Hadj 2001 : la Commission nationale d'organisation fait le bilan

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Title
Hadj 2001 : la Commission nationale d'organisation fait le bilan
Creator
Sita Tarbagdo
Publisher
Sidwaya
Date
1 October 2001
Abstract
Les membres de la Commission nationale d'organisation du pèlerinage à la Mecque (CNOPM) se sont retrouvés jeudi 27 septembre 2001 en Assemblée générale. Présidée par le ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, président de la CNOPM, M. Bernard T. Nabaré, l'Assemblée générale a eu pour objet le bilan du Hadj 2001.
Rights
In Copyright - Educational Use Permitted
Language
Français
Contributor
Frédérick Madore
content
Les membres de la Commission nationale d'organisation du pèlerinage à la Mecque (CNOPM) se sont retrouvés jeudi 27 septembre 2001 en Assemblée générale. Présidée par le ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, président de la CNOPM, M. Bernard T. Nabaré, l'Assemblée générale a eu pour objet le bilan du Hadj 2001.

Mieux vaut tard que jamais, dit-on ! Six mois après le Hadj 2001, la Commission nationale d'organisation du Pèlerinage à la Mecque (CNOPM) a rendu public le bilan moral et financier de son action au cours de l'édition 2001. Il ressort du compte rendu fait par le Secrétaire permanent de la Commission que la structure a réussi l'organisation à plus de 90%. Il y a eu certes des ratés, mais cela n'a pas entaché de beaucoup l'organisation du Hadj 2001. Mieux, et selon les termes du Secrétaire permanent "le bilan est assez positif du point de vue de l'organisation, de l'encadrement, de l'hébergement, de la restauration et de l'accomplissement des différents rites par les pèlerins burkinabè". Et, à l'exception des deux pèlerins décédés, l'un à Médine et l'autre à Mina, tous les pèlerins sont retournés au pays sains et saufs.

Mais l'arbre ne doit pas cacher la forêt. Des problèmes et difficultés, il y en a eu : absence d'ambulance pour le transport des malades, état de santé déplorable de certains pèlerins sous le poids de l'âge, insuffisance des délégués pour assurer au mieux l'encadrement des pèlerins, problème de transport à l'intérieur de l'Arabie Saoudite, difficile gestion des cas sociaux, absence de la presse nationale pour faire l'écho de l'événement, défaillance de l'accueil des pèlerins... Bref, il ne s'agit pas, comme l'a d'ailleurs relevé le président de la CNOPM de pointer un doigt accusateur sur qui que ce soit. Toutefois, les insuffisances dans l'organisation du Hadj 2001 ont été étalées aux fins d'en tirer toutes les leçons qui conviennent dans la perspective de mieux réussir les prochaines éditions. Aussi la Commission régionale d'organisation du pèlerinage à la Mecque (CROPM) de Bobo-Dioulasso, a-t-elle souhaité la relecture des textes qui fondent l'existence de la CNOPM.

Dans une conjoncture difficile

Au plan financier, l'exécution du budget du Hadj 2001 fait apparaître un solde positif d'environ 10,667 millions de FCFA dont 2,899 millions de FCFA reste encore à recouvrer du côté de la compagnie Air Afrique. Ce montant représente le prix de quatre billets qui n'ont pas pu être utilisés par la CNOPM. Des cuisinières qui ont fait le déplacement à la Mecque pour assurer la restauration des pèlerins burkinabè restent également redevables de près de 300 000 FCFA à la CNOPM. Le solde positif enregistré résulte de la combinaison des résultats du budget de fonctionnement de la CNOPM et du budget pèlerins qui sont respectivement d'un déficit de plus de 49 millions de FCFA et d'un excédent de plus de 59 millions de FCFA. Ce solde aurait pu être plus élevé si le Hadj 2001 ne s'était pas déroulé dans une conjoncture économique, sociale et politique défavorable : hausse du dollar américain, augmentation du prix du pétrole, événements malheureux de la Côte d'Ivoire (avec incidence sur les intérêts des Burkinabè dans ce pays), déficit pluviométrique, crise politique liée aux événements de Sapouy...

De tous ces facteurs conjugués, il a résulté une régression des candidats burkinabè au Hadj 2001 et surtout une augmentation de son coût, notamment le prix du transport. Pour exemple, par Air Afrique, le prix du billet d'avion a augmenté de plus de 12%, passant ainsi de 626 350 FCFA en 2000 à 703 700 FCFA en 2001. En outre, la parité du Riyal saoudien par rapport au franc CFA a cru de plus de 10%, soit 196 FCFA pour un riyal contre 189 FCFA en 2000. Les royalties saoudiennes ont elles aussi connu une augmentation de 25%, passant de 60 000 à 75 000 FCFA.

Au regard de ces facteurs défavorables dont certains sont loin de connaître une amélioration, l'accomplissement du pèlerinage à la Mecque ne devient-il pas de plus en plus compromis pour les pays pauvres comme le notre ? Surtout qu'au Burkina Faso, les candidats majoritaires au Hadj se recrutent dans le milieu paysan. La foi et l'appel de Dieu auront-ils raison de toutes ces considérations !

Au Hadj 2001, ce sont 1399 pèlerins (393 femmes, 1002 hommes et 4 bébés) qui ont embarqué de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso pour l'accomplissement du cinquième pilier de l'Islam.

La situation globale d'exécution financière de ce hadj se présente ainsi qu'il suit : recettes globales, plus de 606 millions de FCFA ; dépenses globales, environ 597 millions de FCFA. Le solde excédentaire de plus de 10 millions de FCFA que la CNOPM a dégagé témoigne des efforts d'assainissement de la gestion financière entrepris depuis le Hadj 1999. Depuis cette édition, la rigueur s'instaure et s'affirme d'année en année.

Les charges locatives en Arabie saoudite (frais des loyers à Médine et à la Mecque) des pèlerins burkinabè se sont chiffrées à près de 206 millions de FCFA. Pour mémoire, le coût total du Hadj (sans pécule, sans prix du mouton) qui était de 1 017 850 FCFA en 2000 est passé à 1 147 500 FCFA en 2001. Ce qui n'est certainement pas pour favoriser la ruée des Burkinabè vers les lieux saints de l'Islam.
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