Éducation des jeunes filles musulmanes : un pari pour les défis de l'an 2000

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Title
Éducation des jeunes filles musulmanes : un pari pour les défis de l'an 2000
Creator
Marie Kangambega
Publisher
Le Pays
Date
20 March 1995
Abstract
Les IIèmes Journées de la femme musulmane organisées par la Cellule féminine du Centre d'études, de recherches et de formation islamique (CERFI), se sont déroulées les 18 et 19 mars 1995 dans la salle conférence de l'ex-CEAO à Ouagadougou. C'est autour du thème “l'éducation de la jeune fille musulmane” que plusieurs centaines de femmes du Burkina, de la Côte d'Ivoire, du Mali et du Niger ont pu réfléchir et échanger leurs expériences.

En attendant de revenir sur les conclusions des travaux, nous vous proposons une synthèse de la conférence publique animée par le célèbre Imam du Plateau (Côte d'Ivoire), El Hadj Djiguiba Abdallah Cissé sur le thème : la problématique de l'éducation de la jeune fille musulmane".
Spatial Coverage
Ouagadougou
Rights
In Copyright - Educational Use Permitted
Language
Français
Source
Archives Le Pays
Contributor
Frédérick Madore
content
Les IIèmes Journées de la femme musulmane organisées par la Cellule féminine du Centre d'études, de recherches et de formation islamique (CERFI), se sont déroulées les 18 et 19 mars 1995 dans la salle conférence de l'ex-CEAO à Ouagadougou. C'est autour du thème “l'éducation de la jeune fille musulmane” que plusieurs centaines de femmes du Burkina, de la Côte d'Ivoire, du Mali et du Niger ont pu réfléchir et échanger leurs expériences.

En attendant de revenir sur les conclusions des travaux, nous vous proposons une synthèse de la conférence publique animée par le célèbre Imam du Plateau (Côte d'Ivoire), El Hadj Djiguiba Abdallah Cissé sur le thème : la problématique de l'éducation de la jeune fille musulmane".

Avant le début de la conférence, l'assistance a eu droit à plusieurs interventions. Parmi celles-ci, on peut citer celles du représentant du grand Imam de Ouagadougou El Hadj Mamadou Bandé, de El Hadj Toumani Triandé, président de la Communauté musulmane, de Mme Diawara, marraine du CERFI, de Mme Ramata Boly, présidente de la cellule féminine du CERFI, ainsi que les allocutions des représentantes des délégations étrangères venues de la Côte d'Ivoire, du Mali et du Niger.

L'unanimité a été faite sur le bien-fondé de ces assises, organisées par la cellule féminine du CERFI et financées par le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF), structure qui oeuvre pour l'épanouissement et la promotion de la femme et de l'enfant.

El Hadj Djiguiba Abdallah Cissé, est éducateur, théologien en islam, animateur d'émissions sur l'islam. L'Imam a à son tour souligné l'importance de cette rencontre dans un monde en dégradation où plusieurs défis restent à relever.

Le conférencier a établi plusieurs constats dont l'acculturation des parents qui entraîne une absence de valeurs identificatoires pour l'enfant, la mosaïque de cultures où la liberté sans limite se dispute au non respect des parents, la prolifération des salles de cinéma et des films de basse moralité non censurés, “Dans un tel environnement, comment éduquer la femme et la jeune fille musulmane” ? s'est interrogé El Hadj Cissé.

Par la suite, il a fait un tour d'horizon de la situation de la femme dans plusieurs sociétés. Chez les Romains, les chrétiens, les Indous, les Arabes, dans l'Afrique traditionnelle, les sociétés occidentales et occidentalisées et aussi celle de la femme musulmane. Il apparaît que la femme n'a pas toujours été considérée à sa juste valeur et n'a pas occupé la place qui lui revenait de droit.

Pourtant, dans le Coran, a-t-il affirmé, les femmes sont les soeurs des hommes. Hommes et femmes sont des créatures de Dieu et destinées à s'aider et à se compléter mutuellement. En islam, certains devoirs de la femme sont les mêmes que chez l'homme : les prières, le pèlerinage, le jeûne pendant le mois du ramadan. Sur le plan matrimonial, Il n'y a pas la communauté de biens et l'homme a obligation de prendre en charge sa femme. Concernant le thème proprement dit de la conférence, El Hadj Cissé a souligné la position de la femme en tant que mère de la société et représentante de la cellule-mère de la famille. Lorsque celle-ci est bien éduquée, toute la société s'en ressent.

L'éducation revêt quatre aspects

L'éducation de l'enfant en général et de la jeune fille musulmane revêt quatre (4) aspects : le niveau familial, la recherche de la connaissance et de la science, l'éducation au foyer et l'éducation à la vie sociale.

L'éducation familiale commence, selon le conférencier, avant la naissance, car le mariage prépare l'avènement de l'enfant. Il doit plutôt être guidé par la piété de la femme que par la beauté ou le rang social de celle-ci. Il en est de même pour l'homme. Dès le bas-âge, les parents pieux se doivent d'avoir le souci de donner une éducation islamique aux enfants. L'enfant c'est-à-dire la jeune fille, selon El Hadj Cissé, doit ressembler à sa mère par son langage, son habillement, sa manière de communiquer. Cela supposerait que celle-ci soit un bon exemple, Elle doit l'initier au Coran, à l'enseignement divin et aux rites.

Le deuxième aspect de l'éducation est la recherche de la connaissance et de la science qu'elle soit religieuse ou non. Celle-ci ne devrait pas souffrir de discrimination dans le sexe de l'enfant.

Le troisième aspect, l'éducation au foyer, repose sur l'apprentissage du métier et de l'art d'être femme. Le conférencier rappellera que la qualité d'une femme se mesure à son langage, son comportement vestimentaire, ses aptitudes à faire de la bonne cuisine et à tenir une maison… Ainsi, la femme accomplie est à la fois une mère ouverte et instruite et une femme au foyer.

Le dernier aspect de l'éduction de la jeune fille est celle à la vie sociale. L'Imam a développé l'idée selon laquelle les femmes doivent être des facteurs de développemment. Dans ce sens, leur participation à la vie des ONG et associations caritatives et l'occupation de fonctions politiques ont été citées en exemple.

Appel aux femmes

Au terme de son brillant exposé, EI Hadj Cissé a renouvelé la confiance faite aux femmes pour l'éducation des filles. Il les a appelées à prendre leurs responsabilités de mère, de femmes exemplaires, pour l'avènement d'un monde paisible et d'une Afrique où elles sont des facteurs de développement.

C'est dans ce cadre qu'il a souligné l'importance de la femme musulmane pour relever les défis de l'an 2000. Le monde ne compte-t-il pas plus de 1,200 milliard de musulmans dont plus de 61 % en Afrique ?
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