An-Nasr trimestriel #39

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Title
An-Nasr trimestriel #39
Date
1 July 2009
Abstract
Bulletin trimestriel d'information et de formation de l'AEEMB
issue
39
Spatial Coverage
Orodara
Ouagadougou
Iran
Israël
Rights
In Copyright - Educational Use Permitted
Language
Français
Contributor
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q114034600
extracted text
P. 6-7

Crise à l'Université

La levée ta mot d’ordre de grève mie suffit pas

l*r. Magloirc Sonic, Secrétaire général du Syndicat national
autonome des enseignants-chercheurs (Synadec)

Citoyenneté

0ase fam -il comprendra ?

Joseph Paré, ministre des Enseignements Secondaire, Supérieur et île
la Recherche Scicntitiipie

Le jeune musulman
et les vacances

P.5

Spiritualité

Les secrets de
Padoration „

EDITORIAL
l y’a longtemps que les démons Burkina ainsi que les écoles supé­ année académique st n flot de sou­
ne lâchent plus l’université de rieures et les centres de recherches cis. Ce refrain montra bien qu’il ne
Ouagadougou. On est tous en­ publiques entamaient une grève à suffit pas d’une simp e levée de mot
voûtés ou aveuglés par on ne durée indéterminée. L’Université de d’ordre de grève. Il fart finir avec les
sait quel démon que l’université
Ouagadougou naturellement s’est résolutions conjoncti relies des cri­
peut brûler. On ne compte plus les retrouvée être le foyer incandescent ses et éviter que des milliers d’étu­
sauvetages in extremis. Il y’a une de cette énième grève qui finirait diants soient chaque fois en sursis
année seulement, nous étions à par la consumer. Les multiples re­ quant à l’invalidation de leur année.
quelques différences près dans la bondissements ne furent pas de na­ A qui profiterait une telle situation
meme merde que celle d’aujourd­ ture à donner espoir aux milliers pour qu’on ne fasse rien ou du
’hui. Qu’est ce qui a chan­ d’étudiants désoeuvrés et désorien­ moins pas assez pour nous tirer de
gé véritablement ? Pas grand chose tés depuis le déclenchement de la là ? On a beau rassuré qu’une an­
sauf que pour cette fois ci, c’est le crise. Le gouvernement, dans le née blanche ou invalidée n’est pas
Syndicat.national autonome des en­ mois de juin, ne marchandait plus possible avec le système universi­
seignants-chercheurs (Synadec) qui ses positions. Il signifiait son inten­ taire actuel mais les étudiants eux
a pris le relais à l’Association natio­ tion de ne plus discuter avec le Sy­ restent perplexes et à juste titre. Et
nale des étudiants burkinabé (Aneb) nadec tant que le mot d’ordre ne se­ puis ce ne sont pas les mots qui
pour faire face au gouvernement, rait pas levé. A ce ton, s’ajoutaient changeraient les choses. Ce que les
protagoniste irremplaçable des cri­ les coupures des salaires des grévis­ étudiants craignent ce n’est pas une
ses universitaires. Au commence­ tes pour les enseignements non dis­ année invalidée ou blanche. Ils crai­
ment était la plate-forme revendica­ pensés depuis le 08 avril jusqu’à la gnent simplement de perdre une
tive (PFR)initiale du Synadec en reprise des cours. Le gouverne­ année, peu importe le qualificatif.
trois points: la revalorisation du ment, vraisemblablement, jouait Et à l’étape actuelle des choses,
statut de l’enseignant-chercheur, le ainsi sa dernière carte. Mais dans tout est réuni pour qu’une année
paiement de la dette sociale et la ce bras de fer, le risque n’était pas soit perdue parce qu’on aura
convocation d’assises pour un ag- seulement réel, il était bien grand.
consentit deux années académiques
giornamento de l’Université. C’est le L’invalidation de l’année 2000 et la pour ne solder qu’une seule année.
, 17 juillet 2008, pendant que
Sans rentrer dans les dé­
l’Université était fermée, fer­
tails,
cela représenterait
Crise à FUniversité
meture consécutive à la crise
pour un étudiant la même
due à la répression des étu­
réalité qu’une année invali­
diants le 17 juin 2008, que
dée ou blanche. Ce n’est ni
le Synadec a transmis sa
moins ni plus que du temps
PFR au gouvernement. Le 21
perdu et qui ne se rattrapera
décembre 2008, le Synadec
jamais.
entrait en grève pour la sa­
Avec la levée du mot d’ordre ,
tisfaction de sa plate-forme. Cette fermeture de l’université en juin de grève intervenue seulement le 13
grève qui a duré jusqu’au 31 janvier 2008 sont des antécédents qui ont juin, on imagine que le scénario se­
2009 avait permis de solder la dette encore une part lourde de responsa­ ra d’aller en vacances avant de reve­
sociale (rappel des arriérés, des in­ bilité dans les convulsions actuelles nir poursuivre la même première
demnités de logement, les actes de nos universités. Si le passé, à ce session de l’année en septembre.
académiques, ...) au prix de qu’on, dit est censé nous éclairer, il Qui plus que les étudiants paieront
1 039 853 396 FCFA. Ce geste du faut alors en tirer des leçons et des cette facture ? Cela ne peut plus
gouvernement avait favorisé un dé­ bonnes surtout. La question de l’u­ continuer, il faut mettre un terme
gel de la situation en attendant l’ou­ niversité ne devrait en aucun cas au tâtonnement. L’université doit
verture de nouvelles négociations être une affaire d’un groupe, qu’il fonctionner. Ça y va de l’avenir du
sur la revalorisation du statut de s’appelle syndicat ou gouvernement. pays.
l’enseignant-chercheur
prévues
Elle est une question nationale qui
La Rédaction
pour le 16 février 2009.
Aupara­
requiert l’implication de toutes les
vant, la réouverture de l’Université forces vi-_______
du
le 1er septembre 2008 avait amené ves
An-nasr Trimestriel passe à 12 pages
le Synadec à biffer de sa plate forme pays. C’est
la revendication portant sur les as­ pourquoi il
Dans
la
logique des réformes entreprises pour mieux satisfaire le
re­
sisses sur l’Université. Dès lors, il faut
léctorat, votre bulletin passe, à compter de ce numéro, de 8 à 12
ne restait plus qu’un seul point de gretter
pages. Cela nous donne la latitude d’élargir l’éventail des sujets
ait
la plate-forme à solutionner. Qui qu’on
pour mieux prendre en compte les besoins d’informations des
aurait imaginé que le dur restait à pas suffi­ frères et sœurs en islam. Nous réitérons, nos remerciements pour
venir, au regard de l’enthousiasme samment
votre confiance renouvelée et les différents soutiens.
que les deux parties affichaient? Et entendu la
pourtant. Le gouvernement aurait société ci­
joué au dilatoire, s’écriait le Syna­ vile à pro­
dec, surpris de constater le piétine­ pos. C’est
ment des négociations. Il ne fallait simple­

pas plus pour que le syndicat re­ ment
re­
prenne son arme favorite. Le 08 grettable.
avril, les universités publiques du A chaaut

I

La levée du mot d’ordre
de grève ne suffit pas

iI

Cependant, il existe d’autres défis à relever, notamment le pas­
sage d’un trimestriel à un mensuel et du noir blanc en couleur.
Des défis que nous devons tous relever. Chacun, selon ses possi­
bilités peut apporter son soutien. Et nous vous en remercions
d’avance. Notre credo, c'est la bonne information et formation des
musulmans de notre pays. Ensemble, nous pouvons et nous
I devons y arriver, surtout, par la grâce du Tout -Puissant.

3è édition des 72 heures de l’étudiant musulman

La crise de l'enseignement
supérieur en point de mire
La foi, facteur de consoli­
dation des valeurs citoyen­
nes ». C’est sous ce thème que le
Conseil général de l’université de
Ouagadougou a organisé la 3ème
édition des 72h de l’étudiant musul­
man du 28 au 30 mai 2009. L’édition
de cette année a été parrainée par le
Pr Mamadou Hama Dicko directeur
général du Centre National des Œu­
vres Universitaires (CENOU).
Durant 03 jours, ,les participants
ont eu droit d’abord à une conférence
sur le thème des 72h animé par l’i­
mam Tiégo Tiemtoré. Au cours de la
conférence, le conférencier est revenu
sur la définition de la foi, son impor­
tance et son impact dans la vie du
musulman. Ainsi, en tant que mu­
sulman nous devons nous distinguer
des autres par notre souci à préser­
ver les valeurs morales. De la com­
munication de l’imam, nous pouvons
résumer ceci : un bon musulman est
un bon citoyen qui met sa foi au ser­
vice de sa nation et par de là, cher­
che la satisfaction d’Allah. Ensuite,
les participants ont suivi un forum
sur le thème : « mouvements associa­
tifs et gestion des crises universitaires
». l’AEEMB, la Jeunesse Estudiantine
Catholique (JEC) , l’Action, Civisme

et Démocratie (ACD) le Groupe Bi­
blique Universitaire (GBU) et le
MBDHP ont été les animateurs de
ce forum. Tous ces acteurs à tra­
vers leurs représentants ont recon­
nu qu’il y a bel et bien une crise à
l’université dont les causes sont
entre autres : le délaissement de
l’enseignement secondaire, un
mauvais traitement des ensei­
gnants et des étudiants. Les res­
ponsabilités de cette situation sont
à rechercher à tous les niveaux :
l’Etat, les enseignants, les étu­
diants et les syndicats. La princi­
pale conséquence de cette situation
demeure l’avenir des étudiants qui
est sacrifié sur l’autel des intérêts
de certains acteurs, d’où l’appel à
une prise de conscience générale de
tous les acteurs et à plus de res­
ponsabilité de la part de l’Etat dans
l’enseignement supérieur, pour un
avenir enchanteur de la jeunesse,
et donc du pays. Enfin-un grand
panel sur le thème : « jeunesse et
citoyenneté au Burkina Faso : quel
apport dans la construction de l’état
de droit ? » est venu clore la série
des communications. Les panélistes étaient, le Pr Augustin Loada
du Centre pour la Gouvernance
Démocratique (CGD) , l’AEEMB, le
ministère de la Jeunesse. Le ci­

toyen, selon les panélistes, est celui
qui respecte les lois du pays et par­
ticipe à son développement . Ce­
pendant, pour le musulman, tout
engagement doit avoir pour objectif
de combattre les injustices et soula­
ger les semblables et tout cela en
cherchant la face de Dieu. En outre,
il doit s’engager dans ce domaine
afin d’apporter sa lumière qui est la
religion musulmane dans cet État
de droit souhaité.
En marge de ces communications, il
y avait d’autres activités récréatives
comme le jeu al ilm (jeu de savoir).
Ce jeu a opposé les différentes sec­
tions du CGUO à travers des ques­
tions dans les différentes disciplines
telles le droit, l’économie, la santé,
la géographie, l’histoire etc., en leur
posant des questions. Cette année
encore le jeu al ilm a été remporté
par la section SJP (sciences juridi­
ques et politiques).
Il y a eu également une présentation
des mets et boissons. Ce qui a per­
mis aux sœurs d’exprimer leur ta­
lent en matière d’art culinaire. On
retiendra également les visites gui­
dées
des stands d’exposition
(photos) sur l’historique de
l’AEEMB.
Une nuit de marracana est venue
clore les 72 heures. Cette nuit a mis
aux prises les différentes sections et
a duré toute la nuit. La coupe a été
remportée par la section SJP. Ren­
dez-vous est pris pour Tannée pro­
chaine
inch’Allah !
Mounkaïlou OUOBA

Initiation à la lecture du Coran

14 militants du Conseil général du Tuy lormés
versets du Saint Coran pour montrer
e conseil général de l’AEEMB
au public ce qu’ils ont appris. Cette
du Tuy (Houndé) a procédé le
samedi 23 mai 2009 à la célé­
première édition a connu la partici­
pation du Secrétaire Adjoint aux Af­
bration d’une cérémonie de
faires Culturelles du Comité Exécutif,
fin d’initiation à la lecture du noble
frère KABORE Kassoum qui a, au
Coran. Ils étaient quatorze(14) lelau­
nom du Comité exécutif encouragé
réats dont 3 sœurs qui ont vu leurs
les responsables du conseil gé­
efforts d’une année d’apprentissage à
néral du Tuy pour cette initia- j
la lecture du Coran couronnés par des
tive très noble. Il les a invités à
diplômes lors de cette cérémonie, Pour
poursuivre dans cette même
l’occasion, les aeembistes, les parents
direction à l’instar des conseils
des lauréats, les imams de la ville de
généraux du Mouhoun et du
Houndé et les sympathisants de
Houet qui en ont fait une activi­
l’AEEMB ont fait le déplacement chez
té annuelle.
le frère KABORE Dramane (encadreur
Le message a été bien reçu car
du Conseil Général) pour soutenir
déjà la deuxième édition se pré­
l’AEEMB et partager la joie des lau­
pare avec une vingtaine . d’ap­
réats.
En effet, après la lecture d’ouverture
prenants.
suivie du discours du parrain, les ap­
Le comité Exécutif pour sa part
prenants on pu psalmodier quelques
compte lancer une opération de

L

grande envergure d’initiation à la
lecture du coran afin de toucher tous
les militants pour une meilleure ap­
propriation et une meilleure trans­
mission de la parole d’Allah.

Hamadou BAGAYOGO

Photo de famille des 14 lauréats

Vip d& l'ncsorintioP.
OJEMAO

naire international de
formation
a
pour
thème central : « la
communication, fac­
teur d’intégration et
de paix ». Le fiqh de
la daawa, les sciences
du coran, la problé­
matique de la com­
munication, le dialogue interreligieux
sont entre autres thèmes qui seront
au centre de cette formation. Le
mandat du frère TOE en cours cons­
titue une période cruciale dans la vie
de la structure car le Congrès de
Ouagadougou était celui de la re­
lance. « Essentiellement, ce que nous
allons faire, c'est de mettre à exécu­
tion les résolutions du congrès,
parce que ce congrès a suffisamment
travaillé et proposé des réformes qui
permettent de pouvoir réussir la
coordination des associations de jeu­
nesse de la sous-région", avait en
effet signifié le Secrétaire exécutif
Aboubacar TOE, lors de ce Congrès.
Créée en 1993 à Orodara au Burkina
Faso, l’OJEMAO a pour objectifs,
entre autres, d’établir des relations
de coopération entre les associations
islamiques de la sous-région, de pro­

Une AG et un séminaire inter­
national de formation en août
à Cotonou
L’Organisation de la jeunesse mu­
sulmane en Afrique de l’Ouest
(OJEMAO) tient du 8 au 11 août
2009 à Cotonou au Benin, son As­
semblée Générale ordinaire. Lors
de cette AG, il sera question du
bilan des activités des bureaux
nationaux de coordination et du
Secrétariat Exécutif dirigé par
Aboubacar TOE du Burkina Faso
depuis le Congrès de Ouagadou­
gou d’août 2007.
A travers des ateliers, les partici­
pants se pencheront sur la politi­
que de formation des jeunes mu­
sulmans ainsi que le financement
de l’organisation. En marge de
l’AG, il est justement organisé un
séminaire international de forma­
tion à l’intention des militants des
associations islamiques de l’Afri­
que de l’Ouest et du public musul­
man. Cette lre édition du sémi­

Le Secrétaire Exécutif de
l’OJEMAO Aboubacar TOE
mouvoir la fraternité, la solidarité et
l’entraide entre les associations
membres, d’œuvrer pour une vérita­
ble intégration économique et so­
ciale de la jeunesse musulmane en
Afrique de l’Ouest et à l’émergence
d’une jeunesse musulmane pétrie
des valeurs éthiques et spirituelles
de l’islam.

Ibrahima OUEDRAOGO

Le jeune musulman et les vacances
’année scolaire s'est achevée, orientation. Et parmi ses invocations, efforts pour éduquer leurs âmes dans
et les vacances ont commen­ le prophète (qu'Allah prie sur lui et le la bonne orientation, et à surmener
cé et se sont embellies de salue) disait céci: « O Seigneur ! Je leurs sentiments et leurs mœurs dans
leurs. parures et de leur dou­ cherche protection auprès de Toi la rectitude, à travers les moyens de
ceur. Le bon jeune serviteur contre
d’Allah l'incapacité, la paresse, la communication et d’appel à Allah, les
doit le remercier pour toutes ses grâ­ lâcheté et l'avarice. » Rapporté par centres de vacances d'été, les cours de
ces dont il a bénéficiées durant l’année Moüslim.
sciences religieuses, et les rencontres
scolaire et académique. Il doit pas être Et parmi les sagesses : « Celui qui ! éducatives ; et nous devons mention­
celui qui, après avoir reçu son di­ opte pour le repos, ne remplira pas ner le meilleur rappel ; le Saint Coran.
plôme, après avoir plié les plumes et sa main ». Et aussi : « Plus tu te fati­ Nous devons lui donner beaucoup
cahiers, s'est lancé vers les choses vai­ gues, plus tu obtiendras ce que tu d'importance et abreuver les enfants et
nes, l'oisiveté et l'amusement, en veil­ désires. »
les jeunes de sa source, pure et douce,
lant la nuit et en dormant le jour. Il Celui qui s'en remet à Allah en plaçant en les faisànt mémoriser, • lire, suivre
déchire le temps précieux par l'amuse­ sa confiance en Lui, et est prêt â sur­ sa guidée, l'étudier, et réfléchir à ses
ment et la désobéissance à Allah, par monter les difficultés, ' trouvera facile significations ; surtout à’une époque
les choses imaginaires et les propps l'endurance dans les moments diffici­ où la communauté est exposée à des
insensés ; il reste devant les chaînes les. L’anxiété ne l'empêchera pas attaques terribles dans son honneur,
télévisées retransmises par satellite, d'agir, et le désespoir de ne pas pou­ sa terre, ses lieux saints et ses riches­
reste figé sur Internet, et passe des voir parvenir à ce qu'il désire ne le fera ses. Les parents doivent montrer aux
minutes précieuses â passer maîtres pas renoncer; Jl trouvera toute chose jeunes le chemin de l'Islam du juste
dans différents genres d'amusements devant lui souriante et facile, et il’at­ milieu et de la modération, les conseil­
par obéissance aux incitations des jeu­ teindra, par lagrâce d'Allah, l'honneur ler/ lés orienter continuellement, en
nes et par soumission à l'emprise du élevé. Celui1 qui s'enfuit sincèrement traçant' leurs buts et en limitant les
vers Allah, Allah' lui donnera la stabili­ choses qu'ils doivent accomplir
temps libre - selon ce qu'il pense-.
Non! Le jeune musulman sage et éveil- . té ; et le.prophète (qu'Allah prie sur lui priorité. Les vacances doivent être
lé passe sa vie en général, et ses va­ et le salué) a dit : « Attache-toi à ce occasion pour les jeunes musulmans
de puiser le maximum d’énergie dans
cances en particulier, en restant dans qui t'est utile, demande l'aide d'Al­
et
ne
sois
pas
faible le Coran et la Sunna, pour pouvoir
la droiture et la piété, l'effort et la , lah,
loyauté. La. vie n'est qu'un dépôt et [n'abandonne pas ce que tu fais]. » traverser la prochaine année avec
conviction et la baraka d’Allah
nous ne devons pas la brader dans la Ràpporté par Màuslim.
Cheikh Abderrahmane
désobéissance.
La période.des vacances est un mo­
L’incapacité et la paresse effacent les ment important pour les jeunes mu­
As-Soudaïss
marques de la guidée et .de la bonne sulmans. Ceux-ci doivent faire des

L

Comprendre
CITOYENNETE : Que faut -il comprendre ?
itoyenneté I S’il y’a une notion

mension de l’horizontalité c'est-à-dire le
qui est autant mal appréhen­
tissage de bonnes relations avec ses
dée et insuffisamment mise
semblables.
en œuvre dans nos Etats mo­
Le civisme : C’est le dévouement qu’a
dernes, c’est bien la citoyenneté. un
Ceux
individu pour sa collectivité ou son
là même pour qui, elle a été conquise
pays.il consiste, à titre individuel, à res­
en jouissent très intimement. Pire, leur
pecter et à faire respecter les lois et les
comportement au quotidien
semble
règles en vigueur, mais aussi à avoir
confirmer leur indifférence à ce nouveau
conscience de ses devoirs envers la so­
statut censé transformé leur situation
ciété. De façon plus générale, le civisme
d’assujettis d’hier en des hommes libres
est lié à un comportement actif du ci­
aujourd’hui fortement impliqués dans la
toyen dans la vie quotidienne et publi­
que. C’est agir pour que l’intérêt général
gestion des affaires de la cité : donc en
l’emporte sur les intérêts particuliers.
des citoyens actifs. D’où la nécessité de
La solidarité : elle est importante, en
faire un arrêt sur ce concept afin d’ap­
effet, dès lors que les citoyens, dans une
porter la lumière.
conception classique, ne sont pas de
simples individus juxtaposés, mais un
Compréhension du concept de la
ensemble d’hommes et de femmes atta­
citoyenneté
chés à un projet commun. Elle corres­
pond à une attitude d’ouverture aux au­
La citoyenneté est un concept propre à
tres qui illustre le principe républicain
la démocratie. Cela en raison des préro­
de fraternité. Dans ces conditions, la
gatives reconnues par ce régime politi­
solidarité, qui consiste à venir en aide
que à chaque individu dans la dévolu­
aux plus démunis, directement ou par
tion du pouvoir politique et la gestion
le
biais des politiques publiques notam­
d’une manière générale des affaires de
ment le paiement de l’impôt est
la cité. De ce fait, la citoyenneté est un
un acte hautement citoyen. En s’acquit­
statut juridique qui reconnaît à tout
tant de ses impôts ou autres taxes l’in­
membre d’un Etat des droits mais aussi
dividu solidarise avec les plus démunis
des devoirs. Donc le citoyen, à l’inverse
de sa société du fait que cet argent réin­
du sujet dans le système monarchique,
est un homme libre qui jouit librement vesti (constructions d’écoles, équipe­
ments de centres sanitaires....) permet­
de ses droits civils et politiques tout en
tra d’améliorer les conditions de vie des
étant conscient de ses devoirs. En un
populations. Aux termes de l’article 17
mot, le citoyen contribue au fonctionne­
de la constitution « le devoir de s’ac­
ment des institutions et à la gestion des
quitter de ses obligations fiscales
affaires publiques. Cette présence parti­
conformément à la loi s’impose à cha­
cipative fait du citoyen un important
cun
» : observer ce devoir est un acte
vecteur de développement pour sa cité
citoyen.
dans la mesure où il observe un certain
nombre de valeurs originales propres à
Manifestations de la citoyenneté
la citoyenneté.

C

La citoyenneté est un concept concret
qui de par sa définition invite à l’action
La citoyenneté fait appel nécessairement à travers cette reconnaissance dualiste
de
"droits et devoirs” à l’individu dans la
à des valeurs que le citoyen doit incar­
société. Une intériorisation des valeurs
ner afin de pouvoir observer les obliga­
de la citoyenneté constitue un catalytions qui sont les siennes dans la cité.
seùr pour sa mise en œuvre qui peut se
Traditionnellement il est rattaché à la
décliner en deux éléments :
citoyenneté trois valeurs essentielles :
-l’allégeance aux lois en vigueur, la vie
*La civilité : il s’agit d’une attitude de
en république est une vie essentielle­
respect, à la fois à l’égard des autres ci­
ment codifiée, encadrée par des textes
toyens (ex : politesse), mais aussi à l’ç,’gard des bâtiments et lieux de l’espace juridiques qui déterminent soigneuse­
ment ce qui est permis et ce qui ne l’est
public (ex : transports publics). C’est
pas, les conditions dans lesquelles tel
une reconnaissance mutuelle et tolé­
rante des individus entre eux, au nom ' ou tel acte peut se poser...etc. Un bon
citoyen, de surcroit le musulman doit
du respect de la dignité de la personne
avoir une attitude positive à l’égard de
humaine, qui permet une plus grande
tous les dispositifs juridiques ou institu­
harmonie dans la société. Derrière ce
tionnels de son pays qui ont pour finali­
• respect de la dignité humaine et de
té unique l’organisation de la vie en so­
l’harmonie de la société, on demande
ciété pour l'épanouissement de tous. Les
à chaque citoyen de faire la paix avec
attïiüdes
telles que lé non respect des
l’ensemble de ses concitoyens, malgré
feux tricolores ,ie refus de s’acquitter de
les différences ou les divergences d’opi­
nions. C’est en ce sens que chaque mu­
ses obligations fiscales sont inciviques
sulman est un levain pour la paix où il
et punissables autant que l’est le non
se trouve parce que prenant toujours en
respect du signal d’arrêt
du policier
compte dans son adoration cette di­
pendant la montée ou la descente des
Valeurs attachées à la citoyenneté

couleurs.
-La participation à la gestion des af­
faires publiques, c’est un droit reconnu
par la constitution (article 12) à chaque
burkinabè : « Tous
les
Burkinabè
sans distinction aucune, ont le droit
de participer à la gestion des affaires
de l’Etat et de la société.
A ce titre, ils sont électeurs et éligi­
bles dans les conditions prévues par
la loi ».
La participation du citoyen dans la ges­
tion des affaires publiques doit s’obser­
ver à deux niveaux. D’une part, il doit
mettre en œuvre son droit de vote pour
participer au choix des dirigeants. Les
citoyens doivent se laisser guider dans
leur choix par la qualité des projets de
société et surtout de la compétence de
chacun des candidats à diriger avec
loyauté, intégrité et la plus grande
transparence possible. Pour le citoyen
musulman, participer au choix de ceux
qui doivent présider à la destinée de la
communauté, plus qu’un simple devoir
civique est une lourde responsabilité
conformément à cette parole du pro­
phète Mohamed (SAW) : « Ceux qui
choisissent des chefs incompétents
et injustes, ont trahi Dieu, son Messa­
ger et les croyants ». L’organisation
des élections à intervalles réguliers est
la reconnaissance tacite des défaillances
de la démocratie qui très souvent per­
met à des individus insouciants de l’ave­
nir du peuple de se hisser au pouvoir.
C’est pourquoi chaque citoyen doit sai­
sir ces opportunités pour corriger les
erreurs qu’il aurait commises aux élec­
tions passées. Lamine CISSE, ancien
ministre de l’intérieur du Sénégal dans
son ouvrage intitulé Carnet secret d'une
alternative écrivait : « Il faut que cha­
que citoyen, chaque électeur, puisse
dire”ma carte d’electeur, c’est mon
arme”. Il faut qu’il ait conscience que
cette carte d’électeur lui donne le
pouvoir de faire et défaire les gouver­
nements, que s’il le souhaite grâce à
ce
” bout de carton”, il peut chan­
ger
les dirigeants de son pays.» Une
fois cet acte civique(le vote) accomplit, le
citoyen doit poursuivre son engagement
aux cotés des dirigeants pour les ac­
compagner dans la mise en œuvre des
différentes politiques
publiques mais
surtout contribuer à la formation d’une
opinion nationale suffisamment avertie.’
Cela nécessite qu’il milite dans les
structures
politiquesfpartis
politi­
ques),syndicales et autres associations
de la société civile à but noble.
Quelque soit le contexte dans lequel
évolue le musulman, sa foi l’interpelle, à
promouvoir le bien, proscrire le mal, à
servir Dieu à travers ses créatures, bref
à un engagement citoyen.

Halidou SAMBARE

Islam et société

La problématique du divertissement en isSam
u lycée comme à l’uni­ vient qu’une fois une vieille femme
versité,
au
primaire lui demanda d’implorer Dieu pour
comme dans les sémi­ qu’elle accède au paradis.
naires, l’on observe des Le messager lui dit qu’une vieille
recréations et/ou des pauses.
Ces ne pouvait pas accéder au
femme
arrêts marqués entre des activités paradis. Quand celle-ci s’attrista
aussi importantes nous rappellent profondément, le prophète lui dit
la nécessité pour l’esprit humain, qu’en effet, quand elle entrera au
après un moment intense d’inves­ paradis, elle sera toute jeune. Ces
tissement, de se reposer, de chan­ paroles, cette rhétorique, il en fai­
ger d’activités, de se divertir. Cette sait usage même dans les mo­
notion de divertissement a tou­ ments les plus décisifs comme la
jours soulevé des débats aussi guerre.
passionnés qu’idéalistes. Notre Les petites filles lui tenaient par la
dessein à travers cet article n’est main pour s’amuser avec lui et ne
pas de participer à ce débat ni de le relâ-chaient que
vous fournir une liste de fatwas
Quand
^^<elinterdisant ou autorisant tel ou tel
divertissement mais simplement
Of
«
distrayezet seulement à partir de la recon­
vous car je dénaissance de cette vérité qui est '(
que la vie chemine nécessaire­
teste
qu’on dise
ment avec le divertissement, voir
que ma religion )
comment l’islam l’appréhende.

A

Institution

L’islam est une religion de sagesse
qui vise par ses enseignements,
l’ascension spirituelle.
Il est une croyance qui nous or­
donne le juste milieu et la modé­
ration, et nous prohibe le mona­
chisme et l’extrémisme religieux
pour assurer l’équilibre, le bon­
heur, et le progrès des êtres hu­
mains
sur
terre.
Au matin de la révélation, certains
compagnons comme Abou Dardah
s’étaient illustrés par une intensi­
té de pratiques spirituelles en se
jurant de ne s’accorder aucune
autre jouissance que spirituelle.
Le messager de l’islam, en bon pé­
dagogue leur a enseigné que l’iti­
néraire spirituel était aussi la
prise en compte du temporel
conjugué avec des divertisse­
ments. Lui-même était l’incarna­
tion de ses enseignements. Il sa­
vait que trop de sérieux n’était pas
le meilleur réceptacle de son mes­
sage. Il savait alterner le sérieux
et l’amusement pour donner à la
part humaine ce qui lui revient.
Cela a eu pour conséquence l’ins­
tallation de la meilleure fraternité
où se séparer du groupe était la
plus grande douleur. 11 nous sou­

%

est rigide ».

----- étaient
satisfaites.
Il participait à
ces jeux comme si ceux-ci étaient
les siens. C’est tout cela qui est
pour nous le divertissement. Cet
hadice institue le divertisse­
ment : « distrayez-vous car je dé­
teste qu ’on dise que ma religion est
rigide ». Cet impératif incite les
croyants et croyantes à se donner
du temps pour s’amuser. Le mes­
sager de l’islam avertit les fidèles
en ces termes : « Prenez garde
contre l’extrémisme dans la reli­
gion, car ceux qui sont venus avant
vous n’ont été détruits que par l’ex­
trémisme ».
Principes
Le prophète faisait la course avec
sa jeune épouse Aicha. De nos
jours, faire autant peut paraître
un événement de sorte à attirer
toutes les curiosités, les remon­
trances, les commentaires les plus
sarcastiques. Mais il appartient à
nous musulman de montrer que
notre religion est celle qui vise l’é­
panouissement de l’être humain.
Parler des divertissements, c’est à
quelque part se contraindre de
dire lequel est licite et lequel ne

l’est pas. Nous aimerions éviter ce
piège mais tellement les débats en
cours en font le nœud de la ques­
tion, nous sommes obligés de dire
un mot.
Par principe, tout ce qui n’est pas
illicite en islam est licite, mais ce­
la ne suffit pour établir la licéité
d’une action. Ce qui semble
convenir c’est l’intention et le
contenu. Ainsi, toute chose mal
utilisée peut être néfaste pour
l’humanité, et lorsqu'elle est bien
utilisée elle peut être bénéfique
pour le développement. L’art, le
divertissement, et la technologie
sont comme un verre vide ; si on
le remplit d’eau, il serait halal ; et
si on le remplit d’alcool, il serait
illicite.
Ainsi la course, l’équitation, la na­
tation, le jeu de scrabble, le foot­
ball, les arts martiaux, etc. consti­
tuent un lot de divertissements
qui peuvent être licites. Prenant
l’exemple du football, s’il doit être
le moyen de l’expression d’une
passion sans retenue entraînant
des suicides, de la haine raciale,
de la xénophobie, l’abandon de la
prière, etc., il sera alors illicite
pour non pas ce qu’il est mais
pour ce qu’il donne à être.
Le jugement de la musique, à titre
d’exemple, dépend de la qualité
du rythme et des paroles ; si les
paroles sont légales et le rythme
ne nuit pas aux systèmes auditifs
et nerveux, la chanson serait li­
cite ; sinon, elle serait illicite.
Dieu, le Très Haut, dit dans Son
Noble Livre : « Il leur ordonne le
convenable, leur défend le blâma­
ble, leur rend licites les bonnes
choses, leur interdit les mauvai­
ses, et leur ôte le fardeau et les
jougs qui étaient sur eux} Sourate
7
:
Al-Araf.
Nous vous proposons la réponse
donnée par Cheick Youssouf al
Qardawwi par rapport à la posi. tion de l’Islam sur la musique:
Parmi les divertissements qui
réjouissent
les
âmes,
qui
égaient les cœurs et qui font
plaisir à l’ouïe, il y a effective­
ment le chant. L’Islam consi­
dère le chant comme licite tant
qu’il ne contient pas de propos

Islam et société
grossiers, obscènes ou incitant
à la débauche. Et il n’y a aucun
mal à ce qu’il soit accompagné
de musique, si, du moins, celleci n’excite pas les nerfs.
Le chant est utile lors des occa­
sions heureuses, afin de répandre
la gaieté et de divertir les âmes.
Cela est d’autant plus valable les
jours de fêtes, de noces, de retour
d’un absent, ainsi que lors des re­
pas de mariage, des repas en
l’honneur d’un nouveau-né.
Ihn ‘Abbâs dit : « 'Â’ishah assista
au mariage d’une femme médinoise parmi ses proches. Le Mes­
sager de Dieu - paix et bénédic­
tion sur lui - arriva et dit : « Avezvous offert les cadeaux à la ma­
riée ? » Elle répondit : « Oui ! » Il
demanda :
« Avez-vous
envoyé
quelqu’un chanter en son hon­
neur ? »
'Â’ishah
répondit :
« Non. » Le Messager de Dieu paix et bénédiction sur lui - re­
prit : « Les Ansâr sont des gens
galants. Pourquoi n’avez-vous pas
envoyé avec la mariée quelqu’un
chantant par exemple : Ataynâ­
kum
ataynâkum
Fa-hayyânâ uia hayyâkum
Traduction : Nous voici venus !
Nous voici venus ! Que Dieu nous
salue et que Dieu vous salue !
i.j_rnni_ A’ Olui/ÿjj quant à lui
mentionne dans son livre Al-Ihyâ’
les hadiths sur le chant des deux
servantes et sur les jeux pratiqués
par les Abyssins dans la Mosquée
du Prophète - paix et bénédiction
sur lui - alors que ce dernier les
encourageait par des exclama­
tions : "Bravo, enfants de Arfadah !" Ces hadiths précisent éga­
lement la demande formulée par
le Prophète à l’intention de
Â’ishah pour savoir si elle voulait
regarder le déroulement des jeux
ou non. Ces mêmes hadiths ajou­
tent que le Prophète demeura en
compagnie de son épouse jusqu’à
ce que celle-ci s’ennuyât et voulût
partir.
Notre sujet n’est pas la musique
mais nous nous rendons compte
qu’elle constitue l’un des divertis­
sements les mieux observés et les
plus problématiques.

L’impact des divertissements
sur l’homme.

La réussite nécessite beaucoup
d’efforts et quelques moments de
repos et de divertissement. Le di­
vertissement n’est pas un aspect
inutile de la vie. Loin s’en faut. Le
divertissement joue un rôle pré­
pondérant dans l’amélioration de
notre culture, notre vie sociale,
notre forme physique, psychique,
et mentale. Le divertissement
nous permet d’oublier le stress et
les tracas de la vie quotidienne. Le
divertissement, le rire, le sourire,
et la joie intérieure sont là pour
nous aider à dépasser nos souf­
frances, récupérer et renouveler
notre énergie perdue, et à accéder
rapidement à de nouvelles prises
de
cons—^cience très
éle-

/ffuc. divertissement d^\
III vient illicite quand il \\\
Zy manque aux principes vÙ
Il
de l’islam [appel à la
1
ill
violence, grossièreté,
II
obscénité, éloge de
J
l'alcool, invitation à la//
de
fornication, etc.] /v

té, éloge de l'alcool, invitation à la
fornication, etc.] ou quand elle en­
traîne un manquement dans les
devoirs essentiels de la vie
[irrespect pour les horaires des
prières obligatoires et des mo­
ments sacrés du travail, délaisse­
ment des parents, manquements
aux devoirs de son épouse ou de
ses
enfants,
etc.].
Le Messager d’Allah (SAW) dit
dans un de ses hadiths : « Il y
aura après moi des imams, qui
ne guideront pas d’après ma
guidée, ils n’établiront pas d’a­
près ma Sunna, il y aura parmi
eux des hommes aux cœurs de
démons dans un corps d’homme

Les enseignements de l’Islam ont
pour finalité, non seulement de
rapprocher l’homme de son créa­
teur, mais aussi de créer sur terre
pour les croyants, les conditions
d’une vie heureuse et paisible.
Dieu est infiniment sage et clé­
ment et il n’appartient pas à un
individu de décider autrement sur
un aspect de la religion après que
Dieu et son prophète se soient
prononcés en la matière.

fant
est il­
lustratif. En
jouant, il in­
carne le personnage qu’il sou­
haiterait représenter dans la
société. En jouant, il se cons­
truit. A chaque parent d’être
attentif et d’aider son enfant à
incarner le bon personnage
pour être comme cet enfant à
Chers lecteurs, ce bulletin
qui la maîtresse demanda :
« que veux-tu devenir dans
est le vôtre. Faites le vivre à
l’avenir ? »
Les musulmans ont déserté
les espaces publics de diver­ travers vos critiques, com­
tissement laissant la perver­
mentaires et suggestions.
sion gagner ces terrains. Ces
espaces sont les nôtres et
Vous pouvez aussi nous
nous devons les fréquenter et
exiger que la morale y règne.
C’est dans ce sens que les
envoyer des articles
sorties récréatives de plus en
plus organisées par les struc­
à l’adresse
tures
islamiques
dont
l’AEEMB sont à encourager.
suivante:
Le divertissement fait partie
de l'existence humaine, et
l'islam ne l'interdit pas mais
ordonne aux musulmans de
le pratiquer dans un cadre li­ bulletin.annasr@yahoo.fr
cite. Sa pratique devient illi­
cite quand elle manque aux
principes de l’islam [appel à la
violence, grossièreté, obscéni­

Inter-actu
Réélection contestée d’Ahmadinejad

Une occasion rêvée des pourfendeurs
d’un homme mal aimé des Occidentaux
Mahmoud Ahmadinejad a été réélu président de la république islamique d’Iran pour
un dernier mandat de 04 ans. Alors que les contestations vives fusent de l’intérieur
comme de l’extérieur, tout semble indiquer que l’on devra encore admettre l’homme
n’en déplaise aux occidentaux.
e n’est point étonnant (Ahmadinejad) face à un modé­
que la réélection de Mah­ ré (Moussavi), les élections en
moud Ahmadinejad fasse Iran ont un intérêt particulier
égosiller l’occident au­ pour qui connaît les ambitions
tant. Dans l’ordre normal des
decho
ce­ Etat mal aimé par ceux
ses, sans même s’intéresser à la qu’on ne nomme plus. Les rela­
façon dont ce dernier a gagné l’é­ tions internationales sont émi­
lection, c’est un comportement nemment fondées sur des rap­
contraire de la part de l’occident ports de domination. Le cercle
qui aurait eu plus de chances d’ê­ très fermé des grandes puis­
tre un événement. Disons donc sances veille au grain sur les
que tout tourne rond et se passe puissances en devenir. L’Iran
comme on pouvait le prévenir. Les n’est pas seulement une puis­
faits sont pourtant là. À qui veut sance en devenir, c’est une ré­
de les contester ou de les admet­ publique islamique, c’est un
tre. En effet à l’issue de l’élection pays arabe. Et comme si tout
présidentielle du 12 juin, le prési­ cela ne suffisait pas, semblent
le président iranien Mahmoud
dent iranien Mahmoud Ahmadi­ n’avoir trouver meilleur prési­
Ahmadinejad
nejad a été réélu pour un mandat dent qu’Ahmadinejad, un pro­
de quatre ans à la tête de l’Etat vocateur tout fait, un va-t-en
islamique d’Iran. Les résultats of­ guerre diront certains. Georges demeurent les Etats-Unis. In fine,
ficiels l’ont accrédité de 62.6% des Bush l’aurait dit mieux que nous. toutes ces contestations enten­
votes contre 33,7% pour son chal­ Il y’a alors excès des motifs dues sur les élections en Iran ne
lenger principal, Mir H ossein (fondés comme non fondés) pour peuvent avoir de crédits quand el­
Moussavi. Les mêmes sources ont ne pas laisser cette petite puis­ les viennent de ces occidentaux. Il
annoncé un taux de participation sance éclore. Et que dire du pro­ faut être naïf pour croire que c’est
de 85%. Une légitimité à faire des gramme d’enrichissement de l’u­ pour défendre le label de la démo­
jaloux et à aiguiser la haine des ranium de l’Iran ? Ôn ne compte cratie. Si la France était tant un
ennemis traditionnels. Tous ces plus les résolutions de l’ONU et défenseur de la démocratie, on
chiffres ne seraient pas,exactes, les mises en garde contre un pro­ aurait pas vu Sarkozy aller au Ga­
crie l’opposition qtn revendique à jet de nucléaire militaire en Iran. bon pleurer la mort d’Omar Bon­
défaut d’une victoire, un second Le simple fait de penser que l’Iran go, lui qui a régné pendant 41 ans
tour de l’élection. Et comme on s’y pourrait se doter un jour d’une alors que Ahmadinejad, lui est à
attendait, cette opposition n’est bombe suffit pour ne pas laisser son deuxième et dernier mandat.
pas seule. Dans la même foulée, ce pays s’épanouir ; il faut donc En juin 2013, Ahmadinejad aura
la Grande Bretagne, la France et l’étouffer dans l’œuf. L’Iran de fait 08 ans au pouvoir. Et que dit
Mahmoud Ahmadinejad est une la France de Sarko quant au pro­
les Etats-Unis, pour ne citer que
ces pays là, ont demandé que les menace constante pour l’Occi­ jet et aux ambitions malpropres
élections soient reprises. A l’oppo­ dent. Et que dire particulièrement du président nigérien Tandja ?
sé, la Chine, la Russie, l’Inde et le des Etats-Unis et leur protégé, bien entendu, la France se taira
Brésil et de nombreux pays du Israël.? Lje remède qui a été admi­ tant que Tandja respectera le
moyen Orient ont félicité Ahmadi­ nistré à Saddam Hussein et à l’I­ contrat du groupe AREVA pour
nejad pour sa victoire. La réélec­ rak s’étant révélé inefficace, on en l’exploitation de l’uranium. Il
tion d’un type comme Ahmadine­ peut l’envisager avec l’Iran. Et n’existe donc pas une démocratie
jad a un intérêt à plusieurs puis l’Iran n’est pas l’Irak, on sau­ mais des démocraties. La démo­
égards. Au delà des oppositions rait être sûr de ce qu’ils sont ca­ cratie à l’Occidental, c’est tout
internes à l’Iran, on avait à faire à pables, mais aussi Obama n’est simplement les intérêts.
un fondamentaii?te musulman pas Bush même si les Etats-Unis
Boukari OUOBA

C

Spiritualité

Les secrets de
l’adoration
’Adoration signifie se rappro­
spirituels. Il a été rapporté que le
cher d’Allah par une soumis­
grand Shaykh et Connaissant, Ibra­
sion complète et avec humili­
him ibn Adham, a dit : « Si les rois sa­
té devant Lui, par le moyen
vaient la douceur que nous avons
de ces mots et actes qu’il a établi trouvé,
pour
ils se battraient avec nous par
Ses serviteurs, qu’il s’agisse d’actes
l’épée pour l’obtenir. » Un autre
du cœur, du corps, ou d’états spiri­
Shaykh et Connaissant, Abu Sutuels. L’adoration a une douceur et layman al-Darani, a dit : « Les gens de
un délice, et quand une personne
la dévotion nocturne puisent plus de
goûte à sa saveur et expérimente sa
délectation de leur dévotion que les
délectation, il s’y attache, et se languit gens des plaisirs insouciants tirent de
d'elle à tel point qu’il ne se permet pas
leurs jeux. Et n’était-ce la douceur de
de s’en séparer, car elle devient sa
l’adoration, je ne désirerais plus sub­
sister en ce monde. » Un autre des
source de tranquillité et d’apaisement.
Le plus éminent de ceux qui ont goûté
Saints a dit : « Si les habitants du Pa­
à la douceur de l’adoration, expéri­
radis sont bénis de ce que nous pos­
sédons aujourd’hui, ils auront alors
menté ses délices, et qui a porté té­
moignage de ses trésors et de ses illu­ une bien belle existence ! » C’est pour
minations était notre Maître Muham­ cela que les habitants du Paradis ado­
reront Allah de leur propre initiative,
mad ( SAW) ; le chef de file des dévots,
sans qu’il y ait besoin que cela ne
le maître des vertueux, le plus pieux
leur soit commandé, et qu’ils adore­
des premiers et des derniers comme
ront Allah au Paradis plus encore
l’atteste la parole d’Allah : « (Dis:) Cer­
qu’ils ne L’ont adoré en ce monde
tes mon Ami Protecteur est Dieu
qui a fait descendre le Livre (le Co­ Bukhari et Muslim rapportent dans
leurs Sahih, selon Abu Hurayra
ran). Et II est l’Ami des vertueux. »
(r.a.a.) qu’Allah Subhanahu dit aux
Coran 4 VI96. Par ceci, Allah nous
Anges qui parcourent les rues à la re­
informe qu’il prend Ses serviteurs en
cherche des gens qui se rappellent de
amitié (et sous sa protection) en fonc­
tion de leur droiture, et qu’il a choisi Lui : « Que font Mes serviteurs ?» « Ils
Te glorifient et Te magnifient, Te
comme ami Son Bien Aimé ( SAW)
d’une manière qu’il n’a accordé à nul louent et T’exaltent » répondent les
Anges. Il répond, Subhanahu : «
autre, comme l’indique Sa parole : «
M’ont-ils vu ?» « Non par Allah, ô Sei­
Mon Ami Protecteur est Dieu ». C’estgneur, ils ne T’ont pas vu. » Il dit en­
à-dire : « Mon Ami Protecteur, Celui
core : « Et que feraient ils s’ils M’a­
qui se charge de mes affaires dans
une façon qui est propre à moi, est vaient vu ?» « S’ils t’avaient vu, ils
Allah. » L’amitié Divine est à la me­ T’adoreraient encore plus, T’exalte­
sure de la droiture, comme l’indique raient encore plus, Te magnifieraient
la fin du verset, ce qui indique qu’il a encore plus... » Les résidents du Para­
dis adoreront donc encore plus qu’ils
atteint une station de droiture uni­
que, qui ne peut être atteinte par nul ne l’ont fait sur terre car ils contem­
pleront leur Seigneur, Exalté soit II, et
autre. C’est pourquoi le Prophète saleur adoration sera volontaire et libre
lalllahu ‘alaihi wa salam a la plus
de toute difficulté. Ce sera leur source
complète expérience de la douceur de
de tranquillité et de délices. Muslim
l’adoration, et il en a tiré la plus
grande tranquillité et les plus grands raconte dans son Sahih, selon Jabir,
que le Prophète (SAW)a dit au sujet
délices. Il a été rapporté dans le Musnad et ailleurs que le Prophète salalla- des habitants du Paradis : « On leur
insufflera des mots de glorification, de
hu ‘alaihi wa salam a dit : « Lève toi, ô
louange et de dévotion, de la même
Bilal, et donne nous la tranquillité par
la prière ! » (car il faisait l’appel à la façon qu’il vous est à tous insufflé de
prière pour le Prophète salallahu ‘alihi respirer. »
Les actes d’adoration laissent une
wa salam]. Il a également été rapporté
trace sur l’âme de l’adorateur : ils la
dans le Musnad ainsi qu’ailleurs que
nettoient de l’étourderie et de la frivo­
le Prophète salallahu ‘alaihi wa salam
disait : « La fraîcheur de mes yeux a lité, de la prétention et de l’égoïsme,
été placée dans la prière. » Ceux qui jusqu’à ce que l’âme de l’adorateur
suivirent notre Maitre Muhammad sa­ soit purifiée, et qu’il entre dans le ser­
lallahu ‘alaihi wa salam avaient égale­ vice du Souverain de la Puissance.
ment été dotés d’une part de douceur Quand Rabi’a ibn Ka’b al-Aslami a de­
dans l’adoration, et des délices de la
mandé à avoir la compagnie du Pro­
dévotion, en fonction de leurs rangs phète (SAW) au Paradis, il lui a répon­

L

du : « En ce cas, assiste-moi pour ton
propre bien en faisant beaucoup de
prosternations. » Les actes d’adoration
apposent sur le cœur et l’esprit de l’a­
dorateur, ainsi que tous ses sens le
cachet de la lumière Divine ; et ce jus­
qu’à ce que même son visage en soit
illuminé.
Allah Subhanahu a dit : « Nous sui­
vons la religion [lit : le cachet] de
Dieu ! Et qui est meilleur que Dieu
en Sa religion ? C’est Lui que nous
adorons » [2 :138], En d’autres ter­
mes : « attache toi à la voie marquée
du cachet d’Allah, car II te cachètera
d’une lumière éclatante et il n’y a pas
de meilleur sceau que celui là ; et le
moyen d’y arriver est de s’attacher-à
l’adoration de ton Seigneur de la fa­
çon qu’il a établit pour toi. » Le Pro­
phète (SAW) . a dit : « La prière est lu­
mière, la patience est illumination. »
L’adoration purifie le cœur, le nettoie,
et l’illumine, jusqu’à ce que les lumiè­
res du Vrai se manifestent en son
sein. Allah subhanahu a dit : « Allah
est la lùmière des cieux et de la
terre. La semblance de Sa lumière
est celle d’une niche... » [24 :35]
C’est-à-dire que la semblance de Sa
lumière dans le cœur de Ses servi­
teurs croyants est celle d’une niche
dans laquelle se tient une lampe illu­
minée de lumière. La niche renvoi à la
poitrine, et la lampe au cœur du
croyant, resplendissant de la lumière
de la foi en Dieu. Tout ceci est un
exemple de manifestation Divine
(théophanie), et le reflet de la lumière
divine sur les cœurs n’est nullement
une forme de panthéisme ou d’incar­
nation, Allah est bien exalté au-delà
d’une telle chose. Les actes d’adora­
tion rapprochent le serviteur du Sei­
gneur dés seigneurs. Allah Exalté a
dit : « Prosterne toi et rapproche toi
» [96 :19], et dans un hadith qudsi, le
Prophète ( SAW) rapporte que son Sei­
gneur a dit : « Mon serviteur continue
de se rapprocher de Moi par des actes
surérogatoires jusqu'à ce que Je
l’aime. » Ce n’est pas ici le lieu pour
entrer en détail'dans les effets et les
secrets de l’adoration. Nous n’avons
fait que mentionner quelques notions,
pour quiconque le veuille puisse mé­
diter à leur sujet, et réaliser que l’ado­
ration a un grand impact sur l’adora­
teur, et contient un grand secret,
guide vers une illumination éclatante,
à un degré élevé, à la proximité d’Al­
lah, et à Son Amour.
Imam Abdallah S.

Culture islamique
Marabou luge

Historique d’une pratique dangereuse
es épreuves auxquelles les êtres

rapportant à des pratiques peu en rapport

humains ont ù affronter sont di­

avec l'islam. Cet usage est néanmoins de­
venu courant.
Dans nos sociétés actuelles, l’influence des
religions révélées a fait reculer l’activité des
devins. La grande majorité des personnes se
sont alors orientées vers les marabouts afin
tic trouver une solution â leur préoccupa­
tion. A l’origine, ces grands marabouts ne
monnayaient pas leurs savoirs mais rece­
vaient souvent des dons importants de la
pârl de leurs fidèles. Cependant dans la so­

connaître les événements de l'avenir et pro­
céder â des sacrifices pour éloigner le mal.
verses et multiformes. Ainsi, pour
Il était aussi considéré comme un guérisseur
trouver des réponses A ces événe­
spécialiste dans la connaissance du monde
ments, certaines personnes font le choix
de
invisible.
Il procédait souvent par des inter­
placer leur confiance en des hommes parti­
rogatoires (les êtres surnaturels pour déter­
culiers par leur mode de vie cl leurs prati­
miner les événements dont la cause est ca­
ques spirituelles connues généralement sous
chée an commun tics mortels. Par consé­
le nom de marabout. Ce terme est intime­
quent les devins faisaient l’objet de diverses
ment lié â la culture islamique. Cependant
consultations de la part des populations lo­
la notion de maraboutage qui désigne la pra­
cales afin de rétablir l’équilibre de la socié­
tique des activités des marabouts a connu
té.
une évolution et a prit diverses formes en
Nos contrées africaines qui ont connues l’i­
fonction des espaces géographiques.
slam sous forme confrériquc ont vite fait de
Le mot marabout vient de la prononciation
l'adopter cl de trouver des substituts aux
dialectale (mrabat) de l'arabe classique. Le
pratiques traditionnelles. La croyance au
mot mura bit désigne l’homme vivant dans
monde invisible est un élément fondamental
un ribat qui est une sorte de couvent fortifié.
de la foi musulmane. En effet, nous avons
Le pluriel a alors donné les almoravidcs qui
l’exemple de la croyance aux anges, au pa­
sont une dynastie qui régna sur le Maghreb
radis cl à l’enlèr. Il était alors facile d’isla­
et l'Espagne musulmane au Xle et Xlle siè­
miser les croyances africaines tels que les
cle. La signification du terme marabout dé­
génies qui s’incarnent dans les objets ou
signait A l'origine un moine, soldat de l'an­
êtres vivants et font l’objet de vénération.
cien empire arabe. La notion a subi une
évolution en fonction des régions. En
Afrique du nord, le maraboutisme est une
celui qui
réalité complexe dans laquelle ont
con.sullc nu devin, pendant

L

le prophète (saw) a dit «

conflué d’une part des idées mystiques
nées du sufisme des mouvements politi­
co-religieux tics idéaux messianiques is­

sus de l'islam chiite comme celui du
mahdisme et d’autres part, des pratiques
populaires superstitieuses voire magique où
se retrouve l'influence de vieilles croyances
et de vieux cultes anti islamiques. En

somme E. Dermenyhen définit le marabout
comme étant un terme qui s’applique à la
fois au saint vivant ou au saint enterré, au
monument qui abrite sa tombe, aux succes­
seurs du saint.
En Afrique subsaharienne la notion n’a pas

connu une grande évolution. La pratique du
maraboutage y a trouvé un terrain favorable
a son adoption. Rappelons que le dévelop­
pement de l’islam en Afrique occidentale

est simultané à la prolifération des différen­
tes confréries. A titre d’exemple nous pou­
vons retenir la quadriyya, la tidianiyya et
certaines confréries de l’Afrique noire
comme la mouriddiya et les laayennes au
Sénégal. La confrérie est un regroupement
de personnes autour d’un maître qui trans­
met à ses fidèles une méthode de pratiques
religieuses appelées taria.

Adaptation et développement
du mai-aboutage en Afrique.
Les croyances traditionnelles de l’Afrique
noire accordent une place considérable au

monde invisible. Ainsi, le devin aurait un
rôle important dans lu société ; il était sensé

quarante jours sa prière n’est
pas acceptée ».

De même que les génies viennent en aide à
ceux qui ont une barakate, leur permettant
de faire des miracles en faveur de ceux qui
leur font des offrandes requises . car ils ont
reçu de Dieu le pouvoir do disposer à leur
volonté des forces naturelles. Comme c’est
le cas du prophète Salomon à qui Allah
avait soumis les djinns, les humains et les
oiseaux. Ce , conformément â son invoca­
tion dans la sourate 38 v35 «Seigneurs

pardonne-moi, donne-moi un royaume
inconcevable pour personne après moi :
c’est toi le dispensateur ». Une position de
force telle que celle de Salomon suggère
aux hommes pieux de rendre grâce à Dieu
dans ce genre de situation et les porte ù té­
moigner leur gratitude pour les faveurs que

Dieu les a comblées.
En général, vivants ou morts les marabouts
ont le don de guérir les maladies du corps et
de l’âme, d'éloigner le mauvais œil d’assu­

rer de bonnes récoltes etc.... S’ils sont

morts, les offrandes se font ît leurs succes­
seurs. Cependant en Afrique subsaharienne,
l’usage du terme a été étendu aux prêtres,
chasseurs traditionnelles ou sorciers rele­
vant de rites animistes traditionnels que les
anciennes croynnces et pratiques subsistent
avec le maximum de pureté: sacrifices de
coq de mouton etc.... Bien qu’ abusif car se

ciété actuelle, il devient commun de payer
pour les prières faites pour leurs clients qui
se retrouvent dans toutes les couches socia­
les allant des pauvres aux plus nantis. La
prolifération des marabouts est surtout liée à
un facteur économique. La dégradation des
conditions de vie, d'emplois, a fait de la
pratique une activité courante, même dans
les pays occidentaux il en existe. Les pre­
miers arrivants étaient des immigrés origi­
naires d'Afrique de l’ouest à la recherche

d’une activité salariale et n’exerçaient leur
pratique maraboutique que pendant leur
temps libre. Mais de nos jours il en existe
des marabouts ficelle qui prétendent avoir
des pouvoirs magico-religieux de résoudre
les problèmes terrestre. En fait ce sont plus
des charlatans qui profitent du titre respecté
de marabout pour gagner rapidement et ai­
sément de l’argent.

Que dit l’islam du maraboutage ?
De l’avis des musulmans orthodoxes, le
maraboutage est une pratique contraire aux
règles de l’islam car le prophète (saw) a dit
« celui qui consulte un devin, pendant
quarante jours sa prière n’est pas accep­
tée ». De l’étymologie du terme, le marabit
est un ascète considéré comme sage car
ayant étudié au cours de sa retraite les di­
vers aspects de l’islam, sa vie à l’écart du
reste des personnes est censée lui donner le
recul nécessaire ainsi que le détachement
qui leur permet d'obtenir une grande autori­
té morale.
Il appartient à chaque musulman de faire
des efforts sur le plan spirituel en se confor­

mant â la volonté d’Allah afin d’être son
propre marabout. Les enseignements du
messager nous en donne des exemples tels
que l’istikara et la prière du besoin. Nous
devons en permanence prendre conscience
des pièges de Satan car il a fait le vœu d'é­

garer tous les fils d’Adam «Je les assailli­
rai de devant, de derrière, de leur droite et
de leur gauche et pour la plupart, lu ne les

trouveras pas reconnaissants. » c7vl7
jti iManessour DRABO

Brèves

Selon un sondage réalisé pour l’émis­
sion « Netwerk » de la chaîne de télévi­
sion néerlandaise NCRV, 36% des mujsulmans turcs et marocains résidant
aux Pays Bas souhaitent quitter le

pays. Au total 51% des musulinans interrogés songeraient à
aller vivre ailleurs. La popularité
croissante du députe d’extrême
droite Geert Wilders est considé­
rée comme la principale cause de ce
choix. Le parti pour la liberté (Parti
Voor de Vrijheid, PVV) de Geert Wil­
ders fait peur aux musulmans des
Pays Bas. 57% des turcs et marocains

Effondrement d’immeubles
à Ouagadougou

s’inquiètent de la noter;-té que prend
cette formation d’extrême- droite. Jus­
qu’en 2005, Geert Wilders ne représen­
tait que lui-même. Sa notoriété com­
mence à prendre de'I’ampleur lorsqu’il
qualifie l'islam de «religion arriérée in­
compatible avec la démocratie». Il est
aussi l’auteur du très controversé film
« Filna », une vidéo condamnée par le
monde musulman

1er master international
d'études islamiques et arabes

Le premier master- international d’études islamiques et
arabes a été lancé, mardi 7 juillet, à Paris. Cette formation,
créée à l’Université ouverte de Catalogue (UOC) basée à
Barcelone, et dirigée par Mustapha Chérif, islamologue et
directeur académique du master, sera ouverte, pour le mo­
ment, aux étudiants francophones dès octobre 2009. Elle
verra ses cours dispensés totalement en ligne. Le master
est accessible à tous dès l’obtention d’une licence (Bac +3).
« On s’aperçoit aujourd’hui que l’islamophobie a pris une
dimension inquiétante en Occident et qu’il y a des formes de
état de deux morts et
crispation et de repli de la part des musulmans. Ce sont
d’une dizaine de bles­
deux choses auxquelles il faut s’opposer. Conscient que l’i
sés. Les causes de ces
ghorance est aussi souvent la cause des problèmes; cè sont
[drames n’ont pas enla science, la connaissance et la propagation du savoir qui
I core été déterminées,
peuvent réellement la faire reculer », a expliqué M. Cherif.
j mais tout porte à croire
La rentrée d’octobre fera office de test. Mais l’engouement
I que cela est dû au non respect des normes en matière de suscité autour de cette formation, qui côûte entre 1 500 et
[construction. En effet, selon Ouamnoaga Gilbert Koala, 2 000 euros par •ail, semble présager Un succès. Les ins­
[ président de l’Ordre des architectes 60 % des constructions criptions sont d’ores et déjà ouvertes.
au Burkina sont anarchiques.

Le samedi 25 juillet 2009, à quelques heures d’intervalle,
deux immeubles en construction sc sont écroulés dans la
[ville de Ouagadougou.
[L’un au secteur
17
j entre 14h et 15h et
I l’autre au secteur 3,
1 sur l’Avenue Kwamé
jNkrumah aux environs
!de 23h. Le bilan fait

Un tribunal américain relance le visa de Tariq

Le vendredi 17 juillet 2009, la Cour d'appel fédérale
de. Manhattan a infirmé le jugement de première
instance qui avait permis au Gouvernement d'empê­

cher Tariq Ramadan d'entrer aux Etats-Unis. Ce jugement relance les espoirs du professeur et des groupes américains de dé­
fense des droits civils qui jugent illégale la décision de Washington. En 2004, Tariq Ramadan avait obtenu un poste permanant
à l'Université Notre Dame de South Bend (Indiana). Au terme de la procédure normale de demande de visa, le cas avait été
transmis à un tribunal, qui avait confirmé le refus du Gouvernement. Le visa avait été refusé au prétexte de plusieurs dons,
totalisant 1670 francs suisses que Tariq aurait fait entre 1998 et 2002 à l'ASP (Association de secours palestinien), une ONG
basée

en
Suisse.
Or, il se trouve que l'ASP est depuis 2003 sur la liste des organisations considérées par Washington comme soutenant le terro­
risme, en raison des fonds qu'elle aurait versé au Hamas. Tariq Ramadan, qui enseigne actuellement à l'Université d'Oxford
(Angleterre), a toujours soutenu qu'il n'était pas au courant d'un quelconque lien entre 1ASP et le terrorisme.
Selon l'arrêt rendu ce vendredi 17 juillet 2009, il n'est pas établi que le fonctionnaire du consulat qui a examiné la demande de
visa de Tariq Ramadan ait donné au professeur l'occasion de se prononcer sur la prétendue destination de l'argent versé. Le
cas est donc renvoyé à la cour de première instance, qui devra déterminer si le professeur a été confronté à cette allégation et
s'il lui a été donné une chance «d'apporter la preuve de façon claire et convaincante qu'il ne savait pas, et n'aurait raisonnable­
ment
pu
savoir,
que
le
bénéficiaire
de
ses
contributions
était
une
organisation
terroriste».

Si la réponse est non, une nouvelle procédure d'octroi de visa devra être initiée.

Grande masquée de la Mecque : Adil Kalbani, 1er noir Imam
Selon le New York Times, l’imam Adil
Kalbani, fils d’immigrant noir avait
fait, il y a deux ans de cela, un rêve
prémonitoire dans lequel il devenait
l’imam de la Grande Mosquée de la
Mecque, mais à son réveil,, il s’était
empressé d’écarter ce rêve qu’il avait
) pris pour une incitation satanique à la

un homme noir à la plus haute dis­
tinction à laquelle puisse accéder un
imam. Un exploit ! Une première mon­
diale iAinsi, l’imam Adil Kalbani ra­
conte qu’il a été interloqué quand on
lui a annoncé que le Roi Abdullah l’a­
vait choisi pour être le premier homme

vanité. 11 était alors loin d’imaginer que
peu après, en- septembre dernier, il
allait être informé par téléphone que le
Roi Abdullah l’avait choisi comme
imam de la Grande Mosquée de la noir à mener des prières à La Mecque.
Mecque, du jamais vu dans l’histôiré
de la religion musulmane et du monde
musulman tout entier : le Roi nommait

Poème
La section AEEMB de l’UFR/LAC de l’Université de Ouagadougou a organisé un concours de poésie
sur le thème « La femme musulmane ». C’était en prélude à la 3ême édition de sa journée islamique qui
s’est tenue le dimanche 14 juin 2009. Nous vous proposons le poème qui a remporté le deuxième
prix.
Femme musulmane, femme endurante
Femme musulmane, femme vertueuse
Tu es la source de lumière qui illumine les ténèbres

Chrysanthème de la vertu, tu resteras célèbre
Fleur protégée tu es une pucelle
Nymphe de bonnes mœurs, tu es une merveille

Symbole de la pureté, tu es sans pareille
O femme qui a su garder sa virginité

Pour l’amour de DIEU et pour ta dignité
Quand tu passes pour toi se rabaissent les anges
Ils évoquent ta pureté et te couvrent de louanges

'emme musulmane, femme chaste
Que ton regard ne se tourne point vers les sirènes

N’oublie pas que pour les houris .tu seras la reine
Alors ramène sur toi loi grand voile
Afin que de ton corps rien ne se dévoile

Car entre le bien et le mal .point de comparaison

Par ton caractère amène les sirènes à la maison

Dans ton voile apparaît toute ta splendeur

Toi qui sais qu’ici bas tout est passager
Tu crains DIEU et respecte son MessaDans la prière, recherche le secours
A ALLAH seul tu feras recours
O femme pour ton effort sempiternel
Tu trouveras récompense auprès de l’é­
ternel
Des placards pleins de vêtements en
brocard
Pour tes égards et ta conduite sans écarts
Des servantes candides toutes splendides
Des fruits jamais acides très sapides
O bon DIEU, Toi qui est au ciel
Ne fait pas connaître-à ma sœur le goût
du fiel

Fais lui oublier ses moments sans radis
En l’accueillant en triomphe dans Ton
Paradis

Ca apparaît la laideur partout où manque la pudeur

Dans sa détresse, viens-lui en secours
Dans ses efforts, apporte-lui Ton

Femme musulmane, femme obéissante

concours
Eloigne d’elle toutes sortes d’afflictions
Et dans sa solitude accorde-lui Ton af­
fection

Pour ton époux, tu es une citadelle

Contre lui, jamais, tu ne te rebelles
Pour lui, tu te fais toujours belle
Tu es cette forteresse quand survient la sécheresse

O femme etidure et remercie ALLAH plutôt
Car le succès, tu le récolteras bientôt.

Alors parta tendresse demeurera toujours l’allé-

jresse
Par ta douceur, tu lui fais oublier le malheur
Auprès de toi ,il trouvera le bonheur

Konaté Noufou , étudiant en 3è année SVT

Car ta proximité lui procure sérénité

Blague
Lundi à l'atelier, un jeune apprenti se plaint à son collègue de travail :
- J'en ai marre de ce monde d'individualistes. Personne n'est prêt à lever le
petit doigt pour aider son prochain...
- Qu'est-ce qui te fait dire ça ? demande l'autre.
- Regarde, ce week-end, mon beau-frère est venu manger à la maison.
Comme je dois réparer mon Peugeot, je lui demande "Tu pourrais pas me
prêter 100 euros pour que je puisse réparer mon scooter?". Eh bien, tu me
croiras si tu veux, ce pourri me les a refusés !
Et le collègue:
- Je te préviens tout de suite : moi aussi je suis’un pourri !
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AN-NASR

Bulletin de formation et d’infor­
mation de l’A.E.E.M.B.
01 BP 1817 Ouagadougou 01
Tel/Fax: 50 36 27 89
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Site web: www.aeemb.bf

Directeur de publication
Président de l’A.E.E.M.B.

Rédacteur en chef
Halidou SAMBARE
Equipe de rédaction
Boukari OUOBA, Mounkaïlou

OUOBA, Hadisssa GU1SSOU .
Manessour DRABO, Hamadou

Le Prophète Muhammad (saw) a dit: «Le silence est une saqesse

mais parE sont ceux qui Ie pratiquent »

BAGAYOGO, Mahamadi OUE­
DRAOGO, Maimouna SORE