An-Nasr Vendredi #282 (Que dit l'islam à propos du "poisson d'avril"?)

Item

Resource class
Text
Title
An-Nasr Vendredi #282 (Que dit l'islam à propos du "poisson d'avril"?)
Creator
Louqman
An-Nasr Vendredi
Date
3 April 2009
issue
282
Rights
In Copyright - Educational Use Permitted
Language
Français
Contributor
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q116190802
extracted text
nasr

282 ¿u Qg^vril2OO9

Longue vient le encoure d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louange« de ton Seigneur-et irplore#on pardon "

L’origine du poisson d’avril
armi les coutumes qui ré­
Les historiens ont émis des avis di­
sultent de notre élan en­
vergents à propos de son origine.
thousiaste et insouciant à
Certains historiens disent qu’en
suivre le modèle de vie non
France, avant le 17ème siècle, le
islamique se trouve une coutume
début de l’année coïncidait avec le
très répandue, celle du poisson
mois d’avril. Les Romains avaient
d’avril. Mentir durant ce jour,
l’habitude de vénérer leur déesse
tromper quelqu’un ou le ridiculiser
Vénus pendant ce mois. La traduc­
sont non
seulement autorisés,
tion de Vénus en Grecque était
mais encouragés par ce phénomène
Aphro­
de sodite et
ciété .
il
est
Celui
possi­
qui se
ble que
montre­
l’origi­
ra
le
ne du
plus ru­
mot avril vienne de cette nomina­
sé, le plus malin ou fera preuve d’i­
tion grecque (Encyclopédie Britan­
magination féconde et aiguisée sera
nica 15ème édition vol 8, p 292).
digne des appréciations les plus
Ainsi, le début du mois d’avril cor­
élogieuses.
respondait au premier jour de l’an­
Cette mauvaise plaisanterie cause
née et à la célébration d’une dées­
de nombreux torts à bon nombre
se. Les gens organisaient des festi­
de personnes...
vités dans lesquelles les plaisante­
Du point de vue de l’éthique, le côté
ries et les moqueries égayaient l’at­
pernicieux et funeste de cet événe­
mosphère. Les cadeaux que l’on
ment n’est pas à démontrer. Par
s’offrait prenaient parfois des tour­
contre son explication historique,
nures de moqueries. Et petit à petit
tant peu soit-elle authentique, est
le poisson d’avril prit forme.
intimement liée à des antécédents
L’histoire rapporte également une
païens et se révèle être tout à fait
autre version de l’origine de cet évé­
déplorable pour ceux qui croient à
nement. Il est dit que le 21 mars
la prophétie de Jésus (ra).

P

Que dit l’islam à propos
du « poisson d’Avril »?

34

était le début du changement de
saison. Certaines personnes inter­
prétaient cela comme une moquerie
du ciel. Puisque la nature se gausse
de nous, alors nous aussi durant
cette période on va se moquer les
uns les autres ; qu’Allah nous pré­
serve de cette bassesse et de ce
mauvais comportement !
(Britannica, vol 1 p 496).
Qu’ils l’aient fait pour suivre les «
railleries » de la nature ou pour se
venger d’elle, cela reste indéterminé.
Si l’origine exacte de l’utilisation des
poissons reste obscure (peut-être
l’ichthus chrétien), la légende veut
que plusieurs de ses sujets se rebif­
fassent à l’idée qu’on leur chambou­
lât le calendrier, et ils continuèrent
à célébrer les environs du 1er avril.
Pour se payer leur tête, des congé­
nères profitèrent de l’occasion pour
leur remettre de faux cadeaux et
leur jouer des tours pendables. Ainsi
naquit le poisson, le poisson d’avril,
le jour des fous, le jour de ceux qui
n’acceptent pas la réalité ou la
voient autrement. Plusieurs usages
semblent s’être en fait mélangés,
avec celui du carnaval :
-marquer la sortie du signe zodiacal
des poissons, dernier signe de l’hiver
-prolonger la période du carême, où
il n’était permis de manger que du
poisson,
-confondre le benêt en lui offrant un
poisson à une époque de l’année,
celle du frai, où la pêche était inter­
dite.
Ces origines prouvent qu’il est re­
grettable que les musulmans imitent
les incrédules et les insouciants...
Prenez garde chers musulmans,
vous rendrez compte de chaque acte

devant Allah ! Ce qui suit va vous
surprendre !
Les hommes qui tenaient Jésus se
moquaient de lui et le frappaient en
ce jour
Une autre version est rapportée par
l’encyclopédie Larousse qui affirme
être l’explication la plus authenti­
que.
Elle mentionne que selon les tradi­
tions juives et chrétiennes, le pre­
mier avril correspond à la date à la­
quelle les Romains et les juifs ont
fait de Jésus la cible de leurs mo­
queries et railleries. Cet incident est
mentionné dans la bible :
« Les hommes qui tenaient Jésus se
moquaient de lui et le frappaient. Us
lui voilèrent le visage et ils l’interro­
geaient en disant, devine qui t’a frap­
pé et ils proféraient contre lui beau­
coup d’autres injures • (Luc 22 ; 6365).
Les textes bibliques rapportent éga­
lement que Jésus (ra) fut tout d’a­
bord présenté à la cour de justice
juive avant d’être transféré au tribu­
nal de Pons Pilate afin d’être jugé.
Mais çe dernier l’envoya vers le tri­
bunal d’Hérode qui de nouveau le
retourna chez Pilate. Selon le La­
rousse, le but de ce va-et-vient entre
les deux tribunaux était de prendre
en dérision notre prophète Jésus
(sur lui la paix) et de lui infliger des
peines et difficultés. Le premier du
mois d’avril commémorerait ainsi cet
incident honteux.
Le Larousse met encore plus d’em­
phase sur l’aspect tragique de cette
dernière version en précisant que le
mot poisson a été substitué à celui
de poison dont la signification reflète
la souffrance et la douleur qui enta­

35

che l’événement. Ainsi, cette coutu­
me était maintenue en souvenir des
difficultés subies par Jésus (ra).
Mais tel n’est pas l’avis de tout le
monde : un autre auteur français a
apporté une explication différente et
pour le moins originale sur le mot
poisson. Selon lui, le mot poison n’a
pas sa place dans l’histoire. Poisson
est bel et bien le mot utilisé dès le
départ. Cependant, il correspondrait
aux initiales de 5 mots dont la signi­
fication se rapporte à Jésus, fils,
messie,
Dieu et rançon
(Encyclopédie arabe Farid wadjaddi
vol 1 p 21,22).
Quoi qu'il en soit, le Larousse dé­
fend rigoureusement sa version, té­
moins à l’appui. Mais ce qu’il y a de
plus surprenant dans cette affaire
c’est que cette piteuse histoire n’a
suscité aucun remous dans les
sphères religieuses catholiques !!
Qu’elle n’effleure la sensibilité reli­
gieuse de personne c’est une chose,
mais que tout le monde s’associe
pour célébrer aveuglement et ironi­
quement cet événement pitoyable
qui rappelle l’avilissement d’un Pro­
phète de Dieu, c’est une attitude qui
interpelle notre conscience.
Ces faits, au lieu d’étre tournés en
dérision, auraient dû créer l’indigna­
tion et la consternation surtout
dans le cœur de ceux qui ont fait de
Jésus la figure emblématique la plus
sacrée de leur religion.
Une coutume religieuse étrangère
à l’Islam

Il n’en demeure pas moins que très
probablement le poisson d’avril tire
son origine d’un événement religieux
étranger à l’Islam. Des fêtes vénusiennes en passant par l’imitation

des facéties de la nature prétendent
-ils et du souvenir des mésaventures
de Jésus chez les Romains, quel que
soit la vraie version des faits, elle
sera néanmoins empreinte d’idolâ­
trie ou d’impudence ou d’humilia­
tion qui sont des éléments sévère­
ment réprimandés dans l’Islam et
du coup estampille cette coutume
du cachet de l’interdiction.
En résumé trois facteurs d’interdic­
tion se dégagent de cette pratique :
1)
Prohibition du mensonge et
de la tromperie dans l’Islam

Notre Bien-aimé le Prophète Mu­
hammad (saw) nous en a mis en
garde :
« Malheur à celui qui parle et ment
pour faire rire les gens, malheur à
lui, malheur et destruction à lui
» (Authentique, rapporté par Abou
Daoud vol 2 p 233)
Notre Prophète (que la prière et le
salut d’Allah soient sur lui) a dit
également :
• Trois signes sont révélateurs d’un
hypocrite : lorsqu’il parle il ment... •
Boukhâry et Mouslim
Le mensonge est en fait une grande
trahison envers l’autre.
2)
Interdiction de la malveil­
lance :

Il est rapporté du Messager d’Allah
(saw) que « le (vrai) musulman est
celui dont les autres sont protégés
(des méfaits) de sa langue et de sa
main » ( Boukhâri et Mou­
slim).Qu’un musulman juge de lui
même ! Une coutume dont l’origine
prend sa source dans l’idolâtrie ou
l’indécence ou rabaisse un Prophète
de Dieu mérite-t-elle notre adhé­
sion ?
Le problème est que beaucoup de

36

musulmans croient à tort que l’on
peut mentir si cela est fait par plai­
santerie ! Ceci est faux, car cela
contredit en effet la parole du pro­
phète : « Je plaisante, mais je ne dis
que la vérité » (Rapporté par Tabaràny et authentifié par Al-Albàny dans
sahih al-jami3)
Et le hadith rapporté par Abou Hourayra qui raconte : « les compagnons
interpellèrent le prophète en disant :
« tu nous taquines ô Messager d’Al­
lah ! » Il répondit (saw) : « (oui), mais
je ne dis que la vérité » (Rapporté par
Attarmidhy et authentifié par AlHaythamy)
Ces deux hadiths prouvent que le
musulman peut plaisanter mais sans
outrepasser les limites par le men­
songe et la tromperie.
Aussi le poisson d'avril est d’autant
plus détestable qu’il n’est réussi chez
le plaisantin que si la personne visée
par cette prétendue plaisanterie se
trouve dans un état d’angoisse ou
d’anxiété. Plus la personne a peur et
plus la plaisanterie est réussie ! Les
plaisantins n’hésitent pas à faire
croire à une mort ou à une chose de
très grave notamment entre les
amis ! Mais où est l’amitié dans tout
cela ! L’Islam interdit de faire peur à
autrui pour rire et s’esclaffer !! Jus­
tement, des compagnons du Prophè­
te (saw) plaisantèrent avec une per­
sonne endormie qui prit peur en se
réveillant ; regardez la réponse claire
du prophète de la miséricorde : « Il
n’appartient pas (il est interdit) au
musulman de faire peur au musul­
man. » (Abou Dawoud et Ahmad et
authentifié par Al-Albâny dans sahih
al-jami3)
Que chaque musulman médite ces

hadiths et cesse son entêtement y
dans le faux.
B
On ne devrait pas prendre cette pra- S
tique avec légèreté et se laisser piéger S
dans le filet des coutumes illicites. *
En réfléchissant quelque peu sur l’o­
rigine et la réalité du poisson d’avril
on comprendra, Incha Allah, l’impor­
tance de ne pas aller à la pêche ce
jour-là ou plutôt au péché ce jour- ;
là !!
Le mensonge est absolument interdit
en tout temps. Et il n’est pas permis
d’imiter les incrédules en cela et de
s’assimiler à eux dans ce domaine ou
dans un autre, compte tenu des pro­
pos du Prophète (saw| : « Quiconque
s’assimile à un peuple en fait partie
».
Louqman

37

Item sets
An-Nasr Vendredi