An-Nasr Vendredi #346 (Période des menstrues, la spiritualité continue)
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Title
-
An-Nasr Vendredi #346 (Période des menstrues, la spiritualité continue)
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Date
-
18 June 2010
-
issue
-
346
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Rights
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extracted text
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Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon
es
menstrues
africaines, faisant de la
sont un phéno
femme dans cette situa
mène physiologi
tion une malsaine, voire
une porteuse de malheur
que
caractérisé.
à mettre
par
un
écoulement Période des menstrues en écart
au ris
sanguin pé
la spiritualité continue
que d’en
ri o d i q u e
être
d’origine
utérine et rejeté par le va
frappé. Elle devient victi
me d’un isolement, d’un
gin. Elles se produisent
abandon, d’un rejet, même
d’une manière cyclique
de sa propre famille et
chez toute fille ayant at
dans certains cas de son
teint la puberté. C’est
époux même.
donc un trait caractéristi
que de cette dernière lié à
En islam, les menstrues
sa nature féminine, à son
sont certes considérées
statut de femme et de mè
d’un point de vue spirituel
re. Un bon nombre de pré
comme un état d’impureté
jugés entourent ce phéno
majeure tout comme l’éja
mène, surtout dans nos
culation chez l’homme.
sociétés
traditionnelles
L
S3
A ce propos Allah (swt) dit :
« Et ils t’interrogent sur la
menstruation des femmes.
Dis : c’est un mal. Éloignez
-vous donc des femmes
pendant les menstrues et
ne les approchez que
quand elles seront pures.
Quand elles se seront puri
fiées, alors cohabitez avec
elles suivant les prescrip
tions d’Allah car Allah aime
ceux qui se repentent et il
aime ceux qui se puri
fient ». S2 V222.
Le mal dont parle ce
verset n’est pas un mal en
soi, c’est-à-dire un mal lie
à la nature meme des
menstrues, mais c’est pour
inciter les hommes à ne
pas avoir des relations inti
mes avec leurs épouses
pendant cette période, d’où
d’ailleurs
les
termes
“Eloignez-vous donc d’el
les“
et
“approchcz-lcs
quand elles seront puri
fiées“. Cela ne veut en au
cun cas dire que le mari
doit rejeter catégorique
ment son épouse ou la
mettre
en
quarantaine
comme on a l’habitude de
l’entendre car le prophète
(saw), le meilleur des hom
mes et le modèle parfait
pour
l’humanité
affir
me : «Prenez tout plaisir
avec vos femmes quand el
les sont en menstrues sauf
en rapports sexuels».
Etant donc unc’impurctc majeure on a tendance
à croire que la femme se
trouvant dans cette situa
tion ne peut être en état de
spiritualité qui est l’ensem
ble des actes d’adoration
adressés à l’Etre Suprême,
Allah (swt) visant, à se rap
procher de Lui. La spiritua
lité, le fil conducteur me
nant la créature au créa
teur. C’est par elle que s’é
tablit le contact entre
l’homme et Dieu.
Il apparait de ce fait une
sorte de désaccord, d’oppo
sition entre la spiritualité
et les menstrues. Il est vrai
que la spiritualité nécessite
des prédispositions et dis
positions dont la purifica
tion aussi bien interne
qu’externe, mais cela n’cx-
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dut pas la femme en état
de menstruation de la spi
ritualité. Cela ne l’empéche
pas de maintenir et nourrir
son lien étroit avec son sei
gneur. Un certain nombre
d’actes lui sont certes in
terdits tels que la prière, le
jeûne, l’entrée dans une
mosquée, le toucher du coran (ces deux derniers avis
ne sont pas partagés par
l’ensemble
des
savants
musulmans, donc font l’ob
jet de débats, certains
ajoutant même à l’interdic
tion de toucher le coran la
récitation de ses versets), le
tawaf autour de la Kaaba.
En dehors de ces ac
tes précités, la sœur peut
mener toutes ses activités
sociales et/ou associatives
ordinaires, faire l’aumône
de charité, invoquer et évo
quer Dieu ( elle doit faire
ses invocations circonstan
cielles : avant et après le
manger, à l’entrée et à la
sortie des toilettes et chez
soi , avant de dormir et au
réveil...), méditer, lire des
documents islamiques, se
sacraliser, et accomplir le
pèlerinage sauf le circuit de
la Kaaba, écouter les rap
pels et prêches, assister
aux sermons de la prière
des deux fêtes mais sans
accomplir la prière, etc. les
menstrues sont du décret
d’Allah (swt) et n’enlèvent
pas à la femme son islamité. Elles ne doivent donc
pas être un prétexte pour
elle d’arrêter ses activités
spirituelles à part celles
qui ont clairement été in
terdites. Cela peut être
dangereux d’autant que,
comme nous le savons, l’é
tat du cœur conditionne
l’état général du corps.
Pourtant le corps est com
me un récipient ; il faut né
cessairement un contenu.
S’il n’est pas rempli de spi
ritualité, islamique bien
entendu, il sera pris
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d’assaut par Satan. Or si
Satan s’infiltre dans notre
cœur, on en vient à oublier
Dieu car ces deux éléments
sont incompatibles, c’est-àdire qu’on ne peut pas en
même temps avoir la pré
sence de Dieu dans notre
cœur et celle de Satan. Et
quand on oublie Dieu, on
s’oublie soi-même ; ce qui
nous fait perdre notre hu
manité, nous rabaissant au
rang des animaux car la
spiritualité qui est la nour
riture de notre esprit et de
notre âme est l’élément fon
damental qui nous différen
cie
des
animaux.
Par
contre, quand on a la pré
sence constante de Dieu en
nous cela fortifie notre foi,
améliore notre personnalité
et nos actions.
Autre danger de se dé
tacher de la spiritualité
pendant la période des
menstruations est le retour
difficile. En effet, il sera très
dur pour la sœur, une fois
purifiée, d’entrer de plainpied dans sa spiritualité
après s’y être détachée pen
dant un assez long mo
ment. Cela favorise la dé
gradation progressive de la
foi si nous savons que la
spiritualité est l’élément qui
la nourrit.
Somme toute, toute
période d’impureté majeure
doit se vivre dans une spiri
tualité profonde . Elle doit
prendre surtout conscience
que la période des mens
trues demeure une période
de risque et de fragilité spi
rituelle. Aussi doit elle res
ter
permanemment et
constamment dans la spiri
tualité pour que les pério
des de menstrues ne soient
pas des moments de retour
à la case départ. Aucun
cœur de croyant ne peut
être sain sans la présence
permanente du Seigneur
d’Allah.
Par S K
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