Communauté sunnite de Ouaga : "Une fumée sans feu!"

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Title
Communauté sunnite de Ouaga : "Une fumée sans feu!"
Creator
B. Z.
Date
23 January 1996
Abstract
Une erreur de saisie a dénaturé notre élément d'hier, relatif à la Communauté sunnite de Ouagadougou (p 7). Tout en nous excusant auprès de nos lecteurs, nous reprenons l'article en intégralité.
Spatial Coverage
Ouagadougou
Rights
In Copyright - Educational Use Permitted
Language
Français
Contributor
Frédérick Madore
content
Une erreur de saisie a dénaturé notre élément d'hier, relatif à la Communauté sunnite de Ouagadougou (p 7). Tout en nous excusant auprès de nos lecteurs, nous reprenons l'article en intégralité.

Nous n'avons pas résisté à cette curiosité qui colle chaque heure à la peau du journaliste en nous rendant une fois de plus à la mosquée sunnite de Zanghouetin. Nous avons tenu à vivre sur place l'évolution des choses depuis la réouverture des lieux, surtout que des bruits nous étaient parvenus au sujet d'une reprise des hostilités. S'il en existe, notre œil de reporter ne nous aura pas permis de les déceler, en tout cas, pas ce vendredi où durant plus de deux heures, nous sommes restés en communion avec ce monde croyant à l'occasion de la célébration hebdomadaire.

Vendredi 19 janvier. Il est 12h43 quand El Hadj Oumarou Kanazoé, suivi de trois autres Hadjs (Sanoussa - Oumarou Kouanda -Baas naaba) fait son entrée dans la mosquée sunnite de Zanghouetin. Quelques minutes plus tard, c'est le directeur adjoint de la sûreté, monsieur Ouattara Saïdou qui fait la sienne et vient se placer à la droite du premier cité. Déjà, les lieux étaient bondés de monde et certaines personnes avaient choisi le premier étage pour honorer la prière.

A 12h45, elle commença, sous la conduite de l'Imam du jour : récitation de versets du coran, sourates, rappel de quelques préceptes de l'Islam dont le carême qui débute cette semaine-même.

Puis il clôture en implorant la bénédiction divine pour toute l'assistance, les autorités gouvernementales.

On se serait attendu à la fin de la prière, mais non ! Et pour cause, des allocutions étaient prévues de même que la présentation des équipes chargées de la gestion de la mosquée durant les deux années de mise à l'observation décidée par les pouvoirs publics.

Premier intervenant, El Hadj Oumarou Kanazoé: il commença par remercier les autorités qui ont autorisé la réouverture de la mosquée, les différents protagonistes qui ont accepté de s'asseoir à la même table de discussion pour mettre un terme à leurs dissensions.

Ensuite, il prôna le pardon, la compréhension, l'humilité des cœurs car dit-ils : “Vous tous ici êtes concernés - qui de nous n'aspire-t-il pas au paradis? Aidez à arranger chaque fois qu'il le faut. Deux ou trois mois d'efforts ne doivent pas être ternis en un seul jour!”. Des paroles qui ne tomberont pas, espérons-le, dans l'oreille de sourds.

Devait lui succéder, le directeur adjoint de la sûreté. Mais celui-ci s'excusa, l'essentiel ayant été déjà dit par son prédécesseur.

Puis ce fut la présentation des équipes chargées de la gestion de la mosquée. Elus pour deux ans, elles se composent de huit imams et de vingt membres chargés de l'organisation et répartis dans plusieurs commissions. Ces équipes ont l'avantage de regrouper les éléments des différents protagonistes d'hier. Ainsi pour les imams par exemple, les huit assurent les prières à tour de rôle, ce qui évite quelque brimade et partant des malentendus.

La dernière intervention fut celle d'EI Hadj Sanoussa, bien connu du milieu musulman où il passe pour un érudit. Et il n'a pas failli à sa renommée car c'est d'une voix limpide, haute et sûre qu'il a tenu l'assistance suspendue à ses lèvres jusqu'à la fin de la cérémonie à 14h7mns; tout y passa conseils, versets coraniques, bénédictions, etc.

Et comme pour renforcer l'union des cœurs, El Hadj Oumarou Kanazoé mettra encore une fois la main à la poche pour qu'invités et prieurs ne repartent pas les mains vides.

B.Z.