An-Nasr Vendredi #142 (L'indulgence du prophète Muhammad (SAW) / La fin du droit international?)

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Title
An-Nasr Vendredi #142 (L'indulgence du prophète Muhammad (SAW) / La fin du droit international?)
Date
10 February 2006
issue
142
Spatial Coverage
Fada N'Gourma
Israël
Médine
Rights
In Copyright - Educational Use Permitted
Language
Français
Contributor
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q116190591
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ne des nobles qualités du
ger se rendit dans cette ville pour y prê­
Prophète - paix et bénédic­
cher l'Islam, engagea un groupe de
tions sur lui - était qu'il ne
voyoux pour lui jeter des pierres.
punissait jamais personne
'Abd Allah Ibn Ubayy, le leader du
pour des raisons personnelles. Il préfé­
groupe des hypocrites de Médine, pas­
sa toute sa vie à lutter contre le Prophè­
rait toujours accorder son pardon, mê­
te et l'Islam, et mit en œuvre toutes sor­
me à ses plus grands ennemis. Son
épouse 'Â'ishah a rapporté que jamais
tes de complots pour faire échouer sa
mission. Accompagné de trois cents de
le Prophète n'avait prononcé de parole
ses partisans, il se retira de l'expédition
obscène, ni élevé la voix dans les rues,
Uhud,
de
ni rendu le
privant ainsi
mal par le
l'armée mumal. Il privi­
s u 1m a n e
légiait tou­
d'un tiers de
jours le par­
ses combat­
don. Les Qutants. Il tenta
rayshites le
de discrédi­
renièrent, se
ter le Messager de Dieu en calomniant
moquèrent de lui et l'accablèrent de
et en répandant le mensonge au sujet
sarcasmes ; ils le battirent et le maltrai­
de son épouse, 'Â'ishah - que Dieu soit
tèrent. Ils tentèrent même de l'assassi­
satisfait d'elle. Concernant cette derniè­
ner, et lorsqu'il parvint à prendre la fui­
re intrigue, Dieu le Tout-puissant révéla
te pour Médine, ils menèrent plusieurs
le verset 11 de la sourate "La Lumière" :
guerres contre lui. Pourtant, lorsque le
« Ceux qui sont venus avec la calomnie
Prophète rentra victorieux à La Mec­
sont un groupe d'entre vous. Ne pensez
que, en compagnie d'une armée de dix
pas que c'est un mal pour vous, mais
mille hommes, il ne se vengea de per­
c'est un bien pour vous. À cha­
plutôt,
sonne. Il pardonna à tout le monde.
cun d'eux ce qu'il s’est acquis comme
Même son pire ennemi, Abu Sufyân,
péché. Celui d’entre eux qui s’est chargé
qui l'avait tant combattu, fut pardonné
de la plus grande part aura un énorme
ainsi que toute personne se réfugiant
châtiment. » Le Prophète lui accorda
»us son toit.
malgré tout son pardon, accomplit la
Le Prophète Muhammad - paix et béné­
prière mortuaire lors de son décès et
dictions sur lui - pardonna également
implora le Pardon
au chef de Tâ'if, qui, lorsque le Messa­

U

L'indulgence du
prophète Muhammad
(SAW)

V e n d re d i

n*142 du 0 8 Septembre 2 0 0 6

Prix 5 0 f c 6

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d'Allah en sa faveur. C'est par la suite
que fut révélé le verset 84 de la sourate
"Le Repentir" : « Et ne fais jamais la
prière sur l'un d'entre eux qui meurt, et
ne te tiens pas debout auprès de sa tom­
be, parce qu'ils n’ont pas cru en Allah et
en Son Messager, et ils sont morts tout
en étant pervers. »
L'esclave abyssin qui tua Hamzah, l'on­
cle bien-aimé du Prophète, lors de la
bataille de Uhud, bénéficia également
du pardon du Messager de Dieu lors­
qu'il embrassa l'Islam après la conquête
de La Mecque. La femme de Abû Sufyân qui, lors de la bataille de Uhud,
avait ouvert la poitrine de Hamzah,
puis lui avait déchiqueté le foie et le
cœur, se rendit plus tard discrètement
auprès du Prophète pour embrasser l'I­
slam. Le Prophète la reconnut, mais ne
lui dit rien. Elle fut si impressionnée par
sa magnanimité et son charisme qu'elle
lui dit : « Ô Messager d'Allah, il fut un
temps où aucune tente ne m'apparais­
sait plus désertée que la tienne. Mais à
présent, ta tente est à mes. yeux, la plus
accueillante de toutes. »
Parmi les ennemis les plus acharnés du
: Prophète et de l'Islam, il y avait aussi
Habbâr Ibn Al-Aswad. Celui-ci blessa
grièvement Zaynab, la fille du Prophè­
te. Elle était enceinte lorsqu'elle émigra
de La Mecque à Médine. Les polythéis­
tes de la Mecque allèrent à sa poursuite,
et lorsqu'ils la rattrapèrent, Habbâr Ibn
Al-Aswad la fit délibérément tomber de
son chameau. Elle fut gravement bles­
sée et perdit son enfant. Habbâr commit
de nombreux autres crimes. Il voulut
fuir en Perse, mais finit par se rendre
auprès de notre Prophète - paix et béné­
dictions sur lui - qui lui pardonna tout.
Le Prophète - paix et bénédictions sur
lui - était entièrement enclin à la clé-

mence. Aucun crime commis au détri­
ment de sa personne n'était trop grave
pour être pardonné. Il était le parfait
exemple en matière d'indulgence et de
gentillesse.
Il répondait toujours au mal par le bien,
car pour lui l'antidote était préférable
au poison. Il appliquait et adhérait au
principe qui consiste à répondre à la
haine par l'amour et à l'agressivité par
la clémence. Ainsi parvint-il à surmon­
ter, d'une part, l'ignorance des gens
grâce à la sagesse de l'Islam, et d'autre
part, leur malveillance et leur sottise
grâce à sa bonté et à son indulgence. Sa
miséricorde lui permit de libérer les
hommes de l'emprise du péché et du
crime, et de faire naître en eux un fort
sentiment de bienveillance à l'égard de
l'Islam. Il incarnait de façon parfaite le
verset suivant du Coran : « La bonne
action et la mauvaise ne sont pas pa­
reilles. Repousse le mal par ce qui est
meilleur; et voilà que celui avec qui tu
avais une animosité devient tel un ami
chaleureux. » Sourate 41, Fussilat, verset
34.
Source : islamophile.org

T
^ -n a s r vendredi n142 du 08 Septembre 2 0 0 6

Prix 50 f cfâ

P.

La fin du droit
international ?
n l'a souligné, d ep u is le 11Septembre, u n débat agite
les responsables politiques :
dans la guerre contre le ter­
rorisme, d an s l'affronte­
ment entre « la civilisation » et
barie », le droit international, le droit h u ­
manitaire, peuvent-ils s'a p p liq u e r? Le
président George W. Bush a instauré
unenouvelle catégorie, celle d '« ennem is
combattants», qui ne sont p as justifia­
bles des procédures légales, et que l'on
peut enfermer à G uantanam o, voire tor­
turer, au nom de la défense de « la civili­
sation ». La sixième guerre israélo-arabe,
qui se déroule au Liban, et qui est
(provisoirement ?) suspendue, a fourni
une nouvelle occasion aux partisans de
ces théories de défendre leur point de
vue.

O

John Podhoretz, un des théoriciens néo­
conservateurs américains, s'interroge
dans un article du N ew York Post d u 25
juillet: « Est-ce que les dém ocraties libé­
rales n'ont pas évolué à u n point où elles
nepeuvent plus m ener de guerres effica­
ces à cause du niveau de leurs préoccu­
pations humanitaires p our les au ­
tres... ?» Et il poursuit : « Et si notre erfeur tactique en Irak était que nous n 'a ­
vions pas tué assez de sunnites au début
notre intervention p o u r les intim ider
et leur faire tellement p eu r de nous
quils accepteraient n 'im porte quoi ? Est­
aque ce n'est pas la survie des hom m es
sunnites entre 15 et 35 ans qui est la raiWn de l'insurrection et la cause fonda­

^ v e n d re d i

m entale de la violence confessionnelle
actuelle ? » Tuer tous les hom m es entre
15 et 35 ans, c'est ce que les milices ser­
bes ont fait à SrebrenicaPodhoretz d e poursuivre : « Q u'en serait
-il si Israël avait toutes les capacités d 'at­
teindre ses objectifs, mais ne pouvait se
déployer sans contrainte contre un enne­
mi plus dangereux, avec moins de scru­
pules et de principes, plus barbare mê­
me que les m onstrueux leaders de l'Inti­
« la fada...
bar­ »
Et il conclut : « Est-ce que c'est un terri­
fiant paradoxe de l'art de la guerre au
XXIe siècle ? Si Israël et les Etats-Unis ne
peuvent être défaits militairement au
sens conventionnel, est-ce que nos enne­
mis ont découvert un nouveau moyen
de gag n er? Est-ce qu'ils ne cherchent
pas la victoire à travers notre démorali­
sation seulement, en nous m ettant au
défi d'atteindre leur niveau de barbarie
et en sachant que nous ne le ferons pas ?
(...) Serait-il possible que la grandeur
m orale de notre civilisation - son éton­
nante attention à la valeur de l'individu
- ne m ette pas en cause aussi l'avenir de
notre civilisation ? »
Ce raisonnem ent terrifiant, on aurait tort
de le croire confiné à quelques cercles
isolés. Certes, il est avant tout porté aux
Etats-Unis par le courant néoconserva­
teur. Ainsi, le professeur de droit à H ar­
vard Alan Dershowitz, un défenseur
acharné de toute action israélienne, explique-t-il que « le droit international et
ceux qui l'adm inistrent devraient com ­
prendre que les vieilles règles » ne s'a p ­
pliquent pas à cette guerre sans précé­
dent contre un ennemi brutal et fanati­
que et que « les lois de la guerre et les
règles de morale doivent s'adapter à ces

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réalités » [1].
Par ailleurs, Michael Rubin appelle tran­
quillement le gouvernement américain à
revoir sa politique de refus d'assassinat
des dirigeants politiques [2]. Voici bien
longtemps qu'Israël n'existerait plus s'il
ne réagissait pas avec démesure, affirme
Claude Lanzmann, dans Le Monde du 4
août, reprenant l'argument développé
par Bernard-Henri Lévy.
Tous les deux semblent ignorer que mê­
me les « guerres justes » sont contraintes
par des lois internationales. Ou plutôt, ils
ne l'ignorent pas, mais pensent qu'elles
s'appliquer
peuvent
ne
qu'aux
« civilisés ». On retrouve là l'argum enta­
tion qui prévalait à l'époque de la coloni­
sation triomphante. En 1898, Heinrich
von Treischke, un expert en sciences poli­
tiques, soutenait ce qui, pour nombre de
ses contemporains, apparaissait comme
une banalité : « Le droit international ne
devient que des phrases si l'on veut éga­
lement en appliquer les principes aux
peuples barbares. Pour punir une tribu
nègre, il faut b rû ler ses villages, on
n'accom plira rien sans faire d 'e x e m ­
ple de la sorte. Si, dans des cas sem ­
blables, l'em pire allem and ap p liq u ait
le d ro it international, ce ne serait pas
d e l'hu m an ité o u de la justice, m ais
u n e faiblesse honteuse [3]. » La balle
d u m -d u m fut inventée à la fin d u
XIXe siècle ; elle causait d es blessures
p articu lièrem ent graves. En 1897, la
convention internationale d e La
Etats
ad o p tée
H ay e
les
par
« civilisés » la bannissait ; elle fut ré­
servée à « la chasse au gros gibier et
au x g u erres coloniales». Pour les
« b a rb a re s » d 'a u jo u rd 'h u i, p o u r l'es­

se n tie l d e s A ra b e s, o n peut user de
b o m b a rd e m e n ts m assifs, indiscrimin és, d e b o m b e s à fragmentation, ils
n e c o m p re n n e n t p a s u n autre langa­
ge...
Ces visions d 'u n droit international qui
ne s'appliquerait que de manière sélecti­
ve ne sont p as sim plem ent une extraordi­
naire régression de la pensée et de la mo­
rale. Elles discréditent tout le discours
sur les droits hum ains dont l'Ocddent
prétend se faire le champion et renforce
ceux-là mêm e que nous prétendons corn
battre... Il est donc important de ne pas
laisser les crim es commis au Liban impu­
nis, et l'appel de Jean-Claude Lefort, dé
puté (PCF), et de Jean Paul Boré, vice
président (PCF) d u conseil régional Lan­
guedoc-Roussillon, à porter ces crimes
devant la C our pénale internationale, de
vrait recevoir un large écho (voir article
qui suit : "Israël doit être jugé !»).
Notes
[1] Cité p ar N orm an Finkelstein.
« Should Alan Dershowitz Target Him­
self for Assassination ? », Counterpunch
12-13 août 2006.
[2] « W hy the US government should
consider assassination », National Re
view, 11 août 2006.
[3] Sven Lindqvist, Exterminez toutes ces
brutes, Le Serpent à plumes, 1998
M ercredi 16 a o û t 2006, p a r Alain

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