An-Nasr Vendredi #368 (Deux enseignements fondamentaux de la sunna du prophète (saw))

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Title
An-Nasr Vendredi #368 (Deux enseignements fondamentaux de la sunna du prophète (saw))
Date
19 November 2010
issue
368
Rights
In Copyright - Educational Use Permitted
Language
Français
Contributor
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q116190834
extracted text
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - ——- - - - - Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon

Cheikh Qardhàwî, dans son ou­
vrage concernant l'extrémisme,
rappelle deux éléments impor­
tants de la Sagesse divine.

choisi de créer en respectant
des périodes de « six jours » le
mot jour ici désignant non pas
un jour de notre estimation,
mais une période connue de
Dieu Seul.
Deux sunna importantes
La gradation apparaît égale­
Souvent, certains musulmans,
ra e n t
à l'enthousias­
dans
me débordant
l'évolu­
enseignements
oublient
deux
tion des
Sunna : la gra­
fondamentaux
o
rga dation et le fait
nismes
que les choses
vivants
doivent se réali­
qui
ser au moment
changent à mesure que leur
opportun.
maturité grandit. Cette même
^ler des sunna : la
gradation est perceptible dans
gradation
le domaine de la da'wah : il est
La gradation signifie une pro­
d'abord question de la foi qui
gression contrôlée.
vient libérer les esprits des
Cela apparaît clairement quand
chaînes du paganisme et des
Dieu nous parle de la création
superstitions. Ce n’est qu'une
des cieux et de la terre. Dieu
fois cette foi bien implantée,
nous dit qu'Il est Capable de
qu’un travail sur les obligations
tout créer avec un seul mot : «
et sur le fait de délaisser les in­
Sois ! ». Et suite à ce mot, tout
terdits peut commencer. Cette
l'univers pourrait se mettre à
gradation se voit quand on
exister et à fonctionner avec
compare les versets mecquois
perfection. Et pourtant, Dieu a
et médinois .Notre mère Âïcha

’ Deux

de la
sunna du prophète (saw)

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Dieu soit satisfait d’elle) a décrit
cette gradation dans la révéla­
tion du Coran dans le texte rap­
porté par Bukhâri : « Les pre­
miers versets à être révélés par­
laient du Paradis et de l'Enfer.
[Plus tard,] quand les gens em­
brassèrent l'islam, les versets
concernant le halâl et le haràm
furent révélés. Si les versets in­
terdisant l'alcool et ceux interdi­
sant la fornication avaient été
révélés en premier, les gens au­
raient dit : « Nous ne cesserons
jamais de boire ; nous ne cesse­
rons jamais la fornication. »
Aussi, tous ceux qui travaillent
pour l'islam doivent prendre en
considération cette gradation. Le
calife Umar Ibn Abdul Azîz (que
Dieu soit Satisfait de lui) réussit
brillamment à ramener une gou­
vernance sur le modèle des cali­
fes bien guidés. Mais cela ne fut
pas chose facile. Son propre fils,
un musulman très pieux et en­
thousiaste, trouvant que son pè­
re était trop laxiste dans sa lutte
contre les déviations et les trans­
gressions, lui dit un jour : « Pè­
re ! Pourquoi ne pas imposer
[rapidement les réformes] ? Par
Dieu, je ne me soucie ni de toi ni
de moi s'il s'agit de faire triom­
pher la vérité ! » Umar Ibn 'Abdul
Azîz (que Dieu soit Satisfait de
lui) répondit : « Doucement mon
fils ! Ne sois pas pressé ! Dieu a
condamné l'alcool par deux fois
dans le Glorieux Coran, mais ne

l'a interdit que la 3ème fois. J'ai
peur que si je force les gens à
accepter la vérité, ils la rejettent
complètement. Ce serait une
cause de fitnah. »

^2ème des sunna : les
choses arrivent au mo­
ment opportun
Pour toute chose, il y a un ins­
tant, une saison, une période où
elle atteint sa maturité. C'est un
principe qui se vérifie tant dans
le domaine matériel que spiri­
tuel. Il ne faut pas chercher à ré­
colter les fruits avant qu'ils ne
soient mûrs. Si les fruits mûrs
sont délicieux, ceux que l'on
cueille avant l'heure peuvent
être dangereux.
Comme pour ces fruits où le mo­
ment de la récolte arrive bien
longtemps après celui de la se­
mence, les vrais effets des bon­
nes actions peuvent prendre
plusieurs années avant de se
manifester. Et plus les actions
prennent du temps à mûrir, plus
elles se révèlent grandioses au
moment du mûrissement. Par­
fois, une génération travaille,
mais les fruits de ses efforts
n'apparaissent que sur la géné­
ration suivante, voire même sur
celle qui suit cette suivante. Si
tout est bien programmé, calcu­
lé, prévu, il ne faut pas considé­
rer que le temps pris pour réali­
ser les objectifs soit trop long.
Durant les premiers jours de

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l'islam à Mecque , les négateurs
se moquaient du Prophète (paix
et salut sur lui) à chaque fois
qu'il les avertissait contre la pu­
nition s'ils persistaient dans leur
refus d'accepter le message de
Dieu. Alors ils demandèrent
qu'on leur hâte ce châtiment,
sans comprendre eux aussi que
les choses arrivent en temps
voulu, sans que personne ne
puisse les différer ni les hâter : «
Et ils demandent de hâter [la ve­
nue] du châtiment. S'il n'y avait
pas eu un terme fixé, le châti­
ment leur serait certes venu. Et
assurément, il leur viendra sou­
dain, sans qu'ils en aient cons­
cience. » 29/53
Dieu dit encore : « Et ils te de­
mandent de hâter [l'arrivée] du
châtiment. Jamais Dieu ne man­
quera à Sa promesse. Cepen­
dant, un jour auprès de ton Sei­
gneur, équivaut à mille ans de ce
que vous comptez. » 22/47. Ain­
si, au lieu de précipiter les évé­
nements, Dieu demande au Pro­
phète (paix et salut sur lui) de
persévérer comme les hommes
de fermeté chez les Prophètes
d'avant, et de ne pas demander
que l'on hâte la punition de
Dieu : « Endure (Muhammad)
donc, comme ont enduré les
messagers doués de fermeté; et
ne te montre pas trop pressé de
les voir subir [leur châtiment]»
46/35

Dieu rappelle au Prophète (paix
et salut sur lui) et à ceux qui le
suivent l'imperturbable courage
des premiers Envoyés face aux
difficultés, leurs efforts éton­
nants et leur attente de la victoi­
re : « Pensez-vous entrer au Pa­
radis alors que vous n'avez pas
encore subi des épreuves sem­
blables à celles que subirent
ceux qui vécurent avant vous ?
Misère et maladie les avaient
touchés; et ils furent secoués
jusqu'à ce que le Messager, et
avec lui, ceux qui avaient cru, se
fussent écriés : "Quand viendra
le secours de Dieu ?" - Quoi ! Le
secours de Dieu est sûrement
proche » 2/214 Vraiment, la vic­
toire de Dieu est proche, mais
l'instant de cette victoire n'est
connu que de Lui. Et Lui ne hâte
pas les choses comme le font les
créatures. Pour cette raison, le
Prophète (paix et salut sur lui)
avait l'habitude de conseiller à
ses compagnons de patienter et
de ne pas espérer que la victoire
arrive avant son heure. L’inci­
dent suivant illustre cela. Quand
Khabbâb Ibn Alarat (que Dieu
soit satisfait de lui) vint se plain­
dre chez le prophète (paix et sa­
lut sur lui) des souffrances

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1- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - particulièrement dures qu'il su­
bissait (pour la cause de l'islam,
pour que le Prophète (paix et sa­
lut sur lui) demande à Dieu de
l'aide, le Prophète (paix et salut
sur lui) se mit tellement en colère
que son visage béni devint rou­
ge ; il dit en cette occasion : « Un
[croyant] d'avant vous, était cou­
pé avec des ciseaux de fer jus­
qu'à ce que ne subsiste sur ses
os ni peau ni veines ; un autre
était scié en deux. Mais ils
n'abandonnaient pas leur reli­
gion. Par Dieu, Il fera dominer
l'islam si bien qu'un voyageur ira
de San'â (Yémen) à Hadhramawt
(Oman) sans craindre quiconque
si ce n'est Dieu et le loup pour sa
brebis. Mais vous êtes impa­
tients ! »
Retenons cette parole d'Abou
Bakr (que Dieu soit Satisfait de
lui) : « Il n'y a pas eu dans l’islam
de victoire plus grande que celle
de Houdaybiyah ! Mais ce jour-là,
les hommes ne comprirent pas ce
qui se passait entre Mouhammad
(paix et salut sur lui) et son Rabb
( seigneur ). Parce que les hom­
mes sont impatients alors que
Dieu n'est pas impatient pour
mener les choses là où il veut les
mener.»
Et Aboû Bakr de parler de Souhayl Ibn Amr, celui qui signa
avec le Prophète (paix e salut sur
lui) le traité de Houdaybiyah : il
refusa par deux fois d écrire ce
que le Prophète (paix et salut sur

lui) proposait. Pourtant, dit Aboû
Bakr, je le vis plus tard lors du
pèlerinage du Prophète (paix et
salut sur lui), alors que Dieu
avait placé l'islam dans son
cœur, venir prendre les cheveux
du Prophète (paix et salut sur lui)
et se les frotter sur lui.

Puisse Allah nous sou­
tenir dans le travail de daawa et
nous accorder la persévérance
ainsi que les récompenses qui s'y
trouvent.

Amine !

^La rédaction

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