Association islamique Nachroul islam de Pouytenga : ainsi naissent les milices

Item

Resource class
Text
Title
Association islamique Nachroul islam de Pouytenga : ainsi naissent les milices
Date
25 March 2018
Abstract
On a d'abord cru à une intox, à une de ces fameux fakes news dont les réseaux sociaux se rendent souvent coupables avant de se rendre à l'évidence après quelques recoupements.
Spatial Coverage
Pouytenga
Rights
In Copyright - Educational Use Permitted
Language
Français
Source
Archives L'Observateur Paalga
Contributor
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q114035469
content
On a d'abord cru à une intox, à une de ces fameux fakes news dont les réseaux sociaux se rendent souvent coupables avant de se rendre à l'évidence après quelques recoupements.

Une association islamique, Naschroul islam, dotée d'une sécurité islamique, aurait vu le jour à Pouytenga. Et on voit sur les photos ses membres habillés de tenues proches de celles des paramilitaires et coiffés de bérets bleus.

Dans la situation sécuritaire que connaît le Burkina Faso, marquée notamment par la répétition des attaques terroristes de présumés djihadistes qui prétendent agir au nom de l'islam, une telle information ne peut qu'interpeller, d'autant plus qu'il s'agit encore de Pouytenga.

On se rappelle en effet que c'est dans cette ville qu'en 2013, des parents d'élèves musulmans avaient opté de retirer leurs rejetons des écoles catholiques à cause du dessin de la croix du Christ qui figurait sur la tenue scolaire.

Pour revenir à l'information actuelle qui nous préoccupe, on se demande quels sont les objectifs réels de cette sécurité islamique. S'agirait-il seulement d'un simple service d'ordre comme on le voit dans presque toutes les mosquées, notamment les vendredis, mais aussi dans les églises et les temples ?

Si ce n'est que ça, il n'y a pas de quoi fouetter un chat. Mais ils sont en uniforme kaki avec des bérets bleu de sorte que de la banale association à la milice, il n'y a qu'un pas à franchir, et c'est là que le bât blesse. Quelles que soient les raisons invoquées, les tenues avec les bérets, c'est vraiment le début de la militarisation.

Ça commence toujours comme ça. Et il faut prendre garde à ce que Pouytenga, pas plus qu'une autre localité du Burkina, ne se « talibanise ».

C'est pourquoi les responsables burkinabè ne doivent, sous aucun prétexte, négliger ce phénomène naissant, mais réagir contre cela avec la plus grande fermeté.

Aujourd'hui, c'est Pouytenga, demain, ce sera une autre localité du Burkina s'il n'y a pas de signaux clairs qui sont envoyés par l'Etat pour contrer ce genre d'initiative.

Mais au-delà de l'Etat, la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) est mise devant ses responsabilités. N'est-elle pas allée le 19 mars 2018 à Kosyam se démarquer des renégats qui prétendent agir au nom de l'islam ?

Et à la question de savoir ce que la FAIB fait pour décourager le radicalisme islamique dans notre pays, Cheick Sidi Mohamed Koné, le président de cette fédération, avait répondu : «Oui, la Fédération a toutes les prérogatives, ce sont les responsables de toutes les tendances islamiques qui sont là.

Ce sont des savants, ils sont sollicités au niveau international pour parler de la doctrine islamique, ce qu'ils enseignent depuis belle lurette est ce qui demeure. Il ne faudrait pas qu'on nous serve autre chose. Maintenant, si vous avez des informations dans ce sens, des preuves, nous serons intéressés de savoir où se fait cette radicalisation.» Des faits, des preuves, en voici.

Les cellules dormantes qui sont au Burkina n'en demandaient pas tant. On attend la réaction de Clément Sawadogo, le ministre de la Sécurité.

Ce n'est pas être contre l'islam et son Prophète (Paix et Salut sur Lui) que de demander aux autorités d'ouvrir l'œil et le bon pour prévenir toute forme de dérapage de ce qui, à l'origine, peut avoir été une saine initiative.