An-Nasr Vendredi #345 (L'héptatite B : on en parle peu mais elle fait de nombreuses victimes)

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Title
An-Nasr Vendredi #345 (L'héptatite B : on en parle peu mais elle fait de nombreuses victimes)
Creator
Koyisso
An-Nasr Vendredi
Date
11 June 2010
issue
345
Rights
In Copyright - Educational Use Permitted
Language
Français
Contributor
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q116190843
extracted text
Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon

n entend par hépatite, une in­
que de cellules anormales au sein
fection du foie. Les causes
du foie).
d’hépatite sont diverses.
Prévalence
Nous nous intéresserons à celles
On estime qu’un tiers de la popula­
qui sont dues aux virus.
tion mondiale est infectée par le vi­
Les virus actuellement connus sont
rus B .5% de ces porteurs de virus
les virus A, B, C, D, E et G de l’hé­
vont dévelop­
patite. Nous al­
lons parler au­ L’hépatite
B: on en per une infec­
jourd’hui particu­
tion chroni­
lièrement de l’hé­ parle peu mais elle fait que, 25% de
patite virale B
ces porteurs
(due au virus B) de nombreux victimes
chroniques
car les autres hé­
vont évoluer vers la cirrhose et le
patites virales sont soit dues à une
cancer de foie, responsables de la
hygiène défectueuse (surtout ali­
mentaire), c’est le cas des hépatites
mort d’un million d’individus dans
A et E qui sont rarement ren­
le monde par an.
contrées dans notre contexte
En Afrique, pendant longtemps
(hépatite C, D et G)
l’hépatite B est restée ignorée.
Contrairement aux autres hépatites
Nombreux sont ces africains qui
virales, l’hépatite B constitue un
ont eu un contact avec le virus de
problème majeur de santé publi­
l’hépatite B au cours de leur enfan­
ce mais l’évolution est habituelle­
que. La voie sanguine est sa princi­
ment bénigne et favorable.
pale voie de contamination. L’hépa­
Mode de transmission
tite B est responsable d’infection
L’hépatite B est une maladie
aigue qui peut être très grave et
sexuellement transmissible du vi­
d’infections chronique qui évoluent
rus de l’hépatite B.
dans la majorité des cas vers la
L’infection par le virus de lhepatite
cirrhose (terme évolutif cicatriciel
B est endémique (maladie perma­
de toute maladie hépatique) et du
nente pour un groupe de
cancer de foi (prolifération anarchi­

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populations donnée) dans la com­
munauté homosexuelle masculine et
se répand avec une fréquence crois­
sante par la transmission hétéro­
sexuelle.
Certaines pratiques comme les sca­
rifications traditionnelles, les ta­
touages, l’excision, la circoncision,
la toxicomanie, les intraveineuses
(injection de drogues par les veines)
peuvent transmettre le virus de l’hé­
patite B si le matériel utilisé n’est
pas stérilisé à chaque utilisation.
l-a contamination de type transfu­
sionnel prédominant dans les pays
développes n’est pas d’une grande
importance en Afrique mais son rôle
n’est pas négligeable .En effet le ris­
que de transmission lors de la
transfusion sanguine est proportion­
nelle au taux de portage dans la po­
pulation des donneurs de sang. La
faible importance du nombre de
transfusion en Afrique limite les ef­
fets de ce mode de contamination.
Beaucoup d’enfants naissent conta­
minés par l’hépatite B chaque an­
née .La transmission du virus de la
mère à l’enfant a lieu dans les deux
circonstances :
La première est rare et liée à la sur­
venue de l’infection pendant la gros­
sesse (surtout au cours du troisième
trimestre de la grossesse) et la
deuxième, beaucoup plus fréquente
est inapparente lorsque la mère est
porteuse chromique asymptomati­
que (se fait lors de l'accouchement
par le biais du sang ou de secrétions
vaginales infectantes). Le pouvoir
infectant de la salive est démontrée
surtout lors des actes de chirurgie
dentaire.

Facteurs de risque

La prévalencc de l’infection par le
virus de l’hépatite B varie considéra­
blement selon les pays. On va dis­
tinguer des pays de forte endémicité
(chine , Asie du sud -est , Afrique
noire ) avec une prévalencc de 15%
des pays d’endémicité moyenne
(Europe du sud , Amérique du sud ,
ex URSS )où la prévalencc est de 1 à
3 % et des pays de faible endémicité
( Etat unis d’Amérique , Europe du
nord ) où la prévalencc est de 0,1 à
0,2%. On note aussi une influence
déterminante du sexe dans la préva­
lence du portage chronique. On ad­
met chez les porteurs asymptomati­
ques (sans manifestations apparente
de la maladie) du virus de l’hépatite
B qu’il y’a quatre fois plus de porta­
ge chronique asymptomatique chez
les hommes que chez les femmes.
L’atteinte selon l’àge va varier selon
les zones de répartition de l’infection
du virus de l’hépatite B, En général
le plus haut niveau de prévalence
de portage du virus de l’hépatite B
se situe entre 15 et 29 ans. Le rôle
des facteurs génétiques a été élucidé
à plusieurs reprises, surtout au ni­
veau de la transmission verticale
(mère -enfant)
Manifestations

Les formes inapparentes sont les
plus nombreuses (60-70% des cas
hépatite B). Les signes pouvant faire
soupçonner un hépatite B sont très
variés : diminution de la capacité
d’effort, douleurs au niveau des arliculations(arthralgics) .gènes muscu­
laires (myalgies), températures légè­
rement élevées . sensation de pesan­
teur de l’hypochondrc droit (au ni­
veau de la partie droite basse de la

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poitrine ),des nausées , intolérance
aux graisses , éruption (apparition
de boutons ou de tâches sur la
peau ) . Plus tard, parfois un ictère
(coloration jaunâtre de la peau et
des yeux) mais l’évolution anictérique (sans ictère) est fréquente. Les
urines deviennent foncées et les sel­
les sont décolorées .On peut noter
également des sensations de four­
millement occasionnant des gratta­
ges (prurit) .Le sujet peut apparaître
à cette phase visiblement bien por­
tant. On note parfois une augmenta­
tion du volume du foie mais rare­
ment une augmentation du volume
de la rate .Ces signes peuvent ame­
ner le praticien à demander des exa­
mens biologiques qui permettent
diagnostiquer l’infection par le virus
de l’hépatite B.
Evolution

L’évolution peut sc faire de plusieurs
manières .Des formes prolongées
définies par la persistance de l’infec­
tion au-delà de la huitième semaine
ont été décrites. Elles représentent
environ 1 à 2% des cas. On observe
des formes à rechute .Elles sont en
général beaucoup plus intense que
l’épisode initial. La régression est
toujours complète mais exception­
nelle.
On évoque le rôle de l’alcool, de l’ac­
tivité physique, de la grossesse, de
certaines thérapeutiques, de la sous
alimentation, de la faiblesse immu­
nitaire dans la survenue de ces re­
chutes. On peut aussi observer des
formes fulminantes avec une pertur­
bation des fonctions hépatiques. Ces
formes sont rares dans l’hépatite B.
Enfin l’hépatite B peut évoluer vers
la chronicité. La forme chronique

peut évoluer vers la cirrhose avec un
risque important de survenue du
cancer de foie. 11 est très important
de les diagnostiquer précocement
afin d’augmenter les chances de
survie de l’individu .Ces formes sont
fréquentes en Afrique car la plupart
des porteurs chroniques ignorent
leur statut sérologique du virus de
l’hépatite B et consultent toujours
au stade de gravité.
Traitement

L’hépatite B aigue est le plus sou­
vent bénigne. Aucun traitement n’a
fait la preuve de son efficacité. Il
faut au contraire éviter au maxi­
mum toute médication car le méta­
bolisme hépatique des médicaments
peut être fortement diminué et la
toxicité des médicaments peut ainsi
être fortement augmentée. Des me­
sures d'hygiène simples doivent être
conseillées pour éviter la contamina­
tion de l’entourage. Une enquête
doit être faite pour déterminer la
source de contamination .Une en­
quête familiale doit aussi être faite
dans tous les cas car une ou plu­
sieurs personnes de l’entourage
peuvent être atteintes. Le traitement
des hépatites chroniques a fait des
progrès au cours des dernières an­
nées mais les résultats restent in­
constants (il n’ya pas une assuran­
ce que le traitement va aboutir à
une stabilité de l’hépatite). Le traite­
ment a pour objectif d’arrêter la
multiplication virale afin d’arrêter
l’activité de l’hépatite chronique et
de stabiliser les lésions. La trans­
plantation hépatique reste la seule
éventualité où l’espoir est permis
surtout en cas d’hépatite non virale.
Pour les hépatites virales, certains

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spécialistes sont pessimistes en ce
qui concerne l’indication systémati­
que de la transplantation car le virus
ne pouvant pas être éliminé définiti­
vement, le risque d’infection du nou­
veau foie n’est pas négligeable. Ce
qui explique la rareté des transplan­
tations hépatiques chez les person­
nes souffrant de cette pathologie. En
cela il faut ajouter le manque des
moyens techniques nécessaires en
Afrique.
Prévention

La prévention passe par des transfu­
sions sanguines bien conduites, l’u­
sage de matériels stériles, un suivi et
un accouchement non traumatiques
et des relations sexuelles protégées
et enfin la vaccination contre l’hépa­
tite B .La vaccination doit être systé­
matique dans les groupes à risque et
en particulier pour le personnel de
santé. 11 est préférable de vérifier les
marqueurs sérologiques du virus B
avant la vaccination. La vaccination
est sans danger mais inutile en cas
de positivité de la sérologie. La vacci­
nation se fait en trois injections à un
mois d’intervalle avec un rappel à
5ans .On observe une protection vac­
cinale complète après 6mois et en
cas d’immunisation complète .cette
protection dure environ cinq (5) ans.

Sagesses musulmanes
Le prophète) saw) a dit : ” deux ca­
ractéristiques, rien ne leur est supé­
rieur en mérite: croire en Allah et
être utile aux Musulmans. Deux ca­
ractéristiques, rien ne leur est supé­
rieur en ignominie: associer quel­
qu'un à Allah et nuire aux Musulm
a
n
s
.
Un ascète a dit : "Celui que ses pé­
chés font rire, Allah le fera entrer en
Enfer en pleurant, Celui que ses dé­
votions font pleurer, Allah le fera en­
trer au Paradis en riant".
Un sage a dit : ’ Ne sous-estimez pas
la gravité des petits péchés car ils
engendrent
les grands.'

Le Prophète) sawja dit : "Il n'est pas
de petits péchés dans la persistance
ni de grands péchés dans la repent
a
n
c
e
On dit : "Heureux est celui qui a sa
raison pour maître et ses passions
pour esclaves. Malheureux est celui
qui a ses passions pour maître et sa
raison
pour
esclaves.'
Mes frères et sœurs , J'espère que
ces paroles vous feront réfléchir!!

Par KOYISSO

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