An-Nasr Vendredi #349 (L'adoration : notre assurance vie)

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Title
An-Nasr Vendredi #349 (L'adoration : notre assurance vie)
Date
9 July 2010
issue
349
Rights
In Copyright - Educational Use Permitted
Language
Français
Contributor
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q116190830
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Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon

questions sur le devenir de scs
enfants. Ces êtres innocents au
milieu de parents, amis du dé­
funt père qui
parfois
se
L’adoration :
triste. Nous
présente avec
avons à par­
des intérêts
tir de ce mo­
pas
force­
notre assurance vie
ment là la
ment comme
certitude de
les gens. Il sera autant affligé
ne plus le revoir, lui adresser les
quant à la foi et l’adoration de
mots aimables. Bref, lui rendre
ces bambins. Seront-ils des dé­
service comme d’habitude et
linquants ou des da’i
profiter des moment agréable
(prédicateurs), des pervers ou
qu’on avait l’habitude de vivre.
des pieux, des gens du coran ou
Ce n’est pas la mort en elledes gents corrompus après lui ?
même qui fait peur, qui rend
triste.c’est bien la peur de l’in­
11 se lamentera aussi quant au
connu, la nouvelle destinée. A
sort de sa femme (ou ses fem­
cela s’ajoute la solitude que l’on
mes),
sa compagne dans l’inti­
vit au milieu des frères et sœurs
mité. Au cas où elle décide de
qui parfois nous oublient.
ne pas se remarier, sera-t-elle la
même « Adja » que la commu­
Le père de famille en quittant ce
nauté a connue, la même mère
monde se posera mille et une
a mort d’un parent,
ami,
connaissance
nous rend évidemment

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affectueuse que les enfants ché­
rissaient tant ? Les
biens
et
l'honneur du défunt seront-ils
préservés ? Et les enfants, ces
fameux héritiers. Que feront-ils
de l’unité qui était la force de la
famille ? Espérons que le parta­
ge de richesse ne sera pas la
cause de leur division, il sera
néanmoins tourmenté par le
devenir de ces filles. Celles fil­
les convoitées par les jeunes du
quartier. Vont-elles restées di­
gnes avant le mariage ? Le sort
des filles mariées et qui vivent
dans des foyers instables vient
enfoncer le clou dans l’esprit de
ce mourant. Le mourant, il peut
être toi comme moi. Il peut être
lui ou elle ; avec des interroga­
tions à différentes échelles. In­
terrogations somme toute vala­
bles les unes comme les autres.
Certains musulmans auront la
chance de rendre le dernier
soupir entre les leurs. Avant
l'agonie et par la grâce d'Allah,
ils pourront leur dire leurs der­
nières recommandations. Sont
de ceux le prophète Yacoub. Il a
pu réunir ses enfants (les dou­

ze tribus] et leur rappeler ce
contrat qui doit les lier à Allah,
Le propriétaire de toute vie. Le
coran nous rappel cet épisode
de la vie de Yacoub en ces ter­
mes : « étiez vous témoins
quand la mort se présentant à
Jacob et qu'il dit a ses fils : qu'a­
dorez vous après moi Mis ré­
pondirent : « nous adorerons ta
divinité et la divinité de tes pè­
res, Abraham, Ismaël, et Isaac,
Divinité Unique et à laquelle
nous sommes soumis. » sourate
2 versets 133. Le souhait de
tout adorateur d'Allah est que
la réponse et le comportement
de ses enfants, femmes et pro­
ches soit identique à celle ou
celui des enfants de Yacoub.
L’adoration dans tout son sens.
C’est cela l'assurance vie. C'est
avoir la certitude pendant
qu'on quitte dounya que nos
proches s’engagent à être des
«
ibadou
ra h mane » (l’adorateur du miséricor­
dieux). Ainsi la mort ne devient
plus cette « catastrophe » ou
cette calamite qui nous frappe,
nous et nos proches. Dans la
tradition musulmane, la mort

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est le passage de la vie éphé­
mère à la vie éternelle. Elle
nous apprend également qu'il
existe trois espaces de vie. La
première étant dounya, le lieu
où nous vivons notre humanité
dans l’espoir d'une bonne ré­
colte dans l'au delà. Le second
lieu est le barzak connu sous le
nom du monde des âmes. C'est
le lieu où séjournent des âmes
en attente de la résurrection
pour la reddition des comptes.
Le troisième lieu étant enfin
l’enfer ou le paradis, La tradi­
tion du prophète Mohammad
nous enseigne que dounya est
la prison des croyants et le pa­
radis des ingrats ou mécréants.

Le mourant est donc pris entre
la douleur de la mort, la rétri­
bution des actes et le devenir
de sa famille. Cette confusion
voire ce ballotage qui tourmen­
te lors de l'agonie incite à cher­
cher une assurance vie. Parce
que quand on quitte une vie
pour une autre, il faut se rassu­
rer du climat de part et d'autre.
Aucune compagnie n'offre ce
type d'assurance ! L’Homme est

cestes faible. Seul son créateur
peut lui venir en aide.
En effet Allah parle dans cette
assurance vie qu'il donne à
ceux qui font preuve d'effort
dans la préservation et l’avan­
cée de l'Islam dans leur famille
et son environnement. Voici un
passage du livre saint qui en dit
long sur cette assurance face
aux interrogations des mou­
rants parmi les ibadou rahmane. C'est un dialogue entre un
croyant, combattant sur la voie
d'Allah, un pieux et les anges
venus sur l'ordre d’Allah pour
retirer l'âme de celui-ci. Lisons
et méditons ces paroles subli­
mes du Tout Miséricordieux.

Ceux qui disent : « Notre sei­
gneur est Allah », et qui se tien­
nent dans le droit chemin, les
anges
descendent
sur
eux. « N'ayez pas peur et ne
soyez pas affligés ; mais ayez la
bonne nouvelle du paradis qui
vous était promis. Nous sommes
vos protecteurs dans la vie pré­
sente et dans l'au-delà ; et vous

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y aurez ce que vos âmes désire­
ront et ce que vous réclamerez,
un lieu d'accueil de la part de ce­
lui qui pardonne, d'un très Misé­
ricordieux. » S 41 V 30-32.

Allah se porte garant déses busi­
ness, sa famille, sa femme et ses
enfants. Qui peut être le meilleur
gestionnaire, gardien et semeur de
joie dans le cœur des veuves,
veufs et orphelins si ce n’est Al­
lah. Al Wadoud ? On quitte ainsi
ce monde avec cette joie, cette as­
surance que notre famille restera
reconnaissante vis-à-vis d’Allah.
Combien de fois avons-nous épar­
gné en numéraire ou en immobi­
lier pour notre famille, nos en­
fants ? Espérerons pour eux une
vie heureuse après notre départ
pour l’au-delà. Cependant rien ne
nous garantit la sécurité d’une tel­
le épargne. Il ne serait peut-être
pas à I’ abri de l'arnaque du siè­
cle. d’une faillite ou d’une catas­
trophe naturelle. Seul Allah peut
nous donnez cette certitude et
nous garantir une telle quiétude.
En outre, il existe dans la tradition
de notre modèle, le prophète Mo­
hammad, de quoi souscrire à cette

assurance vie. Il a lui-même en
tant que pédagogue mis en appli­
cation avant de le résumer dans
cette parole rapporter par Mouslim, Abu Dawud, At Tirmidhi.
An Nasa’ i et Ibn Maja. D'après
Abu Hurayra, le prophète a
dit : « Lorsque le fils d’Adam
vient à mourir, tous ses actes sont
interrompus, hormis trois choses :
une aumône toujours en cours,
une science dont les autres béné­
ficient et une progéniture pieuse
qui invoque Dieu pour lui. »
Une science utile, une œuvre de
bienfaisance en cours et une pro­
géniture pieuse qui invoque Allah
pour ses parents. Voilà ce qu’il
faut. Il n’est pas fais obligation de
réunir ces trois éléments à la fois.
Une implication de ce hadith est
de travailler à avoir une progéni­
ture qui fait confiance à Allah et
l’adorera parfaitement même
après notre mort. L’on ne devra
pas être avare de la science dont
on est détenteur et avoir enfin de
la miséricorde pour les humains
afin de leur offrir un puits, un dis­
pensaire, une école...

Par Ibrahima Ouédraogo
ibrafaso@yahoo.fr

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