Le vrai visage de l'islam #20

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Text
Title
Le vrai visage de l'islam #20
Date
5 October 2014
Abstract
Mensuel islamique d'information
issue
20
Rights
In Copyright - Educational Use Permitted
Language
Français
Contributor
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q116294326
extracted text
« L’Autre Regard »

Le vrai visage de l’islam
Le prochain nom de votre journal

Si Dieu l’avait voulu il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48
Mensuel d’information islamique - N° 020 du 05 octobre au 05 novembre2014

CLIMAT SOCIOPOLITIQUE

Juste mettre de côtéP.2
les intérêts égoïstes

Lire page 4

Prix : 300 F CFA

IMAM ABDALLAH OUEDRAOGO

AU COIN DU BONHEUR

Ils ont dit oui devant
Dieu et les hommes

ALCOOLISME ET SES
EFFETS PERVERS
SUR LA SOCIETE

N’est-il pas temps
d’agir ? P.10

PROLIFERATIN
DE LA PROSTITUTION
AU BURKINA

Il faut s’attaquer P.11
à la racine du mal
DJIHAD

Les véritables
acceptions P.4
OUMMA

Les causes
de la désunion et
quelques remèdes P.5

« Les considérations
ethniques n’ont rien à voir
avec le mariage islamique »
ADAMA SORO

SHARJAH CHARITY

P.6-7

Des bœufs pour des

P.15-16

« Toutes les
familles déshéritées
races ou ethnies
deviennent le
même corps
avec l’islam » P.12-13

RELATIONS INTIMES : Les principes à respecter par tout musulmanP.9

P.8-9

Editorial
CLIMAT SOCIOPOLITIQUE

Juste mettre de côté les intérêts égoïstes

L

a question mérite d’être posée. Le climat sociopolitique est des plus crispé en ces temps-ci. La
succession du président du Faso au palais de Kosyam est au centre de tous les débats. Mais aussi au centre de toutes les inquiétudes. Nul ne sait ce que demain
nous réserve comme surprise agréable ou désagréable.
L’article 37, le célébrissime article de notre constitution,
l’article le plus connu de notre loi fondamentale et le plus
révisé de l’histoire constitutionnel du Burkina est l’épicentre de cette crise sociopolitique. D’un côté le parti au
pouvoir et ses acolytes, de l’autre le Chef de file de l’opposition politique, chaque camp s’arcboutant sur ce qu’il
pense être ses intérêts et déterminé à ne pas lâché prise.
A côté de ces antagonistes, il y a le Front républicain, qui
se voudrait un peu à califourchon de ces deux forces, mais
à voir au fond, il n’en est rien. On peut à toute aise mettre le Front républicain dans le même sac que la majorité.
Le respect de la constitution du Burkina ; voilà la source
de cette pomme de discorde. Chaque camp interprétant
cette notion de respect en fonction de ses intérêts. Selon
ce fameux article 37, le président du Faso est éligible
deux fois. La même loi fondamentale prévoit également
les conditions de sa révision. Pour l’opposition, respecter
la constitution, gage qu’avait pris le président du Faso en
tant que Chef de l’Etat, c’est de se retirer purement et simplement après épuisement de ces cartes. Pour la majorité,
il ne faut pas fermer une porte restée ouverte par la loi. En
respectant le processus prévu pour sauter le verrou de cet
article dans le but de permettre au président de se présenter derechef, le président du Faso respecte la constitution. Alors, chaque camp avait investi l’espace public
pour démontrer à l’opinion publique nationale mais surtout internationale, qu’il détient le plus de burkinabè acquis à sa cause. Des marches et des meetings dans les
stades, aucun résultat concret ne fut obtenu. Chaque camp
se targue toujours d’avoir le monopole de la rue. Retour
à la case départ en quelque sorte. Avec beaucoup de temps
perdu. Pour sauver le Burkina d’une crise dont il n’a vraiment pas besoin, le président du Faso après la tentative de
solutionnement vite échouée par l’ancien président Jean
Baptiste Ouédraogo, prit la décision de convoquer les
deux forces à un dialogue. Le 23 septembre, date de la
prise de contact avec les antagonistes, plus d’un avait cru
enfin à une résolution pacifique de la crise. C’était sans
compter la détermination des uns et des autres à ne pas

lâcher prise. Aussitôt engagé, il a fallu seulement quatre
rounds pour voir ce dialogue entonner le chant du cygne.
Le motif selon le CFOP, la suite à donner aux points non
consensuels. Plus que cela l’opposition pointe du doigt la
mauvaise foi du camp d’en face. Car à la question de savoir ce qu’il en sera des points non consensuels, qui sont
d’ailleurs les points les plus essentiels, la majorité propose de s’en référer au grand sachem. Jamais, rétorque
l’opposition, car il est le principal concerné dans ce dialogue et refuse qu’il soit en même temps juge et partie.
Pour la majorité, le bouc émissaire, c’est bien le CFOP,
dont la détermination de ne pas aller loin dans ce dialogue
a été perçu dès le départ. Pour elle, nul n’a contraint le
président du Faso a appeler qui que ce soit à un dialogue.
S’il a décidé de le faire, et bien, c’est parce qu’il est animé
d’une bonne volonté. Ce dialogue clos, le peuple est encore dans l’impasse. Tout semble indiquer de l’imminence d’un referendum. Ce qu’il faut souhaiter, c’est
vraiment interpeller ces deux camps de savoir raison
gardé mais surtout de savoir mettre le peuple au-dessus de
ses intérêts. Encore une fois, le Burkina Faso n’a pas besoin d’une crise sociopolitique. Déjà, ils sont nombreux
à souffrir le martyr dans ce contexte de vie chère généralisée. Le panier de la ménagère ne fait que s’amenuiser
comme une peau de chagrin. Nous vivons une rentrée
scolaire les plus chaotiques. Après le capharnüm que le
système LMD -précipité- a plongé l’université de Ouagadougou, il faut craindre que les mêmes démons ne sèment le désordre dans le secondaire. S’il faut ajouter à
cela, une crise sociopolitique dont on sait toujours quand
ça commence mais jamais quand la hache de guerre sera
enterrée, il faut véritablement craindre le pire pour le peuple burkinabè. Mais l’espoir est quand-même permis.
Pour peu que les politiques sachent mettre l’intérêt de
tous au-dessus de leurs intérêts égoïstes. Il faut prier pour
la paix pour ce beau peuple. Les sermons lors de l’aid el
Kébir avaient déjà véritablement évoqués le mal qu’un
manque de compromis entre les politiques pourra causer
au Burkina. Mais à peine si cet appel a été entendu.
Qu’Allah illumine le Burkina d’une paix durable. Puisset-il inspirer les politiques des choix qui mettent en avant
l’intérêt de tous les burkinabè au détriment de leurs intérêts égoïstes 
La rédaction

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Le vrai visage de l’islam - N°020 du 05 octobre au 05 novembre 2014

Un trésor à rechercher constamment

La prière contient une saveur dont seules les plus chanceux parmi les créatures d’Allah bénéficient. Elle est un trésor pour le cœur du musulman. Constamment chacun de nous doit fournir des efforts pour trouver ce trésor caché
dans la prière. Pour cette raison le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit : « On m’a fait aimer dans votre basmonde les femmes et le parfum et on a mis dans la prière ma plus grande réjouissance». La plus grande réjouissance
est au-dessus de l’amour et ce n’est pas à travers toutes les choses que l’on aime que nous l’atteignions. Ceci à cause
de ce qui s’y trouve comme confidentialité avec le seul auprès duquel se tranquillisent les cœurs et s’apaisent les
âmes. Le bien-être se trouve dans l’invocation, l’humilité, le rabaissement et particulièrement au moment de la prosternation.En effet, c’est dans cette position que l’adorateur est le plus proche de son Seigneur.Comme le disait le prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- au muezzin : « Ô Bilal ! Repose-nous avec la prière ! »

L

a personne aimant vraiment Allah
trouve son repos et sa réjouissance
dans la prière. Alors que l’inconscient et celui qui s’est détourné n’ont rien
de tout cela.
Bien au contraire la prière est un poids
énorme et très difficile pour eux. Et la
prière qu’ils préfèrent, est la plus courte et
la plus rapide, ceux-là n’ont aucune réjouissance dans la prière et leurs cœurs ne
se reposent pas par elle.
Il faut savoir que la prière avec laquelle
on atteint la plus grande réjouissance et
avec laquelle le cœur se repose est celle
qui regroupe les six points suivants :
Premier point : La sincérité
Ce point consiste à ce que le seul motif qui
incite et pousse le serviteur à faire la
prière soit l’espoir en Allah, l’amour porté
à Son égard, l’a Sollicitation de Sa satisfaction, l’affection envers Lui, le fait de
vouloir se rapprocher de Lui, l’application
de Ses ordres.
De telle sorte que le motif ne soit nullement un bien de ce bas-monde, bien au
contraire, le serviteur prie en recherchant
le visage de son Seigneur (le Plus-Haut)
et son amour, en craignant Son châtiment
et en espérant Son pardon et Sa récompense.
Deuxième point : La véracité
et la loyauté
Ce point consiste à consacrer son cœur à
Allah dans la prière, en mettant toutes ses
capacités pour rencontrer Allah en accomplissant celle-ci.
En dédiant tout son cœur à la prière, en
l’accomplissant de la meilleure manière et
le plus parfaitement aussi bien en apparence que dans le caché.
En effet, la prière a une partie apparente
et une partie cachée. Sa partie apparente
est l’ensemble des gestes que l’on voit et
les paroles que l’on entend.
Alors que sa partie cachée est le fait de se
recueillir, de surveiller ses actes, de consacrer son cœur à Allah, et de s’adonner totalement à Lui. De sorte que le cœur ne se
détourne pas de
Lui dans la prière.
Donc, la partie cachée de la prière est son
âme, et sa partie apparente est son corps.
Et si l’âme manque à la prière, elle sera

semblable à un cadavre.
Troisième point : Le suivi du prophète
Ce point consiste, à ce que le prieur fasse
tout son possible pour suivre le prophète salla
Allahou ‘alayhi wa salam- et qu’il prie
comme le prophète.
Qu’il se détourne de tout ce que les gens
ont innové dans la prière, comme ajout ou
diminution, ainsi que de toute chose qui
n’a pas été rapportée comme venant du
prophète (que la prière et la paix d’Allah
soient sur lui) ou de l’un de ses compagnons.
Cela, sans se pencher sur les propos de
ceux qui délaissent la parole du prophète
-salla
Allahou ‘alayhi wa salam- et sa sunna en
disant : « Nous, nous suivons l’école d’un
tel. »
Quatrième point : La perfection
(Al ihsan)
Ce point consiste à faire preuve de vigilence, que le serviteur adore Allah comme
s’il le voyait. Ce point ne se réalise
qu’après avoir complété sa foi en Allah,
en ses noms et en ses attributs. Qu’il atteste qu’Allah -ta’ala- est au-dessus des
cieux, établi sur Son trône, en train de parler pour ordonner et interdire, en train de
diriger les affaires de Ses créatures.
Comme s’il attestait l’ordre d’Allah descendant et remontant vers Lui.
Comme s’il voyait les œuvres des serviteurs présentées à Allah ainsi que leurs
âmes lors de leur mort.
Le serviteur témoigne de tout cela avec
son cœur ainsi qu’il témoigne des Noms
et Attributs d’Allah.
«Al ihsan» est la base de toutes les œuvres du cœur.
En effet, ihsan oblige la pudeur, la vénération, l’admiration, la crainte, l’amour, le
repentir, la confiance, l’humilité, le rabaissement à Son égard (qu’Il soit glorifié) en coupant court aux doutes et aux
insufflations de l’âme en consacrant le
cœur et les préoccupations à Allah.
Le rapprochement du serviteur à Allah se
fera en fonction de son «ihsan».
Et par ceci les prières se différencient à tel
point, qu’il arrive, que la distance entre la
prière de deux hommes, soit aussi grande

que celle qu’il y a entre les cieux et la
terre,tandis qu’ils se tiennent debout, s’inclinent et se prosternent exactement de la
même manière.
Cinquième point : La faveur
Il consiste à témoigner que toute la faveur
vient d’Allah -ta’ala-, celui qui a mis le
serviteur debout à tel endroit, qui l’a préparé et qui lui a permis de se mettre debout avec son cœur et son corps pour Sa
dévotion.
Et sans Allah -ta’ala- il n’y aurait rien eu
de tout cela.
Comme le souligne ces vers que les compagnons récitaient devant le prophète salla Allahou
‘alayhi wa salam- : Par Allah, sans Allah
nous n’aurions pas été guidés et nous
n’aurions ni donné l’aumône ni prié
Et Allah -ta’ala- a dit :
« Ils te rappellent leur conversion à l’Islam comme si c’était une faveur de leur
part. Dis : «Ne me rappelez pas votre
conversion à l’Islam comme une faveur.
C’est tout au contraire une faveur dont
Allah vous a comblé en vous dirigeant
vers la foi, si toutefois vous êtes véridiques». »
(Sourate ‘Les appartements’ verset 17).
Et Allah a aussi dit :
« Dis fasse que j’accomplisse assidûment
la prière ainsi qu’une partie de ma descendance. » (Sourate ‘Ibrahim’ verset 40.)
Donc, la faveur est à Allah seul pour avoir
rendu Son serviteur obéissant.
Et ceci est l’un de Ses plus immenses
bienfaits sur Son serviteur.
Allah -ta’ala- a dit : « Et tout ce que vous
avez comme bienfait provient d’Allah. »
(Sourate ‘Les abeilles’ verset 53).
Et Il a aussi dit : « Mais Allah vous a fait
aimer la foi et l’a embellie dans vos cœurs
et vous a fait détester la mécréance, la
perversité et la désobéissance. Ceux-là
sont les biens dirigés. » (Sourate ‘Les appartements’ verset 7).
Ce point est l’un des plus importants et
des plus utiles pour le serviteur.
Plus il revivifie son unicité envers Son
Seigneur, plus ce point chez lui sera complet.
Parmi les choses profitables de la reconnaissance de la faveur d’Allah, c’est
qu’elle s’interpose entre le cœur et la va-

Le vrai visage de l’islam - N°020 du 05 octobre au 05 novembre 2014

Ma prière
nité et la fierté provoquée par l’adoration.
Ainsi, quand le serviteur témoigne qu’Allah -ta’ala- est celui à qui revient la faveur, celui qui a permis et guidé à la
réalisation de l’acte, ce témoignage le détournera de l’ostentation, de la fierté et de
l’orgueil.
Sixième point : Le manquement
Certes, même si le serviteur a fait tous ses
efforts et tout son possible, il aura quand
même un manquement. Le droit d’Allah
sur lui est supérieur à ce qu’il a fait.
Ce qu’il doit présenter comme obéissance,
adoration et servitude doit être largement
supérieur à cela. Et si les serviteurs des
rois ainsi que leurs esclaves les servent en
les vénérant, les honorant, les respectant,
leur donnant de la considération, ayant de
la pudeur à leur égard, en ayant peur d’eux
et en les craignant, en étant loyaux, de
telle sorte qu’ils consacrent à leurs rois
leurs cœurs et leurs membres, alors, qu’en
est-il si c’est le Roi des rois et le Seigneur
des cieux et de la terre ?
Le serviteur a plus besoin qu’Allah lui excuse son adoration et lui pardonne pour
son manquement dans celle-ci que de demander une récompense pour son adoration. Et même s’il adore Allah comme il
se doit, il n’aura fait que son devoir de serviteur. L’action du serviteur et son dévouement sont ses devoirs en tant que
serviteur d’Allah et s’Il le récompensait,
ceci ne serait que par pure bienfaisance,
faveur et charité et ne fait en aucun cas
partie des droits du serviteur.
Par ceci, nous comprenons la parole du
prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam: « Personne d’entre vous n’entrera au paradis par ses œuvres. »
Ils (les compagnons) dirent alors : « Pas
même toi ? Ô messager d’Allah ! »
Il répondit : « Pas même moi, sauf si Allah
me comble de Sa miséricorde et de Sa
bienfaisance. »
Anas Ibn Malik -qu’Allah l’agrée- a dit :
« On sortira au serviteur, le jour du jugement dernier, trois registres : un registre
pour ses bonnes œuvres, un autre pour ses
péchés et un autre pour les bienfaits
qu’Allah lui a donnés.
Le Seigneur (qu’Il soit exalté) dira alors à
ses bienfaits : « Prenez vos droits dans les
bonnes œuvres de mon serviteur »
Alors le plus petit des bienfaits se lèvera et
prendra toutes les bonnes œuvres du serviteur et il dira « Par ta puissance, je n’ai
toujours pas pris mon droit »
Si Allah veut faire miséricorde à son serviteur, il lui fait don de ses bienfaits, lui
pardonne ses péchés, et lui multiplie ses
bonnes actions.
Puisse Allah nous a facilité la compréhension 

Par Oumou Djamil
Extrait du livre de l’imam Ibn Abî
Bakr Ibn Qayyîm al-Jawziya
Page 3

Culture

LA ‘AQIQA’ OU LE BAPTEME DU NOUVEAU NE

L

Les règles à suivre !

a ‘Aqiqa’ est le nom que porte la
bête à sacrifier à l’occasion de la
naissance

est tributaire de sa ‘Aqiqa’ qui est sacrifiée
le septième jour. Son crâne est aussi rasé
et un nom lui est donné ce jour-là ».

Son jugement
La ‘Aqiqa’ est obligatoire pour celui qui
met au monde un nouveau-né, pour le garçon deux bêtes égales, et une bête pour la
fille : d’après Salman Ibn-Âmir El-Dabiy :
j’ai entendu le messager d’Allah (paix et
salut sur lui) dire : « Pour chaque nouveauné, une ‘Aqiqa’, faites donc couler du sang
pour lui, et ôtez lui, les impuretés ».
A’icha (qu’Allah l’agrée) a dit : « le messager d’Allah (paix et salut sur lui) nous a
ordonné de sacrifier deux bêtes pour le
garçon et une bête pour la fille ». D’après
El-Hassan Ibn-Samoura, le prophète (paix
et salut sur lui) a dit : « chaque nouveau-né

Son moment
La sounna est de faire le sacrifice le septième jour de la naissance de l’enfant, si ce
n’est pas possible, alors le quatorzième
jour, sinon, le vingt et unième jour. Selon
Bourayda, le prophète (paix et salut sur lui)
a dit : « la ‘Aqiqa’ est immolée le septième
jour, ou le quatorzième jour, ou le vingt et
unième »
Ce qui est méritoire de faire
pour le nouveau-né
Il est méritoire de faire son ‘tahnik’ : ceci
consiste à bien mâchouiller une datte, puis
de lui en essuyer sur la gencive. Il est éta-

DJIHAD

blit dans El-Boukhâri et Mouslim que
Abou-Moussa (qu’Allah l’agrée) a dit : «
j’ai eu la naissance d’un garçon que je l’ai
emmené au prophète (paix et salut sur lui),
il l’a alors nommé Ibrahim et a fait son
‘tahnik’ avec une datte » El-Boukhâri a rajouté : « et lui a fait des invocations pour le
bénir ». Il faut lui raser le crâne le septième
jour, et donner une aumône équivalente au
poids des cheveux en argent.
D’après El-Hassan Ibn-Samoura, le prophète (paix et salut sur lui) a dit : « chaque
nouveau-né est tributaire de sa ‘Aqiqa’,
qui est sacrifiée le septième jour. Son crâne
est aussi rasé et un nom lui est donné ce
jour-là ».
Selon Abou-Râfi’, le prophète (paix et salut
sur lui) a dit à sa fille Fatima lorsqu’elle
a accouché de Hassan « rase lui son crâne

Les véritables acceptions

Le djihad est assimilé à la guerre. Cette définition « occidentale » réduit le champ du mot et pire, dénature
sa principale acception. Etymologiquement, le terme djihad signifie effort. Nous vous présentons les différentes catégories de djihad en islam selon, principalement les recherches du savant Ibn Qayyim.

S

i on connaît le (jihad), on sait qu’il
en existe quatre catégories : 1- Le
jihad de l’âme.
2- Le jihad contre le diable (shaytan).
3- Le jihad contre les mécréants.
4- Le jihad contre les hypocrites.

Le jihad de l’âme se subdivise lui-même
en quatre catégories :
1- Le jihad de l’âme qui consiste en ce
qu’on s’efforce de lui inculquer la Guidance et la religion de la Vérité, en dehors
desquelles elle n’a ni salut, ni félicité ni
dans cette vie ni dans l’au-delà. Tant
qu’elle manque à son accomplissement,
elle est affligée dans les deux demeures
[ici-bas et dans l’au-delà].
2- Le jihad de l’âme qui consiste en ce que
les actes soient conformes à la religion
après en avoir pris connaissance. Sinon, la

simple connaissance non suivie des actes,
même si elle ne lui nuit pas, ne lui est bénéfique en rien.
3- Le jihad de l’âme qui consiste à prêcher
la religion (da‘wa) et à l’enseigner à qui ne
la connaît pas. Sinon, on fait partie de ceux
qui taisent ce qu’Allah a révélé comme
Guidance et comme preuves. Ainsi les
actes [accomplis conformément à la religion alors qu’on s’abstient de la prêcher],
même s’ils ne nuisent pas, ne sauveront pas
pour autant du châtiment d’Allah.
4- Le jihad de l’âme qui consiste à patienter devant les difficultés de la prédication
(da‘wa) pour Allah, les tourments de la vie
terrestre, et à supporter tout cela pour
Allah.
Si ces quatre conditions sont remplies,
alors l’individu fait partie des élus du Seigneur

(rabbaniyyoun). Les pieux prédécesseurs
(salafs) sont unanimes autour du fait que le
savant ne mérite pas d’être nommé élu du
Seigneur (rabbani) tant qu’il ne connaît
pas la Vérité, n’agit pas conformément à
elle, et ne l’enseigne pas. Ainsi, celui qui
connaît, enseigne et agit est qualifié de majestueux dans le royaume des cieux.

et fait une aumône en donnant aux pauvres
l’équivalent du poids de ses cheveux en argent ». Le circoncire le septième jour : pour
ce qui a été rapporté par El- Mou’jam elsaghir, selon Jâbir : « le prophète (paix et
salut sur lui) a sacrifié des
‘Aqiqa’ pour Hassan et Hussein, et les a
circoncis le septième jour ».
El-Tabarâni a aussi rapporté dans El-awsat,
que Ibn-Abbâs a dit : « Sept choses font
partie de la sounna concernant le nouveauné et son septième jour : un nom lui est
donné, il est circoncis et les impuretés lui
sont ôtées, son oreille est percée, une
‘aqiqa’ est immolée, son crâne est rasé, il
est essuyé avec le sang de sa aqiqa, et le
poids de ses cheveux en or ou argent est
donné comme aumône. ».
El-Albâni a cité ce hadith dans Tamâm elminna(68). Ces deux hadiths qui sont faibles se renforcent entre eux, car ils sont
rapportés par des chemins différents et
leurs chaînes de transmission ne comportent aucun accusé 
ment suivie de la certitude.
La deuxième forme de jihad est immédiatement suivie de la patience.
Allah -Ta„âlâ- a dit :
« Et Nous avons désigné parmi eux des dirigeants qui guidaient (les gens) par Notre
ordre aussi longtemps qu’ils enduraient
et croyaient fermement en Nos versets. »
(Sourate 32, verset 24).
Il a informé que la conduite de la religion
ne s’obtient que par la patience et la certitude. La patience repousse les passions et
les souhaits corrompus, tandis que la certitude repousse les doutes et les ambiguïtés.

Quant au jihad contre le diable (Shaytan), il se subdivise en deux catégories :
1- Le jihad contre le diable (shaytan) qui
consiste à repousser les ambiguïtés qui
peuvent se présenter au serviteur (‘abd) et
les doutes qui assaillent la foi.
2- Le jihad contre le diable (shaytan) qui
consiste à repousser les désirs corrompus
et les passions qu’il rencontre.

Le jihad contre les infidèles et les hypocrites, il se subdivise en quatre catégories
:
1- Par le cœur.
2- Par la langue.
3- Par les biens matériels.
4- Par l’âme.
Le jihad contre les infidèles ne se fait plus
spécialement par la main et n’a lieu que
lorsque les croyants sont persécutés dans
leur foi. Quant au jihad contre les hypocrites il se fait par la langue 

La première forme de jihad est immédiate-

Par M N

« L’Autre Regard »

Le prochain nom de votre journal

Voilà deux ans que le mensuel d’informations islamiques est dans vos kiosques. En deux ans, nous avons reçu des critiques, des suggestions dans le but d’améliorer le contenu de votre journal pour vous satisfaire davantage. Nous vous sommes très reconnaissants pour cette marque d’attention et de confiance. A Allah,
qu’il plaise de vous en récompensez par le bien. Toujours dans cette dynamique d’amélioration, il nous plaît de porter à votre connaissance du changement très
prochain de la dénomination de votre journal. Désormais, le Vrai visage de l’Islam, s’appellera Journal « L’Autre Regard ». Outre ce changement, et ayant
pris acte de vos suggestions, le contenu également va connaître une légère modification. C’est le lieu ici de réitérer nos remerciements à tous lecteurs et de vous
prier de continuer de nous apporter vos critiques et suggestions.
La Direction

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Le vrai visage de l’islam - N°020 du 05 octobre au 05 novembre 2014

Culture

OUMMA

Les causes de la désunion et quelques remèdes

A

Ceci est un texte du savant Ibn Taymia sur les causes de la divergences ainsi que les solutions pour y mettre fin.

llah dit : « Ceux qui ont reçu le
Livre n’ont divergé que par jalousie les uns envers les autres et par
esprit de rivalité (baghyan), après que le
savoir leur fut parvenu », nous informant
ainsi que leurs divergences sont apparues
après que leur fut parvenue la connaissance, laquelle leur indiquait très clairement ce dont ils devaient se garder.
En effet, Allah ne laisse pas un peuple
s’égarer après les avoir guidés, excepté
après leur avoir
dit ce qu’ils devaient éviter. Allah nous informe également que la raison de leur mésentente n’est que jalousie mutuelle et
inimitié. « Al-Baghy » signifie dépasser les
limites - comme l’a indiqué Ibn Omar dans
son commentaire du verset, « l’arrogance
et la jalousie » - suite à des
Ijtihaads différents qui ont été émis sans
s’appuyer sur le savoir. Cependant, le
terme alBaghy ne renvoie pas à la divergence celle-ci permise - qui surgit entre les savants, car alBaghy est soit la négligence ou l’omission
de la vérité, soit le fait de dépasser les limites. On dépasse les limites quand on
abandonne ce qui est obligatoire, ou bien
quand on réalise ce qui est interdit, et il va
sans dire que la division et la désunion en
sont les conséquences logiques.
On trouve un exemple de ce qui précède
dans ce qu’Allah dit à propos des Gens du
Livre :
« Et de ceux qui disent: ‹Nous sommes
chrétiens›, Nous avons pris leur engagement. Mais ils ont oublié une partie de ce
qui leur a été rappelé. Nous avons donc
suscité entre eux l’inimitié et la haine
jusqu’au Jour de la Résurrection. » [Sourate Al-Maidah 5:14].
Ainsi, Il nous informe que c’est dans leur
oubli même (ou leur abandon) d’une partie
du
Message - et l’on entend par là le fait de délaisser une partie de ce qui leur avait été
commandé - que réside la cause de leur inimitié et de leur haine.
C’est précisément ce qui se produit parmi
les adhérents à notre religion, les différents
partis qui sont en désaccord sur leurs principes et dans de nombreuses choses secondaires - lesquelles sont présentes chez les
savants comme chez les simples croyants à un tel point que cela nous rappelle les
deux peuples dont l’un dit de l’autre : «
Ceux-là n’ont aucun fondement. ».
Tel est ce que l’on trouve d’une part chez
les juristes, qui retiennent l’aspect externe
de la religion, d’autre part chez ceux qui
empruntent la voie du soufisme (tassawwuf) et s’attachent à son aspect interne;
chacun d’entre eux renie la voie de l’autre

en affirmant que ses adeptes ne font pas
partie du Peuple de la religion, ou bien ils
entrent en opposition, tout comme s’opposent ceux qui considèrent l’autre comme
étant hors de la religion. Ainsi surgissent
entre eux l’inimitié et la haine.
Ceci se produit parce que Allah a ordonné
que l’on purifie le cœur, tout comme Il a
ordonné que l’on purifie le corps. Ces deux
aspects de la purification font partie de la
religion que Allah a commandée et rendue
obligatoire. Allah dit : « Allah ne veut pas
vous imposer quelque gêne, mais Il veut
vous purifier et parfaire sur vous Son bienfait. Peut-être serez-vous reconnaissants »
[Sourate Al- Maidah 5:61]
« On y trouve (dans la mosquée) des gens
qui aiment bien se purifier, et Allah aime
ceux qui se purifient » [At-Tawbah 9:108]
« Car Allah aime ceux qui se repentent, et
Il aime ceux qui se purifient » [Sourate AlBaqarah 2:222]
« Prélève de leurs biens une Sadaqa par laquelle tu les purifies et les bénis » [Sourate
At-Tawbah 9:103]
« Voilà ceux dont Allah n’a point voulu purifier les cœurs » [Sourate Al- Maidah
5:41]
« Les associateurs ne sont qu’impureté »
[Sourate At-Tawbah 9:28]
Ainsi, il apparaît que le souci de nombreux
juristes et celui du croyant ne concerne que
la purification corporelle; leur préoccupation et leurs agissements transgressent les
exigences de la Sharia‘ah. En outre, ils
abandonnent ce qui leur a été commandé et
recommandé concernant la purification du
cœur et ne comprennent la purification que
dans son sens corporel. Par ailleurs, beaucoup de soufis ne sont préoccupés que par
la purification du cœur, ce qui les conduit à
transgresser les exigences de la Sharia‘ah
dans leur souci et leurs agissements. Avec
cela, ils abandonnent ce qui leur a été commandé et recommandé concernant la purification corporelle.
C’est ainsi que le premier groupe est extrême dans son gaspillage de l’eau, et par
sa tendance à considérer comme impur ce

qui ne l’est pas, se tenant éloigné également de ce qui n’a pas été interdit par la religion, cependant que leurs cœurs
renferment diverses nuances de jalousie,
d’arrogance et de haine envers leurs frères.
Il y a ici une ressemblance évidente avec
les Juifs.
Quant à l’autre groupe, son extrémisme le
conduit à la négligence; à force de tant de
zèle à vouloir préserver le cœur, il en vient
à ignorer le savoir obligatoire de ce qui,
justement, permettait de préserver le cœur
en l’empêchant de désirer le mal. C’est
ainsi qu’ils ne font pas la différence entre,
d’une part, empêcher le cœur de désirer le
mal, d’autre part le préserver par sa propre
connaissance du mal et la connaissance de
ce qu’on lui a commandé. A cette négligence et à cette ignorance il faut ajouter le
fait qu’ils ne se préservent pas de ce qui est
impur, établissant ainsi la purification obligatoire de la même manière que les Chrétiens.
L’inimitié, donc, a surgi entre ces deux
groupes car ils ont abandonné une partie de
ce qu’on leur a ordonné et aussi à cause de
l’exercice de leur « Baghy » soit par
l’ignorance délibérée ou l’omission de la
vérité, soit par l’inimitié et l’oppression. «
Al-Baghy » surgit parfois entre les gens, ou
bien quelquefois lorsqu’il est question des
droit d’Allah - le terme sous-entend ces
deux possibilités. C’est pourquoi Allah dit
: « par jalousie les uns envers les autres et
par haine », car chaque groupe faisait
preuve de « Baghy » envers l’autre en ne
reconnaissant pas les droit de ce dernier et
en lui témoignant son inimitié ouvertement. Allah dit :
« Et ceux à qui le Livre a été donné ne se
sont divisés qu’après que la preuve leur fut
venue » [Sourate Al-Bayyinah 98:4]
« Les gens formaient (à l’origine) une seule
communauté (croyante). Puis, (après leurs
divergences), Allah envoya des prophètes
comme annonciateurs et avertisseurs; et Il
fit descendre avec eux le Livre contenant la
vérité, pour régler parmi les gens leurs divergences. Mais, ce sont ceux-là mêmes à

103.4

Le vrai visage de l’islam - N°020 du 05 octobre au 05 novembre 2014

qui il avait été apporté, qui se mirent à en
disputer, après que les preuves leur furent
venues, par esprit de rivalité! » [Sourate
Al-Baqarah 2:213]. « Ceux qui émiettent
leur religion et se divisent en sectes, de
ceux- là tu n’es responsable en rien » [Sourate Al-Anam 6:159].
« Revenez repentants vers Lui; craignezLe, accomplissez la Salat et ne soyez pas
parmi les associateurs, parmi ceux qui ont
divisé leur religion et sont devenus des
sectes, chaque parti exultant de ce qu’il détenait » [Sourate Ar-Rum 30:31-32]
Cela s’explique par le fait que chacune des
divisions parmi les polythéistes vénérait le
dieu dicté par ses propres désirs, quel qu’il
fût, et Allah dit : « ce à quoi vous appelez
les polythéistes leur est pénible ».
« Ô Messagers! Mangez de ce qui est permis et agréable et faites du bien. Car Je
sais parfaitement ce que vous faites. Cette
communauté, la vôtre, est une seule communauté, tandis que Je suis votre Seigneur.
Craignez-Moi donc. Mais ils se sont divisés
en sectes, chaque secte exultant de ce
qu’elle détenait » [Sourate Al-Muminune
23: 51-53].
Enfin, il apparaît que l’unité ne peut se réaliser qu’en prenant en compte la religion
dans son ensemble et en agissant d’après la
totalité de ses enseignements; telle est
l’adoration du Dieu
Unique sans aucun associé, comme Il l’a
ordonné, une adoration qui s’exprime à la
fois intérieurement et extérieurement. La
désunion résulte d’une part de l’abandon
d’une partie de ce qui a été commandé au
serviteur, d’autre part du sentiment de « alBaghy ».
Les fruits de l’unité sont les suivants: la
compassion et le plaisir d’Allah, sa bonté
qu’Il répand sur Ses serviteurs, le bonheur
dans ce monde et dans l’au-delà et, enfin,
des visages illuminés (au Jour du Jugement).
Par contre, les fruits de la désunion sont les
suivants: le châtiment d’Allah, sa malédiction et des visages sombres - or, le Messager -sallâ l-Lahû ‘aleyhi wa sallam- a renié
de telles personnes.
Que le consensus soit une preuve définitive
est démontré en partie par ce qui précède
car, lorsque l’on s’unit, cela implique une
obéissance unanime à Allah et par conséquent la bénédiction de Sa Compassion.
Or, on ne peut obéir à Allah et obtenir Sa
Compassion à travers une action qu’Il n’a
pas commandée, que ce soit dans la
croyance, la parole, ou bien l’action. En
effet, s’il devait jamais y avoir une parole
ou une action sur laquelle il y ait consensus
et qui n’ait pas été commandée par Allah,
alors il n’y aurait pas ici obéissance à
Allah, et ce ne serait pas non plus un
moyen pour obtenir Sa Compassion.
C’est sur ce principe que’Abou Bakr alAziz se fonde au début de son ouvrage intitulé «at-Tanbih» 

Source : Majmou‘ Al-Fatawa,
volume 1, page 14-17.
Page 5

Entretien

IMAM ABDALLAH OUEDRAOGO

« Les considérations ethniques n’ont rien à voir
avec le mariage islamique »
Le Cheikh Ouédraogo Abdallah, imam de la Mosquée Nouroullahi de la Patte d’Oie nous parle ici du mariage en islam. Dans l’entretien que
nous avons eu avec lui, il a été question de la place du mariage en islam, de son importance. Nous avons également abordé la question du divorce en islam, même si on ne se marie pas pour divorcer. Le cheikh a prodigué de sages conseils aux jeunes couples. C’est un entretien digne
d’intérêt à lire.
Que signifie le mariage en islam ?
Nous demandons protection auprès d’Allah contre le diable banni. Nous louons
Allah pureté et gloire à lui. Nous l’implorons également de prier sur le prophète
(psl), sur sa famille et ses compagnons.
Le mariage en Islam est une pratique qui
permet au musulman de mieux vivre sa
vie d’ici-bas pour mieux préparer celle de
l’au-delà. C’est l’union entre deux
croyants, un homme et une femme, sur la
base de la foi dans le but d’augmenter leur
foi en Dieu. De ce fait il est fortement recommandé de se marier en islam.
Peut-on dire qu’il est une obligation à
l’instar des cinq prières quotidiennes ou
le jeûne de ramadan ?
Pas du tout. Dieu demandera compte à
tout musulman ayant négligé ou délaissée
la prière ou le jeûne. Contrairement au mariage, si le musulman qui choisit de ne pas
se marier ne tombe pas dans la fornication,
la perversion et autres, Dieu ne lui demandera pas compte. Quant à celui qui refuse de se marier et qui tombe dans
l’interdit, là, Dieu lui demandera compte.
L’islam reconnait-il les autres types de
mariage ?
Le mariage coutumier est accepté et validé
si cela respecte la tradition. Ce qui est différent de celui qui vole une femme et qui
ne suit pas les règles. Le mariage célébré
dans les autres religions est aussi accepté.
Ces types de mariage sont valides. Si ces
derniers venaient à devenir musulmans ils
n’auront plus à se remarier. Un chrétien
qui se mari à l’église, une fois, n’a pas besoin de se remarier s’il se converti en
islam.
Est-il possible de faire le choix de vivre
sans femme selon la charia ?
Il est possible comme je l’ai déjà développé. Mais cela ne fait pas l’honneur du
musulman. Il est très déconseillé de le
faire.
Quelle peut être la morale du mariage ?
C’est de vivre selon les règles établies par
Allah tout en contribuant à la pérennisation de l’espèce humaine. Il y a la sauvegarde des mœurs et l’équilibre qu’il
procure en matière de l’épanouissement

Page 6

dans la vie de l’homme en général et celle
du musulman en particulier.
De nos jours, on remarque que les
jeunes préfèrent avoir des relations
entre eux avant de s’engager ?
C’est abominable. Tout ceci dénote de
l’ignorance de la religion. Il est formellement interdit en islam d’avoir des relations
intimes avec une femme avant de l’épouser. En réalité, cette manière de faire pénalise même les femmes. Elles deviennent
des objets que les hommes essaient afin de
voir s’il y a convenance. C’est un grand
péché pour un musulman de vouloir
connaître intimement son épouse avant le
mariage.
On ne va pas aussi prendre une femme
qu’on ne connait pas. Il y a que l’Islam
demande que l’on fasse un bon choix ?
L’islam a une méthode de jauger les
choses pour le mariage. D’abord c’est la
foi (la pratique de la religion) pour ce qui
concerne l’homme et ensuite vient le caractère. Tout homme ayant une foi et un
bon caractère peut mériter une musulmane. C’est un propos du prophète (psl).
Ici, la foi c’est la compréhension de l’Islam et sa mise en application. Le caractère, c’est la dignité et la justesse dans les
choses.
Pour le cas de la femme, le prophète (psl)

nous a dit ceci : « L’on épouse une femme
pour quatre raisons, sa foi, sa beauté, la
noblesse de sa famille et sa richesse.
Epousez celle qui a la foi si vous ne voulez pas être des perdants ». Sans la foi de
la femme, il serait difficile que les choses
marchent. C’est pour cette raison que le
prophète (psl) recommande celles qui sont
religieuses, car elles vous permettront de
souffler. Faire le bon choix n’a rien à voir
avec des relations intimes du point de vue
de l’islam.
Pour rester dans le choix de la femme,
nos filles sont dans le voile, comment les
contempler pour faire le choix ?
Dieu a honoré la femme. Le voile est un
devoir afin que la femme se couvre du regard des hommes. Toutefois, il est permis
de contempler son visage, sa forme, sa
taille. Faisons les choses dans les règles de
l’Islam. L’essentiel, c’est le visage, la
taille ainsi que la forme.
De nos jours également même en Islam,
le matériel est toujours au centre des
mariages ?
Nous disons que c’est une contradiction
très grave. Quand on se dit musulman respectant la sunna, c’est des choses à bannir. Le seul salut dans nos vies de couple,
c’est le recours à la foi. Il n’y a pas que ça.
Il y a aussi le cas des ethnies. On trouve

des musulmans qui refusent de donner en
mariage leur fille parce qu’ils trouvent
qu’avec la famille x, il ne peut y avoir de
mariage sur le plan ethnique. Cette considération en islam n’est pas loin de la mécréance. C’est de mécroire en Dieu, que
de croire à de telles choses. Dieu est clair
sur la base de cette question : « nous vous
avons créés d’un homme et d’une femme,
ces deux ont répandu sur la terre beaucoup d’hommes et de femmes. Je vous ai
fait en tribues, en peuples afin que vous
vous connaissiez, et le plus noble d’entre
vous auprès d’Allah est le plus pieux ».
Dire qu’une telle famille ne se marie pas à
une autre pour des raisons ancestrales
n’est pas islamique. Tout musulman étant
dans cette considération doit se purifier la
foi et se remettre à Dieu. On ne peut pas
vouloir vivre pleinement sa foi religieuse
musulmane et avoir des considérations antéislamiques.
Aujourd’hui également les mariages islamiques ne sont pas à l’abri des célébrations fastes ?
C’est une innovation, qui est devenue une
habitude. Les gens sont victimes de leurs
propres pratiques. Ils ont ajouté des pratiques qui sont finalement nuisibles pour
eux. Le mariage en islam est très simple.
Par exemple quand on voit ces courses aux
honneurs pendant les mariages musulmans, c’est déplorable. On a copié les autres. Ce qui revient à abandonner nos
propres valeurs. On a perdu beaucoup de
valeurs dans la célébration des mariages
musulmans.
Que dites-vous du mariage imposé ?
L’islam interdit ce type de mariage.
Quelles sont les règles à observer pour
épouser une femme divorcée ou veuve ?
Deux éléments à observer. Soit elle est divorcée de son mari ou elle est veuve.
Maintenant, il y a à observer le délai de viduité. S’il s’agit d’une femme divorcée,
son délai est de trois mois dix jours. Celle
dont son mari est décédé, il est de quatre
mois dix jours. Une fois cela épuisé, vous
pouvez prétendre à elles en respectant les
règles canoniques en la matière.
Parlez-nous du divorce ne islam ?

Le vrai visage de l’islam - N°020 du 05 octobre au 05 novembre 2014

Entretien
Divorcer en islam c’est possible. On peut
se marier à quelqu’un qui vous a trompé
sur certaines choses dans le contrat. Il y a
des cas où la vie devient insupportable, là
aussi, il faut le divorce comme solution,
sinon il peut y avoir mort d’homme. L’islam n’encourage pas le divorce. Mais il l’a
prévu. Cependant il y a toute une procédure à respecter.
Pourquoi l’islam autorise-t-il la polygamie vue aujourd’hui comme une violence faite aux femmes ?
L’islam est une religion réaliste. Vous pouvez ne même pas vous marier si vous êtes
capable de ne pas désobéir aux ordres
d’Allah. Si une seule femme vous suffit et
que vous ne serez pas tenté de commettre
la fornication, vous pouvez-vous contenter
d’une seule. Mais l’expérience a démontré que les gens épousent une femme tout
en continuant avec des relations extraconjugales. Vu cet état de fait, l’islam ouvre
la porte. Mais là encore, il y a des conditions à respecter. Donc, on n’épouse pas
plusieurs femmes alors que des conditions
ne sont pas réunies. Il faut avoir les
moyens matériels de les entretenir, il faut
être équitable. Selon la charia, même s’il y
a des moyens, on ne doit pas dépasser le
nombre quatre. Un musulman qui marie
une cinquième femme a franchi la ligne
rouge.
Des fois on entend certains dirent qu’ils
ont prélevé leur première épouse en
zakât afin de pouvoir marier une autre,

Des conseils aux couples musulmans
pour une vie meilleure ?
Ce n’est pas simple de vivre à deux. Il faut
le dire. En plus quand on base tout sur le
matériel, ce n’est pas aussi évident. Il faut
un minimum de confort certes, mais c’est
vraiment en menant une vie conjugale
basée sur la foi que les jeunes couples
pourront mieux s’apprécier et s’aimer
pour la vie. Il faut aussi que chaque couple
tire les leçons de ses propres parents en
matière de vie commune. C’est important.
Il faut éviter de prêter l’oreille à tout bon
passant. Les jeunes femmes sont sensibles
aux ragots. Les jeunes épouses doivent
comprendre qu’elles peuvent tout faire
pour maintenir leur couple. Il ne sert à rien
de vouloir être dur, cherchez plutôt à comprendre votre épouse. Tâchez à ce qu’elle
vous comprenne et travaillez ensemble
pour votre bonheur et celui de vos enfants.
Pour le musulman, c’est l’au-delà qui est
reste l’objectif final. C’est dans cette entente dans les épreuves que le paradis
s’obtiendra.
pour ne pas excéder le nombre quatre ?
Tout le monde sait que la zakât concerne
les biens. L’être humain n’est pas un bien.
Ce sont peut-être des individus qui raillent
les principes d’Allah et cela est dangereux
pour eux. Ce qu’on peut faire, c’est de divorcer pour épouser une autre femme.
Chose qu’un musulman digne de ce nom
ne peut faire. Pour divorcer, je l’ai déjà dit,
il y a des conditions.

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On note beaucoup de divorces dans les
couples musulmans ? Qu’est-ce qui
peut expliquer cela ?
Vous savez, il y a plusieurs causes. Souvent c’est l’insatisfaction sur tous les
plans, même sexuel. Il y a aussi le manque
de dialogue et de compréhension mutuelle. Tout cela dénote du peu de foi des
musulmans.

Votre mot de la fin ?
C’est encore une fois vous remercier pour
ce que vous faites pour le pays et pour les
musulmans en particulier. Dieu sera votre
secours, qu’il vous fortifie. Vous faites un
travail dont beaucoup ne comprenne pas
encore l’importance. Un jour viendra où
ils comprendront, InchAllah 

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Le vrai visage de l’islam - N°020 du 05 octobre au 05 novembre 2014

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Le sermon du mois

FETE DE TABASKI

Sermon de l’imam Khalid Ilboudo

Nous avons retenu pour vous le sermon de la fête de l’aid el kabir présenté par l’Imam Khalid Ilboudo de
l’AEEMB et du CERFI.

L

ouanges à Allah, maître et Seigneur
des univers. Louanges à Lui comme
il sied à la grandeur de son trône et
à la munificence de sa face. J’atteste qu’il
est unique sans associé et j’atteste que Mohammed (saw) est son messager. Paix et
salut sur ce noble envoyé, sur tous les prophètes et messagers, leurs familles, leurs
compagnons et sur tous ceux qui les suivent
jusqu’à la fin des temps.
Louanges à Allah, qui par sa miséricorde,
nous donne à travers le temps et l’espace
des occasions et des motifs pour nous souvenir de Lui et nous repentir. C’est ainsi
qu’il vient à nous chaque nuit au dernier
tiers, chaque vendredi, chaque ramadan, et
j’en oublie.
Et c’est ainsi qu’il nous offre à travers le
hadj et les lieux saints une des manifestations sublimes de son amour pour sa création en général et pour l’espèce humaine
qu’il a honoré en particulier. En effet ces
lieux, Makkatal Moukarrama (La Mecque
la Bénie), Madinatoul Mounawarra(Médine
la Lumineuse) et Masdjidoul Aqsa ( la mosquée éloignée)sont des symboles forts qui
nous enseignent le sens du retour vers l’essentiel et nous conforte sur l’unicité et la
fraternité humaine au-delà des âges, des
lieux et des différences de races et de
langues qui en sont nées. A travers ces
lieux, l’itinérant refait le parcours du Patriarche Ibrahim(AS) et des prophètes qui
l’ont suivi mais il vit aussi l’initiation des
prophètes qui l’ont précédé car La Kaaba
est la première maison édifiée sur terre pour
témoigner de l’Unicité d’Allah et La tradition islamique fait de Arafat le lieu de repentir de nos pères Adam et Eve.
Dans le pèlerinage, on a le concentré de
tous les actes d’adoration et on vit l’expérience humaine la plus extraordinaire car on
y rencontre des gens de tous pays et de
toutes conditions, ayant laissés leurs patries lointaines, leurs familles et leurs biens
qu’ils chérissent pour venir communier
avec d’autres hommes. Une manière on ne
plus claire de nous rappeler notre lien nécessaire et indispensable avec les autres
sans lesquels on n’est rien car Allah est
avec nous où que nous sommes : « où que
vous tourniez, vous trouverez la face
Allah » car il est le maître de l’orient et de
l’occident et avant même qu’il n’y ait le
temps et l’espace Allah était car Il est le
créateur du temps et de l’espace.
Le voyage aux lieux saints n’est donc pas
un voyage pour rencontrer Allah mais un
voyage par Allah pour rencontrer d’autres
hommes et se reconnaitre en eux. « Nous
vous avons créés d’un homme et d’une
femme et nous vous avons répartis en nations et tribus pour que vous vous entre-

Page 8

connaissiez. Le plus noble d’entre vous
est le plus pieux » coran.
En soumettant sa personne à une discipline
qui respecte les droits d’Allah, qui respecte
ses propres droits et qui respecte les droits
des autres humains et du reste de la création, le pèlerin renoue avec sa prime nature
dans laquelle Allah l’a créée. Et ce faisant il
renait à la vie et au monde propre comme le
jour où sa mère l’a enfanté. Et un tel
homme n’a d’autre récompense auprès
d’Allah que sa félicité suprême qui est le
paradis. C’est le souhait que nous formulons à tous ceux qui ont fait le hadj car nous
avons la conviction que de tels élus ont des
invocations exaucées pour eux-mêmes,
leurs familles, notre nation et le reste du
monde. C’est le lieu pour nous ici de traduire notre compassion aux familles des pèlerins décédés et d’invoquer Allah qu’ils
reposent en paix dans sa terre de prédilection. Qu’Allah ait en charge leurs charges
habituelles car c’est pour Lui qu’ils ont
voyagé.
Vous comprenez pourquoi la réussite de
l’organisation du pèlerinage reste toujours
pour nous une préoccupation. En plus de
ses retombées individuelles et collectives,
c’est un devoir de la communauté de s’occuper de ses membres car « le dirigeant
d’un groupe est son serviteur » hadith. La
participation de notre pays au hadj ne date
pas d’aujourd’hui et les formules expérimentées sont aussi nombreuses. Même si
on n’a pas encore la meilleure formule, il
est indéniable que des progrès notables ont
été faits. C’est l’occasion pour nous de féliciter tous les acteurs grâce auxquels ces
acquis ont été engrangés, et parmi eux en
bonne place l’état qui, à travers ses administrations impliquées veillent à la sérénité
de ses citoyens quand ils sont hors du pays.
Nous osons croire que les améliorations
vont se poursuivre surtout si des bilans responsables sont faits à la fin de chaque édition. Nous ne pouvons pas passer sous
silence certains aspects qui méritent un traitement efficace et diligent : les conditions
du transporteur et la gestion du quota alloué
à notre pays.
Les difficultés liées à l’organisation ne sont
que la traduction de l’état de notre communauté musulmane. Forte de 60% de la population, elle peine à s’organiser et à mener
des actions unitaires. Et pourtant les chantiers ne manquent pas : l’éducation, la
santé, le logement, l’emploi des jeunes, la
condition de la femme sont autant de secteurs sociaux de bases qui demandent notre
contribution en tant que communauté porteuse de foi et dotée d’une éthique. On ne
peut pas continuer à être fier de 60% si on
ne pèse pas autant dans les actions. Notre

devoir de présence sociale et citoyenne doit
être un puissant levier pour faire bouger les
lignes au niveau de la FAIB dont nous attendons impatiemment le congrès annoncé
et pour laquelle nous faisons les meilleures
invocations. Il faut souligner ici avec force
la responsabilité des savants musulmans,
portevoix quotidiens de la communauté,
qui peuvent nous rendre un grand service
s’ils prêchaient dans le sens de l’unité
comme ils le font abondamment sur d’autres sujets.
Frères et sœurs dans la foi, nous célébrons
cette fête de tabaski au moment où notre espoir est grand sur la saison hivernale sur laquelle pesaient beaucoup de crainte. Nous
rendons grâce à Allah pour l’allure des
choses à l’heure actuelle et nous continuons
les invocations pour lui demander de
bonnes récoltes. Les autorités de notre pays
se doivent de rester vigilantes comme elles
l’ont d’ailleurs fait jusque-là, pour anticiper d’éventuels écueils et sécuriser nos populations.
Cette fête du souvenir et de remerciement
se tient au moment où les élèves et étudiants reprennent le chemin des classes
avec pour défis reculer aussi loin que possible les frontières de l’ignorance et positionner notre pays parmi les nations
émergentes. Nos prières en un jour pareil
vont aux parents d’élèves et aux autorités
scolaires qui se plient quotidiennement à
tous les sacrifices pour la réussite de ceux
dont ils ont la charge. Nous souhaitons une
bonne rentrée scolaire et académique à tous
les étudiants et élèves, au corps enseignant
et nous prions Allah le tout puissant qu’il
mette du civisme, de la discipline et de la
responsabilité dans leurs actions quotidiennes car nous savons que les changements opérés dans le secteur susciteront
certainement des questionnements. Le droit
de manifester est reconnu au citoyen mais
le faire en s’attaquant aux édifices publics,
au patrimoine commun acquis aux prix de
dur labeur et de sacrifices pénibles, s’apparente à un délit. « Et ne semez pas le désordre sur la terre après qu’Allah l’ait
purifiée ».On ne peut pas crier au manque
d’infrastructures tout en s’attaquant au peu
qu’on a. Il est vrai que parfois ceux d’en
face ne leur facilitent pas la tâche. C’est le
lieu pour nous de demander à ceux qui
conduisent le continuum et les innovations
dans nos universités d’être transparents autant que possibles, de communiquer et d’associer tous ceux qui ont voix au chapitre
pour la réussite de ces projets. En effet
quand un enseignant ou un étudiant a en
mémoire la somme requise pour le continuum et celle dégagée par les mesures sociales au profit des universités, il s’attend à

ce que l’omelette soit à la taille des œufs
cassés. De même nous appelons les acteurs
de l’enseignement islamique à accélérer les
procédures de la convention avec l’état et
nos personnes ressources sont disponibles
pour les y accompagner. Nous réitérons nos
remerciements à tous ceux qui ont fait de
nos projets éducatifs comme le collège de
L’AEEMB à Nangrin, le centre de santé et
les complexes du CERFI dans les régions,
une réalité. Du reste, les contributions
continuent pour la finition du Centre culturel de l’AEEMB et du lycée de référence au
siège national du CERFI. L’encre du savant
pèse autant sinon plus que le savant du martyr, nous enseigne le hadith.
En un jour pareil plein de repères pour la
cohésion et le vivre ensemble on ne peut
occulter notre situation politique nationale
où deux camps se regardent en face décidés à en découdre s’il en fallait. Pour notre
part, nous disons notre attachement à la démocratie car malgré les imperfections que
nous lui connaissons elle reste le meilleur
système sous nos tropiques. C’est pourquoi
nous félicitons les acteurs de la scène politique nationale pour les récents développements opérés dans le sens du dialogue.
Nous osons espérer que chacun y mettra de
la sincérité et se soumettra à la loi car
comme l’a dit Montesquieu, « il faut de la
discipline dans une république ». Et la règle
adoptée devra s’imposer à tous car qui ne
sait pas obéir ne doit pas commander non
plus. Nul n’est censé ignorer la loi et nul
n’en est au-dessus, mais obéir aussi n’a de
sens que si l’ordre donné est juste.
La situation actuelle devra interpeller les
acteurs politiques qu’ils se rendent compte
du désenchantement des populations et singulièrement du désintérêt de la jeunesse à
leur endroit à cause des promesses non tenues et des engagements non respectés.
Plus personne n’a foi au politiciens et à la
politique. Et pourtant elle est une tâche
noble quand on a en mémoire des grands
hommes de la taille de kwamé Nkrumah,
Nelson Mandela et bien d’autres encore
qui, dans un système démocratique en
construction ont su porter les aspirations de
leurs peuples. Nous suivons avec attention
l’évolution de la situation et nous œuvrerons avec les autres communautés et tous
les partisans de la paix pour préserver notre
pays du chaos. Notre prophète nous a enseigné ceci ; « celui parmi vous qui assiste
à quelque chose de blâmable, de nuisible,
qu’il le rectifie, le redresse, le transforme
par son action. S’il ne peut pas le faire par
l’action, qu’il le redresse par la dénonciation. S’il ne peut pas le faire par la dénonciation, qu’il en compatisse dans son for
intérieur par son cœur ». Le Faso n’est pas
la chose des seuls politiques et nous en
avons tous la garde. Qu’Allah préserve
notre cher pays de la violence et de l’incertitude.
Frères et sœurs dans la foi nous célébrons
dans la joie cette fête au moment où dans
d’autres pays de la sous-région les grands

Le vrai visage de l’islam - N°020 du 05 octobre au 05 novembre 2014

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Tabou

RELATIONS INTIMES

Les principes à respecter par tout musulman
Nous poursuivons la série des rappels sur les questions intimes avec le secret espoir que cela permettra de lever les
équivoques et de nous éclairer sur un sujet aussi tabou que celui des relations intimes. Nous vous parlons cette foisci des principes généraux à respecter dans tout rapport sexuel.

P

our l’islam, la sexualité et tout ce
qui y a trait font partie de la nature
humaine, et il n’y a pas de tabou qui
y serait lié. L’instinct sexuel ne doit donc
pas être considéré comme une mauvaise
chose en soi. Mais cet instinct ne doit pas
non plus être flatté sans cesse. En fait il doit
être canalisé. Et c’est avec l’objectif de
fournir à l’être humain cette orientation que
l’islam lui offre, au sujet de la façon de
vivre la sexualité comme au sujet de toute
chose, des limites à respecter.
L’islam enseigne de plus que parler de
choses intimes doit se faire avec dignité et
en utilisant un langage plein de pudeur,
comme l’a fait Dieu quand il dit dans le
Coran : «… ne les approchez pas» (Coran
2/222) et «… avant que tous deux ne se touchent l’un et l’autre» (58/3).
Les façons de pratiquer les actes non purement cultuels sont laissées à l’appréciation
de chaque individu. Seulement, même dans
ces actes non purement cultuels, l’islam
offre des règles (des obligations, des interdits, des choses qui sont déconseillées, des
choses qui sont recommandées) à respecter. Et c’est le respect de ces principes qui
inscrivent du «culte» et du «religieux» dans
ces actes à l’origine non purement cultuels
(c’est ce qui est différent avec l’Occident
moderne, pour qui le «religieux» – le lien
avec Dieu et la référence à Son agrément –
est coupé des choses de la vie). C’est ainsi
qu’en islam tout devient sacré. Et c’est bien
pourquoi le Prophète (sur lui la paix) avait
dit à ses compagnons que les relations intimes entre époux sont un acte rapportant
récompense auprès de Dieu. A ses compagnons qui s’en étonnaient, il dit que
puisque celui qui le faisait dans l’interdit
commettait un péché, celui qui le faisait de
la façon permise faisait un acte méritant récompense de la part de Dieu (rapporté par
Muslim).
Nous disions donc que pratiquer les actes
non purement cultuels est laissé à l’appréciation de chaque individu. D’ailleurs, au
sujet des relations intimes, Dieu a explicitement dit dans le Coran qu’elles pouvaient
être faites «comme vous voulez» (2/223).
Quelles sont donc les diverses positions à
pratiquer, quels préliminaires adopter, tout
cela n’est pas spécifié dans les sources de
l’islam mais est laissé à l’appréciation de
chaque couple, comme le souligne Shâh
Waliyyullâh (Hujjat ullâh il-bâligha, tome
2 pp. 356-357).
En effet, étant donné que cela relève de ce
qui n’est pas purement cultuel (‘âdât), il
n’y a pas besoin du fait que le Prophète ait
pratiqué telle chose pour qu’on puisse la
pratiquer. La règle est donc la permission

originelle, à condition bien sûr que soient
respectés un certain nombre de règles enseignées par l’islam. Et ces règles sont les
suivantes.
Tout d’abord il y a bien évidemment l’obligation, pour les deux partenaires, d’être
mariés.

Il faut ensuite savoir que la sodomie est
strictement interdite (voir les nombreux
hadîths du Prophète à ce sujet, notamment
le hadîth rapporté par at-Tirmidhî, n° 1164,
et par d’autres ). Le Prophète a déclaré que
celui qui y avait recours serait éloigné de
la miséricorde de Dieu (mal’ûn) (Abû
Dâoûd, 2162, hassan d’après al-Arna’ût).
De nombreuses personnes posent la question de savoir si les fellations et cunnilingus sont autorisés ou pas. Il y a des
avis divergents à ce sujet entre les ulémas...
Wahba az-Zuhaylî est d’avis que cela n’est
pas autorisé (Al-Fiqh ul-islâmî wa adillatuh, 4/2641). Pour al-Qardhâwî, en soi, le
fait pour les époux de s’embrasser là où ils
le veulent n’a pas été interdit par les
sources musulmanes (cf. Fatâwâ mu’âssira, 2/353, Tahrîr ul-mar’a, Abû Chuqqa,
6/234, où est cité l’avis de Asbagh sur le
sujet). Il faut cependant souligner que la
substance que les organes génitaux masculins et féminins sécrètent au moment de
l’excitation (on ne parle pas de «al-manî»,
émis uniquement au moment de l’orgasme,
mais de «al-madhî», la substance émise
tout au long de l’excitation) est najis et il
est donc interdit de l’avaler ; même à considérer le second des deux avis que nous
avons vus, la permission ne peut donc être
que dans la mesure où le partenaire ne va
pas avoir recours à une façon de faire qui
l’entraînerait sans qu’il s’en rende compte
à absorber cette substance.
Il faut également savoir que pendant la période menstruelle, les relations sexuelles
sont interdites (Coran 2/222), les étreintes
et les jeux amoureux restant cependant
tout-à-fait autorisés alors (les hadîths sont
bien connus à ce sujet).
Certains ulémas ont émis l’avis que lors de
certaines nuits (la première, la quatorzième
et la dernière du mois lunaire), il est en soi
déconseillé que les époux aient des relations intimes (voir Ihyâ’u ‘ûlûm id-dîn, alGhazâlî, 2/80). Cependant, questionné à ce
sujet, Ibn Taymiyya dit que cet avis n’a
aucun fondement (Majmû’ ul-fatâwâ,
28/29) ; en l’absence de toute autre raison
(par exemple la période menstruelle), les
relations intimes sont donc en soi permises
quand les époux le veulent.

Nous voudrions aussi dire que si l’islam est
strict en ce qui a trait à l’exposition des
corps en public, il n’a en revanche ni interdit ni, d’après l’avis auquel va notre préférence, même déconseillé le fait que les
époux soient totalement dévêtus (dans un
lieu où personne ne peut les voir) ni le fait
que les époux voient totalement leur nudité.
En effet, des hadîths interdisant ou déconseillant de se dévêtir totalement au moment
des relations ou de voir la nudité de son
conjoint(e), aucun n’est authentique
d’après certains spécialistes du Hadîth
(voir Tahrîr ul-mar’a, Abû Chuqqa, tome
6 pp. 148-149, et aussi Adâb uz-zafâf, alAlbânî).
Il faut également rappeler que les sources
musulmanes enseignent que la satisfaction
sur le plan intime n’est pas seulement un
des droits du mari, mais également un des
droits de l’épouse (Tahrîr ul-mar’a, tome
6 pp. 232-233, où est cité le propos de Ibn
Taymiyya sur le sujet). Ici, il faut souligner
qu’il ne faut pas négliger les préliminaires
(at-tajammul et al-mudâ’aba) avant les relations intimes (cf. Zâd ul-Ma’âd, Ibn ulQayyim, tome 4 p. 253). Or, ce point doit
faire l’objet d’une attention toute particulière de la part du mari, car l’homme et la
femme ne vivent pas leur sexualité de la
même manière. L’homme considère que les
préliminaires sont quelque chose à faire le
plus rapidement possible pour passer ensuite à ce que lui considère être l’essentiel.
Alors que pour la femme, l’essentiel est
chose différente. Bien plus que cela, la
femme, pour pouvoir se donner à son mari,
doit faire l’objet de l’attention et de la gentillesse de celui-ci toute la journée. Si le
mari estime pouvoir avoir une relation intime avec sa femme malgré le fait qu’il la
délaisse tout le temps, il se trompe lourdement. En fait, alors que pour l’homme, la
sexualité est beaucoup plus physique, la
femme ne peut se donner à son mari que si
elle se sent bien avec lui, si elle s’estime en
sécurité auprès de lui, si elle y est prête
psychologiquement. Le mari doit donc
s’efforcer de tenir compte de ce point important.
Toujours en ce qui concerne les principes,
nous aimerions également rappeler que le
Prophète (sur lui la paix) a recommandé
qu’on prononce le nom de Dieu avant les
relations intimes («Bismillâh, allâhumma
jannib’na-sh-shaytâna wa jannib-ishshaytâna mâ razaqtanâ») (al-Bukhârî et
Muslim). Ce fait de prononcer, avant tout
acte de bien, le nom de Dieu (par la formule bien connue «Avec le Nom de Dieu»)
(en sus de la demande de protection contre
le diable) permet entre autres de se rappe-

Le vrai visage de l’islam - N°020 du 05 octobre au 05 novembre 2014

ler qu’il est présent et d’acquérir la bénédiction liée à son nom (puisqu’en islam, il
n’y a pas de prêtre qui accorderait la bénédiction au nom de Dieu).
Il faut aussi rappeler que le Prophète a déclaré qu’après des relations intimes, le bain
complet (ghusl) est obligatoire sur les deux
partenaires avant qu’ils puissent faire une
prière (salât) (les hadîths sont bien connus
à ce sujet).
Enfin, il est interdit que les époux racontent à d’autres personnes des détails de ce
qui se passe pendant leurs relations intimes
(voir à ce sujet le hadîth rapporté par Muslim, n° 1437, celui rapporté par Abû
Dâoûd, n° 2174, et celui rapporté par
Ahmad, n° 26301).
Comment ne pas finir cet article par le
rappel que Dieu lui-même a fait dans le
Coran ? Rappel qui repose sur l’idée que si
l’instinct sexuel est normal et que si les
époux peuvent et doivent vivre une sexualité épanouie (comme ils le veulent tant
qu’ils ne transgressent pas une limite fixée
par les sources musulmanes), ils ne doivent
pas oublier les autres aspects de leur être, et
notamment le fait qu’ils doivent aussi vivre
une spiritualité épanouie, et pour cela pratiquer les actes du culte de Dieu (salât,
etc.), développer en eux l’amour pour Dieu,
la perfection dans l’adoration (al-ihsân) et
la perfection dans le monothéisme (at-tawhîd al-kâmil). Et qu’ils doivent également
œuvrer, par l’invitation (da’wa) et l’action,
pour la réalisation d’un monde plus humain, d’une société plus juste et plus fraternelle.
En un mot, le fait de pratiquer ce qui est
acte de bien et est cause de plaisir ne doit
pas engendrer l’insouciance par rapport à
ce qui est acte de bien et qui constitue un
devoir... Ce rappel, Dieu l’a fait ainsi : immédiatement après avoir déclaré aux humains que les relations intimes pouvaient
être faites «comme vous voulez», Il leur dit
: «Et préparez pour vous-mêmes. Et craignez Dieu, et sachez que vous le rencontrerez. Et donne la bonne nouvelle aux
croyants»
(Coran
2/223).
La solution pour pouvoir se réaliser dans
des domaines aussi multiples est de faire
sien cet enseignement du Prophète (sur lui
la paix) : «Un temps et un temps» (Muslim,
2850). «Un temps» pour les choses de la
vie (al-’âdât), vécues d’une part selon les
formes que l’on veut mais en respectant les
principes enseignés par le Prophète, et
d’autre part avec la prononciation du Nom
de Dieu et des invocations de circonstances
enseignées par le Prophète. «Et un temps»
pour les choses purement cultuelles (al’ibâdât), pratiquées d’une part en respectant les principes enseignés par le Prophète
autant qu’en se tenant aux formes qu’il a
pratiquées, et d’autre part avec le maximum de présence du coeur. Le tout forme
l’adoration de Dieu (‘ibâdatullâh).
Wallâhu A’lam (Dieu sait mieux) 

Par Anas
Page 9

Société

ALCOOLISME ET SES EFFETS PERVERS SUR LA SOCIETE

N’est-il pas temps d’agir ?

L’alcoolisme ! Parlons-en. A voir la prolifération des Maquis et autres lieux d’alcool qui poussent comme des champignons dans la capitale ouaga, on ne peut s’empêcher de s’inquiéter ce que sera cette jeunesse les années à venir.
Une jeunesse qui passe le clair de son temps à boire de l’alcool, autorisé comme frelaté ; c’est ce qui se donne à voir
dans les coins et recoins de la ville. Malheureusement rien n’est fait par ceux qui ont en charge la santé publique des
burkinabè pour venir à bout de ce qui s’apparente désormais à un problème social à multiples inconvénients. C’est
ce qui est inquiétant et choquant. Si la jeunesse est le fer de lance d’une société et que l’âne met bas pour que son dos
se repose, souvent on perd son latin en voyant notre jeunesse faire de l’alcool un bien précieux.

A

u Burkina, à toutes les heures, les
débits d’alcool sont ouverts et accessibles à tous les âges. Les avenues sont bordées de Maquis de gauche à
droite. Et on y trouve des individus à majorité jeune (c’est ce qui est inquiétant) en
train de se doser du soir au petit matin. A
côté des boissons alcooliques conventionnées ou autorisées, il faut désormais compter avec les liqueurs frélatées. Au jour
d’aujourd’hui, nombreux sont ceux qui se
sont abonnés à ces boissons dangereuses
pour la vie de l’homme. Depuis la prolifération de cette espèce de boisson, beaucoup
de jeunes en ont fait les frais. Au meilleur
des cas, ils deviennent des fous errants dans
la société distinguant difficilement le bien
et du mal. Au pire des cas, cette boisson qui
n’est pas chère mais les détruit à petit feu
jusqu’à les tuer totalement. Ils sont nombreux ceux qui ont trépassé des suites de la
consommation de liqueurs. Nul ne peut
comprendre qu’un individu décide de son
plein gré d’attenter à sa vie. Les concernés
disent consommer cette boisson pour endormir leur réalité quotidienne. Sic. A tort
ou à raison, il appartient à l’Etat, le garant
de tous ceux qui vivent sur le sol burki-

Suite de la page 8

regroupements sont interdits à cause de
l’épidémie à fièvre Ebola. Nous savons gré
à nos autorités sanitaires et administratives
des précautions déjà prises et nous exhortons les populations à faire preuve de compréhension et de collaboration. Nous prions
Allah qu’il daigne verser sa miséricorde
dans les régions touchées afin de juguler le
mal.
D’autres pays d’ici et d’ailleurs sont touchés par une maladie plus grave encore : la
violence surtout quand elle est légitimée
par des soi-disant religieux : je veux parler
essentiellement de Bokoharam, de l’Etat
Islamique et d’autres groupes apparentés.
L’islam est une miséricorde pour le monde
entier; ceci étant, il honore la raison humaine et tolère « le penser- autrement » et
le coran nous enseigne qu’il n’y a pas de
contrainte en matière de foi. Les actions de
violences et les crimes à l’endroit de non
combattants, l’assassinat de populations innocentes, l’expulsion et la déportation sans
raison de personnes d’autres foi comme les
yazidis en Irak sont aux antipodes des enseignements de notre foi. Comme dans tous
les films de science-fiction, les monstres
qu’on fabrique finissent par échapper à leur

Page 10

nabè, de trouver les moyens les meilleurs
pour stopper non seulement l’ouverture à
tout bout de champ des bars et maquis.
Mais surtout de mener une lutte responsable contre la vente des liqueurs. L’Etat ne
saurait laisser des individus mus par leurs
intérêts pécuniaires contribuer à gâcher
l’avenir de ceux sur qui la nation doit
compter demain. Dans certains pays qui
ont pris à bras-le- corps cette problématique, des mesures contraignantes ont été
érigées au grand dam des partisans d’un libéralisme béat qui commande de laisser
chacun faire ce qu’il veut de sa vie comme
si celle-ci n’était pas qu’un dépôt. Ainsi des
pays ont édicté des heures d’ouverture et
de fermeture des bars, et débits de boissons. D’autres ont érigé des mesures assez
fortes à même de décourager les candidats
à l’ouverture de ces débits de boisson.
Comparaison n’est pas raison, mais nos autorités gagneraient à s’inspirer de ces
exemples pour protéger la jeunesse de ce
pays. Déjà en France, le code de santé publique ne tergiverse pas sur la question. En
droit pénal français, l’ivresse publique et
manifeste (IPM) est une infraction prévue
par le code de la santé publique réprimant

géniteur. Il est ainsi de ceux qui ont créé et
armés les groupes armées pour servir leurs
intérêts. Le problème pour nous est que ces
monstres s’attaquent aveuglément et ne
font pas de quartier. Notre propos ici est de
dénoncer de tels agissements, de nous en
démarquer et d’en souligner le caractère
très contagieux auprès des jeunes dans des
sociétés ou est entretenue l’injustice. L’injustice et l’exploitation des hommes sont
des terreaux fertiles pour les graines de l’intolérance et la violence. Quelle soient d’origines religieuses ethnique, politiques ou
autres. Nos pensées en un jour pareil vont
aux populations du Mali, de la Syrie, de
Centrafrique, de Palestine, et à tous ceux
qui souffrent du fait que d’autres les ont privés de leur liberté. Que la normalité revienne vivement dans ces contrées.
Frères et sœurs dans la foi. La fête de tabaski en célébrant la fin du hadj célèbre surtout la figure emblématique d’Ibrahim qui
reste pour nous une référence pour nous sur
plusieurs plans :
1-Sa quête d’Allah qui le fait sortir des préjugés de son peuple pour le conduire vers
l’Unique. Une leçon pour nous qui vivons
une ère de matérialisation effrénée ou la
tendance est à exclure Dieu de notre quotidien. Une responsabilité aussi des religieux

l’état d’ébriété sur la voie publique. Cette
loi ne sanctionne pas un niveau d’alcool,
mais un état alcoolique qui représente un
risque pour d’autres personnes ou pour la
personne ivre elle-même, et qui crée un
trouble à l’ordre public. Cette disposition
de par la loi du 23 janvier 1873, a été reprise à l’article L. 76 du Code des débits de
boissons, puis dans le Code de la santé publique. La loi française pose le principe général de la répression de l’ivresse dans les
lieux publics, citant notamment des lieux
particulièrement sujets à la manifestation
de cas d’ivresse publique : « rues, chemins,
places, cafés, cabarets ». Il faut ajouter à
cela le conducteur du véhicule. Une ivresse
manifeste est une ivresse notable et certaine. La jurisprudence a déterminé, de
façon indicative, les contours de cette qualification : haleine sentant fortement l’alcool, propos incohérents, démarche
titubante, perte d’équilibre, yeux vitreux,
etc.
Aux Etats-Unis, la consommation d’alcool
est interdite aux moins de 18 ans et les
prises sont contrôlées. Dès lors que le serveur constate que le preneur est en état
d’ébriété, il ne le sert plus. La conscience

qui ne sont pas aussi là où les populations
les attendent le plus.
2-Son hospitalité proverbiale qui fait qu’il
voit dans tout homme une manifestation de
la volonté d’Allah qui l’oblige à l’accueillir, à l’héberger, bref à l’accompagner afin
qu’il connaisse Allah. La résultante pour
nous est de vivre avec les hommes tout en
étant avec Allah et de voir dans nos différences le dessein du très haut de nous mettre en saine compétition. « Dieu ne vous
interdit pas, dit le coran, d’avoir de bonnes
relations et d’êtres justes avec ceux qui ne
vous combattent pas en matière de foi et ne
nous expulsent de vos patries ».
« Si Dieu l’avait voulu il aurait fait de vous
une seule communauté…… »
En la matière, notre pays peut s’enorgueillir d’abriter une centaine de langues et
d’ethnies qui vivent en symbiose depuis des
siècles. Et les diverses confessions religieuses ont la lourde charge de perpétuer
cette tradition si c’est vrai qu’elles émanent
de Dieu. C’est pourquoi ce jour de fête
devra être un jour de partage ; le moaga dit
de ne pas lapider le bœuf avec de la bouse.
Donnons la viande à ceux qui n’ont pas sacrifié aujourd’hui, en priorité les indigents
mais aussi nos voisins et amis d’autre foi
qui ne festoient aujourd’hui, plutôt qu’à

est de veille même s’il reste encore des lacunes.
Le combat contre l’alcoolisme mérite vraiment d’être mené. L’alcoolique ne met pas
seulement en danger sa propre personne.
Par sa faute, il constitue un danger pour la
société toute entière. Combien de fois, des
accidents de la route ont été causés par des
conducteurs en état d’ébriété ? Les fêtes de
fin d’années en sont un exemple illustratif
à ce propos.
Pour ce qui est du musulman, le Coran a
interdit l’alcool et toute matière enivrante ,
il y a plus de quatorze siècles. Dieu, le créateur et le Tout savant, connaissant parfaitement l’être humain qu’il a créé lui a
formellement interdit de s’approcher de
l’alcool. Le prophète (psl) réconfortera la
position du Coran en proclamant : « Toute
matière enivrante est illicite ». Ainsi, le
Coran entend rappeler à l’alcoolique que
son corps n’est pas sa propriété. Il n’en est
que le dépositaire.
A ce titre, il ne lui est pas permis de porter
atteinte à une chose qui ne lui appartient
pas. Le jour de la reddition des comptes, il
viendra rendre compte de la gestion qu’il a
faite de son corps. C’est toute la philosophie de cette interdiction. Sans oublier que
sous le prisme de l’alcool, il peut porter atteinte à la personne d’autrui. Une des
causes du grand banditisme par l’effet de
courage qu’elles créent chez les consommateurs, les liqueurs sont à bannir de nos
sociétés. Au-delà même des lois, des religions, l’intérêt social commande que chacun de nous et l’Etat en premier, sorte le
grand jeu pour combattre l’alcool et l’alcoolisme

AROUNAN GUIGMA

ceux qui en ont déjà. Pour les plus agés que
nous qui ont connu le temps où le Kibsa
était à la limite une fête nationale, nous
avons beaucoup reculé pensant que nous
avons maintenant compris la religion.
Soubhannallah
Enfin dans le sacrifice d’Ibrahim nous
avons une leçon pour les classes politiques
de tous les temps. Au-delà de l’aspect matériel, il y a dans l’histoire du sacrifice une
leçon de gouvernance. Celle d’un guide
confronté à choisir entre la mission et les
intérêts de la famille, c’est-à-dire son fils
unique qui devrait assurer son avenir politique après lui. Il choisit d’exécuter la mission dut-il y perdre le fruit de son cœur et la
prunelle de ses yeux. Tel fut Ibrahim
l’icône que nous célébrons aujourd’hui. Revisitons son histoire dans la bible et le coran
afin qu’elle éclaire notre vie et notre nation.
Qu’Allah bénisse et préserve le Burkina
Faso. Qu’il accueille en lui les dignes fils
et filles de la nation que nous avons perdu
cette année et tout récemment, Qu’il donne
de la droiture à nos juges et magistrats,
qu’il donne de la justice à nos dirigeants, de
la pudeur à nos filles, de l’ambition à notre
jeunesse et le succès à notre peuple et qu’il
nous guide tous sur le droit chemin. Bonne
fête à tous.

Le vrai visage de l’islam - N°020 du 05 octobre au 05 novembre 2014

PROLIFERATIN DE LA PROSTITUTION AU BURKINA

Il faut s’attaquer à la racine du mal

Des fois, certaines pratiques tendent à devenir licites aux yeux de tout le monde tant elles arrivent à s’enraciner dans leur vécu. Au fil du temps, on tente même de les légitimer. Tel est le cas de la prostitution.
Considérée comme le plus vieux métier du monde, ce qui n’est pas vrai, aujourd’hui les uns et les autres
tentent de relativiser la question de la prostitution. C’est un mal nécessaire, diront certains car, source de
stabilité dans la société. Pour d’autres, celles qui s’y adonnent ne le font que parce qu’elles n’ont pas d’autres alternatives. Plutôt que de guérir le mal, c’est la solution de l’esquive qui semble prendre le dessus.

C

’est une pratique qui prend de l’ampleur. La nuit tombée, on peut le
constater, de nombreuses filles de
14 à 25 ans, voire même plus, déferlent
dans les rues pour monnayer leurs services.
Sans les citer, des quartiers ont ravi la palme
d’or de cette pratique nauséabonde. Les
élèves et étudiantes, à ce qu’on dit occupe
une place importante dans cet univers de la
prostitution. Jadis, vu son caractère indigne,
elle était réservée aux seules expatriées. De
nos jours, la concurrence est rude entre les
filles burkinabè et celles venues d’ailleurs.
De véritables entreprises sont créées et
d’autres en gestation pour accompagner
cette sale besogne. Les proxénètes sont devenus de plus en plus nombreux. Les entreprises et les chambres de passe aussi. Les
causes de l’exercice de ce métier se résument au manque d’emploi. Alors résultat,
on s’adonne à la commercialisation de ce
qu’on a de plus cher à la recherche de
quelque pièces. Accepter la prostitution sur
la base de cet argumentaire, revient donc à
légitimer toutes les pratiques aux antipodes
de la morale et de la méritocratie, comme
le vol, les braquages, les détournements de
fonds… La fin ne doit pas justifier les
moyens. Pour ce qui est des expatriées notamment les nigérianes beaucoup sont victimes de la mauvaise foi de leurs
compatriotes qui leur promettent ciel et
terre une fois au Burkina Faso. Dès leur
descente d’avion, le rêve se transforme en
une réalité bien triste car elles doivent alimenter les usines de prostitution. Toutes innocentes, elles se mettent face à la réalité de
l’épreuve. Le proxénétisme est un délit dans
la loi burkinabè. Les autorités chargées de
faire respecter la loi n’ignorent pas cet état
de fait. Pourtant se refusent-ils à faire en
sorte que force reste à la loi. Les entreprises
de prostitution sont connues. A-t-on besoin

d’être expert en renseignements généraux
pour les dénicher ? Alors, pour lutter contre
ce phénomène, il faut mettre fin à ce qui
ressemble à une complicité ou à un laissezfaire qui contribue à donner de beaux jours
à cette pratique.
L’autre silence qu’on justifie mal, c’est
aussi le silence des ministères de la femme
et des droits humains. Y a-t-il violence sur
la femme plus que cette pratique de la prostitution où la fille de 15 ans vend son corps
à des vieillards pour gagner de quoi satisfaire ses besoins alimentaires, si on en croit
leurs thèses ? Si l’engagement contre la
prostitution était aussi fort comme celui fait
contre la polygamie subitement devenue,
elle, une violence contre la femme, assurément on n’en serait pas là aujourd’hui avec
des centaines de filles de joie dans la seule
ville de Ouagadougou. Il est temps de développer des programmes de récupération
de ces êtres à travers des offres d’apprentissage de métiers et des activités rémunératrices. Il est vrai que vu son ampleur
aujourd’hui, il serait utopique de vouloir
l’éradiquer tout de suite et maintenant. Mais

dans le combat contre la prostitution, la récupération d’une seule âme est une victoire
pour la société et pour les bonnes mœurs.
Un autre moyen, c’est de mettre l’accent sur
l’éducation des enfants. La démission des
parents de leur premier devoir envers leurs
progénitures accouche aussi de la prostitution. Chaque parent devra parvenir à inculquer à ses enfants que même dans la
pauvreté, il faut rester digne. Mais il faudra
avoir du temps pour eux. Chose que les parents n’ont pas. La société d’aujourd’hui est
tout simplement victime de l’incapacité et
de l’irresponsabilité des géniteurs.
Et l’Islam dans tout ça ?
Si on part de l’idée qu’à tous les niveaux,
chacun devra apporter sa contribution à
l’éradication de ce phénomène, on se demande où sont les musulmans dans ce combat ?
La prostitution du point de vue de l’Islam
est un grand péché. Ce qui signifie que la
personne qui rencontre Dieu sans s’être repentie peut encourir une sanction de la part

Société
de ce dernier. Toutefois, elle ne rend pas de
nul effet la foi de la personne qui s’adonne
à cette pratique. Ainsi pour rester dans le
langage coranique, parmi les prostitués, il y
a nos frères et sœurs, il est donc de notre devoir de les sauver. Car quiconque est témoin
d’un acte répréhensible, il lui est obligatoire
d’y mettre fin par l’action, par la parole ou
par la réprobation intérieure. Inutile de dire
que dans ce cas de figure, on a plus besoin
d’actes que de la réprobation tacite. Il faut
donc agir. Ignorer ces personnes est une erreur monumentale. Les regarder comme des
pécheurs, et non comme des personnes en
danger qui ont besoin de notre aide est aussi
une erreur. Elles ont besoin qu’on les remette sur la bonne droite.
Le prophète de l’Islam (psl) est une miséricorde pour l’humanité. Il faut aujourd’hui
que les musulmans que nous sommes parvenions à tirer ces gens des ténèbres vers la
lumière de la foi. C’est une responsabilité
collective. Ce qui signifie que si un groupe
d’entre les musulmans ne fait rien pour lutter contre, la responsabilité de tout musulman est engagée. Le Dieu de l’Islam est
accueillant au repentir. Il faut travailler à
conduire ses prostitués sur la voie du repentir. Cela devra faire partie des objectifs
des innombrables associations musulmanes.
Sans donner de recettes, nous pensons qu’il
faut agir et vite pour éviter que la prostitution fasse de nouvelles victimes. Il faut véritablement mettre l’accent sur la formation
spirituelle des parents qui, eux, doivent veiller scrupuleusement à l’éducation religieuse
et spirituelle de leurs enfants. Qu’Allah
nous guide tous sur le droit chemin 

AROUNAN GUIGMA

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Ensemble pour un Islam décomplexé au Burkina Faso

Le vrai visage de l’islam - N°020 du 05 octobre au 05 novembre 2014

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Entretien

ADAMA SORO

« Toutes les races ou ethnies deviennent le même corps avec l’islam »

Nous remercions Allah pour avoir facilité notre rencontre avec El hadj Adama Soro, le mercredi 1er octobre 2014 à son domicile sis à Nonsin. Un grand savant du Tafsir, du Coran et de l’Islam. Avec lui, il a été question de l’Islam et de la vie des musulmans.

Et vice-versa. Maintenant, la religion est
une coutume générale s’adressant à tous les
humains sans distinction, aucune. Aucun
verset n’émet le contraire. Cependant, l’on
ne peut guère dire que l’imam étant un
peuhl, il ne dirigera pas la prière. Non,
toutes les races ou ethnies deviennent le
même corps avec l’islam.

Pouvez-vous nous décliner votre identité
?
Je loue Allah et je l’implore de prier sur le
prophète Muhammad (psl), sa famille, ses
compagnons. Je suis El hadj Adama Soro,
je suis né à Tchib-Tigya à environ 25 KM
de Ouahigouya. Le nom Tchib Tigya a été
donné à cette localité par notre grand-père,
faisant référence à un lac où tous ceux qui
y cultivaient étaient satisfaits des récoltes.
Par conséquent, les orphelins mangeaient à
leur faim. C’est pour cette raison que l’appellation Tchib-Tigya a été donnée à notre
village.
Parlez-nous de vos études islamiques?
Depuis que je suis enfant, je côtoie les
Cheikh et maîtres. Le maître chez qui j’ai
prononcé le tout premier verset n’est plus.
Disons que j’ai terminé la lecture du Coran
en neuf mois dans le village de Saan. Mais
celui avec qui j’ai étudié les Kitâb, lui vit
toujours, il est venu me rendre visite la dernière fois. J’ai suivi mon oncle pour la Côte
d’Ivoire avec l’ambition d’y faire fortune.
Malheureusement, les choses n’allaient pas
pour moi parce que j’avais l’esprit dans les
études islamiques. El hadj Issa Sawadogo,
c’est lui qui m’a hébergé, un fortuné dans
le temps et il m’a toujours donné ce que je
voulais dans le respect. J’ai manifesté le
désir de retourner en Haute Volta pour
continuer dans la recherche du savoir islamique. Il m’a remis 2500F, c’est avec cette
somme que j’ai quitté la Côte d’Ivoire pour
rejoindre le pays.
Mon oncle est revenu me chercher avant
que je prenne le car, il m’a donné 60 000F,
marque de sa satisfaction à mon égard. J’ai
repris la route pour Bobo, J’ai même acheté
un vélo à 6000F et je suis rentré au village
aider la famille pour la récolte. L’année qui
a suivi j’ai repris les études.
La suite ?
C’est à Djibo plus précisément à Sin, chez
El hadj Ahmad Ouedraogo que j’ai découvert les Kittâb accédant au savoir de l’Islam. Il est toujours vivant, c’est avec lui
que j’ai acquis beaucoup de connaissances.
J’ai fait environ 9 ans où j’ai eu ce que
Dieu m’a offert. Nos anciens Savants ont
dit que chacun craint Dieu en fonction de
sa connaissance. Mon maître m’a donné sa
jeune sœur en mariage.
Parlez-nous un peu du début de l’Islam
au Yatenga ?
Je n’ai pas été témoin du début de l’Islam
au Yatenga. Je ne suis pas vieux à tel enseigne que j’aie pu voir l’arrivée de l’Islam
au Yatenga, je ne peux que me fonder sur
l’histoire de nos cheikhs. D’abord, il y eut
un Savant à Kélla, du nom d’Ali, à notre

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Quelle différence existe-t-il entre la
Sunna, la Tidjania, et autres tendances
de l’Oumma musulmane ?
J’aime que les choses soient claires et
concises ; l’Islam reste un et unique, maintenant, il se trouve qu’il y a des appréhensions diverses. Le jour du jugement, toutes
ces considérations vont disparaître, l’on
parlera de l’Islam. Et le paradis, c’est Dieu
qui l’offre par la voie de l’Islam.

naissance,ce village était déjà peuplé de
musulmans. Il y a le quartier de Rahmatoullahi, notre grand-père cheikh Aboubacar 1er, était bien connu et il donna
naissance à Aboubacar Maiga Saani.
Ouahigouya est une grande ville islamique ; nous sommes les Soro Yarssé. L’Islam est un peu notre culture. Il y a plusieurs
villages qui sont islamisés depuis des lustres. C’est dire que l’on ne peut pas dire
avec exactitude le début de l’Islam dans
cette partie du Burkina, mais nous sommes
sûrs que l’Islam est très ancien dans nos
villages.
Vous êtes un ancien dans le Tafsir.
Quelle compréhension pouvons-nous
avoir sur le Tafsir ?
Le Tafsir, c’est le discernement dans une
compréhension toute simple d’un profane
du Coran.
Un exemple tout fait ; voilà un enfant qui
apparaît dans une chambre et un connaissant se met à dire le nom de l’enfant, son
âge, le village dans lequel il est né et tout ce
qui est relatif à l’enfant. En ce moment tout
le monde sait que celui qui compte l’histoire de l’identité de l’enfant le connaît parfaitement ainsi que l’enfant lui-même. Le
Tafsir est à l’image de cette connaissance.
Maintenant, Il y a plusieurs méthodes pour
accéder à la connaissance du Tafsir notamment par les écoles supérieures islamiques
ou par l’initiation auprès des Savants du
Tafsir.
D’aucuns disent que l’Islam est une religion importée, elle est pour les arabes.
Quelle lecture faites-vous de cela ?
Je ne sais pas sur quelle base ces personnes

s’appuient pour faire de telles affirmations.
Nous sommes des élèves des Majliss. Nous
ne sommes pas allés chez les arabes encore
moins faire une université quelconque ;
mais sur la question, nous nous fondons sur
le Coran. C’est l’archange Gabriel qui a révélé le Coran au prophète (psl) ; maintenant il se trouve qu’il est un Mecquois et
de surcroît un Arabe.
Un exemple tout simple ; Quand quelqu’un
revenait de la Côte d’Ivoire à l’époque, s’il
arrivait avec un vélo ; c’est sa famille qui
était la première à être informée de la nouvelle. Le lendemain tout le monde s’en
rendait compte quand il faisait un tour avec
son vélo. C’est la même chose pour le cas
de l’Islam, son point de chute fut la
Mecque avant sa propagation dans le
monde.
En effet, ce qu’il ne faut pas confondre
c’est l’Islam et la coutume arabe ; nous
avons nos coutumes, ils ont également les
leurs. Donc, ici, c’est l’islam que nous
épousons et rien d’autres. La soumission au
Coran aboutit au paradis et non à devenir
un arabe. L’un des versets du Coran dit
ceci : « Les Djinns et les humains sont
créés pour adorer Dieu Unique ». Il faut
que les gens arrêtent de tergiverser sur des
allégations qui n’ont pas d’importance, aucune.
Peut-on concilier l’Islam à nos cultures
africaines ?
Dans ma pensée, si l’on demande de faire
des pratiques culturelles africaines cela est
différent des pratiques cultuelles de l’Islam. Quand des Peulh célèbrent leur coutume, les Mossis croisent les bras pour
observer puisqu’ils ne s’y connaissent pas.

Le port de la barbe est-il une obligation
?
A mon niveau, je dis toujours qu’il faut
veiller sur le bon usage et la bonne pratique. Si vous portez la barbe et au même
moment vous négligez les pratiques cultuelles prescrites à l’instar de la prière quotidienne, le port de la barbe ne vous servira
à rien, mais quant à celui qui ne porte pas
la barbe et s’acquitte correctement des pratiques cultuelles prescrites, il sera le bienvenu auprès d’Allah. Gardons l’œil sur la
bonne pratique en Islam, c’est l’essentiel.
Prenons un exemple sur un musulman qui
porte la barbe et qui ne sait pas effectuer la
prière de Zuhr « 12H45 ou 13H30 », il a
respecté une pratique d’une moindre importance par rapport à celle que Dieu a rendue impérative.
L’habillement du musulman ?
Mon analyse sur le port de la barbe est valable pour l’habillement du musulman.
Tout bon musulman et intègre doit s’habiller décemment. Si on porte des accoutrements indignes du port d’un Burkinbila,
c’est de la bassesse. A l’image de ce qu’on
voit aujourd’hui au niveau de la jeunesse.
Ça donne des vertiges de voir que nos enfants s’habillent laissant les fesses dehors,
portant des habits semblables aux femmes.
Cela n’est pas digne d’un musulman.
Maintenant quand on respecte la tenue en
fonction de l’enseignement islamique, il serait plus méritant que notre comportement
reflète l’intention de notre accoutrement
musulman. On voit des musulmans raccourcir le pantalon et continuer à être des
escrocs ou qui bradent d’un revers de main
la bonne conduite en matière de caractère.
Quant à la femme musulmane, il est impératif qu’elle se cache des regards, qu’elle
soit celle qui baisse son regard devant les
hommes et qu’elle affiche à tout moment

Le vrai visage de l’islam - N°020 du 05 octobre au 05 novembre 2014

Entretien
sa maternité devant les hommes; nos mamans, quand elles étaient en marche sur
une voie en file indienne et croisaient les
hommes, elles se mettaient à côté de la voie
pour que les hommes passent en signe de
respect. Lorsque les maris parlaient, elles
se taisaient pour écouter même si elles
avaient raison, elles ne haussaient pas non
plus le ton. C’est la société ancienne, le
meilleur système de vie, que l’on est en
train de regretter aujourd’hui.
Maintenant, en Islam, la chose doit être
plus respectée. Malheureusement, malgré
leur couverture sous le hijab, l’on a l’impression que ce ne sont pas des musulmanes. Un comportement qui enlève la
morale du voile ou du hijab.
Le Burkina Faso est un pays laïc, doté
d’une constitution républicaine. Le comportement des musulmans dans une telle
société où les lois ne sont pas islamiques
?
Le pays dans lequel l’on est né, c’est
comme si vous empruntez un avion, à l’intérieur duquel il y a un malfaiteur, vous
n’allez pas souhaiter que l’avion tombe.
Cela est à l’exemple de notre pays. Nous
disons aux musulmans d’œuvrer dans le
sens de maintenir la paix sociale, de faire
en sorte que notre spiritualité ne heurte pas
les lois de la république. L’islam dont nous
avons hérité du prophète (psl) dispose d’un
état d’esprit capable de vivre en tout lieu et
à tout moment.
Nous avons des parents chrétiens, no-

tamment catholiques et protestants.
Comment vivre en harmonie avec eux?
Dieu dit dans le Coran qu’au-dessus de tout
homme détenant la science, il y a un autre
que lui. En Islam, il y a trois types de voisinage.
D’abord, c’est le voisin avec qui vous ne
partagez pas la même religion ni la même
famille, (ethnie). C’est le voisin avec qui
vous êtes de la même religion mais pas de
la même famille. Enfin, c’est le voisin avec
qui vous partagez la même religion et la
même famille. Il revient au musulman de
veiller à la sauvegarde de ce voisinage dans
toutes les difficultés. Le voisinage s’étend
jusqu’à d’autres dimensions où il faut faire
en sorte que l’harmonie et la cohésion règnent.
On a l’impression qu’il manque énormément de solidarité dans le milieu musulman
Ce que l’on peut faire c’est de prier pour
nos personnes nanties afin qu’elles puissent
soutenir et se mettre dans le concert de la
solidarité. Nous espérons que les mentalités vont changer avec le temps. Déjà,
quand l’on regarde le pèlerinage de cette
année, il y a plus de cinq mille pèlerins et
nous savons que beaucoup d’entre eux ne
sont pas allés avec leurs propres moyens.
Donc pour cela, nous prions pour nos
frères afin qu’il y ait plus de solidarité.
Que pouvons-nous comprendre par innovation hétérodoxe ?
Moi je ne sais pas ce que ça veut dire. Dieu

dit dans le Coran de se surpasser dans la
bonne pratique afin de mériter le Paradis.
L’innovation dans cet esprit, je ne sais pas
trop ce que cela signifie. C’est Dieu seul
qui sait la pratique exaucée à celle rejetée.
Je vous dis une chose, la meilleure façon
d’atteindre Dieu, c’est d’être intègre et
loyal et éviter l’injustice à l’égard des
hommes.
Un autre exemple, c’est quand un chauffeur
se met sur une voie bien bitumée et tout
droit. Il se dit c’est une voie sécurisée
conduisant à son aise. Il se met à négliger
les règles de la conduite et à se permettre
le sommeil, il a toutes les chances de se retrouver dans le ravin. Par contre, si un autre
chauffeur se trouve sur une voie compliquée par son état ; il s’astreint à faire prévaloir la prudence et la patience, il a
également une forte chance d’arriver à bon
port avec un grand soulagement.
Islam et terrorisme ?
Je n’ai pas trop d’informations sur le sujet ;
mais l’Islam c’est la crainte de Dieu et le
pardon dans la patience. Le pardon et la
violence ne font pas bon ménage. A l’ère
du Jihad, après les affrontements entre les
musulmans et les ennemis, c’est l’entente
qui s’établissait entre eux. Ils faisaient le
commerce ensemble.
Des musulmans tués par d’autres musulmans, je n’ai pas encore vu cette prescription. Vivons à l’image du prophète (psl) à
qui un jour quelqu’un est venu à Médine
rendre visite. Le prophète demanda à ce
dernier s’il a nourri son chameau, le mon-

FOI DU MUSULMAN

Les dix-huit fondements du tawhid

Le tawhid est ce qu’il y a de plus fondamental dans la religion musulmane. C’est le pilier de tous les autres piliers. De
sa compréhension dépend la félicité du croyant ici-bas et dans l’au-delà. De sa négligence, dépend également l’échec
du croyant ici-bas et dans l’au-delà. Nous vous publions là, les dix-huit fondements élaborés par les hommes de science.
Nul doute que le tawhid va au-delà de cela.
Premier : Qu’Allah existe depuis toujours,
qu’il est Unique et n’a pas d’associé dans la
royauté, ni d’assistant, ni d’opposant, ni de
conseiller, ni d’incitateur ou de protecteur.
Il n’a pas non plus d’intercesseur, sauf avec
Sa Volonté.
Deuxième : Qu’il n’a ni parents, ni enfant. Il
n’a ni similaire, ni ressemblant quel que soit
la forme établie envers lui et il n’a pas
d’épouse.
Troisième : Il se suffit à lui-même. Il ne
mange pas, ne boit pas et n’a nul besoin de
quoi que ce soit de ce dont ont besoin ses
créatures, quel que soit la forme.
Quatrième : Il ne change pas et n’est pas
affecté par les changements, tels que la vieillesse, la maladie, le sommeil, la somnolence, l’oubli, le regret, la crainte,
l’inquiétude, la tristesse ou autre
Cinquième : Aucune de ses créatures ne
peut lui ressembler ou rien ne lui ressemble,
ni dans son être, ni dans ses attributs ou
actes.

Sixième : Il ne se trouve dans rien de ses
créatures, tout comme rien de ses créatures
ne se trouve dans son être. Il est avec son
être complètement séparé de ses créatures et
ses créatures sont aussi séparées de Lui.
Septième : Il est plus Immense que tout le
reste, plus grand que tout ce qui existe, il est
au-dessus de tout et élevé au-dessus de tout,
alors qu’il n’existe rien au-dessus de lui.
Huitième : Il est capable de faire ce qu’il
veut et personne ne peut l’empêcher dans ce
qu’il veut faire ; il fait ce qu’il veut.
Neuvième : Il sait tout. Il connait le secret et
le caché. Il sait ce qui s’est passé et ce qui va
se passer et comment se serait passé ce qui
ne s’est pas passé. Pas une feuille ne tombe
sans qu’il ne le sache. Il n’existe aucune
graine dans les ténèbres de la terre, rien de
frais ou de sec, rien de mobile ou d’immobile, sans qu’il connaisse sa réalité.
Dixième : Il entend et voit toute chose. Il entend toute voix, indistinctement des langues
et la diversité des besoins. Il voit la marche

d’une fourmi noire sur une pierre noire dans
les ténèbres de la nuit. Son ouïe englobe
toutes les voix. Sa vue englobe tout. Sa
science englobe toutes les informations. Sa
Puissance englobe tout. Sa Volonté se réalise sur toutes. Ses créatures. Sa Miséricorde
a englobé toutes Ses créatures. Et Son Trône
déborde la terre et les cieux.
Onzième : Il est le témoin (toujours présent)
et n’est jamais absent. Personne ne va le
remplacer ou hériter dans sa royauté. Il n’a
pas besoin de quelqu’un qui lui ferait part
des besoins de ses créatures. Ni pour l’aider
ou demander sa sensibilité envers les créatures et demander sa miséricorde pour eux.
Douzième : Il existe depuis toujours et pour
toujours. Il ne disparaîtra pas, il ne se perdra pas, il ne disparaîtra pas, il ne mourra
pas.
Treizième : Il parle, ordonne et interdit. Il
ne dit que la vérité, guide sur le chemin
droit, envoie les Messagers, révèle les Livres. Il cerne toutes les âmes et sait qui a mé-

Le vrai visage de l’islam - N°020 du 05 octobre au 05 novembre 2014

sieur répondit par la négative et le prophète
lui trouva de quoi nourrir la bête avant
d’entamer la conversation ; un signe de miséricorde et de pitié pour la créature de
Dieu.
Quels conseils pour la jeunesse musulmane ?
Je conseille à la jeunesse de s’adonner à la
recherche de la connaissance de Dieu et
d’être sincère en islam sans arrogance ni
zèle. De nos jours, les jeunes sont également tentés par le matérialisme de ce bas
monde, chose qui n’existait pas à notre
temps. C’est la patience et la modestie dans
la crainte de Dieu qui pourront les conduire
dans l’Islam véridique et vers une fin heureuse.
On ne peut pas finir sans dire un mot sur
la situation nationale. Le président du
Faso a appelé à un dialogue avec l’opposition. Quelle appréciation faites-vous
de cela ?
C’est une bonne initiative et comme je l’ai
dit tantôt, c’est la paix que nous cherchons
et prions Dieu pour qu’il y ait une issue favorable.
Votre mot de la fin?
Dieu est le seul soutien, nous lui demandons de vous soutenir dans cette belle
œuvre pleine d’embûches et d’obstacles.
Puisse Allah vous élever en degré afin que
tous ceux qui travaillent pour le journal
prospèrent et aient un lendemain meilleur
dans l’au-delà, InchAllah

Culture

rité le bien ou le mal. Il récompense le bienfaiteur pour son bien et punit le malfaiteur
pour son mal.
Quatorzième : Il est sincère dans sa promesse et ses nouvelles. Personne n’est plus
véridique que lui et ne pourra pas l’être dans
ses paroles. Il ne trahira pas ce qu’Il a promis.
Quinzième : Il est le refuge pour tout le
monde, dans tous les sens du refuge. Il est
impossible qu’une contradiction apparaisse
dans Son refuge.
Seizième : Il est le saint, la paix et purifié de
tout manque, faiblesse ou déficit.
Dix-septième : Il est parfait et la perfection
générale dans toutes les formes lui appartient.
Dix-huitième : Il est la justice qui ne fera pas
d’injustice ou ne dépassera pas la limite. Les
serviteurs ne craignent pas qu’Il leur fasse
une injustice. Ceci fait objet d’unanimité chez
tous les Messagers et dans toutes les Révélations. Ceci est clair, toujours en vigueur et il
est impossible que la Chari‘ah vienne avec
quelque chose qui s’y oppose, ni informe de
quelque chose qui s’y oppose
Par A W
Source: Minhadj At-Ta’ssiss wa Takdiss,
pages 80-83. Fatawa Nadjdiyyah ; la
réalité du Tawhid, ses piliers, ce qu’il
implique et ses types, 6ème thème.

Page 13

Au coin du bonheur !

Ils ont dit oui devant Dieu et les hommes

Au-delà de l’union de l’homme et de la femme, deux familles de la communauté islamique de la ville de Ouagadougou s’unissaient le 25 septembre dernier. Les
familles Sawadogo et Sana ont respectivement permis à leur fils et fille de poser un acte de la Sunna du Prophète Mahomet (SAW). Cet instant très apprécié de
la religion musulmane aura été l’occasion pour beaucoup de fidèles et frères en islam de se retrouver au sein de la grande mosquée de Paspanga. Lisez plutôt !

L

a loi est établie dans le Coran recommandant le mariage ; le prophète en a fait sa pratique et
affirme dans un des hadiths: « ô vous, la
jeunesse, celui d’entre vous qui a les
moyens qu’il se marie ».
Il dit également, « le mariage est ma sunna
celui qui la délaisse ne fait pas partie de
nous ».
C’est conscient de ces enseignements que
les responsables des deux familles n’ont à
aucun moment voulu obstruer la voie à la
réalisation de l’intention qu’ont prise Abdoul Moumin et Asseto.
La solennité de l’évènement était telle que
le roi Yaarga de Sânkuissin a lui effectué le
déplacement avec ses dignitaires pour voir
leur fille et petite-fille s’unir à une autre
famille qu’ils ont agréée. Le chef n’a pas
manqué de manifester sa satisfaction visà-vis de cette union.
La famille de la nouvelle mariée, en apparence, serait la plus comblée de l’évènement heureux. Pour cause, elle affirme que
cette union est un signal fort qui serait la
raison pour laquelle le roi se serait déplacé. C’est après la prière de 15H30, que
la Mosquée refusa du monde pour la célébration du mariage.
Bien plus que les deux familles, ce mariage a été le lieu de convergence de plusieurs autorités religieuses. Comme cela se
fait à l’accoutumée, les personnalités distinguées de l’assemblée ont de bonne foi
prodigué des conseils aux nouveaux mariés et chacun a conclu son intervention
par des invocations à l’endroit de ce jeune
couple. El hadj Issaka Soré, de sa voix de
rossignol a émerveillé l’assemblée de ses
jolis couplets et vers.
C’est au Cheikh Mussa Sana qu’est revenu

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Le nouveau marié

Le roi Yaarga de Sânkuissin

Le père de la jeune mriée

l’honneur de prononcer le discours du mariage. A la suite de quoi, il a tenu à faire
des recommandations aux nouveaux mariés.
De là, nous avons recueilli les impressions
du marié et du père de la mariée.
« Je remercie Dieu, c’est un sentiment de

joie et de réconfort pour moi et ma famille,
c’est un honneur pour la famille Sana, le
roi s’est déplacé avec sa suite pour que
cela soit un succès, vraiment nous en remercions remercions Dieu. Nous apprécions et remercions tous ceux qui ont pu
apporter un soutien quelconque », tels

sont les propos du père de la mariée.
« Je suis ému. C’est un sentiment de joie
qui m’anime et je remercie infiniment
Allah pour cela. Merci à tout le monde »,
s’exprime l’heureux marié 

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NANA MOUMOUNI

BASSINKO

Faits et gestes

L’association pour la solidarité, la bienfaisance et la piété (ASBP) prêche la piété
Le président Ahmad Kiendrebeogo, président de l’Association pour la solidarité, la bienfaisance et la piété et ses membres étaient dans la cité de Bassinko
pour transmettre le message de l’Islam.

A

u départ, la dénomination de l’association était : « Association des
jeunes musulmans de Dapoya ».
Son objectif, apporter le message de l’islam aux habitants de Dapoya. A son sein,
elle comptait des élèves, des étudiants mais
aussi des commerçants. Au fil du temps, il
eut la nécessité de toucher d’autres quartiers que Dapoya. Alors, les membres procédèrent au changement de l’ancienne
dénomination. Elle adopta le nom de «
L’Association des jeunes Dâ-ites ». L’association ne put réaliser les objectifs escomptés car beaucoup de ses membres
avaient quitté le Burkina pour poursuivre
des études ailleurs.
A leur retour, ils ont tenu à remettre leur association sur les rails. C’est Mohammed
Derra, qui n’est plus de ce monde, qui fut à
la base de cette résurrection. Ils ont choisi
pour dénomination « l’Association pour la
solidarité, la bienfaisance et la piété » avec

pour président El hadj Ahmad Kiendrebeogo. Elle compte en son sein des imams
et des prêcheurs.
Elle effectue des sorties de prédication dans

les quartiers à l’image de celle qu’ont bénéficié les habitants de Bassinko. Espérons
que cette fois-ci rien ne vienne perturber

l’élan de cette association. Bon vent
l’ASPB 

Par Moumouni NANA

SHARJAH CHARITY

Des bœufs pour des familles déshéritées

Sharjah Charity international basée aux Emirats Arabe Unis en collaboration avec l’association Rahma pour la bienfaisance ont fait des heureux musulmans
à l’occasion de l’Aid El Kebir. 56 bœufs au total abattus afin de permettre aux Musulmans de bien fêter la Tabaski. Pour mieux réussir la répartition de la
donation, 48 familles et plus de dix mosquées et des associations ont été choisies pour être les heureux bénéficiaires dans la capitale Ouagadougou et également des familles dans la ville de Djibo. Lisez plutôt !

T

outes les occasions sont bonnes
pour Sharjah Charity internationale et Rahma pour la bienfaisance de rester dans leur dynamique de
bienfaiteurs à travers la donation en vue
de soutenir des familles. L’on se rappelle
très bien, qu’elles ont, de par le passé, fait
des dons de nature diverses à l’endroit
des populations nécessiteuses.
En cette année 2014, à l’occasion de la
Tabaski ; les donateurs se sont rendus
dans le village de Saabtenga sur la route
de Ouahigouya au sein de la ferme abritant l’association Rahma pour l’abattage
des bêtes afin de distribuer la viande aux
musulmans. C’est là que la viande a été
partagée à plusieurs familles dans toute
la ville de Ouagadougou. C’est après
avoir opéré un choix minutieux que 48
familles ont été désignées pour recevoir
ce don. Des mosquées au nombre de 10
ont également été choisies pour recevoir
chacune une carcasse de bœuf notamment la communauté musulmane du Burkina Faso, la grande Mosquée de
Hamdalaye, la Mosquée du quartier
Patte d’Oie, quatre Mosquées à Larlé,
deux Mosquées du village de Saabtenga
, la Mosquée de Bandé n°2, la Mosquée

de Cheikh Al Watta.
Toujours dans la ville de Ouagadougou,
des associations méritant une aide parti-

culière n’ont pas été mises à l’écart de ce
partage. Ce sont entre autres, l’association des handicapés comptant plus de

Le vrai visage de l’islam - N°020 du 05 octobre au 05 novembre 2014

148 personnes et celle du Centre Delwendé de Tanghin avec plus de 259

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Faits et gestes

Suite de la page 15

femmes. Les donateurs ont jugé nécessaire de donner une part importante de
viande aux personnes infirmes et aux
vieilles femmes laissées, car la Tabaski
est une fête où tout le monde doit être
heureux.
Dans le village de Saabtenga, des fidèles
après la prière sont entrés en possession
de sachets contenant de la viande et plus
d’une centaine de personnes en ont bénéficié. Des travailleurs et autres personnes
se trouvant sur le site de l’abattage ont
également eu leur part du gâteau.
De l’autre côté, c’est dans la province du
Soum à Djibo que s’est déroulée la
deuxième phase de l’abattage avec 10
bœufs, Où ce sont principalement les
responsables religieux, hommes et
femmes qui ont largement bénéficié de ce
don.

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En rappel, la Tabaski est un jour de sacrifice en mémoire du Prophète Abraham
(Ibrahim) qui, se soumettant à la volonté
Divine, accepta d’offrir son fils Ismail à
Dieu en guise d’adoration. Allah substitua cet enfant par un bélier. Cette histoire
remarquable dans sa dimension de soumission à Allah fut retenue par le Prophète Mohammad (psl) comme un bon
exemple et un rappel en l’honneur d’Ibrahim (paix sur lui).
Cet acte symbolique est un moment très
fort en Islam d ont tout musulman ayant
les moyens doit s’acquitter.
C’est dans le respect de cette recommandation que Sarjah Charity international et
Rahma pour la bienfaisance n’ont ménagé aucun effort pour soutenir les musulmans du Burkina dans la célébration
de cette fête de Tabaski 
NANA MOUMOUNI

Le vrai visage de l’islam - N°020 du 05 octobre au 05 novembre 2014