Pèlerinage. 30 mai 91 : près de 500 Burkinabè décollent pour la Mecque

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Title
Pèlerinage. 30 mai 91 : près de 500 Burkinabè décollent pour la Mecque
Publisher
Sidwaya
Date
30 May 1991
Abstract
Le pélérinage est le cinquième pilier de l'Islam. Il est obligatoire pour tous ceux qui en ont les moyens. Il existe deux types de pélérinage : le petit (Oumar) et le grand (Haj). Celui-ci, le plus important car jugé impératif, s'effectue une fois dans l'année - notamment dans le mois où se célèbre la fête du mouton. L'acte essentiel de ce grand pélérinage reste le passage au pied du mont Arafat le neuvième jour de ce mois lunaire dénommé Dhul-IHIAJ qui vous consacre El Hadj. Pourquoi ? Selon El Hadj Lancina Traoré, c'est au pied de ce Mont que le trio maudit, après que le couple Adam et Eve aient consommé le fruit interdit, a été réuni par la volonté divine pour le pardon, l'effacement du pêché. L'évènement se serait produit le neuvième jour de ce mois après que le couple ait connu 120 ans de vie d'errance et de misère. En souvenir donc tous les fidèles s'y retrouvent chaque année pour une intense adoration purificatrice.
Spatial Coverage
Bobo-Dioulasso
Rights
In Copyright - Educational Use Permitted
Language
Français
Contributor
Frédérick Madore
content
Le pélérinage est le cinquième pilier de l'Islam. Il est obligatoire pour tous ceux qui en ont les moyens. Il existe deux types de pélérinage : le petit (Oumar) et le grand (Haj). Celui-ci, le plus important car jugé impératif, s'effectue une fois dans l'année - notamment dans le mois où se célèbre la fête du mouton. L'acte essentiel de ce grand pélérinage reste le passage au pied du mont Arafat le neuvième jour de ce mois lunaire dénommé Dhul-IHIAJ qui vous consacre El Hadj. Pourquoi ? Selon El Hadj Lancina Traoré, c'est au pied de ce Mont que le trio maudit, après que le couple Adam et Eve aient consommé le fruit interdit, a été réuni par la volonté divine pour le pardon, l'effacement du pêché. L'évènement se serait produit le neuvième jour de ce mois après que le couple ait connu 120 ans de vie d'errance et de misère. En souvenir donc tous les fidèles s'y retrouvent chaque année pour une intense adoration purificatrice.

Pour l'édition 1991, les disciplines seront au pied du Mont sacré probablement le vendredi 21 juin et le 22, ils marqueront l'Aïd El Fitr communément appelée la fête du mouton en Arabie Saoudite. Le Burkina priera le 23 juin 1991.

L'événement intéressera près de cinq cents Burkinabè cette année. Un petit effectif comparé à ceux des années précédentes qui oscillaient entre 800 et mille. Une situation qui se justifie en partie par la mauvaise campagne agricole. Il est évident que des pélérins potentiels ont préféré faire face aux exigences de la suivie quotidienne que de faire l'impossible pour ce pélérinage. Un choix judicieux tant du point de vue religieux que pratique.

Surtout que le voyage revient cher pour le budget du Burkinabé moyen. Pour effectuer ce rite à l'aise il faut disposer de la bagatelle de 800 mille de nos francs. La compagnie qui a le marché national du transport de nos pélerins a été sensible à la question. Ainsi, le coût du billet a été revu en baisse de 318 à 302 000 F CFA. Toutes charges cumulées, le transport revient à près de 354 000 F CFA. (Exactement 353 900 F CFA) Voir détail en encadré. Cette enveloppe se gonfle considérablement avec les frais de séjour d'un mois en Arabie Saoudite. A cet effet, les organisateurs suggèrent aux pélérins de verser entre 300 et 350 000 F CFA dans un compte ouvert à la BCEAO. Somme qui leur servira pour les dépenses une fois sur place. Mais par le passé, le comité national du pélérinage a noté que plusieurs personnes ne respectaient pas cette disposition. Soit-elles ne versent pas ou elles y mettent un minimum.

Pour des raisons diverses, parfois valables ; mais, les conséquences sont souvent désastreuses pour les intéressés. Parce que, la vie coûte cher surtout pendant cette manifestation où les prix s'envolent. Ainsi, le logement revient à 75 mille francs à chaque futur El Hadj, les frais de restauration à 60 mille environ. Un bon mouton ne se vend pas à moins de 50 000 CFA à l'occasion. Oté de 300 mille il reste moins de 120 mille pour faire face au quotidien durant le mois. Peut-être tout juste si l'on sait que, le moindre séjour dans un coin ombragé se paye, que les millions de fidèles se désaltèrent à coût de riales, qu'ils visitent plusieurs lieux sacrés distants les uns des autres à bord de transports en commun à leurs frais, etc. Faut-il être surpris que des gens modestes ou se croyant malins ou économes en reviennent sans objets souvenirs ? Ou s'y comportent en mendiants après quelques jours de pélérinage ? Evitons d'allonger la liste des cas sociaux que les vols et pertes engendreront dans les rangs des pélerins en prenant dès ici les précautions minimales.

Enfin, il est souhaitable que les personnes âgées soient accompagnées de connaissances plus valides pour leur porter assistance en cas de besoin. Cela allègera la tâche des membres du comité et des éléments de la santé.

Selon les dernières informations que nous avons reçues, nos premiers pélerins quittent le pays ce jeudi 30 mai. Deux autres vols seraient prévus dans les 48 heures à Bobo. Le premier appareil décolle de la capitale cet après-midi.

Hamado OUANGRAOUA
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