Le vrai visage de l'islam #15

Item

Resource class
Text
Title
Le vrai visage de l'islam #15
Date
5 May 2014
Abstract
Mensuel islamique d'information
issue
15
Rights
In Copyright - Educational Use Permitted
Language
Français
Contributor
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q116294330
extracted text
Le vrai visage de l’islam
Si Dieu l’avait voulu il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48
Mensuel d’information islamique - N° 015 du 05 mai au 05 juin 2014

ADAMA SAKANDE,
PRESIDENT PAR INTERIM
DE LA COMMUNAUTE
MUSULMANE

COMMUNAUTE DES
MUSULMANS DU BURKINA

A quand un véritable leadership ? P.2

- « … la FAIB
n’a pas encore
atteint sa vitesse
de croisière »
- « Il faut que
les musulmans
du Burkina soient
très engagés »

TELEPHONE PORTABLE

Savoir en tirer
profit ! P.3
CENTRE MEDICAL
ISLAMIQUE DE LA
PATTE D’OIE

Des soins
et des produits
à porter de tous P.6

Les différentes
catégories d’eau
et leur statut
en Islam P.8
LE SUPPORTER MUSULMAN

Quelques aspects
à prendre en
compte P.3

Prix : 300 F CFA

P.11-12

SEMINAIRE ISLAMIQUE
PROVINCIAL DE GANZOURGOU
2014 IVE EDITION

Le mouvement sunnite
invite les fidèles à se
pencher sur la spiritualité
et la vie en société

L’ESSUYAGE SUR LES CHAUSSONS :

Les règles à suivre !
P.10

P.5

Editorial

Sommaire

- ADAMA SAKANDE, PRESIDENT
PAR INTERIM DE LA COMMUNAUTE
MUSULMANE

- « … la FAIB n’a pas encore atteint sa vitesse
de croisière »
- « Il faut que les musulmans du Burkina
soient très engagés »
- SEMINAIRE ISLAMIQUE PROVINCIAL
DE GANZOURGOU 2014 IVE EDITION

Le mouvement sunnite invite les fidèles à se
pencher sur la spiritualité et la vie en société
* COMMUNAUTE DES MUSULMANS
DU BURKINA

A quand un véritable leadership ?
* TELEPHONE PORTABLE

Savoir en tirer profit !

* CENTRE MEDICAL ISLAMIQUE
DE LA PATTE D’OIE

Des soins et des produits à porter de tous
* Les différentes catégories d’eau et leur statut en Islam
* LE SUPPORTER MUSULMAN

Quelques aspects à prendre en compte
L’ESSUYAGE SUR LES CHAUSSONS

Les règles à suivre !

RECEPISSE
Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF
Siège social : Ouagadougou
Secteur 10 - 01 BP 2481 Ouaga 01
Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66
Directeur de Publication :
Guigma Arounan
Rédacteur en chef :
Tiendrebéogo Ousmane
Equipe de rédaction :
Tiendrebéogo Ousmane
Ouédraogo Ahmad dit Karamssamba
Zoungrana Ablassé
Nébié Zakaria
Guigma Arounan
Nana Moumouni
Montage :
Déogracias Conceptions : 78 23 01 73
Annonces publicitaires :
Pour tous renseignements,
veuillez vous adresser à Rachid-production
à l’adresse suivant :
rachidproduction@yahoo.com où
guigma.haroun@yahoo.fr
Imprimerie :
IMPF : 79 87 61 60

Page 2

COMMUNAUTE DES MUSULMANS DU BURKINA

A quand un véritable leadership ?

Nous vivons dans une république laïque où les affaires religieuses n’incombent qu’aux religieux euxmêmes. Il est laissé libre cours à chaque communauté de s’organiser comme bon lui semble pourvu
que cela n’attente pas aux lois de la république. L’organisation, comme on peut le constater, reste encore un vœu pieux dans notre communauté musulmane. Nous brillons, après des centaines d’années
de pénétration de l’Islam au Burkina, par notre manque de cohésion. Les querelles intestines ont encore pignon sur rue dans la grande communauté musulmane. Chacun est dans son chacun observant
les autres à distance. L’appartenance à un bord ou à une tendance est toujours un critère d’appréciation dans cette oumma. Quand bien-même on assiste à une explosion des associations islamiques.
A quand l’avènement d’un véritable leadership de la Oumma islamique du Burkina ?

L

a communauté musulmane au Burkina est sans contexte un
géant aux pieds d’argile. Les musulmans sont les plus nombreux mais ce nombre ne produit pas, jusqu’à présent, la force
escomptée. Les raisons, nul ne les ignore. Résultat : on observe la dispersion des forces. L’union fait la force, la désunion la disperse et la
plombe. Ce faisant, chacun est dans son milieu où il évolue ne souhaitant pas que l’on le dérange. Au pire des cas, il ne se sent pas intéressé par ce qui se passe de l’autre côté. Pourtant, il est un principe
religieux qui veut que l’affaire des musulmans, sans considération de
leur bord, de leur couleur, intéresse les autres musulmans. Pour ce
manque de cohésion et de leadership, tout le monde s’arroge le droit
de docte et prétend lancer des avis sur les questions canoniques de
l’Islam. Le manque de leadership est la cause de la naissance et de la
perpétuation de pratiques aux antipodes de l’Islam. C’est comme s’il
y a deux islams : un islam pour les autres, et un islam pour nous. Ce
manque de leadership fait que les problèmes de la communauté, aussi
négligeables soient-ils, ne trouvent pas de solutionnement. La naissance de la FAIB (la fédération des associations Islamiques au Burkina Faso) comme structure mère et une instance décisionnelle des
musulmans avait été perçue comme salvatrice. Mais très vite, les
fruits ne vont pas porter les promesses des fleurs. Son rôle phare se
résume à des communiqués sur le croissant lunaire de début et fin de
ramadan. Si ce n’est sur la date de la fête de la Tabaski. Une fédération qui peine à jouer le rôle pour lequel elle a été conçue. Comme
chaque association, membre de la FAIB consent que l’instance s’affiche d’une manière sporadique, chacune se replie sur elle-même afin
de ne pas perdre de vue ses propres objectifs. Dans certains pays non
loin de chez nous, de pareilles instances ont réussi à harmoniser les
heures de prières et les communiquent. Ailleurs, ces genres de structures regorgent d’un comité de savants, actif qui produit des fatwas à
chaque fois que de besoin. Ce genre de structure devait se saisir de la

question de la suite à donner aux élèves des écoles médersa en fin de
cycle. Les questions des veuves, des orphelins, de la collecte de la
zakaat et de sa distribution… Ce genre de structure donne son point
de vue sur les questions d’intérêt national qui touchent à la vie de tous
surtout quand ça enfreint frontalement les principes de la religion musulmane. Loin de nous l’idée de donner des leçons aux responsables
de cette structure faitière. Mais la FAIB, pour le moment, doit encore
prouver ce pourquoi elle a été créée.
On ne pourra guère exister en rangs dispersés !
Nos leaders se doivent de se concerter et de mettre en avant le bienêtre des musulmans et celui de l’Islam. Pour cheminer ensemble, il
importe que chacun fasse l’économie de ses intérêts égoïstes et mette
en avant l’intérêt de la religion et des musulmans. Cela suppose que
l’on s’accorde sur l’obligation de prendre comme seules références
pour nos affaires religieuses le Coran et la Sunna. C’est ce qui doit
unir en réalité. En dehors de ces deux canaux, on ne pourrait qu’être
désuni. C’est aussi simple. Ce n’est pas parce que la liberté est donnée à toute association musulmane de s’exprimer qu’il faut le faire
sans tenir compte des textes normatifs notamment le Coran et la
Sunna du prophète (psl). Il faut qu’il y ait un travail hiérarchisé où les
clivages ne vont pas constituer un problème. L’histoire des tendances
qui n’a que trop duré doit prendre fin. Mais encore faut-il que les gens
aient pour références les sources de l’Islam et que chacun joue la carte
de la sincérité vis-à-vis d’Allah, de son livre, de son prophète, des
musulmans et de leur responsable. Ne soyons pas à l’image de ce peuple uni de corps mais dont les cœurs sont divisés. Soyons ceux qui se
cramponnent au câble d’Allah, qui ne se divisent pas.

Pour vos critiques et suggestions
veuillez contacter

AROUNAN.G

RACHID-PRODUCTION
sous l’adresse :
rachidproduction@yahoo.com
guigma.haroun@yahoo.fr
01 BP 2481 Ouaga 01
Cél. : 76 93 60 93 - 79 91 05 66

Le vrai visage de l’islam - N°015 du 05 mai au 05 juin 2014

On peut se tromper

TELEPHONE PORTABLE

Savoir en tirer profit !
Le téléphone portable est aujourd’hui un outil incontournable. Il est évident qu’il est un apport dans la
facilitation communicationnelle entre les hommes. Il réduit les distances. Mais comme toute création de
l’esprit de l’homme païen, il comporte beaucoup de risques que le musulman doit s’employer à éviter.

D

e la manière dont le portable a
contribué au rapprochement
des individus, il a de la même
manière contribué à forger de véritables hypocrites dans nos sociétés africaines. Entre autres aspects relevant de
l’ordre de l’hypocrisie.

d’aujourd’hui à ne pas dire la vérité.
Comme le fait de dire « je suis présentement à tel endroit » alors qu’il n’en
est rien.

Le mensonge :

Au niveau de la jeunesse, ce problème
est récurrent. C’est la période des émotions et des sensations. Combien de
fois avons-nous envoyé des clichés peu
islamiques à nos amis et par la suite on
a souhaité les effacer ?
Partant du principe de l’Islam, le musulman ne fouine pas dans les affaires
privées d’autrui. On entend par autrui

Nombreux sont ceux qui ont dit des
choses qui ne sont pas vraies parce
qu’on est très loin de notre interlocuteur.
Le hic ici, c’est qu’on le fait avec une
certaine aisance sans gêne, aucune. Il a
beaucoup forgé l’esprit des hommes

Il immortalise de mauvais souvenirs pour toute la vie :

son partenaire dans le foyer. Donc, il
est interdit à l’homme de prendre le téléphone portable de sa femme afin d’en
savoir le contenu des appels et sms.
Que ce soit à son absence ou en présence d’elle.
La seule voie permettant au conjoint de
jeter un regard dans le portable de son
partenaire, c’est une entente à l’avance.
Il est de ces cas où des hommes mariés
ont découvert des messages douteux
envoyés à leur femme ou vice-versa
sans chercher à comprendre quoi que
ce soit, ils ont décidé du divorce. Ces
exemples sont légions. On n’oubliera
pas qu’avec ces portables, nombreux
sont ceux qui sont tombés dans les re-

gards des films obscènes ou l’écoute de
la musique interdite.
Un perturbateur de la prière
La prière constitue un moment de recueillement pour le fidèle. Dès qu’un
portable sonne au cours de la prière, il
vous déstabilise dans votre concentration et celle des autres.
Nonobstant le fait qu’avant l’entrée en
prière, les imams font l’effort de rappeler aux fidèles d’éteindre leur portable ou de le mettre sous un mode qui
ne dérange personne, ils sont encore
nombreux ceux des nôtres qui laissent
leur portable sonner pendant la prière.
La musique, c’est connue est interdite
en islam. Mais à entendre certains titres des artistes-musiciens retentirent
dans les mosquées, ça donne froid au
dos.
Qu’Allah nous guide pour son utilisation.
AROUNAN GUIGMA

SUPPORTER MUSULMAN

Quelques aspects à prendre en compte
En termes de loisirs, le football est incontestablement ce qui rassemble le plus de monde. Plus qu’un loisir, le football est aujourd’hui le lieu de
déchaînement des passions. Des matchs des championnats européens en passant par la ligue des champions, c’est un monde fou qui est toujours déterminé à ne pas manquer une seule occasion. Dans ce monde fou, il y a des musulmans. Quoi de plus normal. Mais le Burkina partout où il passe et partout où il se trouve doit observer des règles d’éthiques et de la morale islamique. Le supporter n’en fait pas exception.
Nous nous donnons le devoir de rappeler quelques unes de ces règles.
Le bon côté du foot-Ball
L’Islam fait de l’équilibre du corps et
de l’esprit son cheval de bataille. Le
Coran incite les croyants à s’armer de
force afin de faire face à l’ennemi au
moment venu. Pour un équilibre spirituel, la pratique du sport est essentielle.
Si l’organisme se porte mal, il sera pénible d’effectuer des inclinaisons et des
prosternations pour Allah. Sur la base
purement physique, le football est encouragé en islam.
Le côté néfaste
Le pari :
De plus en plus, le football ainsi que
d’autres sports sont en train de devenir
de véritables usines de jeux de hasard
par le biais des paris. Quand on sait que
la jurisprudence islamique compare le
pari à l’usure, il y a de quoi s’inquiéter. Le Wincomparator ¨ ou le calendrier de comparateur¨ est ce qui
permet du côté de l’Europe d’engager

les paris sur les différents sports. Mais
néanmoins, les responsables trouvent
que les jeux d’argent et de hasard sont
interdits aux mineurs. Ils demandent
aux parieurs de ne pas miser des
sommes d’argent supérieures à ce
qu’ils peuvent perdre. Et enfin, ils reconnaissent que parier comporte des
risques comme l’endettement, la dépendance. Ici lors des grands derbys, il
n’est pas rare de voir des supporters parier avec sommes d’argent à l’appui sur
l’issue d’un match. Cela est strictement
interdit.
La négligence de la prière lors des
matchs
C’est le plus grand des maux que
connaissent les inconditionnels du ballon rond. Quand il faut choisir entre
l’heure de la prière et un match, malheureusement beaucoup de croyants
optent pour le second. Soubhaanallah !
La prière sera la première épreuve à laquelle l’on sera soumis le jour dernier.

La prière est une prescription à des
heures fixes. Le football est loin d’être
un fait justificatif pour reporter l’heure
de la prière de son temps. Mais le
constat est tout autre. Les supporters
ont érigé à proximité des maisons de
diffusion des matchs, couramment appelés « canal » des lieux de prière. Et
c’est pendant les mi-temps que les gens
effectuent les prières que cela concorde
ou non avec les heures des prières. On
a vu des fois où à cause des matchs, la
prière a été précipitée. Certains supporters ont poussé l’outrecuidance
jusqu’à aller demander aux imams
d’accélérer la prière parce que les Etalons jouaient. Que vaut la prière si elle
est faite avec empressement et sans recueillement ?
Les insultes et les injures !
Parmi les caractéristiques des croyants,
il y a qu’ils s’éloignent des injures, de
la médisance, des paroles obscènes…
Ayant déjà assisté aux séances de ren-

Le vrai visage de l’islam - N°015 du 05 mai au 05 juin 2014

contre dans les vidéos clubs et autres
salles de projection, il faut dire que
beaucoup, sous l’effet de la passion négligent, ces choses. Alors qu’il suffit
pour un homme d’insulter ses géniteurs
en insultant le géniteur de son prochain. Quand on sait que le fait d’injurier son géniteur fait partie des grands
péchés, on devrait réfléchir par deux
fois.
Par conséquent, adoptons un esprit très
responsable pendant les matchs. Ne
perdons pas de vue notre islamité et
notre intégrité pendant les périodes de
distraction. Gardons à l’esprit que nous
sommes musulmans et hommes intègres, qui sommes beaucoup astreints au
sens de responsabilité. Il serait très incongru de proclamer haut et fort notre
attachement à l’Islam vrai sincère puis
à la moindre occasion, tomber bas en
se laissant emporter par la passion au
point de fouler au pied les injonctions
d’Allah.
A.G
Page 3

La Musulmane

LA POLYGAMIE

Une source d’équilibre social ?

La polygamie est une option de mariage qui donne droit à un époux de contracter un mariage avec au moins
deux femmes sans que le premier mariage ne soit dissout. Elle est la forme opposée à la monogamie.

P

armi les systèmes familiaux, la
polygamie est l’un des plus
controversée. Très souvent,
l’on attribue cette option du mariage à
l’Islam et cela à juste raison mais avec
beaucoup de mépris. Ce qui est très
regrettable. C’est à cet égard que
quelques remarques méritent d’être
prises en compte pour éclairer l’opinion. Aussi, faut –il le rappeler, la polygamie n’est pas l’apanage de l’Islam,
car elle a existé sous des formes pires
que celle proposée par l’Islam. Mais,
l’intérêt de cette question est à rechercher dans les facteurs naturels et sociaux qui rendent parfois la polygamie
plus que nécessaire. Un regard objectif sur les conditions de la polygamie
selon l’Islam permet de s’apercevoir
que les pratiques de certains polygames
musulmans sont contraires aux principes de leur religion.
La polygamie : une nécessité
naturelle et sociale ?
Il n’est plus nécessaire de perdre le
temps à démontrer que le nombre des
femmes est plus important que celui
des hommes non seulement dans la population mondiale mais aussi parmi
celle de notre pays. Le nombre des
femmes qui aspirent au mariage est
aussi supérieur à celui des hommes
susceptibles de se marier. Une autre
question se pose en dehors de cette
donne, à savoir la disparité entre la
femme et l’homme relativement à leur
nature respective.
En effet, s’il faut considérer l’âge de la
fécondité, le constat suivant se présente : primo, l’âge du mariage, ou la
puberté, commence dans la plupart des
cas plus tôt chez les jeunes filles que
chez les garçons. Secundo, la faculté de
procréation des femmes s’arrête après
un certain temps sauf dans des cas rarissimes. Pourtant, cette situation n’est
pas encore le cas chez l’homme. Ainsi
donc, la polygamie peut se présenter
comme une nécessité au regard de ce
qui précède comme facteurs naturels
s’imposant à l’Homme comme un déterminisme absolu. Enfin, si nous
Page 4

considérons l’aspect social, les cas de
décès qui endeuillent les familles à
cause du retour à Dieu d’un époux. Si
un choix se posait aux veuves de se remarier ou de rester célibataires avec
leurs enfants, elles seraient assez lucides en choisissant la première option
qui leurs redonnerait leur dignité que
de rester à la merci de toute tentation,
exception faite de celles qui ont atteint
la ménopause.
La polygamie antérieure à l’Islam
La polygamie existait chez les Juifs, les
Arabes d’avant l’Islam, les Persans et
bien d’autres peuples. Ce que l’Islam y
a apporté, n’est que des restrictions
pour une vie familiale épanouie et heureuse en tenant compte du bonheur de
la femme. C’est à ce titre que dans son
ouvrage « Histoire de la civilisation »,
Will Durant affirme ceci : « les ecclésiastiques ont pensé, au moyen âge, que
la polygamie avait été une innovation
du Prophète de l’Islam. Mais tel n’est
pas le cas. Comme nous l’avons vu, elle
avait été pratiquée dans la plupart des
sociétés primitives. » Certains personnes, et à desseins, ont critiqué cette
pratique comme l’une des faiblesses
des enseignements de l’Islam. Mais
très vite, ils ont été contredis par leurs
savant et grands penseurs qui ont su refusé d’immerger dans l’ignorance pour
donner un sens à leur honnêteté intellectuelle. C’est d’ailleurs le cas de
l’historien français Gustave Lebon
s’insurgeant contre cette idée de ses

contemporains, a pu écrire ceci : « je
ne crois pas qu’on puisse nier que dans
la pratique véritable, la monogamie
n’existait pas dans notre société (l’Europe). Je me demande comment et
pourquoi la polygamie légalisée de
l’Orient serait inférieure à la polygamie clandestine de l’Occident ». Si une
étude sincère se porte sur la vie des
couples mariés et non mariés, le constat
des infidélités et des vies amoureuses
officieuses sont légions dans nos sociétés comme dans celle qui nous a acculturalisé par une assimilation semblable
à une domination culturelle qui ne dit
pas son nom. Considérant cette situation, voyons ce que recommande en la
matière, l’Islam.
La polygamie selon l’Islam
A y regarder avec perspicacité, la polygamie serait une miséricorde pour le
genre humain. Comme dans bien de
domaines, venant d’un Législateur Parfait et désintéressé de ce monde, la polygamie est codifié dans le coran mais
avec un dispositif protecteur des droits
de la femme. C’est ainsi que la polygamie est soumise à des conditions
pour éviter qu’elle ne soit perçue
comme un fardeau pour l’Homme.
L’Islam autorise la polygamie sous
trois conditions fondamentales.
La préservation de l’harmonie et la
cordialité familiale
A travers la polygamie, nous préser-

vons la pureté et l’honneur de notre famille en évitant les relations extraconjugales
pouvant engendrer de
nombreux inconvénients. A l’origine,
elle ne devrait pas être une cause de la
dislocation des familles.
Le nombre des épouses ne doit pas
dépasser quatre
La sagesse Divine nous le recommande
car, au delà de cette limite, nous ne
pourrons pas respecter la condition qui
suit et qui est la plus importante.
Assurer un traitement équitable
à l’égard de toutes les épouses.
La base légale dans la charia nous est
donnée par le Saint Coran en ces
termes : « Epousez, comme il vous
plaira, deux, trois, ou quatre femmes.
Mais si vous craignez de n’être pas
équitable, prenez une seule femme »
Sourate al- Nisa, V 3. Si la polygamie
a existée dans beaucoup de société
avant l’Islam, c’est cette religion qui l’a
restreinte. L’équité entre les femmes est
une condition à l’autorisation de la polygamie. L’objectif fondamental de vie
conjugale est le bonheur des membres
de la famille, l’amour et la bienveillance réciproque entre le mari et la
femme. Il peut sembler que la meilleure forme de mariage soit la monogamie, c’est pourquoi le recours à la
polygamie ne peut être que dans des
cas exceptionnels où l’homme cherche
à fuir l’infidélité et la débauche.
L’équité dont il est fait mention exige
un traitement égalitaire dans les droits
et les devoirs. Aussi, l’époux polygame
devrait satisfaire les besoins matériels
et moraux de ses épouses de manière
équitable 
Fako SOMA (Stagiaire)

Votre Mensuel d’information
islamique à ne pas manquer !
Le vrai visage de l’islam - N°015 du 05 mai au 05 juin 2014

TELEVISION ET TELENOVELAS

La Musulmane

Ce que nos sœurs doivent savoir
L’Afrique est reconnue pour être un continent de consommation par excellence. Tout ce qui vient d’ailleurs est consommé sans arrière-pensée. Les doctrines politiques, les produits commerciaux et les manières de s’habiller, de pensée… Les télénovelas ont fini de changer les habitudes de bon nombre d’Africains à commencer par nos sœurs. Le drame, c’est que les musulmanes, en dépit de leur riche culture, se sont
laissées entrainer dans la danse. A quand la prise de conscience ?

L

es films qui passent sur nos écrans,
je veux parler des feuilletons, et qui
sont les plus prisés sont ceux qui
viennent de l’Occident notamment du Brésil, du Mexique, et d’autres pays de l’Asie.
Avec toujours une intrigue qui accroche les
femmes, les thèmes tournent autour de
l’amour avec ce que cela contient comme
débauche, trahison, mensonge… Ce sont
pour ces peuples de véritables canaux pour
faire passer leur manière de penser le mode,
de s’habiller… Et au regard de ce qui se
passe sous nos tropiques, on peut dire sans
se tromper que la mayonnaise a pris. Elles
sont nombreuses certaines de nos sœurs qui
veulent tenter les expériences vécues dans
ces feuilletons. C’est ce qui est choquant.
Des feuilletons aux heures de prière !
Pour mieux éprouver nos sœurs, Allah a
voulu que ces feuilletons se passent aux
heures de prière. Beaucoup mettent en stand
by leur prière jusqu’à la fin de ces feuille-

tons. Il arrive que certaines veuillent prier
pendant que la télévision est allumée pour
ne pas manquer un iota de ce qui se passe.
En dehors des prières, d’autres responsabilités de la vie du foyer sont mises à mal
comme la cuisine, l’époux…
Le mauvais message de ces télénovelas !
A Nollywood (industrie Nigériane de cinéma), ce sont les histoires de sorcellerie, de
comment tuer pour avoir de l’argent et cela
donne cette impression qu’on ne peut être
riche sans tricherie et sans sorcellerie. C’est
pratiquement le message que les télénovelas veulent nous faire comprendre. Chaque
peuple veut faire avaler ses désidératas aux
autres peuples. Pour dire vrai, ces films ont
façonné la plupart de nos sœurs et nos
mères. D’où nous sont venus la dépigmentation, les habilement à moitié nu, l’arrogance des filles si ce n’est de ces
feuilletons ?

La responsabilité du chef
de famille musulman
De nos jours, nul ne saura interdire aux musulmans de se procurer un poste téléviseur
tellement les avantages sont nombreux. Inutile d’en énumérer ici. Cependant la télévision est un couteau à double tranchant. Il
faut savoir mettre en exergue son bon côté.
Ce qui n’est pas du donné. Quiconque qui
décide de s’en procurer doit comprendre la
responsabilité qui est la sienne en terme de
régulation pour faire passer ce qui est licite
et interdire ce qui est illicite. Cela est de la
responsabilité du chef de famille. Qui doit
œuvrer à préserver sa propre personne et sa
famille d’un feu dont le combustible sera les
hommes et des pierres, pour ne pas citer le
Coran. Chaque chef de famille viendra le
jour de la résurrection faire le point de comment il a géré sa famille ; c’est quelque
chose à ne pas perdre de vue. Il faut absolument faire l’économie de ces télénovelas
pour la simple raison qu’il n’y a pas de mo-

LE CROISEMENT DES BRAS PENDANT LA PRIERE

Un pan de la Sunnah du prophète

L’Islam est une religion de variété dans la pratique cultuelle. Mais en cela, il faut comprendre lesquelles des
pratiques relèvent sincèrement du prophète (PSL). Comme le croisement des bras ou le relâchement. Au
Burkina Faso à l’instar d’autres pays de la planète, les musulmans au cours de leurs prières adoptent plusieurs façons de positionner les bras : on peut souligner au-dessus du nombril, le côté droit, ou sur la poitrine. Et s’ajoutent à cela, ceux qui étendent les leurs. Ceci étant, quelle est la position la plus légale selon
la tradition du prophète et les recommandations faites par les grandes écoles orthodoxes en Islam ?

C

’est un sujet qu’on croirait de
peu d’importance, a priori. Mais
quand on sait, la science aussi
minime soit-elle, est un bien perdu du
musulman et qu’il la prenne où il la
trouve, tout ce qui est lié à la religion est
à dispenser avec tout le sérieux que cela
mérite.
Cela dit la question du croisement des
bras dans la prière vise à augmenter le recueillement et le rabaissement du fidèle
vis-à-vis d’Allah. Il est loin d’être un acte
fortuit. Dans un hadith authentique, le
prophète (PSL) a indiqué à son compagnon Ibn Mas-oud comment croiser les
bras ; lui-même (PSL) le faisait et il est
un bel exemple à suivre pour chaque

croyant. Il a exigé que chaque fidèle effectue la prière comme lui il en a fait. Si
le fait que Ibn Mas-oud en posant la
paume de la main gauche sur la droite
n’avait pas de logique et n’avait aucune
importance, le prophète (psl) allait tout
de suite l’interdire. Heureusement,
comme il fait partie de la prière et l’embellit dans sa noblesse, le prophète lui a
montré la bonne manière de le faire. Dans
un autre hadith il est rapporté selon Ibn
‘Abbas (que Dieu agrée le père et le fils),
le Prophète (paix et bénédiction de Dieu
sur lui) a dit : “Nous les Prophètes avons
reçu l’ordre de rompre notre jeûne à la
première heure, de retarder notre repas
du matin (pendant le jeûne) jusqu’à la

dernière heure, et de poser nos (mains)
droites sur nos (mains) gauches pendant
la prière“. (Ibn Hibbân dans As-Sahîh,
Ad-Diya)
Des écoles juridiques ont épilogué sur la
question :
Les Hanafites : Le croisement est autorisé par la sounnah mais il n’est pas obligatoire. Il est préférable pour un homme
de mettre la paume de sa main droite sur
le dos de sa main gauche, au-dessous de
son nombril, et pour la femme, qu’elle
mette ses deux mains sur sa poitrine.
Pour comprendre cette grande école de
pensée musulmane, le croisement des
bras au cours de la prière prescrite ou su-

Le vrai visage de l’islam - N°015 du 05 mai au 05 juin 2014

rale ou de valeurs à apprendre dans ces
films. Eduquons nos filles conformément
aux principes islamiques, dès leur bas âge, si
nous voulons leur éviter le mal de ce siècle.
L’islam contient déjà tout ce qui est nécessaire pour le bien-être de l’homme sur cette
terre et dans l’autre monde. Inculquons cela
à nos familles. Ce qui pose la question de
l’éducation islamique qui est en perte de vitesse. L’islam dépasse le cadre d’une simple
religion. C’est un mode de vie, c’est une civilisation. S’il nous faut copier chez les autres, nous devons prendre ce qui est
moralement bon. Et non échanger nos valeurs contre des tares. Il vaut mieux prévenir que guérir. La prévention commence au
bas âge en inculquant des valeurs islamiques à nos enfants. Sinon, nous les jetons
en pâture dans les griffes de la télévision
avec tout ce qu’elle contient comme danger
pour leur vie ici-bas et dans l’au-delà 

Ma prière

AR.G

rérogatoire est une pratique du prophète
(psl), sauf qu’il n’est pas une obligation.
Du même coup, les Hanafites adoptent le
croisement des bras au-dessous du nombril pour tout musulman et sur la poitrine
pour la musulmane.
Les Shaféites : Le croisement fait partie
de la souna pour aussi bien l’homme que
la femme. Il est préférable pour l’homme
de mettre la paume de sa main droite sur
le dos de sa gauche, sous la poitrine et audessus du nombril, vers le côté gauche.
Les penseurs de cette école concèdent
l’idée du croisement des bras dont la pratique remonte au prophète (psl). Maintenant à leur niveau, il est souhaitable que
ce croisement s’effectue entre la poitrine
et le nombril dirigé vers le côté gauche.
Les Hanbalites : Pour eux, c’est une
sounna, et il est préférable de mettre la
paume de la main droite sur le dos de la
gauche, et qu’il faut la mette sous le nombril.
Les Malékites : Pour eux, le croisement
est toléré, mais les bras tendus sont obliSuite page 6
Page 5

Ma prière
Suite de la page 5

gatoires durant les prières obligatoires. (
je doute de la dernière partie
Abdel Karim Ibn Abi Al-Moukhareq a
dit: «Ce qu’on a retenu des paroles prophétiques: «si tu n’as pas honte, fais ce

que tu voudras», comme: poser la main
sur l’autre pendant la prière, (la droite sur
la gauche), de hâter à rompre le jeûne; et
de retarder de prendre «le souhour».
(378) 53 - Abou Hazem Ibn Dinar a rapporté que Sahl Ibn Sa’d a dit: «on ordonnait aux gens de placer la main droite sur

le bras gauche pendant la prière. hadith
tiré du mouwatta : ). Cela dit, croiser ou
non les bras, le sujet est loin d’être un
baromètre pour mesurer la foi de
quelqu’un. Toutefois celui qui fait du suivisme du prophète son crédo doit savoir
qu’il a, durant toutes ses prières, croisé

L’ESSUYAGE SUR LES CHAUSSONS

Les règles à suivre !

Dans un passage du Coran notamment à la sourate 6 au verset 5, Allah (le Très-Haut) dit : « Passez les mains
mouillées sur vos têtes et vos pieds jusqu’aux chevilles ». Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) a
dit : “Quand l’un de vous a fait ses ablutions et chaussé ses chaussons [Khoufs], il lui est permis d’essuyer pardessus sans les enlever, à moins qu’il ne soit en état d’impureté majeure”. (Ad-Darqoutni, Al-Hâkim). Ainsi il
est permis d’essuyer sur les chaussons mais cette permission est assortie de règles et de principes.

P

our bénéficier de cette largesse de la
charia qui consiste à essuyer les
chaussons ou les chaussures sans
avoir à les enlever, il faut au préalable :
- Se chausser de chaussures, chaussons (ou
chaussettes) qui vont jusqu’aux chevilles ;
-Se chausser en état de pureté ;
Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur
lui) a dit à Moughira qui voulut lui enlever
ses chaussures lors de ses ablutions : “laisseles car je les ai mises en état de pureté”. (AlBoukhâri, Mouslim, Ahmad)
-Ne pas dépasser le délai réglementaire qui
est de 72 heures pour le voyageur et de 24
heures pour le résident
‘Ali (que Dieu l’agrée) a dit : “le Prophète a
accordé trois jours (et trois nuits) pour le
voyageur, et un jour (et une nuit) pour le résident“. En cela, il faut dire que le délai commence après le 1er essuyage.
Al-Awza’i et Abou Thawr ont dit : “Le délai
fixé commence au 1er essuyage qui a lieu
après la 1ère rupture des ablutions“.
(Ahmad, Abou Dâwoud)
Abou ‘Othman Nahdi a dit : “J’étais présent
quand Sa’d et Ibn ‘Omar se disputaient de-

Page 6

vant ‘Omar concernant la question de l’essuyage sur les khoufs. Ainsi ‘Omar a dit : “Il
peut essuyer sur eux jusqu’à la même heure
(du 1er essuyage) pour un jour et une
nuit”“. (‘Abd Ar-Razzâq. Al-Albâni a dit :
authentique selon les conditions de Al-Boukhâri et Mouslim)
Ce qui ne fait pas partie des conditions
pour pouvoir s’essuyer les pieds
- Avoir des chaussures ou chaussettes sans
trou
Soufyan ath-Thawri (que Dieu lui fasse miséricorde) a dit : “Massez ce qui enveloppe
votre pied ! Les bottes des Emigrés et des
Auxiliaires n’étaient que rapiécées”. (‘Abd
Ar-Razzaq et Al-Bayhaqi)
Ibn Taymiya (que Dieu lui fasse miséricorde)
dit : “Le Messager ayant donné un ordre et
n’ayant pas émis la condition de l’absence
de défaut, il faut considérer l’ordre comme
absolu et ne pas le restreindre en l’absence
d’un argument légal. Les termes employés
signifient que toute botte portée par les gens
pour marcher peut faire l’objet du dit massage, même si elle est perforée ou trouée. Au-

cune mesure ne s’applique à la perforation
ou au trou, en l’absence d’un argument.
C’est l’avis d’Ishaq, d’Ibn Al-Moubarak,
d’Ibn Uyayna et d’Abou Thawr”. (Fatawas
21/174)
-Que celles-ci ne soient pas transparentes
An-Nawawi (que Dieu lui fasse miséricorde)
a dit : “le porteur d’une botte transparente
avec laquelle il lui est possible de marcher
peut masser le-dessus, même si la peau est
visible sous la botte”. (al-Madjmou’, 1/502)
Manière de s’essuyer les pieds
Il est suffisant de s’essuyer seulement la partie supérieure des pieds, en effet ‘Ali (que
Dieu l’agrée) a dit : “si la religion dépendait
de notre raisonnement, on aurait essuyé le
dessous des chaussons, et non le dessus”.
(Abou Dâwoud) Al Moughira (que Dieu
l’agrée) a dit: « Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) essuyait sur ses bottines, il posa sa main droite sur sa bottine
droite, et sa main gauche sur sa bottine
gauche, et il essuya la partie supérieure d’un
geste. »
Les hanafites disent que l’essuyage doit por-

Le vrai visage de l’islam - N°015 du 05 mai au 05 juin 2014

ses bras. Ceux à qui Dieu n’a pas facilité
l’observance de cette injonction, il faut
tout simplement demander à Dieu de leur
en faciliter le respect. Quand à ceux qui
arrivent déjà à le faire, que Dieu les garde
sur cette lancée 
A.G
ter sur la partie supérieure équivalente à la
largeur de trois doigts sur une longueur équivalente au plus petit doigt des mains.
Les chafi’ites disent que l’obligation consiste
à essuyer n’importe quelle partie de la bottine. L’obligation est accomplie même si les
doigts ont seulement touché le haut de la bottine, au delà de cela il s’agit d’un acte sunna.
Détails à retenir
Il faut aussi retenir que le fait d’enlever ses
chaussures après l’essuyage n’annule pas ses
ablutions. Selon Al-Albâni (que Dieu lui
fasse miséricorde), il est rapporté de manière
authentique que ‘Ali Ibn Abou Tâlib (que
Dieu l’agrée) a perdu une fois ses ablutions,
il les a ensuite refaites en essuyant sur ses
chaussures. Puis il les a enlevées et a prié
sans elles.
Ibn Taymiya a dit : “Les ablutions de celui
qui a essuyé sur les khoufs ou le turban ne
sont pas annulées quand il enlève n’importe
lequel de ces 2 vêtements. Elles ne sont pas
non plus annulées par le terme de son délai
fixé, et il n’est pas obligé d’essuyer sa tête ni
de laver ses pieds. C’est l’avis d’Al-Hasan
Al-Basri. Cet avis fait l’analogie avec le rasage des cheveux qui sont essuyés, selon
l’avis correct de l’école hanbalite et l’avis
de la majorité des savants”.
L’analogie avec le rasage des cheveux est
que si quelqu’un fait ses ablutions en s’essuyant les cheveux puis il se rase la tête, cet
homme n’aura pas à refaire ses ablutions
bien que les cheveux qu’il a essuyés ne
soient plus sur sa tête ! 
Par Ousmane TIENDREBEOGO

Initiative

SEMINAIRE ISLAMIQUE DE FORMATION VI EDITION

L’éducation au cœur des conférences

Il s’est tenu du 17 au 20 avril 2014 dans la grande mosquée du Mouvement sunnité de Ziniaré, la 6e édition du séminaire de formation islamique. Durant quatre jours, les participants venus de divers horizons
ont bénéficié des prédications se rapportant à plusieurs sujets avec pour objectif d’approfondir leurs
connaissances religieuses. Le thème central de la présente édition : « L’éducation islamique et son impact
sur l’individu et la société », vise à rappeler les vertus cardinaux du message de l’islam. Les cérémonies
d’ouverture et de clôture ont connu la présence d’imminentes personnalités en l’occurrence, le Président
du Conseil régional, président de la cérémonie, le Haut commissaire de la province d’Oubritenga, le Viceprésident du Bureau exécutif national du Mouvement sunnite, Oumar Zoungrana.

L

a cérémonie d’ouverture de la
sixième édition du séminaire
islamique de formation islamique a été riche en allocution. A
l’unanimité, les intervenants ont reconnu la pertinence et la justesse du
thème de la présente édition. « L’éducation islamique et son impact sur l’individu et la société », est un thème qui
vise à rappeler aux participants le che-

min tracé par l’islam pour permettre à
l’individu de vivre en parfaite harmonie avec lui-même, son seigneur, sa famille et l’ensemble de la société
islamique. Le président du comité d’organisation, El Hadj Mahmoud Ouédraogo, par ailleurs président de
l’Association des musulmans ressortissants de la province d’Oubritenga, a
salué la présence des autorités admi-

Une vue des fidèles musulmans à la conférence.

MOSQUEE BLANCHE DE ZOGONA

Les conférences ont repris

nistratives et religieuses pour être les
témoins privilégiés de la cérémonie
d’ouverture. Il s’est appesanti sur le
thème, un thème d’actualité lourd et
large en signification et en expression
dont la pertinence ne souffre d’aucun
débat. Il a par ailleurs invité tout un
chacun à être assidu aux travaux afin
de bien restituer le contenu des différentes communications à la commu-

O

nauté des musulmans dont ils sont les
porte-paroles. Plusieurs savants ont défilé à dans la ville de Ziniaré pour faire
passer le message de l’Islam. On citera
le Dr Moussa Nabaloum, le Cheikh Ismaël Derra, le Cheikh Hassan Soré,
Ouztaz Yacoub Compaoré, le Cheikh
Aboubacar Yonogo, le Cheikh Abdourahmane Guelbéogo … Les thèmes qui
ont été abordés étaient tout aussi riches
que d’actualité. Les annulatifs de l’Islam, les droits et devoirs du couple musulman, le sens du tawhid, les principes
de l’éducation en islam, la morale islamique… autant de sujets que les 1000
participants ont du plaisir à déguster.
Les participants sont venus des quatre
coins de la province d’Oubritenga et
des provinces du la région du Plateau
central essentiellement. A la clôture, les
organisateurs ont insisté sur la nécessité pour les séminaristes de mettre en
pratique les enseignements reçus et de
les transmettre dans leur mosquée respective 

Le présidium à la cérémonie de clôture

n se rappelle que cette Mosquée blanche située sur l’avenue Babanguida rassemblait
les musulmans les derniers dimanches
autour des Savants afin de mettre la lumière sur les sujets qui intéressent la
communauté. Depuis un certain temps,

elle avait observé un temps de réflexion
afin de mieux orienter ces activités.
Après cette pause, les conférences ont
repris. Vous êtes tous conviés à vous y
rendre pour renforcer votre culture islamique, gage d’un développement spirituel et social 

103.4
Le vrai visage de l’islam - N°015 du 05 mai au 05 juin 2014

Page 7

Initiative

LE CENTRE MEDICAL ISLAMIQUE DE LA PATTE D’OIE

Des soins et des produits à la portée de tous

Le centre médical islamique de la Patte
d’Oie est l’œuvre de l’ONG « l’organisation internationale du secours Islamique ».
Situé face à Ouagar-inter, depuis son institution il y a des années, ce centre n’a de
cesse d’apporter sa contribution pour le
bien-être des populations. Avec un personnel qualifié, ce centre voulu par l’ONG, est
un véritable soulagement pour les patients.
Avec des examens réduits, ce centre entre
en droit ligne des œuvres sociales de l’ONG
« secours islamique ». Vivement que d’autres ONG emboîtent les pas du « Secours

islamique » pour le bonheur des hommes et
femmes du Burkina 
Zoungrana

Culture

Les différentes catégories d’eau et leur statut en Islam
L’eau est incontournable dans la base d’adoration du musulman. Que ce soit celle utiliser pour les ablutions ou pour la consommation, la charia a prévu des règles qu’il importe de maîtriser.

N

ous commencerons par mentionner les catégories d’eaux pures
avant d’aborder celles impures.
L’eau pure et purifiante

-L’eau de pluie, la neige et la grêle
Dieu (le Très-Haut) a dit : « et du ciel Il fit
descendre de l’eau sur vous afin de vous en
purifier » (8/11).
Abou Hourayra (que Dieu l’agrée) a dit :
“Quand le Prophète commençait une
prière, il se taisait un court instant avant
la lecture de la Fâtiha. Je lui ai dit : “Je
sacrifierai pour toi mon père et ma mère!
Que dis-tu dans ton silence entre le Takbîr
et la lecture de la Fâtiha”? Il dit : “Je dis
: “Ô Dieu, éloigne-moi de mes péchés
comme tu as éloigné l’orient de l’occident.
Ô Dieu, lave-moi de mes péchés comme on
lave le vêtement blanc de ses saletés. Ô
Dieu, lave-moi de mes péchés par l’eau, la
pluie et la grêle”. (Al-Boukhâri, Mouslim,
les compagnons des sounan sauf At-Tirmidhi)
-L’eau de mer
Abou Hourayra (que Dieu l’agrée) a dit :
“Un homme a demandé au Prophète : “Ô
Prophète, nous voyageons souvent dans la
mer et nous n’emportons avec nous que
très peu d’eau; si nous faisons les ablutions
avec, nous aurons soif. Pouvons-nous faire
nos ablutions avec l’eau de la mer ?”.
Le Prophète a répondu : “Elle est pure et
purifiante; les animaux marins trouvés
morts sont licites”“. (Rapporté par les
cinq, authentifié par Al-Albâni)
Page 8

-L’eau de Zamzam
‘Ali (que Dieu l’agrée) rapporte : “Le Prophète a demandé un récipient d’eau de
Zamzam, il en a
bu et a fait les
ablutions avec“. (Ahmad)
-L’eau ayant déjà servie
-L’eau qui a été mélangée à une petite
quantité de chose pure
D’après la parole du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) adressée aux
femmes qui lavaient le corps de sa fille décédée : “Lavez-là 3 fois ou 5 fois ou plus si
vous le désirez, avec de l’eau et du lotus.
Au dernier lavage ajoutez du camphre ou
un peu de camphre”. (Al-Boukhâri, Mouslim)
Cette eau est pure. Elle reste purifiante si
ce qui s’est introduit dans cette eau n’a pas
changé sa qualité de sorte qu’on ne puisse
l’appeler “eau”, mais “eau savonneuse” par
exemple. Elle ne sera plus purifiante dans
le cas contraire.
-L’eau qui a été touchée par une faible
quantité d’impureté
Abou Sa’d (que Dieu l’agrée) a dit : “On a
posé la question suivante au Prophète :
“Pouvons-nous faire nos ablutions avec
l’eau du puits de Buda’a, dans lequel sont
jetés menstrues, cadavres de chiens et autres
pourritures”?
Le Prophète répondit : “L’eau est purificatrice, rien ne la souille”“. (Authentifié
par Al-Albâni)
Si cette impureté a changé le goût, la couleur, ou l’odeur de l’eau, alors l’eau est devenue ni purifiante, ni pure. Si elle n’a
changé aucune de ces trois qualités, elle

reste pure et purifiante, et ce quelle qu’en
soit la quantité. C’est entre autres l’avis de
Ibn ‘Abbas, Abou Hourayra (que Dieu
l’agrée), Hassan Al-Basri, ‘Ikrima, et
Mâlik.
-Ce qui reste dans le récipient après que
l’homme a bu
Aïcha (que Dieu l’agrée) a dit : “je buvais
du récipient alors que j’avais mes règles;
le Prophète buvait derrière moi et mettait
sa bouche à l’endroit où je l’avais mise”.
(Mouslim)
Elle est pure, qu’elle soit du musulman ou
du mécréant, de celui qui est en état d’impureté rituelle (jounoub) ou de la femme en
période de menstrues.
Ce qui reste dans le récipient après que la
bête que l’on peut manger ait bu
Elle est pure. Abou Bakr Ibn Al-Moundhir
a dit : “les savants sont unanimes sur le fait
que l’on peut boire et faire ses ablutions
dans le récipient où a bu la bête que l’on
peut manger”.
-Ce qui reste dans le récipient après que le
chat ait bu
Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu
sur lui) a dit en parlant de la salive du chat
: “Il ne s’agit pas d’une impureté“. (Rapporté par les cinq)
Les eaux pures mais non
purifiantes
Ces eaux sont pures : c’est-à-dire qu’elles
n’ôtent pas l’état de pureté, mais non purifiantes : c’est-à-dire qu’elles ne peuvent
servir à se purifier.

Le vrai visage de l’islam - N°015 du 05 mai au 05 juin 2014

-L’eau qui a été mélangée à une grande
quantité de chose pure comme le savon ou
autre. Cette eau est pure. Elle reste purifiante si ce qui s’est introduit dans cette eau
n’a pas changé sa qualité de sorte qu’on ne
peut l’appeler par eau, mais par une eau savonneuse par exemple. Elle ne sera plus
purifiante dans le cas contraire.
Les eaux impures
Ces eaux sont des impuretés.
-Ce qui reste dans le récipient après que
chien ou le porc ait bu
Abou Hourayra (que Dieu l’agrée) rapporte
que le Prophète (paix et bénédiction de
Dieu sur lui) a dit : “Si un chien boit dans
l’un de vos récipients, lavez-le sept fois”.
(Al-Boukhâri, Mouslim)
Il a dit aussi : “Pour rendre pur le récipient
dans lequel a bu un chien, il faut le laver
sept fois : la première avec du sable”.
(Ahmad, Mouslim)
Quant au porc, cela est dû à son caractère
immonde et son impureté générale.
-L’eau qui a été mélangée à une grande
quantité d’impureté. Si cette impureté a
changé le goût, la couleur, ou l’odeur de
l’eau, alors l’eau est devenue ni purifiante,
ni pure. Si elle n’a changé aucune de ces
trois qualités, elle reste pure et purifiante, et
ce quelle qu’en soit la quantité. C’est entre
autres l’avis de Ibn ‘Abbas, Abou Hourayra
(que Dieu l’agrée), Hassan Al-Basri,
‘Ikrima, et Mâlik 
Par OT

Nos pieux prédecesseurs
VIE DES SAHABAS

Les dix heureux élus du paradis avant leur mort

D’après Said Ibn Zayd le prophète SAW a dit “Dix sont dans le Paradis : “le Prophète est dans le Paradis,Abou Bakr est dans le Paradis, Omar est dans le Paradis, Othmane est
dans le Paradis, Ali est dans le Paradis, Talha est dans le Paradis, Zoubeïr ibn Al-Awam est dans le Paradis, Abou Obeida Ibn al Djarrah est dans le Paradis, Abderrahmane Ibn
Awf est dans le Paradis et le dixième je ne veux pas vous le dire”. Ils ont insisté pour le savoir en lui demandant par deux fois : “qui est-ce ? “. La première fois il s’est tu et la
deuxième fois il a répondu : “C’est Said Ibn Zayd“. Rapporté par Tirmidhi et Abou Dawoud. Nous vous proposons succinctement la biographie de ces illustres compagnons.
La connaissance de la biographie de nos pieux prédécesseurs augmente notre amour à leur égard. Meilleurs exemples pour la communauté, c’est aussi une manière pour nous
de tenter de cheminer sur leurs traces afin de bénéficier du Paradis d’Allah.

Abû Bakr As-Siddîq
Trois ans après la naissance du Prophète —
paix et bénédictions sur lui —, vers 573
E.C., La Mecque vit naître « le meilleur
homme sur terre hormis les prophètes ».
À l’époque préislamique, Abû Bakr était
surnommé « `Abd Al-Ka`bah » (le serviteur
de la Ka`bah). Ce n’est qu’après l’avènement de l’islam que le Prophète — paix et
bénédictions sur lui — lui donna le nom de
`Abd Allâh (le serviteur d’Allah) et le surnomma « Al-`Atîq » (l’affranchi, l’épargné)
car il expliqua à son sujet : « Abû Bakr est
celui qu’Allah affranchit du feu ». L’on rapporte également qu’il fut surnommé de la
sorte en raison de sa beauté et de ses vertus
qui, parmi les Qurayshites, le distinguaient
ainsi que ses ancêtres. Son surnom Abû
Bakr provient du fait qu’il était souvent le
premier à proposer et à entreprendre des
œuvres de bienfaisance. Il fut plus tard surnommé « As-Siddîq » (Le Véridique) pour
avoir résolument cru à l’évènement d’AlIsrâ’ wal-Mi`râj (Le voyage nocturne et
l’Ascension) alors que d’autres Compagnons mirent du temps avant d’y adhérer.
2 - Omar Ibn Al-Khattab
Omar Ibn Khattab est né à La Mecque vers
581, soit 13 après l’année de l’éléphant.
Doté d’une stature physique imposante,
taillé comme un roc et possédant une très
forte personnalité, il faisait partie des jeunes
Mecquois les plus en vue et malgré son niveau intellectuel très élevé, il était un des
‘’loubard’’ de la ville auquel il ne fallait pas
trop se frotter. Une fois converti trois années après la révélation à l’âge de 27 ans, il
devient l’un des plus fidèles lieutenants de
Mohamed (saws). Omar était surtout célèbre pour son sens de la justice. On le surnomma ‘’El-Farouk’’, c’est à dire celui qui
a séparé le juste de l’injuste. C’est bien lui
qui a lancé le premier décret des droits de
l’homme en disant sa célèbre phrase : De
quel droit faites-vous des hommes vos esclaves alors que leurs mères les ont engendrés libres… Voilà ce que disait notre
prophète (saw) au sujet d’Omar : “Il y avait
dans les communautés qui vous ont précédés des hommes-inspirés de Dieu. S’il y a
un tel homme dans ma nation, c’est bien

Omar“. (Al Boukhâri n°3282 et Mouslim
n°2389) “s’il devrait y avoir un Prophète
après moi, ça aurait été Omar”. (At-Tirmidhi et Ahmad)
3- Othmane Ibn Affane
Il fut le troisième calife de l’Islam après
Abou Bakr et Omar. Il était caractérisé par
une pudeur qu’on ne retrouvait pas chez
beaucoup de gens à son époque. A l’avènement de l’Islam, lorsqu’Aboubakr vînt lui
parler de l’Islam, il se convertit immédiatement.
Il épousa la fille du prophète (Salla Allah
Alayhi oua Sallam) Roquiya puis après la
mort de Roquiya, il épousa sa soeur Oum
Koulthoum. Il fut parmi les premiers émigrant vers Al Habacha et dépenser beaucoup pour la cause de l’Islam. Ibn Ishaq
raconte dans sa biographie ceci: « il y avait
une importante rencontre qui devait regrouper tous les grands dirigeants de la
Mecque ; lorsqu’ils se rendirent compte
qu’Ousmane n’était pas présent, ils renvoyèrent la rencontre jusqu’à ce qu’Ousmane soit présent». Cela montrait à quel
point Ousmane était considéré par les siens.
Il fut assassiné pendant son Califat et cela
après qu’un complot fut mis en place par les
ennemis de l’Islam.
4- Ali Ibn Abi Talib
Ali est né le 15 Rajab 600 après Jésus -Issa.
Sa mère lui a donné le nom de Haydara, le
lion, ce même nom attribué à son père Abi
Talib, avant lui, et qu’il commua en Ali. Il
est le cousin germain du Prophète d’Allah.
Il fut le quatrième Calife et gendre du prophète (Salla Allah Alayhi oua Sallam), le
mari de Fatima. C’est le premier à se
convertir à l’Islam parmi les jeunes. Il participa à plusieurs batailles au côté du prophète (SAW). Il a rapporté plus cinq cent
quatre vingtdix-sept hadiths du messager
d’Allah. Selon Abou Houreira, le Messager
d’Allah a dit : « Je suis la citadelle de la
Science, Ali est sa porte d’accès » Rapporté
par Mouslim. Ali fut assassiné par un membre de la secte Kharijite.
5- Abderrahmane ibn Aouf
Abderrahmane Ibn Aouf, naquit à la

Mecque et fût le huitième parmi les premiers à se convertir à l’islam, l’un des dix
promis au paradis et l’un des six choisis par
Omar Ibn Khatab durant son califat, pour
former le conseil de consultation (Majliss
echoura). Il faisait partie des musulmans
ayant fui en Abyssinie après les persécutions des Kouraichites sur les premiers
convertis et de ceux qui, plus tard émigrèrent de la Mecque vers Médine (el mouhadjirinne). Abderrahmane a eu un honneur
dont il n’avait jamais rêvé et dont personne
d’autre avant lui n’avait pu bénéficier. Il a
été le premier qui a mené une prière avec le
prophète derrière lui. Comment ? Lors
d’une bataille, à l’heure de la prière, les musulmans le choisirent pour mener et guider
la prière en l’absence du Prophète. Juste
après la première rakaat, le Prophète, (saw)
arriva, rejoignit ses compagnons dans la
prière et effectua la salat derrière Abderrahmane. Après la mort du Prophète (saw), les
dépenses des épouses de ce dernier ainsi
que leurs charges matérielles étaient entièrement financées par Abderrahmane.
C’était pour lui, une façon de rester fidèle
au prophète.
6-Sa’d ibn Abi Waqqâs
Son nom est Sa’d Ibn Malek Az-Zouhri.
Son grand père, Ohayb Ibn Manaf, est l’oncle paternel d’Amina la mère du Messager. Le Prophète a dit de lui: “C’est mon
oncle (maternel)! Que quelqu’un me présente son oncle“.
Il avait embrassé l’Islam à l’âge de 17 ans.
Sa conversion était précoce. En parlant de
lui même, il disait: “Un jour était venu, où
je représentais le tiers des musulmans !” Il
voulait dire qu’il était parmi les 3 premiers
qui se convertirent à l’Islam.
Quand ‘Omar le Prince des Croyants fut
poignardé il choisit six hommes parmi les
Compagnons du Messager afin qu’on choisisse le nouveau Calife, il a dit que son
choix devait porter sur l’un des six hommes
dont le Messager était satisfait d’eux. Parmi
eux il y avait Sa’d Ibn Abi Waqas. ‘Ali Ibn
Abi Talib a dit: “Je n’ai jamais entendu le
Messager donner en rançon ses père et
mère à quiconque sauf à Sa’d, je l’ai entendu dire le jour de Ouhôud: “Tire Sa’d,

Le vrai visage de l’islam - N°015 du 05 mai au 05 juin 2014

que je te donne rançon père et mère”“.
Alors le Messager d’Allah l’avait vu faire
quelque chose qui lui plut beaucoup. Il invoqua pour lui Allah en ces mots: «Grand
Allah! Dirige son tir et exauce ses invocations». Ainsi il était le plus adroit des compagnons. Il mourut en l’an cinquante-quatre
de l’hégire.
7- Zoubeyr Ibn Al A’ouam
Il est le fils de la Tante du prophète (SAW).
Il s’est convertit à l’Islam à l’âge de quinze
ans. Il prit pour épouse Asma la fille de
Abou Bakr. Il prit part à toutes les batailles
avec le prophète (Paix et salut d’Allah sur
lui) et on l’appelait l’apôtre du prophète.
Lors de la bataille du chameau contre Ali,
ce dernier lui parla tête à tête et en secret. Il
décida de retourner chez lui mais il fut suivi
et assassiner par traîtrise par un homme qui
s’appelle Ibn Jarmoud.
8-Abou Oubeyda Ibn Al Jarah
Il émigra avec les premiers Mouhajirines
vers Habacha puis il revint à la Mecque puis
parti de nouveau vers Médine. Il participa
à toutes les batailles. Le calife Omar le désigna comme chef d’armée à plusieurs occasions. Il mourut lors de l’Epidémie de
Peste en Syrie.
9- Talha Ibn Oubeid Allah
Il fut parmi les premiers à être torturer pour
l’Islam. Il participa aussi à plusieurs batailles avec le prophète. Lors de la bataille
de Ouhoud il fut atteint de plus de soixante
dix fois et son pouce fut couper. Il faisait
beaucoup l’aumône. Ali a dit que ses
oreilles ont entendu de la bouche du Prophète: “Talha et Zoubayr seront mes voisins
au Paradis“. (At-Tirmidhi). Lors de la fitna
entre les musulmans, il fut tué dans la bataille du chameau (36 H).
10-Said Ibn Zaid
-Said Ibn Zaid est le fils de l’oncle de Omar.
Il fut également parmi les premiers à répondre à l’appel de l’Islam. On dit de lui
que pendant la Jahiliya, il était monothéiste
et ne s’est jamais prosterner à une divinité
païenne .Il mourut à Médine en l’an 51 de
l’hégire 
Page 9

Faits et gestes

SEMINAIRE ISLAMIQUE PROVINCIAL DE GANZOURGOU 2014 IVE EDITION

Le mouvement sunnite invite les fidèles à se pencher sur la spiritualité et la vie en société
Sous la présidence du président du Mouvement Sunnite du Burkina Faso et le parrainage d’El hadj Soumaïla Nana, il s’est tenu à Nédogo, une
commune rurale située dans le Ganzourgou, du 1er au 3 Mai 2014 un séminaire de formation islamique afin d’enrichir les connaissances et les
pratiques religieuses de cette localité et de ces environs. Quatrième du genre, le thème a porté sur la spiritualité et la vie quotidienne. La cérémonie d’ouverture a vu la présence du Haut Commissaire de la province, du patron de la Gendarmerie de la localité, du maire de la commune et de bien d’autres autorités administratives et coutumières.

A

Elhadj Souleymane Zidwemba

l’ouverture, d’éminentes personnalités se sont succedées à
la tribune pour saluer cette initiative. Le premier intervenant, notamment le représentant de la communauté
musulmane de Nédogo s’est réjoui de la
tenue régulière de ce cadre qui contribue à fortifier la foi des musulmans de
la localité. Il sera suivi par le représentant du Mouvement Sunnite, qui abonda
dans le même sens. L’honneur est revenu à sa Majesté Naaba Kadré de remercier les organisateurs de ce
séminaire. Il a par ailleurs demandé à
tous les musulmans de prier pour le
Burkina Faso. Le représentant du parrain a d’abord salué la présence des autorités
locales
notamment
le
haut-commissaire, les autorités coutu-

Page 10

Le Haut commissaire,
Sibiri Ouédraogo

mières de Nedogo. Il s’est réjoui de la
grande mobilisation de la population à
cette quatrième édition preuve que le
message de l’Islam est en train d’être
compris. Les autorités locales, le maire
et le Haut commissaire ont également
salué la tenue de ce séminaire.
« L’homme a deux types de nourriture,
dira le Haut Commissaire, celle qui va
nourrir le corps matériel et la nourriture de l’esprit, qui est notamment spirituel. La meilleur nourriture dans ce
cas de figure reste celle de l’esprit. Ce
qui fera de toi un homme béni devant tes
semblables dans ce bas-monde et dans
l’au-delà, Dieu t’apportera le salut ».
Des thèmes liés à la foi, à la Sunna, à la
spiritualité, aux relations sociales ont été
développés par des savants de renom

Sa majesté Naaba Kadré

Mr. le Maire de la commune
de Nedogo

Quelques appréciations des participants venus de Ouaga
El hadj Mohammad Nana,
PDG du site bissmillahi-bf.org
Je remercie Allah
(gloire et pureté
à lui) et le salu
soit sur le prophète (psl) sur sa
famille et ses
compagnons.
Nous
sommes
très heureux du
début de ce séminaire vu qu’il apportera une bonne
formation aux habitants de la localité.
C’est une propagation de l’Islam vrai
dans le bon sens du terme. Donc, durant ses trois jours, les gens vont sortir aguerri des rudiments les
permettant de grandir en spiritualité
et en vie quotidienne.

chant l’organisation de telles initiatives. L’objet d’une telle démarche,
c’est d’apporter à la population la
connaissance spirituelle et la gestion
de leur vie quotidienne.

El hadj Souleymane Kaboré,
PDG Faso Habillement
Pour ma part et
en tant que fils de
la localité, le séminaire est le
bienvenu. Pour
le moment on n’a
pas encore de
difficultés
énormes empê-

Par Muhammad Ouédraogo
C’est une démarche
pour propager la religion de Dieu. Pour
amener les gens
vers l’Islam et former davantage ceux
qui sont déjà musulmans. Pour nous, il
faut rebelloter avec une telle initiative. Que Dieu récompense tout un
chacun 

Le vrai visage de l’islam - N°015 du 05 mai au 05 juin 2014

Issa Kaboré/ séminariste
Ce que nous pensons de ce séminaire c’est de
remercier
d’abord le tout
puissant et implorer son salut sur
le prophète. Vu
déjà la présence des autorités et autres personnalités cela témoigne de
l’importance du séminaire. Nous
prions Dieu qu’il soit un cadre de formation pour les musulmans.

Entretien

ADAMA SAKANDE, PRESIDENT PAR INTERIM DE LA COMMUNAUTE MUSULMANE

« Il faut que les musulmans du Burkina soient très engagés »
Nous avons rencontré le président par intérim de la Communauté musulmane, Adama Sakandé. Grand défenseur de la Oumma des musulmans
devant l’éternel, nous avons abordé des questions qui touchent essentiellement à la marche de la Communauté musulmane du Burkina, à la Fédération des associations islamiques (FAIB). Lisez plutôt !

Permettez à nos lecteurs de connaître davantage Adama Sakandé.
Gloire et pureté à Allah, avant de me présenter, je tiens à remercier votre journal et vousmême pour l’intérêt que vous portez à la
communauté musulmane à travers ma propre
personne. Sinon, je suis El hadj Adama Sakandé, j’ai été le vice-président de la CMBF
depuis le mandat de El hadj Oumarou Kanazoé en 2004. On a fait le premier mandat ensemble, malheureusement avec la volonté
d’Allah, notre président nous a quittés prématurément. Qu’Allah lui pardonne ses péchés et l’agrée dans son paradis. Donc, selon
les textes de la CMBF avant le terme du mandat d’el hadj Kanazoé, le bureau qu’il avait
mis en place peut conduire les affaires
jusqu’au bout. Après la disparition du vieux,
nous avons convenu avec l’ensemble de nos
sections dans les 45 provinces de garder le
statu-quo et de respecter ce que les textes disent, qui est que le bureau actuel conduit les
affaires jusqu’en 2015 où un congrès aura
lieu pour mettre en place un nouveau bureau.
Depuis le décès du vieux, j’assure l’intérim
de la CMBF et j’essaie d’avancer comme je
peux.
Quelle fonction vous occupez dans le bureau de la FAIB ?
La communauté musulmane est membre fondateur de la fédération. Elle participe aux activités de cette fédération à plusieurs niveaux,
au niveau du présidium et au niveau du secrétariat et aux autres démembrements.
Après la disparition de notre président qui
était le président statutaire de la fédération,
l’ensemble des associations constituant la
FAIB a décidé, compte tenu du poids qui pesait sur el hadj Oumarou Kanazoé, vu que ce
n’est pas facile et qu’il n’est pas non plus aisé
de trouver quelqu’un pour le remplacer, l’ensemble des associations a convenu de constituer le présidium, en tant que président
intérimaire de la CMBF, je fais partie de ce
présidium puisque j’en suis membre et je participe aux activités au nom de la CMBF. Au
présidium comme convenu, la présidence est
tournante chaque trois mois.
Vous avez parlé tantôt de quatre associations constituant la FAIB, pouvons-nous
connaître leur nom ?
Il s’agit de la communauté musulmane
(CMBF), du Mouvement Sunnite (MS), de la
communauté de la Tidjania et l’Idjtihâd Is-

El hadj Sakandé Adama

lami. Par conséquent, ce sont les responsables de ces quatre grosses associations qui
sont les membres du présidium.

Que représente la fonction de l’Imam en
Islam en tant que président intérimaire de
la CMBF ?
C’est une question qui, historiquement s’explique, le prophète (psl) lorsqu’il reçut le
message de Dieu lui demandant de conduire
la communauté, il devint le messager.
L’imam est le guide de la communauté. Après
sa disparition, la même communauté s’est
réunie pour trouver un calife, c-à-d, un successeur ; c’est un terme qui signifie celui qui
vient après ou celui qui succède. Cependant
le calife remplissait les mêmes fonctions pratiques que le prophète sauf qu’il ne recevait
pas la révélation. Il faisait appliquer l’enseignement du Coran et de la vie du prophète et
était l’Imam de la communauté. Il s’est
trouvé que le prophète a confié la direction
de l’imamat à des personnes dans certaines
localités à son époque. Donc, pour conclure
sur cette question, c’est dire que l’Imam est la
personne chargée de diriger spirituellement
la communauté, d’officier à la prière, les cérémonies et les actes cultuels qui sont liés à la
communauté. C’est la compréhension de
l’Imamat dans le monde Sunnite, c.-à-d., des
adeptes des quatre grandes écoles juridiques
à savoir les Hanafites, Hambalites, les Chafiites et les Malikites. Mais dans le monde
Chiite, l’Imam a un autre rôle, il est considéré
un peu comme ce qu’ont été les califes.
Jusqu’à présent, c’est cette compréhension
qu’ils ont de l’Imam qui est considéré comme
un guide spirituel, le premier responsable de
la communauté qui officie les actes religieux

et qui oriente la vie de la communauté. Maintenant, quand on voit la compréhension que
les gens font de l’Imamat avec l’évolution, il
y a une séparation qui s’est faite entre le responsable suprême des musulmans dont l’appellation a quitté de calife à Emir de la
communauté avec Oumar Bin Khattâb et ensuite cette appellation a pris une certaine importance puisque l’Emir déléguait une partie
de ses prérogatives qui est de diriger la prière
à un Imam qu’il installait dans certaines localités, qui était son représentant. C’est un
peu cette compréhension qui est arrivée chez
nous ici. Quand vous regardez dans notre
pays à travers nos associations, il y a un bureau et un président, mais le volet spirituel est
délégué à un Imam. Le président joue le rôle
sur le plan administratif et politique. Dans
nos statuts, l’Imam est sous l’autorité du président selon le système d’organisation et c’est
ainsi que ça marche.
Vu la définition et l’explication que vous
faites de l’Imam, c’est une tâche assez
noble.Malheureusement, dans la société et
le reste des musulmans l’Imam n’est pas
suffisamment respecté.
C’est une remarque très pertinente, sinon
l’Imam c’est la personne qu’il faut respecter.
Nos sociétés sont à l’image des sociétés matérialistes où, de plus en plus, les gens pensent plus au matériel qu’au spirituel. Sinon
Islamiquement, l’Imam c’est la personne la
plus importante de la communauté. Un président est plus en vue parce qu’il est chargé
des affaires administratives, mais l’Imam
reste spirituellement le plus important. Les
gens ont mal compris ; souvent ceux qui s’occupent de ces questions sont matériellement

Le vrai visage de l’islam - N°015 du 05 mai au 05 juin 2014

moins nantis et comme, de plus en plus, c’est
la capacité financière d’un homme par ce
qu’il peut réaliser et ce qu’il possède comme
biens, qui détermine sa valeur, voilà que les
gens n’accordent pas d’importance à
l’Imam. Dans nos associations aussi, un travail n’a pas été fait pour mettre en évidence
le rôle de l’Imam. Quand vous observez, on
ne fait pas participer l’Imam dans les prises
de décisions et autres aspects très importants.
C’est le bureau, c’est l’administration, on
gère davantage nos choses d’une manière
profane. Pourtant c’est l’Imam qui doit être
la personne de référence aussi bien spirituelle
que dans bien de choses. L’Imam doit être
d’un niveau très élevé, d’une morale irréprochable, et socialement la personne qui peut
être un recours pour des personnes en difficultés. Mais il est important que la communauté, vu la fonction de l’Imam, le mette dans
les conditions matérielles et financières très
indépendantes afin qu’il n’ait pas besoin de
se rabaisser pour avoir sa pitance de survie,
ou un moyen de déplacement et bien d’autres. C’est un devoir de toute la communauté.
… Maintenant dans nos sociétés actuelles, on
veut que l’Imam soit d’un niveau intellectuel
très élevé, d’un niveau social irréprochable et
en même temps, on ne veut pas créer les
conditions pour lui. Voyons-en : on veut qu’il
nous gère la prière, les problèmes de foyer,
les cérémonies de baptême, de mariage, de
décès sans rien prévoir pour lui. Par contre,
les Imams aussi doivent tout faire pour ne pas
se laisser emporter par certains privilèges aux
dépens de leur dignité. L’Imam ne peut pas
non plus vouloir assumer la responsabilité de
l’Imamat et en même temps vouloir être un
homme d’affaires ou un grand commis de
l’Etat pour rouler dans les grosses caisses.
On a parlé de la fonction de l’Imam et les
difficultés qui l’entourent. Pour le cas du
Muezzin c’est encore pire.
C’est très regrettable de le faire comme
constat. Justement dans le milieu musulman,
nous sommes les premiers à ne pas accorder
d’importance à la fonction du muezzin. Le
prophète (psl) dit au jour dernier, ceux qui
seront les plus prisés et en vue, ce sont les
muezzins, ce ne sont ni les président ni les
Imams. Pourtant ce propos du prophète devrait nous amener à réfléchir et à accorder
plus de crédit aux muezzins. Malheureusement, ce sont les plus banalisés, les plus marSuite Page 12
Page 11

Entretien
Suite de la page 11

ginalisés. Ce sont eux qui reçoivent les mauvais sacrifices, et qui sont envoyés dans les
baptêmes jugés modestes.
Pourtant c’est eux qui nous rappellent et
nous indiquent le temps de la prière pendant que nous sommes dans nos occupations ?
Tout à fait, ils nous appellent à la prière très
tôt le matin d’aller à la rencontre de Dieu, c.à-d. vers le salut. Ces personnes si nous ne
leur donnons pas de la valeur c’est comme si
l’acte auquel ils nous appellent n’a pas d’importance pour nous. Dans ce domaine, il faut
que nos responsables religieux et prédicateurs
travaillent dans leurs prêches et sermons pour
changer cet d’état d’esprit. Le muezzin est
spirituellement plus avantageux que l’Imam
et il a moins de charge que les autres responsables aux yeux de Dieu.
En Côte d’Ivoire, les Imams sont respectés et les institutions sont à marche. Pouvons-nous avoir l’expérience de réussite
Ivoirienne au Burkina Faso ?
J’ai eu beaucoup d’occasions où je me suis
frotté avec mes frères ivoiriens. J’ai vu le travail qu’ils abattent et ils viennent souvent ici
et on échange. Il faut dire que les frères ivoiriens sont partis d’un engagement personnel
et individuel pour servir et c’est pour cela
qu’ils ont atteint ce niveau remarquable. J’ai
eu la chance de discuter avec le regretté Tidjane Bâ, qui m’a expliqué leur début quand il
est revenu de l’Université Islamique de Zaitoune en Tunisie. En Côte d’Ivoire, ils se sont
mis au service de l’Islam avec des moyens
modestes qu’ils avaient avant les grands
moyens d’aujourd’hui. Imaginez que ce fut
quelqu’un qui se déplaçait à moto pour aller
enseigner la religion aux musulmans sans
contrepartie, c’est donc son engagement personnel qui a contribué à asseoir la crédibilité
de l’Islam ivoirien. Puisqu’il a montré la voie
aux autres comme les Cheikh Fofana, les
Cissé, les Guiguiba. Donc, c’est une génération qui a fait le travail sur le terrain. Les
frères ivoiriens, en matière de réussite dans
l’organisation islamique, constituent un modèle en Afrique noire et je le dis avec conviction. Ils ont réussi à intégrer les arabophones
dans la société ainsi que les francophones.
Mais le fondement de leur réussite s’explique
aussi bien par leur engagement individuel
que collectif dès le départ. J’ai connu des
Imams qui marchaient à pied pour joindre les
Mosquées… Je ne fais pas leur publicité,
mais pour construire une Mosquée les gens
utilisaient des parapluies pour diriger la
prière. La Mosquée du Plateau a commencé
ainsi. Comme Dieu nous dit dans le Coran, si
vous soutenez Allah, il vous soutiendra… Par
conséquent, si nous voulons nous Burkinabé
Page 12

avoir un seul représentant qui
va répondre devant tout interlocuteur et assumer les questions et décisions de la
Umma. Les tares que j’ai citées restent encore entre
nous ; ce qui fait que la FAIB
n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière.
C’est
pourquoi les gens ne voient
pas de résultats ils ne voient
pas de réalisations parce
qu’ils ont fondé beaucoup
d’espoir là-dessus. Mais je
dis aux musulmans de ne pas
être déçus ; le fait que cette
structure existe est un grand
“ Vivons notre Islam sans complaisance ni complexe”
acquis qu’il faut travailler à
améliorer. On a aussi affaire
atteindre ce niveau, ou être au même niveau
à des humains qui ont emmagasiné certaines
que nos frères ivoiriens, il faut que nous
tares pendant beaucoup d’années. On ne peut
soyons très engagés. Il faut que ceux qui ont
pas les changer du jour au lendemain. Dieu
la connaissance l’expriment dans les cadres
lui-même a dit qu’il ne change pas l’état
islamiques. Il faut se mettre au service de la
d’une nation tant qu’elle ne se change pas
communauté sans rien attendre en retour. Le
elle-même. Si nous ne travaillons pas à chanprophète pouvait passer deux mois sans qu’il
ger nos tares, il est évident qu’on ne pourra
n’y a de la nourriture dans sa cour, mais cela
pas avancer. Il y a un travail de conscientine l’a pas dissuadé à abandonner l’Islam. Les
sation, de sensibilisation afin de ramener les
grandes réussites se font dans le sacrifice. Les
gens à comprendre le bien-fondé d’une telle
frères ivoiriens ont enduré pendant plus de
structure et à se débarrasser des actes qui ne
trente ans et les résultats tombent ausont pas islamiques. L’exemple doit être
jourd’hui.
donné par nos prêcheurs et autres responsaRevenons à la FAIB. Qu’est-ce qui est
bles. Aidons les gens à être en règle. Si vous
prévu pour venir en aide aux Imams, aux
êtes prêcheurs, vous fixez une heure pour un
muezzins et autres prédicateurs ?
rendez-vous et vous ne respectez pas votre
S’il y a un constat amer à faire, c’est l’inorengagement, que vous voulez-vous que les
ganisation de notre communauté dans sa glogens deviennent ? Donc, si on est organisé,
balité. Je pense que cela est de notre
on peut beaucoup faire pour la communauté.
responsabilité individuelle et collective. L’IsMais on a tendance à attendre de l’autre, il
lam est une religion bien organisée, le Coran
faut plutôt voir ce que qu’on peut faire pour
est un livre bien parfait dans sa structuration.
la communauté au lieu d’attendre tout d’elle.
Le prophète et ses compagnons étaient très
Ce qu’il faut comprendre est que ceux qui
rigoureux dans l’organisation de la société
peuvent apporter beaucoup à l’organisation
musulmane. Très stricts dans ce qu’ils posent
de la communauté ne s’investissent pas, les
comme actes. Ils ont travaillé en fonction
cadres musulmans, les opérateurs éconod’un programme, chose qui a permis en un
miques en dehors de venir faire la prière et
temps record de propager l’Islam de partout
après le salut final chacun se cherche.
dans le monde surtout dans les trois contiJustement, nous sommes une communents.
nauté qui compte le plus d’opérateurs écoMalheureusement lorsqu’on convoque une
nomiques et autres fortunés tandis qu’elle
réunion, les retards c’est nous, le non-respect
compte également plus de personnes paud’un programme c’est nous, le manque de
vres dans la société ?
respect de la hiérarchie c’est encore nous.
Voilà les tares de notre communauté. Des
Je fais le même constat, mais je ne pense pas
fois, quand tu veux critiquer on te dit que
que c’est la faute des opérateurs économiques
c’est une histoire de musulmans, on banalise
en tant que tels.
la chose comme si c’était normal. Comme si
Pourquoi vous dites cela ?
désordre égal à musulman. Ce n’est pas pour
rien que Dieu a établi les prières dans les
Parce qu’ils n’ont pas reçu une formation ou
heures bien fixées : c’est pour amener le muun exemple les incitant à investir pour la
sulman à être rigoureux et pratique. Sinon, on
communauté. Quand vous constatez un opéa évolué vers une fédération, qui est une
rateur économique qui essaie d’aider, toute la
structure faitière et qui a pour ambition de recommunauté se rabat sur lui ce qui rend difgrouper l’ensemble des associations islaficile la prise en charge de cette communauté.
miques pour en faire une seule structure et
Souvent lorsqu’ils demandent à un opérateur
Le vrai visage de l’islam - N°015 du 05 mai au 05 juin 2014

économique, c’est pour des besoins immédiats et de consommation. On aurait pu demander à ces opérateurs économiques de
créer des conditions de travail pour la communauté. Les gens ont besoin de travailler
afin d’être indépendants. Donc, je souhaite
que ces riches orientent leurs zakats dans ce
sens au lieu de la donner comme des calmants ou des paracétamols. Si on réunit ces
zakats, on peut créer des activités professionnelles.
Parlez un peu d’El hadj Oumarou Kanazoé ?
Personnellement, je vous dirais que ce fut un
homme exceptionnel. Comme quelqu’un l’a
dit, il y a eu cinquante ans, on n’a pas eu
quelqu’un comme lui et on mettra encore
peut-être cinquante ans pour avoir une personne de sa trame. Pour avoir été à son école,
je retiens de lui un grand homme qui se soucie d’apporter quelque chose à autrui, voilà
ce qui le caractérise. Le vieux a toujours répondu dans l’immédiat aux urgences formulées par les gens. C’est pour dire qu’il a laissé
un héritage et qu’on doit s’inspirer de lui.
Beaucoup de gens avaient les moyens mais
il était difficile de leur accéder. Le vieux était
une école de bienfaits.
Quelles méthodes nos prédicateurs doivent emprunter pour convaincre les gens
à respecter les préceptes de l’Islam ?
Nos prédicateurs doivent comprendre que
l’Islam est spirituel et qu’il s’accompagne
d’actes. La vie du prophète (psl) était faite
d’actes pour soutenir ce qu’il disait dans la
parole. Dieu dit que c’est avec le rappel que
les cœurs se tranquillisent. On a besoin d’expliquer aux gens que l’Islam c’est la religion
de spiritualité. C’est pour dire que l’Islam
c’est l’acte joint à la parole. Les Savants qui
aiment dire, écoutez ce que nous disons et ne
faites pas ce que nous faisons, ceci relève de
l’ordre de l’hypocrisie.
Les gens aiment l’Islam et ont peur de se
lancer parce qu’ils veulent vivre comme
les Occidentaux ou autres personnes se disant civilisées ?
Il ne faut pas que les gens soient complexés,
il faut qu’ils croient en Dieu. Et éviter de
juger la valeur en fonction d’une considération d’autrui. Se référer à d’autres peuples et
civilisations pour asseoir la crédibilité de sa
foi pose un problème. Mieux vaut appliquer
les critères musulmans que de vouloir adopter des critères étrangers. Si on est complexé,
c’est parce qu’on ne fait pas confiance à notre
religion et notre modèle, le prophète Mohammed (SAW).
Si vous pensez que porter le Jean serré ou
ôter le voile, c’est ça être à la mode, c’est une
mauvaise analyse. Vivons notre Islam sans
complaisance ni complexe