Collège des sages. Autorités religieuses et coutumières reçues par Blaise Compaoré : la paix, une aspiration de tous

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Title
Collège des sages. Autorités religieuses et coutumières reçues par Blaise Compaoré : la paix, une aspiration de tous
Publisher
Sidwaya
Date
31 May 1999
Abstract
Après les anciens chefs d'Etat et le collectif le jeudi 27 mai, c'était autour des représentants des communautés religieuses et des autorités coutumières d'être reçus vendredi soir par le président du Faso qui joint ainsi l'acte à la parole. Moins d'une semaine après son important message à la nation, le chef de l'Etat montre encore sa disponibilité à voir le drame de Sapouy et tous les «crimes impunis» réglés. Une démarche qui est allée droit au cœur des autorités coutumières et religieuses.
Spatial Coverage
Ouagadougou
Sapouy
Tenkodogo
Rights
In Copyright - Educational Use Permitted
Language
Français
Contributor
Frédérick Madore
content
Après les anciens chefs d'Etat et le collectif le jeudi 27 mai, c'était autour des représentants des communautés religieuses et des autorités coutumières d'être reçus vendredi soir par le président du Faso qui joint ainsi l'acte à la parole. Moins d'une semaine après son important message à la nation, le chef de l'Etat montre encore sa disponibilité à voir le drame de Sapouy et tous les «crimes impunis» réglés. Une démarche qui est allée droit au cœur des autorités coutumières et religieuses.

«Nous sommes venus écouter le chef de l'Etat. Comme tout le monde, nous avions entendu la proposition du collège de sages à travers son message à la nation» déclare Mgr Jean-Marie Compaoré, archevêque de Ouagadougou et porte-parole des communautés religieuses lors de leur rencontre avec le président Compaoré.

«Si nous sommes venus chez le président du Faso, c'est pour que le Burkina Faso vive dans la paix. Le Burkina Faso a toujours été un pays de paix. Nos ancêtres l'ont dirigé pendant plus de 90 ans. Nous souhaitons que la paix règne dans ce pays. Pas quelque chose d'autre»... ajoute Sa Majesté le Naaba Tigré de Tenkodogo. Il s'exprimait au nom des autorités coutumières.

La veille, Jean-Baptiste Ouédraogo ancien chef de l'Etat affirmait que les ancien chefs de l'Etat n'avaient aucune ambition politique. Vendredi, Mgr Compaoré est revenu sur cette déclaration disant: «Je pense que les autorités religieuses aussi partagent cette idée. Nous n'avons aucune ambition politique. Si nous devons travailler dans ce collège de sages, ce ne sera que pour la paix».

Le collectif qui a soumis sa nouvelle plate-forme au président Blaise Compaoré sans rejeter formellement l'idée du collège de sages se dit satisfait de la réaction du chef de l'Etat par rapport à la recherche d'une issue satisfaisante de l'affaire Norbert Zongo. La prise en charge des veuves et des orphelins de Norbert Zongo et de ses compagnons ainsi que ceux de David Ouédraogo a surtout retenu l'attention du président du collectif, Halidou Ouédraogo.

Un accord de principe

On peut dire donc que l'ensemble de la classe politique et la société civile semblent avoir donné son accord de principe à l'institution du collège de sages qui va bénéficier de l'autonomie morale et matérielle nécessaire à l'élaboration des propositions visant à résoudre les problèmes de l'heure.

Le fait que tous les acteurs aient répondu à l'appel du chef de l'Etat le prouve du reste. Les anciens chefs d'Etat étaient tout comme le collectif au grand complet lors des audiences que le président du Faso leur a accordées. Il en a été de même pour les communautés religieuses et les autorités coutumières. Les occasions de voir surtout les autorités coutumières dans leur ensemble ne sont pas légion. Et, à voir le Tenkodogo Naaba en compagnie de ses frères le Moro Naaba, le Dima de Boussouma, le chef de Dioulassoba, le représentant du roi du Gulmu et les ministres du Moro Naaba, on ne peut que se dire qu'un autre grand pas vient d'être franchi dans la situation actuelle que vit le Burkina Faso.

Entre les extrémistes de tous bords le président Blaise Compaoré a choisi de faire appelle à des hommes dont le rôle au sein de la société impose le respect, la tolérance voire le pardon.

Faire taire les extrémistes

Le collège de sages constitue en tout cas un début crédible pour la recherche de solutions aux problèmes que connaît notre pays actuellement. L'ossature de cet organe présente en tout cas les garanties nécessaires de probité et d'intégrité nécessaires pour la réconciliation des cœurs et des esprits. Rien à voir avec un Forum regroupant des partis politiques et des organisations de la société civile. L'exercice comportait trop de risque de voir les partis politiques se livrer à leur jeu favori. La suite, on la connaît. Ce qui ne veut pas dire que dans le cas présent, tout risque est écarté. «Nous allons nous concerter» a laissé entendre le Naaba Tigré de Tenkodogo, très peu prolixe à l'occasion. Le tout est par contre plus affirmatif du côté des communautés religieuses.

«D'après ce que nous avons compris, il y aura à peu près deux représentants par communauté. Il appartient à chaque groupe de les désigner pour siéger dans ce collège des sages», indique Mgr Jean-Marie Compaoré. Reste maintenant l'attitude des partis politiques qui n'ont pas encore dit leur mot dans cette affaire.

Ce ne sera pas facile dans tous les camps. Mais ne dit-on pas qu'à «vaincre sans péril on triomphe sans gloire». Alors sachons surmonter nos divergences, nos intérêts égoïstes pour l'intérêt supérieur de la nation. C'est à ce prix seulement que nous arriverons à faire la lumière sur le drame de Sapouy et tous les cas de «crimes impunis» dans notre pays. Il y va également de la consolidation de notre jeune démocratie.

Victorien A. SAWADOGO
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