Aujourd'hui dirigée par le troisième successeur du fondateur, Ramatoulaye continue à attirer des fidèles. La célébration du Mouloud voit des milliers de pèlerins accourir du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire, du Mali, du Ghana et d'ailleurs. La ville apparaît comme un modèle en matière de sécurité des personnes et des biens, mais aussi de sécurité alimentaire et d'ordre. Pour combien de temps, les règles de conduite imposées par le fondateur – la séparation des sexes, l'interdiction du football, en passant par la méfiance à l'égard des images et de la musique, par exemple – parviendront-elles à régir l'ordre social de Ramatoulaye ? Pour combien de temps l'économie religieuse fondée sur le Mouloud, l'offre d'enseignement et les dons parviendra-t-elle à garantir la pérennité de la ville ? Pour répondre au défi de son devenir, la confrérie a élargi depuis des années ses liens avec l'État burkinabé et a multiplié ses relations internationales. Elle est ainsi confrontée à des choix politiques et à des tactiques conséquentes. Elle se trouve également immergée dans les dynamiques de l'islam mondial, face à la confrontation entre spiritualisme mystique et néosalafisme. La confrérie et ses dirigeants sont mis au défi de gérer les changements, de parvenir à échapper à la routinisation du charisme et de renouveler leur vision spirituelle. -
L'islam en Haute-Volta à l'époque coloniale
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Le projet ZACA : marginalisation, résistances et reconfigurations de l'islam à Ouagadougou, 2001-2006
À l'occasion d'un grand projet de développement urbain appelé projet ZACA (Zone d'aménagement commerciale et administrative), les habitants de certains quartiers du centre-ville de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, ont été « déguerpis » et leurs habitations ont été rasées. Ils se sont pour la plupart relogés en périphérie de la ville, grâce à l'indemnité payée par l'État pour le rachat des terrains, mais auparavant les résidents avaient lutté farouchement contre le projet. Regroupés dans une Coordination des résidents, ils ont envoyé des lettres aux médias et organisé des manifestations, parfois violentes. L'ampleur du mouvement d'opposition a surpris, mais plus surprenant encore était le rôle joué par l'islam dans cette contestation : la Coordination était menée par l'imâm Saïdou Bangré et son bureau était composé en grande partie d'imâms et de chefs coutumiers des quartiers visés. En juillet 2002, des émeutes contre le bornage de la ZACA ont été menées par un groupe de jeunes qui s'est surnommé « Al Qaeda ». Une telle inscription d'une lutte sociale dans un cadre islamique tranchait fortement avec l'habituelle complaisance de l'islam envers l'État et appelle une étude plus approfondie. Cette apparente irruption de l'islam dans le champ social de Ouagadougou invite donc à revoir l'histoire de l'islam burkinabè sous l'angle de son implantation dans le milieu urbain en rapide mutation de Ouagadougou. On peut se demander, au vu de l'opposition soulevée par le projet ZACA, s'il existe au Burkina Faso, en marge de l'islam complaisant envers le pouvoir, un islam prêt à affronter l'État. Il s'agit plus précisément d'étudier le projet ZACA, l'opposition qu'il a soulevée et les conditions de relogement des habitants à la trame d'accueil de Ouaga 2000 afin de voir ce que ces événements révèlent quant à l'évolution des rapports entre la zone et le reste de la ville en premier lieu, quant aux clivages qui traversent la communauté musulmane en second lieu, et enfin quant à l'évolution récente des rapports entre l'islam et l'État et entre l'ensemble de la société civile et l'État. Le projet ZACA a révélé la marginalisation de la zone au sein de la ville en même temps qu'il a réactivé une culture de résistance propre à ces quartiers. Il a également mis à nu les clivages qui traversent la communauté musulmane, notamment entre les jeunes et les aînés, de même que les tentatives contrastées et dans l'ensemble limitées des musulmans pour contrer la marginalisation dont ils sont victimes dans la société burkinabè. Enfin, le projet ZACA constitue une excellente illustration de la façon par laquelle l'État conserve le contrôle de la situation face à la société civile, par-delà les vives tensions qui avaient agité celle-ci suite à l'assassinat non-élucidé du journaliste Norbert Zongo en décembre 1998. -
L'Islam noir : contribution à l'étude des confréries religieuses islamiques en Afrique Occidentale suivie d'une étude sur l'Islam au Dahomey
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La construction d'une sphère publique musulmane en Afrique de l'Ouest
Autrefois qualifié de « fille aimée de l'Église », le Burkina Faso compte aujourd'hui plus de 60 % de musulmans. Outre leur importance numérique, ceux-ci se sont montrés dynamiques depuis le tournant des années 1990, notamment avec un foisonnement associatif particulièrement important, comme en témoignent les 240 associations islamiques officielles à l'échelle nationale. Afin de saisir les profondes mutations qu'a subies l'islam burkinabé, les relations internes souvent tendues entre ses tendances et les rapports complexes qu'a entretenus cette religion avec l'État depuis l'indépendance, l'auteur a fait deux séjours au Burkina Faso, allant à la rencontre de trois générations d'imams et de prêcheurs. Frédérick Madore montre comment l'islam peut constituer un vecteur d'autonomisation pour de jeunes musulmans. Pour certains, l'acquisition d'une légitimité et d'une autorité religieuse leur permet de s'émanciper en partie du poids des structures sociales et ethniques, caractérisées notamment par la gérontocratie. Loin d'être exclusives à l'islam burkinabé, des dynamiques similaires s'observent ailleurs au sud du Sahara.