Nouvel an musulman : 1425 a commencé le 21 février

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Title
Nouvel an musulman : 1425 a commencé le 21 février
Date
26 February 2004
Abstract
La communauté musulmane a fêté le 21 février 2004 le premier jour du calendrier hégirien. De cette date, découle tous les autres événements islamiques. La Zakat en fait partie.
Spatial Coverage
Médine
Rights
In Copyright - Educational Use Permitted
Language
Français
Contributor
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q114035307
content
La communauté musulmane a fêté le 21 février 2004 le premier jour du calendrier hégirien. De cette date, découle tous les autres événements islamiques. La Zakat en fait partie.

Cinquante deux jours après la fête du nouvel an du calendreier grégorien, la communauté des musulmans a célébré le premier Mouharram, jour du nouvel an hégirien (1425), le dimanche 21 février 2004. Le calendrier hégirien fut institué par le deuxième calife de l'islam, Omar Ben Khatab, avec pour origine l'an 622 de l'ère chrétienne. Une date d'une très grande importance et d'un sens lourd en ce qu'elle marque l'année de l'hégire où le prophète et sa suite ont été contraints d'émigrer de la Mecque à Médine. C'est du reste ce calendrier qui détermine la date des grands événements islamiques. Ce sont entre autres : le jeûne du mois de Ramadan, les fêtes de Ramadan et de la Tabaski, le Mouloud, le pèlerinage, le paiement de la Zakat... L'indicateur permanent du calendrier musulman est le mouvement du croissant lunaire. La nouvelle année marque un tournant important dans la vie de chacun de nous. Tous nous vieillissons d'un an, diminuant ainsi la durée de notre vie et nous approchant du jour de notre mort. Le prophète (saw) recommande aux musulmans de faire leur propre bilan chaque jour pour mieux apprécier l'état de leur foi. Après toute une année jour pour jour, nous nous devons de nous interroger sur le sens et le devenir de notre vie.

La Zakat : une fonction spirituelle, purificatrice et sociale

Le début de la nouvelle année est marqué également par le paiement de la Zakat. La Zakat signifie étymologiquement augmenter, purifier. Troisième pilier de l'islam, c'est l'aumône légale ou l'impôt légal, purificateur que le musulman doit prélever chaque année sur ses biens tant que ses richesses atteignent le minimum imposable. Ainsi, elle n'est pas un simple acte de générosité mais une obligation culturelle que le croyant doit remplir. Les juristes musulmans consultés l'appellent Ibadah mâliyah, c'est-à-dire l'adoration de Dieu par les moyens.

En effet, Dieu dit dans le Coran : "O vous les croyants ! sur les biens que vous possédez et sur les fruits du sol suscités par nous à votre usage, réservez le meilleur aux aumônes". C2V267. La Zakat a deux fonctions essentielles. D'une part, elle a une fonction spirituelle, en ce sens qu'elle vise à purifier les richesses du croyant (impôt légal purificateur). Quand on sait que la nature humaine est souvent encline à l'accumulation des fortunes, à l'avarice, à la jalousie, à la cupidité et à l'égoïsme, la Zakat vient comme purificatrice en tuant chez le croyant l'ensemble de ces vices. A ce propos, Dieu dit dans le Coran : "Prélève sur leurs biens une aumône pour les purifier et les rendre meilleurs". C9V103. D'autre part, elle a une fonction sociale, en ce sens qu'elle constitue un pont jeté entre la classe des riches et celle des pauvres. Elle contribue à créer une société fraternelle et solidaire. L'islam reconnaît à l'individu sa propriété privée (sans être du capitalisme), et encourage le partage entre frères (sans être du communisme). Le Seigneur, en citant les caractéristiques des croyants dit : "Ce sont ceux qui, lorsqu'ils dépensent, ne sont ni prodigues ni avares, mais se tiennent au juste milieu". C25V67. Par ailleurs, dans un contexte de "transition" vers le développement, marqué par la pauvreté comme le nôtre, la Zakat constitue une solution alternative ou complémentaire à la politique en cours contre la misère. C'est également un remède divin institué pour guérir les sociétés humaines des fléaux divers qu'engendre le sous-développement.

Quels sont les biens qui sont soumis à la Zakat ?

Dans la pratique, on détermine un certain nombre de biens soumis à l'aumône. Il s'agit :

de la monnaie représentée par l'or, l'argent et par tout ce qui peut être valorisé par la monnaie, tels les marchandises et les biens qui en tiennent lieu comme les mines extraites, les trésors enfouis dans le sol, les billets de banque, etc ;

les bestiaux représentés par les chameaux ; les bovins et les ovins sont également soumis à la Zakat ;

les produits agricoles : ce sont les grains destinés à la consommation et susceptibles d'être conservés tels le blé, l'orge, les fèves, les pois chiches, le haricot, les lentilles, le sorgho, le riz et autres. Et les fruits tels les dattes, les olives et les raisins secs. Dieu dit dans le verset 267 de la sourate II : "Croyants ! sur les biens que vous possédez et sur les fruits sortis par nous du sol pour votre usage, réservez les meilleurs aux aumônes" ;

les biens nouveaux tels les capitaux, les industries, les maisons ou matériels en location, les prestations de service diverses et le salaire. Les biens ne sont soumis à la Zakat qu'à partir d'un seuil imposable en fonction de la nature de ces biens. En règle générale, le taux indiqué est de 2,5% (sur 1000 F on prélève 25 F). On peut résumer de façon simple les valeurs imposables de chaque bien comme suit : - l'or : il est imposable à partir d'une valeur évaluée à 84 g de 18 carats possédés pendant une année révolue ; on prélève 2,5% ; - l'argent : il est imposable à partir de 150 g détenu entre les mains du possesseur pendant un an (2,5%) ; - les marchandises, qu'elles soient vendues au jour le jour ou stockées pour être vendues à un prix meilleur, on les évalue et on applique les 2,5%.

Leur valeur peut être complétée par la liquidité ; - les trésors enfouis dans le sol. On en prélève le 1/5 ; - les métaux extraits du sol : les savants sont partagés à ce niveau ; les uns proposent 1/5 et les autres 2,5% ; - les bovins et les ovins : les premiers deviennent imposables à partir de 30 têtes tandis que les seconds le sont à partir de 40 têtes. Les fruits et céréales : leur quantité doit atteindre 630 litres pour être imposable. Le prophète (saw) précise que s'ils sont arrosés par la pluie, on prélève les 1/10 et si c'est par l'effort humain c'est 1/20. Notons qu'à notre époque où les transactions commerciales et le système de salariat sont dévéloppés, les commerçants et les fonctionnaires ne sont pas exempts de la Zakat. Ils doivent évaluer leur gain et appliquer les taux qui correspondent.

Par exemple pour le salaire, la Zakat représente 2,5% du tiers du gain mensuel. A qui est destiné la Zakat ? Les bénéficiaires sont regroupés en huit catégories définies par le Coran à la sourate 9, verset 60. Ce sont les pauvres qui ne trouvent pas de quoi subvenir à leurs besoins, les nécessiteux qui possèdent si peu qu'ils n'arrivent pas à couvrir leurs besoins, les collecteurs de la Zakat, les nouveaux convertis, l'esclave qui désire s'affranchir, les endettés, le voyageur en détresse et pour le travail islamique (pour l'avancée de l'islam). Dans cette dernière catégorie, on peut citer les associations comme l'AEEMB, le CERFI bénéficiaires de la Zakat. En ce début de nouvel an 1425 l'AEEMB adresse ses voeux de santé, de prospérité et de paix à tous nos compatriotes.

Le comité de presse de l'Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina (AEEMB)