Cohabitations et concurrences religieuses dans le Golfe de Guinée : le Sud-Bénin, entre vodun, islam et christianismes

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Academic Article
Title
Cohabitations et concurrences religieuses dans le Golfe de Guinée : le Sud-Bénin, entre vodun, islam et christianismes
list of authors
Barbier, Jean-Claude
Dorier-Apprill, Elisabeth
Abstract
fr L'article interroge des formes concrètes d'un pluralisme religieux foisonnant au Sud-Bénin et son inscription dans les espaces urbains d'une région frontalière traversée par de multiples influences culturelles. Les contacts islam/chrétienté sont particulièrement anciens. A Porto-Novo, la cohabitation religieuse vodun- islam- christianisme est fondatrice de la ville. Dans les espaces périurbains on assiste à un bourgeonnement de nouveaux lieux de cultes dominés en nombre par les Églises prophétiques et pentecôtistes. L'absence d'une instrumentalisation politique des particularismes religieux n 'est sans doute pas seule à expliquer la cohabitation durable et pacifique entre confessions. Dans le cadre de l'«Etat-entrepôt», la paix civile constitue bien la ressource économique principale du Bénin, notables et hommes politiques en sont conscients, qui s'emploient à la préserver.
en This text explore the forms of a religious pluralism abounding in South-Benin and its manifestations in an urban and frontier area crossed by many cultural influences. The contacts between vodun, Islam and Christianity are bound to the urban development for the last three centuries. In the last few decades, one attends a phenomenal flourishing of new churches in the urban area, dominated in number by the prophetic and Pentecostal movements. The absence of a political instrumentalisation of the religious identities is not doubtless alone to explain the durable and peaceful cohabitation between churches. The civil peace constitutes well the main economic resource of the Benin and politicians are used to protect it.
Journal
Bulletin de l'Association de géographes français
volume
79
issue
2
page start
223
page end
236
Date
2002
Language
Français
Wikidata QID
Q113527808
Spatial Coverage
Bénin
extracted text
Cohabitations
religieuses
Le
et

et

dans

Sud-Bénin,

concurrences
le golfe de

entre

vodun,

Guinée
islam

christianismes

(RELIGIOUS COHABITATION AND RIVALRY IN THE GULF OF GUINEA
SOUTHERN BENIN BETWEEN VODUN, ISLAM AND CHRISTIANITY)
Jean-Claude BARBIER*
Elisabeth DORIER-APPRILL**

RÉSUMÉ. - L'article interroge des formes concrètes d'un pluralisme religieux
foisonnant au Sud-Bénin et son inscription dans les espaces urbains d'une région
frontalière traversée par de multiples influences culturelles. Les contacts
islam/chrétienté sont particulièrement anciens. A Porto-Novo, la cohabitation religieuse vodunislam- christianisme est fondatrice de la ville. Dans les espaces péri-urbains on assiste
à un bourgeonnement de nouveaux lieux de cultes dominés en nombre par les Eglises
prophétiques et pentecôtistes. L'absence d'une instrumentalisation politique des
particularismes religieux n 'est sans doute pas seule à expliquer la cohabitation durable
et pacifique entre confessions. Dans le cadre de l'« Etat-entrepôt», la paix civile
constitue bien la ressource économique principale du Bénin, notables et hommes
politiques en sont conscients, qui s 'emploient à la préserver.
Mots-clés: géographie religieuse, géographie culturelle, géopolitique, Sud-Bénin,
Porto-Novo.
ABSTRACT. - This text explore the forms of a religious pluralism abounding in
South-Benin and its manifestations in an urban and frontier area crossed by many
cultural influences. The contacts between vodun, Islam and Christianity are bound to
the urban development for the last three centurys. In the last few decades, one attends
a phenomenal flourishing of new churches in the urban area, dominated in number by
* Chargé de recherche à l'IRD, sociologue.
** Maître de Conférences à l'Université de Provence, membre de l'Institut Universitaire de France.
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the prophetic and Pentecostal movements. The absence of a political instrumentalisation of the religious identities is not doubtless alone to explain the durable and
peaceful cohabitation between churches. The civil peace constitutes well the main economic
resource of the Benin and politicians are used to protect it.
Key words: religious geography, cultural geography, political geography, SouthBenin, Porto-Novo.

Le Bénin fait partie d'une série de pays d'Afrique de l'ouest où aucune
religion n'apparaît comme majoritaire: le dernier recensement national (1992)
fait état de 35 % de chrétiens, 35 % d'adeptes de cultes coutumiers, 20 % de
musulmans. Le sud-est littoral du pays qui nous intéresse ici, intensément
urbanisé autour des pôles de Ouidah, Cotonou et Porto-Novo, constitue même
un véritable «carrefour des religions», entre port, villes, et des frontières très
perméables qui constituent depuis longtemps des zones d'échanges plus que
des cloisons économiques et culturelles (Igue, 1989; Sindzingre, 1998).
L'expansion des grandes religions du Livre s'y déroule simultanément
depuis deux siècles, sur un fonds coutumier pregnant, le vodun. L'islam, venu
du nord, y est minoritaire, mais déjà ancien. D'abord lié, dès le XVIIIe siècle,
aux axes de négoce caravanier, il est surtout associé depuis le XIXe siècle aux
migrations de commerçants islamisés vers les villes de la côte. Les premières
tentatives de christianisation sont contemporaines de la traite des esclaves.
Puis, à la fin du XIXe siècle, une compétition active entre missions
méthodistes et catholiques, avivée par la présence britannique au Nigeria, accélère
les implantations chrétiennes sur le littoral.
On s'intéressera ici aux formes concrètes du pluralisme religieux ou ethnicoreligieux à travers l'étude de leur inscription dans les espaces urbains et périurbains d'une région frontalière traversée par de multiples influences culturelles.
Dans ce domaine, l'évolution de l'enjeu religieux au Nigeria voisin, avec la
récurrence d'affrontements communautaires et de violences urbaines, interroge
évidemment les modalités de la coexistence entre confessions au Bénin, où dominent des
formes de cohabitation tranquille, et même d'articulations et de complémentarités.
1. Les dynamiques religieuses dans la région
Un foisonnement religieux très créatif accompagne le changement social
et culturel accéléré de cette région. Cette créativité touche tous les champs du
religieux. L'islam des villes côtières reste tolérant par rapport aux pratiques
coutumières. Le christianisme, marqué par le poids institutionnel et
démographique des grandes Eglises directement issues des missions, est enrichi de
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multiples dénominations locales, séparatismes d'origine protestante (De Luze,
1991), mouvements prophétiques afro-chrétiens (comme l'Eglise des
Chérubins et Séraphins ou le Christianisme Céleste). Enfin, le champ traditionnel
lui-même, marqué, dans cette région, par le poids conservateur du système
vodun, est traversé par des innovations «post-coutumières».
Après les phases d'effervescence religieuse et de création prophétique des
années 1920, puis de l'indépendance, les deux dernières décennies constituent
une nouvelle étape de diversification du paysage religieux. Le Bénin est ainsi
passé de 34 confessions recensées dans les années 1980, à 139 officielles en
1994 (Ministère des cultes). Les dénombrements réalisés sur le terrain
montrent une réalité encore beaucoup plus foisonnante chaque dénomination
ecclésiale pouvant correspondre à un grand nombre de lieux de cultes.
Les multiples facteurs sociaux de cette évolution récente sont communs à
la plupart des pays d'Afrique non musulmane: persistance de la croissance
urbaine, désintégration de certains encadrements familiaux, crise
post-ajustement structurel qui dure depuis 15 ans etc. Les facteurs d'histoire politique
nationale sont aussi importants: la fin d'un régime marxiste officiellement
athée en 1990 et la démocratisation s'accompagnent d'une ouverture à la
mondialisation culturelle, d'un renouveau des forces vives de la société civile,
particulièrement les associations religieuses. L'ouverture libérale
s'accompagne aussi du grand retour de missionnaires pentecôtistes nord-américains ou
d'investissements de pays islamiques (associant coopération et construction
de mosquées) qui avaient été bridés sous le régime socialiste.
1.1. L'islam
Au Bénin, l'islam a progressé de 13 à 20,6 % de la population entre les deux
recensements de 1961 et de 1992. Il n'est dominant que dans les milieux ruraux
du Nord-Est, mais avance également, par les réseaux commerciaux, dans les
régions urbaines du littoral atlantique bien qu'il y reste très minoritaire en
effectifs de fidèles: 13,71 % de musulmans dans le département de l'Ouémé, 25 % à
Porto-Novo, à cause de la présence de communautés yoruba anciennes et
puissantes, liées à l'urbanisation. Il est cependant de plus en plus présent en termes
de lieux de culte : de multiples mosquées se construisent dans les villes du
littoral, activement financées par des particuliers (riches commerçants yoruba) ou
par le Koweït. Mais la densité de mosquées ne signifie pas forcément
conversions massives à l'islam, il s'agit plutôt d'actes de prestige social et d'assurance
post-mortem pour obtenir le paradis en offrant des oratoires au voisinage.
L'instrumentalisation politique de l'islam n'est pas développée au Bénin,
contrairement aux pays voisins, en particulier au Nigeria, où le déploiement d'un
courant fondamentaliste, soutenu de l'extérieur, se manifeste par des agressions
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répétées à l'encontre des musulmans modérés, des chrétiens ou des adeptes
d'autres religions (violences ethnico-religieuses dans les villes d'Ibadan - été 2001
- et de Lagos - février 2002). La politisation du religieux est ancienne au Nigeria:
l'administration britannique, pour contrôler le nord du territoire, s'était appuyée
sur l'ordre aristocratique issu du jihad, en utilisant l'islam comme ciment
idéologique et social. Elle avait écarté les missions chrétiennes des aires islamisées,
précisant ainsi le rôle de l'appartenance confessionnelle comme pôle identitaire, et
préparé de ce fait l'antagonisme Nord-Sud et les affrontements communautaires
contemporains. Les régimes militaires successifs, pour se maintenir en place de
manière autoritaire, se légitimèrent aussi par la menace d'une guerre civile à base
confessionnelle et d'un éclatement de l'unité nationale (Nicolas, 1995).
L'absence d'une telle instramentalisation politique des particularismes
régionaux religieux au Dahomey colonial, puis durant la période marxiste-léniniste
n'est sans doute pas seule à expliquer la cohabitation relativement pacifique entre
confessions. Dans le Sud-Bénin, les contacts islam/chrétienté sont
particulièrement anciens et étroitement liés au développement urbain: de Ouidah à PortoNovo, cathédrales et grandes mosquées coexistent depuis près d'un siècle. L'individuation urbaine des fidèles est plutôt propice au soufisme. Deux nouveaux
mouvements soufi se sont installés à Porto-Novo à la fin des années 1990 (1). De
tendance libérale, ils prônent le dialogue avec les chrétiens. Les mouvements
d'inspiration wahhabite essaient bien de phagocyter les communautés
musulmanes existantes, mais celles-ci résistent. Leur présence se manifeste surtout par
un prosélytisme sonore, source de conflits de voisinage, les haut-parleurs des
mosquées étant dirigés vers l'extérieur où ils déversent l'intégral des offices !
Enfin, la vitalité des croyances et pratiques coutumieres, leur rôle structurant
pour les collectivités familiales de toute obédience religieuse, leur cohabitation,
au sein des familles, avec les grands monothéismes, ou encore la participation
de catholiques et de musulmans à des associations coutumieres de masques qui
régissent le contrôle social traditionnel est certainement déterminante.
1.2. Le pluralisme chrétien
Les méthodistes, qui constituent la strate d'origine missionnaire la plus
ancienne, ne forment que moins de 10 % des chrétiens, avec une répartition
très inégale sur le territoire. Ce protestantisme «historique» a perdu son
monopole, face à l'apport de bien d'autres courants de l'éventail protestant européen
et nord-américain. Les catholiques constituent partout la principale composante
chrétienne. Pour évaluer les nouvelles Eglises indépendantes chrétiennes, on
(1) L'ordre de Nimattullahi, dont le siège régional est à Abidjan et le siège international à
Londres, et la Alawiya (mouvement d'origine algérienne et dont le siège international est en France).
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dispose d'une enquête récente sur les lieux de cultes dans l'ensemble du pays
(ARCEB 2001). Ce projet missionnaire et prosélyte de la nouvelle mouvance
évangélique, sur financement nord-américain, consistant à repérer les zones qui
seraient sous-christianisées, est en lui-même révélateur de la dynamique pentecôtiste au Bénin et dans les pays voisins : fiable pour les Eglises indépendantes,
l'enquête minimise l'importance des Eglises catholique et méthodiste.
Les résultats témoignent d'un rythme soutenu des constructions de lieux
de culte chrétiens dès après la dernière guerre mondiale avec une
augmentation sensible après l'Indépendance. La Révolution marxiste-léniniste de 1974
marque un certain coup d'arrêt, mais le rythme reprend dès 1978 avec plus de
50 implantations par an, avant une «envolée» des chiffres à partir des années
1980 (100 créations par an de 1980 à 1984), qu'accélère l'ouverture
démocratique du régime (475 créations pour la seule année 1999).

Tableau 1. Le pluralisme chrétien au Bénin.
RÉPARTITION DES CHRÉTIENS
SELON LES SOURCES (ENSEMBLE BÉNIN)
Recensement
1992
(déclaration
domiciliaire)

ARCEB
(comptage
des fidèles
par Eglise)

%
Eglise catholique
romaine

1 270 000

73,0

Eglises méthodistes

174 413

10,0

Total autres chrétiens

295 246

17,0

LIEUX DE CULTE
SELON ENQUÊTE
ARCEB
Nombre
d'implantations

Nombre de
fidèles
par lieu
de culte

%
342 373 34,2

1410

242,8

502

151,2

2,0

164

119,9

Eglise du christianisme
céleste

202 538 20,3

1226

165,2

Eglises évangéliques

358 197 35,8

3 968

90,3

0,1

135

8,3

999 772 100,0

7 405

135,0

75 888

7,6

581 513 58,2

dont:
Eglise des chérubins
et séraphins

19 657

Autres Eglises
Total chrétiens selon
ARCEB

1 119
1 739 659 100,0

Sources: INSAE, Recensement 1992 - Enquête ARCEB avril 2000-janvier 2001.
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Cette prolifération est surtout à mettre au compte de l'essor des Eglises
indépendantes qui rassembleraient plus de 5 000 lieux de culte. Parmi elles,
une myriade de micro-Eglises de la mouvance pentecôtiste (c'est le terme
«évangélique» qui est utilisé au Bénin) multiplient des implantations souvent
précaires et modestes. Parallèlement, les Eglises prophétiques ont acquis un
poids et une légitimité remarquables. L'Eglise des Chérubins et Séraphins,
apparue à Lagos en 1925, s'est étendue le long des littoraux béninois (PortoNovo et Cotonou depuis 1933), puis togolais (Aného et Lomé) et jusqu'au
Ghana, mais ses effectifs stagnent. On assiste surtout à un développement
régional considérable de l'Eglise du Christianisme Céleste (ECC), dernière
née des grandes Eglises prophétiques (en 1947 à Porto-Novo), qui est
désormais présente dans tous les pays du littoral atlantique, du Congo à la Côted' Ivoire.
1.3. Le vodun et les nouveaux cultes post-coutumiers
Les religions coutumières (65 % de la population en 1961, 35 % en 1992)
sont les grandes perdantes de l'essor de l'islam et du christianisme, mais elles
connaissent cependant des formes de renouveau. Le maintien d'un puissant
fonds coutumier pendant la période coloniale fut permis par la laïcité de
l'administration coloniale française et la prédominance d'une christianisation
catholique, tolérant davantage la persistance de pratiques animistes que les
missions protestantes (dominantes dans les colonies anglophones) qui
prônaient un christianisme de rupture avec les traditions.
L'ensemble religieux appelé «vodun» (vodu au Togo) s'est étendu sur tout
le sud du Bénin et du Togo et sur le sud-est du Ghana. Le terme «vodun»
couvre des pratiques religieuses diverses (culte des ancêtres divinisés, des
jumeaux, génies tutélaires (legbas), divinités révélées etc.), mais cette religion
est surtout connue pour son système divinatoire (le Fa), et ses divinités
possédantes (orishas chez les Yoruba) qui exigent l'initiation des possédés par des
retraites longues (plusieurs mois) au sein de sanctuaires enclos. Au niveau
villageois, les institutions vodun représentent depuis des siècles des pôles de
pouvoir, de contrainte et de contrôle social que les Etats précoloniaux
cherchaient déjà à limiter en les soumettant à l'autorité des prêtres de cultes
royaux. Paradoxalement, en détruisant les royaumes d'Abomey ou de PortoNovo, la colonisation a entraîné une restauration du pouvoir des prêtres
vodun, source d'intimidations, de craintes, et de recherche de parades de la
part de la population: cela explique en partie le succès des nouveaux cultes
prophétiques, puis evangeliques apparus entre les années 1930 et 1950. A son
tour, le président Kérékou, en restreignant les cultes vodun considérés comme
des pratiques réactionnaires incompatibles avec le marxisme-léninisme (et
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accusés de faire le jeu de l'opposition sudiste) affaiblit ses institutions et ses
prêtres.
1.4. Les cultes post-coutumiers
Le déclin du vodun se fait aussi au bénéfice de cultes néo-traditionnels nés
pendant la période coloniale, et présents sur toute la côte du Golfe de Guinée.
Ils relèvent d'un travail syncrétique qui accompagne des recompositions
sociales liées au contact du christianisme {Fa Church, fondée en 1934 à Ibadanj ou de l'islam (Thron). Le culte de Thron, né au Ghana à la fin du siècle
dernier, connaît une expansion récente dans le Sud-Est du Bénin et au Nigeria.
Au contact des commerçants haoussa, le culte a emprunté à l'islam une partie
de ses formes rituelles (emblèmes, célébration de fêtes musulmanes etc.),
mais le jour de Noël y est également fêté. Ces différents cultes sont désormais
ancrés dans le paysage religieux des milieux urbains et péri-urbains comme
choix possible participant aux (re)constructions identitaires. On peut les
qualifier de post-coutumiers, dans la mesure où ils sont déterritorialisés, extralignagers, centrés sur une divinité unique, contrairement au vodun (Tall, 1995),
et où l'affiliation est un acte individuel volontaire qui ne requiert pas
d'initiation spéciale.
Répertoriés au recensement de 1 992 dans la même catégorie que le vodun,
ces cultes s'inscrivent dans une volonté de continuité culturelle: ainsi 90 %
des prêtres de Thron sont originaires d'une famille vodouisante. Mais ils
répondent aussi aux revendications identitaires modernes de jeunes et adultes
scolarisés, qui s'affirment à la fois ancrées dans ce fonds culturel et
recomposées dans un champ élargi: «Soyez les bienvenus dans le temple de Thron.
Nous sommes Africains. Nous sommes Noirs. Nous sommes Béninois. Nous
avons foi en notre culte vodun et nous [en] sommes fiers. Soyons fiers de notre
identité africaine, car renier le vodun, c 'est oublier ses racines » (inscriptions
dans le temple de l'Eglise de Thron, fondée à Cotonou en 1988).
Depuis la Conférence nationale de 1990, les hommes politiques en
tiennent compte et courtisent les cultes coutumiers et post-coutumiers au double
titre de confessions et d'éléments de «patrimoine national». Le programme de
revalorisation de la culture vodun, geste symbolique de N. Soglo au
lendemain de la Conférence nationale rompait avec éclat avec les années
d'athéisme officiel. D'où la création d'une série de manifestations comme les
festivals organisés dans des lieux forts de la tradition religieuse comme Ouidah, et l'instauration officielle, à partir de 1996, d'une journée nationale des
religions coutumières, habituellement nommée «fête du vodun», fériée et
chômée. De retour au pouvoir, M. Kérékou n'a pas démenti son prédécesseur,
et la fête est entrée dans les habitudes des dignitaires de l'Etat! Cependant,
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l'élection d'un prêtre du culte de Thron à la tête de la nouvelle association des
chefs de cultes vodun en 1991 (2), qui témoigne d'une assimilation des cultes
vodun et post-coutumiers par l'Etat, a suscité une vive querelle de légitimité
de la part des prêtres des vodun traditionnels, bien conscients du processus de
marginalisation institutionnelle qui les menace.
2. Rôle social différencié des Eglises
Ce «nouveau paysage religieux» s'avère très mouvant, les cohérences et
les doctrines passant au second plan par rapport à la recherche d'efficacité. Il
arrive que les fidèles passent d'une communauté à l'autre selon les
circonstances et leurs besoins. Les divinités post-coutumières (comme les divinités
vodun), peuvent être consultées indépendamment de l'appartenance
religieuse. L'accent est mis sur l'efficacité protectrice: il suffit de s'adresser au
prêtre du sanctuaire, avec des offrandes, pour solliciter l'intervention de la
puissance surnaturelle. Un comportement de foi n'est nullement requis, ce qui
explique aussi la fréquentation de ces lieux de culte.
Alors qu'en 1974 les écoles et la plupart des centres de santé
confessionnels avaient été nationalisés, depuis le Renouveau démocratique, les grandes
Eglises monothéistes historiques tendent à multiplier ces services de
proximité parallèlement à leurs implantations paroissiales. Elles deviennent même
des partenaires privilégiés des coopérations occidentales (pour les Eglises
chrétiennes), ou arabes (pour les communautés musulmanes). L'aide au
développement, dans ce cas, est indissociable du prosélytisme. Lorsque le Koweït
finance des forages, l'aménagement de pistes, l'investissement s'accompagne
généralement d'une mosquée nouvelle.
Les Assemblées de Dieu (pentecôtistes) ne sont pas en reste: elles mettent
l'accent sur le développement local et forment leurs pasteurs pour qu'ils
soient des figures de modernité. Dans les zones péri-urbaines de Porto-Novo
elles sont partenaires du Programme Alimentaire Mondial, pour la
construction de banques de céréales, favorisent le financement de micro-projets
artisanaux féminins, et dispensent des actions de formation dans les locaux même
de leurs églises (Ferraris, 2001).
Les Eglises prophétiques et évangéliques, au contraire, se replient sur le
strict domaine spirituel, tout en élargissant leur assise populaire en
«guérissant» par la prière. Elles jouent un rôle crucial dans l'insertion en milieu

(2) Association créée à l'initiative du chef de l'Etat N. Soglo à l'occasion du festival de Ouidah 1992.
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urbain, et dans la recherche de solidarités électives (en remplacement des
solidarités familiales déficientes ou trop contraignantes). La disponibilité des
pasteurs et des fidèles est entière. Les enclos paroissiaux sont des lieux de fête et
de convivialité. Ceux des Chrétiens Célestes sont ouverts jour et nuit, assurant
une permanence d'écoute; on y reçoit des conseils, des bénédictions, des
messages de la part des visionnaires, etc. La proximité des lieux de culte et
l'exercice prolixe de rites de protection et d'exorcisme, répondant à deux besoins
fortement ressentis par les populations, expliquent en partie le succès
spectaculaire de cette église (De Surgy, 2001).

3. La ville : espace de concurrences ou de cohabitation ?
Fondée à la fin du XVIIIe siècle, Porto-Novo a l'épaisseur et la diversité
sociale d'une ancienne cité. Comptoir de traite négrière et ville royale puis
centre commercial et administratif de la première implantation coloniale, elle
se développe à la fin du XIXe grâce aux immigrations afro-brésilienne et
yoruba. L'ancienne cité est encore repérable au bord du rivage de la lagune,
avec ses ruelles tortueuses, ses multiples concessions de collectivités
familiales, ses placettes. Le vodun en jalonne la toponymie et l'espace, à travers
les sanctuaires familiaux, bien entretenus, en matériaux solides (ciment, tôle),
parfois situés à l'intérieur des concessions, parfois sur des placettes qui
juridiquement relèvent du domaine public, mais sont considérées comme des
extensions de l'espace familial et protégées par des autels de génies (legba) et
d'ancêtres divinisés. Les chefs de famille (même musulmans ou chrétiens)
investissent pour y aménager des portiques, restant ainsi au cœur d'une
parenté étendue, puisque les cultes familiaux se font en ces endroits. Une
cohabitation religieuse s'est donc instaurée au sein de chaque quartier entre
vodun «familial» et monothéismes.
Cependant, les édifices religieux monothéistes constituent les références
les plus visibles et imposantes, avec environ 75 mosquées de quartiers et
152 lieux de cultes chrétiens correspondant à 63 dénominations. La
géographie des appartenances religieuse est contrastée, avec une dissymétrie majeure
liée à l'histoire du peuplement, opposant le vieux centre-sud, dense, marqué
par la présence des palais royaux, où les cultes coutumiers sont plus présents,
l'est de la ville, avec les quartiers commerçants yoruba plus denses et
musulmans, et l'ouest, développé autour de la mission catholique, plus chrétien et
coutumier. Mais les différences s'accusent entre quartiers et sous quartiers, et
l'ensemble de la ville apparaît finalement comme une véritable mosaïque.
D'autant plus que la diversification croissante du christianisme ne permet plus
de se limiter à une image tripartite du champ religieux à Porto-Novo.
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J.-C. BARBIER, E. DORIER-APPRILL

Même si le recensement de 1992 ne permet pas de corréler statistiquement
ethnie et religion (3), on sait que le poids et la répartition de l'islam à PortoNovo est lié à celui de la communauté commerçante yoruba (1/4 de la
population). En parler gun, le même mot signifie «musulman» et yoruba.
Cependant, au gré des alliances matrimoniales ou de choix individuels, on retrouve
des musulmans dans toutes les ethnies et, symétriquement, des Yoruba dans
les cultes coutumiers et les églises chrétiennes. La communauté
afro-brésilienne, majoritairement catholique, comporte aussi une forte minorité
musulmane à qui l'on doit le style baroque de la grande mosquée de Porto-Novo
construite entre 1910 et 1935 sur le modèle d'une église de Bahia.
D'autre part, les adeptes des divers monothéismes se trouvent liés aux
divers niveaux d'encadrement social traditionnel, et notamment aux
associations coutumières de masques {Zangbéto d'origine adja, Egoun-goun
d'origine yoruba, etc.) toujours très vivaces. La société Zangbéto fut fondée au
milieu du XVIIIe siècle, lors de la constitution de la cité royale où elle jouait
le rôle de «police». Ses initiés sont les «chasseurs (gbèto) de la nuit (zan)»;
leurs cibles sont les voleurs, les mauvais esprits et les sorciers. Chaque groupe
se réunit dans un enclos particulier devant lequel trône un masque.
L'ensemble est gardé par un génie protecteur qui ne fait pas l'objet d'un culte,
mais auquel les initiés remettent occasionnellement des offrandes
alimentaires. Afin de contrôler le territoire qui lui est dévolu, la société multiplie ses
groupes (229 répartis dans toute la circonscription urbaine).
Les yoruba (dénommés ici Anago), originaires du monde rural possèdent
aussi leurs propres associations de masques égoun-goun. Or, la moitié des
responsables actuels de l'association «zangbéto» sont catholiques, et deux sont
musulmans. A Porto-Novo 16 des 38 responsables, plus le responsable de
l'association pour toute la ville, sont des Yoruba musulmans. Mais ce sont
encore des catholiques qui sont majoritaires à la tête de cette association, soit
21 sur 38. Bien que cette société soit originaire du pays yoruba, des Goun y
sont chefs de groupe, et les Afro-Brésiliens, absents au sein de Zangbéto, sont
ici bien présents.
Cette porosité entre pratiques et groupes d'appartenance, qui crée du lien
social, contribue sans doute à la rareté des affrontements religieux au Bénin
entre les cultes de type coutumier et les grands monothéismes. S'il existe des
conflits, parfois violents, ils ne font l'objet d'aucune récupération politique.
Ainsi, en avril 1993, des affrontements populaires entre musulmans et
membres de la société Zangbéto de Porto-Novo ont été stoppés par un
arbitrage de lettrés musulmans, l'intervention du président de l'assemblée natio-

(3) Les données ont été éclatées sur plusieurs tableaux distincts.
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COHABITATIONS ET CONCURRENCES RELIGIEUSES AU BÉNIN

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nale et divers notables de tous horizons. A Porto Novo, la cohabitation
religieuse est fondatrice de la ville et de la prospérité commerciale de familles
yoruba qui opèrent dans tout le pays. Contrairement aux pays miniers où s'est
généralisée l'économie de pillage, la ressource économique principale du
Bénin est bien le commerce de transit basé sur la paix civile, et tous les
acteurs économiques et politiques en ont conscience, qui tirent les meilleurs
profits de l'« Etat-entrepôt».
4. Les stratégies d'implantations religieuses dans les espaces périurbains
L'agglomération de Porto-Novo déborde aujourd'hui largement du côté de
Cotonou où se forme une véritable conurbation tout comme vers le nord, où
une péri-urbanisation active est liée au redéversement de citadins venus des
vieux quartiers de la ville. Sur le plan religieux, la plupart de ces zones
demeurent, certes, tournées vers les cultes coutumiers, et sont très peu
imprégnées par l'islam. Elles se différencient de Porto-Novo par la plus grande
diversité de leurs composantes chrétiennes. La part des «chrétiens
indépendants» atteint des records pour le pays : de 30 à 40 % au recensement de 1992.
Il s'agit surtout des Chrétiens célestes, qui sont ici sur les lieux de la
révélation faite à leur prophète-fondateur, auxquels s'ajoutent, de plus en plus, des
fidèles des Eglises évangéliques de Réveil, souvent venues du Nigeria.
L'ancienneté du phénomène atteste de l'intégration précoce entre villes et
campagnes dans cette région. Ainsi à Kétonou (4 500 hab.), bourg rural situé
sur la rive du lac Nokoué, on trouve l'Eglise Protestante Méthodiste du Bénin,
première installée (1890), puis Boda-Owa (église protestante yoruba 1929),
les Chérubins et Séraphins (1936) et une mosquée (1970): 4 grands édifices
en dur. L'église catholique Saint-Michel (1950) et l'église évangélique se sont
implantées après, suivies par les Chrétiens célestes (1980). On retrouve cette
juxtaposition de grands bâtiments cultuels au cœur des villages lacustres de la
vallée de l'Ouémé, occupant les meilleurs emplacements non inondables,
quand les maisons sont de simples baraques sur pilotis. Ce qui conduit à
rappeler que l'édifice cultuel n'est pas seulement fonctionnel mais aussi doté
d'une vocation glorificatrice et ostentatoire.
Dans les petits centres péri-urbains, on assiste à une surenchère dans les
constructions, dont la taille est souvent surdimensionnée. Ainsi à Adjarra
(13 000 hab.), la nouvelle église du Christianisme céleste s'élève à 10 mètres
de haut et s'étend sur 24 mètres de largeur et 40 de longueur, le tout en béton.
Adjarra possède 23 autres lieux de cultes, dont la moitié apparus depuis 1990:
l'église catholique, le temple méthodiste, 8 mosquées (dont une nouvelle
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J.-C. BARBIER, E. DORIER-APPRILL

« mosquée Koweït»), 3 autres paroisses du christianisme céleste, les
Assemblées de Dieu, le plein évangile «Foursquare», mais aussi de très petites
églises comme cette «Eglise de la Foi en Jésus Christ pour la Victoire» créée
en 1998 par un évangéliste nigérian, qui réunit 30 fidèles dans un bâtiment de
bambou . . . Malgré une indéniable compétition, ces églises chrétiennes
entretiennent des liens œcuméniques, qui s'expriment par de fréquents échanges
d'invitations.
L'insertion des cultes nouveaux dans des zones péri-urbaines encore peu
peuplées traduit parfois de simples stratégies foncières des Eglises. Mais
l'abondance des implantations cultuelles révèle surtout l'importante mutation
sociale et résidentielle que connaissent ces espaces devenus concurrentiels,
comme le montre l'empilement de panneaux indicateurs d'églises aux
carrefours. Des chapelles catholiques, desservies par des catéchistes, s'ajoutent aux
Eglises paroissiales. Les communautés protestantes «historiques» et les
musulmans construisent des bâtiments plus spacieux, en dur. Mais ce sont
surtout les Eglises prophétiques et celles de la mouvance «pentecôtiste» qui, à
l'initiative de groupes de prière locaux, créent de nouveaux lieux de culte,
dans un premier temps en matériaux légers. Leur localisation, en périphérie
des anciens noyaux villageois, le plus loin possible des temples vodun et des
églises chrétiennes historiques révèle aussi la persistance de tensions
socioculturelles locales qui rendent difficile l'accès au sol au cœur des hameaux
pour les nouvelles Eglises.

Conclusion
Dans la région urbaine de Porto-Novo, les mutations spatiales et
économiques s'accompagnent de changements culturels rapides. Au cours des deux
dernières décennies on assiste à une accélération simultanée des principales
dynamiques religieuses: la vitalité des anciennes Eglises missionnaires très
investies dans le politique et le temporel ; la résistance de môles traditionnels
coutumiers; le grand développement et la diffusion régionale d'églises
prophétiques entre le Bénin et les pays voisins du Golfe de Guinée. Le
phénomène récent est le foisonnement d'églises pentecôtistes (dites «évangéliques» au Bénin), souvent originaires du Nigeria ou du Ghana, et très
influencées par d'activés missions ou tournées de prédicateurs
nord-américains. Cette catégorie d'églises crée le plus de lieux de cultes, mais leur
importance est à relativiser: les implantations sont souvent rudimentaires et
les groupes peu nombreux.
En zone urbaine et péri-urbaine, l'étroitesse des contacts, la compétition
dans les recrutements de fidèles et dans l'accès au sol pour édifier les lieux de
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COHABITATIONS ET CONCURRENCES RELIGIEUSES AU BENIN

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cultes pourraient rendre la coexistence difficile et dégénérer en affrontements
confessionnels. Ce n'est pas le cas, car la diversité religieuse prend ici la
forme du pluralisme-émancipation (Champion, 1999), qui traduit une individuation et implique une dé-ethnicisation croissante de la religion. Cette
évolution concerne aussi l'islam qui n'a pas été, au sud-Bénin, instrumentalisé à
des fins politiques, malgré son assimilation au groupe yoruba. On n'observe
pas de radicalisation «coranique»: l'islam des villes du littoral demeure
libéral, car lié aux transactions commerciales et à une nécessaire cohabitation
religieuse.
On peut s'interroger sur la durabilité de cohabitation de mouvements que tout
oppose, certains mettant l'accent sur l'ancrage coutumier et territorialisé, tandis
que d'autres au contraire basent leur attractivité sur la production de liens
interethniques et de proximité. Mais force est de constater que les dynamiques
religieuses participent ici activement au fonctionnement d'une région urbaine
transfrontalière littorale en émergence, articulée autour des grandes villes côtières ou
proches du littoral, dont la prospérité relative repose sur une paix civile et une
cohabitation confessionnelle que tous les acteurs cherchent à préserver.
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Manuscrit reçu le 16 mars 2002; accepté définitivement le 15 mai 2002

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