Arabie Saoudite-Burkina : Djibril Bassolé et les burkinabè de la Mecque

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Title
Arabie Saoudite-Burkina : Djibril Bassolé et les burkinabè de la Mecque
Date
25 March 2013
Abstract
Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, est en visite d'amitié et de travail en Arabie Saoudite, depuis le 24 mars 2013.
Rights
In Copyright - Educational Use Permitted
Language
Français
Contributor
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q114035436
content
Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, est en visite d'amitié et de travail en Arabie Saoudite, depuis le 24 mars 2013.

Entre autres sujets à l'agenda de son séjour : des échanges relatifs au bilan de hadj 2012 et aux perspectives pour 2013. En marge de cette rencontre, prévue aujourd'hui 25 mars à Djeddah, le patron de la diplomatie burkinabè a rencontré hier la communauté burkinabè vivant à la Mecque.

L'axe Ouaga-Riyad se porte bien. C'est le moins qu'on puisse dire quand on sait que le ministre d'Etat, Djibril Bassolé, à peine rentré d'un périple qui l'a conduit respectivement, il y a quelque deux semaines, à Djeddah, à Riyad, à Khartoum et à Addis-Abeba séjourne de nouveau en Arabie Saoudite. C'est aussi l'avis de l'ambassadeur burkinabè accrédité auprès du royaume d'Arabie Saoudite, Sedina Boubacar Ouamtara, pour qui cela traduit l'excellence des relations entre les deux pays.

Arrivé depuis le 24 mars 2013 à Djeddah, Djibril Bassolé a eu des échanges directs avec la communauté burkinabè vivant sur la terre sainte de la Mecque. Avant la rencontre avec nos compatriotes, il est allé sacrifier à la Oumra ce rituel musulman appelé «petit pèlerinage». C'est tard dans la nuit, précisément à 2 h (heure locale d'Arabie Saoudite) du matin que les échanges avec les compatriotes ont débuté par l'exécution de l'hymne national, le Ditanyè, suivie d'une récitation du Saint Coran. Fortement mobilisés pour la circonstance, les Burkinabè de la Mecque ont bravé le sommeil et la fatigue pour accueillir leur hôte de marque. Ils n'ont tari d'éloges à l'endroit non seulement de leur hôte de marque mais aussi envers le président du Faso.  Leur porte-parole, Mohamed Diallo, s'est réjoui du déplacement du ministre Bassolé avec une forte délégation pour des échanges autour du hadj ; chose qui traduit, selon lui, de l'importance accordée par les autorités burkinabè à la religion musulmane.

La colonie burkinabè de la Mecque s'est félicitée de l'estime dont jouit le Burkina Faso auprès du Royaume d'Arabie Saoudite, pour ses succès dans la résolution des conflits, notamment au Togo, en Côte d'Ivoire et au Soudan. En témoigne, a indiqué le porte-parole, la nomination du ministre d'Etat Djibril Bassolé par l'Organisation de la coopération islamique (OCI) comme son représentant spécial pour le Mali et la région du Sahel.

Après avoir témoigné de leur attachement à leur patrie, nos compatriotes de la Mecque n'ont pas manqué l'occasion d'exprimer au patron de la diplomatie burkinabè leurs préoccupations quotidiennes dans leur pays d'accueil. Problèmes de passeport, de certificats de nationalité, d'acquisition de terrains à usage d'habitation au Burkina, de bourses d'études universitaires dans les pays arabes, de transfert d'argent dans leurs comptes au Burkina...Ce sont là les difficultés qu'ils rencontrent en dépit, dira leur porte-parole, des efforts déployés par l'ambassadeur, Sedina Boubacar Ouamtara, et le consul général à Djeddah, Adama Compaoré.

Le ministre, qui a dit avoir pris bonne note des problèmes égrenés par les compatriotes, a indiqué que leurs préoccupations ont déjà fait l'objet d'échanges entre lui et son collègue de l'Administration territoriale et de la Sécurité, Jérôme Bougma. Des solutions, selon lui, seront bientôt trouvées, car le président du Faso, a-t-il dit, lui a donné des instructions pour que la communauté burkinabè d'Arabie Saoudite soient dans de bonnes conditions de séjour. Des mesures, a-t-il promis, seront prises pour faciliter non seulement le renouvellement des passeports, l'octroi de certificats de nationalité mais aussi bientôt la carte consulaire  afin que les compatriotes soient en situation régulière vis-à-vis de la législation burkinabè et saoudienne.

Le président du Faso, selon le ministre d'Etat,  a également encouragé le gouvernement à «prendre en considération les Burkinabè de l'étranger dans tous les programmes de développement socio-économique au Burkina Faso». Il se tiendra incessamment dans ce cadre, a-t-il soutenu, une conférence à Ouagadougou au cours de laquelle les modalités pour l'implication des Burkinabè de l'étranger, et particulièrement ceux d'Arabie Saoudite, dans les efforts de développement au Burkina, pourront être discutées avec leurs délégations qui y participeront.

Djibril Bassolé a exhorté les Burkinabè de la Mecque à jouer également leur partition à travers des actions à entreprendre, individuellement et collectivement, «pour contribuer positivement au développement de notre pays». Le gouvernement, pour garantir sa part, a rassuré le chef du département des Affaires étrangères, ne ménagera aucun effort pour de meilleures conditions de séjour à nos compatriotes en Arabie Saoudite.

Hadj 2012, l'Etat redevable de 89 millions

Sur le deuxième motif de sa mission, notamment l'organisation du hadj autour de laquelle les acteurs burkinabè et saoudiens se réuniront aujourd'hui, le ministre Bassolé a d'emblée déploré les difficultés rencontrées chaque année par les Burkinabè qui font le déplacement d'Arabie Saoudite à cet effet. «Mais entre nous, à la vérité, les Burkinabè rencontrent beaucoup de difficultés», a-t-il regretté avant d'énumérer les tracasseries liées au transport, à l'hébergement, à l'alimentation et même à l'encadrement qui ne sont pas de nature à garantir de bonnes conditions d'accomplissement du hadj. L'Etat, selon le ministre d'Etat, doit aux organisateurs environ 89 millions de francs CFA pour l'édition 2012 du pèlerinage.

En attendant les conclusions de ces échanges autour de cette question qui ont lieu en principe aujourd'hui, le ministre Bassolé, sans prétendre régler tous les problèmes y relatifs, s'est montré déterminé à améliorer les  choses «avec l'aide de Dieu et le soutien de tous les acteurs». Car, a-t-il martelé, «il est inadmissible que les autres pays réussissent l'organisation du hadj et que, nous Burkinabè, connaissions des difficultés qui font souffrir nos parents lorsqu'ils viennent ici». «Nous prenons l'engagement de mieux organiser le hadj», a-t-il ajouté, suivant les instructions du président du Faso, Blaise Compaoré, en vue d'une meilleure organisation du hadj «pour la santé et la sécurité des Burkinabè et pour la préservation de l'image de marque du Burkina en Arabie Saoudite».

La cérémonie s'est achevée par la distinction d'un compatriote de la Mecque, élevé au rang de chevalier de l'Ordre de mérite, Abdallah Siguiré.