Le vrai visage de l'islam #21

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Title
Le vrai visage de l'islam #21
Date
5 December 2014
Abstract
Mensuel islamique d'information
issue
21
Rights
In Copyright - Educational Use Permitted
Language
Français
Contributor
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q116294324
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am nom de votrojournal

Si Dieu l’avait voulu il auraitfait de vous une seule communauté. S5v48

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Mensuel d’information islamique - N° 021 du 05 décembre 2014 au 05 janvier 2015
LE SALUT DE L’HUMANITE

DR SAID I

AMMAD OUEDRAOGO

Une quête permanente
du musulman R2
CLIMAT SOCIOPOLITIQUE

Juste mettre de côtéP.14
n„
les intérêts égoïstes

EL HADJ OMAR TAPSOBA
DU MPP
RII

« Les musulmans ont un
rôle important à jouer dans
la vie politique au Faso»

VIE POLITIQUE NATIONALE,

La FAIB muette
comme toujours R»
PEINE CAPITALE DES
ASSASSINS EN ISLAM

Les conditions
indispensables «

SERMON DU DR
muahammadkindo
SUR LA SITUATION
nationale

IIRO

P.15-16

243 boeufs aux habitants du
Sahel et aux réfugieisMafiens

Une sortie
jugée Hybride

La masturbation est-elle autorisée en islam ?

•- <? *v-

V.V.V

z<
?7*

Editorial

>1.

LE SALUT DE L’HUMANITE

<

A

Une quête permanente du musulman
miné mon chemin pour que je puisse avoir le salut
e but de l’Islam est d’apporter au monde en­
un jour alors que rien ne l’y obligeait, je me dois de
tier ce qu’il n’a pas encore. Le prophète
vouloir la même..grâce pour tous ceux qui sont en­
(PSL) a été envoyé pour sauver l’humanité
de la perversité et de la méchanceté. Il a accompli
core de l’autre côté de la foi. Le musulman doit être
sa mission avec courage et succès. Désormais, c’est
à l’image d’un médecin conscient avec comme
à nous que revient la responsabilité de poursuivre
souci premier le fait de voir ses patients recouvrer
ce qu’il a commencé. Le salut des autres a toujours
la santé. Dès lors qu’un patient vient à trépasser, il
été le souci du messager d’Allah. Leur venir en
se jette la responsabilité bien qu’en ne l’étant pas,
aide, voilà ce à quoi il s’est toujours battu. Qu’ils
et bien qu’en ayant utilisé tous les moyens à sa dis­
soient des musulmans ou non. Au fil du temps, les
position pour parvenir à sauver son patient. Le mu­
choses ont changé dans le mauvais sens. Les mu­
sulman envers les autres, c’est aussi cela. Ce
sulmans, nombre d’entre nous, ne nous soucions
sentiment de culpabilité permanente envers les nonpas de comment parvenir à amener les autres sur
musulmans.
notre foi religieuse. Au contraire, nous les tournons
Il se doit de se reprocher le fait que les autres soient
en raillerie, nous ne nous préoccupons pas de leur
toujours dans l’égarement. En revanche, si nous al­
sort. Ce qui est aux antipodes des textes et de l’es­
lons repousser les gens parce qu’ils ne sont pas mu­
prit de notre religion.
sulmans ou qu’ils sont des pécheurs, comment ces
Le prophète (psi) de l’Islam conditionne l’acquisipersonnes auront-elle la chance de se convertir ?
tjon de la foi vraie à l’amour de son prochain
Comment sauront-elles que vous voulez les admi­
comme soi-même. Le croyant doit aimer son frère
nistrer des remèdes efficaces à même de les guérir
comme sa personne. Tout bon croyant doit égale­
convenablement. Ayons pitié des autres et ne nous ré­
ment aimer tout individu humain quel qu’il soit à
jouissons guère de l’égarement des gens encore moins
l’image de l’amour qu’il porte sur sa personne.
de leur péché. Le jour où tous prendront conscience de
Nous sommes tous dans une situation où nous re­
ce défi, il saura que le jihad est étemel notamment pour
cherchons l’agrément de Dieu. Cependant, certains
sa personne, pour son voisin, son épouse, pour toute
ont eu la chance d’être guidés sur le chemin droit
personne qu’il croisera sur son chemin. Ce monde est
parce qu’ils ont été illuminés par la guidance de
un champ comportant d’énormes épreuves pour les hu­
Dieu. D’autres, par contre, n’ont pas encore eu cette • mains.
chance d’être guidé, sur le droit chemin. Nous
L’Islam est la solution à toutes ces épreuves. Il nous
appartient en tant que musulmans d’aborder tous ces
sommes cependant tous, des fils d’Adam et nous vi­
individus avec amour et la conviction d’apporter un
vons sur la même terre et sommes tous égaux en
changement dans leur existence. Comme des médecins
tant qu’êtres humains. C’est dire que ceux qui n’ont
à l’égard des patients, nous devons aller vers ces gens
pas encore eu l’écho de l’Islam méritent notre at­
tention afin qu’eux aussi retrouvent le chemin de la
avec le remède qu’il faut. Les musulmans ne doivent
pas se mettre en colère parce que les gens pèchent, ils
foi. Cela suppose qu’ils n’ont pas encore entendu
devraient plutôt s’attrister parce qu’ils n’arrivent pas à
les paroles qui les rassurent ou qu’ils n’ont pas en­
se faire comprendre. Nous devons mettre l’accent sur
core été témoins des comportements venant des mu­
sulmans qui adoucissent leur cœur et l’orientent
notre manière de nous conduire. Le pire de tous, c’est
vers l’Islam *De toute évidence, voir des honnêtes
vraiment de se moquer des autres, rire de leurs défauts.
et dignes personnes à côté de la plaque de la foi de­
Cela est la preuve de notre insouciance et de notre
vrait nous plonger dans un sentiment de culpabilité
manque de foi. □
ou du moins de tristesse. Si Dieu m’a guidé et illuAROUNAN.G
<_________________ _______ ______________ _____
____________________________
y

L

RECEPISSE

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[T

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Page 2

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Le vrai visage de l’islam - N°021 du 05 décembre 2014 au 05 janvier 2015

Culture

Comment perçoit-on les rêves en islam ?
Quelle importance faut-il donner aux rêves ? Peut-on les faire interpréter ? Je fais souvent des rêves prémonitoires
ét je voudrais savoir comment l'islam explique ce phénomène.
Il faut tout d'abord savoir que, d'après les sources musulmanes, les rêves sont de plusieurs types.
e Prophète (sur lui la paix) a dit
: "Le rêve est de trois sortes :

L

- le rêve où l'homme converse avec son
âme ;
- le rêve qui cause de l'effroi ("tahzin"),
provenant du diable"
- et le rêve véridique ;
(rapportépar at-Tirmidhî, n° 2280).

1) "Le rêve où l'homme converse avec
son âme" décrit ce que la psychanalyse
contemporaine connaît bien : les mes­
sages du subconscient humain. L'homme
voit en rêve ce qui, pendant l’état de
veille, l'a marqué. L’homme voit égale­
ment en rêve ce qu'il essaie de refouler,
et ce genre de rêves peuvent lui révéler
une part de ses désirs inavoués.

2) "Le rêve qui cause de l'effroi, prove­
nant du diable" est le cauchemar. Il est
provoqué, splon les mots du Prophète, par
le démon, fui trouve là un moyen sup­
plémentaire pour pouvoir troubler
l'homme. On ne doit accorder, selon l'en­
seignement du Prophète, aucune impor­
tance à ce genre de rêves, et c’est
pourquoi cela ne sert à rien de le raconter.
Ainsi, à un homme venu lui raconter qu'il
avait vu en rêve que sa tête s'en allait et
qu'il essayait de la rattraper, le Prophète
dit : "Lorsque le diable se joue de toi dans ton rêve, ne le raconte pas" (rapporté par
Muslim, n° 2268). Si on fait de tels rêves,
il faut, entre autres, demander à Dieu Sa
protection contre le démon et ne le ra­
conter à personne (rapporté par al-Bukhârî et Muslim).
Pources deux types de rêves (rêve puremenrpsychique et cauchemar), il n'y a
pas d’interprétation religieuse (ta'bîr)
(Hujjat ullâh il-bâligha, tome 2 p. 531).

3) Seul "le rêve véridique" est sujet à
interprétation religieuse. Ce type de
rêve est constitué':

- du rêve qui contient une indication ve­
nant réellement de Dieu,
- du rêve prémonitoire,
- du rêve télépathique,
- etc.
En aucun cas, il ne s'agit de se fonder sur
un rêve pour en vouloir à quelqu’un
(parce qu'en rêve on aurait vu à son sujet
quelque chose de déplaisant), ni pour éta­
blir ce qui est interdit, permis ou obliga­
toire (bref pas pour établir des règles ahkâm). Prendre ce genre de rêve en
compte veut dire que l'on peut en tenir
compte dans la mesure où il nous donne­
rait une indication supplémentaire, dans
tout cas ne contredisant aucun principe
établi.

Le "rêve véridique" n'est pas synonyme
de la bonne nouvelle ("bushrâ").
Il peut effectivement être une bonne nou­
velle ("bushrâ") et être agréable. Mais
constitue aussi un "rêve véridique" le rêve
qui est vrai mais est déplaisant, parce qu'il
constitue un avertissement venant de
Dieu ("indhâr") ou un reproche
("mu'âtaba") (Fat'h ul-bârî, tome 12 p.
465). Le Prophète lui-même a vu un rêve
véridique qui lui a été déplaisant (il s'agis­
sait d'un événement futur ; il a raconté :
"Alors que je dormais, (...), j'ai vu qu'on
a placé devant moi deux bracelets en or ;
cela m'a été déplaisant. On m'a donné la
permission de souffler sur eux ; je l'ai fait
et ils se sont envolés." Le Prophète a en­
suite interprété ce rêve comme étant l'annonciation des deux imposteurs qui
devaient apparaître de son vivant : l'un au
Yémen et l’autre à al-Yamama (rapporté
par al-Bukhârî, n° 4118). Mais même
quand il est déplaisant, le rêve véridique
reste différent du cauchemar (le type de
rêve n° 3, plus haut évoqué), ce dernier
ne constituant qu'une scène d'effroi et
d'affliction, à l'exemple de ces rêves où le
donneur se voit en train d'essayer de fuir
ou de hurler.

Comment l’islam explique-t-il les rêves
prémonitoires ? Pendant le sommeil,
l'âme se trouve dans un état différent de
celui où elle se trouve pendant l'état de
veille, conformément à ce que Dieu en a
dit dans le Coran : "Dieu prend les âmes
au moment de leur mort, ainsi que l'âme
qui n'est pas morte pendant son sommeil.
11 garde alors celle au sujet de laquelle II a
décrété la mort et renvoie l'autre jusqu’à un
terme fixé..." (Coran).
Après notre mort, nous irons dans le
monde de l'étape (al-barzakh), mais pour
le moment, nous vivons dans le monde
que nous connaissons (ad-dunyâ). Or Dieu
a créé une dimension où les actions que
l'on fait prennent forme et où ce qui va ar­
river dans ce monde y prend d'abord forme
également. C'est ce que Shâh Waliyyullâh
a nommé "'âlam ul-mithâl" ("le monde de
la représentation") (Hujjat ullâh il-bâligha,
tome 1 pp. 51-56).
C'est bien pourquoi une fois, le Prophète
Muhammad (sur lui la paix), à qui Dieu
montrait parfois en état de veille aussi cer­
taines des choses de ce monde de la repré­
sentation, dit à ses Compagnons :
"Voyez-vous ce que je vois ? Je vois les
troubles (fitan) tomber dans vos maisons
comme la pluie" (rapporté par al-Bukhârî
et Muslim). Or, il arrive parfois à certaines
personnes que leur âme, pendant leur som­
meil, voit certaines de ces choses se dé­
roulant dans ce monde de la représentation
("'âlam ul-mithâl"). C'est l'origine des
rêves prémonitoires. Le Propriété a ainsi
vu en rêve l'apparition des deux impos­
teurs (comme nous l'avons vu plus haut). Il
a aussi eu un rêve, alors qu'il était encore
à La Mecque, qu'il émigrerait vers une
terre où se trouvaient des dattiers, mais il
avait cru qu'il s'agissait de la ville de alYamâma ou de celle de Hajar ; les faits lui
montrèrent ensuite qu’il était en fait ques­
tion de la ville de Yathrib, celle qui devait
ensuite s'appeler Médine (rapporté par alBukhârî et Muslim).

Un autre type de rêve véridique est celui
où l'on voit la représentation d'un acte, ver­
tueux ou mauvais. Il s’agit apparemment, , j,
ici encore, du fan que fame du dormeur a
des aperçus dt scene ou monde ue la re­
présentation ('"âlam ul-mithâl"). Umm al'Alâ vint ainsi raconter au Prophète qu'elle
avait vu en rêve que 'Uthmân ibn Maz'ûn,
décédé, avait une source qui coulait. Le
Prophète dit : "C'est son action qui conti­
nue pour lui" (rapporté par al-Bukhârî, n°
6615). 'Uthmân avait fait un acte vertueùx
dont les effets continuent sur terre après la
mort (voir Fat’h ul-bârî, commentaire de
ce Hadîth). Le Prophète lui-même avait,
un matin, raconté à ses Compagons avoir
fait un rêve où il avait vu deux anges l'em­
mener avec eux et où, au cours d'un
voyage, il avait vu différentes personnes
subir différents types de punitions : il y
avait celui qui, durant sa vie, prêtait à in­
térêt, celui qui, durant sa vie, faisait courir
des rumeurs, etc. (rapporté par al-Bukhârî,
n° 1320, etc.).

Interprétation des rêves.
Nous avons déjà dit que s^ul le "rêve véri­
dique" était à interpréter. L'interprétation
des rêves est une science, et le Prophète a
dit qu'il ne fallait pas interpréter les rêves
n'importe comment (voir Fat’h ul-bârî,
tome 12 pp. 539-541). L'interprétation re­
pose sur la compréhension du symbolisme
: quelle chose vue dans le rêve représente
quelle chose ? Certains symbolismes sont
universels, tandis que d'autres sont régio­
naux, liés aux cultures (voir Hujjat ullâh
il-bâligha, tome 1 p. 263).

Avertissement :
Que certains rêves soient véridiques ne de­
vrait pas pousser des musulmans et mu­
sulmanes à accorder une importance
excessive aux rêves ; il en est ainsi qui
considèrent chacun de leurs rêves comme
étant "véridique" (prémonitoire ou autre),
qui vivent ainsi dans un monde quasi-vir­
tuel et qui parfois s’angoissent pour des
causes bien légères.
Wallâhu a'iam (Dieu sait mieux).□

.
Par Oumou Djamil
Extrait du livre de l'imam Ibn Abî
Bakr Ibn Qayyîm al-Jawziya

*; ' •

Par la grâce d’Allah, désormais, vous pouvez consulter votre mensuel d’information
Islamique" le vrai visage de l'Islam" sur votre site favori :
WWW.BISSMILLAHI-BF.ORG/
Ensemble pour un Islam décomplexé au Burkina Faso

Le vrai visage de l’islam - N°021 du 05 décembre 2014 au 05 janvier 2015

Page 3

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8.

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Culture



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Les dangers pour le savant nui fréquente le sultan
Dans Al Amâli du Cheykh Azz Ed-Dine Ibn Abd-Es-Salâml -qu’AHâh lui fasse Miséricorde-, on retrouve Je

-’•i passage suivant : «Alors que certains gouverneurs de l’Etat lui écrivaient pour l’inciter à rencontrer le roi
-t$

et à lui rendre visite afin d’honorer son rang et d’écrire à ses ennemis, le Cheykh -qu’Allah soit Satisfait de
lui- eut la réaction suivante : « J’ai étudié la science pour être un ambassadeur entre Allah et sa création,
penses-tu que je vais me rendre à la porte de ces gens ? »
Al Qarâfî -qu’AHâh lui fasse Miséricorde- dit : « Il souligna-qu’AUah soit Satisfait de lui- le fait que celui qui
porte cette science, qui est un rapporteur de la part d’Allah à Ses serviteurs a reçu un tel honneur qu’il n’est
pas convenable pour lui de faire cela. »

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bn Al Hâdjdj dans Al Madkhal a dit
: Il convient au savant, il lui incombe
même, de ne pas se rendre chez les
fils de la dounya, car il est plus convenable pour un savant que les gens soient à
sa porte que l’inverse.
11 n’y a pas d’argument valable dans le
fait qu’il ait peur d’un ennemi ou d’un
envieux ou quelqu’un.de semblable
parmi ceux dont il craint les nuisances, ni
qu’il espère par là repousser une chose
qu’il redoute, ni qu’il y espère une cause
pour satisfaire les besoins des musulmans
apportant ainsi un intérêt et repoussant un
mal, car ceci ne constitue pas une excuse
qui lui servira (devant Allah).
Pour ce qui est du premier argument :
C’est parce que s’il fait cela par convoitise de l’âme, son action ne sera pas
bénie. Et s’il a peur de ce qu’il a cité, ceci
est encore pire que la convoitise de l’âme
et il se peut que celui chez qui il se rend
par intérêt lui inflige une punition avant

I

l’heure. Quant au deuxième argument : Il
commet là une chose assurément pros­
crite à cause d’une chose à éviter et dont
l’anticipation dans le futur n’est que pré­
sumée. Il se peut que cela arrive comme
il se peut que cela n’arrive pas. Il se doit
alors sur le moment de ne pas commettre
ce qui est blâmable par la législation.
Au contraire, contribuer à satisfaire ses
besoins et ceux des musulmans se réalise
en boycottant les portes de ces gens, en
plaçant sa confiance en Allah Soubhânah
et en s’en remettant à lui car c’est Lui
Soubhânah qui satisfait les besoins et qui
dissipe les craintes, c’est Lui qui assujet­
tit les cœurs des créatures et qui les dirige
vers ce qu’il veut, comme II veut.
D’ailleurs Allah dit : « Et si tu avais dé­
pensé tous les trésors de la terre, tu n’au­
rais pas pu unir leurs cœurs. Seul Allah
les a unis ».
(Sourate 8, Verset 63.)
Allah a donc cité ceci pour exposer ce

qu’il a accordé à Son Prophète -sallâ 1Lahû ‘aleyhi wa sallam-. Si le savant sui­
vait le modèle du Prophète -sallâ 1-Lahû
‘aleyhi wa sallam- et grâce à la bénédic­
tion qu’il y a dans le fait de le suivre sallâ 1-Lahû ‘aleyhi wa sallam-, il serait
à l’abri de se rendre chez ces gens- là
comme le font certaines personnes, ce qui
représente un poison fatal.
Pour certains contemporains, leur va-etvient aux portes du sultan est une humi­
lité de leur part ou a pour but de les
guider (les sultans) vers le bien et d’au­
tres choses parmi celles qui leur viennent
à l’esprit, et ceci est courant.
Chose que les premiers avaient réprouvé
prenant l’exemple du témoin et du juge.
Lorsque le témoin fiable se rend souvent
chez le juge, cela constitue un délit de sa
part et son témoignage n’est plus receva­
ble.
Une personne à qui je fais confiance m’a

raconté qu’il a connu un savant qui en­

PEINE CAPITALE DES ASSASSINS EN ISLAM

Les conditions indispensables

i

IJ

onjour. J'ai lu dans les journaux
que certains pays musulmans
appliquaient la peine capitale
pour les meurtriers. Après avoir effec­
tué des recherches, je me suis aperçue
que le Coran mentionne en effet cette
peine, en tant que talion. Comment expliquez-vous la présence de cette peine
dans le livre de l'Islam alors que, à en
croire vos articles, l'Islam serait une re­
ligion belle et humaniste ? J'ai lu diffé­
rents articles de votre site, mais je n'ai
rien trouvé à ce sujet. Pourriez-vous me
renseigner s'il vous plaît ?
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Réponse : Bonjour à vous.
Je voudrais tout d'abord souligner que je
n'aborde ce point que parce que vous me
questionnez à son sujet. Et si vous le
faites, c'est parce que vous voulez com­
prendre un aspect du contenu du Coran
qui vous trouble, comme peut-être d'autrès personnes. Nous musulmans n'avons
rien à cacher et c'est donc de bonne grâc$
que je vais humblement apporter des éléments de réponse.

Page 4

Je voudrais également souligner que nous
parlons bien de la présence d'un verset
donné dans le Coran. La présence d'un
verset et l'application de son contenu sont
deux choses : l'application de cette caté­
gorie de versets n’est ainsi pas possible en
terre non-musulmane.
C'est vrai, le principe de la peine capitale
pour le meurtrier est mentionné dans le
texte du Coran (qui est, rappelons-le, ex­
plicité par les textes de la Sunna). Cepen­
dant, la peine capitale qu'évoquent le
Coran et la Sunna n'a rien à voir avec celle
qu'ont connue des pays européens dans le
passé, ou que connaissent aujourd'hui en­
core les Etats-Unis.
D'après les textes des sources musulmanes
eux-mêmes, cette peine est inapplicable
au meurtrier si n'importe laquelle des qua­
tre conditions suivantes est absente :

1) Que la famille de la victime réclame
l'application de la peine capitale :
Ce point est souvent passé sous silence par
ceux qui ont à cœur de critiquer l'Islam, et
pourtant il est essentiel. En effet, l'appli­

cation de la peine capitale au meurtrier
n'est pas systématique. La police et les tri­
bunaux peuvent - et doivent - établir qui
est le coupable. Mais l'application de la
peine capitale sur celui-ci ne dépend pas
de la volonté des policiers ou des juges,
mais de celle des proches de la victime
(sauf les cas où le meurtrier est muhârib,
comme l'a rappelé Ibn Taymiyya : MF
28/310). Encore faut-il qu'en plus de cette
demande de la part des proches de la vic­
time, les trois autres conditions que nous
allons voir soient présentes, sinon, la
peine capitale n'est pas non plus applica­
ble, le seul recours étant le paiement, par
le meurtrier, d'un dédommagement (diya).
Et au cas où ces trois conditions sont pré­
sentes mais que les proches de la victime
ne demandent pas l'application du talion,
c'est alors le tribunal qui peut condamner
le meurtrier à une peine comme un empri­
sonnement, etc..
Le Coran, que vous avez cité dans votre
question, dit : "Celui à qui son frère aura
pardonné quelque chose, alors (on lui fera)
une requête convenable [le paiement du

seignait dans une école et sa subvention
lui fut supprimée, de même que pour ses
élèves.
: " — " Ces derniers lui dirent : « Se pourrait-il
que vous alliez voir untel ? »
Mais il répondit : « Par Allah j’ai honte de­
vant mon Seigneur qu’un homme de mon
âge se mette à mentir devant untel ».
« Comment cela ? », lui demandèrent-ils.
II répondit-I « Chaque hnatin, je me lève
en répétant : « Ô Allah, il n’est personne
qui puisse faire obstacle au don que tu as
octroyé et nul ne peut faire don d’une
chose que tu as refusé d’accorder.
Vous voulez que je dise cela et qu’ensuite
je me mette debout entre les mains d’une
créature pour lui demander ce don ? Non,
par Allah je ne le ferai pas ».
Le savant est plus à même d’avoir
confiance en Allah en ce qui concerne le
don et son retrait, et il n’a pas d’excuse
dans le fait de demander (pour subvenir
aux besoins de) sa famille car s’il délaisse
cela par crainte pour son noble rang,
Allah ne lui fera pas perdre son intention,
Il lui octroiera (ce don) ou lui ouvrira une
autre source de revenus du monde de l’in­
visible qui sera meilleure que celle-ci, Il
l’aidera et satisfera son besoin comme II
veut, de la manière qu’il souhaite.
Enfin, celui qui a renoncé à une chose
pour Allah, Allah la lui remplacera par ce
qui est meilleur provenant de là où il ne
s’y attend pas.

Source : Ce que les premiers érudits ont
relaté concernant le fait de se rendre chez
Je Sultan. □

dédommagement], et (il s’en) acquittera de
bonne grâce. Ceci est un allègement et une
miséricorde de la part de votre Sei­
gneur..." (Coran 2/178). Dans le même
ordre d'idées, le Prophète a dit : "Celui
dont (un proche) a été tué, ou celui qui à
été blessé, a le choix entre trois possibili­
tés : soit il demande la loi du talion, soit il
pardonne, soit il prend le dédommage­
ment financier (diya)..." (rapporté par
Abu Dâoûd, n° 4496, une version voisine
est rapportée par Ibn Mâja, n° 2623). Ces
proches de la victime n'ont pas le droit de
se faire justice eux-mêmes, et ils doivent
donc porter plainte et préciser leur requête
(talion ou dédommagement financier) au­
près du tribunal compétent. Celui-ci éta­
blira les culpabilités et statuera en fonction
à la fois de la requête et de la présence ou,
au contraire, de l'absence des conditions
suivantes.

2) Qu'il y ait des preuves irréfutables de
la culpabilité :
iL
Une simple présomption n'est pas suffi­
sante pour établir la culpabilité. Celle-ci
ne peut être établie que sur la base d’une
preuve irréfutable ("bayyina"), par exem­
ple un témoignage remplissant les stictes
conditions voulues, ou l'ADN aujourd'hui,
etc. (au sujet de ce qui constitue une

Le vrai visage de l’islam - N°021 du 05 décembre 2014 au 05 janvier 2015

.

Culture
"bayyina", se référer à l'ouvrage de Ibn ulQayyim, At-Turuq ul-hukmiyya). La pré­
sence d'indices réels mais insuffisants (par
exemple lawth) fait - mais cela d’après un
des avis existants entre les mujtahidûn que le seul recours possible est non pas le
talion mais le dédommagement financier
(diya), par l’intermédiaire de la formule de
la qassàma (selon une des interprétations
de ce en quoi consiste cette dernière).
3) Qu'il soit prouvé qu'il y avait inten­
tion de tuer :
Le fait d'avoir établi les preuves irréfuta­
bles à propos de l'identité du meurtrier ne
suffit pas. Il faut qu'il soit également
prouvé qu'il avait l'intention de tuer. Le
droit musulman distingue à ce sujet, sur la
base de Hadîths, trois catégories princi­
pales de meurtres : le meurtre avec inten­
tion de donner la mort (al-qatl ul-'amad),
les coups et blessures volontaires ayant
entraîné la mort sans intention de la don­
ner (al-qatl shib'h ul-'amad), et les coups
et blessures involontaires (ou administrés
par erreur, suite à une méprise) ayant en­
traîné la mort (al-qatl ul-khata'). Seule la
première de ces catégories rend possible
(sous réserve de présence des autres
conditions) l'application de la peine capi­
tale. Or, le simple fait que l'objet ayant en­
traîné la mort soit un objet qui ne soit
généralement pas employé pour tuer rend
impossible l'inculpation sous le chef de
cette première catégorie, et le seul recours
est alors le dédommagement Financier
(diya).
Et même dans le cas où l'objet ayant causé
la mort est un objet généralement employé
pour tuer, il faut encore établir les cir­
constances exactes du meurtre : il peut ar­
river, soulignent les juristes, que lors d'une
partie de chasse, un coup visant un animal
ait mortellement blessé un homme, ce qui
fait entrer l'homicide sous le chef de la

troisième catégorie citée ci-dessus, et rend
donc impossible l'application de la peine
capitale. Ici encore, le seul recours possi­
ble est alors le dédommagement financier
(diya).
4) Qu'il n'y ait pas des circonstances at­
ténuantes :
Enfin, la présence de circonstance atté­
nuantes rend caduque l’application de la
peine capitale malgré la présence des trois
conditions précédentes. Ainsi en est-il du
cas de légitime défense, évoqué explicite­
ment par le Prophète (rapporté par Mus­
lim, n° 140). De nombreux autres cas ont
été pris en compte par des juristes et ont
été évoqués dans les ouvrages du droit
musulman, conformément au principe ju­
ridique bien connu "Al-hudûd wal-qisâs
tandarî'u bi-shs-shubuhât" : "Les peines et
le talion sont caducs dès qu'un douté est
présent". L'accusé profite du bénéfice du
doute, qui fait encore une fois que le seul
recours possible est le dédommagement fi­
nancier (diya).
Très bien, me direz-vous, mais pourquoi,
malgré ces conditions pointues, l'Islam
n'a-t-il pas complètement fermé la porte à
la peine capitale ?
Voici la réponse, sous forme d'une histoire
vraie : je connais une personne qui ,est de
confession musulmane en même temps
que de nationalité française. Cette per­
sonne m'a raconté que, alors qu'elle habi• tait un pays dit du Tiers-Monde, elle y
avait un ami français non-musulman avec
qui il lui arrivait de discuter de choses et
d'autres, et qui lui disait parfois que pour
lui, il était incompréhensible que le Coran
évoque seulement la peine capitale, et que
le caractère humaniste de l'islam était donc
plus que douteux. Cette personne lui ré­
pondait en lui expliquant dans les grandes
lignes ce que nous venons de voir, à savoir
que les conditions pour l'application de

cette peine sont pointilleuses, et que de
toute façon tout dépend de la demande des
proches de la victime et non de la volonté
du tribunal seul. "Voilà donc bien la tradi­
tion de vengeance propre aux habitants du
désert où est né l'islam ! Nous humanistes
sommes beaucoup trop évolués pour nous
laisser aller à ce genre de sentiment de
vengeance de l'Antiquité", lui répondait
invariablement cet ami.
Un jour, me raconte cette personne de ma
connaissance, je rencontre cet ami après
l'avoir perdu de vue depuis quelques mois.
Son air abattu me frappe. Je n'en laisse
pour autant rien paraître et engage la
conversation. Au fil de celle-ci, il me ra­
conte le malheur qui lui est arrivé : un
homme a violé sa fille (moins de dix ans)
puis l'a tuée en lui. fracassant le crâne
contre un rocher. Il me raconte également
: "Lorsque j'ai su qui était le meurtrier —
car il avait été confondu - et lorsque j'ai
vu les policiers l'embarquer, je me suis
précipité sur lui. Si les policiers ne
m'avaient pas maîtrisé, j'aurais fini par
l'étrangler tellement j'étais fou de rage. Et
je ne sais pas si je pourrai me maîtriser si
je le vois de nouveau et s'il est à portée de
mes mains... Violenter et tuer une gamine
même pas âgée de dix ans, qui était ado-’
rable et jouait sur mes genoux, que j'ai éle­
vée avec amour !" Je lui dis alors :
"N'était-ce pas toi qui me disait que tu es
trop évolué pour te laisser aller à des sen­
timents de vengeance ? - Oui, ^mais je
n'avais encore jamais imaginé ce que re­
présente un tel malheur", me répond-il.
Cet homme est donc passé d'un extrême à
l'autre : hier il critiquait la seule autorisa­
tion, donnée en terre musulmane au
proche de la victime, de pouvoir deman­
der aux pouvoirs publics l’application de
la peine capitale, application qui en plus
est restreinte par les nombreuses autres
conditions citées plus haut. Aujourd'hui, il

déclare qu'en tant que proche de la victiméTil nqpeut pas se retenir face au meur­
trier de sa fiFîe. Humain, trop humain.

C'est pour éviter les excès qui, en pareille
circonstance, se produisent plus souvent
qu'on ne pense et qui sont justement hu­
mains, trop humains, que le texte cora­
nique, malgré les strictes conditions
nécessaires pour l'éventualité d'une peine
capitale, n'a pas totalement fermé cette
porte.
Cependant, malgré tout, l’islam recom­
mande le pardon plutôt que la demande du
talion. Il est en effet demandé à la famille
de donner préférence au pardon (le pardon
complet ou, au moins, le recours au dé­
dommagement) plutôt que de demander
l'application du talion. Le Compagnon
Anas rapporte : "Chaque fois qu'un cas, où
le talion était applicable, était présenté au
Prophète, il recommandait (aux proches
de choisir) le pardon" (rapporté par Abû
Dâoûd, n° 4497).
Synthèse de la réponse :
L'islam n'entend pas appliquer de façon
systématique la peine capitale au meurtrier
: il ne l'envisage que sur la demande des
proches de la victime (qui ne peuvent pas
se faire justice eux-mêmes). Même en cas
d'une telle demande, l'Islam rend néces• saire la présence de nombreuses condi­
tions pour que cette application puisse être
faite par le pouvoir exécutif. Enfin, l’islam
recommande aux proches de pardonner
plutôt que de demander aux tribunaux l'ap­
plication de la peine : "Celui qui pardonne
cela, ce sera une cause de pardon pour ses
(propres) péchés" (Coran 5/45). "Chaque
fois qu'un cas, où le talion était applicable,
était présenté au Prophète, il recomman­
dait (aux proches de choisir) le pardon"
(rapporté par Abû Dâoûd, n° 4497).
Wallâhu A'iam (Dieu sait mieux), n

ParMN

Voilà deux ans que le mensuel d'informations islamiques est dans vos kiosques. En deux ans, nous avons reçu des critiques, des sug­
gestions dans le but d’améliorer le contenu de votre journal pour vous satisfaire davantage. Nous vous sommes très reconnaissants pour
cette marque d’attention et de confiance. A Allah, qu’il plaise de vous en récompensez par le bien. Toujours dans cette dynamique
d’amélioration, il nous plaît de porter à votre connaissance du changement très prochain de la dénomination de votre journal. Désor­
mais, le Vrai visage de l’Islam, s’appellera Journal « L’Autre Regard ». Outre ce changement, et ayant pris acte de vos suggestions,
le contenu également va connaître une légère modification. C’est le lieu ici de réitérer nos remerciements à tous lecteurs et de vous prier
de continuer de nous apporter vos critiques et suggestions.
La Direction

Le vrai visage de l’islam - N°021 du 05 décembrç 2014 au 05 jànvier 2015

Page 5

Entretien

4

DR SAID MUHAMMAD OUEDRAOGO

« Il faut de la sagesse et de la concertation
pour sortir de la crise n
Le Dr. Saïd Muhammad Ouédraogo, diplômé de la grande université Sunnite «AI Azar ». Avec lui, il a été question de son cursus universitaire
et des grandes questions portant sur l’Islam et sur la situation nationale. Sans détour, il a répondu à nos questions.
Qui est le Dr Saïd Muhammad Oué­
draogo ?
Les louanges sont à Allah et son salut et
* ses bénédictions sont également sur son
noble prophète (PSL). Avant tout propos,
* je vous remercie d’avoir effectué ce dé­
placement au nom de l’Islam. Nous vous
remercions car le prophète (psi) a dit que.
celui qui n’est pas reconnaissant envers
son prochain ne le sera pas envers Dieu.
Mon nom est Saïd Mohammad Oué­
draogo, fils de El hadj Idriss Ouédraogo,
et mon grand-père se nommait el hadj
Moussa Ouédraogo.

Parlez-nous de vos débuts en tant
u’élèves
ai commencé à apprendre la religion
quand j’avais trois ans dans le Majliss
fondé par mon père pour enseigner l’Is­
lam aux gens. Il était le grand Imam de
Téma. J’ai mémorisé beaucoup de sou­
rates avant l’âge de six ans. C’est en 1982
que j’ai débuté mon cursus dans une Médersa lorsque mon père a pris la décision
de réformer son Majliss. Il le transforma
en Medersa en fonction de l’évolution du
monde.
Car les savants de la jurisprudence ont^
que la religion s’adapte en tout ’’ieu et à
tout moment. Quand les P^rtes de cette
école furent ouvertes. je fus le premier
élève inscrit dans ^ette école. En 1987je
suis allé à Ra7datoullahi pour poursuivre.
En 1990', j’ai obtenu mon CEP et mon
BEPÇs en 1994. A cette époque, il n’y

?

avait pas de classe de second cycle. Je me
suis donc’retrouvé enseignant à Sekba,
(un village du Yatenga) à la demande du
directeur Âbdoul Aziz Maïga et du
Cheick Aboubacar Maïga Sâni. Mais le
besoin de poursuivre mes études était
fort. Ainsi en 1996, je suis venu à Ouaga­
dougou pour m’inscrire au lycée du
Cheick Doucouré à Hamdalaye. En
2000, je suis allé encore à Ramatoullahi
pour faire la première et la terminale.
C’est là que j’ai eu mon Baccalauréat la
même année.
Et la suite ?
A ma terminale, à trois mois du Bac, j’ai
passé un concours pour une bourse égyp­
tienne et je fus le seul à être retenu. Après
l’obtention de cette bourse, j’ai fait mes
papiers et nous avons pris notre vol le 6

Page 6

■ '

septembre, pou\ atterrir au Caire le 7 sep­
tembre 20fj0 Ea COutume dans les universitfës exige aux élèves expatriés de
ffaire un test de niveau. Chose qui de­
mande une préparation d’une année.
D’abord, nos Bac ne sont pas reconnus,
■il fallait obtenir le bac égyptien avant
l’accès à l’université. A notre niveau,
nous avons passé ces examens de l’oral à
la composition et toutes les matières ont
été l’objet de questions. Après mon suc­
cès à cet examen, je suis allé en terminale
pour six mois.
Après avoir bataillé dur, j’ai été parmi les
cinq premiers de ma classe. Chose qui a
étonné plus d’un.
Maintenant vous êtes étudiant ?
Oui, C’est en 2001 que je suis allé en Fac.
On m’a proposé une quarantaine de
branches. J’ai fait le choix des études is­
lamiques notamment les fondements de
la religion musulmane y compris ceux de
d’autres religions.
Après deux ans dans cette filière, j’ai opté
pour la compréhension du Coran (Tafsir),
sanctionnée en 2004 par une licence.
Dans la même année, j’ai effectué le pè­
lerinage. En 2005, je suis revenu au pays
où j’ai fait un grave accident à Ouaga­
dougou. Finalement, je suis reparti en
Egypte en 2008. Et c’est en 2011 que j’ai
obtenu mon doctorat.

Quels conseils avez-vous pour de nou­
veaux étudiants qui aspirent poursui­
vre leurs études à l’extérieur ?
Le prophète (psi) dit que la religion est
l’honnêteté. Ce qui veut dire qu’on doit
être honnête quand on veut faire des
études. Il a aussi dit que les actes ne va­
lent que par l’intention. Il faut que les fu­
turs étudiants aient à l’esprit qu’ils
doivent purifier leur intention pour la re­
cherche du savoir et c’est en cela qu’ ils y
parviendront. A cela, s’ajoute la crainte
de Dieu. Si ces conditions sont réunies,
ils verront qu’Allah facilitera le reste des
choses et ils pourront avoir un vrai ba­
gage en matière de savoir.

Comme vous connaissez bien l’Egypte,
parlez-nous un peu des frères musulmans?
Ce sont des questions qui doivent inté­
resser tout musulman. Le prophète (psi)
dit que le musulman qui ne fait pas des
préoccupations des autres musulmans les
siennes n’est pas un bon musulman. Tout
musulman, quel qu’il soit, où qu’il soit,
qui souffre de problème, cela doit être
ressenti par le reste des musulmans. Le
prophète (psi) dit également, que les mu­
sulmans sont comparables à un seul corps
où lorsqu’un organe va mal, c’est l’en­
semble du corps qui en souffre. C’est
pour dire que les frères musulmans sont
nos frères en Islam. Ce qui a pu bien leur

"iT^ r^i

dW

arriver nous touche également. Ce qu’/7
faut savoir d’eux, c’est les Frères musul­
mans sont de véritables savants. Ce sont
des gens qui appliquent la religion. En
Egypte, les grands médecins, professeurs
et les riches proviennent des frères mu­
sulmans. Ils étaient également pour la
prise en charge gratuite des étudiants.

Qu’est-ce qui explique le revers qu’ils
vivent actuellement, selon vous ?
C’est l’attachement ferme à leur idéolo­
gie, qui diverge avec la vision des autres
partis qui explique cela. Ils disent que
c’est un devoir que les responsables du
pays soient des musulmans convaincus et
en cela il faudrait faire de la politique
pour conquérir la magistrature suprême.
Par contre, d’autres trouvent cela faculta­
tif. Et ils comptabilisent 81 ans dans leur
engagement en politique avec pour fon­
dateur Hassan El Banna et leur grand sa­
vant est Sayed El Koutoubi. Tous ces
leaders ont été mis à mort. Le pays a évo­
lué dans cette dynamique jusqu’à l’avè­
nement du printemps arabe en 2011,
consécutive au départ du président Hosni
Moubarak et la prise du pouvoir par l’ar­
mée. Après les élections, Mohammed
Morshi, un frère musulman a été élu bril­
lamment. Ce dernier est reconnu comme
un grand savant puisqu’il enseignait
même aux Etats-Unis.

Le vrai visage de l’islam - N°021 du 05 décembre 2014 au 05 janvier 2015

Entretien
Mais, qu’est-ce qui peut expliquer la
chute de ce grand parti, vieux de 80
ans ?
D’abord, les promesses de campagne
faites aux populations. Maintenant, arri­
vés au pouvoir, les frères se sont précipi­
tés dans leur engagement et ont dévoilé
tout de suite leur intention. Ils ont man­
qué de patience et de stratégie pour em­
ployer la procédure normale pour
implanter l’Islam.

Vous évoquez leur impatience, que
voulez-vous nous faire comprendre ?
Le peuple égyptien pendant trente ans a
acquis des réflexes. Quand les frères sont
arrivés, ils ont voulu appliquer la justice
sur les grands du régime Moubarak en les
mettant en prison.
Ils ont voulu faire restituer tout de suite
au peuple son droit. Ils ont voulu aller
vite dans l’application de la charia. II y
eut beaucoup de restrictions, trop de di­
vergences et le peuple a trouvé que c’était
de trop. C’est cela qui explique la chute
de Morshi.

A vous comprendre, les divergences
sont sources de problème. Dans notre
contexte burkinabè que pensez-vous
des divergences’en matière de tendance
notamment celles que nous connais­
sons ?
Vous voulez parler des tendances comme
la Communauté musulmane, le Mouve­
ment Sunnite, la Tidjania et bien d’autres
? A ma connaissance, la religion auprès
d’Allah est bel et bien l’Islam et ceux qui
le pratiquent sont appelés des musul­
mans.
A l’époque du. prophète (PSL), nous ne
l’avons pas vu designer des gens sunnites,
frères musulmans, chiites, ou que sais-je
encore. Je suis contre le fait qu’on éti­
quette les musulmans. Soit on est musul­
man soit on ne l’est pas du tout. Les
musulmans de la génération du prophète
étaient unis à l’idéal de l’Islam si bien
qu’ils ont émergé et fait propager la reli­
gion d’Allah.
A notre niveau, chaque groupe ou asso­
ciation estime qu’il est le meilleur et mé­
rite le paradis plus que l’autre. Cette
considération n’est pas digne d’un mu­
sulman. De nos jours, nous avons un défi
à relever, celui de l’union des musulmans
dans la solidarité.
Sinon, les apparences ne font pas de nous
des musulmans. Les associations doivent
œuvrer pour converger vers un seul
Islam. Ce travail incombe aux savants qui
doivent s’entendre et défendre l’Islam au
lieu de se mettre à défendre leur groupe
d’appartenance. Le calife Haroun Rachid
disait de s’entendre sur les questions où
l’on peut s’entendre et de se pardonner
sur celles qui divisent.

■ T
[ *■

♦ r
' Z

WSHV J

blème de santé pour ne citer que ceuxlà. Quand on évoque ces questions;
d’aucuns trouvent qu’on est dépourvu
de Tawhid (foi) ?
Dieu n’impose une charge à l’homme que
selon sa capacité. Parlant d’enfants, il faut
tenir compte de la santé de la mère, de
l’enfant et de quoi ils vont vivre. Si vous
faites beaucoup d’enfants alors que
n’avez pas les moyens de vous occuper
d’eux, vous risquez d’avoir un péché aux
yeux d’Allah.
De votre retour de l’Egypte, quelles
sont vos occupations ?
Je fais toujours la navette entre l’Egypte
et le Burkina Faso dans le cadre de l’ap­
pel à l’Islam et je gère d’autres activités.
Nous construisons des mosquées et nous
avons déjà érigé plus de 20 mosquées au
pays. Ce sont de grandes mosquées d’en­
viron 200 mètres carrés.

Aujourd’hui on a l’impression que les
leaders musulmans sont à la traîne par
rapport aux infrastructures sociales, à
l’entraide etc...
C’est une remarque pertinente, mais
comme nous ne sommes pas bien organi­
sés, cela fait que notre nombre est insi­
gnifiant et nous sommes incapables de
réaliser des projets d’intérêt commun

pour le peuple et pour nous-mêmes. En
Egypte par exemple, chaque mosquée a
une clinique ou un centre de santé, plus
grand et mieux équipé. Et dès qu’on an­
nonce par exemple le besoin d’achat
d’appareil médical à coup considérable,
en l’espace de quelques jours, on revient
annoncer que l’appareil a été acheté. En
revanche, si vous donnez de votre argent
et que ce n’est pas sûr que cet argent ar­
rivera à bon port, ça pose problème. Dans
nos mosquées, on veut être les seuls à tout
gérer. L’on confond toutes les fonctions.
Pour que les musulmans réalisent ensem­
ble des infrastructures et autres lieux,
d’intérêt commun, il faut que nous
soyons organisés et qu’on arrive à répar­
tir les rôles et surtout qu’on s’assume.

Comment rester en bon exemple ?
Un bon musulman doit s’occuper de sa
personne. Les fautes des autres ne doi­
vent pas être sa préoccupation. Le bon
• musulman, dans un monde comme le
nôtre, doit s’examiner afin de faire un ef­
fort dans tous les domaines, du culte aux
affaires mondaines, pour que Dieu soit ‘
satisfait de lui.

Comment être un bon époux en Islam ?
C’est de mettre en pratique les enseigne­
ments de l’Islam. Un bon époux c’est
celui qui est bon avec son épouse. Main­

tenant, si vous épousez plusieurs femmes
alors que vous êtes dépourvu de moyens,
il y a problème. Cela est valable pour les
enfants. L’on est un bon époux quand on
est bon envers son (ses) épouse(s) et ses >
enfants, parce que ces derniers sont bien
éduqués et bénéficient de bons traite­
ments.
II a été dit que les moyens c’est Dieu qui
les donne, donc par conséquent, avoir

plusieurs épouses et enfants, n’est pas un
problème, c’est à Dieu que revient leur
subsistance !
Le calife Oumar disait de se prémunir des
besoins avant de se confier à Dieu. Cela
veut dire que quand vous avez un projet,
il faut créer les conditions de réalisation
et de réussite de ce projet. Vous’n’allez
pas créer un projet en restant les bras
croisés pour dire qu’Allah va le faire
fonctionner dans l’efficacité. Dieu a éga­
lement doté à l’homme d’un cerveau pour
qu’il réfléchisse et planifie ses projets.
Pour revenir sur la question de l’épouse,
Dieu recommande d’épouser les femmes
qui vous plaisent et limite le nombre à
quatrq, Si vous craignez d’être partial
entre les femmes, il faut vous contenter
d’une seule épouse. Le prophète (psi) re­
commande également à ceux qui ont la
possibilité de se marier... . 11 s’agit d’une
question de moyen quand on parle de
possibilité. La possibilité ici fait référence
à un lieu pour dormir, l’entretien, la sub­
sistance...

Pour rester sur la question, le constat
est réel, les musulmans font beaucoup
d’enfants et ce n’est pas sûr qu’ils aient
des moyens pour s’occuper correcte­
ment d’eux notamment les questions
liées aux frais de scolarité) de leur pro­

C’est seulement au Burkina Faso ?
Nous avons deux grandes mosquées au
Togo et une de 400 mètres carrés au
Ghana et une autre au Tchad. Pour reve­
nir aux pays, nous avons construit des
medersas et nous avons en charge plus de
quarante enseignants. Par ailleurs, pen­
dant la fête de Tabaski, nous immolons
des bœufs pour que tout le monde gagne.
C’est pareil pour le mois de ramadan pen­
dant lequel nous donnons des vivres aux
gens. Le jour de rupture, nous distribuons

des habits. Chez moi, à Téma, nous
construisons des écoles. Nous avons
commandé une machine de 2 000 000 de
nos francs pour confectionner les livres
scolaires.
Quels sont vos appuis ?
Je travaille avec des amis. Sinon nous
n’avons pas de soutien au niveau exté­
rieur.
Quelles sont vos nouvelles perspectives ?
Je suis préoccupé pour la construction de
centres de santé. Ma deuxième préoccu­
pation, c’est de pouvoir entretenir les
imams, les payer chaque fin de mois dans
nos différentes mosquées.

Quelle lecture faites-vous de la situa­
tion nationale si tendue ?
Ce que nous demandons aux dignitaires
politiques, religieux, intellectuels, coutu­
miers, qu’ils sachent qu’ils sont les ga­
rants du dépôt que Dieu leur a confié. Si
un malheur arrivait dans ce pays, ils sont
responsables. Les populations portent sur
leur tête un canari d’eau, s’il s’explose,
l’eau versera sur tout le monde. Il faut
que nos autorités gèrent cette crise avec
sagesse dans la concertation et le dia­
logue. □

Par Arouna Guigma

*

Le vrai visage de l’islam - N°021 du 05 décembre 2014 au 05 janvieV 2015

Page 7

'"“’S.

' le sermon du mois
SERMON DU DR MUAHAMMAD KINDO SUR LASITUATION NATIONALE

Uni® sortie jugée hybride

/

Les moments qu’ont vécus les Burkinabè ont suscité non seulement des réactions de la part des politiques,
des acteurs de la société civile mais aussi des religieux. Dans le sillage des musulmans, c’est le sermon du
Dr Mohammed Kindo du vendredi 24 octobre 2014 à la grande Mosquée du Mouvement sunnite, qui au­
rait retenu l’attention des uns et des autres. Pour une fois, son discours n’a pas été suivi par bon nombre
comme d’habitude. Beaucou|) n’ont pas compris le sens de ce sermon qui décourageait les fidèles à se lever
pour prendre leur destin en main. Le sermon a jeté un flou quant à l’attitude que doit avoir un musulman
dans de telles circonstances.
l’occasion de cette Khoutba, le Dr
d'Allah. Tertio, le troisième facteur est lié
Kindo. actualité oblige, est revenu
à la mauvaise gouvernance. Lorsque les
sur la situation nationale. Il est re­
détenteurs du pouvoir se plaisent dans
venu sur les remous et les marches organi
­
l’injustice
et la corruption, disposent de
sées ces derniers temps pour dire non à la
tout alors que le reste du peuple ploie sous
politique du pouvoir de la 4e république.
la misère, la destruction peut également
Citant le Coran, le Dr a affirmé que trois
advenir. Dans son discours, le Dr a semblé
conditions prédestinent la destruction d’un
faire comprendre que le Burkina Paso est
peuple. Primo, Lorsqu'un peuple n’est pas
un havre de paix, de stabilité, choses qui
reconnaissant envers les bienfaits d'Allah
sont des bienfaits d’Allah. Le Dr a poussé
sur lui et fait de la désobéissance et la mé­
le baluchon jusqu’à aller dire que le peuple
créance son sport favori. Celte attitude at­
se contente de cela pour éviter le désordre
tire la colère d’Allah qui peut laisser
comme l'ont vécu les fils d’Israël. Le Dr a
s’abattre sur lui un malheur.
affirmé que rien ne prouve que d’autres
Secundo, quand un peuple dans son aise et
prétendants au pouvoir pourraient faire
dans sa sûreté exige un changement alors
mieux. L’Imam a dit désapprouver l’atti­
qu’il est pourvu de quoi maintenir son
tude des jeunes manifestants situant leur
équilibre dans la société notamment les
responsabilité dans les désagréments que
bienfaits comme la santé, la paix, la pros­
cela peut causer aux pèrsonnes innocentes.
Cette manière de voir les choses n’est pas
périté et bien d’autres à l’image des fils
d’Israël qui exigèrent que Moise demande
partagée par bon nombre de fidèles qui ont
à son Dieu de leur accorder quelque chose
assisté à ce sermon, laissant libre cours aux
commentaires. Les uns ont reproché le fait
de meilleure. Cette attitude également peut
que le Dr n’ait pas mis l’accent sur le fait
entraîner le déchaînement de la colère

A



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en Modules (M) :M1 ; M2 ;M3 ;M4

qu’au Burkina, les populations vivent une
misère des plus crasses. Le pouvoir et les
biens sont détenus par une minorité qui
dispose de tout alors que la grande majo­
rité manque de tout. Ils sont nombreux au
Burkina ceux qui n’arrivent pas à assurer
deux repas par jour. Ils sont nombreux
ceux qui n’arrivent pas à se soigner conve­
nablement. Ils se comptent par milliers les
Burkinabè qui n’arrivent pas à assurer une
éducation digne de ce nom à leurs enfants.
C’est cela le hic. Sans être un savant, la si­
tuation des Burkinabè est celle de la troi­
sième catégorie qui peut engendrer la
colère d’Allah. La mal gouvernance, la
corruption, les pillages des deniers publics,
l’impunité ont toujours caractérisé le ré­
gime de Biaise Compaoré. . T.
Autre chose, le Burkina Faso a choisi la
démocratie comme mode de gouvernance.
11 y a des règles à cela. La justice voudrait
qu’on respecte les règles qui ont été éta­
blies à cet effet. Chez nous, on veut que
chacun accepte qu’on lui mette la corde au

Ml : initiation de base, maîtrise du clavier
internet
M2: base bureautique (M, Excel,
internet)
M3 : Base bureautique, Powerpoint ou

cou, qu’il accepte également qu’on le tire.
Les dirigeants de ce pays ont accepté la dé­
mocratie, ils doivent donc respecter les rè­
gles. Le contraire amène des révoltes, car
l’injustice appelle toujours la violence.
Le musulman est avant tout un citoyen ;
idem vivant sous un régime démocratique
comment doit-il faire face à cette injustice ?
C’est cela toute la question. Et si le fait de
marcher, bien entendu dans le calme et
dans le respect des biens d’autrui, peut ap­
porte!1 le changement, le musulman devrat-il participer ou pas ?
Pour finir, il serait mieux que les religieux
acceptent de mettre les hommes politiques
face à leurs responsabilités en tant que ga­
rants d’un dépôt. De toute façon, avonsnous appris, Allah ne change pas l’état*,
d’un peuple, si ce dernier ne change pas ce
qui est en lui. □

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Page 8

Par Arouna Guigma

Le vrai visage de l’islam - N°021 du 05 décembre 2014 au 05 janvier 2015

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Tabou

La masturbation est-elle autorisée en islam P
moyens de se marier et ressent une très forte
poussée de l'instinct, le Prophète Muhammad
(sur lui la paix) lui a enseigné de faire des
jeûnes (rapporté par al-Bukhârî). Un tel jeune
Réponse :
homme devrait également s'occuper à des ac­
Pour l’Islam, la sexualité et tout ce qui y a
tivités permises (sport autorisé, art autorisé,
trait font partie de la nature humaine, et il n’y
etc.), qui lui permettraient de penser à autre
a pas de tabou lié à ce sujet. Par contre, il y a
chose (cela sans pour autant faire de refoule­
en Islam, au sujet de la façon de vivre la
ment psychologique, car si l'instinct sexuel
sexualité comme au sujet de la façon de vivre
doit se vivre dans l'intimité et avec pudeur, il
toute chose, des limites à respecter.
n'en est pas moins quelque chose de naturel
Pour l’Islam, l’instinct sexuel ne doit pas être # dont il ne faut pas avoir honte de l'existence
refoulé et considéré en soi comme une mau­
en soi). Cela devrait lui permettre de "rester
vaise chose. Mais il ne doit pas non plus être
' chaste jusqu'à ce que Dieu l'enrichisse par Sa
flatté sans cesse. II doit être orienté.
Grâce", comme énoncé dans le verset men­
tionné plus haut.
C’est pourquoi les sources musulmanes,
Malgré tout cela, il peut arriver qu'un jeune
(Coran et Hadîths), enseignent que le cadre
homme ressente' une poussée de l'instinct
matrimonial est le seul cadre autorisé pour
telle qu'il "n'en puisse plus" et qu'il craigne
vivre sa sexualité (voir Coran 23/5-6).
de tomber dans la fornication (az-zinâ, rela­
L’avantage de cette mesure, c’est que l’ins­
tion sexuelle hors du cadre permis). Dans ce
tinct sexuel est de la sorte orienté et sert de
cas et en dernier recours, face à deux maux
levier à la fondation de familles.
’ Un des objectifs d’un jeune musulman devrait
(la fornication et la masturbation), certains
donc-être de chercher à gagner sa vie honnê­
ulémas musulmans sont d'avis qu'il peut être
tement pour pouvoir fonder un foyer.
amené à avoir recours au moindre mal (cf.
Quant à celui qui ne le peut pas, un autre verAl-halâl wal-harâm, al-Qardhâwî, p. 153, et
Jet s'adresse à lui en ces termes : "Et que
aussi Majmû’ ul-fatâwâ 34/230), et ce, seule­
ceux qui n'ont pas de quoi se marier cherment s'il y a risque réel pour lui de tomber
dans la fornication.
chentà rester chastes jusqu'à ce que Dieu les
C'est ce qui est connu en droit musulman
enrichisse par Sa Grâce” (Coran 24/33). Car
comme "akhaffu-dh-dhararayn" (le moins
"ceux qui cherchent [la satisfaction de l'insünct sexueV\ au-delà de cela [le cadre matri­
grave de deux maux). Soulignons-le : cela
monial], eux sont ceux qui dépassent" (Coran
reste quelque chose du dernier recours uni­
23/7). Or, la masturbation relève justement
quement, et seulement si le jeune n'a vrai­
de ce qui est "au-delà du cadre permis" par
ment pas les-moyens de fonder un foyer et
les sources musulmanes, et, en tant que telle,
qu'il craint vraiment de tomber dans un mal
est interdite.
plus grave.
Au cas où un jeune homme n'a pas les
La question qui se pose ici est : pratiqué dans

on frère, je voudrais savoir quelle
est la position de notre religion au
sujet de la masturbation.

M

A l’occasion de la cérémonie de remise de
dons aux plus démunis, et. la remise d’attes­
tation de 160 élèves en fin de formation en
informatique et 30 élèves admis au certificat
d’Etudé Primaire Elémataire (CEPE), qui a
eu lieu le samedi 15 novembre 2014 à partir
de 8 h OOmn au sein de l’Institut Aorèma sis
au secteur 14 arrondissement 3, nonsin,
Ouagadougou, le Cheick Adama Aorèma
OUEDRAOGO, Officier de l’Ordre Na­
tional, Fondateur des Ecoles et Lycées Ao­
rèma, très touché par les marques de
sympathie de tout un chacun, remercie du'
fond de cœur tous ceux qui de prêt ou de loin
ont participé moralement, matériellement et
financièrement à cette cérémonie.
Les remerciements vont particulièrement à :
El Hadj SAWADOGO Souleymane KALSAKA, Fondateur des Lycées CFCPK, Par­
rain de la cérémonie,
El Hadj Saydou PAFADNAM, PDG de
Burkina Or Métal
El Hadj OUEDRAOGO Noufou ONOUF
El Hadj OUEDRAOGO Hamidou Carreaux
El Hadj ZIDA Aboubacar Sidnaba
El Hadj OUEDRAOGO Adama Palm
Beach
El Hadj OUEDRAOGO Amadé Bangrin

ce cas du dernier recours, l'acte de masturba­
tion reste-t-il quand même interdit, ou bien, à
cause de la nécessité existante, devient-il
alors autorisé ? Ibn Taymiyya (Majmû* ul-fa­
tâwâ 34/230) a rapporté à ce sujet les deux
avis existant chez les ulémas :
- l'avis disant que cela reste quand même un
acte interdit mais que l'on n'y aura recours
que pour ne pas tomber dans un mal plus
grand ; cet avis signifie qu'il faudra demander
pardon à Dieu. [Il faut veiller cependant à ne
pas faire ici non plus de refoulement psycho­
logique. Le meilleur moyen d'éviter un tel re­
foulement est justement de s'en ouvrir à Dieu
et de Lui en parler longuement. Car c'est bien
à partir des Paroles de Dieu et de celles de
Son Messager que les savants musulmans ont
extrait les principes et les règles détaillées du
droit musulman. Pourquoi, donc, ne pas en
parler à Dieu ? C'est Lui qui sait, c'est Lui qui
pardonne- Il est Miséricordieux - pour ce qui
relève des devoirs qu'on a envers Lui, et non
pas les hommes (il n'y a pas de confession à
des hommes en Islam).] ;
- l'avis disant que, dar^ce cas uniquement,
cet acte devient permis ;‘c^t avis signifie c'est évident - que l'on n'aura pas fait là
quelque chose d'interdit. (£ependant, dans ce
cas, où un jeune ne verrait pas d'autre possi­
bilité que ce recours, il devrait rester discret
sur ses pratiques, sans faire pour autant un re­
foulement psychologique.]
Le savant hanafite Ibn Abidiîn ash-Shâmî a
relaté l'avis selon lequel "il est à espérer qu'il
n'y aura pas de péché" si quelqu'un le fait
parce qu'il subit une forte poussée de l'ins­
tinct" (cf. Radd ul-muhtâr 3/371).
Wallâhu A’iam (Dieu sait mieux).

COMMUNIQUE
El Hadj OUEDRAOGO Adama STAF

El Hadj Abdourahmane CRS
El Hadj Ahmad Aorèma
El Hadj OUEDRAOGO Amadé Bingo
El Hadj Ali YAOGO
El Hadj Adama DERMA
El Hadj Moussa BASSIA
El Hadj Ali PAFADNAM
El Hadj OUEDRAOGO Youssouf Panga
El Hadj SAWADOGO Mali Gourga
El Hadj OUEDRAOGO Issa DERRE
El Hadj OUEDRAOGO Amadé TITAO
ÉI Hadj Salif Nabiga
El Hadj Houssen KÂNAZOE
El Hadj Soulaïmane Idrissa

Hadja Habibou BADINI
Cheick Idrissa SANFO
Cheick OUEDRAOGO Moudjahid
Cheick OUEDRAOGO Mohamad Roba
Cheick Abdoul Karim MAÏGA
Cheick Moctar OUEDRAOGO
Cheick Zakaria KANAZOE
Cheick LABAS Guiro

Oustaz Ahmad BELEM
KOMBI Naaba
Madama la Directrice de l’Ecole Nog-

mikme “A”
Monsieur OUEDRAOGO Salam MPP
Monsieur TAPSOB A Ousmane à Ziniaré
Monsieur Yacouba KINDO à Nonsin
Monsieur OUEDRAOGO Amidou LONAB
Monsieur Amado PAFADNAM
Monsieur OUEDRAOGO Boukaré à Non­
sin
Madame MADRE et ses compagnons
Monsieur TARBAGDO Abdrahmane
Monsieur Housseini Aorèma
Monsieur OUEDRAOGO Abdrahmane
MPP
Alpha ROUANDA Ablassé
Alpha OUEDRAOGO Alassane
BARELGO
Monsieur Karim Zaïroua
Monsieur KABORE Boubacar Zabre Silga
Monsieur TINTA Aboubacar, Secrétaire
Général
Monsieur OUEDRAOGO Abdoulaye à
Cissin
Monsieur OUEDRAOGO Boukaré
Soutougou
Madame ZAMPALIGRE née WELGO
Sako

Le vrai visage de l’islam - N°021 du 05 décembre 2014 au 05 janvier 2015

Seconde question :
Vous avez répondu à cette question à pro­
pos de cette pratique sexuelle chez les
hommes. Je voudrais savoir ce qu'il en est
chez les femmes. Est-ce que les avis juri­
diques sont pareils pour l'homme et la
femme ou y a-t-il une différence ? Merci.Réponse : .
Nous aimerions tout d'abord souligner que
tout au long de cet article, il n'a pas été dé­
veloppé l'idée qu’au regard de l’Islam, la mas­
turbation serait une "pratique sexuelle" parmi
tant d'autres ; il a été au contraire dit que, au
regard des avis de ulémas - avis fondés sur
les sources musulmanes - il s'agit en temps
normal de quelque chose d'interdit ; et qu'en
cas de dernier recours, il y a divergence
d'avis quant au fait de savoir si cela reste
quand même interdit ou si cela est permis à
cause de la nécessité.
Cela étant rappelé, nous n'avons pas trouvé
d'avis faisant la distinction entre l'homme et
la femme à ce sujet. Les mêmes règles s'ap­
pliquent apparemment à la femme comme à
l'homme à ce propos. Wallâhu A'iam (Dieu
sait mieux). Simplement, si, souvent, ce sont
des hommes qui posent cette question et que
la réponse leur est donnée à eux, c'est parce
que la testostérone, hormone du désir, est
beaucoup plus présente chez l'homme que
chez la femme. Voici ce qu'on peut lire à ce
sujet : "Sous son influence, 91 % des garçons
ont recours à la masturbation. Le taux de tes­
tostérone est 20 fois moins élevé chez les
filles, ce qui explique que moins de 50 %
d'entre elles s'adonnent à cette pratique". O

(Ca m'intéresse, juillet 1997, p. 58).
Wallâhu A'iam (Dieu sait mieux).
Madame ZALLE Mariam
Imam El Hadj Abdourahmane SORE
Imam Ahmad OUEDRAOGO
Imam El Hadj Hamid CONGO
Imam Salif OUEDRAOGO
Pagbe Naba Mariam SANKARA
Le Journal « le Pays »
La Radio SAVANE FM
Délégation de Bobo Dioulasso, Ziniaré,
Çfciahigouya, Aorèma, Boussé, Kombisri,
Youba, Koupela. Titao, Tenkodogo.
La Famille Bangbatimbo
La Famille GUIRO, ZOUGMORE,
PORGO, MINOUNGOU.
La Famille BARRY à KOSSODO
La Famille BARRY à CISSIN
Le personnel de l’Institut et du lycée privé
Aorèma
Les fidèles musulmans de la Mosquée Ao­
rèma
Les voisins et voisines de nonsin
Les restauratrices.
Les Organisateurs

Ils s’excusent auprès de tous ceux dont les
noms n’ont pas été cités.
Que le tout puissant vous recompense au
centuple.

Page 9

Société

4

VIE POLITIQUE NATIONALE

La FAIB muette comme toujours
O'..

Depuis les évènements du 30 et 31 octobre qui ont vu la démission de l’ex- président Biaise Compaoré, la mise en place d’un organe
de transition avec tout ce qui a eu autour comme concertation des différents acteurs de la société notamment, politiciens, les OSC,
les religieux et coutumiers, la FAIB est passée presqu’inaperçue. Encore une fois, nous musulmans avons manqué de rentrer dans
l’histoire.
ertains musulmans se sentent
frustrés parce que les musul­
mans ne se sont pas faits sentir
lors des derniers évènements de
pays. Pas-de déclaration ni rien de la part
de l’instance faitière, la FAIB. Ils se po­
sent la question aujourd’hui pourquoi
nous musulmans, nous ne pesons pas
lourd dans l’échiquier politique. La rai­
son est toute simple. Le refus de s’assu- .
mer. Nous musulmans, je parle des
dirigeants, plus précisément avions
dormi sur nos lauriers jusqu’à ce que la
vérité et de la justice nous surprennent.
Les derniers évènements en sont une il­
lustration. Ayant cru que le régime déchu
était superpu jpsant et étemel, nos leaders
ont fermé les yeux et ont craint de dé­
noncer les errements comme l’ont fait
les autres confessions qui l’ont fait avec
brio. Comparaison n’est pas raison,
certes, mais quand les choses sont assez
claires, il faut accepter de voir la vérité
en face. Des vaillants fils et filles ont pris
leur destin en main, mettant en péril leur
vie pour défendre leur honneur en disant

C

non au projet de loi portant modification
de l’article 37. Des gens ont perdu leur
vie et beaucoup d’entre eux sont sortis
blessés. Cet effort a conduit au départ de
Biaise Compaoré. Malheureusement, les
musulmans n’ont pas vu les choses venir

ou du moins n’ont pas voulu voir les
choses venir, jusqu’à la dernière minute
personne comme leaders n’a osé prendre
notre
position pour le peuple afin de lui galva­
niser dans sa quête de l’instauration de
l’intégrité de la parole, qui est la non ré­
vision de l’article 37. Nous l’espérons,
ce sera un vent nouveau qui soufflera sur
le nouveau Burkina, inchAllah. Ce pays
nous appartient à tous, si certains s’ex­
cluent des décisions de la nation ils n’au­
ront que leurs yeux pour pleurer.
Aujourd’hui, nos leaders sont sidérés de
voir que malgré notre nombre, l’on ne
pèse pas plus lourd pas. Le nombre élevé
de nos riches et de nos intellectuels ne
permettent pas encore aux musulmans
d’être les véritables maîtres du jeu,
comme on l’aurait souhaité. Pour arriver
à faire partir du concert des affaires et
avoir une force considérable à même
d’imposer notre vision des choses, il faut
que nous musulmans acceptions de re­
connaître nos erreurs et au même mo­
ment d’afficher une volonté réelle de
revendiquer la place qui nous revient de
droit afin de mériter le respect de nos fi­
dèles et du reste de la population. Long­
temps et toujours lès musulmans ont
investis la mosquée oubliant le monde
politique comme si les deux ne pou­
vaient pas faire bon ménage. Toujours et

« Etre libre, ce n ’estpas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c ’est vivre
d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres ».
Nelson Mandela
« La maladie ne se guérit point en prononçant le nom du médicament, mais
en prenant le médicament ».

<

Thomas Sankara

« Si lu crains.une chose et qu ’elle l’arrive, l’intensité de la crainte que tu en
as eu est pire que ce que tu as craint ».

Ali Ibn Abu Talib
« Lafidélité est dans la vie sentimentale ce qu ’est la fixité des idées dans la
vie intellectuelle : un aveu de faillite ».

Oscar Wilde
« Quand le passé n ’éclaire plus Haven ir, l’esprit marche dans les ténèbres. »

Alexis de Tocqueville

Page 10
o

depuis son avènement, l’islam n’a ja'inais séparé la religion de la vie mon­
daine. Les deux sont pratiquement
imbriqués. « Cherche la vie présente
mais n’oublie pas ta part dans l’audelà », encourage le Coran. Ce tir, il faut
le rectifier si nous voulons compter dans
ce pays. Autre tir à rectifier, l’égoïsme et
l’égocentrisme. Notre religion est farou­
chement contre ces défauts. Tant que les
uns décideront de ne penser qu’à eux
seuls, à leurs seules affaires oubliant les
autres, il n’y aura jamais de développe­
ment pour tous. Le prophète Mohammed
(SAW) nous a pourtant dit que celui qui
ne fait pas des affaires de la communauté
ses propres affaires, ne fait pas parti de
nous. Quid de la télévision Al Houda qui
trime à jouer pleinement son rôle. Autre
écueil, qu’il faut que nous dépassions,
c’est bien les débats tendancieux. Les
musulmans de notre pays sont idéologi­
quement divisés pour des raisons d’ap­

préciation de la loi islamique. C’est
d’ailleurs la cause la plus fondamentale

dans la faiblesse de cette communauté
au Burkina Faso. A l’heure où les autres
ont compris l’unité d’action dans la di­
vergence et font corps pour aller à la
conquête de leurs intérêts mondains,
nous musulmans préférons la voie indi­
viduelle, vouant aux gémonies les au­
tres.
Les catholiques du monde se reconnais­
sent au Vatican et s’astreignent à respec­
ter corps et âme ses principes
idéologiques, politiques, etc. Le Vatican
impose le respect. Les protestants, no­
nobstant le fait qu’ils soient minoritaires
dans ce monde, sont ceux qui le dirigent.
Leur force ne fait aucun doute dans le

concert des nations. Le Burkina Faso en
est une illustration parfaite. Quant aux
musulmans, F on se pose la question, de
savoir qui est leur leadership ? Pourtant
là encore, le prophète nous a mis en
garde que quand trois individus se re­
trouvent, ils se doivent de désigner un
dirigeant, au risque de voir satant consti­
tué leur leader. Les musulmans sont
presque deux milliards. Ils n’ont pas de
leader. Est-ce l’accomplissement du hadith que nous vivons ? II est important
d’y réfléchir. Sans leader, ils se sont tou­
jours laissés dirigés par les grandes puis­
sances, les Etats-unis, et l’Union
européenne. Mais comme le dit l’adage
populaire, il n’est jamais trop tard pour
bien faire.
Pour commencer, il faut revivifier la
FAIB. Oui, elle ne joue vraiment pas son
rôle. Son trophée de guerre, ce sont ses
commissions lune. Il faut véritablement
revoir de fond en comble les missions de
cette structure et mettre les hommes
qu’il faut à la place qu’il faut. Si le défi
de la FAIB, c’est de résister au temps, re­
connaissons qu’elle est passée à côté de
la plaque. II faut imprimer une vision à
la FAIB. Si vision il y en a, ceux qui
l’ont créé ne sont pas dupés, il faut tra­
vailler à y parvenir. Les potentialités, ce
n’est pas ce qui manque à cette commu­
nauté. Nous avons des intellectuels dans
tous les domaines. Notre communauté
regorge des nantis, des hommes suffi­
samment riches. Les autres aussi n’ont
pas plus que ça. Qu’est-ce qui nous
manque alors. De la volonté, oui de la
volonté. Mais aussi de la conviction n

Par Arouna Guigma

L’orgueil, un péché capital en islam
tre musulman ce n’est pas un mot
vain, c’est un comportement et
un état d’esprit; L’Islam ne serait
pas utile si ce qu’il propose n’était
meilleur comme système de vie.
Le style de vie de l’Islam doit façonner
le musulman. Cela dans tous les do­
maines de son existence. L’on ne peut
vouloir être musulman en fonction des si­
tuations ou des circonstances. L’on ne
peut être un bon musulman en refoulant
la vérité ou en se croyant supérieur aux

E

autres du point de vue de la foi. L’orgueil
reste un péché impardonnable et mépri­
sable dans le jugement de l’Islam.
pas
C’est pour conjurer un tel comportement
que le prophète (psi) dit ceci : «• Qui­
conque meurt ayant dans son cœur l’or­
gueil comparable à la dimension d’un
atome ne rentre pas au paradis ».
Qu’est-ce que l’orgueil ? « C’est le relus
de la vérité et le mépris des gens », a dit
Rassouloullâh (SAW). Que Dieu nous
éloigne de l’orgueil □

Le vrai visage de l’islam - N°021 du 05 décembre 2014 au 05 janvier 2015

Interview

EL HADJ OMAR TAPSOBA DU MPP

« Les musulmans ont un rôle important à iouer dans la vie politique au Faso »
El hadj OmarTapsoba est un musulman pratiquant et militant de parti politique. Il est au Mouvement du peuple pour le'progrès. L’homme se réjouit de son
engagement en politique. Pour lui, c’est presqu’un devoir pour le croyant musulman de faire la politique. Dans l’interview qu’il nous accordée, il revient sur
le sens de son engagement et se prononce sur la communauté musulmane dans son entièreté.
Nous avons vu et constaté qu’il s’agissait
bien d’une insurrection populaire. D’une
autre manière, c’est le peuple qui s’est
fâché et a fait partir le président. Le pro­
chain président aura du pain sur la
planche ?
Bien sûr, c’est même un impératif, quand le
peuple prend son pouvoir comme ce qui est
passé, on doit lui renvoyer la balle. Nous de­
mandons seulement qu’il y ait des élections
libres, justes et transparentes afin que ce
même peuple puisse se prononcer. Le pro­
chain président devra en tenir compte.

Quel peut être tâche d’un musulman dans
un parti politique ?
La tâche d’un musulman dans un parti poli­
tique est immense. Le musulman avant tout
est un citoyen et qui parle de citoyen dit obli­
gation de s’intéresser aux affaires de la vie de
la nation. Donc, par conséquent, le musulman
a le droit de faire des aspirations du pays les
siennes, raison pour laquelle nous sommes
engagés au MPP. C’est pour faire la promo­
tion de nos convictions en fonctions des as­
pirations profondes du peuple burkinabé. Le
musulman dans un parti politique vient ap­
porter la lumière de sa foi pour que les choses
avancent positivement.

Est-ce vraiment compatible, le musulman
et la politique sous nos cieux?
Tout à fait, c’est une question d’organisation.
Quand nous sommes en réunion du parti une
fois que l’heure de la prière, les musulmans
interrompent afin de s’acquitter de ce devoir
divin. 11 y a aucune dichotomie. Il faut savoir
faire la part des choses. Cela est valable dans
tous les domaines l’organisation.
Le yiPP (Mouvement du peuple pour le pro-

Votre parti ira à la conquête du pouvoir
d’Etat à l’issue de la transition ?
A oui ! Nous avons créé ce parti pour aller à
la conquête du pouvoir.

missions sont venues, vous avez vu, les pas­
seports de nos leaders ont été retirés et ce fut
la chasse aux sorcières. Nous avons tous été
victimes de ces démissions car on ne pouvait
plus avoir des marchés de l’Etat. Notre seul
péché était notre engagement en tant que mi­
litant au MPP.

grè^> avait ces ténors dans Vex parti de la

majorité. Comment se fait-il qu’après 27
ans avec le CDP, les caciques se retirent
pour créer un nouveau parti ?
C’est une question assez pertinente, sinon les
leaders du MPP sont des hommes politiques
de gros calibres, ils sont avertis, lis connais­
sent les contours de la vie politique au Bur­
kina Faso. Il est bien vrai qu’ils ont soutenu le
président Compaoré à s’implanter, mais à un
moment donner le président n’a pas respecté
ses engagements. Les leaders du MPP ont vu
ses problèmes que nous avions vécus. L’ex­
président avait été prévenu. Malheureuse­
ment, les choses n’ont pas été respectées. Le
président n’a jamais respecté les propositions
qu’on lui soumettait, ce qui a prévalu le dé­
part de nos leaders.

Depuis les démissions, la plupart des gens
n’avait pas foi à la sincérité de vos leaders,
l’on croyait à un deal entre eux et le prési­
dent ?
Nous pensons que les gens avaient raison, il
a fallu notre ténacité dans la sincérité jusqu’à
ses marches qui finalement ont emporté le ré­
gime Compaoré. Pour nous, il fallait travail­
ler afin que les populations comprennent que
nous sommes effectivement venus pour le
changement. Il était de notre devoir, nos lea­
ders et nous-mêmes de travailler pour nous
distinguer avec l’ex président. Pour la simple
raison que nous avions vu clair dans le jeu du
régime passé, qui tentait de tous les moyens
de se frayer un chemin pour un pouvoir à vie.
C’était anti démocratique. Et quand les dé­

Nous sommes dans une phase de transi­
tion. Comment le MPP voit-il la suite ?
Nous sommes un parti responsable et répu­
blicain. Nous sommes pour la bonne marche
des choses. Nous sommes pour une véritable
démocratie dans notre pays. C’est pour cette
raison que nous disons que la démission du
président Biaise est le résultat de la lutte de
tout le peuple burkinabé. On se réjouit au
MPP parce que le changement et l’alternance
sont désormais une réalité. La transition nous
la souhaitons paisible afin que nous puissions
aboutir à des élections justes, transparentes et
démocratiques. C’est notre vœux ultime.

La marche du 30 octobre 2014 a fait des
dégâts et surtout des pertes en vies hu­
maines. Quelle est votre appréciation ?
Nous déplorons les pertes en vie humaine, les
nombreux blessés, les pillages et saccages.
Maintenant, il faut savoir que l’objectif des
marches était de dire non au projet de loi por­
tant modification de l’article 37 et bien en­
tendu par la suite la demande du départ du
président à cause des victimes enregistrées.
Dans cette dynamique, il y a aussi ces per­
sonnes qu’on ne pouvait pas contrôler qui ont
passé leur temps à piller et saccager. Nous dé­
plorons vraiment les pertes en vie humaine et
nous présentons nos condoléances les plus
sincères aux familles éplorées. Nous saluons
de passage l’armée, qui a été républicaine
dans la gestion de ses moments douloureux
quand elle a refusé de tirer sur le peuple.

Vous êtes nombreux en tant que musul­
mans dans le MPP. Vous savez que l’Islam
donne de l’importance à la p'arole donnée.
Alors qu’en politique, ce n’est pas toujours
le cas.
Quand vous voyez nos leaders, ils ne sont pas
là pour piller le pays. Au contraire, c’est pour
un Burkina prospère et exemplaire et en tant
que musulman dans ce parti, nous faisons une
interpellation. II y aura plus de*transparence
quand on aura la gestion des affaires notam­
ment la question de l’or. Nous allons tenir nos
engagements.

La jeunesse a été l’élément catalyseur pour
départ de l’ex président. Comment vous
voyez son devenir notamment la question
de l’emploi de la jeunesse ?
C’est vous dire justement que nous avons af­
faire à une nouvelle jeunesse responsable et
très ouvert. Si nous avons vraiment le pou­
voir, l’accent sera mis sur la jeunesse et la
femme. Si vous suivez nos activités au sein
du parti, la jeunesse est toujours au centre.
C’est pour dire que nos responsables sont
avertis, donc, ils seront à pieds d’œuvres pour
ne pas tomber dans le même piège que le
CDP. Beaucoup d’entre ces jeunes inspirent
à l’auto-emploi. Le système de la 4ee répu­
blique n’était pas assez regardant quant à la
question de l’auto-emploi. Ç’est avec nos
techniciens que cette question sera réglée afin
qu’il y ait des propositions prometteuses.
Nous sommes un grand parti et nous avons
des partenaires, du travail sera fait pour la
question de l’auto-emploi. Ce serait hasar­
deux de me prononcer pour le moment, at­
tendons d’être dans les affaires pour y réagir.
C’est une question assez technique, mais une
fois au pouvoir les choses vont être mieux
élaborées afin que les gens puissent se lancer
dans 1’entrepreneurial et améliorer pour ceux
qui y sont déjà.

Le vrai visage de l’islam - N°021 du 05 décembre 2014 au 05 janvier 2015

Quelle compréhension faites-vous de l’Is­
lam et quel appel faites-vous à l’endroit des
musulmans engagés dans des partis poli­
tiques ?
D’abord, c’est de dire à nos frères et sœurs
musulmans de ne pas être frustrés. Déjà être
musulman c’est une fierté. C’est un choix de
Dieu et il faut s’en réjouir bien sûr que je res­
pecte les frères d’autres religions. Mais je
tiens à dire qu’au Burkina, nous musulmans
avons besoin de beaucoup d’organisation.
Cela y va de notre crédibilité. Tant que nous
ne sommes pas organisés, il sera difficile de
se faire entendre. Mais dès lors que nous
sommes structurés, les gens viendront vers
nous afin que nous composions avec eux. Au­
jourd’hui, si nous sommes invités dans les
rencontres, c’est parce que les gens se sentent
obliger d’y faire comme nous sommes com­
posante de la société, sinon c’est la pagaille à
notre sein.

Que peut être la solution ?
Il faut qu’on travaille pour faire comprendre
à nos responsables que cette pagaille ne doit
pas continuer. Il faut qu’ils comprennent que
la religion ne peut plus demeurer dans l’état
où elle se trouve. On a besoin de tout le
monde et chacun à sa place. Si nous sommes
réellement organisés, les gens vont mettre la
main dans patte afin que les choses bougent.
Avec notre nombre, on n’aura pas un pro­
blème d’argent si les gens sont rassurés que
leur argent ira à la caisse pour servir la com­
munauté. C’est la structuration qui peut don­
ner corps à tout ça. Travaillons à faire
émerger une nouvelle génération dans la
.confiance et la responsabilité. Les choses
vont radicalement changer.
C’est une grande partie de la jeunesse mu­
sulmane qui a également pris part aux
côtés des autres manifestants pour chan­
ger les choses. Cela suppose que les choses
sont en train de changer au niveau de la re­
ligion musulmane ? Bien sûr, aujourd’hui c’est la jeunesse qui
dicte son mot et on ne peut fonctionner sans
elle. Dans toutes les couches sociales, il faut
qu’il y ait la jeunesse. Avec la technologie,
les jeunes sont informés, moi, qui suis assis je
n'ai pas lu le Coran, mais à travers l'internet
j’apprends et je me forme en islam comme si
je me déplaçais dans les pays musulmans. Les
étudiants musulmans se forment plus avec les
voies des technologies. Us savent la vérité et
ce que l’Islam veut dire en matière d’organi­
sation. Il faut forcément conjuguer avec cette
jeunesse, donner leurs des postes de respon­
sabilité. Les jeunes sont au centre de tout.

Entretien réalisé par Arouna Guigma

Page 11

f

Nos pieux prédécesseurs

La maladie et la mort du Prophète Muhammad
n l’an XI de l’Hégire, le
père de Fâtima -qu’Allâh
l’agrée- se plaignit d’un
mal qui lui faisait souffrir.
membres de la Maison et les mu­
sulmans pensaient que ce n’était
qu’un mauvais moment à passer et,
ensuite, tout rentrerait dans l’or­
dre. Personne ne se doutait que
cette maladie allait l’entraîner vers
> la mort. Mais Fâtima -qu’Allâh
l’agrée- sentit qu’un incendie brûlaif.son cœur. Elle se rappela le
moment où elle se rendit chez son
père -sallâ 1-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- qui se trouvait dans la cham­
bre de ‘Aïsha -qu’Allâh l’agrée-.
Après que son père -sallâ 1-Lahû
‘aleyhi wa sallâm-, affaibli par sa
maladie, l’eût embrassée et fît as­
seoir à sa droite, il -sallâ 1-Lahû
‘aleyhi wa sallâm- lui fit compren­
dre que sa vie avait atteint son
termey
Elle -qu’Allâh. l’agrée- éclata en
sanglots et pour la consoler, il sallâ I-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- lui
dit : « Tu seras la première des
membres de ma Maison qui me re­
joindra dans la tombe. »

E

Il -sallâ 1-Lahû ‘aleyhi wa sallâmajouta ; « N’accepterais-tu pas
d’être la Sayyida de cette Commu­
nauté ? »
Fâtima -qu’Allâh l’agrée- sourit et
rit même de cette nouvelle. ‘Aïsha
'-qu’Allâh • l’agrée-, qui rapporta
cetté scène, dit qu’elle n’avait ja­
mais vu une joie aussi proche de la
tristesse. Elle avait alors demandé
à Fâtima -qu’Allâh l’agrée- la rai­
son de ce changement brusque
• d’humeur. Celle-ci lui avait ré­
pondu sur le m,oment qu’elle ne
pouvait pas dévoiler un secret que
le Prophète - sallâ 1-Lahû ‘aleyhi
wa sallâm- lui avait confié. Après
quoi, elle se rendit chez elle, tran­
quillisée dé l’amélioration de la
santé de son père.
Quelques jours après, elle apprit
que la maladie de son père -sallâ 1Lahû‘aleyhi wa sallâm s’était em­
piré.
La peur se mêla à l’angoisse. Aussi
se précipita-t-elle chez lui, sentant
une douleur au cœur, comme si cet
organe allait se détacher de sa poi­
trine et tomber par terre. .En arri­

Page 12

vant, elle l’aperçât, armé de résis­
tance, allant d’une de ses épouses à
l’autre
-qu’Allâh
les
agréejusqu
Les ’au moment où arriva le tour
de Maymouna -qu’Allâh l’agrée. Il
demanda à cette dernière de de­
meurer chez ‘Aïsha -qu’Allâh
l’agrée- pendant la période de sa
maladie.’
De son côté, Fâtima -qu’Allâh
l’agrée- entoura son père de toute
son attention ne cessant pas d’im­
plorer Allah de renforcer son cou­
rage et sa patience.
Fâtima -qu’Allâh l’agrée- sentit
que l’état de son père empirait
quand elle le vit prendre de l’eau
de sa main et la renverser lente­
ment sur sa tête. Elle l’entendit lui
dire de ne pas être triste après sa
mort. Quelques temps après, l’En­
voyé d’Allah -sallâ 1-Lahû ‘aleyhi
wa sallâm quitta ce monde, les mu­
sulmans et les êtres les plus chers
de sa famille.
Fâtima -qu’Allâh l’agrée- s’éva­
nouit. Elle ne sortit complètement
de son évanouissement qu’après le
serment d’allégeance prêté à Abû
Bakr -qu’Allâh J’agrée-, soit 48
heures après la mort de son père.
Elle alla se recueillir sur sa tombe
et revint à la maison où elle fut ac­
cueillie par Anas Ibn Mâlik •-»
qu’Allâh l’agrée-, le serviteur de
l’Envbÿé d’Allah -sallâ l-Lahu
‘aleyhi wa sallâm-. Celui-ci ne
pouvait que lui demander de se
montrer patiente à la suite de cette
perte qui a endeuillé toute la Com­
munauté musulmane.
Elle lui répondit : « Comment ton
cœur t’a permis d’abandonner à la
terre le cadavre de l’Envoyé d’Al­
lah ? »
Mâlik -qu’Allâh l’agrée- éclata en
sanglots. Il ne pouvait pas contenir
ses larmes alors qu’il conseillait la
patience à d’autres. Entre temps,
‘Alî -qu’Allâh l’agrée- arriva et lui
fit part que beaucoup de musul­
mans déclaraient que le califabaurait dû lui revenir. C’est qu’il a été
élevé par le Prophète -sallâ I-Lahû
‘aleyhi wa sallâm-. Il était le fils
de son oncle paternel et le mari de
sa fille. En outre, il y avait dans alHassan -qu’Allâh l’agrée- et alHüsayn -qu’Allâh l’agrée- l’odeur

lah l’agrée-. Le jour où ton père est
du Sceau des envoyés. De plus, il
a été le premier des hommes à
mort, j’aurais aimé mourir ce jouravoir embrassé l’Islam. Il a été, de,; là et ne pas rester en vie après lui.
surcroît, de toutes les batailles me­ : Je reconnais ton mérite et ta dinées par son beau-père, batailles /gnité. Si je t’ai privé d’hériter de
/ l’Envoyé d’Allah sallâ-l-Lahû
au cours desquelles, il fit preuve
‘aleyhi wa sallâm-, c’est parce que
d’un grand courage.
je l’ai entendu dire, parlant des
Il est également à signaler qu’en
prophètes : « Personne n’hérite de
arrivant à Médine, le Prophète nous. Ce que nous possédons doit
sallâ 1-Lahû ‘aleyhi wa sallâm- a
être distribué en aumônes ». Il ne
donné à chaque Muhâjir un frère
semble pas que les historiens aient
parmi les Ansârs. Quant à lui, il a
mentionné que Fâtima -qu’Allâh
pris ‘Alî - qu’Allâh l’agrée- pour
l’agrée- s’efforça par la suite de
frère. A un moment donné, il a dit,
revendiquer ce qui lui apparaissait
s’adressant à son beau-fils : « Tu
comme son bien. Par contre, ils si­
es pour moi, cé qu’Aaron était
gnalent qu’elle s’isola dans sa tris­
pour Moïse. Et : Toi, tu es de moi,
tesse et son deuil, pleurant la mort
et moi je suis de toi. »
de son père. II ne lui restait plus
Cependant, les décisions s’étaient
qu’à le rejoindre ainsi qu’il le lui
précipitées. Non seulement, l’Is­
avait
annoncé quelques temps
lam n’avait jamais prescrit que le
avant d’aller à la rencontre de son
califat devait être héréditaire, mais
Créateur.
il était trop tard pour revenir sur le
Ce fut ainsi que le lundi, le
premier serment d’allégeance ac­
deuxième jour du mois de ramacordé à Abû Bakr -qu’Allâh
dân, an XI, Fâtima -qu’Allâh
l’agrée-. Ce fut ce que des Compa­
l’agrée- embrassa les membres de
gnons avaient dit à Fâtima -qu’Alsa famille, emplissant ses yeux de
lah l’agrée- : « Ô fille de l’Envoyé

d’Allah l Notre serment d’allé­

larmes chaudes. Puis, elle appela

geance a été donné à Abû Bakr -

Umm Râfi’ -qu’Allâh l’agrée-, la
protégée de son père et lui dit,
d’une voix basse, à peine percepti­
ble, de lui préparer de l’eau. Elle
se lava ainsi qu’elle le faisait ellemême auparavant, vêtit des habits
neufs, remplaçant, ceux du deuil
qu’elle portait, puis elle dit à Umm
Râfi’ -qu’Allâh l’agrée- de poser
sa literie au milieu de la chambre.
Elle s’allongea, ferma les yeux et
s’endormit. Ce fut ainsi qu’elle
mourut.
‘Alî -qu’Allâh l’agrée- l’ensevelit
en pleurant et l’enterra dans le ci­
metière al-Bâqî’. Il lui fit ses
adieux et retourna, l’air abattu,
dans cette maison devenue lugubre
depuis la disparition de son
épouse.
Ainsi les événements du monde
évoluent et changent mais Fâtima,
-qu’Allâh l’agrée- « la mère de son
père », remplit encore la vie à tra­
vers ses enfants et la famille de
l’Envoyé d’Allah -sallâ 1-Lahû
‘aleyhi wa sallâm-.

qu’Allâh l’agrée-. Si ton mari, fils
de ton oncle paternel, s’était pré­
senté plus tôt à nous, nous n’au­
rions pas préféré un autre à lui. »
Mais ‘Alî -qu’Allâh l’agrée- avait
répondu à cet argument : « Devaisje abandonner l’Envoyé d’Allah sallâ 1-Lahû ‘aleyhi wa sallâmdans sa maison sans l’enterrer et
sortir pour disputer le pouvoir à
d’autres ? »
Abû Bakr -qu’Allâh l’agrée- de­
manda à ‘Umar -qu’Allâh l’agréede l’accompagner chez
Fâtima -qu’Allâh l’agrée- afin de
la convaincre d’accepter le fait ac­
compli, d’autant plus, qu’en sa
qualité de premier calife de l’Islâm, il lui avait refusé d’hériter de
son père, partant du principe qu’on
n’hérite pas des prophètes. Arrivé
sur les lieux, Abû Bakr -qu’Àllah

l’agrée- prit la parole en disant : «
Ô bien aimé de l’Envoyé d’Allah !

Par Allah ! Ta parenté à l’Envoyé
d’Allah est meilleure, pour moi,
que ma parenté. Mon affection
pour toi est plus forte que celle que
je porte à ma fille ‘Aïsha -qu’Al-

Source : Ash-Shifâ’ bita’rif Huqûqi
al-Mustafâ.

La vrai visage de l’islam - N°021 du 05 décembre 2014 au 05 janvier 2015

BSZWtëMraww----

Culture

FOI DU MUSULMAN

les dix-huit fondements du tawhid
î tawhid est ce qu’il y a de plus fondamental dans la religion musulmane. C’est le pilier de tous les autres piliers. De
sa compréhension dépend la félicité du croyant ici-bas et dans l’au-delà. De sa négligence, dépend également l’échec
du croyant ici-bas et dans l’au-delà. Nous vous publions là, les dix-huit fondements élaborés par les hommes de science.
Qui doute que le tawhid va au-delà de cela.
Premier : Qu’Allah existe depuis tou­
jours, qu’il est Unique et n’a pas d’as­
socié dans la royauté, ni d’assistant, ni
(d'opposant, ni de conseiller, ni d’incijtateur ou de protecteur. Il n’a pas non
[plus d’intercesseur, sauf avec Sa Voflonté.
|Deuxième : Qu’il n’a ni parents, ni en­

fant. Il n’a ni similaire, ni ressemblant
; quel que soit la forme établie envers lui
et il n’a pas d’épouse.
Troisième : Il se suffit à lui-même. Il
ne mange pas, ne boit pas et n’a nul be­
soin de quoi que ce soit de ce dont ont
besoin ses créatures, quel que soit la
forme.
Quatrième : Il ne change pas et n’est
pas affecté par les changements, tels
que la vieillesse, la maladie, le som­
meil, la somnolence, l’oubli, le regret,
la crainte, l’inquiétude, la tristesse ou
autre
Cinquième : Aucune de ses créatures
ne peut lui ressembler ou rien ne lui
ressemble, ni dans son être, ni dans ses
'“«Wtvbuts ou actes.

Sixième : Il ne se trouve dans rien de
ses créatures, tout comme rien de ses
créatures ne se trouve dans son être. Il
est avec son être complètement séparé
de ses créatures et ses créatures sont
aussi séparées de Lui.*
Septième : Il est plus Immense que
tout le reste, plus grand que tout ce qui
existe, il est au-dessus de tout et élevé
au-dessus de tout, alors qu’il n’existe
rien au-dessus de lui.
Huitième : Il est capable de faire ce
qu’il veut et personne ne peut l’empê­
cher dans ce qu’il veut faire ; il fait ce
qu’il veut.
Neuvième : Il sait tout. Il connaît le se­
cret et le caché. Il sait ce qui s’est passé
et ce qui va se passer et comment se se­
rait passé ce qui ne s’est pas passé. Pas
une feuille ne tombe sans qu’il ne le
sache. Il n’existe aucune graine dans
les ténèbres de la terre, rien de frais ou
de sec, rien de mobile ou d’immobile,
sans qu’il connaisse sa réalité.
Dixième :.ll entend et voit toute chose.

U entend toute voix, indistinctement

des langues et la diversité des besoins.
Il voit la marche d’une fourmi noire sur
une pierre noire dans les ténèbres de la
nuit. Son ouïe englobe toutes les voix.
Sa vue englobe tout. Sa science en­
globe toutes les informations. Sa-Puis­
sance englobe tout. Sa Volonté se
réalise sur toutes. Ses créatures. Sa Mi­
séricorde a englobé toutes Ses créa­
tures. Et Son Trône déborde la terre et
les cieux.
Onzième : Il est le témoin (toujours pré­
sent) et n’est jamais absent. Personne ne
va le remplacer ou hériter dans sa
royauté. Il n’a pas besoin de quelqu’un
qui lui ferait part des besoins de ses créa­
tures. Ni pour l’aider ou demander sa sen­
sibilité envers les créatures et demander
sa miséricorde pour eux.
Douzième : Il existe'depuis toujours et
pour toujours. Il ne disparaîtra pas, il
ne se perdra pas, il ne disparaîtra pas, il
ne mourra pas.
Treizième : Il parle, ordonne et interdit. II
ne dit que la vérité, guide sur le chemin
droit, envoie les Messagers, révèle les Li-

DJIHAD

Les véritables aecentions
Le djihad est assimilé à la guerre. Cette définition « occidentale » réduit le champ du mot et pire, dénature
sa principale acception. Etymologiquement, le terme djihad signifie effort. Nous vous présentons les diffé­
rentes catégories de djihad en islam selon, principalement les recherches du savant Ibn Qayyim.
* on connaît le (jihad), on sait
qu’il en existe quatre catégories
: 1- Le jihad de l’âme.
2- Le jihad contre le diable (shaytari).
S3- Le jihad contre les mécréants.
4- Le jihad contre les hypocrites.
Le jihad de Pâme se subdivise luijnême en quatre catégories ;
1- Le jihad de l’âme qui consiste en ce
-qu’on s’efforce de lui inculquer la
Guidance et la religion de la Vérité, en
dehors desquelles elle n’a ni salut, ni
{félicité ni dans cette vie ni dans l’au­
-delà. Tant qu’elle manque à son ac.complissement, elle est affligée dans
Mes deux demeures [ici-bas et dans
l’au-delà].
2- Le jihad de l’âme qui consiste en ce
que les actes soient conformes à la re­
ligion après en avoir pris connais­
sance. Sinon, la simple connaissance
-non suivie des actes, même si elle ne

lui nuit pas, ne lui est bénéfique en
rien.
3- Lejihad de l’âme qui consiste à prê­
cher la religion (da'wa) et à l’ensei­
gner à qui ne la connaît pas. Sinon, on
fait partie de ceux qui taisent ee qu’Allah a révélé comme Guidance et
comme preuves. Ainsi les actes [ac­
complis conformément à la religion
alors qu’on s’abstient de la prêcher],
même s’ils ne nuisent pas, ne sauve­
ront pas pour autant du châtiment
d’Allah.
4- Le jihad de l’âme qui consiste à pa­
tienter devant les difficultés de la pré­
dication
(da‘wa) pour Allah, les tourments de
la vie terrestre, et à supporter tout cela
pour
Allah.
Si ces quatre conditions sont remplies,
alors l’individu fait partie des éli& du
Seigneur

(rabbaniyyouri). Les pieux prédéces­
seurs (salafs) sont unanimes autour du
fait que le savant ne mérite pas d’être
nommé élu du Seigneur (rabbani) tant
qu’il ne connaît pas la Vérité, n’agit,'
pas conformément à elle, et ne l’en­
seigne pas. Ainsi, celui qui connaît,
enseigne et agit est qualifié de majes­
tueux dans le royaume des cieux.

Quant au jihad contre le diable
(Shaytari), il se subdivise en deux ca­
tégories :
1- Lé jihad contre le diable (shaytari)
qui consiste à repousser les ambiguï­
tés qui peuvent se présenter au servi­
teur ('abd) et les doutes qui assaillent
la foi, * 2- Le jihad contre le diable (shaytari)
qui consiste à repousser les désirs corrompqs et les passions qu’i, rencontre.

La première forme de jihad est immé­

Lt vrai visage de l’islam - N°021 du 05 décembre 2014 au 05 janvier 2015

vres. Il cerne toutes les âmes et sait qui a
mérité le bien ou le mal. Il récompense le
bienfaiteur pour son bien et punit le mal­
faiteur pour son mal.
Quatorzième : Il est sincère dans sa
. promesse et ses nouvelles. Personne
n’est plus véridique que lui et ne
pourra pas l’être dans ses paroles. Il ne
trahira pas ce qu’il a promis.
Quinzième : Il est Je refuge pour tout
le monde, dans tous les sens du refuge.
Il est impossible qu’une contradiction
apparaisse dans Son refuge.
Seizième : Il est le saint, la paix et purifié
de tout manque, faiblesse ou déficit.
Dix-septième : Il est parfait et la per- •
fection générale dans toutes les formes
lui appartient.
Dix-huitième : II est la justice qui ne
fera pas d’injustice ou ne dépassera pas
la limite. Les serviteurs ne craignent
pas qu’il leur fasse une injustice. Ceci
fait objet d’unanimité chez tous les
Messagers et dans toutes les Révéla­
tions. Ceci est clair, toujours en vi­
gueur et il est impossible que la
Chari‘ah vienne avec quelque chose
qui s’y oppose, ni informe de quelque
chose qui s’y opposen

ParAW
Source: Minhadj At-Ta’ssiss wa
Takdiss, pages 80-83. Fatawa Nadjdiyyah ; la réalité du Tawhid, ses
piliers, ce qu’il implique et ses
types, 6ème thème.
diatement suivie de la certitude.
La deuxième forme de jihad est immé­
diatement suivie de la patience.
Allah -Ta,,âlâ- a dit :
« Et Nous avons désigné parmi eux
des dirigeants qui guidaient (les gens)
par Notre ordre aussi longtemps
qu'ils enduraient et croyaient ferme­
ment en Nos versets. »
(Sourate 32, verset 24).
Il a informé que la conduite de la reli­
gion ne s’obtient que par la patience et
la certitude. La patience repousse les
passions et les souhaits corrompus,
tandis que la certitude repousse les
doutes et les ambiguïtés.

Le jihad contre les infidèles et les
hypocrites, il se subdivise en quatre
catégories :
1- Par le cœur.
2- Par la langue.
3- Par les biens matériels.

4- Par l’âme.
Le jihad contre les infidèles ne se fait
plus spécialement par la main et n’a
lieu que lorsque les croyants sont per­
sécutés dans leur foi. Quant au jihad
contre les hypocrites il se fait par la
langue □

ParMN

Page 13

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La balance
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s t'CFOP; dont la-détermination de ne pas
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nAr^ii/IAc5”

CLIMAT SOCIOPOLITIQUE

Juste mettre de

£•

a question mérite d’être posée. Le
climat sociopolitique est des plus
crispé en ces temps-cii La succes­
sion du président du Faso au parais de Kosyam est au centre de tous les débàts. Mais
lb wrrrwtwiw», W i r" ■ rf'T ■ < fV
aussi au centre de toutes les inquiétudes.
—'1H '
l'rr 1
ZV » 1 t J 1 ï‘î#
1
Nul ne sait ce que demain nous réserve
comme surprise agréable ou désagréable.
L’article 37, le célébrissime article de
notre constitution, l’article le plus connu
de nçtre loi fondamentale et le plus révisé
de l’histoire constitutionnel du Burkina est
l’épicentre de cette crise sociopolitique.
D’un côté le parti au pouvoir et ses aco­
lytes, de l’autre le Chef de file de l’oppo­
sition politique, chaque camp s’arcboutant
sur ce qu’il pense être ses intérêts et dé­
terminé à ne pas lâché prise. A côté de ces
antagonistes, il y a le Front républicain,
qui se voudrait un peu à califourchon de
ces deux forces, mais à voir au fond, il
n’en est rien. On peut à toute aise mettre le
Front républicain dans le même sac que la
avait cru enfin à une résolution pacifique
majorité. Le respect de la constitution du
constitution. Alors, chaque camp avait in­
de la crise. C’était sans compter la déter­
Burkina^ voilà la source de cette pomme
vesti l’espace public pour démontrer à
mination des uns et des autres à ne pas lâ­
de discorde. Chaque camp interprétant
l’opinion publique nationale mais surtout
cette notion de respect en fonction de ses
internationale, qu’il détient le plus de bur- . cher prise. Aussitôt engagé, il a fallu
intérêts. Selon ce fameux article 37, le pré­
seulement quatre rounds pour voir ce dia­
kinabè acquis à sa cause. Des marches et
des meetings dans les stades, aucun résul­
logue entonner le chant du cygne. Le
sident du Faso est éligible deux fois. La
motif selon le CFOP, la suite à donner aux ’
tat concret ne fut obtenu. Chaque camp se
même loi fondamentale prévoit également
points non consensuels. Plus que cela
targue toujours d’avoir le monopole de la
les conditions de sa révision. Pour l’oppo­
l’opposition pointe du doigt la mauvaise
sition, respecter la constitution, gage
rue. Retour à la case départ en quelque
foi du camp d’en face. Car à la question
sorte. Avec beaucoup de temps perdu.
qu’avait pris le président du Faso en tant
de savoir ce qu’il en sera des po,ints\non
Pour sauver le Burkina d’une crise dont il
que Chef de l’Etat, c’est de se retirer pu­
Consensuels, qui sont d’ailleurs les pofnts
n’a vraiment pas besoin, le président du.
rement et simplement après épuisement de
les plus essentiels; là majorité propose de
Faso après la tentative de solutionnement
ces cartes. Pour la majorité, il ne faut pas
s’en référer au grand sachem. Jamais, ré­
fermer une porte restée ouverte par la loi.
vite échouée par l’ancien président Jean
torque l’opposition, car il est le principal
En respectant le processus prévu pour sau­
Baptiste Ouédraogo, prit la décision de
ter 1e verrou de cet article dans le but de
concerné dans ce dialogue et refuse qu’il
convoquer les deux forces à un dialogue.
permettre au président de se présenter de­
Le 23 septembre, date de la prise de
soit en même temps juge et partie. Pour la
rechef, le président du Faso respecte la
contact avec les antagonistes, plus d’un
majorité, le bouc émissaire, c’est bien le

L

LA ‘AQIQA’ OU LE BAPTEME DU NOUVEAU NE

Les règles à suivre !

L

a ‘Aqiqa’ est le nom que porte la
bête à sacrifier à l’occasion de la
naissance

est tributaire de sa ‘Aqiqa 'qui est sacrifiée
le septième jour. Son crâne est aussi rasé
et un nom lui est donné cejour-là ».

Son jugement

Son moment

La ‘Aqiqa’ est obligatoire pour celui qui
met au monde un nouveau-né, pour le gar­
çon deux bêtes égales, et une bête pour la
fille : d’après Salman Ibn-ÂmirEl-Dabiy :
j’ai entendu le messager d’Allah (paix et
salut sur lui) dire : « Pour chaque nouveauné. une 'Aqiqa ’, faites donc couler du sang
pour lui, et ôtez lui, les impuretés ».
A’icha (qu’Allah l’agrée) a dit : « le mes­
sager d'Allah (paix et salut sur lui) nous a
ordonné de sacrifier deux bêtes pour le
garçon et une bête pour la fille ». D’après
El-Hassan Ibn-Samoura, le prophète (paix
et salut sur lui) a dit : « chaque nouveau-né

La sounna est de faire le sacrifice le sep­
tième jour de la naissance de l’enfant, si ce
n’est pas possible, alors le quatorzième
jour, sinon, le vingt et unième jour. Selon
Bourayda, le prophète (paix et salut sur lui)
a dit : « la ‘Aqiqa’ est immolée le septième
jour, ou le quatorzième jour, ou le vingt et
unième »

Page 14

Ce qui est méritoire de faire
pour le nouveau-né
Il est méritoire de faire son ‘tahnik’ : ceci
consiste à bien mâchouiller une datte, puis
de lui en essuyer sur la gencive. Il est éta­

blit dans El-Boukhâri et Mouslim que
Abou-Moussa (qu’Allah l’agrée) a dit : «
j'ai eu la naissance d’un garçon queje l‘ai
emmené au prophète (paix et salut sur lui),
il l’a alors nommé Ibrahim et a fait son
‘tahnik ’avec une datte » El-Boukhâri a ra­
jouté : « et lui afait des invocations pour le
bénir ». Il faut lui raser le crâne le septième
jour, et donner une aumône équivalente au
poids des cheveux en argent.
D’après El-Hassan Ibn-Samoura, le pro­
phète (paix et salut sur lui) a dit ; « chaque
nouveau-né est tributaire de sa ‘Aqiqa
qui est sacrifiée le septièmejour. Son crâne
est aussi rasé et un nom lui est donné ce
jour-là ».
Selon Abou-Râfi’, le prophète (paix et salut
sur lui) a dit à sa fille Fatima lorsqu’elle
a accouché de Hassan « rase lui son crâne

president au raso a appeler qui que ce sou
à un dialogué.. S’il a décidé de le faire, et
bien, c’est parce qu’il est.animé d’une "
bonne volonté. Ce dialogue clos, le peu­
ple est encore dans l’impasse. Tout sem-'
ble indiquer de l’imminence d’un
referendum. Ce qu’il faut souhaiter, c’est
vraiment interpeller ces deux camps de sa­
voir raison gardé mais surtout de savoir
mettre le peuple au-dessus de ses intérêts.
Encore une fois, le Burkina Faso n’a pas
besoin d’une crise sociopolitique. Déjà, ils
sont nombreux à souffrir le martyr dans ce
contexte de vie chère généralisée. Le pa­
nier de la ménagère ne fait que s’amenui­
ser comme une peau de chagrin. Nous
vivons une rentrée scolaire les plus chao­
tiques. Après le caphamüm que le système
LMD -précipité- a plongé l’université de
Ouagadougou, il faut craindre que les
mêmes démons ne sèment le désordre
dans le secondaire. S’il faut ajouter à cela,
une crise sociopolitique dont on sait tou­
jours quand ça commence mais jamais
quand la hache de guerre sera enterrée, il
faut véritablement craindre le pire pour le
peuple burkinabè. Mais l’espoir est
quand-même permis. Pour peu que les po- .
litiques sachent mettre l’intérêt de tous audessus de leurs intérêts égoïstes. Il faut
prier pour la paix pour ce beau peuple. Les
sermons lors de V aid et Kébir avaient déjà
véritablement évoqués le mal qu’un
manque de compromis entre les politiques
pourra causer au Burkina. Mais à peine si
cet'àppel à été ëntendït Qu’Allah illumine
le Burkina d’une paix durable. Puisse-t-il
inspirer les politiques des choix qui met­
tent en avant l’intérêt de tous les burki­
nabè au détriment de leurs intérêts
■•
égoïstes □
’J

La rédaction

et fait une aumône en donnant aux pauvres
l’équivalent du poids de ses cheveux en ar­
gent ». Le circoncire le septième jour : pour
ce qui a été rapporté par El- Mou’jam elsaghir, selon Jâbir : « le prophète (paix et
salut sur lui) a sacrifié des
‘Aqiqa’pour Hassan et Hussein, et les a
circoncis le septième jour ».
EI-Tabarâni a aussi rapporté dans El-awsat,
que Ibn-Abbâs a dit : « Sept choses font
partie de la sounna concernant le nouveauné et son septième jour : un nom lui est
donné, il est circoncis et les impuretés lui
sont ôtées, son oreille est percée, une
‘aqiqa ’ est immolée, son crâne est rasé, il
est essuyé avec le sang de sa aqiqa, et le
poids de ses cheveux en or ou argent est
donné comme aumône. ».
El-Albâni a cité ce hadith dans Tamâm elminna(68). Ces deux hadiths qui sont fai­
bles se renforcent entre eux, car ils son!
rapportés par des chemins différents et
leurs chaînes de transmission ne compor­
tent aucun accusé □k

Le vrai visage de l’islam - N°021 du 05 décembre 2014 au 05 janvier 2015

f
1

I-

J

Faitsetgestes

INTERNATIONAL ISLAMIC RELIEF ORGANISATION

243 bœufs aux habitants du Sahel et aux réfugiés
maliens pour mieux fêter l’aid el Kébir
Les habitants du Sahel étaient en fete le samedi 4 octobre. La ligue mondiale islamique a abattu pour eux 243 bœufs à l’occasion
de la fête de Tabaski le samedi 4 Octobre 2014. L’objectif, comme on peut l’imaginer, était de permettre aux habitants et aux réfu­
giés maliens de commémorer comme il se doit la fête de l’Eid El Kébir. Les mots manquaient à ces habitants pour traduire leur gra­
titude à l’endroit de Secours islamique.
es habitants de Orossaba,
Borogendé, Bâni, Boguelsawa, Kouroufayel, de la
ville de Djibo etc. sont ceux qui
ont eu droit à cette importante of­
frande de la part de Secours isla­
mique. Cette ONG a véritablement
pris (au sérieux la question du
Sahel. Cela fait la énième fois
qu’elle s’y rend pour apporter son
soutien à ses habitants. Lors de
leur dernière opération de don de
vivres aux réfugiés, les donateurs
avaient émis leur disponibilité à
soutenir les populations du Soum
et les réfugiés en particulier. Elle a
promis aux populations qu’elle
fera tout ce qui lui est possible
pour les secourir en temps oppor­
tun. En cette période de fête, elle
ne s’est pas faite prier pour voler
au secours,, comme son nom l’in­
dique, aux habitants en situation de
nécessité.
Ainsi, le 4 octobre, jow de la fête
du mouton, elle a procédé à l’im­
molation de 243 bœufs. « Notre
souci, c'est d’arriver à faire en
sorte que dans chaque famille, la
fête se passe bien. Nous voulons
mettre lesfamilles à l’abri du be­
soin de la viande. En islam, les
jours defête sont desjours de par­
tage, d’entraide. Ceux qui ont le
nécessaire doivent faire en sorte
que ceux qui sont dans le besoin
ouïsse fêter comme eux. C’est
oourquoi nous avons décidé de
faire ce geste à l’endroit des habi­
tants du Sahel et des réfugiés, car
leur situation est plus critique »L;
selon l’un des responsables de
cette opération grandeur, nature.
En fait de don, c’en ait été une, car
chaque habitant a eu une part suf­

fisante pour s’occuper de sa fa­
mille. En file indienne, homme,
femme, enfants, même les per­
sonnes âgées, tout un chacun a pu
avoir de quoi suffire pour la fete.
A côté de ccs habitants, il y a aussi
le cas des réfugiés. Chacun des
sites camps des réfugiés a eu sa
part. Chaque camp a une carcasse.
L’immolation et le partage se sont
effectués en présence des dona­
teurs. Il faut souligner que tous lés
243 bœufs .n’ont pas été distribués
uniquement aux habitants du
Sahel. Les donateurs ont eu le
cœur très large. 67 bœufs ont été
acheminés sur la capitale Ouaga­
dougou pour être distribués aux
personnes les plus défavorisées
dont l’association Mes vieilles
femmes de Tanghin « Delwendè »
et bien d’autres associations.
En rappel de la philosophie de
IRRO, c’est de venir urgemment
en aide aux personnes nécessi­
teuses dans des moments critiques
comme la famine, les catastrophes
naturelles à l’image des cérémo­
nies de dons de vivres de centaines
de tonnes aux réfugiés maliens sur
le site de Mentao ces deux der­
nières années. Ce don de viande
n’est pas la fin des opérations, bien
au contraire. Secours islamique
continuera à apporter son soutien
aux populations, selon ses repré­
sentants à cette cérémonie de don.
Du côté des habitants, la satisfac­
tion était totale. Ils n’ont pas man­
qué de remercier l’ONG et de
saluer cette action à sa juste valeur.
Rendez-vous a été pris pour la pro­
chaine fois.

L

GUIGMAAROUNAN

Le vrai visage de l’islam - N°021 du 05 décembre 2014 au 05 janvier 2015

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Faits et gestes

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