An-Nasr Vendredi #050 (Les fondements et la philosophie du hadj)

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Title
An-Nasr Vendredi #050 (Les fondements et la philosophie du hadj)
Creator
Yazid
An-Nasr Vendredi
Date
24 December 2004
issue
050
Rights
In Copyright - Educational Use Permitted
Language
Français
Contributor
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q116190559
extracted text
Lorsque v ie n t l e secou rs d 'A llah a in s i que la v ic t o ir e , célèb re l e s louanges de ton Seigneur e t iip lo r e son pardon

e hadj, cinquième pilier de
pur est à l’origine des rites de celuil’islam est un rassemble­
ci. Cependant, les pratiques ensei­
ment annuel des musul­
gnées par ce dernier, furent alté­
mans du monde entier
rées avec le temps, par des prati­
aux lieux saints de l’islam. C’est
ques
le païennes. Ce fut Muhammad
(saw), dernier des prophètes et en­
fait d’aller à la Mecque (ville d'Ara­
voyés de Dieu qui le purgea de ces
bie Saoudite) pour accomplir le
monstruosités.
culte de la tournée autour de la
Kaaba. de la marche entre Safa et
Le hadj a été dans l'histoire de l’i­
slam, un moyen d'unir les nom­
Marwa, de la station à Arafat et
breuses nations qui constituent la
d’autres cultes nécessaires, dans le
communauté islamique mondiale.
but d’obéir à l’ordre d’Allah et de
C’est un voyage
ch erch e r
son
vers le savoir, le
agrément. Comme
LES FONDEMENS ET LA
rapprochem ent
tout acte islami­
PHILOSOPHIE DU HADJ
des hommes, et
que, le hadj n’est
des
l'échange
pas sans significa­
idées.
tion. An-nasr ven­
Le Coran, parole de Dieu nous
dredi, dans le cadre de la formation
dit : « la première maison qui ait
des futurs pèlerins, vous propose
été édifiée pour les gens, c ’est
dans ce numéro, une analyse des
bien celle de Bakka (la Mecque),
fondements et des mérites du hadj
bénie et une bonne direction
d’une part et de la philosophie de
pour l'univers. Là, sont des si­
ses rites, d’autre part.
gnes évidents, parmi lesquels
IFONDEMENT ET MERITES DU
l'endroit où Ibrahim (AS) s'est te­
HADJ
debout ; et quiconque y entre
nu
Le hadj est un événement majeur
est en sécurité. Et c ’est un de­
dans la vie du musulman. C’est un
voir envers Allah pour les gens
rite canonique qui perpétue une
qui ont les moyens d'aller faire
ancienne cérémonie religieuse mo­
le pèlerinage de la maison... »
nothéiste. Donc, il existait bien
(S3 V96-97) ; Et le prophète Mu­
avant l’avènement de l’islam. Ibra­
hammad (saw) à propos de qui le
him (AS), le père du monothéisme

L

An-nasr vendredi

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PI

Coran dit qu’il ne prononce rien
sous l’effet de sa passion, nous en­
seigne que « l'islam est fondé sur
cinq piliers : la profession de fo i
ou la chahada, les cinq prières
journalières, la zakat, le jeûne du
mois de ramadan et le hadj ».
C’est ainsi que se dessine de façon
évidente et précise le fondement du
hadj ; cet acte dont l’accomplisse­
ment est un moyen de renforcer sa
fol et d’améliorer son culte. Le hadj
renferme de nombreuses récompen­
ses dans son accomplissement. En
effet, les hadith relèvent les vertus
de cet acte sacré :
- « ceux qui accomplissent le hadj
ou la oumra sont les délégués de
Dieu ; leurs invocations sont ré­
pondues et leurs demandes de
pardon sont accordées » ;
- « le hadj est un djihad, notam­
ment pour le vieux, le faible et la
femme » :
- « le hadj extermine la pauvreté
et les péchés comme on expulse
la crase du fer, de l'or et de l'ar­
gent. Toute petite faute est effa­
cée entre deux oumra. La récom­
pense du hadj sincère est le para­
dis ». « Celui qui effectue le hadj
sans commettre des péchés, re­
viendra du hadj pur comme il
était lorsque sa mère l'a mis au
monde ». rapporté par Boukhari et
Mouslim.
LA PHILOSOPHIE DES RITES DU
HADJ
Au nombre de cinq, les rites du hadj
doivent leur origine à des actes po­
sés par Ibrahim (AS), sa femme Hajjar et son fils Ismaël. Ils ont été ap­
préciés par Allah, au point que leur
commémoration chaque année, a été

rendue obligatoire, d’où la nécessité
de connaître leur philosophie.
1- l’ihram
C'est un élément fondamental du
hadj qui comprend deux dimen­
sions : matérielle et spirituelle.
Ihram signifie entrer dans le Haram
(lieu sacré) et s’interdire provisoire­
ment certaines choses et actions qui
sont habituellement légales.
La dimension spirituelle de l’ihram
se fonde sur l’intention, la volonté
de se consacrer à l’adoration d’Allah
pendant le hadj. mais aussi de
s’abstenir de commettre les inter­
dits, et enfin de se débarrasser de
ses péchés. En plus, elle est caracté­
risée par la récitation de la talbiya,
formule de réponse à l'appel de
Dieu : « labayka l-lahoumma labayka, labayka là charîka laka
labayka... » < O Allah, me voici à
Toi ! Me voici à Toi ! Tu n'as pas
d ’associé, me voici à toi ». On ré­
pond ainsi à l'appel lancé par Ibra­
him (AS) sur ordre divin en ces ter­
mes : • et fais aux gens une an­
nonce pour le hadj. Us viendront
vers toi, à pied et aussi sur toute
monture, venant de tout chemin
éloigné » (S22V27). Ceci justifie
donc le caractère divin de cet appel
auquel répondent chaque année de
nombreux musulmans de tous les
coins du monde.
Quant à la dimension matérielle de
lïhram, elle est l’accoutrement vesti­
mentaire imposé aux pèlerins. En
effet, tous portent la même tenue
qui est de deux draps de coton non
cousus pour les hommes, et pour
les femmes, un habillement qui cou­
vre tout le corps à l'exception du vl-

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sage. Cet habillement très simple,
témoigne de l’égalité entre les hom ­
mes devant Dieu le Très-Haut, mais
rappelle aussi la mort et le linceul
que tout m usulm an portera le jour
de sa mort. C’est là un signe de ré­
flexion pour les doués d’Intelligence.
2- le tawaf

La circumam bulation consiste à
faire sept fois le tour de la Kaaba.
Pilier fondamental du Hadj, le tawaf
répond à cette volonté d’imiter les
anges dans leur tawaf autour du
trône de Dieu qui est situé dans les
cieux.
D’après une coutum e antique, tour­
ner autour de quelqu’un signifie,
être prêt à se sacrifier pour lui. Il est
donc normal et logique de tourner
autour de la Kaaba, la maison de
Dieu, le premier édifice institué sur
terre pour l’adoration du Seigneur
Tout Puissant, Digne d'être adoré.
3- le sa’y (effort)

C’est la course processionnelle entre
Safa et Marwa. Le sa’y consiste à
courir ou à m archer sept fois entre
les deux m o n ts en souvenir
(imitation) de la mère d'Ismaël, Hajjar, en quête d'eau pour son enfant.
Cet acte, nous enseigne la patience
et la déterm ination dont tout
croyant doit toujours s’armer dans
ses oeuvres cultuelles. Dieu dit à
propos de Safa et Marwa : « Al-safa

et Al-marwa sont vraiment parmi
les lieux sacrés de Dieu » (S2V158)
4-la station d'Arafat

Elle a lieu le neuf (9) Dhul -Hijja. La
station d’Arafat est considérée
comme le point central du hadj. En

effet, Ahmad Ibn Hambal rapporte
de Abd Al Rahman ibn Ya’m ur que
le messager de Dieu (saw) a chargé
quelqu'un d’annoncer aux gens : « le
hadj c'est (la station à] Arafat ».
Arafat est un vaste territoire aride
limité par trois collines. C’est sous
le pied du mont de la miséricorde
qu'a lieu la station dans l’après midi
jusqu'au couché du soleil, un mo­
ment privilégié pour les invocations.
C'est un événement important dans
la vie du m usulman en ce sens qu'il
s’agit d’une journée où le pardon et
la miséricorde sont accordées à tous
ceux qui y assistent. Le messager de
Dieu (SAW] a dit : « le jour de Ara­

fa t, Dieu dit : O Mes anges ! Voici
Mes fidèles serviteurs. Ils sont ve­
nus à moi, les cheveux en désor­
dre et poussiéreux et nul obstacle
n'a pu les dissuader. Ils sont ve­
nus en espérant Mon pardon, et
Je leur ai effectivement pardon­
né ».
Outre ces mérites, Arafat est un jour
rempli d’enseignements :
- lorsqu’ils furent expulsés du Para­
dis, Adam et Eve ont été séparément
envoyés sur la Terre. Ils se retrouvè­
rent au mont Arafat. Ainsi, par gra­
titude et reconnaissance à Dieu, les
descendants de ces derniers se tour­
nent vers Lui, pour lui demander ré­
mission de leurs fautes et une gui­
dance dans leurs actions futures.
- Arafat rappelle- le jour du grand
rassemblement, le jour du jugement
dernier. C’est d'ailleurs, la raison
profonde de l’institution du rassem ­
blement du mont de la miséricorde:
les pèlerins sont habillés tous en
blanc comme s'ils sortaient des tom ­
bes pour le jugement ; Arafat rap-

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pelle le jour où toutes les créatures
se .précipiteront vers leur Seigneur, le
plus juste des juges, dans l’attente
de la rétribution après exposition des
comptes de chacun d'eux.
- le jour d’Arafat, les pèlerins sont
côte à côte sans distinction entre
pauvres et riches, entre nobles et
modestes, entre maître et esclave :
l'argent et le lignage n’ayant aucune
valeur mais seules les œuvres, bon­
nes ou mauvaises, distinguent les
uns des autres.
- Arafat est surtout un jour d’invoca­
tions, un jour de grand souvenir en
ce sens que le dernier verset fut révé­
lé ce jour, de même que le sermon
d’Adieu du prophète fut prononcé.
Dieu dit : «Aujourd'hui, j'a i para­
chevé pour vous votre religion et
Je vous ai comblé de Ma grâce et
J ’ai agréé pour vous l'islam
comme religion • (S5V3).
5-Al-Jamarat ou les stèles de Sa­
tan
Au nombre de trois, ces stèles (al-

jamara al ûla. al jamara al wudâ
at aljamara al-aqaba] représen­
tent le nombre de fois que Satan vint
vers Abraham (AS) quand Dieu lui
demanda comme épreuve d’égorger
son fils bien aimé, pour le dissuader
de sa résolution. Celui-ci le chassa à
coup de pierres et c’est pourquoi l’on
répète le geste symboliquement
comme une résistance contre les ten­
tations diaboliques de la vie. C’est
une humiliation de Satan et en
même temps une prise de décision
de s’écarter des péchés et d’accom­
plir des œuvres pies. On s’engage
alors à travers cette lapidation des
stèles qui représentent symbolique­

ment Satan, à abandonner la sou­
mission à nos propres tentations ; à
nous écarter de tout acte criminel, et
à nous repentir sincèrement devant
Dieu, dans l’espoir de son pardon.
C'est enfin une manière d'exprimer
notre soumission aux commande­
ments divins.
En somme, le hadj est plein de sym­
boles et d’enseignements : la Kaaba,
maison de Dieu , unique dans son
genre symbolise l’unicité de Dieu.
Elle traduit aussi l’unité des musul­
mans du monde, se dirigeant tous
vers cet endroit, créant ainsi une
communion spirituelle entre eux audelà des frontières et au-delà des
barrières sociologiques. Safa et Marwa, deux petites collines, près de la
Kaaba symbolisent l'amour maternel
d’une femme qui a obéit sans condi­
tion à la volonté d’Allah. Al jamarat
que l’on lapide sous le cri « Allahou
Akbarou » symbolise la détermina­
tion d’un homme et de son fils pour
le rejet de la tentation satanique avec
force et courage. Al Ihram qui de par
sa dimension matérielle
met les
hommes sur le même pied d’égalité.
Retenons que ces différents rites,
pleins d’enseignements visent inévi­
tablement à créer en nous l’amour
d'Allah (SWT), le Seigneur Maître des
Hommes.

An-nasr vendredi n '0 5 0 4u 24 Décembre 2 0 0 4

Y azid

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