Terrorisme au Burkina : Laurent Kibora plaide pour des services de renseignement plus efficaces

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Title
Terrorisme au Burkina : Laurent Kibora plaide pour des services de renseignement plus efficaces
Publisher
Sidwaya
Date
12 November 2017
Abstract
Le sociologue et chercheur en sécurité, Laurent Kibora, a soutenu avec brio, le samedi 11 novembre 2017 à l'université Aube nouvelle à Ouagadougou, son mémoire de fin d'études pour l'obtention du diplôme de master professionnel en gestion des ressources humaines. Ses recherches ont porté sur le management des ressources humaines dans les services de renseignement et des unités d'élite antiterroristes au Burkina Faso.
Spatial Coverage
Ouagadougou
Rights
In Copyright - Educational Use Permitted
Language
Français
Contributor
Frédérick Madore
content
Le sociologue et chercheur en sécurité, Laurent Kibora, a soutenu avec brio, le samedi 11 novembre 2017 à l'université Aube nouvelle à Ouagadougou, son mémoire de fin d'études pour l'obtention du diplôme de master professionnel en gestion des ressources humaines. Ses recherches ont porté sur le management des ressources humaines dans les services de renseignement et des unités d'élite antiterroristes au Burkina Faso.

Le sociologue et chercheur en sécurité, Laurent Kibora, par ailleurs président de l'association Initiative pour la paix au Burkina (IPB), a rejoint le cercle des détenteurs du diplôme de master professionnel en gestion des ressources humaines. En effet, il a présenté et défendu avec succès, le samedi 11 novembre 2017 à l'université Aube nouvelle à Ouagadougou, son mémoire sur le thème : « Problématique du management des ressources humaines des services de renseignement et des unités d'élite antiterroristes dans la lutte contre le terrorisme dans la bande sahélo-saharienne : cas du Burkina Faso ». Après un examen de fond en comble de son travail, fruit de cinq années de recherches, le jury présidé par le Dr Sidiki Traoré lui a attribué la note de 17/20, avec ses vives félicitations.

Civil passionné des questions sécuritaires, l'impétrant a séduit ses vis-à-vis par l' « originalité et l'actualité » de son sujet, à travers lequel il a posé un véritable diagnostic de la gestion des ressources humaines au sein des services de renseignement et des unités d'élite antiterroristes. M. Kibora s'est rendu à l'évidence que dans ces structures, la gestion des compétences n'est pas focalisée sur la lutte contre le terrorisme, les recrutements sont plutôt des affectations, les formations sont insuffisantes et peu adaptées et les rémunérations peu attractives par rapport à la sensibilité des missions assignées. Aussi a-t-il constaté que les conditions de travail des agents de renseignement et des éléments des unités d'élite antiterroristes sont précaires, avec des équipements vétustes et insuffisants.

En retour, il a fait des propositions de solution à ces problèmes, en se basant sur les modèles de gestion français et américains des forces spéciales. Il a suggéré, entre autres, la mise en place de recrutements formels élargis aux civils, l'élaboration d'un plan de carrière, une gestion des compétences orientée sur le professionnalisme et l'excellence, une rémunération spécifique et plus motivante. « La politique de gestion des ressources humaines dans les services de renseignement et des unités d'élite antiterroristes est bonne, mais elle n'est pas adaptée au contexte de menaces terroristes », a-t-il conclu, se fondant sur ses recherches documentaires et multiples entretiens avec des personnes-ressources. Toutefois, il a signifié que le travail d'investigation n'a pas été aisé, vu l'omerta qui règne généralement dans le milieu sécuritaire. « Il a fallu user de persévérance et de patience pour avoir quelques informations pour faire ce travail », a indiqué M. Kibora.

N'empêche qu'il dit tirer une « grande satisfaction » de son étude, car, c'est pour lui, une manière d'apporter sa « petite pierre » à la sécurisation du Burkina Faso et de la bande sahélo-saharienne. Plusieurs personnalités ont assisté à sa soutenance, dont l'ambassadeur d'Allemagne au Burkina Faso Dr. Claus Bernard Auer et le ministre d'Etat, ministre de la Sécurité. Simon Compaoré a réagi aux propositions faites par l'impétrant. « L'étudiant a osé, car c'est un domaine spécifiquement réservé aux forces de défense et de sécurité. Les propositions issues de son étude vont certainement nous inspirer, car recoupant les recommandations du forum national sur la sécurité », a-t-il confié. Il a renchéri en ces termes : « Nous n'étions pas un pays de tradition terroriste, c'est pour cela que les services de renseignement et les unités anti-terroristes sont jeunes. Toutes les insuffisances soulignées sont compréhensibles. Il va falloir maintenant monter en puissance pour se réorganiser, en tenant compte du contexte terroriste ».
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