An-Nasr Vendredi #283 (La Fatiha, dialoguer avec la transcendance)

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Title
An-Nasr Vendredi #283 (La Fatiha, dialoguer avec la transcendance)
Creator
A. B.
An-Nasr Vendredi
Date
10 April 2009
issue
283
Rights
In Copyright - Educational Use Permitted
Language
Français
Contributor
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q116190801
extracted text
Eah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon

a prière comme Ghazali l’a
tion du coran, qui est une adoration en
décrite, est « le pilier (rukn)
elle-même, est observée au début de
central de l’islam, un chemin
chaque unité de prière (rak'at).La sou­
sûr menant à la certitude
mission corporelle devant le Majes­
(yaqîn), la meilleure des offrandes
tueux. par l'inclinaison et la prosterna­
(quruhât) pour Allah l’expression de
tion, signes extérieurs les plus évidents
l’adoration par
de
la
soumis­
sion.L’invocation
excellence »
et
la demande
C’est pour tout
LA FAT1HA, DIALOGUER AV
(du’â). qui se font
cela que l'I­
TRANSCENDANCE
pendant les pros­
slam
lui
à
ternations. La pré­
consacré
une
sence du cœur
place de choix
(hudhur al-qalb) au moment de la
parmi les cinq piliers. Ainsi, le Coran
prière, qui est une adoration intérieur
nous exhorte-t-il sans cesse à observer
très importante car. sans elle, la prière
la prière : « Accomplissez la prière et
est vaine. Toute religion véritable a
acquittez la zakat »c2v!10 « Soyez as­
prescrit la prière comme moyen de
sidus aux prières, surtout la prière mé­
contact avec l’Etemel. En Islam, après
diane : et tenez-vous debout devant
la profession de foi, la prière est la
Dieu, avec humilité [...] »C2\ 238
pierre angulaire de la religion. C'est un
La prière (salât) est l'acte d'adoration
moyen de recueillement et de commu­
le plus complet .Elle englobe plusieurs
nication avec le Tout Puissant. De tous
formes d’adorations La remémorai ion
les commandements transmis à notre
et le rappel d’Allah (dhikr) : en effet le
prophète (saw) en général par l'inter­
croyant, pendant toute la prière, se
médiaire de l’ange Jibril, la prière est
remémore et se rappelle le nom de son
la seule adoration prescrites directe­
seigneur en évoquant Sa gloire pen­
ment au messager sans intermédiaire,
dant l'inclinaison (ruku') en disant :
lors de son ascension au-delà des sept
subhâna rabbî al’adhîm, et Sa gran­
(7) cieux, confirmant ainsi son impor­
deur pendant la prosternation en di­
tance . Etymologiquement, le mot
sant: subhâna rabbî al'alâ .La récita­

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fatiha veut dire « ouverture » ; c’est la
sourate par laquelle débute le coran. El­
le est appelé par le prophète (saw) « la
mère du coran », en ce sens qu’elle ré­
sume le message coranique. En effet,
Mlah, dans le Coran , parle de cette
>ourate en terme de don fait au prophète
et en terme de « Coran sublime » qui
englobe le sens général de tout le mes­
sage: « Nous t’avons, certes, donné "les
sept versets que l'on répété, ainsi que le
Coran sublime. » C15V87.
Râfr Ibn al-Mu’allâ (ra) rapporte « le
prophète (saw) a dit : "Veux-tu que je
t’apprenne le plus grand chapitre du Co­
ran avant que tu ne sortes de la mos­
quée ?"I1 me prit par la main et lorsque
nous étions sur le point de sortir, je luis
dis "ô messager d’Allah ! Tu m’as dis
que tu pouvais m’enseigner le plus
grand chapitre du Coran”
Il dit il s’agit de la première sourate
"louange à Allah, seigneur des mondes."C’est, en effet, "les sept versets ré­
pétés et le coran sublime" qu’Allah l’a
donné. » Rapporté par Bukhâry
Elle porte le nom des « 7 versets répé­
tés » car ses sept versets sont lus 17 fois
par jour durant les cinq prières quoti­
diennes. Et ceci pour se rappeler leur
sens global et en imprégner son cœur.
Elle résume si bien le coran qu’Allah la
prescrite dans chaque unité de prière.
Une sourate aussi importante, au centre
de l’adoration la plus représentative du
culte musulman doit avoir certainement
un sens profond. En effet, lorsque le fi­
dèle la récite dans la prière, il est en au­
dience avec son seigneur Allah qui par­
tage la Fatiha avec lui comme le confir­

me le hadith du prophète (saw) qui
dit : « [.,.] quand le serviteur
dit :"louange a Allah seigneur des mon­
des" Allah dit ."mon serviteur m'a
loué". Et quand le serviteur dit : ” le tou(
puissant, le très miséricordieux". Allah
dit : "mon serviteur m'a exalté". Et
quand le serviteur dit
maître du jour
de la rétribution". Allah dit :" mon ser­
viteur me glorifie", et quand le serviteur
dit c’est toi (seul) que nous adorons et
c’est toi (seul) dont nous implorons se­
cours", Allah dit
ceci est entre toi et
mon serviteur, et à mon serviteur ce
qu’il me demande".
Vivre dans le souvenir
La prière (salât) est prescrite dans l’uni­
que but de se rappeler Allah et de ce
fait, elle nécessite un minimum de
concentration (al-khuchû). « Certes,
c'est moi Allah point de divinité que
moi. Adore-moi donc et accomplis la
salât pour te souvenir de moi. »
C20V14 ;
Un cœur distrait ne peut véritablement
se souvenir de son seigneur, même en
pleine prière. Une prière faite sans
concentration perd son âme dans le sens
où son objet n’est pas réalisé. Une telle
prière ne peut préserver de la turpitude
et de l'égarement, le prophète (saw) di­
sait : « combien de personnes debout
qui n'ont de leur prières que la fatigue
et la lassitude. »
II ne suffit pas de faire des gestes et
psalmodier des textes pour qu'une priè­
re réalise sa raison d’être, le rappel
d’Allah (dhikru-llah). Mais c’est surtout
le fait d’être présent d'esprit et d’inté­
rioriser une gestuelle prescrite en pre-

tzzzz
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mier abord pour limiter toute distrac­
tion susceptible de détourner le croyant
et de voiler son cœur pour pouvoir se
recueillir, se rappeler, louer, glorifier et
demander. À partir de là, le serviteur
dans sa prière ne bénéficie que de ce
qu’il a bien réfléchi et intériorisé. Un
hadith le confirme : « le serviteur n’a de
sa prière
que ce qu’il en a réflé­
chi.» [Rapporté par daylami.]
C’est, somme toute, une conversation
intime entre le croyant et son Créa­
teur : »celui qui fait la prière parle inti­
mement à son Seigneur. » Et une
conversation intime ne peut se faire
dans la distraction et l’insouciance
(ghafla) entre le confident et Allah.
Ghazali dit : « il n'y a aucun doute dans
le but de la lecture du coran, dans la
prière, et le rappel sont les louanges
(hamd), la glorification (at-ta’dhim), le
recueillement et la demande (du’a). Et
puisque le confident est le Majestueux,
le cœur ne doit pas être voilé par l'in­
souciance au point de ne pas le ressen­
tir. »
La prière signifie la remémoration et la
soumission qu’Allah a ordonné d’ac­
complir en cinq moments différents de
la journée, et qui implique, pour qu’elle
réalise son objet, des conditions préala­
bles à savoir: la purification extérieure
(celle du corps) de la saleté, et intérieure
(celle du cœur) de tous les désirs bas.
L’intention sincère de s’approcher
d’Allah
Dire Allah-Akbar: c'est la déclaration
de s’adonner et de s'abandonner tota­
lement à celui qui est le plus grand, le
plus important, notre raison d'exister.

Après ces préalables, il faut se tenir
dans le contact permanent et la commu­
nication avec Allah, réciter le coran
distinctement et respectueusement en le
psalmodiant, se tenir debout dans l’hu­
milité, se courber en saluant le majes­
tueux puis se prosterner en posant la
tête, la partie la plus noble du corps qui
contient la raison, au plus bas devant
son créateur et son seigneur, puis pro­
noncer le nom divin avec concentration
et saluer avec recueillement« La prière
est ce par quoi les novices (murîd) trou­
vent la voie vers Allah du commence­
ment à la fin, et par laquelle leur degré
et station (maqâmât) sont atteintes ain­
si, pour les novices la purification(les
ablutions) représente t’elle le repentir
(tawab) et se tenir debout (wuquj) la
prière représente la négociation de l’e­
go. La lecture du coran représente la
mémoration, le rappel (dhikr) ; l’incli­
naison (ruqu) représente l’humilité
(dhull) la prosternation (sujud) repré­
sente la connaissance de soit en tant
que serviteur par rapport à lui en tant
que seigneur ; la profession de foi re­
présente la recherche de la proximité
(qurb) et la jouissance (uns) de la pré­
sence divine ; la salutation représente le
détachement de ce monde et la liberté
par rapport aux contrainte de la vie ma­
térielle. »C’est pourquoi, le prophète
(saw) avait l’habitude de dire à Bilal : « réconforte-nous par la prière, ô
Bilal ! »Rapporté par A bou Daoud.
L’imam Ghazali dit : « et si tu as puri­
fié l'endroit qui est ton environnement
et tes habits qui est l’enveloppe exté­
rieure de ton corps, n'oublies pas ton

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U----------------------------------------------------------------------------

cœur qui est ton essence. Fais l’effort de
le purifier par le repentir et le regret
(nadan) de tout ce que tu as fait de mal et
aies la ferme volonté de ne plus y reve­
nir, car ton cœur est le lieu du regard de
ton seigneur.
En te préparant extérieurement, en ca­
chant ton intimité et tes défauts au re­
gard des créatures, il faut que tu saches
que tu ne pourras jamais cacher tes pé­
chés au regard du créateur. Alors, cher­
che à les efftcer en reconnaissant tes pé­
chés avec humilité et regret et montretoi dans le besoin (faqr) d’atteindre sa
miséricorde et sa clémence ; c’est la seu­
le porte d’accès à la proximité divine. Se
diriger vers la qibla (ka’ba) qui est exté­
rieurement la seule direction recomman­
dé et dont le sens profond est de se dé­
tourner de toute chose à part Allah. Se
tenir debout en prière se fait par la pré­
sence du corps et du cœur entre les
mains d’Allah ; que ta tête, qui est le
plus haut membre du corps, sois baissées
pour comprendre que le cœur doit être
plein de modestie et d’humilité. Et n’ou­
blie pas, dans cette position, la gravité de
l’instant où tu seras debout devant ton
seigneur pendant le jugement.
En ce qui concerne l’intention (niya). il
faut commencer par la purifier en ayant
le sentiment préalable de faire la prière
pour obéir à ton seigneur, et chasser tout
ce qui l’altère, et sois sincère dans tout
cela pour la face d’Allah en ayant l’es­
poir en sa récompense et la crainte de
son châtiment et en cherchant sa proxi­
mité avec son aide. L’intention est l’acte
intérieur recherché par les mystiques, car
un acte observé sans intention de le faire

exclusivement pour Allah est rejeté ;
c’est une sorte d’unicité dans l'objectif
et le dessein (al-qasd).Le prophète (saw)
a dit : « les actes n’ont de valeurs que
par leurs intentions ».
« Il ne leur a été commandé, cependant,
que d'adorer Allah lui vouant un culte
exclusif d'accomplir la salai et d'acquit­
ter la zakat. Et voilà la religion de la
droiture ».C98V5.
Pour Allah, l’intention sincère est de
vouloir sa proximité et de chercher sa
satisfaction (ridhâ) uniquement, c’est la
sincérité dans l’acte (ikhlâs).
Le takbîr, une transition et un renon­
cement.
L’entrée dans la prière se fait par la for­
mulation suivante Allah-Akbar, expres­
sion dont le sens veut dire qu’Allah est
le plus grand, il est plus important que le
monde et ses préoccupations matérielles,
c’est le moment où l’on quitte tout pour
son créateur. Ghazali au sujet du takbîr,
dit « quand ta langue le prétend, évite
que ton cœur le démente en glorifiant
des désirs au lieu d'Allah »
Retenons que la prière est une occasion
solennelle de communication intime
qu’Allah offre à ses créatures cinq fois
par jourfles prières obligatoires), une
fois par semaine(le Vendredi), deux fois
dans l’année(les deux fêtes).C'est donc
des moment de recueillement et de re­
pentir pour ceux qui craignent Allah et
espèrent en sa miséricorde.
La réussite de cette audience intime né­
cessite impérativement une purification
intérieure et corporelle, vestimentaire et
environnementale.
A.B
Source : www.sajidine .corn.

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