Plongée dans le lexique islamique

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Title
Plongée dans le lexique islamique
Date
21 July 2014
Abstract
Cheick, imam, mufti ... ce n'est pas toujours évident de leur trouver les qualificatifs qui siéent lorsqu'il s'agit de désigner les érudits musulmans.
Rights
In Copyright - Educational Use Permitted
Language
Français
Contributor
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q114035291
content
Cheick, imam, mufti ... ce n'est pas toujours évident de leur trouver les qualificatifs qui siéent lorsqu'il s'agit de désigner les érudits musulmans.

On ne mérite pas ces titres pour le simple fait qu'on s'est dressé pour parler de la religion (comme il est assez courant à notre époque) sans avoir acquis les outils scientifiques nécessaires ou sans l'aval des autorités officielles dans certains cas. Vos suggestions sont attendues sur l'adresse

Imam

C'est un mot à plusieurs significations. Il peut désigner la personne qui préside la prière et remplit ces trois conditions : être un musulman jouissant de toutes ses facultés mentales qui récite bien le Coran.

Néanmoins, la femme peut, pour femmes seulement, présider la prière. En outre, il n'est pas obligatoire que l'imam soit adulte, et par conséquent, la prière présidée par un garçon est légale.

L'imam en jurisprudence islamique désigne le chef d'Etat. Le mot imam peut être donné au savant versé dans les sciences religieuses ou à celui qui occupe une place religieuse bien prestigieuse.

En effet, il n'y a pas de critères d'après lesquels ce titre revient de droit à une personne ; mais plutôt ce sont seulement la renommée d'un individu et l'avis favorable des Ulémas qui lui donnent droit à ce titre. En outre, la manière de décerner ce titre à quelqu'un diffère dans le temps et dans l'espace.

Il suffit de jeter un regard sur ces définitions pour comprendre que le terme imam ne donne pas droit à un poste religieux, c'est simplement un degré de dignité donné par la communauté religieuse à celui qui s'occupe des connaissances islamiques.

Cheikh

En langue arabe, le mot cheikh est donné à la personne âgée de 60 ans ou plus ainsi qu'au chef de la tribu ou du village, même s'il est un jeune homme. Il désigne également, selon la tradition égyptienne, toute personne en quête du savoir religieux, même enfant ;

d'où le fait que le mot cheikh désigne également celui qui apprend le Coran par cœur, même s'il n'est pas spécialisé en d'autres savoirs religieux, puisque la mémorisation du Coran constitue, à elle seule, une science religieuse bien considérable.

Jurisconsulte faqih

Le jurisconsulte est le savant qui déduit les jugements religieux des sources de la législation islamique pour les appliquer aux actes des responsables. Les sources législatives en islam sont le Coran, la Sunna, le consensus et l'analogie.

Donc le jurisconsulte étudie les textes sacrés et s'efforce de les assimiler afin de donner à un acte une qualification religieuse exacte (obligatoire, interdit, désapprouvé, recommandé ou autorisé).

On peut constater également que le jurisconsulte faqih est un titre donné par les Académies supérieures à quiconque enseigne dans les universités et les institutions scientifiques et écrit des ouvrages considérés comme des références en la matière. Il est également celui qui se dresse, officiellement ou publiquement, pour émettre des fatwas.

Mufti

Le mufti est aussi un jurisconsulte, mais il a l'avantage de connaître parfaitement les exigences du vécu réel et la capacité d'y adapter les jugements religieux afin de réaliser les principaux objectifs de la Chari'a, à savoir la sauvegarde de l'âme, de la raison, de la foi, de la dignité de l'homme et de la propriété.

En Egypte, le Chef d'Etat désigne le mufti ; et dès sa nomination, il devient le Grand Mufti de la République. A cet égard, il faut noter que le candidat au poste de Mufti doit avoir un excellent degré de connaissance en matière de Jurisprudence islamique.

En outre, le Mufti doit être au courant des exigences de l'époque, capable d'émettre des fatwas convenables et, enfin, il doit être connu pour son impartialité à l'instar des juges et pour sa capacité d'adapter le jugement religieux aux événements courants en prenant en considération la réalisation des principaux objectifs de la Chari'a. A noter qu'il doit avoir les outils lui permettant de traiter les questions de l'époque courante.

Le Jihâd

Le Jihâd est l'un des aspects les plus mal compris et les plus déformés de l'Islam. Il existe certains musulmans qui exploitent ce concept et qui en font un mauvais usage afin de parvenir à leurs fins politiques.

Le mot «Jihâd» ne signifie pas «guerre sainte». Il désigne la lutte et l'effort. Les mots utilisés pour la guerre dans le Coran sont «Harb» et «Qitâl».

Le Jihâd, quant à lui, désigne la lutte sérieuse et sincère aussi bien au niveau individuel qu'au niveau social. C'est la lutte pour accomplir le bien et éradiquer l'injustice, l'oppression et le mal dans son ensemble de la société.

Cette lutte doit être aussi bien spirituelle que sociale, économique et politique. Le Jihâd consiste à œuvrer de son mieux à accomplir le bien.

Dans le Coran, ce mot est employé sous ses différentes formes à 33 reprises. Il est souvent associé à d'autres concepts coraniques tels que la foi, le repentir, les actions droites et l'émigration (Hégire).

Dieu dit : «Et luttez pour Dieu avec tout l'effort qu'Il mérite. C'est Lui qui vous a élus ; et Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion, celle de votre père Abraham, lequel vous a déjà nommés ‹Musulmans› avant (ce Livre) et dans ce (Livre), afin que le Messager soit témoin contre vous et que vous soyez vous-mêmes témoins contre les gens.

Accomplissez donc la prière, acquittez l'aumône légale et attachez-vous fortement à Dieu. C'est Lui votre Maître. Et quel Excellent Maître ! Et quel Excellent Soutien !» (Sourate 22, le Pèlerinage, Al-Hajj, verset 78).

Une sourate

Une sourate ou surate est une unité du Coran formée d'un ensemble de versets. Le mot sourate est souvent traduit par «chapitre» par comparaison avec les chapitres des livres de la Bible, à la différence qu'ils ne sont pas dans le Coran en ordre chronologique.

Le Coran est constitué de 114 sourates de longueur inégale : la plus courte contient 3 versets (ayat) et la plus longue 286. Elles sont présentées dans un ordre de longueur assez sensiblement décroissant, et non dans l'ordre chronologique des révélations.

La toute première, la Fatiha, est cependant très courte et a un statut particulier. Appelée «Le prologue» par traduction du terme fatiha, elle se présente comme une invocation et est récitée lors de chaque prière.

Un verset

Un verset est un petit paragraphe qui forme une division d'un chapitre dans un livre sacré, tel que la Bible ou le Coran. Contrairement à la Bible, la division du Coran en chapitres (sourates) et en versets (âya) est originelle. Le Coran est ainsi composé d'exactement 6 236 versets. Le mot utilisé pour nommer les versets coraniques n'est pas seulement un terme typographique ou de mise en page, il affirme que chaque verset est une révélation miraculeuse.

Un Hadith

Un hadith ou hadîth est une communication orale du prophète de l'islam, Mahomet, et par extension, un recueil qui comprend l'ensemble des traditions relatives aux actes et aux paroles de Mahomet et de ses compagnons, considérés comme des principes de gouvernance personnelle et collective pour les musulmans, que l'on désigne généralement sous le nom de «tradition du Prophète». Les hadiths auraient été rapportés par près de 50 000 compagnons.

En dehors de quelques hadiths «sacrés», considérés comme les paroles de Dieu adressées directement à Mahomet et rapportés par celui-ci, les hadiths sont les paroles et actions attribuées au prophète et non une parole divine.

Avec les préceptes du Coran, les hadiths forment la sunna, d'où le nom d'islam sunnite pour le courant orthodoxe. Les hadiths ont été rapportés dans divers recueils par des musulmans fidèles, mais toujours au minimum deux siècles après la mort de Mahomet.

Allah est le plus savant !