L'Autre Regard #28

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Title
L'Autre Regard #28
Creator
L'Autre Regard
Date
5 July 2015
Abstract
Mensuel d'information islamique
issue
28
Rights
In Copyright - Educational Use Permitted
Language
Français
Contributor
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q114034811
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Si Dieu l’avait voulu il aurait fait de
vous une seule communauté. S5v48

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Mensuel d’information islamique N° 028 du 05 juillet au 05 août 2015

IMAM KHALIDOU
ILBOUDO

1er CONGRES DE LA FAIB

La lourde mission
du Cheikh Sidi
Mohammed Koné P.2

(
*
335#8#

Prix : 300 F CFA

CHEICK MAIGA BN AWF

MUSULMANS ET NON
RESPECT DU TEMPS

Ancré dans
les mœurs P.14
L’ISLAM ET LA PAIX
DANS LE MONDE P.6

L’analyse profonde du
Dr Ahmad Savadogo

L’histoire
« Nous devons
de la Tidjania
refonder
notre politique au Burkina et de
Rahmatoulaye
de la FAIB »
P. 10-11

P. 8-9

Votre mensuel islamique




  
 

  

   

 




   
      
       

RAMADAN A GAZA

 
   

Vous souhaite un :

Ils escaladent
le mur pour la
prière du vendredi
à Al Aqsa P.14

Le ramadan au pays où il ne fait jamais nuit

P.13

Editorial
1er CONGRES DE LA FAIB

La lourde mission du Cheikh Sidi Mohammed Koné
uf ! dira-t-on, après ce 1er Congrès de la Fédération des associations islamiques du Burkina.
Toujours reporté, mais jamais annulé, il avait
été annoncé comme le Congrès de tous les défis. Non
seulement sur le plan organisationnel mais en termes de
résolutions réalistes et réalisables à prendre pour le
rayonnement de cette grande communauté des musulmans. A l’arrivée, il faut tout de suite saluer les efforts
et la force de conviction de tous ceux qui ont œuvré
pour que le Congrès ait lieu. Il fallait, vraiment, une
bonne dose de conviction. Mais qu’en est-il des attentes
de la communauté ? Est-ce que ce Congrès, premier du
genre, est à même de redorer le blason des musulmans
dans la sphère nationale, régler du même coup leurs innombrables problèmes aussi divers et diversifiés et
trouver réponse à tous leurs questionnements ? Il faut
être dupe pour le croire. Alors, c’est dire donc qu’il ne
sert plus d’ergoter sur ce qui aurait pu ou aurait dû être
fait. Ce n’est plus également l’époque de désigner tel
ou tel autre coupable de tel ou tel forfait. L’heure est
véritablement celle d’une réflexion en profondeur à
même de pouvoir faire de la FAIB, ce que tous les musulmans, soucieux de la communauté, veulent qu’elle
soit.
Ce congrès, pour le moins qu’on puisse dire, a permis
d’engranger quelques acquis. Le plus significatif à notre
sens, c’est d’avoir désigné un secrétaire général, aussi
technocrate et fin connaisseur des enjeux de la Communauté. La nomination d’El hadj Sidi Mohammed
Koné, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est une chose à
saluer. L’homme a du pain sur la planche. Cela est évident. Mais il a également les moyens de sa politique. Il
lui incombe, d’entrée de jeu, de s’attaquer immédiatement aux défis de fonctionnement des commissions de
la Fédération. Il semble que c’est l’une des plaies du
bureau antérieur. De la kyrielle des commissions, très
peu ont mouillé le maillot. Le reste n’était qu’un habillage institutionnel. Après dix ans d’existence, on ne saurait encore permettre de telles tergiversations. Des
membres qui veulent travailler, il n’en manque pas au
sein de cette communauté, forte de sa jeunesse. Qu’il
soit mis dans ces commissions, c’est un vœu, des personnes dynamiques, hautement conscientes de la nécessité d’agir ensemble pour le bien de tous. Et qu’ils ne
soit pas permis, aux pêcheurs en eaux troubles, malheureusement il n’en manque pas, de conduire la

O

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FAIB à des lendemains incertains. Oui, les musulmans
peuvent travailler ensemble. Et plusieurs occasions
l’ont déjà démontré. Alors que finisse cette fuite en
avant de certains frères en manque de perspective,qui
tombent à bras raccourcis sur la désunion des musulmans qu’ils érigent en alibi pour justifier leur inertie.
La Communauté musulmane a des défis énormes à relever. Ce n’est plus le lieu de se casser les tympans avec
les mêmes rengaines. Elles sont connues de tous. Sur
tous les plans, économique, infrastructurel, éducatif, politique, le terrain est encore vierge et n’attend qu’à être
exploité.
Et aujourd’hui plus qu’hier, la jeunesse musulmane est
éveillée. Elle a joué un rôle actif à l’avènement de l’insurrection populaire. Cette jeunesse est encore plus exigeante que la jeunesse d’hier. C’est une jeunesse,
malheureusement ou heureusement, qui n’a pas sa
langue dans sa poche. Elle ne fait pas sienne la sagesse
selon laquelle le linge sale se lave à la maison. Au soir
de l’ancien bureau, on a pu voir comment cette jeunesse
a remis publiquement en cause le rapport d’activités de
la fédération.Les nouveaux responsables de la FAIB devront en tenir compte. La solution, ce n’est certainement pas le black-out. Nous pensons plutôt que c’est en
associant cette jeunesse dans les prises de décision, en
lui donnant la parole, en la mettant face aux réalités
qu’elle se rendra à l’évidence de la délicatesse de la situation et pourra se faire une idée de ce dont il en est
réellement. La balle est donc dans le camp de la FAIB.
Nous rêvons d’une FAIB agissante et non d’une FAIB
amorphe. Nous rêvons d’une FAIB qui se réconcilie
avec les musulmans et en laquelle tous les musulmans
se reconnaissent. Nous espérons que la FAIB du Cheikh
Sidi Mohammed Koné, sera cette FAIB qui pourra aplanir les divergences des musulmans sur les points d’intérêt commun. Une FAIB qui saura transformer le
nombre des musulmans en un atout pour relever les innombrables défis actuels de la communauté. Cette
FAIB, est bien possible. « Allah ne change pas la situation d’un peuple tant que celui-ci ne change pas ce
qu’il y a en lui ». Et le changement, c’est bien possible.
Bon vent à la FAIB et puisse Allah insuffler aux nouveaux membres, l’amour de la religion d’Allah et
l’amour de la communauté des musulmans.




  
 

  

   

 




   
      
       

 
   

RECEPISSE
Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF
N° ISSN 2424-7308
Siège social : Ouagadougou
Secteur 10 - 01 BP 2481 Ouaga 01
Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66
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Guigma Arounan
Rédacteur en chef :
Tiendrebéogo Ousmane
Tél. : 76 00 73 34
Equipe de rédaction :
Tiendrebéogo Ousmane
Ouédraogo Ahmad dit Karamssamba
Zoungrana Ablassé
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Montage :
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Pour tous renseignements,
veuillez vous adresser à Rachid-production à l’adresse suivant :
rachidproduction@yahoo.com où
guigma.haroun@yahoo.fr

Par Mohammed Djamil

L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015

Imprimerie :
IMPF : 79 87 61 60

Culture
LA NUIT DU DESTIN

Signification et contenu
La Nuit d’Al-Qadr se trouve dans les dix dernières nuits impaires du mois de Ramadan (c’est-à-dire 21ème, 23ème, 25ème, 27ème ou
29ème). Cependant les savants diffèrent quant à savoir si elle coïncide avec la même de ces nuits impaires chaque année ou si elle
change à une nuit impaire différente d’année en année. Ci-dessous nous vous présentons les avis de deux de nos grands savants, Muhammad Ibn Sâlih Al-’Uthaymîn et Muhammad Nâsirud-Din Al-Albâni (qu’Allah leur fasse miséricorde).
La nuit d’Al-Qadr est à date fixe
La meilleure nuit du mois de Ramadan
est la nuit d’Al-Qadr, selon la parole du
Prophète (Prière et salut d’Allah sur
lui) : « Qui veille en prière la Nuit d’AlQadr avec une foi sincère et en cherchant la récompense, tous ses péchés
passés lui seront pardonnés.» [1]
Elle se trouve dans la vingt-septième
nuit du mois de Ramadan selon l’avis le
plus fort. Une majorité de hadiths le
montrent, parmi eux le hadith d’Ibn Zurr
Hubaysh qui a dit : « J’ai entendu Ubay
ibn Ka’ab (qu’Allah l’agrée) dire quand
on lui a rapporté qu’Abdullah Ibn
Mas’ûd (qu’Allah l’agrée) a dit :
« Celui qui accomplit la prière de nuit
(chaque nuit) pendant l’année trouvera
la nuit d’Al-Qadr. Il (Ubay ibn Ka’ab) a
dit : « Qu’Allah lui fasse miséricorde,
son intention était que les gens ne deviennent pas paresseux et ne comptent
pas seulement [sur une nuit]. Par Celui
en dehors de Qui il n’y a pas de divinité
digne d’adoration, c’est en effet pendant
le mois de Ramadan. Et par Allah je sais
dans quelle nuit elle se trouve. C’est la
nuit que le Messager d’Allah (Prière et
salut d’Allah sur lui) nous a ordonné de
passer en prière. C’est la vingt-septième
nuit. Elle se reconnaît au fait que le soleil se lève le matin en brillant sans

rayons. »
La nuit d’Al-Qadr doit être recherchée [dans les 10 dernières nuits]
La nuit d’Al-Qadr est dans les dix dernières nuits du mois de Ramadan, selon
la parole du Prophète (Prière et salut
d’Allah sur lui) : « Cherchez la Nuit
d’Al-Qadr dans les dix dernières nuits
de Ramadan. » [Al-Bukhârî et Muslim]
Et elle se trouve dans une des nuits impaires plus probablement que dans les
autres nuits (paires), selon la parole du
Prophète (Prière et salut d’Allah sur
lui) : « Cherchez la nuit d’Al-Qadr dans
les nuits impaires des dix dernières nuits
de Ramadan. » [Al-Bukhârî]
Elle est plus proche des sept dernières
nuits, selon le hadith d’Ibn ‘Umar
(qu’Allah l’agrée) : « Quelques hommes
parmi les Compagnons du Messager
d’Allah ont vu la nuit d’Al-Qadr en rêve
pendant les sept dernières nuits (de Ramadan). Donc, le Prophète (Prière et
salut d’Allah sur lui) a dit : « Je vois que
tous vos rêves s’accordent pour qu’elle
(la nuit d’Al-Qadr) soit dans les sept
dernières nuits. Ainsi quiconque veut la
chercher, qu’il la cherche dans les sept
dernières nuits. » Selon un hadith rapporté par Muslim, Ibn ‘Umar (qu’Allah
l’agrée) a dit que le Prophète (Prière et

salut d’Allah sur lui) a dit : « Cherchezla dans les dix dernières nuits. Mais si
l’un d’entre vous faiblit ou en est incapable, qu’il ne laisse pas les sept (dernières) nuits. »
Parmi les nuits impaires dans les sept
dernières nuits, elle est plus proche de la
vingt-septième nuit en raison du hadith
d’Ubay ibn Ka’ab (qu’Allah l’agrée) qui
a dit : « Par Allah, je sais dans quelle
nuit elle se trouve. C’est la nuit que le
messager d’Allah (Prière et salut d’Allah sur lui) nous a ordonné de passer en
prière. C’est la vingt-septième nuit. »
[Muslim]
La nuit d’Al-Qadr ne coïncide pas à une
nuit précise chaque année, mais plutôt,
elle change constamment. Ainsi, une
année, elle pourrait se trouver la vingtseptième nuit par exemple, et autre
année, elle pourrait se trouver la vingtcinquième nuit, selon la volonté d’Allah
et Sa sagesse. Ce qui nous fait dire cela
est la parole du Prophète (Prière et salut
d’Allah sur lui) : « Cherchez-la (c’està-dire la nuit d’Al-Qadr) lorsqu’il reste
neuf nuits, lorsqu’il reste sept nuits, ou
lorsqu’il reste cinq nuits (c’est-à-dire
respectivement les 21ème, 23ème,
25ème, 27ème ou 29ème nuits). »
Al-Hâfizh Ibn Hajr a dit dans Fath-ulBari : « L’avis le plus le plus fort est

qu’elle se trouve dans une nuit impaire
des dix dernières nuits et qu’elle change
chaque année. »
Allah n’a pas révélé la connaissance de
son moment précis à Ses serviteurs par
miséricorde pour eux, pour qu’ils cherchent à augmenter leurs bonnes actions
en la recherchant dans ces nuits honorables, en priant, en faisant du dhikr et en
L’invoquant. Ainsi ils augmentent leurs
bonnes oeuvres et cherchent à se rapprocher d’Allah et à obtenir Sa récompense. Il ne leur a pas révélé pour
distinguer ceux qui parmi eux luttent et
font des efforts, de ceux qui sont paresseux et négligents, afin que celui qui
lutte constamment pour quelque chose
se manifeste dans sa recherche et se
donne de la peine dans sa recherche et
dans son accomplissement.
Il se peut qu’Allah révèle sa date à certains de Ses serviteurs par des signes,
qu’ils peuvent voir, de même que le Prophète (Prière et salut d’Allah sur lui) a
vu le signe qu’il serait prosterné dans la
boue le matin suivant. Il a plu cette nuitlà et il a prié le lendemain matin la prière
du Fajr dans la boue.
Rassemblés par MD
Auteur : Les imams Al-Albâni
et Ibn Al-’Uthaymîn

RETRAITE PIEUSE OU LE I’TIKAH

Le sens profond d’un acte
Les 10 derniers jours du mois de Ramadan représentaient pour le Prophète et ses Compagnons une occasion privilégiée de se consacrer entièrement à l’adoration de Dieu, de se repentir, de se rapprocher de Lui, et de l’implorer afin qu’il concrétise leurs aspirations
les plus chères. Cette adoration représente d’ailleurs une pratique prophétique hautement recommandée, sunna mouakkada.
ans nos sociétés, où il n’est pas
aisé d’opérer une retraite totale
par rapport à son environnement, en s’isolant dans une des mosquées qui ouvre ses portes jour et nuit
pendant cette période bénie, il est important de se demander comment ne pas
passer à côté d’une telle adoration qui
permettrait à l’être de se recentrer sur
l’essentiel en opérant une rupture avec
le monde qui l’entoure. Cette rupture,
même si elle ne s’opère pas en s’astreignant rigoureusement à une retraite dans

D

un lieu déterminé, peut s’opérer intérieurement.
D’ailleurs le sens profond de l’Irtikâf est
de chercher à détacher son cœur et son
esprit de toute autre préoccupation que
Dieu et d’orienter continuellement tout
son être vers la direction de la Qibla.
L’intention et la volonté ferme de s’extirper d’un environnement physique, visuel, sonore, qui sans cesse assaille notre
être intérieur et nos sens, est une manière de concrétiser les objectifs de la retraite même si les circonstances nous

empêchent d’être physiquement dans
une mosquée. Rappelons qu’un des
principes qui fonde la jurisprudence islamique consiste à s’efforcer de réaliser
une chose, tant que faire se peut, même
s’il est impossible de la concrétiser entièrement.
Le Messager de Dieu, évoquant les catégories de gens qui auront le privilège
d’être sous l’ombre de Dieu le jour du
jugement dernier, a cité la personne dont
le cœur est attaché aux mosquées. Il a
parlé du cœur et non du corps qui, selon

L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015

les circonstances (maladie, voyage, activité professionnelle, obligations familiales, etc.) peut être contraint à être
séparé des lieux de culte. Il a aussi précisé que toute la terre était pour chaque
musulman, et ceci représente un privilège accordé à sa seule communauté, un
lieu de prière. Se construire intérieurement et symboliquement un lieu de retraite revient à vivre pleinement celle-ci
si l’être tout entier cherche à se détacher
Suite Page 4
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Culture

RUPTURE COMMUNE

Suite de la page 3
durant cette période de toute préoccupation futile, de tout ce qui empêche
le cœur et l’esprit d’opérer une véritable rupture avec le monde environnant.
Certes le Prophète, comme nous l’enseigne notre mère Aicha, redoublait
d’effort la dernière décade de ce mois
béni, notamment parce qu’elle comporte la nuit du destin ou de la valeur,
au cours de laquelle Dieu décrète pour
chaque âme, pour l’année à venir, son
espérance, sa subsistance, etc. (sourate
44, verset 4). Mais en réalité, il vivait
toujours dans cet état de proximité de
Dieu, dans la recherche continue de
Son agrément, que ce soit pendant ou
en dehors de ce mois. Elle rapporte
que le Messager de Dieu, durant la
nuit, ne priait pas plus de onze unités
de prières, que ce soit pendant le mois
de Ramadan ou en dehors de celui-ci.
Cette rupture qui est une aspiration qui
doit habiter l’esprit de tout musulman
est en réalité un moyen de s’exercer à
être notre vie durant dans cet état de
retraite vis-à-vis d’un environnement
qui nous accapare, qui occupe notre
esprit. La rupture, chez les élus de
Dieu, à commencer par ses Messagers, est un état permanent. Dieu ordonne au Prophète de s’astreindre à
une présence continue, à ne jamais
rompre cet état de présence à Lui (sourate 18, verset 24) qui est l’unique voie
pour vivre une véritable paix intérieure synonyme de remise confiante à
Dieu en toute chose.
Dieu a gratifié et élu les Gens de la
Caverne, qui ont vécu plus de 300 ans
retirés du monde, en les préservant
d’une société hostile à la foi qu’ils
portaient. Cette retraite bien physique
était pourtant d’abord une action du
cœur désirant vivre en intimité avec
l’Etre suprême. C’est ainsi que Dieu a
concrétisé leurs plus hautes aspirations
en les gratifiant de cette présence permanente du cœur (sourate 18, verset
14). Telle est la signification profonde
du terme arabe Ribat.
Chercher à vivre cette communion du
cœur consiste en somme à suivre les
pas de nos prédécesseurs et les dix
derniers jours du Ramadan sont un
moment propice à l’exercice de l’ego
à une discipline à laquelle il n’est pas
forcément habitué au cours de l’année.
Cette période représente un moment
idéal pour s’exercer à vivre cette quête
permanente d’excellence, qui caractérise de manière intemporelle les êtres
élus par Dieu.
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Le Mouvement sunnite, un bel exemple à suivre
Ils sont nombreux à attendre l’heure de la rupture du jeûne pour se rendre à la grande Mosquée
Sunnite de Zanghoetin. Même avec zéro franc dans la poche, on est sûr de pouvoir rompre dignement son jeûne. Nous y avons fait un tour pour voir comment l’association arrive à relever ce défi
depuis 5 ans.
l était 18h quand nous arrivions ce
lundi 22 juin à la grande mosquée
de Zangouétin. Comme nous,
beaucoup de fidèles convergeaient vers
ce lieu de culte. Déjà, nous apercevons
un groupe de jeunes et de personnes
d’âge mûr, habillés en uniformes en
plein travail. Les uns, à la va-vite, étalaient des nattes. Les autres apportaient, qui des dattes, qui des boissons
locales, notamment le zom-koom, le
bissap, qu’ils alignaient sur les nattes
en petits groupes. Ce groupe de jeunes,
sous la conduite d’El hadj Issaka Kaboré, semblait maîtriser son affaire.
Quoi de plus normal, puis que cette activité a débuté en 2010 et a lieu tous les
30 jours du Ramadan.

I

Nous sommes financés
par des bonnes volontés
Les ruptures communes organisées par
le Mouvement sunnite, constituent une
preuve, si besoin en était, que « le nombre des musulmans est une force ».
« Depuis la première année jusqu’à nos
jours, des bonnes volontés n’hésitent
pas à accompagner le projet de rupture
avec des investissements de toutes natures », s’est réjoui le coordonnateur du
programme de la rupture commune. A
un mois du ramadan, la mosquée lance
un appel à toutes les bonnes volontés
pour réussir les ruptures communes.
Les fidèles, soucieux de la récompense
auprès d’Allah, envoient des dons de
tout genre, des dattes, des sacs de riz,
des fruits, et bien entendu des espèces
sonnantes et trébuchantes, étant donné
que l’argent est le nerf de la guerre. La
rupture comporte deux phases. Il y a
l’heure de la rupture proprement dite.
Quand il est l’heure, les fidèles se mettent en groupes autour des nattes. Là il
leur est servi à chacun au moins un sachet d’eau, des dattes, des fruits, des
jus. Puis on suspend pour accomplir la
prière de magrib. Après la prière, les
groupes se reconstituent pour le plat
central. C’est un vrai petit monde qui
se constitue. Et leur nombre se chiffre
à des centaines. Là, en fonction des
jours, le menu varie bien naturellement.
Le jour de notre passage, il y avait au

menu de la soupe et du riz.
Tout cela, pour mettre en pratique le
hadith du prophète Mohammed (SAW)
qui incite au partage durant ce mois
béni. « Nous voulons mettre en pratique ce hadith qui dit que celui qui
donne de quoi rompre à un jeûneur,
Dieu procure à cette personne les mérites du jeûneur».En plus de cela, le
Mouvement sunnite veut aider ceux qui
n’ont pas de quoi rompre leur jeûne à
pouvoir le faire. « C’est aussi une manière d’inciter les gens au partage.
Notre souhait est que cela puisse être

L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015

répercuté dans toutes les mosquées afin
que partout les gens puissent rompre
leur jeûne en toute quiétude »,a ajouté
El hadj IssakaKaboré. L’occasion a été
bonne pour remercier tous ceux qui ont
cru en ce projet et qui y contribuent
chaque année.
Vivement, que cette action fasse tache
d’huile dans toutes les grandes mosquées. Puisse Allah apporter son soutien afin que ce projet perdure dans le
temps. Et bravo au Mouvement sunnite.
A.Rachid Junior

Culture

FAIB-NOUVEAU

Faire de la communication, un outil précieux
La bataille de l’information est ouverte depuis belle lurette et elle ne fait que s’empirer. Aujourd’hui, plus qu’hier, la communication
occupe la Une de tous les projets, qu’ils soient à l’échelle nationale ou internationale, qu’ils visent la dissémination du mal ou la diffusion du bien.Le traitement de l’information et son contrôle sont en vogue dans les Etats les plus industrialisés ou les plus puissants du
monde. IzvestiaRusse, BBG American (Broadcasting Board of Governors), Voice of America (VOA), RFI, Al Jazira. A l’échelle nationale, également, on a pu constater le pouvoir des médias par moment. Sous cet angle, certaines communautés religieuses se sont appropriées le pouvoir des médias et cela n’a fait qu’augmenter leur côte de popularité. Qu’en est-il de nous, musulmans ?
our répondre à cette question, pas
besoin de passer par quatre chemins. La question de la communication est encore un terrain vierge que
la FAIB doit explorer à fond. Parce que
le pouvoir des médias est bien réel et audelà de ce qu’on peut imaginer. Quand
les américains ont pris conscience de ce
qu’ils qualifient de désinformation de la
part des Russes avec leur media prolifique Izvestia sur une toute autre lecture
de la crise ukrainienne, ils ont renforcé
les capacités de Radio Free basée en république tchèque et financée par le budget fédéral américain, sous un nouveau
programme intitulé Digital Média Département (Digim), comme le confie
l’un des responsables. Ce dernier a affirmé avoir rassemblé les spécialistes
des réseaux sociaux afin de « Résister à
la désinformation dans la sphère médiatique russe, à l’aide des réseaux sociaux,
en particulier Facebook,Twitter, Vkontakte et Odnoknoklassniki (réseaux
russe) ».C’est un projet qui est pris en
charge par le financement de l’agence
fédérale américaine BBG. Les puissances du moment ont compris que
l’avenir se joue dans les médias, les
vraies batailles se mènent et se gagnent
à travers l’information. Quand l’Iran a
lancéla puissante Chaîne d’Al-Manar de
la république Islamique de l’Iran, les
Saoudiens ont, à leur tour, lancé Al Arabia pour contrecarrer l’avancée de
l’idéologie chiite. La communication est
d’un grand apport et demeure incontournable ; et cela, beaucoup l’ont compris. Daech ne dira pas le contraire. A
son avènement, le groupe Etat islamique
a assis sa notoriété en usant fortement de
la contribution des médias. Il a, à cet
effet, recruté les meilleurs en la matière.
Ils usent des moyens les plus sophistiqués en matière d’information pour se
faire entendre.Et effectivement, il est entendu par tous, à tous les endroits du
globe. Bref. La FAIB qui vient de sortir
de son premier congrès doit mettre la
communication au cœur de ses activités.
Le premier bureau a péché en la matière.
Non seulement, il ne communiquait par

P

lui-même, mais en plus, même quand on
prend l’initiative, c’est la croix et la bannière pour avoir l’information. Communiquer aujourd’hui permet d’apaiser les
tensions. C’est la preuve parmi tant
d’autres qu’une organisation vit et
qu’elle est à la page. Il faut saluer de passage le fait que certaines associations islamiques soient sur la toile, comme le
CERFI, le Mouvement sunnite. Mais à
une échelle plus importante, il faut que
la FAIB entre dans la danse. Avec notre
nombre, plus de 62% de la population,
il faut bien que notre association de référence, puisse nous donner la conduite
à tenir face aux situations qui se présentent à nous. Cela est la preuve d’une
unité d’action, comme d’autres l’ont si
bien compris. La communication, c’est
un moyen de prévention de tensions sociales. Elle éteint les rumeurs qui sont
sans aucun doute, nocives pour une association comme la FAIB. Le développement du volet communication
comporte aussi bien le fait d’avoir ses
propres moyens de communication que
de savoir utiliser à bon escient ceux qui
sont déjà là. A ce niveau, le constat, il est
amer. C’est vraiment regrettable de
constater que les médias dits islamiques
ou ceux proches des musulmans n’ont
pas la primeur de l’information même
quand elle est distillée. Ou encore qu’il

n’y ait pas une politique claire de valorisation de nos actions et de nos hommes
religieux. On peut avancer l’argumentaire que lesdit médias sont encore à
l’état embryonnaire par rapport aux autres. Mais il y a aussi que c’est de la responsabilité de la communauté de
travailler à faire hisser ces médias au
rang des autres. Ce qui n’est pas chose
impossible. Le paradoxe est que, les musulmans, quand communiquer devient
un impératif, sont prêts à verser des
sommes colossales aux autres médias
mais exigent la gratuité pour ce qui est
de leurs propres médias. Comment dé-

velopper de véritables médias islamiques avec de telles pratiques ? Les
médias islamiques sont véritablement à
l’image de la communauté. Il manque
cette appropriation collective, cette
synergie d’action indispensable. En tout
cas, la communication, c’est un peu
comme la politique. Si on refuse d’en
faire usage, c’est elle qui va nous faire,
pour parler de façon vulgaire. Heureusement, la FAIB nouveau style dit avoir
intégré cette donne. Mais la réalité va-telle transcender les déclarations d’intention ?
La rédaction

Calendrier de lecture du Coran durant le Ramadan

L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015

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Débat du mois

L’ISLAM ET LA PAIX DANS LE MONDE

L’analyse profonde du Dr Ahmad Savadogo
Le Dr Ahmad Savadogo, diplômé des universités de Médine et de Ryad a mis à la disposition de la communauté, un livre intitulé « L’Islam et la paix dans le monde ». D’une soixantaine de pages, il a mis en lumière la perception de l’Islam de la paix. A l’occasion des séances de commentaires du Coran, il a présenté cet essai le 2 Juillet 2015 à la Mosquée Mussa Roger du quartier Karpala.
e Dr Ahmad Savadogo est l’un
des rares éminents savants islamiques du Burkina qui manient, en plus de l’arabe, la langue de
Molière. Ce livre qu’il vient de publier
en français témoigne de sa maîtrise de
cette langue. Et cela est un plus dans le
travail islamique qu’il fait. Pourquoi
écrire un livre islamique sur la paix ? Il
en donne la réponse dès les premières
pages du document. L’une des raisons,
c’est que « les ennemis de l’Islam ont
compris que l’arme la plus redoutable
qu’on peut utiliser contre cette religion,
c’est de faire des propagandes à son
encontre pour ternir son image ». Pour
parvenir à cette fin, plusieurs méthodes
sont employées. La première, « c’est la
musique ». Il cite en exemple le verset
6 de la sourate 31 où Allah dit : « Parmi
les gens, il y en qui achètent des paroles inutiles afin d’égarer les gens de
la voie d’Allah ».« Les paroles inutiles », font référence donc à la musique. L’autre méthode : « Depuis le 11
septembre 2001, l’image de notre religion s’est assombrie ». Il fait référence
aux mouvements terroristes dit islamiques. Ces mouvements sont utilisés
par certaines personnes, plus ou moins
bien intentionnées, pour justifier de ce
que l’Islam serait une religion de violence, contrairement à la paix d’où elle
tire son essence. Face à ce matraquage
médiatique, le Dr s’est dit obligé de
restituer en quelque sorte la vérité. Pour
ce faire, il a bâti son argumentaire autour de quatre chapitres : « L’historique
de la paix en Islam ; les bases de la
paix en Islam ; les dimensions de la
paix en Islam ; la réduction considérable de la violence par l’Islam ».
« Le mot paix a commencé depuis la
première création avec le nom d’Allah
Lui-même, le Paradis et Adam ( Que la
Paix d’Allah soit sur lui), qui a reçu
l’ordre de propager la salâm parmi les
anges », a dit le savant. Avant la descente d’Adam et d’Eve sur terre, Allah
leur a enseigné la paix en les faisant séjourner au paradis. Le paradis étant le
lieu où il n’y a que ce qui plaît à Dieu,
cela leur a permis de vivre la paix avant
leur descente sur terre. Quand ils furent
admis sur la terre, Dieu leur ordonna de

L

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se soumettre à lui et de propager la
salâm comme ils l’ont appris auprès
des anges. Alors, à travers sa soumission, Adam était appelé à être un musulman. Selon le savant, le mot ISLAM
lui-même signifie paix. Ce mot est
tiré de trois lettres « SLM » (salama)
qui signifie « exempte de tout défaut ».
Il signifie aussi un comportement
exempt de violence, un environnement
sain … Ainsi, conclut-il, c’est en se
soumettant à Allah qu’on acquiert les
qualités qui conduisent à la paix. « Les

serviteurs du Tout miséricordieux sont
ceux qui marchent humblement sur la
terre et qui, lorsque les ignorants leur
tiennent des propos violents, disent
« salâman » « paix », sourate 25 verset
63.
Abordant les bases de la paix, le Dr
commence en citant des figures qui ont
été présentées à la face du monde entier comme étant des parangons de
vertu alors qu’elles étaient tout sauf
cela car elles sapaient leurs discours de
paix par des actes de violence. Il cite

L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015

par exemple le Général De Gaule,
Georges Bush fils, Barack Obama.
Pour lui, la première base de la paix,
c’est la science utile, contrairement à
d’autres sciences. La deuxième base est
la foi. Cette foi qui englobe la croyance
en Allah, aux prophètes, aux livres révélés, au jour dernier et au destin. « Ces
piliers bien compris et bien ancrés permettent de s’autocontrôler pour ne pas
enfreindre aux prescriptions divines.
Celui qui se garde d’outrepasser les limites fixées par son Seigneur sera un
homme de droiture », a dit le Dr. La
troisième base, c’est la soumission à
Allah. La foi, selon le Dr, est la soumission du cœur. Cette soumission
pour être complète, doit s’accompagner
de la soumission du corps et des membres. Ces différentes catégories de la
soumission engendrent en Islam le respect des cinq piliers. Ensuite, il y a
comme base de la paix, la bienveillance
« Al ihsâne ». La bienveillance est le
degré le plus élevé de la foi qui fait de
l’homme un ange sur terre. Sa bienveillance s’étend sur ses semblables,
sur les animaux, et sur tous les êtres de
la terre. Il devient un homme de paix.
La dernière base citée par le Dr, c’est
la justice. Le manque conduit nécessairement au manque de paix. Il a cité
quelques exemples des peuples victimes de l’injustice qui se sont vengés

Société
en posant des actes contraires à la paix.
Il y a le cas de la Palestine, les aborigènes d’Australie, les Indiens d’Amérique … Au regard de cela, le Dr pense
que : « la paix que nous vivons n’est
pas une paix durable. Ni le Conseil de
sécurité, ni l’attribution annuelle des
prix Nobel de la paix ne peuvent garantir la paix dans un monde gouverné
par une communauté internationale
fictive qui n’a d’autres soucis que la
protection de ses intérêts ».
Abordant le chapitre des dimensions de
la paix en Islam, l’écrivain dira en avoir
dénombré dix. La paix avec Dieu. En
cela, le musulman après avoir acquis
les principes de la paix, les applique
tout d’abord entre lui et son créateur,
Allah. Il y a la paix avec soi-même.
« Lorsqu’on est en harmonie avec le
Seigneur, il nous met en paix avec
nous-même », instruit le Dr. Il y a ensuite la paix avec ses deux parents,
avec ses proches parents, avec ses voisins, avec ses concitoyens. Il y a la
paix avec les animaux, la paix avec les
insectes, la paix avec l’environnement
et la paix avec toute l’humanité. Un
bon musulman, selon le Dr, respecte
l’autorité publique, il obéit à la hiérarchie. S’il s’agit d’une autorité religieuse, cela est une obligation divine.
C’est pourquoi, il est interdit de se rebeller contre l’autorité par des coups
d’Etat, des révoltes … Le musulman ne
participe donc pas à des actes tendant à
troubler l’ordre public et qui peuvent
nuire à la paix et à la cohésion sociale.
Et tout recours pour un changement de
régime ne peut se faire que si un certain nombre de conditions sont réunies.
Avec ces concitoyens, le musulman entretient des rapports de paix. « Le vrai
musulman, c’est celui dont les autres
sont à l’abri de sa langue et de ses
mains ». Le musulman doit contribuer
à la construction de sa nation. Il ne doit
donc pas participer à des actes de destruction de biens publics. En Islam, la
guerre est proscrite entre les humains.
Le droit d’attenter à la vie d’autrui est
reconnu mais est considérablement restreint. « Le sang du musulman est sacré
sauf dans trois cas : la loi du talion,
l’adultère et le renégat ». L’application
de cette réglementation ne doit pas non
plus se faire par complaisance. Dans un
Etat islamique, l’Islam reconnaît des
droits aux non-musulmans. Ils ont le
droit à la liberté de culte et de pensée,
à l’équité et à la justice. Le prophète fut
un grand homme, un homme de paix et
d’amour. Il a été bienveillant et a usé
de plein de sagesse envers les ennemis

et les détracteurs de l’Islam. Les agressions et humiliations se sont multipliées sur la personne du prophète (psl)
et son entourage si bien qu’ils émigrèrent à la cité de Médine.Le prophète a
enseigné la non-violence. Il n’a pas apprécié qu’on rétorque au mal par le
mal. Comme il l’a si bien dit, qu’il a été
envoyé pour apporter la bonne nouvelle en réformant le mauvais caractère
des gens. Ainsi donc le but de l’Islam,
c’est de corriger la mauvaise conduite
des hommes et non de leur déclarer la
guerre. Les musulmans, au temps du
prophète, ont enduré la souffrance et
les humiliations. Ce n’est que voyant
que leur liberté religieuse était en voie
d’être bafouée que l’ordre fut donné
aux croyants de se défendre afin de la
rétablir. Et même à ce niveau, selon le
Dr, le prophète a interdit lors des batailles de toucher aux personnes âgées,
à la femme, à l’enfant, aux animaux,
aux arbres, d’empoisonner les cours
d’eau. Au dernier chapitre, le Dr a développé la thèse selon laquelle, l’Islam
a contribué à réduire considérablement
la violence contrairement à ce qui se
dit. L’Islam n’admet pas l’impérialisme, les colonisations … « Si certains
ont usé de la guerre pour imposer leur
langue, leurs cultures, l’Islam s’est
propagé comme il continue aujourd’hui de le faire, par la paix, le
commerce, le bon comportement.. Aujourd’hui, des Etats financent des rebellions au profit de multinationales ou
pour instaurer un régime protecteur de
leurs intérêts. Des Etats alimentent le
terrorisme pour mieux étendre leur influence et ouvrir des bases militaires.
La lutte contre le terrorisme doit commencer par des actions tendant à mettre fin à de telles conspirations », dit le
Dr.
Dans son œuvre, le Dr a fait une analyse profonde des violences imputées à
l’Islam. Il a tenté de répondre à la question ; qu’est-ce qui justifie les attentats, les enlèvements par des groupes
terroristes assimilés aux musulmans ?
Premièrement, il y voit la culture occidentale. Cette culture qui a privé
l’homme de sa spiritualité et de tout
contact avec Dieu, l’a rebellé et l’a
rendu violent. Il y a comme cause du
terrorisme généralisé, la question de la
Palestine. Il y a les « mensonges qui
ont conduit à la destruction de l’Irak,
de l’Afghanistan, de la Somalie, de la
Lybie, de la Bosnie… ».

MUSULMANS ET NON RESPECT DU TEMPS

Ancré dans les mœurs
C’est une autre plaie de cette communauté : le respect du temps,
voire de la parole donnée.Ce qui est curieux, et à la limite, inquiétant, c’est que le respect des engagements est érigé en règle
impérative. Ce qui signifie, que tout contrevenant s’expose au
courroux d’Allah. Combien serons-nous à réussir le test du respect du temps, partant de nos engagements ?
es musulmans aujourd’hui, sont
« une meilleure communauté »
qui donne le mauvais exemple.
C’est le triste constat. La qualification
coranique de « meilleure communauté
suscitée parmi les humains », risque de
ne pas trouver sa plénitude dans cette
communauté d’aujourd’hui. On en
doute. Aujourd’hui, c’est devenu pratiquement une marque de fabrique pour
les musulmans de ne jamais respecter
les heures de leurs cérémonies. On a
toujours fait la remarque. A telle enseigne, que ça nous colle pratiquement
bien. Même dans nos cérémonies de
grande importance, difficile de voir le
temps respecté. Quelle image envoyons-nous à la face du monde ?
Celle d’une communauté, qui ignore où
elle va ou qui ne sait pas ce qu’elle
veut. C’est la réaction qu’a eu ce
confrère à l’occasion du 1er congrès de
la FAIB. Le non-respect du temps a été
un alibi pour certains de prendre le
large non sans proférer quelques mots
malvenus à l’endroit de tous les musulmans. Et c’est ce qui est choquant. L’Islam est venu pour parfaire les bonnes
conduites. Ce n’est pas apparemment
cet islam que la Communauté véhicule.
Entre l’islam des textes sacrés et celui
pratiqué par nous musulmans du Burkina, il y a un hiatus incompréhensible.
Est-ce la preuve de notre manque de
foi ? Plaise à Allah que ce ne soit pas le
cas. Rectifions le tir, il est encore
temps. Un prêcheur de chez nous disait : « Si le temps chez les autres, c’est
l’argent, chez nous, en Islam, le temps,
c’est la vie. C’est de sa bonne gestion

L

A.RACHID JUNIOR

L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015

que dépend notre salut ici-bas et dans
l’autre monde ». Sic. Combien
sommes-nous à voir les choses de cette
manière ? Le comble, c’est que ceuxlà mêmes qui nous donnent ces rappels
utiles, quand vient l’épreuve de la mise
en pratique, oublient leurs conseils. Ça
aussi, c’est inquiétant. « O vous qui
croyez, pourquoi dites-vous ce que
vous ne faites pas. C’est un péché abominable auprès d’Allah que de dire des
choses que vous ne faites pas », nous
prévient le Coran.« Oh vous qui portez
la foi, remplissez vos serments après
les avoir contractés.. », nous dit cette
autre injonction coranique. Respecter
ses engagements, c’est l’autre cassetête de nous musulmans. On pourrait
dire, sans se tromper, que le respect des
engagements par nous musulmans est
en état de putréfaction avancée. Comment relever ces innombrables défis
quand on n’est pas en mesure de respecter ses engagements ? Sans le risque
de se tromper, jamais religion n’a insisté sur l’importance du respect du
temps et de ses engagements comme
l’Islam. Au point qu’une sourate soit
baptisée le temps. On n’oubliera pas les
symboles utilisés çà et là dans le Coran
pour nous rappeler l’importance de
faire chaque chose à son temps. L’établissement des cinq prières et leurs
heures précises, compte tenu du fait
que le soleil et la lune se déplacent
selon un ordre bien déterminé. Tout
cela devrait suffire à nous ouvrir les
yeux. Mais hélas.
AROUNAN GUIGMA

103.4
Page 7

Interview

IMAM KHALIDOU ILBOUDO

« Nous devons refonder notre politique de la FAIB »
Imam KHalidouIlboudo est un enseignant de profession. Il est Imam de l’AEEMB et du CERFI. Il est formateur et encadreur dans
ces deux structures. Il est gérant d’un centre islamique notamment le Centre culturel islamique du Burkina (CCIB). Il est présentateur de l’émission« Foi du croyant »sur la RTB. C’est aussi un doyen dans le domaine du travail islamique. L’homme manie avec aise
la langue du Coran. Ce qui constitue, sans nul doute, un avantage pour le prédicateur qu’il est. Il est aussi râqi, en termes simples,
un soignant par le Coran. L’homme a plusieurs cordes à son arc, dont il serait fastidieux de vouloir en donner une énumération
exhaustive. C’est donc une personne avertie, qui connaît bien les arcanes de la grande communauté musulmane, que nous avons
rencontrée. Avec lui, nous avons abordé la question de la Fédération des associations islamiques, qu’il a contribué à faire naître.
Nous partageons avec vous l’ossature de cet entretien plein de leçons.
textes régissant la FAIB, ont pu noter que
les débats ont été très nourris et sincères. Il
a fallu franchir les douleurs pour que certaines décisions soient prises.

Nous sommes dans le mois de ramadan,
quelles sont vos prières à l’endroit des
musulmans et de la nation burkinabé ?
Le mois de ramadan est un mois béni et un
mois d’invocation où la bonne action a plus
de valeurs que les mois ordinaires. Pour
cela, nous profitons pour demander à Allah
(Pureté et gloire à lui) d’assister notre pays
qui traverse une période difficile, je veux
parler de la transition. Nous sommes également en période pré-électorale, comprenons
que la stabilité d’une nation est mise à
l’épreuve quand elle est dans une situation
de transition devant aboutir à des élections.
Par la Baraka et la grâce de ce mois, que
nous puissions, peuple du Burkina Faso et
autorités, traverser cette phase afin de regagner une vie constitutionnelle normale au
sortir des élections. Nous prions afin qu’il y
ait plus de fraternité entre les différentes
composantes de la société.
Quelle peut être l’importance du jeûne
dans le mois et pour la nation ?
Le mois de ramadan est très important en
ce sens qu’il a pour but de réformer le caractère de l’homme. Qui consiste à maîtriser son instinct et son « moi», à un partage
d’altruisme, notamment une vie efficace acceptable avec ceux qui partagent la terre
avec nous. C’est une école des bonnes valeurs et des grandes vertus au profit du musulman et du reste de la société. Le mois
dessine aussi une perspective d’unité des
musulmans, où dans son exécution l’entièreté de la communauté musulmane mondiale se retrouve dans ses valeurs et l’élan
de solidarité s’avère réel. Donc, c’est
l’école des caractères, de la perfection de
son être, et l’on nourrit sa relation du point
de vue vertical avec Dieu par des actes
comme la lecture du Coran, les aumônes,
les prières nocturnes, les visites aux frères
et parents et bien d’autres. La somme de
toutes ses valeurs transforme le jeûneur en
homme de bon caractère dans sa vie sociale.
Cependant, c’est la nation qui gagne dans
la formation d’une grande majorité de musulmans à bien se conduire dans la société.

Page 8

La communauté des musulmans vient de
sortir d’un Congrès après 10 ans d’existence de la FAIB ; quelles sont vos impressions sur le travail fait ?
C’est essentiel ce qui vient de se faire après
dix ans de la FAIB. Le fait que les gens
aient accepté s’asseoir pour faire le bilan et
se projeter dans l’avenir. Ensuite, au sortir
de ce Congrès, les musulmans ont convenu
que la FAIB est un acquis même si depuis
2005, beaucoup de difficultés ont été
constatées dans le fonctionnement. Mais
l’acquis doit être consolidé parce que la
FAIB et les disfonctionnements sont
comme le bébé et l’eau du bain. Pour signifier que l’on ne va pas jeter le bébé avec
l’eau du bain. Pour le cas précis, il nous faut
repenser notre politique de la FAIB.Cette
structure se veut l’interlocutrice des musul-

mans avec l’extérieur et avec les différentes
administrations. En résumé, nous devons
travailler à consolider l’instrument tout en
palliant le mauvais fonctionnement pour sa
bonne marche. Et enfin, retenons que la
FAIB a évolué, un grand pas a été effectué
parce que le secrétariat général qui était le
répondant du présidium est passé à un secrétariat exécutif, qui a les pleins pouvoirs
d’exécution et le présidium joue le rôle de
conseil d’administration. Quand on regarde
également la personnalité qui a été désignée
pour ce poste, il y a beaucoup d’espoir en
vue d’un changement pendant son mandat.
A vous entendre, ça n’a pas été un bon
débarras comme d’aucuns l’ont pensé ?
Mon impression est que ça n’a pas été un
bon débarras parce que ceux qui ont participé aux travaux de commissions sur les

L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015

Quelles peuvent être les défis de la FAIB
pour les musulmans ?
Les musulmans ont d’énormes défis que la
FAIB endosse de nos jours. Le premier défi
demeure l’unité dans le travail islamique
nonobstant la diversité de la communauté.
C’est un acquis qui doit être préservé. On
se reconnaît tous dans la spiritualité islamique. Reconnaître que l’autre à d’autres
méthodes pour faire le travail musulman
dont le seul but est de servir la religion.
Donc, c’est dire que cet acquis doit être
consolidé. Il y a des associations plus
grandes que d’autres, membres de la structure faîtière. Mais qui ont un pied dedans et
un autre dehors parce qu’elles ne croient
pas aux attentes, et nous devons travailler à
rétablir la confiance et l’unité dans l’action
des musulmans.
Le deuxième défi qu’il faut relever c’est
celui du nombre, la masse des musulmans.
Comment rendre ça plus efficace ? Selon le
recensement récent sur la population, il
s’avère que les musulmans sont majoritaires à 62%. La chose qu’il ne faut pas perdre de vue, c’est que c’est un atout mais ça
peut être un poids. Donc, quand votre nombre n’est pas de qualité, il est insignifiant.
Par conséquent, il faut avoir à transformer
ce nombre en quelque chose qui puisse cadrer avec la bonne marche de la communauté. Cela sous-entend la question de
l’organisation ; autant la FAIB doit s’organiser, autant les associations musulmanes
doivent revoir leur copie.
Aujourd’hui, on travaille sur la base de la
foi islamique, mais il ya des instruments qui
sont des moyens à même de faciliter nos activités qu’il nous faut acquérir. Pour produire un résultat, il nous faut réunir
certaines conditions.
Un autre grand défi, c’est la jonction entre
les intellectuels arabophones et francophones. Vous savez que notre communauté

Point de vue

ABDOUR RAHMAN SANA, NOUVEAU PRESIDENT DE LA CMBF

Les défis himalayens qui attendent le successeur de Sakandé
La Communauté musulmane du Burkina Faso (CMBF) a son nouveau président. El Hadj Abdour Rahmane Sana. Un nom qu’on connait plus dans le
domaine des affaires que dans le domaine purement religieux. C’est à lui que revient la mission herculéenne de conduire la première association islamique du Burkina vers un destin beaucoup plus radieux. D’ores et déjà, il faut dire que l’homme n’aura pas un sommeil tranquille, car apparemment
sa désignation à « l’unanimité » par le collège électoral, ne fait pas l’unanimité dans la communauté. Ce groupe a promis de se faire entendre.
epuis le décès du vieux Oumarou
Kanazoé, qu’Allah ait pitié de lui,
la communauté était gérée par
Adama Sakandé, qui est passé de sa qualité
de vice-président en président par intérim.
Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et les
voix n’ont pas manqué de se faire entendre
pour l’élection d’un président plénipotentiaire. Finalement, il faut attendre le
congrès en début du mois de juin, pour
qu’Adama Sakandé cède le fauteuil, à
l’homme d’affaires, Abdour Rahmane
Sana. Ce dernier sera-t-il à la hauteur des
ambitions de la communauté musulmane ?
C’est tout le mal qu’on puisse lui souhaiter.
Il faut dire que le patron de Sana Voyage
doit vraiment mouiller le maillot. Et c’est
peu dire. Aujourd’hui, acceptons de voir les
choses en face, la CMBF est en perte de vitesse.
A comparé aux autres grandes associations
islamiques présentes sur l’échiquier national, en tout cas, elle n’occupe pas la faveur
des pronostics en terme d’initiatives. Même
si comparaison n’est raison. Sur le volet de
formation, la CMBF a du chemin à faire.

D

regorge des gens qui ont étudié l’arabe,
mais qui n’arrivent pas à convertir leur savoir dans la langue de travail, notamment
le français. C’est une inquiétude que la
FAIB se doit de résoudre afin qu’il y ait des
équivalences de diplômes pour les diplômés
arabes. Ce sera une plus-value en matière
de lutte contre le chômage et en matière de
ressources humaines.
Vous avez évoqué la question des
moyens. Quel sera la place des médias
musulmans qui sont presque tombés
dans l’oubli ?
Effectivement, dans cette nouvelle réorganisation de la FAIB, il y a une nouvelle
commission technique qui doit s’occuper
du volet communication. Le constat est plus
que clair, la communication est incontournable à l’instar du message coranique et les
prêches qui doivent être transmis par des
moyens de communication. Quand bien
même ce sont les communicateurs qui façonnent le monde. Partant de ce constat,
l’image des musulmans au Burkina comme
ailleurs peut être écornée par ceux qui traitent l’information à leur avantage.

Des associations comme l’AEEMB et le
Mouvement sunnite, sont des exemples en
la matière. Ces deux associations misent sur
les séminaires pour rehausser le niveau religieux de leur militant. En plus de cela, les
militants ont également des cadres bien appropriés où ils peuvent aller se recycler. El
Hadj Sana doit revoir ce côté et mettre véritablement la formation des membres de la
CMBF au cœur de ses priorités. Notre religion est basée sur la science et sans cadre
d’apprentissage, les militants ne pourront
que se perdre.
Sur l’engagement social, là encore, la
CMBF traine les pas. Elle doit à ce niveau
également copier le CERFI, l’AEEMB et le
Mouvement sunnite. La dernière association citée a lancé tout récemment son projet
de souscription volontaire destiné à l’érection d’infrastructures socio-éducatives.
L’AEEMB et le CERFI ont investi ce terrain, il y a quand-même longtemps. En tant
qu’homme d’affaires, El Hadj Sana ne devrait pas avoir du mal à fédérer les énergies
des richards de la CMBF pour également se
lancer dans la quête d’une autonomie sur le

plan des infrastructures. Le président national doit également travailler à ce que les bureaux régionaux et provinciaux jouent
pleinement leur rôle d’éducation, d’encadrement des militants. LA CMBF doit également mettre l’accent sur le recyclage des
imams, pour éviter les querelles inutiles et
les conflits de génération que connaissent
de plus en plus les mosquées de la CMBF.
Il faut également que le nouveau président
donne à la jeunesse sa place. Cette donne,
d’autres associations l’ont compris. Il lui
faut réfléchir à comment impliquer davantage les jeunes dans le processus. En réalité, rien ne de petit ou de grand ne peut se
faire aujourd’hui en mettant les jeunes au
banc de touche.
Une association sans une jeunesse formée
est appelée à mourir de sa vraie mort. Si la
jeunesse ne trouve pas son compte, elle finira par aller voir ailleurs.
L’autre grand chantier d’El hadj Abdou
Rahman Sana, c’est de cultiver la cohésion
au sein de la communauté. Il faut le dire, le
choix de ce monsieur comme président de
la CMBF ne sait pas fait sans difficulté. En

clair, son choix n’a pas été du goût de certains. Et ces derniers comptent donner de la
voix. Une note dûment rédigée a été remise
au ministre Barry à cet effet. Alors, en tant
que président, il ne saurait faire table rase
de cette situation. Il doit, à notre sens, s’impliquer directement pour faire taire les divergences. Notre communauté, la
communauté des musulmans, a déjà essuyé
les inconvénients de la dissension entre ses
membres. Les plaies sont encore fraiches
pour être oubliées. Nous espérons que le
tout nouveau président et ses membres mettront les petits plats dans les grands pour
éviter que la situation ne s’en lise davantage.
El hadj Abdou Rahman Sana est dit un
homme de poigne. Il est dit de lui qu’il a un
franc parlé. Il est dit aussi sur lui, qu’il aime
le consensus. Nous espérons qu’il fera
usage de ces atouts pour sortir la tête haute.
Puisse Allah lui donner toute la sagesse nécessaire pour porter haut le flambeau de la
CMBF. Elle en a fortement besoin.

Quelle vision pour cette jeunesse?
La place de la jeunesse a été une des
pierres d’achoppement au congrès.
A ce niveau, déjà quand vous regardez le congrès de la CMBF qui s’est
tenu à Fada, en dehors de la présidence, la majorité de ceux qui ont
été promus aux postes d’exécution
et au secrétariat sont des jeunes.
C’est une révolution. Au niveau de
la FAIB, tout le secrétariat est
constitué de jeunes. Nous sommes
certains que les interpellations font
leurs effets ; les jours à venir, les
jeunes auront leur place au sein des
instances de la FAIB.

ajouter, il est véritablement reconnu que
l’union fait la force ; nous devons donc travailler dans ce sens en mobilisant les ressources, à l’instar des grosses entreprises,
firmes et multinationales. Donc, il faut une
vision nationale, sous-régionale et africaine
de la communauté islamique.

Pensez-vous que la FAIB peut apporter une solution aux problèmes des musulmans ?
Oui je crois, quoi qu’on en dise,
l’unité des musulmans est un devoir. Quand on souscrit à un devoir
divin, on ne peut pas vouloir aller à
Dieu en contrevenant à ses ordres.
Vu cela, je crois que Dieu va nous
accorder son soutien. Ce qu’il faut
L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015

A. Rachid Junior

D’aucuns estiment qu’il faut une politique individuelle propre à chaque association au lieu de se fédérer ?
La fédération ne dissout pas les associations ; chacune concède de sa souveraineté
et participe à un programme commun, chacune garde sa spécificité car c’est ça aussi la
diversité de la communauté.
Votre mot de la fin ?
Je lance un appel à tous les musulmans,
associations et autres, parce que il y a des
musulmans qui ne croient pas à la FAIB.
S’ils sont réticents, ce n’est pas parce que
la FAIB ne peut pas faire un travail mais
ils pensent qu’en quittant leur association
pour la FAIB, ils vont perdre un certain
nombre de privilèges.
Interview réalisée par
AROUNAN GUIGMA
Page 9

Interview

CHEICK MAIGA BN AWF

L’histoire de la Tidjania au Burkina et de Rahmatoulaye
La Tidjania est une tendance islamique ancrée au Burkina. Et quand on invoque cette manière de pratiquer l’islam, le lien avec Rahmatoulaye est vite fait. Rahmatoulaye, la cité du Cheikh Aboubacar MaïgaIer ou le berceau du Maouloud au Burkina. Qu’est-ce qui
se cache derrière cette cité ? Qui est le Cheikh Aboubacar MaïgaIer ? Comment devient-on Cheikh chez les Tidjania ? Voilà un certain nombre de questions auxquelles, le Cheikh Bn Awf Maïga apporte des réponses .
Tidjania entre ces deux pays. Mais la
confrérie est d’origine algérienne parce que
le fondateur, Cheikh Ahmed Tidjani est né
dans un village nommé Ain Mâdi. Mais il a
résidé au Maroc et après sa mort, on lui érigea un mausolée.

La Tidjania est-elle une secte reconnue en
Islam ?
La Tidjania, c’est bien l’Islam pour ceux qui
ne le savent pas ou qui ont une autre lecture
de la confrérie. Pour mieux comprendre, je
prends un exemple sur les quatre Imams qui
forment les quatre grandes écoles juridiques
de l’Islam. Ces Juristes représentent l’est,
l’ouest, le nord et le sud. Quand vous prenez
un arbre, il possède plusieurs branches et
des branchettes qui proviennent toutes de la
même racine. C’est pour vous dire que l’Islam est d’une source limpide et unique, qui
est Dieu et son prophète (psl), les deux entités constituant la racine de l’arbre alors
que les branches et branchettes représentent
les voies et tendances musulmanes qui découlent de la même source à l’instar de la
Tijania, la Qadaria et bien d’autres confréries et tendances.Que ce soit Imam Abu Hanifa et les autres, ou encore la Tidjania et
d’autres formes de spiritualité musulmanes,
tant que la référence vient de Dieu et de son
prophète (psl), tout le reste n’est que vanité.
Rahmatoulaye est la ville tidjanite du
Burkina. Rappelez-nous l’histoire de
cette cité ?
L’histoire deRamtoulaye, est intimement
liée à celle du Cheick et de sa famille.Celui
dont je vous relate l’histoire est le grandpère de l’actuel Cheick Aboubacar qui porte
le même nom que son grand-père. Il était au
village de Namissiguima. Le village était
traditionnel ; l’Islam n’existait pas. Ce fut
un Haoussa qui rendit visite à la famille afin
de passer quelques jours avant de continuer
son périple. Dans la tradition des Mossi, le
respect envers un étranger relève de la coutume. Le jeune Aboubacar a reçu l’ordre de
s’occuper de cet étranger, qui était bien entendu un musulman. En compagnie de
l’étranger, le jeune homme découvrit une
autre forme d’adoration. Les prières quotidiennes que ce dernier effectuait, l’accrochèrent si bien qu’il se cachait pour imiter le
Haoussa. L’étranger demanda la route et
continua son chemin de voyageur. Mais le
jeune Aboubacar persistait dans ses prières
en cachette. Un jour, il fut envoyé à Gourcy
pour y réclamer un crédit. Sur le chemin du
retour, il s’arrêta à côté d’une rivière pour
boire de l’eau. C’est alors qu’un vieux qui
tissait ses cordes, lui recommanda d’aller à
la recherche du savoir. Tenez bien, Abouba-

Page 10

car, n’est pas arrivé à la famille, il a plutôt
cherché quelqu’un pour lui confier l’argent
et a pris le chemin de la recherche de la
Science. Il a apprit beaucoup de choses et
alla à la Mecque pour faire le pèlerinage.
C’est au retour pour le pays, après quelques
années passées à la quête du savoir, qu’il
rencontra un vieux ; celui qui va lui enseigner la Tijania. Ce maître va l’initier au
degré 12 de la confrérie. Il lui avoua qu’il
n’est pas le responsable de la Tarika, mais
une fois à la maison, il aura les nouvelles de
ce dernier et qu’il lui faudrait impérativement aller lui rendre visite afin de prendre le
degré 11. Quand il revint à Yipala, il y avait
une forte mobilisation autour de lui car il
s’était constitué une famille. Avant qu’il ne
s’installe à Yipala, il a envoyé demander
d’après le vieux qui l’avait entre-temps encourager à aller à la quête du savoir. Ce
vieux n’existait plus mais quelqu’un portait
le même nom que lui. C’est alors qu’il lui
donna la main de sa fille en guise de reconnaissance.
Maintenant installé au village, Aboubacar
ne se cachait plus dans ses pratiques islamiques. Il avait décidé d’affronter l’opposition du village et de ses parents. Il choisit la
voie de la négociation afin de pouvoir met-

tre fin à leur différends, cela n’abouti malheureusement pas. Mais ses parents lui promirent de ne pas le chasser du village quand
bien même ils n’étaient pas disposés à devenir des musulmans. Ayant quitus, Aboubacar et ses élèves allèrent un peu à l’écart
du village et choisirent un terrain précisément àNamissiguima. Voyant la beauté de
l’espace, il s’exclama : « Haazâ mine Rahmatoullahi », ceci est une miséricorde de
Dieu. C’est ainsi que, le nom Rahmatoulaye
est resté collé à ce lieu jusqu’à nos jours.
Finalement le Cheikh a-t-il pu rencontrer
l’homme qui devait lui enseigner le degré
11 ?
Effectivement, il s’est beaucoup renseigné
afin de retrouver cette personne. Il tomba
sur un Mauritanien à Ouahigouya. C’est à
partir de ce dernier que le Cheick Maiga va
se retrouver au Mali à Yonro du Sahel.
C’est là qu’il retrouve le fameux maître
pour apprendre le degré 11. Cela ne s’est
pas fait sans difficultés.
Pour beaucoup l’origine de la Tidjaniase
situe entre le Maroc et l’Algérie. Qu’en
dites-vous ?
Il est bien vrai qu’il y a une histoire de la

L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015

Au Burkina, il ya plusieurs foyers Tidjanites. Ya-t-il un lien entre Hamdalaye de
Cheick Aboubacar Doucouré et Ramatoulaye du Cheikh Maïga?
Oui, il y a un lien entre Ramatoulaye et
Hamdalaye, et cela date du temps du
colon.Il est né entre le père de Doucouré et
le grand-père de l’actuel Cheick de Ramatoulaye.
A l’époque, lorsqu’un musulman arrive
dans un pays, il cherche là où il pourra retrouver ses frères musulmans. C’est pour
cela, que quand le père de Doucouré est arrivé au Burkina, il a été reçu par le Cheick
Aboubacar 1er.Alors le Cheick fit appel à un
de ses disciples qui résidait à Djibopour lui
confier l’étranger. Mais il se trouvait que le
père de Doucouré devait à une autre personne. L’élève du Cheick retourna à Djibo
pour prendre des renseignements sur le
créancier de leur hôte. Je me résume à l’extrême. Par la suite, il y eut une entente entre
euxet le père de l’actuel Cheickh de Hamdalaye a été conduit par une délégation à
Djibo. Il voulut demander la route pour retourner chez lui. Mais le Cheick le pria de
rester à Djibo pour enseigner et conseiller
ses élèves. Voilà un peu l’histoire qui lie Ramatoulaye à Hamdalaye. Le lien est historique.
Au Burkina, malgré les associations, c’est
comme si les Tidjania sont les plus nombreux ?
D’abord, il faut comprendre une chose ;
nous qui sommes de Ramatoulaye, nous
sommes nés dans la Tidjania. Ce constat est
dû aussi au fait que la Tidjania est la plus
ancienne de toutes ces associations. Elle
possède de ce fait des adeptes dans les autres associations partout. C’est comme un
Cerfiste qui est Tidjanite, il n’y a aucun problème. Mais enfin, Sunnite, Tidjanite,Qadarite, CMBF, AEEMB, c’est l’Islam un point,
c’est tout.
Pouvons-nous avoir quelques noms de
Cheicks qui ont prêté allégeance à Ra-

Interview
matoulaye ?
Maintenant les choses ne sont plus comme
avant. Sinon il faut d’abord le stade de Mukadam avant celui de Cheick. Ces titres sont
des pouvoirs réservés à une catégorie de
personneS. L’ordre doit aussi venir de Yonro
avant que le Cheick fasse de nouvelles nominations. Sinon à Kaya, il y a un de nos
Mukadam, il y a également un à Takoradi.La Tidjania, c’est le respect de la
confrérie qui suppose le respect de la hiérarchie. On ne devient pas Cheick sous un
coup de tête, c’est un supérieur qui nomme
et ce dernier vous donne l’autorisation
d’exercer en tant que Cheick. Et tout commence par le titre de Mukadam avant le titre
de Cheick. Nous autres en tant que Cheick,
si nous arrivons à Yonro, nous ne sommes
plus Cheiks mais plutôt des Mukadam parce
que nous sommes chez nos maîtres.
A l’occasion de la célébration du Maouloud, des adeptes déferlent de la Côte
d’Ivoire, du Ghana et bien d’autres pays
pour se rendre à Ramatoulaye, c’est encore une force de votre mouvement en
termes de mobilisation ?
Pour répondre à votre question, la forte
communauté Tidjanite s’explique par le
voyage de certaines familles dans les pays
voisins, dont certains membres ont été
consacrés Mukadams. Les Mossis étant la
communauté burkinabé la plus représentée,
se retrouvent tous affiliés aux Mukadams
désignés par le Cheick de Ramatoulaye.

Pendant le Maouloud, ce sont les Mukadams qui mobilisent les gens pour se rendre
à Ramatoulaye. Suite à cela, un communiqué est lu par le Cheick, convoquant tous les
responsables à se rencontrer à Bobo afin
d’organiser un voyage sur Yonro, à la
source.
Pour évoquer le Maouloud, d’aucuns
parmi les Savants trouvent qu’il n’est
pas un enseignement de l’Islam. Des pratiques jugées injustes et déplacées sont
constatées à chaque fois que les gens se
rencontrent pour le célébrer !
C’est bien vrai. Même au temps du prophète
(psl) il y a eu des gens qui ont posé des actions déplacées. Vous qui êtes journaliste, si
vous refusez de retranscrire exactement ce
qui se dit, vous aurez déplacé et exagéré
dans votre travail et cela est injuste. La célébration du Maouloud ne signifie pas perversité et comportements incongrus. Sinon,
à notre niveau, nous le faisons pour plaire à
Dieu et son prophète (psl). Pour cela, nous
tâchons d’éviter les imperfections qui peuvent nous attirer la colère de Dieu.Il faut
aussi retenir que ceux qui critiquent le
maouloud ont raison parce qu’aujourd’hui
il y a des comportements qu’ils ont pu
constater qui ne sont pas du tout sains. A Ramatoulaye, on fait beaucoup attention. Nos
femmes ne se mélangent pas aux hommes,
par exemple.
Comment expliquez-vous qu’il y ait un

nombre élevé de Cheicks au Burkina
Faso, tous sont de Ramatoulaye ou de la
Tidjania, ou simplement c’est une nomination personnelle?
Dans la Tidjania, c’est le Cheick qui désigne
un autre Cheick. C’est-à-dire qu’à notre niveau, c’est le Cheick Maïga qui désigne de
nouveaux Mukadams et Cheiks. Ce qu’il
faut souligner, c’est qu’en dehors de la
confrérie soufi et notamment celle de la Tidjania, l’Islam a ses Cheicks qui sont désignés par la Charia, qui sont des hommes et
femmes qui ont une science approfondie de
la religion. Au niveau de la Tidjania, c’est
la même philosophie sauf que nos titres sont
propres à la Tarika par voie d’initiation, de
maître à élève. Que ce soit dans l’un ou dans
l’autre, on ne se nomme pas Cheick, on le
devient par voie de mérite.
Il semble très souvent que le Cheick exagère dans son statut en instituant des
comportements quelquefois peu incompréhensibles ?
C’est le monde actuel qui est ainsi fait, celui
de la liberté et du savoir. De nos jours, il est
difficile pour quelqu’un qui a fait de longues
études à l’extérieur ou à l’université de vouloir accepter de se soumettre aux exigences
de la Tarika. Il voit que sa liberté d’intellectuel et d’homme libre est menacée. Pour
eux, nous sommes tous égaux devant
Dieu.Chose qui est vraie, mais retenons que
Dieu a exigé la reconnaissance entre nous,
le respect entre nous. Il dit dene pas ignorer
les privilèges qui nous lient. Ce n’est pas

une question de supériorité humaine mais
plutôt de respect entre père et fils, par
conséquent entre le maître et l’élève. C’est
très important et il faut le préciser, on ne
peut pas vivre dans le désordre ; la femme
se reconnaît en son mari, l’homme se reconnaît à sa famille, son village ainsi de
suite. Ce n’est pas notre sens de liberté et de
connaissance qui va remettre cela en cause.
Quelles sont vos bénédictions pour ce
mois béni de ramadan ?
Le ramadan c’est une éducation. Ce n’est
pas le seul fait de s’abstenir de manger et de
boire. Il faut également soumettre ses membres à un contrôle notamment la bouche doit
apprendre à se maîtriser ainsi, que les autres
organes. L’abstention à la nourriture et à la
boisson comporte deux éléments. Primo,
c’est que le corps doit subir une cure afin de
se réhabiliter de ses déchets et enfin tout le
monde doit ressentir l’importance du partage en supportant la faim.
En tout cas, on demande à Dieu de nous
donner sa grâce et ses bénédictions. Qu’il
nous fortifie dans la foi. Nous sommes en
train de nous diriger vers les élections
qu’Allah nous fortifie afin que nous puissions les réussir dans la paix et la stabilité.Et
enfin, soyons des musulmans qui annoncent
la bonne nouvelle. La religion est envoyée
pour soutenir et apporter la joie aux
hommes.
Interview réalisée par
AROUNAN GUIGMA

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L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015

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Culte

L’islam et la destinée Humaine (SUITE)
llah le Très –Haut est infini et par
conséquent la connaissance qu’on
peut avoir de Lui est un processus
qui s’approfondit infiniment.
Dire que Dieu n’est pas connaissable est faux.
Dieu est connaissable à des degrés divers et
infinis. Il y a, en cela, une logique mathématique. Il est mathématiquement admis que la
partie ne peut embrasser le Tout. L’homme est
un point finidans l’infini, cerné de toute part
par Dieu, source de l’existence infinie. La
connaissance de Dieu par l’homme est comparable à un point qui se déplace sur une
courbe infinie. C’est un mouvement sans fin.
Il y a trois voies qui conduisent à la connaissance de Dieu :
-l’observation des œuvres de Dieu qui sont les
signes de son existence;
-la révélation de Dieu aux prophètes et messagers sous formes de livres saints comme le
Coran, la Thora et l’Evangile ;
-l’expérience spirituelle personnelle à travers
laquelle chacun peut observer les interventions actives de Dieu dans sa vie et celle de
ses semblables.

A

1-L’observation des œuvres de Dieu qui
sont les signes de son existence
Tous les peuples du monde connaissent
l’existence de Dieu.Le mot « Dieu » existe
dans toutes les langues du monde. C’est un
mot parmi les plus universels comme « manger », « boire » et « respirer ». Le mot
« Dieu » n’est pas une découverte des savants ; c’est une logique mathématique qui interpelle toute intelligence humaine avec force
et insistance. Toute œuvre a un auteur.On appelle Dieu l’auteur de toute la création dont
fait partie l’homme. C’est par complexe et orgueil que certains hommes remplacent le mot
Dieu par Nature ou Hasard. Ce jeu de mot ne
change rien en la réalité de l’existence de
Dieu, Architecte de l’univers visible et merveilleux.
Dieu est le créateur des Cieux et de la Terre,
de l’homme, des animaux, des plantes, des
minéraux, de l’énergie et tout ce qui existe de
visible ou d’invisible.
Voilà à quoi conduit l’observation de la nature par un esprit sain et sincère. Mais cette
observation à des limites car elle ne peut nous
permettre de répondre aux questions les plus
graves de la vie et de l’existence, telles que :
-qui est Dieu et comment est-il ?
-pourquoi crée-t-il les êtres ?
-Quel est le droit de Dieu sur ses créatures ?
-Quelle est la destinée de l’homme et des autres créatures ?
Toute personne qui tente de répondre à ces
questions sans se référer à Dieu, s’égare complètement, car seul Dieu lui-même peut répondre à ces questions. Il l’a fait à travers la
révélation prophétique. Toutes les autres tentatives de l’homme ont abouti au polythéisme,

Page 12

au panthéisme ou à l’athéisme. Ces voies sont
des inventions humaines suite aux tentatives
de découvrir Dieu sans l’aide de Dieu.
L’homme s’est égaré sur ces voies en considérant chaque signe de Dieu comme un dieu.
Emerveillé par un signe de Dieu, l’homme
qui se dit voilà Dieu lui-même, est complètement égaré. En effet les œuvres de Dieu sont
multiples, mais il n’y a qu’un seul Dieu. Il ne
peut être incarné par un signe particulier, sans
réduction de la réalité divine à un niveau extrêmement bas. Cela ne peut conduire à une
vraie connaissance de Dieu, l’Être Suprême,
absolu et éternel. Un signe n’épuise pas le trésor divin. Toute incarnation divine par un
signe ou une créature est un obscurcissement
de la réalité divine et un égarement.
2-la révélation de Dieu aux prophètes et
messagers sous formes de livres saints
comme le Coran, la Thora et l’Evangile
Dieu par miséricorde est venu à l’homme
pour se révéler à lui par connexion avec son
esprit à travers l’Esprit saint qui est l’Ange
Djibril. Depuis que le monde existe Dieu s’est
révélé au monde par l’intermédiaire de
124 000 prophètes et 313 messagers de Dieu,
suivant des hadiths attribués au Prophète Muhammad (psl).
Il n’existe pas de groupe humain qui n’a pas
eu de prophète et de messager pour répondre
aux questions :
-qui est Dieu et comment est-il ?
-pourquoi crée-t-il les êtres ?
-Quel est le droit de Dieu sur ses créatures ?
-Quelle est la destinée de l’homme et des autres créatures ?
Le Coran est la synthèse finale et la quintessence de la révélation divine aux humains. Il
réconcilie l’homme avec Dieu et l’homme
avec son prochain. Il lui rappelle clairement :
-qui est Dieu et comment est-il ?
-pourquoi crée-t-il les êtres ?
-Quel est le droit de Dieu sur ses créatures ?
-Quelle est la destinée de l’homme et des autres créatures ?
Le Coran est pour l’homme le meilleur guide
et le meilleur conseiller.
Cependant le Coran n’est pas une théorie de
la vie.
Le Prophète Muhammad (Psl) qui a reçu la
révélation coranique avait pour mission de
l’expliquer et de servir de modèle d’application du Coran. Suscité avec les mêmes dispositions que tout homme, il a démontré que le
Coran est vivable en tout temps et en tout lieu,
par sa souplesse, sa simplicité, sa logique et
son réalisme implacable.
Cependant, la réussite du modèle mohammadien dépend de l’expérience de chacun d’entre nous, de l’état de nos intentions et de la
sincérité du désir d’aboutir au succès et de
l’acceptation des sacrifices personnels qu’implique tout choix responsable.

3-l’expérience spirituelle personnelle à
travers laquelle chacun peut observer les
interventions actives de Dieu dans sa vie
et celle de ses semblables
L’islam n’est pas une théorie de la vie, c’est
un mode de vie basée sur la dernière révélation divine, le Coran. Il organise la relation
verticale de l’homme avec Dieu et la relation
horizontale avec les autres hommes, les autres créatures.
Dire « je crois en Dieu » doit avoir pour
conséquence « je me soumets aux commandements de Dieu ». Ces deux expressions sont
inséparables, l’une ne sert à rien sans l’autre.La première sans la seconde est un mensonge.et la seconde sans la première est une
pure hypocrisie.L’Islam n’a rien à faire avec
le mensonge et l’hypocrisie, sinon qu’à les
condamner comme étant des attitudes rebelles à l’égard de Dieu.
Celui qui dit « je crois en Dieu et je me soumets à lui » est le musulman type par excellence. Il s’engage dans une expérience
spirituelle qui le rapproche de Dieu par degré,
jusqu’à l’accueil d’Allah dans son Paradis.
Avant d’aller au paradis, Dieu réalise avec lui
une relation sublime grâce :
-à la lumière de Dieu qui l’éclaire, le guide, le
prévient et l’encourage ;
-la miséricorde de Dieu, qu’il donne certes à
toute créature, mais particulièrement à son fidèle serviteur.
Les moyens de réaliser une telle expérience
consiste en l’exécution des commandements
de Dieu qui se présentent sous forme :
-du respect des interdits de Dieu ;
- de l’exécution des ordres de Dieu.
Les commandements de Dieu ont essentiellement pour but de tester l’obéissance et la fidélité de l’homme à Dieu. Ce sont les
moyens par lesquels l’homme se révèle fidèle
ou infidèle, soumis ou insoumis, croyant ou
incroyant. Depuis Adam et Eve, c’est par
l’obéissance que l’homme se rapproche de
Dieu et par la désobéissance sa chute se réalise.
Le commandement est une preuve que Dieu
s’intéresse à l’homme.
Il devient relation sacrée entre Dieu et
l’homme. Dieu commande et l’homme obéit.
L’obéissance ou la désobéissance déterminent
la place de l’homme auprès de Dieu. Telle est
la destinée humaine.
Allah le Très Haut déclare dans le Coran :
« Par le temps. En vérité, l’homme est en voie
de perdition. Sauf ceux qui ont cru en Dieu et
accompli des œuvres pieuses. Qui s’exhortent
à la vérité. Qui s’exhortent à la patience ».
Allah le Très Haut ordonne à son prophète
Mohammad(PSL) : « Dis : si vous aimez
Dieu, suivez-moi donc, Dieu vous aimera… ».
Parmi les ordres prioritaires de Dieu se trouvent les 5 piliers de l’islam :
-la chahadah ;

L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015

-la prière ;
-la zakate ;
-le jeune de Ramadan ;
-le Hadj.
C’est l’exécution scrupuleuse de ces ordres
qui conduit à l’amour de Dieu.
Ce sont là des moyens que Dieu offre à
l’homme pour lui donner la chance de réaliser
une expérience spirituelle personnelle à travers laquelle la réalité domine la théorie et la
science. La science est un moyen faillible et
Dieu est un Allié infaillible. Ya–il quelqu’un
de plus digne de confiance que celui qui ne se
trompe jamais ? En effet, quand la science
s’avère incapable d’indiquer la voie, Dieu intervient et vous prend par la main pour vous
faire traverser les zones les plus dangereuses
de la vie personnelle. C’est ici que Dieu opère
des miracles dans la vie du musulman sans
qu’il ne les aitdemandés. C’est la voie de la
connaissance personnelle de Dieu. Elle
donne à la foi en Dieu puissance et sincérité,
car celui qui la vit est directement témoin que
Dieu est avec lui et agit dans sa vie réelle.
La foi en Dieu est donnée pour être expérimentée et non pour être rêvée. L’islam est
une voie initiatique, sans enseignements secrets. Mais les résultats obtenus par chacun
restent personnels et intimes sauf chez les
prophètes et les messagers de Dieu qui ont eu
pour mission de publier la révélation du mystère de Dieu.
Cependant, tout musulman fidèle et attentif
verra dans sa vie des signes de Dieu sous
forme d’encouragement ou d’avertissement.
Ils sont souvent honorés par des miracles
qu’ils n’ont pas demandés et qu’ils gardent
discrètement pour éviter de se glorifier à la
place de Dieu.
Certes, Dieu s’intéresse à tous les hommes en
vertu de sa miséricorde, mais la qualité de
leur rapport avec Dieu est fonction de leur
obéissance à Dieu.
Allah le Très Haut a dit : « Ceux qui s’efforcent de venir à Nous, Nous les guiderons sur
nos chemins ». Et Il dit : « C’est un devoir
pour Nous d’accorder la victoire aux
croyants » Dieu envoie donc constamment
des signes à ceux qui lui sont dévoués nuit et
jour. Une petite enquête anonyme auprès des
fidèles musulmans peut confirmer qu’Allah a
une relation dynamique et éclairée empreinte
d’amour et de miséricorde envers les
croyants et qui se manifeste à chaque instant
de leur vie sur terre.
C’est la voie de la sainteté à laquelle les piliers de l’islam ont pour vocation de conduire
le musulman. En effet, si la porte de la prophétie est close avec Mohammed et le Coran,
alors la voie de la sainteté s’offre à chaque
musulman pour réaliser la plus merveilleuse
expérience de la vie humaine.
Que la paix et la bénédiction de Dieu soient
sur vous ! Amîn
Ahmad ZIGRINI

Société

HADJ 2015

2 330 000 FCFA pour tout pèlerin
Le prix du Hadj 2015 se lève à 2 330 000 FCFA. Ainsi en a décidé le Comité national de suivi du pèlerinage à la Mecque qui a rencontré la presse à cet effet le samedi 4 juillet 2015 à Ouagadougou dans les locaux du ministère de la Communication.
rême, les visites médicales vont débuter », a confié El Hadj, Adama Fayama.

ette année, les candidats au hadj
devraient ajouter 500 000 FCFA
à la somme de l’année dernière
pour espérer effectuer le 5e pilier de l’Islam. En clair, le billet du hadj, tout y
compris, fait 2 330 000 FCFA. C’est ce
qu’El Hadj Cheikh Omar Boni en présence de quelques responsables
d’agences de voyage, du secrétaire permanent du suivi des pèlerinages religieux
a porté à la presse. Ce prix, selon lui, est
dû à certaines réalités. Primo, il y a la variation du cours du dollar. Secondo, dans
le but de mettre le pèlerin à l’aise et éviter qu’il fasse du fî sâ bilillah en terre
d’Arabie, il a été opéré certaines innovations. Il a été institué une restauration
obligatoire pour tout pèlerin à l’occasion
du séjour à Mina. Cette introduction va
coûter 126 000 Fcfa et comprend en plus
de la restauration, les locations des tentes,
des matelas. « Dans les années anté-

C

rieures, cette somme était subventionnée
par l’Etat burkinabè. Mais avec le
contexte de la transition, l’Etat a affirmé
son incapacité à supporter cette dépense
pour la présente édition », a affirmé le
Cheikh Omar Boni. Autre cause de l’augmentation, l’imposition d’une nouvelle
rubrique par les autorités saoudiennes. Il

s’agit de la restauration à Médine et à la
Mecque. Elle s’élève à 150 000 Fcfa. Le
point de presse a également abordé d’autres questions. Notamment la question de
la santé des pèlerins. La commission
santé a affirmé qu’elle est à pied d’œuvre
pour trouver des vaccins de bonne qualité pour les pèlerins. « Dès la fin du ca-

Décomposition du coût du hadj 2015 au Burkina Faso
Billet d’avion : 2030 dollars, soient 1 183
490 FCFA (à la date du 30 juin où le choix
de la compagnie a été fait)
Prestations de l’agence de voyage : 830
000 FCFA (contre 815 000 FCFA)
Séjour à Mina et à Arafat : 126 000
FCFA (restauration, tentes, matelas :
somme que l’Etat subventionnait jusquelà)
Restauration à Médine et à la Mecque :
1 50 000 FCFA (nouvelle rubrique impo-

sée par les autorités saoudiennes à partir
de l’édition du pèlerinage 2015)
Frais d’organisation : 15 000 FCFA (diverses activités du comité de suivi : fonctionnement, location du siège permanent
à la Mecque, missions, équipement, communication)
Variation du dollar et frais de transfert
des fonds sur les comptes des banques
saoudiennes : 25 510 FCFA
Total : 2 330 000 FCFA

La liste des inscriptions est arrêtée
Autre information de taille, c’est bien
l’identité de la compagnie de transport. A
cette question, le Comité a respecté le
dicton populaire selon lequel on ne
change pas l’équipe qui gagne. Alors
comme les deux dernières années, c’est
la compagnie saoudienne, Nas Air qui
convoiera les pèlerins. Outre les autres
atouts de la compagnie, il y a le fait
qu’elle a d’ailleurs accepté une réduction
sur le prix du billet d’avion à hauteur de
36 dollars. Deux avions d’une capacité de
470 et 500 passagers convoieront les
Burkinabè. Autre question, c’est bien
l’équation hadj et élection présidentielle.
Le secrétariat permanent du suivi des pèlerinages religieux, Adama Sawadogo a
laissé entendre que des efforts sont en
train d’être faits pour que les pèlerins
puissent revenir avant les élections présidentielles. Il faut également ajouter que
la liste des inscriptions est clause. Ils sont
au total 5451 à être inscrits auprès des
agences de voyage. « Pour éviter que des
pèlerins ne se retrouvent sans visas
comme l’année dernière, le comité de
suivi est le seul organe habilité à introduire les demandes de visas pour le hadj
cette année. Cette opération débutera du
5 août pour prendre fin le 15 septembre », selon le comité.
Par Mohammed Djamil

Le ramadan au pays où il ne fait jamais nuit
Cette année, le ramadan tombe le mois où les jours sont les plus longs, un vrai casse-tête pour la Suède, la Finlande et autres voisins du cercle polaire.
e ramadan a commencé jeudi
pour presque 1,6 milliard de
musulmans et prendra fin le 19
juillet. Entre-temps, interdiction de
manger, de boire, de fumer ou encore
d’avoir des relations sexuelles tant
qu’il fait jour.
La tâche est difficile, mais surmontable
dans des pays comme l’Arabie saoudite, où les journées ne durent actuellement que douze heures, ou en
Argentine, seulement neuf heures.
C’est autrement plus compliqué pour
les nations du Nord, où le soleil se lève

L

en mars et ne se couche que six mois
plus tard, en septembre.
À Reykjavik, en Islande, il fait jour
pendant plus de vingt et une heures
d’affilée. Même la nuit, il ne fait pas
vraiment nuit.
Le soleil disparaît à l’horizon, mais le
ciel reste bleu. Il est donc difficile pour
les Finlandais, Suédois et Islandais de
savoir quelle est la bonne heure pour
rompre le jeûne, explique Mohamed
Kharraki, porte-parole de l’Association
islamique, à l’AFP. Pendant ces
quelques heures nocturnes imparties, il

faut ainsi se nourrir et se désaltérer, ce
qui laisse peu de temps à la prière.
La Mecque en exemple
Plusieurs solutions s’offrent à ceux qui
célèbrent le ramadan. Selon l’école
saoudienne, chaque musulman doit respecter le coucher et le lever de soleil
local, peu importe la longueur de la
journée. L’école égyptienne préconise,
quant à elle, de se calquer aux heures
de La Mecque ou du pays musulman le
plus proche – la Turquie ou la Bosnie
dans le cas de l’Europe du Nord –– si

L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015

les journées font plus de dix-huit
heures. Mohamed Kharraki rappelle
que le but du ramadan n’est pas de tenir
le plus longtemps possible. Il conseille
de rompre le jeûne si l’on n’est plus en
capacité de travailler ou de tenir debout. Le Coran exempte également les
personnes âgées, les enfants en bas âge
et les femmes enceintes. Il faudra patienter quelques années encore pour
que le ramadan ait lieu en des temps
plus favorables.
Source : Le Point
Page 13

Monde musulman
Ramadan à Gaza : ils escaladent le mur
pour la prière du vendredi à Al Aqsa

Vendredi 19 juin, jour de salat jommou’a,
mais aussi deuxième jour du mois béni de
Ramadan, des palestiniens de Gaza ont été
autorisés à se rendre à la mosquée d’Al Aqsa.
Seuls les hommes de plus de 40 ans ont été
autorisés à sortir de l’enclave palestinienne
soumis à un blocus. Pour les autres, ils ne
restaient plus qu’un moyen plutôt périlleux :
passer au delà du mur. Beaucoup ont donc escaladé ce mur de la honte pour pouvoir aller
prier dans le troisième lieu sacré de l’islam.
Ainsi, des milliers de fidèles, provenant des
territoires palestiniens et de Gaza ont pu prier
ensemble après avoir franchi checkpoint et
autres contrôles des forces israéliennes (pour
d’autres, le mur). Cette année, les palestiniens
de Gaza jeûnent dans des conditions de précarité. En effet, la pauvreté et le chômage sévissent à Gaza. Selon la Chambre de
Commerce de Gaza, ils sont près de deux
millions de Palestiniens à passer le Ramadan
dans les plus mauvaises conditions économiques de ces dernières décennies. En ce
mois béni, ne les oublions pas dans nos invocations, nos prières.

BBC John Humphrys pour avoir utilisé le
terme État islamique. Le groupe terroriste est
diversement connus sous le nom d’Etat islamique, d’Etat islamique d’Irak et de la Syrie
(ISIS), État Islamique d’Irak et du Levant
(ISIL) ou encore DAESH l’acronyme en
arabe. Lors de son entrevue sur le programme
Today de la BBC Radio 4, M. Cameron se referait au groupe terroriste avec le nom
d’ISIL. «Je souhaite que la BBC cesse d’appeler ce groupe Etat islamique, car il n’est
pas un Etat islamique; ce qu’il est est, c’est
un régime barbare effroyable », a déclaré M.
Cameron. « Il est une perversion de l’islam et
de nombreux musulmans qui écoutent ce programme devrait se sentir offenser a chaque
fois qu’ils entendent les mots d’État islamique».
Au parlement aujourd’hui, leader du parti
SNP Angus Robertson a soutenu cet appel
pour que les politiciens et les médias cessent
d’utiliser le terme «État islamique», et utilisent plutôt «Daesh» à la place. Il a exhorté le
Premier ministre, les députés de tous les partis, le secrétaire d’Etat américain John Kerry
et le ministre français des Affaires étrangères
Laurent Fabius a utiliser le terme approprié. M. Robertson a ajouté: «Le temps est
venu dans le monde anglophone, à cesser
d’utiliser le terme Etat islamique, ISIS ou
ISIL, et à la place nous devont utiliser le
terme Daesh couramment utilisée à travers le
Moyen-Orient.»
Le prince Al Walid décide de consacrer
toute sa fortune aux œuvres sociales
soit 32 milliards de dollars

Le premier ministre britannique David
Cameron demande à la BBC de cesser
d’utiliser le terme « Etat islamique »

Le premier ministre britannique David Cameron a appelé aujourd’hui à la BBC de ne
plus utiliser l’expression «État islamique» en
référence au groupe terroriste opérant en Irak
et la Syrie. Le Premier ministre – qui appelle
le groupe terroriste ‘ISIL’ – a déclaré que
l’utilisation du terme Etat Islamique serait offensant pour les musulmans. Il a également
dit que l’expression utilisée contribuait à la
perversion d’une grande religion. Aujourd’hui, M. Cameron a exhorté les imams
et dirigeants musulmans de continuer à s’exprimer contre le terrorisme qui mène a la perversion d’une grande religion et que
l’extrémisme est une porte d’entrée dans le
terrorisme. Il a critiqué le présentateur de la
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Le prince saoudien Al Walid Ben Talal s’est
engagé, mercredi 1er juillet, à allouer toute
sa fortune, soit 32 milliards de dollars, à des
projets sociaux et humanitaires, au cours des
prochaines années et après sa mort.
« Cet engagement philanthropique de 32 milliards de dollars va aider à jeter des ponts
pour la compréhension culturelle, le développement des communautés, l’accroissement de l’autonomie des femmes, la
promotion des jeunes, la fourniture de secours en cas de catastrophes naturelles et la
création d’un monde plus tolérant », a affirmé le prince dans un communiqué. « Ce
don sera alloué selon un plan bien conçu tout
au long des prochaines années », mais sans
limite dans le temps, a ajouté le prince AlWalid, soulignant que son engagement se
poursuivrait après sa mort en faveur « de projets et d’initiatives humanitaires ».

Ce milliardaire dirige une compagnie, Kingdom Holding Co, qui détient des parts dans
des activités aussi diverses que le parc d’attractions Euro Disney, la chaîne hôtelière
Four Seasons, la banque américaine Citigroup et le géant des médias News Corporation. Il est également l’un des constructeurs
d’une tour qui doit devenir la plus haute du
monde, plus de 1 000 mètres au-dessus de la
ville de Jeddah, sur la côte ouest de l’Arabie
saoudite.
Parlant aux journalistes à Riyad, il dit que son
geste avait été inspiré par la Fondation Gates,
qui a été mis en place par Bill et Melinda
Gates en 1997 et qui donnent presque 4 milliards de dollars par an.
« Comme la plupart de ma richesse a été obtenue à partir de ce pays béni, je souhaite redonner à l’Arabie saoudite ma priorité
numéro un – après quoi nos efforts philanthropiques seront étendre aux pays à travers
le monde », a déclaré le Prince Al Walid.
C’est aux cotés de ses fils qu’il a fait cette annonce: « Cet engagement philanthropique de
32 milliards de dollars va aider à jeter des
ponts pour la compréhension culturelle, le
développement des communautés, l’accroissement de l’autonomie des femmes, la promotion des jeunes, la fourniture de secours
en cas de catastrophes naturelles et la création d’un monde plus tolérant«
La Turquie accueille des réfugiés
ouïghours persécutés
Nous vous avions évoqué récemment, au
début du mois de Ramadan, la situation critique du peuple ouïghour qui subit des interdictions religieuses de la part du
Gouvernement chinois. En ce mois béni,
cette minorité musulmane est interdite de
jeûne. En effet, les autorités locales avaient
publié des communiqués interdisant le jeûne
aux fonctionnaires, aux étudiants, […]Nous
vous avions évoqué récemment, au début du
mois de Ramadan, la situation critique du
peuple ouïghour qui subit des interdictions
religieuses de la part du Gouvernement chinois. En ce mois béni, cette minorité musulmane est interdite de jeûne. En effet, les
autorités locales avaient publié des communiqués interdisant le jeûne aux fonctionnaires,
aux étudiants, aux membres des partis politiques, tout comme l’an dernier. Les persécutions envers cette minorité concentrée dans
la région chinoise du Xinjiang se sont intensifiées ces dernières années, et, plus, depuis le
début du mois de Ramadan.
Malheureusement, ces violations des droits
de l’Homme, et toutes ces persécutions ne
semblent pas soucier plus que cela la communauté internationale. Un pays s’est néanmoins clairement prononcé face à ce drame :
la Turquie. Selon le site d’information turc,
le Ministère turc des Affaires Etrangères a fait
savoir dans un communiqué sa vive inquié-

L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015

tude. Notre profonde inquiétude quant à ces
informations a été relayée à l’ambassadeur de
Chine.
Selon la TRT, société de télédiffusion de programmes en turc, près d’un millier de ouïghours se trouvent en Turquie, dans un centre
d’hébergement de la ville de Kayseri. L’accueil de ces migrants a été chaleureusement
salué par le vice-président du Congrès Mondial des Ouïghours.
« Notre porte est toujours ouverte aux personnes qui fuient la mort » avait récemment
déclaré le Président Erdogan au sujet de l’accueil des réfugiés et des opprimés en Turquie.
Le Président turc s’était déjà démarqué sur le
dossier de ce peuple opprimé en offrant
l’asile à près de 300 ouïghours, provenant de
Chine, et arrêtés en Thaïlande.
Bourget : Dalil Boubakeur veut doubler
le nombre de mosquées en France

« Nous avons 2 200 mosquées. Il en faut le
double d’ici deux ans » a affirmé Dalil Boubakeur lors de la 32ème édition du Rassemblement annuel des musulmans de France
organisé par l’UOIF au Bourget. Le Président
du CFCM souhaite voir le nombre de mosquées doubler simplement pour accueillir
convenablement les fidèles. Le Président du
CFCM a expliqué aux médias que les mosquées actuelles sont insuffisantes pour satisfaire la demande croissante des fidèles. Et
ceci est bien une réalité. Les fidèles sont de
plus en plus à l’étroit dans les mosquées à
l’occasion des grandes prières, et les prières
du vendredi. Pour ces prières, dans certaines
communes, ou certains quartiers, les fidèles
sont contraints de prier dans les rues avoisinantes, ou sur le parking. En temps de pluie,
de vent, et de froid, les conditions pour prier
sont médiocres.
A ce jour, de nombreuses constructions de
mosquées restent encore inachevées. L’avancée de la construction dépend parfois des
freins posés par les autorités locales, mais
aussi parfois, le manque de financement.
Sur ce point, Dalil Boubakeur précise :
« Nous avons le droit de construire des mosquées, (le droit) que les maires ne s’y opposent pas ». Il nuance ses propos tout de même
en soulignant le fait « que de moins en moins
de maires qui s’opposent systématiquement
à la construction de mosquées ».
Les projets d’établissements scolaires musulmans ne doivent pas non plus être négligés
et sont tout aussi importants pour l’avenir de
nos enfants.

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L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015

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