Le vrai visage de l'islam #11

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Title
Le vrai visage de l'islam #11
Date
5 January 2014
Abstract
Mensuel islamique d'information
issue
11
Rights
In Copyright - Educational Use Permitted
Language
Français
Contributor
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q116294335
extracted text
Le vrai visage de l’islam
Si Dieu l’avait voulu il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48
Mensuel d’information islamique - N° 011 du 05 janvier au 05 février 2014

UN ENTREPRENEUR, UNE VISION, UNE FOI

EL hadj Souleymane Kaboré

JOINDRE L’ACTE
A LA PAROLE

Un défi à relever
par tousP.2
EDUCATION
DES ENFANTS

Prix : 300 F CFA

P.15 & 16

P.5

La place de la mère
INSTITUT AOREMA

Un homme sage à la
tête d’un institut de
référence P.7

CONFRONTATION ENTRE
RELIGIEUX EN AFRIQUE

La Centrafrique
dernière victime
ou à qui le
prochain tour ?P.10

LES CAUSES
DE LA NAISSANCE DE
TERRORISTES EN ISLAM

Le point de vue
du théologien le Dr
Ahmad SavadogoP.10

MUTUELLE ISLAMIQUE DU BURKINA

Pour mieux renforcer
les liens de solidarité
entre musulmans
P.11

CLOTURE DU VII SEMINAIRE ISLAMIQUE
DE OUAHIGOUYA

« Les
objectifs
sont
largement
atteints »

PRIERES QUOTIDIENNES : Les règles de réparation

P.12

P.9

Editorial

Sommaire

UN ENTREPRENEUR,
UNE VISION, UNE FOI
EL hadj Souleymane Kaboré

MUTUELLE ISLAMIQUE DU BURKINA
Pour mieux renforcer les liens de solidarité
entre musulmans
CLOTURE DU VII SEMINAIRE ISLAMIQUE
DE OUAHIGOUYA
« Les objectifs sont largement atteints »
PRIERES QUOTIDIENNES
Les règles de réparation
JOINDRE L’ACTE A LA PAROLE
Un défi à relever par tous
EDUCATION DES ENFANTS
La place de la mère
INSTITUT AOREMA
Un homme sage à la tête d’un institut
de référence
CONFRONTATION ENTRE RELIGIEUX
EN AFRIQUE
La Centrafrique dernière victime ou à qui le
prochain tour ?
LES CAUSES DE LA NAISSANCE DE
TERRORISTES EN ISLAM
Le point de vue du théologien
le Dr Ahmad Savadogo

RECEPISSE
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JOINDRE L’ACTE A LA PAROLE

Un défi à relever par tous

Si le prophète Mohammad (Paix et salut de Dieu sur lui) a
réussi à façonner le monde sur les plans spirituel, économique, social et politique, c’est dû à son accrochement et
à l’application de ce qu’Allah (SWT) lui a dicté. Le bonheur de sa communauté lui tenait à cœur. Il était véridique
dans ses propos, et ses actes étaient le reflet parfait de ce
qu’il disait. La mère des croyants, Aïcha le comparait au
Coran, vu son attachement scrupuleux aux textes religieux.
Les savants, héritiers du prophète, devaient perpétuer cette
image. L’image des hommes au-dessus de la mêlée qui joignent l’acte à la parole. Mais de plus en plus, l’on s’éloigne
de cet idéal.
Les érudits musulmans devaient être la lumière qui brille
pour les gens et pour eux eux-mêmes. Dépôt de la tradition du prophète, et remplaçant légitime de ce dernier, ils
devaient, et c’est ce que le Coran leur demande, faire toujours preuve de probité morale dans tous les actes qu’ils
posent.
Une chose est de tenir de belles paroles, de dire de bonnes
choses mais une est de se comporter d’une manière crédible en respectant ce qui a été enseigné aux gens. L’histoire
retient que le comportement de l’homme est plus prompt à
faire changer les gens que la parole. « Ô vous qui portez
la foi, pourquoi dites-vous des choses que vous ne faites
pas…Dieu exècre vous entendre dire ce que vous ne faites !
», nous interpelle le Coran. Le prédicateur musulman et le
musulman tout court qui aspire à indiquer le droit chemin
aux autres se doit de pratiquer ce qu’il dit. Et non de dire
comme l’on entend souvent : « Ecoutez ce que nous disons,
mais ne regardez pas nos actes ». Lorsqu’on se lie à Dieu,
l’on doit tenir ses engagements. L’alliance avec le créateur
n’est rien d’autre que de faire respecter sa volonté sur la
surface de la terre. Les érudits musulmans sont ceux qui se
chargent de transmettre le message divin aux hommes. Par
conséquent, ils doivent être de bonne moralité et de bonne
conduite. Il leur appartient de travailler afin que leur famille inspire les autres en bien. Ils doivent être les premiers
à faire preuve de générosité.

Vivons à l’image du prophète
Mohammad (saw)
Adhérer au modèle du prophète (psl), suppose ordonner ce
qu’il a exalté comme valeurs et éviter ce qu’il a désapprouvé. Cela dans la parole comme dans le comportement.
C’est le seul moyen de pouvoir sortir les musulmans dans
la situation dans laquelle ils se trouvent. Les musulmans
aujourd’hui, on a l’impression veulent « une chose et son
contraire ». Ils veulent être les alliés d’Allah ici-bas et dans
l’au-delà, mais ne veulent pas accéder aux injonctions
d’Allah. Ils veulent avoir le paradis, mais ne veulent pas
en payer le prix. (Sic). Ils veulent lutter contre la pauvreté,
mais ils ne veulent pas prélever la zakaat. De nos jours, demander aux riches musulmans de prélever correctement la
zakat en fonction des règles imposées par la charia, revient
à prêcher dans le désert.
Même quand ils décident de la faire, ils le font de telle
sorte que le but recherché qui est de lutter contre la pauvreté est battu en brèche. Nous sommes attachés à nos richesses au point de ne pas appliquer les ordres d’Allah.
Les riches musulmans sont de plus en plus aphones face
aux injonctions coraniques dans ce sens :«Ceux qui distribuent leur biens jour et nuit, secrètement et en public,
trouveront leur récompense près du seigneur ; toute
crainte et tout chagrin leur seront épargnés».2v274 ;
«Malheur au médisant calomniateur, qui entasse des trésors et se complaît à les compter. Il croit que ses richesses
lui procureront l’immortalité. Erreur! Il sera précipité
dans l’enfer ».S104v1-4
Chers musulmans astreignons-nous à mettre en pratique
les enseignements du Coran, la vie exemplaire du prophète
(psl), qui était conforme à la volonté de Dieu.
Qu’Allah fortifie notre foi et nous donne les moyens nécessaires afin de réaliser sa volonté.

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Le vrai visage de l’islam - N°011 du 05 janvier au 05 février 2014

JURISPRUDENCE ISLAMIQUE

On peut se tromper

Quelques principes de base indispensables à tout musulman

Du temps du Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam-, les problèmes de droit étaient réglés directement. Puis, durant la période suivante, les problèmes nouveaux, en nombre limité, étaient résolus sans trop de problème en se référant au Coran et à la Sounna. Mais, au fur et à mesure, le besoin d’une science du droit
s’est fait ressentir. Les premiers spécialistes vraiment connus en jurisprudence religieuse vécurent au 1er siècle de l’Hégire, les premières écoles apparaissant
au 2ème siècle. Il est important pour tout musulman de s’approprier les règles de base de la jurisprudence islamique, pour s’assurer de la justesse des actes qu’il
pose au quotidien.
l’accomplissement d’actes makrouh, car
si le législateur a demandé de le délaisser, c’est qu’il y a une raison : la chose
détestable peut être un pont vers la chose
interdite. Le législateur ne nous a pas
imposé son délaissement afin de ne pas
charger la communauté. Les petites désobéissances peuvent mener aux grandes
qui à leur tour peuvent mener au « Koufr
» (mécréance).

Les cinq prescriptions (ou jugements)
applicables aux actes
Les cinq prescriptions sont : l’obligatoire, l’interdit, le préférable, le détestable, le permis.
1- “L’Obligatoire”

C’est ce que le législateur a ordonné en
l’imposant.
Par « Le législateur » il faut entendre
Allah ou son prophète. Allah est le législateur suprême, tandis que le messager transmet ce qui provient d’Allah tout
en étant un législateur pour les adorateurs d’Allah.
On appelle « obligation légale » ou «
obligation religieuse » toute obligation
formulée par le législateur, par opposition à l’obligation non religieuse formulée par un autre que le législateur,
exception faite de l’ordre formulé par un
chef. C’est une obligation légale tant
qu’elle n’est pas une désobéissance car il
nous a été ordonné d’obéir à ceux qui
détiennent le commandement.
Le terme « En l’imposant » permet de
distingué l’obligatoire du préférable.
Il faut donc se méfier des expressions
telles que « il faut faire ceci » dans les
cercles de discussion religieuse car cette
formule exprime l’obligation légale.
Les implications de « l’obligatoire »
Son auteur est récompensé s’il le fait par
obéissance, et il mérite le châtiment s’il
le délaisse. S’il ne le fait pas avec l’intention d’obéir à Allah, il ne reçoit pas
de récompense.
« Il mérite le châtiment », nous n’avons
pas dit « il est châtié » car Allah peut très
bien lui pardonner. Il mérite le châtiment. Puis, il se peut qu’il soit châtié et
il se peut qu’il ne le soit pas.
2- “Le Préférable”
C’est ce que le législateur a ordonné
sans l’imposer.
L’obligatoire et le préférable se distinguent dans la deuxième moitié de la définition. Les cinq prières quotidiennes
sont obligatoires, tandis que les deux
unités de prières (rak’a) après le zuhr
son préférables. On dit aussi qu’elles
sont Sounnah. Le mot Sounnah a plusieurs sens. Dans le langage technique, il

5- “Le permis”

désigne le préférable, tandis que le prophète et les compagnons l’utilisaient
aussi bien pour désigner un acte obligatoire qu’un acte préférable.
Ex : dans Al Boukhari, d’après Talha Ibn
Abdillah Ibn Awf -qu’Allah l’agrée- : «
J’ai prié la prière funèbre derrière ibn
Abbass. Il récita la Fatiha à haute voix.
Puis il dit : j’ai fait cela afin que vous
sachiez que la Fatiha est une Sounnah. »
C’est-à-dire que la Fatiha est une obligation.
La Sounnah Mou-akkada : Un acte dit
sounnah mou-akkada n’est pas une obligation, mais l’insistance du législateur
sur ce genre d’acte conduit celui qui ne
l’accomplit pas à perdre une grande récompense, sans toutefois commettre un
péché.
Les implications du préférable: Son auteur est récompensé s’il le fait par obéissance, et il n’est pas châtié s’il le
délaisse.
3-” Le proscrit “
C’est ce que le législateur a interdit d’accomplir en l’imposant.
« Ce que le législateur a interdit » : l’interdiction est une demande autoritaire de
délaisser une chose.
L’implication de l’interdit : Son auteur
mérite le châtiment, tandis que s’il le dé-

laisse par obéissance, il sera récompensé.
L’expression « Son auteur mérite le
châtiment», est employée pour signifier
que le châtiment n’est pas automatique.
Allah peut lui pardonner, comme il peut
le châtier.
L’expression « S’il le délaisse par obéissance », est utilisée pour signaler que
s’il le délaisse par habitude et non par
obéissance, il ne sera pas récompensé.
S’il le délaisse parce qu’il n’a pas pu le
faire mais a exprimé son intention, il ne
sera pas récompensé et recevra des péchés.
4-” Le Détestable”
C’est ce que le législateur a interdit d’accomplir sans toutefois l’imposer.
Le prophète nous a interdit de prendre
une chose ou de la donner en utilisant la
main gauche.
Cette interdiction a pour jugement : «
Détestable ». C’est-à-dire qu’il est détestable de donner ou de prendre par la
main gauche. Tandis que boire et manger de la main gauche est proscrit.
L’implication du détestable: Son auteur
ne sera pas châtié, tandis que s’il le délaisse par obéissance, il sera récompensé.
Il ne faut pas se laisser entraîner par
l’absence de sanction et s’adonner à

Le vrai visage de l’islam - N°011 du 05 janvier au 05 février 2014

C’est ce sur quoi n’est appliqué aucun
ordre ni aucune interdiction de quelque
manière que ce soit.
La leçon contenue dans l’expression «
Aucun ordre », permet d’exclure l’obligatoire et le préférable
« Aucune interdiction » : permet d’exclure le proscrit et le détestable.
« De quelque manière que ce soit », par
opposition aux choses qui sont en ellesmêmes permises mais qui ont fait l’objet
d’une interdiction parce qu’elles mènent
vers des interdits ou d’un ordre parce
qu’elles sont indispensables à l’accomplissement d’une obligation.
La règle de base : Les moyens ont les
mêmes prescriptions que leur fin.
Cela implique que toute chose menant à
un interdit est elle-même interdite. De
même pour le détestable. Ex : Je veux
vendre mon walkman à une personne sur
lequel je sais pertinemment qu’il écoutera de la musique. La vente du Walkman à cette personne m’est interdite.
De même, si c’est un moyen menant à
une chose détestable, il est alors luimême détestable.
En lui-même le Walkman ne fait l’objet
d’aucune interdiction de la part du législateur
puisqu’il n’existait pas à l’époque du
prophète -salla Allahou ‘alayhi wa
salam-. Il est donc considéré par défaut
comme permis. Mais s’il est utilisé à des
fins illégales, il devient illégal.
Si un acte obligatoire ne peut être réalisé
qu’en passant par un autre acte, alors ce
dernier devient obligatoire. De même
pour le détestable.
Exemple : Il est obligatoire pendant les

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On peut se tromper
Suite de la Page 3

ablutions que l’eau touche la peau. Frotter
énergiquement les bras pendant les ablutions est un acte préférable. Mais si la
personne qui accomplie les ablutions
possède beaucoup de poils et que ceuxci empêchent l’eau de toucher la peau,
alors le frottement devient pour lui obligatoire.
Remarque : le législateur n’a pas étayé
la prescription de toutes les choses de
manière explicité, mais nous a donnée
des outils qui nous permettent de donner
à chaque chose sa prescription religieuse. Ces outils consistent en des règles générales tirées du Coran et de la
Sounnah. Ceci est l’explication de la parole d’Allah : « Et nous avons expliqué
toute chose de manière détaillée » [17
:12], ainsi que la parole du prophète salla Allahou ‘alayhi wa salam- « Il ne
reste rien de ce qu’Allah vous ait ordonné que je ne vous ai ordonné et il ne
reste rien de ce qu’Allah vous a interdit
que je ne vous ai interdit ». Donc l’explication se fait tantôt au moyen de règles générales qui s’appliquent à
énormément de cas, comme par exemple la parole du prophète -salla Allahou
‘alayhi wa salam- « Toute innovation est
égarement » : les innovations sont innombrables. C’est la définition générale
de l’innovation qui va nous permettre de
les reconnaître. Et tantôt au moyen d’une
explication directe de la chose qui nous
dispense de revenir à ces règles générales. Comme par exemple l’héritage qui
est détaillé dans le Coran.

Les implications du « permis »
Tant que le permis conserve son état «
permis », il n’est attaché à aucune
récompense, ni à aucun châtiment.
« Tant que le permis conserve son état «
permis » », c’est-à-dire tant que la chose
permise ne fait pas l’objet d’un ordre ou
d’une interdiction à cause de l’une des
raisons que nous avons évoquées plus
haut.
« Il n’est attaché à aucune récompense,
ni à aucun châtiment. », Si une personne
mange sans aucune intention particulière, il ne reçoit alors aucune récompense, ni aucun péché. Mais si son
intention est de préserver son corps et de
goûter aux bienfaits d’Allah, alors il sera
récompensé.
Le permis est appelé « Halal ». C’est le
terme le plus employé dans le Coran.
Résumé des règles
-Lorsque le permis est un moyen menant
à l’interdit, il devient alors lui-même interdit.
- Lorsque le permis est un moyen menant au détestable, il devient alors luimême détestable.
- Lorsque le permis est le seul moyen
menant à l’obligatoire, il devient alors
lui-même obligatoire.
- Lorsque le permis est le seul moyen
menant au préférable, il devient alors
lui-même préférable. Wassalamou Aleykoum.
Par Abou Waqâss

Sagesse du mois

Sufyan ath-Thawrî -qu’Allâh lui
fasse Miséricorde- sur son lit de
mort recommanda à Ali ibn alHasan as-Sullamî -qu’Allâh lui
fasse Miséricorde- :
Sois toujours sincère, garde-toi du
mensonge, de la félonie, de l’ostentation et de l’orgueil; ce sont
des défauts qui réduisent à néant
les bénéfices acquis par la pratique des bonnes œuvres.
En matière de religion, prends
pour seul conseiller l’homme qui
observe fidèlement la sienne et
pour compagnon celui qui te détourne des vanitésterrestres.

L‘idée de la mort toujours présente à l’esprit, implore souvent le
pardon divin
et ta vie durant, songe à ton salut.
Prodigue les conseils pieux à qui
les sollicite. N’abuse pas de la
confiance mise en toi par un
croyant, car, dès lors, c’est Allah
Lui- même et Son Prophète que tu
trahirais.
Fuis chicaneries et disputes. Évite
ce qui peut donner prise au doute

pour te cantonner dans les inébranlables certitudes; il y va de ta
sauvegarde.
Ordonne le bien et interdis le mal,
tu seras ainsi aimé d’Allah. Metstoi d’aborden règle avec ta
conscience, le Seigneur Se chargera d’établir ta notoriété aux
yeux d’autrui.
Accepte les excuses quand on t’en
présente et n’en veuille pas à tes
frères enIslam.
Renoue avec quiconque aura
rompu avec toi; en pardonnant les
offenses, tu te hisseras au rang des
compagnons des prophètes.
Remets-toi à Allah en chaque circonstance, en public comme en
privé.
Crains-Le comme le mortel que tu
es, appelé à être ressuscité et
conduit en troupeau devant le
Tout-Puissant.
N‘oublie pas l’alternative qui t’attend: ou le jardin sublime ou le
feu ardent.

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Le vrai visage de l’islam - N°011 du 05 janvier au 05 février 2014

EDUCATION DES ENFANTS

La place de la mère

La mère est considérée comme la véritable éducatrice de ses enfants, car c’est à elle qu’incombe la majeure partie des
responsabilités dans ce domaine, tandis que le père se charge de leur procurer leur subsistance. Dans un monde où
l’éducation des enfants bat de l’aile, il est important pour nous musulmans, censés être une lumière pour les autres,
d’œuvrer à mettre chaque chose à sa place comme nous l’a si bien enseigné notre prophète (Paix et salut d’Allah sur
lui) afin de relever le défi de l’éducation.

C

ette réussite dépend tout d’abord
de la personnalité de la mère, de
son intelligence et de sa sagesse.

LES COMPORTEMENTS ET
ACTES A EVITER DANS L’EDUCATION DES ENFANTS

Maudire les enfants
II est déplorable de constater aujourd’hui
que de nombreuses mères ont pris la très
fâcheuse habitude de maudire leurs enfants à la moindre occasion. Pour elIes, se
répandre en imprécations est une bonne
façon de se défouler de leur colère contre
leurs enfants, meilleure en tout cas que la
punition corporelle. Le Messager (PSL)
a évoqué ce penchant des femmes pour les
imprécations. Il a dit en effet : « oh peuple de femmes, faites l’aumône, et implorez beaucoup le pardon d’Allah car j’ai
vu que vous formiez la majorité des gens
de l’Enfer.» Une femme demanda : «Pourquoi sommes-nous la majorité des gens de
l’Enfer ? » II dit: « Vous aimez lancer des
malédictions et vous êtes ingrates envers
vos époux. Je n’ai vu aucun être amoindri
en intelligence et en religion plus capable
que l’une d’entre vous de faire perdre l‘esprit à un homme sensé» Boukhari.
Or le fait de proférer des malédictions est
illicite et interdit par la religion. Le Prophète a dit: « En vérité, ceux qui maudissent trop souvent ne seront pas témoins,
ni intercesseurs le Jour de la Résurrection
» (Muslim). C’est-a-dire qu’ils ne pourront pas intercéder le Jour de la Résurrection pendant que les croyants
intercéderont pour leurs frères qui ont mérité le feu de l’Enfer.
Les mauvaises invocations contre les
enfants :
Parmi les autres pratiques répréhensibles
en vogue chez certaines mères, il ya cette
tendance à proférer constamment de mauvaises invocations contre leurs enfants
pour des raisons futiles. Et pourtant, combien parmi elles se voient tristement exaucées ?
Cela s’explique par le statut particulier
qu’Allah a accorde à l’invocation de la
mère. Abu Houreira (RA) rapporte que le
Prophète (:I) a dit: « Trois invocations
sont exaucées sans aucun doute : l’invocation de l’opprimé l‘invocation du voyageur et l’invocation des deux parents
contre leur fils »..

C’est pourquoi le Prophète ( SAW) a strictement interdit aux croyants de faire des
invocations contre leurs enfants: « Ne
faites pas d’invocations contre vousmêmes, ne faites pas d’invocations contre
vos enfants, ne faites pas d’invocations
contre vos richesses, vous pourriez tomber à une heure où lorsqu’on demande à
Allah, II vous exauce ».
L’histoire de Jouraih Al-Abid évoquée
dans la biographie du Prophète est une
leçon à ce sujet puisqu’ Allah a exaucé
l’invocation que sa mère avait faite contre
lui alors qu’elle était en colère: en effet,
elle l’appelait et il ne répondait pas, parce
qu’il était occupé par des actes d’adoration. Lorsqu’il se mit à prier et abandonner sa mère, elle pria : « ôh Allah, ne lui
ôte pas la vie avant qu’il n’ait regardé les
faces des prostituées ». Allah exauça son
invocation et les Fils d’Israël l’accusèrent
d’adultère.
Craignez donc Allah, oh mères qui êtes si
tendres envers vos enfants, et ne vous empressez pas de faire de mauvaises invocations contre eux. Sinon, vous-vous
condamnerez vous mêmes aux soucis et à
l’angoisse, mais vos regrets ne vous seront plus d’aucune utilité.
La mère douée de raison est celle qui sait
évaluer correctement la situation et en
tirer les conséquences ; prend en considération l’ignorance de ses enfants et leur
jeunesse ; ferme les yeux sur leurs erreurs
et habitue sa langue à prier pour leur bonheur et leur bien, même en cas de colère,
comme le font les croyants: « Seigneur,
donne-nous, en nos épouses et nos descendants, la joie des yeux, et fais de nous
un guide pour les pieux ».
Nos pieux prédécesseurs accordaient une
grande importance aux invocations, si
bien qu’ils emmenaient leurs enfants chez
le Prophète afin qu’il implore Allah en
leur faveur.
Fait partie de l’invocation en leur faveur,
le fait de veiller à leur faire des Rouqya licites afin qu’ils ne soient pas atteints par
le mauvais œil et autres maux occultes,
comme nous l’a enseigné le Prophète qui
faisait la Rouqya sur Al Hassan et AI Hussein avec cette invocation : «Je cherche
protection auprès des Paroles parfaites
d’Allah contre tout démon et être véniel et
contre tout œil néfaste »
Se railler des enfants et leur donner des
sobriquets qui leur sont néfastes

Autre pratique très répandue de nos jours,
le fait d’attribuer aux enfants des sobriquets néfastes. Les parents se trouvent en
général dans l’une ou l’autre de ces positions: -soit ils attribuent eux-mêmes ces
sobriquets à leurs enfants ; soit ils acceptent que d’autres le fassent, sans se soucier de l’impact négatif que cela peut
avoir sur leurs enfants, d’un point de vue
psychologique. Or ces effets négatifs sont
bien réels, citons quelques exemples: honte et manque de confiance en soi devant les autres. -mépris de l’enfant devant
ses pairs. -développement de la haine et
de la rancune entre les enfants. -habitude
de prononcer et d’entendre des propos inconvenants. Cela fait partie des comportements qu’Allah a interdits : « vous qui
avez cru ! Qu’un groupe ne se raille pas
d’un autre groupe: ceux-ci sont peut-être
meilleurs qu’eux …Et ne vous lancez pas
mutuellement des sobriquets ». Sourate 33
verset 11. A force d’entendre son sobriquet, l‘enfant prend l’habitude de se railler des autres. Nos pieux prédécesseurs
ont en effet interdit cet acte parce que
c’est un péché qui suscite le châtiment
d’Allah.
Il importe donc, en pareil cas, de changer
les sobriquets injurieux par des surnoms.
Cette pratique a plusieurs avantages : Elle
encourage le développement de la personnalité de l’enfant et lui fait sentir qu’il
est devenu un homme ; elle constitue un
éloge pour l’enfant… C’est ainsi que se
comportait le Prophète envers les enfants.
II surnomma Anas : Abu Hamza, et Aicha
: Oummou Abdullah. Il faut également
remplacer le nom déplaisant par un beau
nom qui présage le bien.
LES COMPORTEMENTS ET
ACTES A ENCOURAGER DANS
L’EDUCATION DES ENFANTS
L’enseignement à la sincérité et à l’interdiction du mensonge
Dès que les enfants grandissent, les parents commencent à leur enseigner les
bonnes manières et les habituent à avoir
une attitude digne. Parfois, ils leur dispensent un enseignement proprement dit
et d’autres fois, ils les laissent simplement
s’imprégner de l’exemple: ainsi les enfants rapportent leurs paroles et les reproduisent.
Ainsi, il est capital de ne pas négliger le
mensonge et pour ce faire, il faut que les

Le vrai visage de l’islam - N°011 du 05 janvier au 05 février 2014

La musulmane
parents soient véridiques. Aussi, la mère
ne doit pas mentir et demander à son fils
de mentir en cas de besoin, autrement dit
elle sèmera en lui la première graine de ce
péché détestable. Le Prophète a en effet
dit: « La sincérité conduit au bien et le
bien conduit au Paradis. L’homme persistera dans la sincérité au point d’être
inscrit auprès d’Allah sous le nom de sincère ». II a également dit: «Le mensonge
est interdit, sauf dans trois cas: un homme
qui s’adresse à sa femme pour la satisfaire, le mensonge dans la guerre, le mensonge pour réconcilier les gens » Tirmizi.
Il est de l’intérêt des parents de veiller à ce
que leurs enfants soient élevés selon des
principes de sincérité et de l’honnêteté.
Parmi les facteurs qui encouragent le goût
pour le mensonge, il y a: -le fait que la famille ne réagit pas devant les mensonges
de l’enfant car elle le juge trop jeune ; le
fait que les parents eux-mêmes se livrent
au mensonge et donnent ainsi le mauvais
exemple ; le fait qu’ils sont incapables
d‘exercer une surveillance permanente sur
l’enfant. Le Prophète a expressément interdit de mentir aux enfants en disant:
«QU’aucun de vous ne fasse une promesse à un enfant sans la tenir ». Abu
Houreira a dit : « Si quelqu’un dit à son
fils ou à son ami : « Tiens» en feignant de
vouloir lui donner quelque chose, mais ne
le lui donne pas, un mensonge est inscrit
contre lui. ».
L’éducation et la science
Il incombe à la mère d’inspirer à ses enfants l’amour de la science. Elle doit débarrasser leurs esprits de la poussière de
l’ignorance afin qu’ils grandissent en
ayant un jugement sain et une intelligence
vive et puissent se lancer dans les meilleures voies. De toutes les sciences, c’est
la science religieuse qui occupe le premier
rang, car c’est grâce à elle que l’on
éloigne le vice et tous les actes détestables. II incombe donc à la mère de rester
sourde aux plaintes de ses enfants en ce
qui concerne les études, même s’ils s’en
plaignent constamment. Ceux qui ont obtenu gain de cause auprès de leurs familles
n’en ont tiré aucun profit par la suite. Il
est aussi du devoir de la mère de faire en
sorte que ses enfants aiment les savants,
ainsi, elle doit les présenter sous leur meilleur jour, parés de leurs plus nobles qualités, conformément aux paroles d’Allah :
« Allah élèvera en degrés ceux d’entre
vous qui auront cru et ceux qui auront
reçu le savoir. Allah est parfaitement
Connaisseur de ce que vous faites ».
Quelle mère ne voudrait pas que son fils
atteigne le rang des grands érudits tels
qu’Ahmad ibn Hanbal, Ach-Chafi, Soufyan At-Tsawri? Derrière chacun de ces
érudits se trouve une mère stricte qui, tout
au long de leur enfance, les a exhortés à
rechercher la science avec patience et dis-

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La Musulmane
Suite de la Page 5

cernement. Une mère qui, au nom de ce
noble idéal, a consenti à la pauvreté, à la
solitude et à maints autres déplaisirs.
Aussi, Allah ne les a pas déçues : II a
exaucé leurs invocations et a rendu leurs
enfants pareils à des lanternes dans l’obscurité. Malheureusement, certaines mères,
ignorant l’importance de la science, adoptent des positions contraires : elles obstruent la voie qui mène à la connaissance,
à leurs enfants et les remplissent finalement d’amertume et de regrets.
L’équité entre les enfants :
Le manque d’équité est l’un des plus
graves préjudices que les enfants puissent
subir des parents, tant sur le plan matériel
qu’affectif. Ce type de comportement suscite en effet la rancœur envers les parents
et entre les frères et sœurs, de sorte que la
famille finit par se disloquer. C’est ainsi
que les parents perdent les efforts accumulés pendant de longues années à éduquer et s’occuper de leurs enfants.
Il existe un autre groupe de parents qui
font preuve de partialité sur le plan affectif. Certes, cela relève du cœur, et qu’on
ne peut pas le maîtriser facilement. Si les
parents ne peuvent pas se départir de leur
préférence marquée pour l’un de leurs enfants, il ne faut pas qu’ils la manifestent,
car c’est une rude épreuve pour les enfants. Les Anciens aimaient faire preuve
d’équité entre leurs enfants, même dans
les baisers qu’ils leur donnaient. : «Pratiquez l’équité entre vos enfants dans les
dons, de la même manière que vous aimez
qu’ils pratiquent l’équité entre vous
concernant la bienfaisance et la politesse ». Il faut traiter les enfants en suivant
l’exemple de ce bédouin, à qui l’on avait
demandé: « Lequel de tes enfants aimes-tu
le plus?» il répondit: « Le plus jeune
jusqu’à ce qu’il devienne grand, le malade jusqu’à ce qu’il recouvre sa santé et
l’absent jusqu’à ce qu’il revienne. »
Faire preuve de compassion envers les
enfants et leur manifester de la tendresse:
Plongée au cœur des vicissitudes de
l’existence et des multiples obligations qui
pèsent sur elle, il peut arriver que la mère
finisse par oublier l’aspect affectif dans
ses rapports avec ses enfants et par croire
que son rôle se limite à préparer les repas,
rester au chevet des malades, instruire ses
enfants et veiller à leurs besoins. Or les
baisers, les compliments et autres douces
paroles jouent un grand rôle dans le développement affectif des enfants. Il lui sera
doux d’en récolter les fruits lorsqu’ elle atteindra un âge avancé et aura besoin
d’eux. Il incombe donc aux mères, de ne
pas perdre de vue cet aspect pendant
qu’elles vaquent à leurs occupations quotidiennes. Quand le Prophète entendait les

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pleurs de l’enfant qui réclamait sa mère
pendant qu’il faisait la prière, il allégeait
alors 81celle-ci en récitant de courtes sourates. Certains parents croient que les enfants n’ont besoin de compassion et de
tendresse que pendant leur enfance.
Quand ils deviennent grands, la mère
éprouve parfois de la honte à embrasser
ses enfants, à leur témoigner son affection
ou son anxiété, quand ils s’éloignent.
L’enseignement de la virilité et du courage aux enfants
Certains pères commettent une erreur en
empêchant systématiquement leurs garçons d’assister aux assemblées des
hommes, pensant qu’ils n’y comprennent
rien. Ainsi, l’enfant grandit, cloîtré à la
maison avec ses sœurs, et il n’y a donc pas
de grief à lui faire s’il demeure efféminé.
D’âprès Ibn Omar, le Messager d’ Allah
(SAW) s’exprima en ces termes: «Informez-moi de l’arbre qui est à l’image du
musulman, il produit des fruits à tout moment par la volonté de son Seigneur et ses
feuilles ne tombent pas » ; Ibn Omar a dit
: «J’étais persuadé qu’il s’agissait du palmier, mais je n’osai le dire alors qu’Abubakr et Omar étaient présents et n’avaient
pas parlé.» Le Prophète dit ensuite:
«C’est le palmier». Lorsque je sortis avec
mon père, je dis: « Papa, j’étais persuadé
qu’il s’agissait du palmier. » II dit: «
Qu’est-ce qui t’a empêché de le dire? Si
tu l’avais dit, cela aurait été préférable
pour moi à ceci et cela » Je répondis : «
Ce qui m’a empêché, c’est que je ne vous
ai pas vu parler, ni toi, ni Abubakr ; alors,
je n’ai pas ose parler ». Rapporté par
Boukhari.
Ce hadith prouve donc que les enfants
peuvent assister aux assemblées des plus
grands.
Leur enseigner la modestie et les éloigner du gaspillage
Certaines mères satisfont, par faiblesse,
les demandes incessantes de leurs fils,
que1 que soit le bien matériel qu’ils veulent ! Or, la modération est nécessaire
dans ce cas afin que l’esprit de l’enfant apprenne la résignation et ne soit pas insatiable et avide de toute chose qu’il voit.
Sinon, il risque de devenir hautain envers
les autres enfants et de se vanter de ce
qu’il possède. II est plus convenable pour
les parents de l’habituer à la modestie.
C’est ainsi que se comportaient nos pieux
prédécesseurs avec leurs enfants.
Il est indéniable que la liste des astuces
pour réussir l’éducation des enfants est
loin d’être épuisée. Il appartient à chacun
de se référer aux livres d’Allah aux ahadiths du prophète, et aux paroles des pieux
prédécesseurs pour parvenir à éduquer
d’une manière convenable les enfants qui
sont sous notre charge.
Par Abou Waqâss

Les conseils de L’Imâm Ibn Qudâma al-Maqdisi

Sache que l’enfant est un dépôt pour ses
parents.
Son cœur est une pierre précieuse encore
brute qui accepte toute imprégnation.
Si on l’accoutume au bien, il grandira
dans son respect, et ses parents ainsi que
son Maître d’école se partageront la récompense de l’avoir élevé dans cette voie,
et si on l’accoutume au mal il grandira
avec cette tare et celui qui à sa charge en
subira les conséquences.
Voilà pourquoi il convient de le préserver,
de l’éduquer, de l’améliorer, de lui apprendre le bon caractère, de lui éviter la
fréquentation de la mauvaise compagnie.
Il faut également l’habituer à l’aisance et
à la vie dans le raffinement, pour lui éviter de perdre sa vie à les rechercher, une
fois devenu adulte.
Voilà pourquoi on doit le surveiller dès
son plus jeune âge. Ainsi le père ne doit
engager pour son allaitement et sa maternité qu’une femme pieuse qui consomme
le licite car le lait provenant d’une alimentation illicite ne comporte aucune bénédiction.
Lorsqu’apparaissent chez lui les signes de
la distinction dont en premier lieu la pudeur, ce qui constitue une marque d’intelligence et un signe annonciateur de la
perfection de l’esprit à l’entrée dans l’âge
adulte, on doit s’aider de sa propre pudeur
pour son éducation.
La première qualité qui prédomine chez
lui, c’est le désir immodéré de la nourriture.
Il convient donc que ses parents lui apprennent les règles en matière d’alimentation, l’habituent à manger le pain seul à
certains moments pour ne pas s’accoutumer aux condiments et afin qu’il ne les
considère pas comme quelque chose dont
on ne peut se passer.
Qu’ils dénigrent devant lui le fait de trop
manger en comparant celui qui le fait aux
bêtes, lui faire aimer les vêtements blancs
à l’exclusion de ceux qui sont bigarrés en
lui montrant que cela est propre aux
femmes, et en l’empêchant de fréquenter
les enfants accoutumés à l’aisance. Ensuite ils doivent l’envoyer à l’école élémentaire afin d’apprendre le Qur’ân, le
hadîth et les histoires des anciens, pour
implanter dans son cœur l’amour des
saints et lui faire éviter l’apprentissage
des poèmes sur l’amour libre et sensuel.
Lorsque l’enfant manifeste un beau caractère et des actes louables, on doit l’honorer pour cela, le récompenser par ce qui
lui fait plaisir et le féliciter en présence
des autres.
Si parfois il ne respecte pas cette attitude,
on ferme les yeux sur son comportement,
sans lui révéler son écart. S’il récidive, on
lui fait secrètement des reproches et on
l’intimide en lui faisant craindre le regard
d’autrui. Quoi qu’il en soit il ne faut pas
lui faire beaucoup de reproches car ça

Le vrai visage de l’islam - N°011 du 05 janvier au 05 février 2014

l’habitue aux réprimandes. Mais on doit
lui parler avec gravité et respect.
La mère doit l’intimider par le père. De
même on doit l’empêcher de dormir le
jour car cela génère la paresse et l’empêche de dormir la nuit. On doit également lui éviter de dormir sur des lits bas
pour favoriser sa croissance. On doit l’habituer à la dureté du sommier, de l’habillement et de la nourriture. On doit
l’habituer à la marche, au mouvement et
aux exercices physiques pour qu’il ne soit
pas gagné par la paresse. Il convient également de l’empêcher d’être fier devant
ses amis d’une chose que possèdent ses
parents ou de sa nourriture et de ses vêtements.
On doit l’habituer également à honorer
celui qui le côtoie et à se montrer humble
avec lui. On doit aussi lui interdire de
prendre quelque chose à un enfant comme
lui, et lui apprendre qu’il y a de la bassesse dans le fait de prendre et de recevoir
et de l’élévation dans le fait de donner. On
doit également rabaisser en sa présence
l’amour de l’or et de l’argent.
On doit l’habituer aussi à ne pas cracher
là où il est assis, à ne pas se moucher avec
les doigts, à ne pas bâiller en présence
d’autrui, à ne pas mettre un pied sur l’autre et à ne pas trop parler.
On doit l’habituer à ne parler que pour répondre, à bien écouter lorsqu’un adulte
parle, à se lever pour lui et à s’asseoir devant lui.
On doit lui interdire les propos obscènes
et la fréquentation de ceux qui les profèrent, car le principe de la préservation des
enfants consiste à les soustraire aux mauvais compagnons. Il convient de lui permettre après l’école de pratiquer des jeux
convenables pour se reposer de l’effort de
l’apprentissage et de la formation.
Il faut aussi qu’on lui apprenne à obéir à
ses parents et à son maître d’école, et à les
vénérer.
Lorsqu’il atteint l’âge de sept ans, on doit
lui ordonner de faire la prière et on ne doit
pas tolérer ses négligences en matière de
propreté pour qu’il s’y habitue. De même,
on doit l’intimider pour qu’il évite le
mensonge et la trahison. Puis à l’approche de l’entrée dans l’âge adulte, on le
charge des responsabilités.
Sache également que les aliments sont
des remèdes ; qu’ils ont pour but de donner la force au corps pour se maintenir
dans l’obéissance à Dieu, que le bas
monde est éphémère, que la mort rompt
tous ses plaisirs et ses attraits, qu’elle est
attendue à chaque heure et que l’homme
raisonnable est celui qui s’approvisionne
pour sa vie future. Ainsi, si l’enfant est
élevé dans la vertu, tout ceci s’imprime
dans son cœur comme les marques des
gravures dans la pierre.
Source : Mukhtasar
Minhâj al-Qâsidîn

INSTITUT AOREMA

Culture

Un homme sage à la tête d’un institut de référence

Parmi les écoles franco-arabes de la place, l’Institut Aorèma brille par les succès de ses élèves au fil des années. Quel est le secret de cette gageure ? Nous avons,
pour en savoir davantage, rencontré son « géniteur ».
Le Vrai visage de l’Islam : Qui est exactement Adama Aorèma ?
Je remercie beaucoup Allah et je salue le
prophète (prières et bénédictions d’Allah
sur lui). Je me nomme Adama Ouédraogo,
et les gens m’appellent Adama Aorèma.
C’est dans la localité de Yatenga que j’ai
vu le jour. Mon père a fait ses études à Takoradi(Ghana), il s’appelait Youssouf Ouédraogo, il fut l’Imam de notre village
(Aorèma), il n’est plus. Ma mère, Ouédraogo Rahmata ; fut également l’élève de
Cheik Doucouré à Djibo, où elle a étudié le
Coran et autres livres.
Comment l’idée de créer un institut
franco-arabe vous est-elle venue?
Les causes de la création de cet institut
sont tirées du Coran et de la Sunna. Dans
un hadith à caractère divin, Allah nous
dit : « Connaissez-moi avant de m’adorer,
si vous n’avez pas de connaissance me
concernant, comment allez-vous m’adorez ? ». Confirmé par le propos du prophète
(psl) qui dit ceci : « Cherchez le savoir
même s’il se trouve en Chine ». Il a renchéri
également : « Respectez les savants parce
qu’auprès de Dieu, ils seront honorés ». Le
Coran représente tous les autres livres et se
porte en garant de la vérité. Le compagnon
du nom d’Ousmane a rapporté du prophète
(saw) : « Le meilleur d’entre vous est celui
qui a appris le Coran et l’a enseigné aux
autres ». Ceci étant, nous avons commencé
à enseigner dans une Mosquée dans ce secteur 19 en 1985 ; on a eu un non-loti, et on
a construit trois classes. Pendant le lotissement nous avons obtenu une nouvelle parcelle après plusieurs problèmes liés au
terrain. Je fus même accusé d’avoir vendu
la parcelle de la Medersa. Pour ne pas rentrer dans les détails, la preuve en est qu’aujourd’hui nous avons obtenu un terrain de
13624m2.
Nous avons commencé par trois classes et
un bureau et à l’heure actuelle, nous avons
plusieurs classes. Un centre de formation
en informatique, des magasins, un centre
de santé divisé en trois dépendances : un
dispensaire, une salle de réception, et un
lieu d’hospitalisation ; sans ignorer la Mosquée qui s’agrandit.

Cette année, j’ai reçu l’invitation de deux
de mes élèves aux Etats-Unis, plus précisément à New-York. Cela a été possible
grâce à des bourses Arabes, puisque les
élèves ont continué en Occident pour parfaire leurs études. Ils ont construit des maisons pour que je vienne les inaugurer. En
France aussi, un de mes élèves, qui travaille dans une banque m’a invité pour que
je vienne inaugurer sa maison qu’il a fini
de construire. Pour cela, on ne finit jamais
de remercier Dieu. Au Soudan, nos élèves
ont créé une association au nom de l’Institut en guise de souvenirs à l’instar de ceux
qui sont en Egypte. Le début de l’enseignement sur l’informatique remonte aux
années 2000 ; la plupart des encadreurs
sont nos élèves ainsi que les secrétaires.
Vous avez fait comprendre que certains
de vos élèves ont créé des associations
dans les pays Arabes comme en Egypte,
au Soudan en souvenir à l’institut Aorèma au Burkina. Cela signifie-t-il qu’ils
sont mieux intégrés à la société arabe ?
Nos étudiants qui arrivent dans les pays
arabes sont bien traités et bénéficient d’autres formations. Ces jeunes ont reçu des
bourses d’études, ils sont logés, restaurés.
Donc, ceci explique une bonne intégration.
Il y a une parfaite différence entre les étu-

diants des années passées et ceux d’aujourd’hui. L’on ne peut pas dire tout bonnement que les problèmes n’existent guère.
Les étudiants ont toujours des problèmes.
Une des années, les arabes m’ont donné 30
bourses pour mes élèves. Toutes les années,
on reçoit des bourses en nombre différent.
Un élève de notre institut est devenu professeur au Koweït, il y a des ressortissants
burkinabé qui sont insérés professionnellement dans les sociétés arabes. Cela témoigne d’une bonne entente, sinon on
n’allait pas assister à ce changement.
La vie que les Arabes mènent de nos
jours relève-t-elle de leur tradition ou de
l’Islam ?
La vie que les Arabes menaient avant l’avènement de l’Islam n’existe plus actuellement, même si on peut constater encore
certains comportements. La majorité des
Arabes a tenu ferme au Tawhid et suit la
Sunna du prophète (saw). D’un constat global, ils sont en phase avec les enseignements de l’Islam. Ce qui était nuisible dans
la période antéislamique est délaissé et ils
mènent une vie basée essentiellement sur
la religion. A l’instar des Africains avant
l’Islam, nous avions de bonnes pratiques
léguées par nos parents. Le prophète (psl) a
rectifié et purifié la vie des Arabes ; et ses
compagnons ont suivi son œuvre.
D’aucuns disent que l’Islam est une religion importée. Quelle lecture faites-vous
de cela ?

Etes-vous satisfait du résultat obtenu au
niveau de l’éducation ?
Je peux dire oui. Dans notre institut, il
s’agit du vrai franco-arabe, ce ne sont pas
des paroles en l’air. Chaque classe à un professeur de français et d’Arabe. Les élèves
participent aux examens du CEP après
celui de l’Arabe. Depuis leur participation,
aucun élève n’a échoué jusqu’à nos jours
et cela dure déjà 6 ans. Ils obtiennent également de bons résultats au BEPC et au
BAC. Après cela, beaucoup de nos élèves
ont réussi aux concours de la douane, de la
gendarmerie ; et bien d’autres. Du moment
où notre langue officielle est le français,
nous mettons l’accent sur son apprentissage.

Pour répondre à ces personnes, c’est très
simple vu qu’elles-mêmes ne respectent
pas la coutume de leurs ancêtres. A ce que
je sache, nos ancêtres montaient sur les
ânes pour leurs déplacements ; mais aujourd’hui, tout le monde veut rouler en voiture ; pourquoi ne pas rester dans les
anciennes habitudes ? Elles empruntent des
avions. Si importer n’est pas bon, elles
n’ont qu’à rejeter tout ce qui vient d’ailleurs.
C’est parce que nous pensons que l’Islam
est mieux que l’idolâtrie, que nous l’avons
préféré à nos us et coutumes. Nous préférons un Dieu, créateur des cieux et de la
terre à de prétendus dieux sculptés par
l’homme grâce à la terre et au bois.
En revanche, nous n’avons rien importé, on
a seulement accepté la religion du Dieu
Unique.
Que représente le Coran pour vous ?
Le Coran, c’est la parole de Dieu, dépourvue de toute ambiguïté ; il est le garant de
la vérité.
D’aucuns disent que l’Islam, c’est la violence, allusion faite au terrorisme ?
Le terrorisme trouve son explication dans
les injustices de tout genre. Lorsque les
plus forts exploitent les plus faibles, cela
donne du loisir à des individus de commettre des crimes qui s’appellent « terrorisme ».
Par exemple, dans un village de la Palestine, des soldats israéliens ont obligé des
filles musulmanes à se dévêtir afin d’obtenir la liberté de rentrer chez elles. Ces filles
ont répondu à leur exigence en se dévêtant
devant eux.
Malgré cela, elles ont été froidement abattues. Donc, ce sont de tels comportements
qui amènent la terreur. Pour mieux en finir
avec la violence de tout genre, il faut impérativement lutter contre l’injustice dans
tous les domaines.
Votre dernier mot ?
C’est un sincère remerciement envers
Allah, une salutation sur le prophète et en
même temps, vous réitérer notre encouragement et vous souhaiter bon vent.
Par interview réalisée par A. G

Le vrai visage de l’islam - N°011 du 05 janvier au 05 février 2014

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Nos pieux prédecesseurs

OMAR IBN AL-KHATTAB

Un bel exemple pour toute la communauté

Selon Abou Houreira qu’Allah l’agrée, le Messager d’Allah - Que la Paix et la Bénédiction soient sur lui - a dit : « Parmi ceux qui
vous ont précédés des fils d’Israël, il y eut des hommes qui n’étaient pas des prophètes, mais auxquels Allah a adressé la parole. S’il devait y en avoir dans ma communauté, ce serait Omar ! » Rapporté par Al-Boukhary. Ce noble hadith à lui seul suffit pour nous faire
comprendre qui était cet homme. Mais pour tirer les leçons de la vie du deuxième calife de l’islam, allons-y le découvrir davantage.
Sa généalogie
Il est Omar Ibn Al-Khattab Ibn Noufail Ibn
Abd Al-Ouzza Ibn iyah Ibn Abd-Allah Ibn
Qourt Ibn Rizah Ibn Adi Ibn Kaâb Ibn LouâayIbn Ghaâlib Al-Qoreïchi Al-`Adwi.
Omar - qu’Allah soit satisfait de lui - a dit pour
sa part qu’il était né 4 ans après la grande
guerre des mécréants. Donc on peut fixer l’année de sa naissance aux alentours de 581 après
Jésus Christ que le salut soit sur lui. Son père,
Al-Khattab, était l’un des chefs les plus redoutés et les plus respectés, bien qu’il ne soit pas
un riche notable. Le prénom de sa mère était
Hintima bent Hachim ben Al Moughira des
Banou Makhzoum.
Il faisait partie des familles les plus illustres du
clan des Banou `Adi, qui avaient les charges
d’arbitrage, de médiation et d’ambassade et
cela au cours de la période préislamique.
Sa vie
Etant jeune, Omar faisait paître leur bétail et
celui de ses tantes paternelles. Devenu grand, il
s’occupa du commerce, déplacements fréquents au Cham (qui englobait la Jordanie, la
Palestine, la Syrie et le Liban). Il n’était pas
riche, par contre, sa sévère personnalité inspirait crainte et respect. Il fut un grand sportif réputé pour sa souplesse, cavalier émérite. Il
participa à de nombreux tournois de lutte dans
la foire d’Okaz. Il faisait partie de l’élite de
Qoureich, sachant lire et écrire ; il était ambidextre, ayant une voix résonnante et puissante.
Il était très sage et d’une lucidité surprenante.
Sa conversion à l’Islam
Omar Ibn al-Khattâb se convertit à l’Islam en
616 ou en 617, trois jours après la conversion
de Hamza ibn Abd al-Muttalib. Ibn Ishaq dans
son recueil Sirat An-Nabi (La vie du prophète)
rapporte que `Omar ibn al-Khattâb décida de
tuer Muhammad lorsqu’il apprit la conversion
de sa sœur Fatima bint al-Khattâb et de son
mari à l’islam. Alors qu’il était en chemin, il
rencontra son meilleur ami Nou`aym ibn Abdullah qui s’était secrètement converti à l’islam et l’informa de ses intentions. Nou`aym fut
surpris et dit : « Tu prétends vouloir éliminer
Muhammad, alors que sa propagande a ses
supporters au sein même de ta famille ! » et
ajouta : « Ta sœur a renié ta religion ! », ceci
dans le but de détourner son attention de son
objectif premier. Il comprit ce que ceci voulait
dire et fit demi-tour pour se rendre chez elle.
Au même moment, Khabbâb Ibn al-Arât récitait la sourate Ta-Ha. `Omar ibn al-Khattâb
frappa à la porte en hurlant. Khabbâb, le mari
de Fâtima, quitta la pièce précipitamment en
entendant sa voix. Fâtima cacha le feuillet sous
sa draperie et ouvrit la porte. `Omar Ibn alKhattâb les questionna brièvement sur ce qu’ils

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faisaient et se rua sur Khattâb. Fatima intervint
pour défendre son mari et avoua leur conversion à l’islam. `Omar ibn al-Khattâb réagit violemment en la frappant au visage avec un objet
qu’il avait en main, la faisant saigner abondamment. Elle lui dit : « Ô fils d’al-Khattâb, je
me suis soumise à Dieu, fais ce que tu veux ! ».
Lorsqu’il découvrit le feuillet, il lui demanda
de le lui donner, ce qu’elle refusa arguant qu’il
n’était pas digne de le toucher car il n’était pas
purifié, mais elle voulait surtout qu’il ne le détruise pas. `Omar ibn al-Khattâb baissa le ton,
fit les ablutions et elle finit quand même par lui
montrer. La tradition raconte l’émotion qui traversa `Omar ibn al-Khattâb à la lecture des versets et que c’est à ce moment qu’il prononça
l’attestation de foi (la chahada). Il voulut ensuite se rendre auprès de Muhammad, qui était
dans la maison d’al-Arqam en bas de la colline
d’as-Safâ, pour l’informer de sa conversion. Il
frappa et Muhammad ordonna que l’on lui
ouvre, malgré la réticence des gens présents et
les menaces de Hamza. `Omar ibn al-Khattâb
les informa alors de sa conversion. Ensuite,
`Omar ibn al-Khattâb questionna Muhammad :
« Ô prophète de Dieu, sommes-nous sur la Vérité ? » Le Prophète répondit : « Bien sûr ! »
Alors `Omar ibn al-Khattâb lui dit : « Dans ce
cas, pourquoi se cacher ? » `Omar ibn al-Khattâb raconte : « Nous sommes sortis en deux
groupes, Hamza et moi à la tête de chacun
d’eux. Nous sommes entrés dans l’enceinte de
la Ka`ba, et quand j’ai regardé du côté des cercles des Quraych, j’ai aperçu sur leur visage
une tristesse, comme je n’en ai jamais vue de
semblable. Ce jour-là, le Messager de Dieu
[...] m’a surnommé al-Fâroûq».
Le califat d’Omar
“Ô Croyants ! Vous m’avez désigné, et si je ne
prétendrais pas être le meilleur parmi vous et
le plus qualifié à votre service, ainsi que tout ce
qui touche à vos affaires, je n’aurais jamais
consenti à prendre la charge. Car il me suffit à
endurer le joug d’attendre le Jour du Jugement
Dernier ! Comment puis-je vous garantir vos
droits ? Comment dois-je les gérer au mieux et
les mettre à exécution convenablement ?
Quelle politique devrai-je choisir pour vous
gouverner ?” Omar se trouvait dans un état tel,
qu’il ne pouvait plus se fier ni à sa force de caractère, ni à sa dextérité. A moins qu’Allahqu’Il soit exalté - ne lui vienne en aide, et ne lui
porte assistance ! Omar ne faisait rien sans la
consultation (choura) ligne de conduite pour la
gestion de l’Etat. Il disait :”L’avis d’une personne est comme un fil ténu. Deux avis comme
deux fils tressés. Si les points de vue sont nombreux, cela donne une résistante corde.“ Il
ajouta : “Une quelconque affaire traitée sans
consultation (choura) ne ramène rien de bon.”

Il ne décidait rien sans la consultation (choura).
Il revenait sur sa décision, lorsque la consultation lui prouvait son erreur. Il fut entouré par
les plus éminents Compagnons du Messager
d’Allah (qu’Allah les agrée). Ceux dont la
compétence et la notoriété scientifiques étaient
reconnues.

Omar, un grand stratège
Omar était le grand stratège de l’armée musulmane organisant les programmes logistiques de
l’armée. Il installa pour cela des casernements
dans différentes villes avec vivres et chevaux.
Il établit à Koufa une caserne pour la logistique
avec, en réserve, quatre mille cinq cents à cinq
mille chevaux, sous la responsabilité de Salman ben Rabi’a Al-Bahili. Il réorganisa l’armée, en la dotant d’un service administratif. Il
fixa la solde et pris en charge les familles des
combattants pendant leur absence. Il s’intéressa le plus, du moral des combattants et de
leur piété. Omar ben Al-Khattâb fut le premier
à organiser l’armée musulmane pour la reconstituer en une armée régulière. Il établit le
service des soldats qui tenait les registres des
noms des militaires, de leur grade et de leur affectation. Il planifia la hiérarchie militaire et
les différents pouvoirs. Omar mit sur pied le
Conseil de guerre et fixa également la discipline militaire. Il envoya à ses généraux cette
“Note de service” : “Vous ne devez en aucun
cas maltraiter les guerriers musulmans car
vous risquez d’engendrer par votre conduite le
désordre et le découragement. Ne les privez
pas de leur droit, car vous les rendrez ingrats.
Ne les faites pas camper dans des lieux malsains et marécageux, c‘est une négligence qui
les perdra physiquement ! “ Omar ben AlKhattâb était très strict et très sévère concernant la conduite des Musulmans vis-à-vis des
habitants des différentes villes et régions
conquises par les Musulmans.
Omar, un exemple de justice
Omar mit un service de surveillance des gouverneurs, concerné autant par leur méthode
d’administrer que par les richesses qu’ils se
procuraient. II nomma comme vérificateur
(wakil) Mohammed ben Maslama. Un homme
intègre dont la mission était de rendre compte
au Calife de la véracité des plaintes que la population (musulmane où non) déposait contre
son gouverneur. L’exemple de la plainte déposée par un Copte d’Egypte contre le gouverneur `Amr ben Al-`Aç et son fils. Ce fut lors
d’une course de chevaux que le fils de `Amr
ben Al-`Aç perdit contre un Copte. Il flagella
ce dernier et l’emprisonna, en justifiant cette
iniquité par son rang, c’est-à-dire “fils de deux
nobles.” Le Copte réussit à s’échapper de sa
geôle, se rendit à Médine où il exposa son cas

Le vrai visage de l’islam - N°011 du 05 janvier au 05 février 2014

à Omar qui rappela de toute urgence `Amr ben
Al-`Aç et son fils. S’étant convaincu de
l’exactitude des faits, il donna l’ordre au Copte
de se faire justice lui-même en infligeant au
“fils des deux nobles” le même châtiment que
celui qu’il endura, puis il lui redonna le fouet
pour qu’il fasse de même avec le père, ce que
le Copte refusa, considérant qu’il avait obtenu
satisfaction. C’est à cette occasion que Omar
ben Al-Khattâb énonça la mémorable allocution : “Depuis quand vous attribuez-vous le
droit de réduire en esclavage des hommes,
alors que leur mère les a engendrés libres ? “
Il libéra tous les esclaves et décréta l’abolition
de toute forme d’esclavage en Arabie. Il se réunit annuellement avec ses gouverneurs, durant
la période du grand Pèlerinage, pour d’une
part, un compte rendu par les gouverneurs et
d’autre part, trancher les litiges, si litige, il y
avait. Le rigorisme d’Omar en matière de justice était connu de tous.
C’est Omar qui sépara le pouvoir exécutif du
pouvoir judiciaire. La fonction du juge (cadi)
fut totalement indépendante, libre de toute
contrainte et d’éventuelles influences des gouverneurs. Pour la surveillance des poids et mesures ainsi que la qualité des marchandises,
Omar désigna une femme du nom de AshShifa’, afin d’inspecter, contrôler et supprimer
les éventuelles exagérations publiques dans les
marchés de Médine.
Son parcours en tant que combattant
En 624, `Omar participa à la première bataille,
la bataille de Badr, qui opposa les musulmans
aux Quraych de la Mecque. Il participa aussi à
la bataille de Uhud en 625. Dans la deuxième
phase de la bataille, lorsque la cavalerie de
Khalid ibn al-Walid attaqua les musulmans par
l’arrière, des rumeurs se propagèrent comme
quoi Mahomet était mort, ce qui mit de nombreux musulmans en déroute. `Omar crut
d’abord aussi à ces rumeurs, mais lorsqu’il entendit ensuite que le prophète était encore vivant, il alla le rejoindre à la montagne de Uhud
pour préparer la défense de la colline face à
l’armée mecquoise qui siégeait en contre-bas.
Plus tard dans l’année, `Omar participa à une
partie de la campagne contre la tribu juive des
Banu Nadir. En 627, il participa à la bataille du
fossé ainsi qu’à l’expédition contre les Banu
Qurayza. En 628, il participa à l’expédition de
Hudaybiya et fut l’un des témoins du traité
d’Oudaybiya. En 630, `Omar participa à la
conquête de la Mecque. La même année, il
combattit lors de la bataille de Hunayn ainsi
qu’au siège de Taïf. Il participa également à la
bataille de Tabouk. `Omar était présent lors du
sermon d’adieu du prophète en 631.
Ainsi fut Omar le calife juste. Al-Farouq : le
séparateur entre le bien et le mal, la justice et
l’injustice. Entre l’équité et l’iniquité, la légalité et l’illégalité, l’honneur et le déshonneur,
la vertu et le vice, l’honnêteté et la malhonnêteté et enfin entre la dignité et l’indignité. Assassiné par un captif perse, il décède dans le
mois de Dhou Al Hijjah de l’an 23H, à 63 ans.
Puisse cette vie nous inspirer dans nos actes de
tous les jours.
Par O. T

Ma prière

PRIERES QUOTIDIENNES

Les règles de réparation

Le musulman, se distingue par son attachement à l’accomplissement de la prière. Si elle est bien acquittée, il en sera
récompensé. Pour cela il importe pour le , musulman, de connaître non seulement les règles contenues dans la prière
mais aussi, de connaître comme s’y prendre lorsqu’il viendra à commettre une erreur dans l’accomplissement de la
prière. Aucun musulman n’est à l’abri d’une erreur au cours de la prière. Et en la matière, le Prophète (Paix sur lui),
en a commis 5 fois au cours de sa vie.

Les cinq cas d’oubli du Prophète (Paix
sur lui) :

a) Oubli de la formulation de la Tahiya
Dans une prière de 4 rakates, le Prophète
(psl) a oublié de faire la Tahiya. Il a réparé
cet oubli en faisant 2 prosternations avant
le salut final (d’où le terme de khabla
Salam).
b) Oubli de faire 2 rakates
Toujours dans une prière de 4 rakates, le
Prophète (Psl) a fait le salut final après 2
rakates uniquement. Interpellé par un compagnon du nom de Zul-yadaïni, il a réparé
cette erreur en complétant par 2 autres rakates restantes et en faisant 2 prosternations
après le 2ème salut final, (d’où le terme de
ba’ada salam).
c) Oubli de la dernière rakate.
Dans une prière de 4 rakates, il fit le salut
final après la 3ème rakate. Sur un rappel
d’un autre compagnon (Talhata ibn Oubeydatilaahi), le Prophète (Psl) qui était
sorti de la mosquée est revenu compléter la
prière (la 4ème rakates) ; après le salut
final, il a fait 2 prosternations.
d) Oubli au niveau de la 4ème rakate.
Dans une prière de quatre rakates, le Prophète (Paix sur lui) a accompli trois rakates
puis est rentré chez lui (chambre attenante
à la mosquée). Interpellé, il a complété la
prière puis a fait 2 prosternations.
e) Rajout d’une rakate
Le Prophète (Psl) a fait une prière de 5 rakates lors d’une prière de quatre rakates. Il
a réparé cette erreur en se prosternant 2 fois
après le salut final.
Les principes de réparation
(rite Imam MALICK)
Nous choisissons les principes de réparation du rite Malikite, non seulement parce
qu’il s’agit du rite le plus répandu en
Afrique subsaharienne, mais aussi parce
que plus simple à retenir.
Dans ce rite, lorsqu’on commet une erreur), le principe est de faire 2 prosternations:
1ère règle
soit avant le salut final (Khabla salam)
soit après le salut final (Ba’ada salam)
Selon bien entendu les cas d’erreur.
2ème règle

Dans le rite Malikite (de l’imam Malick,
que Dieu lui fasse miséricorde), les omissions involontaires « les oublis par conséquent » sont corrigées par :
2 prosternations AVANT le salut final.
Par contre, les rajouts « également involontaires » sont corrigés par :
2 prosternations après le salut final.
La réparation des erreurs relatives uniquement aux 8 Sounnas « à caractère
renforcé ».

1er cas : Un oubli : omission d’une Sunna
recommandée à caractère renforcé.
Lorsqu’on se souvient, au cours d’une
prière, qu’on a omis une sounna « renforcée » alors qu’on a dépassé l’étape correspondante, que faire ? Exemple :
On n’a pas récité le verset après la Fatiha
dans une rakate précédente ; Ou alors on a
oublié de dire Sami Allaahou Limane Hamidahou ; ou bien on a dit à voix basse
quelque chose qui aurait dû être dit à haute
voix ; Ou on a oublié de s’asseoir et de
faire le tahiya après la 2ème rakate, etc...
Dans ces cas, lorsqu’on a dépassé l’étape,
on ne revient pas sur l’acte ou la parole ;
on continue la prière et au moment de la
terminer, on répare l’oubli, (on compense
en quelque sorte) en faisant :
2 prosternations avant le salut final
2ème cas : un rajout
Exemples :
S’asseoir après une 1ère rakate ou une 3e
pour réciter le Tachahoud ;
Dire à haute voix ce qui doit être dit à voix
basse, et s’en souvenir après le
roukou, «l’inclinaison», etc..., on répare
en :
se prosternant 2 fois après le salut final.
3ème cas : omission + rajout au cours
d’une même prière
Exemple : Au cours d’une même prière
(par exemple de 4 rakates), on oublie le
verset qui suit la Fatiha et on récite une tachahoud involontaire après la 3ème rakate.
Dans ces cas, l’omission l’emporte sur le
rajout.
Comment faire les deux prosternations
avant le salut final « qabla Salaam ».
Lorsque l’on finit la récitation du tachahoud (Tahya) de la dernière rakate, au lieu
de lancer le salut final, on dit « Allaahou
Akbar» en se prosternant une 1ère fois, on

se relève pour s’asseoir, puis on se prosterne une 2ème fois. Après la 2ème prosternation, on refait un autre tahya (le tahya
« court ») et enfin on dit le salut final.
Comment faire les deux prosternations
après le salut final, Ba’ada Salam.

Après le salut final, on dit en étant toujours
assis : « Allaahou Akbar » en se prosternant
avec l’intention de rentrer à nouveau dans
la prière. On se relève et on reste assis. Puis
on refait une 2ème prosternation, puis l’on
récite la tahya avant de lancer le (salut
final). On respecte bien entendu la position
assise entre les 2 prosternations (comme
dans le cas précédent).
La réparation des erreurs relatives
aux « cas obligations »
Lorsqu’on commet une erreur sur les obligations, il faut :
non seulement revenir dessus et refaire
l’acte (ou dire la parole, si c’est une erreur
sur les paroles) ;
mais également faire les prosternations de
réparation qui sont la plupart du temps des
prosternations de l’après salut final. (car le
fait de répéter ou de refaire un acte ou une
parole est en fait un rajout dans la prière).
Exemple :
1°) On est en position Roukou, on se rend
compte qu’on a oublié la récitation de la
Faatiha ; il faut se redresser et reprendre la
Faatiha et reconstituer à partir de la prière
comme si de rien était. Après le salut final,
on fait 2 prosternations pour « réparer » le
rajout.
2°) On est en position soudjoud : on se souvient n’avoir pas effectué le roukou. Il faut
revenir au roukou et continuer à partir de
la prière. Après le salut final, on fait deux
prosternations.
3°) On n’a pas encore « noué » le roukou,
on réalise qu’on a récité la faatiha à voix
basse alors qu’on aurait dû la réciter à haute
voix. Dans ce cas, on reprend la récitation
de la faatiha (à voix haute) - Après le salut
final, on fait deux prosternations.
Si l’erreur concernait non pas la faatiha
mais un verset, dans ce cas on doit reprendre le verset (ou la sourate) avant de «
nouer » le roukou. Mais ici pas de prosternation après le salut final, car répéter un
verset ou une sourate n’est pas considéré
comme un rajout, mais plutôt un acte proscrit. C’est à dire non recommandé.
4°) On est à la 2ème raaka, (on vient juste
de se tenir debout pour la 2ème raaka), on

Le vrai visage de l’islam - N°011 du 05 janvier au 05 février 2014

se rend compte de n’avoir effectué qu’une
prosternation (soudjoud) au lieu de deux
lors de la 1ère rakate. On va directement
effectuer la 2ème prosternation et on continue à partir de là. Après le salut final, on
accomplit deux prosternations.
Si par contre (en reprenant les mêmes
exemples) :
1) On est en position roukou de la 2ème rakate, on se souvient qu’on n’a pas récité la
Faatiha dans la 1ère rakate, on doit considérer la 1ère rakate comme nulle et considérer que la 2ème rakate est la 1ère rakate,
puis continuer la prière. A la fin, après le
salut final, on répare le rajout (qui ici correspond à la 1ère rakate annulée) par 2
soudjoud après le salut final.
2) On est à la 3ème rakate ; on se souvient
n’avoir pas effectué le roukou de la 1ère rakate, on doit considérer :
- Que la 1ère rakate est nulle et que la 2ème
rakate devient la 1ère rakate et on continue
la prière. La réparation se fait par 2 prosternations après le salut final.
Lorsque par erreur, on fait le salut final
après seulement la 1ère ou la 2ème ou la
3ème rakate (on a par conséquent raccourci
la prière), pour la « renouer » il faut se
lever pour compléter les rakates qui manquent et Ba’ada Salaam, c’est-à-dire deux
prosternations après le salut final.
Doutes sur le nombre de rakates
Lorsque qu’on ne se souvient plus, du
nombre des rakates accomplies, on prend
appui sur le nombre inférieur dont on est
sûr d’accompli, et on poursuit la prière. On
termine la prière en faisant 2 prosternations
après le salut final.
Remarques importantes
* Lorsqu’on doit faire une réparation
ba’ada salaam, et qu’on oublie de le faire,
la prière n’est pas nulle pour autant. En
effet une réparation ba’ada salaam peut être
rattrapée même 1 ou 10 ans plus tard. Dès
qu’on se rend compte de l’oubli, on fait ses
ablutions, on se met en position assise et on
effectue les 2 prosternations, et on accompli la réparation qui sied.
* Par contre lorsqu’on doit faire une réparation qabla salaam et qu’on oublie de la
faire, il y a 2 cas à distinguer:
1) On s’en souvient juste après le salut final
(ou en tout cas dans les cinq (5) minutes au
maximum) ; dans ce cas, on remplace la réparation qabla salaam par ba’ada salam.
2) Si on s’en souvient bien après le salut
final, c’est à dire au delà des 5 minutes, la
prière est dans ce cas nulle, il faut la reprendre en intégralité.
Par Arouna GUIGMA
Source : SIRRADIOU SALIK,
Tome 1, Page 128

Page 9

Actualité

CONFRONTATION ENTRE RELIGIEUX EN AFRIQUE

La Centrafrique dernière victime ou à qui le prochain tour?
Encore une fois, les Africains ont affiché leur incapacité à gérer leurs propres problèmes, laissant des populations s’entredéchirer. Cette spirale de violence qui
sévit entre Musulmans et Chrétiens en Centrafrique est un exemple effarant, s’il n’en est pas de trop. Quand-est-ce le continent noir trouvera, une bonne fois
pour toutes, la thérapie aux confrontations à connotations politiques entre les religieux?
Quand des musulmans et des chrétiens
se massacrent !
Pour l’Afrique, on a tendance à dire, à
contrecœur, que l’histoire se répète. Les
Africains ont de la peine à se départir de
ces actes et comportements dignes du
moyen-âge. Où le quotidien des populations était caractérisé par la force du plu
fort avec son corollaire de massacres, de
pillages. Aujourd’hui, c’est la Centrafrique, ce pays de l’Afrique centrale, qui
nous fait revivre cette histoire…, triste. Depuis le renversement du président François
Bozizié par Michel Djotodia, un partisan
de la Séléka, le pays brille par la désolation
et son incapacité à faire face aux urgences
qui sont la lutte contre l’extrême misère,
l’analphabétisme, le droit à la santé, à l’alimentation, à la vie tout court.
Au lieu de s’unir comme un seul corps pour
affronter ces mille et une difficultés, les
Centrafricains, n’ont pas trouvé mieux que
de se laisser entraînerdans des conflits religieux. L’absence d’un pouvoir central aidant, Chrétiens et Musulmans se sont
rentrés dedans. La suite, on la connaît. Les
Musulmans sont ceux qui ont payé le lourd
tribut de cet affrontement. Dans ce contexte
de psychosée généralisé, l’aéroport de Bangui est devenu un centre de refuge pour les
victimes, où l’on parle de plus de cent
soixante-mille déplacés. Dans ce tohubohu, où l’on prend du plaisir à tuer,à massacrer et à piller, difficile de savoir qui a
raison et qui a tort. Entre dit-on, d’une part
une milice musulmane en faveur du président actuel et donc proche de la séléka et,

Actualité

d’autre part, une milice chrétienne, « Les
Anti-Balakas », proche du président évincé
Bozizé. Il faut ajouter à cela la difficile cohabitation entre l’armée française, la
Misca, le Séléka et les anti-balakas. Laquelle armée a été vouée aux gémonies par
les musulmans qui disent être lésés. Malgré la présence de l’opération cengariste et
ses forces africaines, le sang continu de se
verser au nom des ethnies et de l’appartenance religieuse. En attendant une sortie de
crise, quelles leçons tirées ?
Donner aux religions leur place
Pour une vie en société mixte, l’Islam a
déjà précisé les rapports qu’il devrait y
avoir entre les différentes communautés et
surtout entre musulmans et chrétiens. « Ne
discutez avec les gens du livre que de la
bonne manière, sauf ceux qui sont injustes ;
et dites -leur, nous croyons en ce qui a été
descendu vers nous et vers vous. Votre Dieu
et le nôtre est le même et c’est à lui que
nous sommes soumis », sourate 29 verset
46. C’est dire donc qu’il est interdit à tout
musulman, de porter préjudice à un chrétien sur la base de sa foi. Le musulman,
soucieux du salut de son âme ici-bas et
dans l’au-delà, se doit d’avoir pour guide
le Saint Coran et la tradition du Prophète
Mohammed (Paix et salut d’Allah sur lui),
qui fut un modèle de cohabitation religieuse. Dans la religion chrétienne également où l’on fait le culte de l’amour du
prochain, on devrait difficilement arrivé à
des confrontations entre religieux. C’est
dire, d’ores et déjà, que l’apparition et la

persistance des conflits à connotations religieuses tirent leur racine ailleur, ou tout le
moins en dehors des textes religieux.
Que cela arrive, les raisons sont à rechercher dans le prosélytisme religieux et,
pourquoi pas, dans le jeu de politiques véreux. En Afrique, dans la plupart des cas,
les confrontations ethnico-religieuses, ont
toujours été inspirées par une main politique.
Le Rwanda en 1994, le Congo récemment
avec le pouvoir et le M23, la Côte d’Ivoire
en 2002 et même récemment en 2011… Il
appartient donc aux religieux, porteurs de
paix, de ne pas se laisser endoctriner par
des politiciens, pour qui tous les moyens
sont bons pour parvenir au pouvoir. Pour
ce faire, pour ce qui est du musulman, en
tout cas, il se doit d’apprendre rigoureusement sa religion et de se cramponner aux
hadiths du prophète pour parer à toute tentative de récupération politique. La promotion du dialogue interreligieux est un
impératif dans tous les pays.
L’Afrique, après 50 ans d’indépendance, continue de tendre la main

L’autre constat, dans cette crise, c’est encore et toujours l’incapacité des Africains à
trouver les solutions à leur propre problème. C’est un constat triste et honteux à
la fois. Les dirigeants africains ont toujours
assisté, de façon impuissante, à ces massacres entre ethnie et entre religieux. L’on se
rappelle comme si c’était hier du génocide
Rwandais. L’Union africaine était quasiinexistante et même muette comme une

carpe au moment où les ethnies Hutu et
Tutsi se massacraient à coups de machette.
Aucun pays à l’époque n’a pu dépêcher une
troupe à Kigali pour s’interposer entre les
différents belligérants. La France, soucieuse de ses ressortissants, effectuait un
pont aérien entre le Rwanda et la république démocratique du Congo pour le rapatriement de ses ressortissants. Quinze ans
après, la réalité n’a pas changé. Avec un
continent de cinquante-trois armées, l’on a
regardé les chrétiens et musulmans s’entredéchirer. Il a fallu encore que la France
se décide à prendre à bras- le-corps ce problème. Comme elle l’avait fait au Mali et
au Congo. Nos dirigeants se complaisent
toujours dans des discours interminables et
dans des condamnations de principe.
L’UA doit impérativement venir à bout des
groupes extrémistes, des affrontements
communautaires et interethniques. Au moment où cette crise n’a pas encore dit son
dernier mot, qu’une autre, et non des moindres, éclate de l’autre côte de l’Afrique,
précisément au Sud- Soudan. Après seulement deux ans d’existance de cet Etat, que
le président Salva Kir et son ex-viceprésident se livrent un combat sanguinaire.
Très vite, ce conflit va prendre une connotation régionale et ethnique et ce sont malheureusement les populations civiles qui
vont en pâtir.
A quand une Afrique de paix ? A quand la
fin des massacres au nom des religions ? A
quand une armée africaine capable de secourir les Africains ?
Par Arounan Guigma

LES CAUSES DE LA NAISSANCE DE TERRORISTES EN ISLAM

Le point de vue du théologien le Dr Ahmad Savadogo

L’islam, une religion, dit-on de paix mais qui de plus en plus se présente sur une facette de la violence. L’islam, c’est ce lot de groupes islamistes de tout acabit
dont les disciples sont toujours prêts à vendre leurs âmes pour faucher des vies. Pire même, ils le font avec beaucoup de plaisir, car rassurés d’être accueillis au
paradis en martyrs. Comment concilier ces deux entités antinomiques ? Nous sommes allés rencontrer un théologien musulman, en la personne du Docteur
Ahmad Savadogo pour comprendre. Sans langue de bois, et sans faux fuyants, il nous donne sa lecture de la situation.
Le Soir : L’islam est défini comme religion de paix, pourtant les évènements
causés ça et là à travers le monde semblent infirmer cette assertion. Comment
comprendre cela ?
Docteur Ahmad Savadogo : Au nom de
Dieu, le Clément et le Miséricordieux.
Louanges à lui, que sa paix et ses bénédictions se déversent sur le dernier prophète
Mohammad. Nous remercions le bon Dieu
d’avoir fait de nous des musulmans, des

Page 10

Hommes de paix. Pour une fois de plus, et
ce n’est vraiment pas de trop de revenir sur
la véritable définition de l’Islam pour lever
les équivoques. L’Islam puise son nom
d’un nom de Dieu qui est la Paix. L’Islam
signifie soumission, une soumission censée
engendrer la paix. C’est une soumission à
la volonté d’un seul être, Allah. C’est une
soumission qui évite au musulman d’être
manipulé ou d’être instrumentalisé par qui
que ce soit, si ce n’est Dieu. La seule sou-

mission à Dieu nous permet d’être pacifique envers ceux qui font la paix avec
nous et d’être violent envers ceux qui nous
oppriment. Pour matérialiser le sens de ce
mot, le prophète de l’Islam a, à son époque
répondu à la violence des Mecquois par la
tolérance. Pendant 13 ans, les premiers musulmans ont été victimes de toutes sortes de
pressions et d’oppressions à cause uniquement de leur liberté de culte. Sachant et
pensant que cette cité va devenir un jour

Le vrai visage de l’islam - N°011 du 05 janvier au 05 février 2014

une cité islamique, le prophète n’a pas répondu à la violence par la violence. Il a,
même en son temps émigré pour éviter la
violence, bien que la terre de la Mecque
soit la propriété de Dieu et que lui il soit
son Envoyé. Et malgré cette immigration,
les Mecquois l’ont rejoins à Médine pour
l’empêcher de fonder un Etat musulman et
pour attaquer les musulmans. C’est pour-

Suite Page 14

MUTUELLE ISLAMIQUE DU BURKINA

Faits et gestes

Pour mieux renforcer les liens de solidarité entre musulmans

La Ligue Burkinabè à la lecture et à la mémorisation du Saint Coran (LIBULMESCO), a procédé à la création d’une dénommée Mutuelle islamique du Burkina. Le lancement officiel des activités est intervenu le 24 décembre 2013 à Ouagadougou.

«

Le présidium au lancement officiel, avec le Cheikh Mahmoud Bandé, Ismaël Tiendrébéogo et Habib Kane.

En vérité, Allah ne change pas l’état
d’un peuple, tant que les individus
qui le composent ne modifient leur
conduite », a dit le Coran à la Sourate 13
au verset 11. C’est fort de cet enseignement
que les élèves et encadreurs de la Ligue
burkinabè de lecture et de mémorisation du
Saint Coran (LIBULMESCO) ont créé la
Mutuelle islamique du Burkina (MIB).
Porté sur les fonts baptismaux le 18 juillet
2013, le lancement officiel des activités du
MIB a eu lieu le 24 décembre 2013. C’est
au cours d’une soirée de diner-débat, que
le président El Hadj Moumouni Ouédraogo, a expliqué de long en large les tenants et les aboutissants de cette mutuelle.
Bien avant, il nous explique comment
l’idée est venue. « Cette mutuelle a vu le
jour après la volonté d’Allah, par les efforts de deux hommes que sont le Docteur
Diawara et Karanssamba ». Nous nous

sommes dit qu’il faut en plus des cours que
nous organisons à l’immeuble Diawara,
créer un cadre d’entraide et de renforcement de la fraternité islamique, a-t-il poursuivi. Ainsi donc, au premier plan, cette
mutuelle, vise le renforcement des liens de
solidarité entre les fidèles musulmans et la
création d’activités religieuses, socioculturelles pour ses membres. Elle vise aussi la
réalisation de l’unité économique des musulmans.
On note une centaine d’adhérents à la date
du 24 décembre 2013. Pour être membre,
la satisfaction de deux conditions est exigée. « Il faut être musulman et accepter les
principes de gestion islamiques », a dit le
président El Hadj Moumouni Ouédraogo.
Le droit d’adhésion à la Mutuelle islamique
du Burkina s’élève à 60 000 francs CFA
payable en douze mois et non remboursable. La cotisation est annuelle et est fixée à

Papy Diawara et Habib Kane

1000 Francs CFA payable au plus tard le
dix (10) de chaque mois. Au cours de cette
soirée de lancement officiel, les participants ont eu droit à des communications.
La première « La stabilité du couple :
Quelles solutions de l’Islam » a été abordée par l’Imam Ismaël Tiendrébéogo. La
seconde « La solidarité envers notre prochain ; une nécessité de l’Islam » a été décortiquée par Habib Kane, présentateur de
l’émission « Comprendre l’Islam » à la télévision Africable.
Encadré : Les objectifs et les missions de
la MIB :
Offrir des activités et des services religieux,
sociaux et culturels à ses membres ;
Etre à l’écoute des besoins exprimés par les
membres dans le domaine de la formation
et de l’information islamiques ;
Etablir des liens de collaboration et d’entraide avec toutes les composantes de la

Karasamba pendant
son allocution

communauté islamique ;
Initier et gérer des activités génératrices de
revenus (AGR) par et au profit des membres ;
Mettre à la disposition des musulmans des
lieux d’enseignement ;
Œuvrer à l’établissement d’une solidarité
au niveau national et régional ;
Créer une maison de solidarité et des centres de loisirs halal ;
Etablir des partenariats avec des personnes
morales ou physiques en vue de faciliter les
soins et la prise en charge des membres de
la mutuelle et œuvrer à l’ouverture d’un
centre sanitaire ;
Promouvoir la formation pluridisciplinaire
et l’insertion des maîtres et élèves coraniques au niveau socioprofessionnel ;
Créer une bibliothèque centrale islamique.
Par OT

Les participants venus nombreux pour l’occasion.

Le vrai visage de l’islam - N°011 du 05 janvier au 05 février 2014

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Faits et gestes

CLOTURE DU VII SEMINAIRE ISLAMIQUE DE OUAHIGOUYA

« Les objectifs sont largement atteints »

Le septième séminaire islamique de Ouahigouya a refermé ses portes le 29 décembre 2013. Organisé par l’association As Salam des ressortissants du Yatenga,
ce séminaire qui avait pour thème « Les maladies dans la société et les solutions de l’islam », a réuni au Lycée Yamwaya près de quatre mille participants. Pour
les organisateurs, les objectifs recherchés ont été atteints. C’est devant des autorités locales de premier plan, à l’image du gouverneur de la région du Nord, Khalid Bara, que rendez-vous a été pris pour la huitième édition.

C

e septième séminaire, tenu du 25
au 29 décembre 2013 à l’initiative de l’association As Salam
des ressortissants du Yatenga, a porté sur
un thème atypique : « Les maladies dans
la société et les solutions de l’islam ». Le
choix d’un tel thème se justifie, à en
croire le Directeur du séminaire, le Pr Ismaïl Sawadogo par le fait que « l’être humain a besoin nécessairement de ses
deux facultés que sont l’esprit et le corps
pour pouvoir être utile à lui-même, à sa
famille et à sa communauté et au-delà à
toute la société, en contribuant comme
acteur à part entière ». Il se justifie aussi
par le fait que « l’islam est une religion
qui régente la vie spirituelle et celle matérielle de l’homme », a ajouté le Docteur
Mohammad Kindo, Coordonnateur général du séminaire. L’objectif général de
ce séminaire tel que voulu par l’association, était de contribuer à la lutte contre
les maladies en sensibilisant les musulmans sur les causes, les origines, les
conséquences de la maladie et surtout les
solutions apportées par l’Islam. Ce séminaire poursuivait aussi l’objectif de former et de renforcer les capacités des
imams et des enseignants islamiques à la
transmission du savoir sur la lutte contre
les maladies selon les voies et moyens
préconisés par l’Islam. Enfin, ce séminaire, de l’avis des organisateurs, visait à
créer les conditions de renforcement des
structures islamiques et de la cohésion

problème des troubles mentaux. Etait
aussi présent le Docteur Hamadou
Séogo, médecin chef du district sanitaire
de Ouahigouya, qui a sensibilisé les participants sur les questions liées à la prévention des maladies… Pour ce qui est
des sciences paramédicales, le séminaire
a mobilisé le concours de trois tradi-praticiens des provinces de Ouagadougou et

Les activités menées au cours de
cette édition :

Le Coordonnateur général, le Dr
Mohammad Kindo invite les fidèles à
mettre en pratique les enseignements
reçus.
entre les musulmans dans la région.
« Ces objectifs ont été largement atteints », a indiqué le Directeur du séminaire. Près de 4000 participants ont été
enregistrés. 32 conférences et séances de
formations ont été réalisées. D’éminents
docteurs et professeurs en sciences de la
santé y ont dispensé des cours ou animés
des conférences. Entre autres sommités
du monde scientifique présents à ce séminaire, nous pouvons citer le Professeur
Adama Traoré, ancien ministre de la

Les participants venus principalement de Bobo-D,
de Gourcy, de Ouagadougou ...
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Le Directeur du séminaire,
le Pr Ismaël Sawadogo,
est satisfait des résultats atteints.

Santé, qui a abordé la question de la dépigmentation et ses méfaits ; le Professeur Arouna Ouédraogo, Doyen de
l’UFR des Sciences de la santé de l’Université de Ouagadougou qui a traité du

- Huit conférences publiques sur le
site du séminaire ;
- Deux conférences ciblant les
femmes ;
- Onze séances de formation destinées
aux enseignants arabophones ;
- Onze séances de formation à l’intention des imams ;
- Plusieurs prêches dans la ville de
Ouahigouya et dans les villages environnants ;
- Des œuvres sociales sous la forme de
visites aux malades hospitalisés, aux
détenus, aux orphelins et aux aveugles.

Le président du Mouvement sunnite Adama Nikiéma remettant
un présent au gouverneur Khalil Barra pour son accompagnement
à la tenue de ce séminaire.

Le vrai visage de l’islam - N°011 du 05 janvier au 05 février 2014

Faits et gestes
de Ouahigouya. Au niveau des sciences
religieuses, là aussi, des savants, et pas
des moindres, à l’image des Docteurs
Ahmad Sawadogo et Mohammad
Kindo… ont édifié les participants. Pour
permettre à tous de bénéficier de ses enseignements, des partenariats avec des
stations radios de la place ont été noués.
A côté de ces activités, les organisateurs
ont réalisé des œuvres à caractère social.
Ainsi, une opération de don de sang a
permis de collecter 215 poches de sang.
« Plus du triple de ce nombre aurait pu

être atteint, n’eût été la capacité limitée
en matière de personnel médical de
l’équipe du CNTS », a précisé le Directeur du séminaire. Une visite à la prison
civile de Ouahigouya a aussi eu lieu. On
ajoute dans ce registre des visites aux
malades du CHR de Ouahigouya, aux
aveugles et aux orphelins, qui ont permis
de remettre des présents. A côté de tout
ceci, il faut ajouter que les participants
ont bénéficié d’une formation sur les premiers soins en secourisme et d’opérations gratuites de dépistages sur le

diabète et la tension artérielle. Les travaux de ce séminaire, de l’avis du Professeur Ismaël Sawadogo, interpellent les
autorités au plus haut niveau afin qu’elles
agissent de manière à éradiquer dans
notre pays les trois grands fléaux abordés
lors de cette édition et dans les deux précédentes : l’ignorance, la pauvreté et la
maladie. Le gouverneur de la région du
Nord himself, El hadj Khalid Bara, a félicité les organisateurs, non seulement du
choix d’un tel thème, mais aussi d’avoir
pu en quelques jours toucher du doigt les

différentes facettes de la maladie. Quant
au Coordonateur général, Dr Mohammad
Kindo, la vision du Mouvement sunnite,
au-delà de ce séminaire, est d’interpeller
les musulmans sur leurs responsabilités
à disposer de centres de santé et de personnels qualifiés. « Chose dont la réalisation ne peut être possible que si les
musulmans acceptent d’abandonner les
querelles intestines pour aller à
l’union », a précisé l’érudit.
Par Ousmane TIENDREBEOGO

Au terme de la cérémonie de clôture, nous avons tendu notre micro à des séminaristes qui ont exprimé leurs sentiments :

Issouf Sankara (Gourci) : Je suis entièrement satisfait et je ne regrette
pas d’avoir participé à ce séminaire.
« Ce séminaire a eu
la particularité et le
mérite de
traiter de
d e u x
choses
qu’on croirait différentes. La
maladie et
la foi. Sur
le plan de
la maladie, à vrai dire, personnellement,
j’ai eu des informations sur des sujets
dont je ne s’avais pratiquement rien.
Notamment des sujets sur le cancer de
la prostate et autres. En plus de cela, j’ai
eu des connaissances complémentaires
sur ce que j’entendais dire sur le diabète, la dépigmentation... Le message
est passé facilement parce que les enseignants composés de Professeurs et de
Docteurs étaient à la hauteur. Sur le
plan religieux également, j’ai appris
beaucoup de choses très utiles. On a revisité les règles de la lecture du Coran,
les notions sur la foi… Je suis entièrement satisfait et je ne regrette pas
d’avoir participé à ce séminaire. »
Issa Kindo (Ouagadougou) : C’était
la toute première fois qu’on entendait parler de certaines choses
« J’ai eu la chance de participer à toutes
les sept éditions. Mais la présente, en
termes de comparaison avec les autres
éditions, a vraiment atteint ses objectifs.
Les questions traitées ici sur la santé ont
beaucoup intéressées parce que c’était
la toute première fois qu’on entendait
parler de certaines choses. Raison pour
laquelle, nous sommes restés concentrés
du début à la fin. Les sujets religieux qui
ont été abordés nous ont également permis de raffermir d’avantage notre foi,
parce que sans sciences, la foi ne peut

augmenter.
C’est ainsi
que les matins, après
le petit déjeuner, on
nous mettait
en commiss i o n s .
J’étais dans
celui
des
imams, et
nous recevions des
cours sur la lecture du Coran, la prière
et bien d’autres enseignements indispensables pour un imam. Sur le plan des
maladies, il faut faire la distinction entre
les maladies corporelles et les maladies
spirituelles telles que l’orgueil, l’hypocrisie, le mensonge… On nous a montré
comment soigner ces maladies, leurs
dangers… Je pense que ce séminaire
surpasse les précédents en termes de résultats atteints. »
Ahmad Kindo (Ouahigouya) : Je me
suis rendu compte que la compréhension d’un certain nombre de
concepts religieux m’échappaient.
« Je suis à
ma
première participation.
L
e
s
connaissances que
j’ai
acquises pendant
ces
cinq jours
sont inestimables.
J’avoue
que je serai
incapable d’évaluer l’impact que cela
aura sur ma pratique religieuse. J’ignorais beaucoup de choses. Je me suis
rendu compte que la compréhension
d’un certain nombre de concepts religieux m’échappaient. Donc, sur le plan

purement religieux, je suis entièrement
satisfait. Sur le plan des questions liées
aux maladies, là encore, ma compréhension des choses a changé. Il y a des
sujets tels que le diabète, la dépigmentation, les fractures ; tous ces sujets sont
venus à point nommés. On nous a également montré comment appliquer la
rokia. Je m’en voudrais d’oublier de
mentionner la formation en secouriste
dont nous avons bénéficié de la part des
Sapeurs pompiers. Je suis enseignant de
Medersa de profession. Nous avons été
formés sur la pédagogie. Je repars entièrement satisfait et prie Dieu de me
donner la force de pouvoir prendre part
à la prochaine édition. »

Abdoul Moumin Sawadogo (Ouahigouya) : Pendant ces cinq jours, j’ai
vécu la vrai fraternité telle que enseignée par le Coran.
« J’ai appris beaucoup
de
choses en
termes de
connaissances. Je
vous assure
qu’il y a
des informations religieuses
que
je
n’avais pas
entendu
jusque là. N’eût été ce séminaire, il y a
des notions que je n’allais jamais
connaître. Vous imaginez la joie qui
m’anime.
Et il y a un fait qui a retenu mon attention : pendant ces cinq jours, j’ai vécu
la vrai fraternité telle que enseignée par
le Coran. Dès que quelqu’un te piétine,
simultanément, vous-vous présenter des
excuses. Les gens repartent comme ils
sont venus, sans rancunes avec qui que
ce soit. Cela m’a véritablement marqué.»

Le vrai visage de l’islam - N°011 du 05 janvier au 05 février 2014

Ismaël Ouédraogo (Ouahigouya) : Je
suis venu chercher la science religieuse, et je crois fermement que je
l’ai acquise.
«
J’ai
laissé ma
famille
pour venir
séjourner
ici pendant
cinq jours.
Je repars
par
la
grâce de
Dieu, très
satisfait.
Je
suis
venu chercher
la
science religieuse, et je crois fermement
que je l’ai acquise. J’ai appris des
choses que j’ignorais. J’allais même
dire beaucoup de choses. Je suis à ma
deuxième participation, mais je fais
mention spéciale à la présente édition.
Sur toute la chaîne, les encadreurs
étaient à la hauteur. Sur le côté religieux
comme sur les sujets sur les maladies.
Longue vie à ce séminaire. »
Boubacar Sidiki (Ouagadougou) :
Sur le plan spirituel, on a été
également bien édifié.
« Ce séminaire
nous a appris
beaucoup de
choses. En matière de santé
préventive, on
a beaucoup appris.
Aujourd’hui, je
sais ce que je
dois faire pour
me protéger
contre des maladies comme
le diabète, l’hyper-tension artérielle… Sur le plan spirituel, à ce niveau, on a été également
bien édifié. »

Page 13

Société
Suite de la Page 10

quoi les premières guerres menées par le
prophète se sont toutes déroulées à Médine.
Quand il est arrivé à Médine, il a signé des
pactes de non-agression avec les Gens du
livre. La première fois que le Prophète a eu
une bataille contre un autre peuple, il avait
envoyé une lettre à un Romain l’appelant à
embrasser l’Islam. L’émissaire envoyé pour
transmettre cette lettre a été exécuté en
cours de route. A leur époque, cet acte était
synonyme d’une déclaration de guerre.
Pour dire encore une fois de plus que l’Islam ne reconnait pas la violence. Si aujourd’hui les choses ont changé, et que
l’Islam semble symboliser la violence, il
importe donc d’en savoir les causes.
Justement, qu’est ce qui explique ce état
de fait?
D’abord, il faut retenir que l’islam n’enseigne pas de tendre la joue gauche
lorsqu’on reçoit une gifle à la joue droite.
Non. L’Islam autorise la légitime défense.
Là où il y a problème, c’est le fait que les
médias que vous êtes, ne montrez pas les attaques subies par les musulmans. Les médias se ruent toujours sur la réplique des
musulmans et c’est cela qui est porté à la
face du monde. On ne présente jamais les
causes de l’attaque des musulmans. Mais la
défense est diffusée à longueur de journée.
Elle porte désormais le nom de « terrorisme ». Cette guerre des médias a même
existé au temps du Prophète Mohammed
(PSL). Quand il récitait le Coran aux gens,
les infidèles recommandaient de faire du
bruit pour empêcher que les gens ne cernent
le contenu de sa récitation. Il y a donc une
injustice dans la diffusion de l’information.
Ce qui fait aussi que les choses se présentent de la sorte, c’est qu’à force de subir
l’oppression, les gens finissent par se révolter. Les conseils des Ulémas appelant à
la tolérance ne sont plus écoutés. Il y aura
nécessairement des individus difficiles à
maîtriser qui profiteront de cette situation
pour semer le désordre. L’oppression
conduit à la violence. Et, en ce moment, les
gens n’ont cure des appels à la paix fait par
les dignitaires religieux. Je me rappelle que
pendant mon séjour au Tchad, j’ai tenté en
vain de dissuader un Burkinabè qui se rendait en Irak pour combattre contre l’oppression américaine. Il était dépassé par les
évènements et les conseils que je lui ai prodigués ne passaient plus. Il y a un Ghanéen
qui, à la même période se rendait en Arabie
Saoudite pour dit-il combattre. Pour vous
dire que les groupes islamistes sont remplis
de jeunes frustrés. Quand l’oppression atteint un certain seuil, les gens deviennent
incontrôlables. Je me rappelle de cette parole de Kadhafi, qui disait que c’est le terrorisme des Occidentaux et des Américains
qui engendre le terrorisme des musulmans.
Il faut ajouter également aux causes, le fait
qu’il y a des cas où on infiltre même des terroristes dans le camp des musulmans pour
ensuite accuser l’Islam de violence. Ce

Page 14

Docteur Ahmad Savadogo

n’est pas pour dire que tous les groupes font
une sorte de légitime défense, mais la plupart entende répondre à l’impérialisme occidental.
Comme les Shebabs, Al Qaïda et le
Hamas ?
Pour les Shebabs en Somalie, ce sont les
Etats occidentaux qui les traitent de terroristes. Cela ne doit pas étonner. Toute personne qui résiste à l’oppression occidentale
sera appelée terroriste. La lutte de l’ANC
était qualifiée de terrorisme. Même Mandela était sur la liste des terroristes des
Etats-Unis jusqu’en 2008. Parce qu’il s’opposait à l’apartheid. La résistance palestinienne aujourd’hui est traitée de terrorisme
par Israël et les autres Etats. Pour dire que
quand une personne ou un groupe de personne s’opposent à l’oppression occidentale, la méthode la plus facile pour emmener
le monde entier à te « vomir », c’est de te
qualifier de terroriste. Traiter le Hamas et
les Shebabs de terroristes n’étonne pas,
parce qu’il s’agit d’individus qui combattent contre l’oppression. Pourtant, en la matière, l’humanité n’a pas connu de pires
terroristes que l’Occident. La traite négrière, la colonisation, l’assassinat des
Chefs d’Etats en Afrique, la création des
groupes rebelles etc., portent les marques
des Occidentaux. Y a-t-il plus terrorisme
que cela ? Pour vous donner quelques détails sur les Shebabs, il faut savoir que tout
est parti des années 90 quand la Somalie a
perdu son président légitime et l’unité du
pays. Dès lors, beaucoup de groupes sont
apparus, chacun se battant de son côté pour
gérer le pays. Il faut aussi retenir que c’est
un peuple très conservateur avec près de
100% de Musulmans. C’est pourquoi depuis l’antiquité, le peuple somalien a toujours lutté contre l’occupation britannique.
Aujourd’hui c’est un peuple qui se bat pour
imposer sa véritable identité qui est l’islam.

C’est un peuple qui a expérimenté le
communisme avec son président et
ayant vu les conséquences, avec la
chute de ce dernier, le peuple veut
rejeter tout, sauf l’islam. De l’autre
côté, on a les Occidentaux qui veulent accepter tous, sauf l’islam. C’est
de là qu’est née la contradiction. Depuis longtemps, toute les fois que
l’Occident a lutté pour imposer un
gouvernement laïc, le climat s’est
détérioré. Il a fallu la naissance des
tribunaux islamiques dans la capitale
Mogadiscio pour que la paix revienne. Ce qui en son temps a diminué sensiblement la corruption, les
pillages… Voyant que les tribunaux
islamiques gagnaient en notoriété et
qu’ils commençaient à être installés
dans tout le pays, l’Occident a financé certains pays, notamment
l’Ethiopie, le Kenya à coup de millions pour déstabiliser ces tribunaux.
L’opération a été conduite par l’armée éthiopienne. Ce coup de force
va engendrer les guérillas à travers
le pays contre les soldats. Ce qui va
contraindre l’Ethiopie à retirer son armée,
pour laisser place aux soldats de l’ONU …
Ce sont ces tribunaux islamiques qui portent aujourd’hui le nom « d’Al Shababs »
qui signifient « les jeunes ». C’est un
groupe de jeunes qui combat pour son identité.
Et Al Qaïda ?
Personnellement, je ne sais pas ce que cela
signifie. Mais ce que je sais, j’évite de
croire à ce que les médias occidentaux nous
donnent comme information. Par expérience, il faut éviter de croire tout de suite à
ce que l’Occident dit. Elle peut te présenter
la paix alors qu’en réalité il y a la guerre.
Tout est question de rapport de force. La
sincérité aurait commandé à ce qu’on ne tue
pas son leader, qu’on le fasse juger pour
comprendre ses aspirations profondes. Observer la prison Guantanamo, pour comprendre qu’il y a du flou dedans. Ceux
qu’ils appellent « combattants illégitimes »,
pourquoi ne les juge-t-on pas ? Des prisonniers qui passent des années et des années
sans savoir véritablement pourquoi ils ont
été arrêtés. Et quand on en vient à libérer un
prisonnier, il est contraint de garder le silence sous peine de retourner en prison.
C’est cela la vraie injustice. Ces faits créent
des tensions et favorisent la naissance de
musulmans terroristes.
Il y a aussi l’instrumentalisation des faits
pour pouvoir occuper les pays. En fonction
des Etats, l’Occident essaie de voir par quel
moyen il peut parvenir à s’implanter dans
les Etats. La méthode est simple. Elle
consiste à déstabiliser les régimes dans les
pays, à insuffler des guerres intestines. Les
Etats africains étant faibles militairement,
ils seront obligés de faire appelle à l’Occident. Comme ce qui s’est passé au Mali et
qui est en train de se passer en Centrafrique.
Quand ils investissent les territoires, ils di-

sent toujours être là pour une période donnée. Lorsque ce délai est épuisé, ils entament des discussions avec les dirigeants
pour avoir ce qu’on appelle une défense
commune. Ce qui va se matérialiser par
l’installation d’une base militaire. Quand
les Etats-Unis ont attaqué l’Afghanistan,
vous vous rappelez, ils disaient que c’est
une histoire de quelques mois. Jusqu’à
l’heure où je vous parle, ils y sont toujours
et ce n’est pas pour replier demain. Après,
viennent maintenant l’installation des multinationales et la signature des contrats.
C’est ce qu’ils ont voulu faire en Lybie, et
qui n’a pas totalement marché. Si vous ne le
savez pas encore, sachez que les pays musulmans dans leur ensemble sont riches.
Cette richesse attire les Occidentaux. Tous
les moyens sont bons pour pouvoir bénéficier de ces richesses. Tout cela conduit à la
révolte.
Comment les Musulmans pourront-ils
s’en sortir étant donné que les révoltes
n’honorent pas l’Islam ?
Ce que nous nous conseillons, c’est de ne
pas répondre à la provocation. Etant donné
que c’est fait à dessein, la solution, c’est de
ne pas céder. Ce qui nous permettra d’éviter
des bains de sang des jeunes et des savants
musulmans. Quand les jeunes se rebellent,
tout de suite, on pointe du doigt les savants
musulmans. Eux pourtant, enseignent la patience et l’endurance et sont contre les manifestations et les révoltes. Vous avez vu les
grands leaders de ce monde, ce sont des partisans de la non-violence. Martin Luther
King, Gandhi, Nelson Mandela. Tous, ils
ont reçu des coups, mais à force de patienter, d’endurer, le monde entier finit par
prendre votre défense et par reconnaître
votre mérite. Prenons le cas d’Israël, aujourd’hui le monde entier a vu que c’est un
Etat qui viole toutes les conventions, tous
les pactes signés. Des organismes prennent
volontiers la défense de la Palestine. C’est
pourquoi je préconise au Hamas de ne pas
riposter. Tôt ou tard, il y aura le bout du tunnel. Nous conseillons également de vivre
le vrai Islam, de faire un retour à la source.
Cela suffit largement pour lutter contre
l’oppression. On est un milliard. Si seulement 500 millions de Musulmans étaient de
vrais pratiquants, vous verrez que la situation va changer. Cela va favoriser l’union. A
partir de cela, on pourra répondre à la violence par une dernière arme qui est le boycott. Exactement comme ce qui s’est passé
en Amérique avec les Noirs au temps de
Martin Luther King.
Votre mot de la fin ?
Je réaffirme le caractère pacifique de cette
religion. Je suis sûr que si l’injustice contre
les pays musulmans cesse, il y aura moins
de groupes terroristes musulmans. J’appelle
à un traitement équitable de l’information.
Enfin, il faut que les Musulmans se ressaisissent et refusent de céder à la provocation.

Le vrai visage de l’islam - N°011 du 05 janvier au 05 février 2014

Par Ousmane TIENDREBEOGO

UN ENTREPRENEUR, UNE VISION, UNE FOI

Entretien

EL hadj Souleymane Kaboré

Dans notre rubrique, « un entrepreneur, une vision, une foi », nous avons rencontré, notre frère, El Hadj Kaboré Souleymane de Faso Habillement. Avec lui,
nous avons échangé sur son parcours. Nous espérons par cela inspirer nos jeunes frères musulmans, qui sont en manque d’emploi. Nous espérons par cette rubrique, prouver que le monde des affaires n’est pas un frein à l’expression de la foi.
Comment les Burkinabé peuvent-ils
vous connaître ?
Louange à Allah, Seigneur de l’Univers.
Que sa prière et son salut se déverse sur le
prophète Mohammad (SAW). Je me
nomme El Hadj Kaboré Souleymane de
Faso Habillement.

exercer ce métier. Bien entendu d’une
façon très modeste étant donné que je l’ai
débuté en tant que vendeur ambulant avec
des chaussettes, des tricots et débardeurs.
C’est surtout pendant les vacances que je
vendais et c’est en 1998 que tout à commencer.

Pouvez-vous nous dire ce que vous exercez comme métier ?
Je suis dans le domaine de l’habillement.
Nous vendons des habits de tout genre avec
leurs accessoires. Notre boite se nomme
Faso habillement.

Des conseils pour la jeunesse entreprenante ?
Il y a qu’il faut être honnête dans la vie, et
en la matière dans le travail, il faut être
probe et se battre. Avec ces qualités, quelles
qu’en soient les difficultés on y arrivera.

Et pourquoi Faso Habillement ?
Ce n’est pas une longue réflexion pour
aboutir à ce nom, c’est tout simplement
dire que les habits que nous importons sont
pour tous les fils et filles du Burkina Faso.
C’est ainsi que le nom est venu.

Quelle lecture faites-vous concernant
l’employabilité des jeunes étudiants qui
sortent des universités Islamiques et autres lieux de formation ?
Dieu a dit dans le Coran, qu’il a honoré le
fils d’Adam, c’est dire qu’il ne faut pas
s’asseoir et croiser les bras, espérant une
insertion dans le gouvernement ou de qui
que ce soit. Il faut se battre dans la dignité,
et vous verrez que vous réussirez. Si Dieu
est au centre de votre préoccupation, vous
y parviendrez. Des gens font des découvertes qui aident le monde parce qu’ils ont
persévéré dans leur lutte sans compter forcément sur les autres. Par conséquent, les
jeunes qui sortent de ces universités Islamiques et autres domaines de formation
doivent prendre à bras-le-corps leur destin
en devenant créatifs et en osant créer des
initiatives et surtout être accrochés à leurs
idées.

Qu’est-ce qui explique cet attachement
à la vente des habits, et pourquoi pas autres chose ?
Tout de suite, j’ai aimé la vente des habits
et je me suis senti bien là-dedans et surtout
que c’est un travail qui, progressivement,
j’ai compris que c’est mon domaine.
Comment avez-vous commencé ce travail et en quelle année ?
Quand j’ai quitté l’école, je me suis mis à

EL hadj Souleymane Kaboré

Que pouvons-nous faire pour ceux qui
ont consacré leur étude à Dieu ?
En toute chose, il faut maîtriser la base,
sinon, il sera compliqué de s’en sortir. Que
nos savants comprennent ainsi que les étudiants que leur but premier n’est pas de
s’enrichir, mais plutôt se fier à Dieu et leur
subsistance sera assurée. Le propos du prophète (psl) sur l’oiseau qui sort le matin dépourvu de toute nourriture et reviendra le
soir ventre plein. C’est dire que nos Savants doivent consacrer leur vie à Dieu
dans la sincérité et la vérité et cependant
Dieu pourvoira à leur besions. (InchaAllah).
Nous sommes déjà à la troisième partie
de notre entretien intitulée : « La foi en
Dieu ». Que représente le Coran pour
vous ?
C’est le livre de Dieu qu’il a envoyé à l’humanité par l’entremise du prophète Muhammad (saw) afin que les gens soient

Une vue de face de Faso Habillement
Le vrai visage de l’islam - N°011 du 05 janvier au 05 février 2014

Suite Page 16
Page 15

Entretien
Suite de la Page 15

Quelques articles, ...

guidés vers le chemin droit. Le Coran pour
moi, c’est la vérité sur la terre et je place
toute ma confiance en lui.

pas recourir aux sources. C’est pour cela
qu’il y a de ces disputes qui nous divisent
et créent des problèmes.

Des divergences liées aux savants musulmans, de votre point de vue, qu’est-ce
qui explique cela ?
Cela n’a pas vu le jour aujourd’hui, depuis
fort longtemps les musulmans avaient des
points de vue divergents sur telle ou telle
autre question.
Les causes, il y a le peu de connaissance et
souvent l’absence de la science. Il y a des
gens qui ont peu de connaissances qui affichent un semblant de connaisseur et qui se
permettent de donner des avis sur tel ou tel
sujet. Quand chacun veut donner sa propre
compréhension d’une question donnée,
cela peut poser problème.
Il y a aussi le fait que les gens ne veulent

Et quelle est la solution à cette divergence?
C’est de revenir à la source, notamment,
s’appuyer sur le Coran et la Sunna du prophète (PSL). C’est la seule solution.
D’aucuns se portent à discussions sur la
question du port de la barbe. Quelle lecture faites-vous sur ceux qui la portent,
ainsi que sur ceux qui l’enlèvent ?
C’est dire aux barbus d’aborder d’une manière sage et respectueuse ceux qui ne portent pas la barbe. Puisque la question ne se
pose pas étant donné que Dieu a distingué
les hommes par la barbe et les femmes par
les seins. En renchérissant, je dirais égale-

... exposés ...
Page 16

EL hadj Souleymane Kaboré dans son bureau

ment que les grands prophètes ont porté la
barbe et c’est une pratique du prophète. Au
même moment, c’est dire à ceux qui ne la
portent pas, de ne pas aussi avoir un autre
regard à l’endroit des porteurs de la barbe.
Nous pensons qu’ils la porteront au moment venu. Donc, cela ne devrait pas engendrer des problèmes.
D’aucuns disent que l’Islam, c’est la violence ?
L’Islam est loin de toute violence, Dieu a
envoyé le prophète pour qu’il soit une miséricorde envers les hommes. Donc, les
violences que nous voyons, que ce soit au
niveau de la parole, du comportement et

autres, sont contraires à l’Islam. Il faut que
les musulmans étudient très bien leur religion, afin de comprendre comment le prophète a vécu. Il n’a jamais été violent
contre qui ou quoi que ce soit.
Votre dernier mot ?
C’est réitérer notre remerciement à Dieu
(gloire et pureté à lui) et notre salutation sur
le noble des prophètes Muhammad. Nous
vous remercions également « le vrai visage
de l’Islam », d’avoir pensé à nous, que
Dieu fortifie votre parcours et qu’il vous
protège.

... aux choix des clients
Le vrai visage de l’islam - N°011 du 05 janvier au 05 février 2014

Par Arouna GUIGMA