-
Title
-
La Preuve #32
-
Date
-
June 2010
-
issue
-
32
-
Rights
-
-
extracted text
-
Lafin du monde aura-t-elle lieu le 21 décembre 2012?
et voilà la religion de droiture.
COUPE DU MONDE DE FOOTBALL
Les ardeurs
du foyer
ardent
L’épreuve du temps
La fraude et
la tricherie
en islam
BONNE GOUVERNANCE
Les musulmans
ont leur mot
à dire!
La Mosquée, temple spirituel
et forum temporel
m-h
p.2
Editorial
on envie de dire !
dans l’euphorie générale,
autant
Mais sans vouloir refuser à
mettent à mal certaines de
* d’énergies, de res-
l’homme le droit de s’amu
I sources financières,
ser, il faut admettre que l’on a
Quand les lieux de culte ne
perdu le sens de la mesure.
humaines et maté
rielles, autant d’attention Sans
et
nier les retombées
sont pas vides, on y retrouve
,amais un jeu n’a
| mobilisé
J
d’intérêt. Depuis maintenant
sept décennies, le rendez-
financières d’une coupe du
monde, il faut savoir qu’elle
se retrouver comme tout le
vous de la Coupe du monde
ne peut faire sortir un pays
monde devant leur téléviseur
durablement de la pauvreté,
pour se concentrer sur un jeu.
de la mal gouvernance et de
dial. Que le football en tant
l’obscurantisme. C’est certai
que sport vous intéresse ou
pas, vous êtes obligé de subir,
nement une coupe du monde,
d’une façon ou d’une autre,
pour tout le monde. Si cer
pendant un long mois, la fiè
tains
vre du ballon rond ; la magie
s’amusent devant un match
du direct et les progrès tech
de football après avoir dure
année,
mais ce n’est pas une coupe
décompressent
et
Cette
ment travaillé, d’autres en
l’évènement s’est
font leur activité principale.
nologiques
aidant.
COUPE DU MONDE
même déporté plus près de
DE FOOTBALL
nous, puisque c’est sur le
Et c’est cela qui est dom
mage car on ne comprend
continent africain que, pour
plus le sens du divertisse
la première fois, se déroule le
ment.
plus important évènement
Si seulement les hommes
pouvaient montrer autant
d’intérêt pour la construction
2
néanmoins des fidèles très
peu concentrés et pressés de
de football est inscrit en let
tres d’or dans l’agenda mon
L’épreuve
du temps
leurs pratiques quotidiennes.
sportif mondial.
Depuis donc le début du tour
noi, tout et tous semblent
vivre au rythme de la tenue
des matchs : les études, les
rendez-vous de travail, les
cérémonies sociales, le culte,
le fonctionnement des admi
nistrations publiques et pri
vées. .. Il y a donc bien long
temps que l’on a dépassé le
stade de la passion ; il ne
s’agit ni plus ni moins que de
l’ivresse et de la folie. Sinon
comment explique-t-on que
tant de choses importantes et
même parfois vitales, soient
mises entre parenthèses ou
négligées, pour juste contem
pler vingt personnes courir
dans un espace vert, derrière
une boule de cuir ? Autant
d’euphorie pour si peu, a-t-
de leurs pays, s’ils pouvaient
se consacrer autant à venir en
aide à tous ceux qui souffrent
dans le monde, si on pouvait
investir les sommes colos
sales mises dans l’organisa
tion du mondial dans l’édu
cation et la santé, si on pou
vait montrer autant d’atten
tion, d’intérêt et d’enthou
siasme pour nous sortir et
faire sortir les autres de la
misère...l’humanité se serait
mieux porter. Si ce n’est de la
folie, comment le divertisse
ment et le jeu peuvent-ils
prendre le dessus sur le tra
vail ? Si ce n’est de la folie,
dites donc ce que c’est !
Cette déferlante n’épargne
même pas les croyants qui
Pour qui connait l’impor
tance du compte à rebours
qui est le nôtre sur terre, il
faut s’inquiéter sur autant de
gaspillage de temps. Pour
rien.
La coupe du monde de foot
ball est un jeu qui revient en
principe tous les quatre ans,
tant qu’il y aura des hommes
sur terre, mais le temps qu’on
perd ne se rattrape jamais.
Que chacun mène donc son
combat contre les désirs de
son âme et qu’il s’élève plu
tôt vers ce qui est utile et
durable ; vers Dieu !|
La Rédaction
La (Preuve
Récépissé de déclaration;
N°1862//GA-GI/ÔljAÆjFÎ
du 27 juillet 2007
ISSN 0796-8426
Tel 50 379430
'
Cell, 70 75 54 85
Email ; preuve2007@yahoo.fi
; Directeur de Publication
Mikadou KéiéSecrétaire de rédaction@
SiakaGNESSI
Responsable commercial
Moussa BOUGMA
Mise en page cl impression;
Altesse Burkina 50 3 9 93 10
Nombre de tirage
1000 exemplaires
La Preuve n° 32 -Juin 2010
Preuve évidente
Le sens des épreuves dans la vie du musulman
, i = Par Cheick Albayan
es
épreuves
atteignent
indifférem
L
ment tous les
....... fêtres humains,
sans distinction, à cette dif
férence près que les croyants
savent qu'elles sont, pour
eux, l'opportunité de se puri
fier de leurs pêchés alors que
le non croyant n'y voit que
calamités et souffrances
dénuées de toute portée spi
rituelle et tramées contre son
destin. Ainsi, l’épreuve per
met au musulman de grandir
spirituellement et de déve
lopper les plus hautes vertus
tout en étant récompensé par
Dieu. Le prophète a dit à ce
propos: "Le croyant a une
destiné étonnante, car tout
ce que Dieu lui prédestine
ne lui rapporte que du bien.
Si la Fortune lui sourit, il est
reconnaissant et c'est pour
lui un bien; et si le mal l'at
teint, il patiente et c'est éga
lement pour lui un bien. "
Cependant, confronté aux
difficultés d'ordre matériel,
affectif, professionnel ou qui
touchent à sa santé,
l'homme, de nature versatile,
est enclin à oublier trop faci
lement tous les bienfaits
dont Dieu l'a comblé au
point d'en devenir ingrate :
devant le succès, celui-ci se
montre fort et plein de
fatuité mais, face aux
épreuves, il est très rapide
La Preuve n° 32 -Juin 2010
ment gagné par la faiblesse
et l'abattement, attitudes, du
reste, mentionnées a plu
sieurs reprises dans le
Coran: "En vérité, l'être est,
par nature, changeant. Il est
angoissé quand un malheur
le touche et il est plein d'ava
rice quand il devient riche.
Seuls font exception les
gens pieux". C70 v. 19-22.
Par ailleurs Dieu dit : “Fai
sons-nous goûter à l'homme
un bienfait de Notre part et
l'en privons-Nous ensuite, il
est alors livré au désespoir et
plein d'ingratitude. Lui faisons-Nous goûter un bien
fait de Notre part, après
qu'un malheur l'a frappé,
alors aussitôt, il s'écrit:
"C'en est enfin fini de nos
malheurs!" plein de joie et
de gloriole. Seuls ceux qui
patientent et pratiquent de
bonnes œuvres obtiendront
pardon et belle récompense
» Cil, v.9-11
Néanmoins, les gens pieux,
loin d'être désinvoltes ou
orgueilleux, font preuve de
gratitude devant tout ce dont
Dieu les a gratifié, aussi bien
dans l'épreuve que dans l'ai
sance: ainsi, lorsqu'un de
leurs proches ou eux-mêmes
est atteint de maladie, ils
acceptent ce décret divin
avec courage et ténacité,
conscients que la vie d'icibas est pavée d'écueils et
qu'ils doivent s'astreindre à
surmonter leurs problèmes
avec piété et constance afin
de satisfaire leur Créateur.
Dieu rappelle, à cet effet,
que l'épreuve n’est qu'un test
pour appréhender le degré
de foi de Ses créatures. Le
croyant en sort donc ren
forcé ou, au contraire, affai
bli, selon la profondeur de
l'engagement dont il fait
preuve
envers
Dieu:
«Certes, Nous vous mettons
à l'épreuve pour reconnoitre
ceux d'entre vous qui com
battent et souffrent pour
Notre Cause, et pour appré
cier votre comportement »
C47v.31
En outre, il dit ."Certes,
Nous vous soumettrons à
quelques épreuves en vous
exposant de temps à autre à
la peur et à la faim, en vous
faisant endurer quelques
pertes dans vos biens, dans
vos personnes et dans vos
récoltes. Mais annonce une
heureuse issue à ceux qui
souffrent avec patience, à
ceux qui, lorsqu'un malheur
les touche, disent: "Nous
sommes à Dieu et c'est à Lui
que nous ferons retour".
C'est sur ceux-là que Dieu
étendra Sa bénédiction et Sa
miséricorde, et ce sont ceuxlà qui sont dans le droit che
min" C2 v. 155-157 Car, en
effet, le croyant sait qu'il ne
dispose pas de tous les pou
voirs susceptibles de pallier
les vicissitudes de l’exis
tence, en particulier ce qui
touche aux problèmes de
santé. Dès lors, il prend
conscience que c'est Dieu le
maitre de toute chose tandis
que l'être humain est voué
au joug de sa destinée.
Ainsi, l'homme est soumis à
maintes épreuves qui sont
autant de tests plus ou moins
difficiles, imposés par Dieu
pour distinguer les croyants
des hypocrites. Or, il arrive
que ces épreuves n'aient pas
seulement trait à la maladie
ou à la pauvreté; en effet, la
bonne santé, la richesse et le
prestige peuvent s'avérer
difficilement supportables
du fait des lourdes responsa
bilités qui y sont liées: par
exemple, les exégètes rap
portent que, lorsque la situa
tion des premiers musul
mans se fut améliorée et
qu'ils n'avaient plus à souf
frir des privations dues à la
misère des premiers temps,
certains d'entre eux concé
dèrent qu'ils avaient sup
porté avec constance et
espoir l'état de pauvreté dans
lequel ils avaient été plongés
mais qu'il leur était extrême
ment pénible de subir
l'épreuve de l'aisance!
Cependant, force est de rap
peler que Dieu n'éprouve
Ses serviteurs qu'en fonction
de leurs capacités et de leurs
3
Religion de vérité
La fin du monde aura-t-elle lieu le 21 décembre 2012?
Par Cheick Albayan
a fin du monde ou
derniers mois. Le "site officiel”
du 21 décembre 2012, allant
F anéantissement
jusqu'à proposer l'achat en ligne
de l’existence est
de radios manivelle et kits de pre
une vérité incontesr table et incontestée, miers soins, vendus pour la
admise par le commun somme
des morde 179,99 dollars (120
Le gourou de cette pro
tels. Cette vérité n’a euros).
cessé de
phétie a identifier sur la terre des
hanter les hommes depuis des
espaces de survie possible pour .,
siècles. Chaque peuple, chaque
les hommes. Ainsi de célèbres
culture, des scientifiques et des
L
mentaires, des émissions télévi
suelles et radiodiffusées et des
articles de la presse écrite sur ce
sujet. France 4 diffusera mardi 9
novembre "21/12/2012 : La
conspiration de l'apocalypse", la
veille de la sortie en France du
dernier fdm à gros budget d'Hol
lywood 2012, réalisé par Roland
Emmerich.
philosophes ont tenté de prévoir
cet événement. A chaque période
de l’histoire, les hommes ont
programmé la fin de leur temps.
Mais toutes les prévisions jusque
là ont échoué et se sont révélées
fausses. La dernière prévision en
date et qui fait l’actualité du
moment est prévue pour le 21
décembre 2012.
Le point de départ de cette pro
phétie du malheur a été une fable
annonçant une collision, le 21
décembre 2012, entre la Terre et
la planète Nibiru ou "planète X",
qui aurait été découverte par les
Sumériens. Le calendrier Maya
s’arrêterait quant à lui au solstice
d’hiver 2012, date à laquelle une
myriade de catastrophes natu
relles (tsunamis et séismes, mais
également inversion des pôles)
est censée mettre fin au monde
tel que nous le connaissons. Les
prévisions du I-Ching, ou "Livre
des mutations" d'astrologie chi
noise, confirmeraient cet événe
ment. Une étude scientifique
américaine réalisée par le Centre
national de recherche atmosphé
rique (NCAR) prévoit, elle, une
intensification de l'activité du
Soleil en 2012, interprétée par
certains comme la preuve scienti
fique de ce bouleversement cos
mique.
Une série de sites Internet tentant
de réunir preuves scientifiques et
conseils pour la survie après cette
catastrophe ont vu le jour ces
4
architectes et maçons sont mobi
lisés pour concevoir des bunkers
résistant aux phénomènes du 12
décembre 2012 pour abriter les
hommes.
Pour ce faire, des associations et
des souscriptions pour la survie
sont en cours. Ceux qui voudront
bien survivr après le 12 décem
bre 2012 doivent adhérer à cette
mouvance. Certaines personnes
envisagent de lancer une pétition
pour demander la suppression
dans tous les calendriers de la
date du 21 décembre 2012, ainsi
le pire pourra être évité. Petits et
grands écrans cherchent à cerner
le phénomène: aux forums et
vidéos qui animent la Toile,
s'ajoutent désormais des docu-
Les scientifiques dignes de ce
nom savent que 2012 n'est asso
cié à aucune menace. Accusée de
désinformation et prise de court
par la vitesse de propagation de
ces rumeurs apocalyptiques, la
NASA, visiblement inquiète, a
choisi de publier sur son site
Internet un argumentaire assorti
des "questions/réponses", pour
mettre un terme aux polémiques.
La NASA est formelle : la fin du
monde n'est pas pour 2012.
L'agence américaine a pris l'ini
tiative de répondre sur son site
Internet, point par point, aux
théories apocalyptiques qui
déchaînent les passions depuis
quelques mois, notamment sur le
Web :"Les scientifiques dignes
de ce nom dans le monde savent
que 2012 n'est associé à aucune
menace particulière", martèle la
NASA sur son site. "Nairibu et
toutes les histoires autour de pla
nètes sont des rumeurs qui circu
lent sur Internet. (...) Si la Terre
risquait d'être heurtée par un
astéroïde ou par une planète X,
les instruments astronomiques
actuels auraient déjà repéré un tel
objet depuis au moins dix
ans."Au sujet du calendrier
Maya, l'agence est catégorique :
"Tout comme le calendrier accro
ché au mur de votre cuisine se
poursuit au-delà du 31 décembre,
le calendrier maya se poursuit
au-delà du 12 décembre 2012.
(...) Et tout comme votre calen
drier reprend son cours au 1er
janvier, un autre cycle long com
mence pour le calendrier maya",
explique-t-on aux internautes.
David Morrison, scientifique de
la NASA, répond même en
images dans une vidéo mise en
ligne sur le site de la NASA en
juin 2009 : "Depuis deux ans, j'ai
répondu à des centaines de ques
tions au sujet de 2012 et de la
supposée menace qui pèse sur la
Terre. Je veux saisir l'opportunité
qui m'est donnée de vous le dire
plus directement : il n'y a aucune
menace qui pèse sur la Terre en
2012 (...). Toutes les thèses liées
à l'apocalypse ne sont qu'une
vaste rumeur." Inutile, donc, d'in
vestir dans un kit de survie 2012
: "Il n'existe aucune preuve scien
tifique à l'appui de toutes ces fic
tions dans des livres, ou des
documentaires, au cinéma etpartout sur Internet", conclut la
NASA.
Quelle est la position de l’islam
sur cette prédiction ? Le musul
man devant toute question enga
geant sa vie fait recours aux
enseignements de l’islam, qui
La Preuve n° 32 -Juin 2010
_________ Religion de vérité
sont ses seules références dans sa
vie pour l’éclairer en toute cir
constance. Comme toutes les
grandes civilisations, l’islam
affirme avec force qu’un jour le
monde prendra fin. Cela fait
même partie des croyances de la
foi islamique. Il fait parti des six
articles de la foi islamique. Et le
coran affirme : « Et que l'Heure
(la fin du monde) arrivera; pas de
doute à son sujet, et qu'Allah res
suscitera ceux qui sont dans les
tombeaux ».C22V7.
La question qui se pose mainte
nant est à quand la fin du monde
? Là-dessus l’islam à trancher.
Dans le coran nous lisons : “Ils
t'interrogent sur l’Heure : "Quand
arrivera-t-elle ? " Dis : "Seul mon
Seigneur en a connaissance. Lui
seul la manifestera en son temps.
Lourde elle sera dans les cieux et
(sur) la terre et elle ne viendra à
vous que soudainement." (Sou
rate 7 / Verset 187) " Et l'ordre
[concernant] l'Heure ne sera que
comme un clin d'œil ou plus bref
encore ! "(Sourate 16/Verset77)
Donc aucune créature ne connaît
avec exactitude la Fin du Monde.
Ni le Prophète Mouhammad
(saw), ni les anges ne possédaient
cette information. En effet,
lorsque l'ange Djibril (alayhis
salâm) vint rencontrer le Pro
phète Mouhammad (saw) à la fin
de sa vie, sous une apparence
humaine, afin de lui poser cer
taines questions, il lui questionna
au sujet de l'Heure. Le Prophète
Mouhammad (saw) répondit:
"Celui qui a été questionné n'en
sait pas plus à ce sujet que celui
qui l'a interrogé."
Donc le musulman ne doit croire
à toutes ces allégations qui sont
en train de circuler actuellement.
Croire en cela est une remise en
cause de sa foi et de l’omnis
cience de Dieu sur ce sujet. En
revanche, la pleine certitude que
le musulman doit avoir est que le
monde tire inexorablement vers
La Preuve n° 32 -Juin 2010
sa fin. Dieu le dit dans le coran en
ces ternies : « la fin du monde est
proche. Je la cache à peine, pour
que chaque âme soit rétribuée
selon ses efforts. Que celui qui
n'y croit pas et qui suit sa propre
passion ne t'en détourne pas.
Sinon tu périras ».C20V15-16.
Donc il apparait clairement
qu’Allah dans sa miséricorde et
sa justice n’a pas révélé la date de
la fin du monde pour une ques
tion de justice et d’équité envers
ses serviteurs. Imaginons qu’effectivement cette date était
connue, certaines personnes
allaient attendre l’approche de la
fin du monde pour adorer Dieu et
espérer son agrément. Or Dieu
veut récompenser les méritants
qui vont respecter ses injonctions
jusqu’à la fin des temps.
En revanche, les Prophètes ont
tous donné à leur communauté
un certain nombre de signes qui
précéderont la fin du monde et
forces physique et spiri
tuelle.
Ainsi,
chaque
homme est différent et n'est
pas censé avoir autant de
force de caractère, de cou
rage et de foi que ses congé
nères. Aussi, Dieu qui
connait mieux que qui
conque le potentiel de Ses
créatures, n'éprouve jamais
le croyant au point d'épuiser
sa foi; au contraire, il ne le
soumet aux épreuves qu'en
fonction de ce qu'il peut
effectivement supporter, le
- Coran y fait d'ailleurs allu
sion: «Dieu n'impose à
aucune âme une charge
supérieure à sa capacité».
C2v.286
Bref, les épreuves ne sont
qui annonceront sa venue, et ce,
afin que les gens s'y préparent,
qu'ils ne se laissent pas sombrer
dans l'oubli et l'insouciance,
emportés par les passions éphé
mères de la vie présente. Ces
signes sont de trois ordres : les
signes éloignés, intermédiaires et
les signes proches ou majeurs.
Par exemples, les plus proches
sont des évènements importants
qui se succéderont juste avant la
Fin du Monde. Bien que de nos
jours, leur réalisation puisse
paraître comme relevant du
domaine du surnaturel, il n'en
reste pas moins que chaque
musulman doit avoir la convic
tion qu'ils se passeront réelle
ment, comme nous l'ont annoncé
Dieu et Son Messager (saw).
Ces Signes, qui sont plus ou
moins connus, constitueront un
message clair à l'attention de
l'Humanité annonçant le Début
de la Fin. Parmi ces signes, on
peut citer : l’apparition de Al
pas des punitions infligées
aux croyants mais consti
tuent pour eux l’opportunité
de renforcer leur foi dans
l'adversité, de neutraliser en
eux toute velléité de puis
sance et d'orgueil tout en les
purifiant de leurs fautes. Le
Prophète a dit à ce propos:
"Les plus éprouvés sont les
prophètes. Après eux, ce
sont les hommes les plus
méritants et ainsi de suite.
L'homme est éprouvé selon
la grandeur de sa foi. S'il est
ferme dans sa religion, ses
épreuves sont alourdies ; s'il
est faible dans sa foi, elles
sont allégées. En vérité, les
épreuves ne cessent de frap
per le croyant jusqu'à ce que
celui-ci marche sur Terre,
exempt de tout péché"
Mahdi (le messie promis), l’ap
parition de Daddjâl (l’antéchrist),
la décente de Jésus (alayhis
salâm), l’invasion des Gog et
Magog suivi de leur extermina
tion, l’apparition d'une fumée
particulière qui feront souffrir
énormément les gens, le lever du
soleil à l'Ouest, la sortie de la
bête qui parlera aux hommes....
On remarque qu’aucun de ces
signes ne s’est encore réalisé. Ce
qui suppose que la fin du monde
n’est pas pour maintenant car la
survenue de ces signes ne se
ferons pas en même temps, mais
ils seront séparés dans certains
cas par des années. Tout compte
fait, tout le monde doit rester sur
ses gardes afin qu’on ne soit pas
surpris. Si nous sommes tous
d’accord que ça ne sera pas le 21
décembre 2012, il reste que la
mort qui est la fin individuelle de
chaque être humain peut survenir
à tout moment.H
(Bukhari)
En définitive, le musulman
doit recevoir ce qui lui
arrive comme étant une part
de ce qui lui est destiné dans
ce bas monde, sans pour
autant faire preuve de fata
lisme et sombrer dans l'apa
thie. Il ne doit pas se consi
dérer comme une victime,
ni croire qu'il est abandonné
de Dieu, encore moins se
révolter contre Lui. Bien au
contraire, c'est le signe que
Dieu l'a distingué pour le'
purifier de ses pêchés et le
rapprocher de Lui, en
l'exhortant à l'humilité et en
lui rappelant qu'il n'y a force
et de puissance qu'en
Dieu.H
5
Plume du mois
BONNE GOUVERNANCE
Les musulmans ont leur mot à dire!
----l’orée des la
célébration du
cinquantenaire
de l’indépen__
dance
pays, et dans le contexte du
bilan des 3 ans du premier
Ministre à la tête du gouverne
ment, nous voudrions interpel
ler la communauté des musul
mans du Burkina sur une préoc
cupation. C’est celle de refor
mer le discours des mosquées
afin que la vertu qui y est ensei
gnée améliore la qualité de la
vie des fidèles. Il importe sur
tout pour les responsables, de
mettre la foi au profit d’une lutte
efficace contre la pauvreté, la
corruption et pour la bonne gou
vernance.
A
Il existe différentes sources
d'orientation sur la moralité,
l'éthique et les valeurs
humaines. Et la conduite basée
sur des valeurs de la foi repré
sente un cadre alternatif pour un
développement humain durable.
Cette conduite a le mérite de
permettre aux gens de se réali
ser de façon juste et leur donne
une dignité personnelle, l'estime
de soi et de contentement qui
augmente leurs espoirs et leurs
visions.
Par Àris
de morale et d’éthique qui valo
rise l’homme. Ceci inclut la
défense des intérêts des pau
vres, les groupes vulnérables,
victimes
de .notrede l'injustice, de la cor
ruption et l’inégalité sociale. En
effet, les enseignements cora
niques affirment que la manifes
tation de la justice est de la res
ponsabilité collective de toute la
communauté.
Par conséquent, tous les mem
bres de la communauté
devraient être habilités à assu
mer cette responsabilité à tra
vers une éducation conséquente
des enfants et une formation
compète des adultes. Ce qui va
créer des conditions favorables
à la prise de conscience de la
population vis-à-vis de ses
droits et de ses obligations.
L’importance de cette responsa
bilité collective est mise en évi-
■
dence dans de nombreux versets
du Coran. Le chapitre 2, verset
251 proclame que la lutte contre
la propagation de la corruption
est un devoir collectif : «... Et si
Dieu n'avait pas permis aux
gens de se défendre contre l'au
tre, la corruption serait sûre
ment submerger la terre»
Au regard de l’esprit et de la let
tre de ce verset, il ne fait aucun
doute que l'Islam encourage la
morale et dénonce la corruption
pour la bonne marche de l'hu
manité.
Les enseignements islamiques
obligent tous les musulmans à
interdire tout ce qui entrave la
justice et les bonnes actions, et à
s'opposer à la corruption sur
toutes ses formes.
La responsabilité de chacun est
d’autant plus grande et urgente
que le constat est amer pour les
citoyens de notre pays qui, après
un demi-siècle d’indépendance
sont toujours loin du bout du
tunnel qui mène à la satisfaction
de tous leurs besoins existen
tiels.
Nous avons la conviction que
l’interpellation individuelle et
collective de chacun sur la base
des enseignements de sa foi
pourrait donner un nouveau
élan à l’engagement des burki
nabè. Cet engagement qui jadis
a fait des citoyens de notre pays
des hommes intègres.
En attendant le réveil général
des consciences pour le respect
des termes du contrat social qui
lie chaque citoyen à sa collecti
vité, les musulmans du Burkina
peuvent et doivent jouer leur
partition maintenant. Cela ne
coûte que la réponse à l’appel
de leur foi.H
Humeur
II y a des faits divers qui nous
n’y a pas d’alternative qui
keting et de la publicité, se
enseignent et sur lesquels il
vaille face à ce qu’Allah à
ravisent parce qu’ils sont eux-
convient de faire une halte
choisi
pour tirer des leçons. Il a été
connaissant mieux que nous-
rapporté par un magazine
jeune
mêmes. Mais pourquoi faiton quand même semblant de
femme de 33 ans aurait été
ne pas comprendre ? Malhon
Il est temps pour les leaders
musulmans d’abonder sur les
appels aux membres de leur
communauté à travers les lieux
de culte, afin que sur la base de
leur foi, ils transforment positi
vement leur société.
licenciée de la City Bank
nêteté ou mécréance aigue ?
Ignorance ou obscurantisme ?
L’Islam oblige d’ailleurs les
musulmans à défendre la justice
et à travailler pour une société
forte sur la justesse et la
sagesse des décrets divins, sur
l’habillement de la femme. Il
6
américain,
qu’une
pour habillement sexy, empê
pour
nous,
nous
chant ses collègues de se
concentrer sur leur travail.
Tout compte fait, la vérité
Tout musulman qui entend
le mensonge. Ceux qui ont
cette information se récon
longtemps encouragé la
femme à se dénuder et à être
juste un objet de plaisir à la
solde des techniques du mar-
finira par avoir le dessus sur
mêmes victimes de leurs pro
pres turpitudes. Que ce fait
banal et isolé vienne rappeler
aux négateurs que l’habille
ment décent n’est pas le signe
de la soumission à un mâle
féodal et phallocrate, ni le
signe de la régression et du
refus d’évoluer, mais plutôt le
symbole du respect de soi et
des autres ! Que Dieu accorde
d’autres signes de réconfort
aux croyants !■
La Preuve n° 32 -Juin 2010
Flash Back
Le processus d’islamisation des ensembles
Nord et Ouest de l'Afrique
—
’islam a atteint
l’Afrique
du
vivant du ProI phète Moham-
L
___ __ /mad (saw). Il
s’est ensuite diffusé suivant
des voies et des acteurs multi
ples. D est question d’en don
ner un bref aperçu, dans cet
article.
Par SOW
développer le commerce
transsaharien pour accéder au
royaume du Ghana, qui a éta
bli sa notoriété sur l’exploita
tion des mines d’or du HautSénégal-Niger.
Commerce transsaharien et
prosélytisme almoravide
L’islam s’est diffusé depuis le
■
caravanières. Ouadane était la
plus importante des cités mar
chandes de l’Adrar, mais
Chinguetti, .fondée au Xllle
siècle, rayonnait sur l’islam de
l’Ouest saharien. Centre de
rassemblement des pèlerins
en partance pour la Mecque,
elle a vu affluer les érudits et
les étudiants dans ses écoles,
cle).
Le long de la côte orientale,
les commerçants arabes de
Mascate et d’Oman, prenant
la suite des commerçants
indiens du Gujarat, ont fondé
des comptoirs (Ville siècle),
qui ont connu la prospérité et
la paix jusqu’à l’arrivée de
Vasco de Gama, au début du
XVIe siècle.
L’islamisation par le Nord
C’est au Vile siècle, dix ans
après la mort du prophète (en
632) que les armées musul
manes conduites par Oqba Ibn
Nafi ont envahit l’Afrique.
Grâce à l’apport des combat
tants berbères, ils occupèrent
tout le Maghreb en 711, attei
gnent l’Atlantique, puis s’éta
blirent sur la péninsule Ibé
rique (Ville siècle). De nom
breux groupes berbères,
retranchés dans le massif de
l’Atlas et au-delà du Sahara,
ont résisté à la mainmise des
conquérants musulmans. Pour
leur part, les populations
urbaines de la côte nord-afri
caine (christianisées superfi
ciellement par les Byzantins)
embrassèrent l’islam. Les
minorités arabes, s’appuyant
sur ces convertis,, établirent
des principautés en Algérie et
au Maroc, créant de l’Indus à
l’Atlantique un grand ensem
ble commercial dans lequel
les marchands peuvent circùler et échanger leurs produits
en toute liberté grâce à une
monnaie d’or, le dinar. La
logique pousse ces derniers à
La Preuve n° 32 -Juin 2010
La conquête ottomane
Plusieurs dynasties musul
manes se sont développées en
Afrique du Nord (Almora
vides, Almohades, Idrissides,
Fatimides en Tunisie puis en
Égypte). Au XlVe siècle, le
Soudan chrétien fut débordé
par les armées des Mame
louks d’Égypte. Les Turcs
ottomans
conquièrent
l’Égypte en 1517 et, en l’es
sud marocain dans l’Adrar
mauritanien dès le Vile siècle,
par l’intermédiaire des mar
chands empruntant les routes
caravanières. Celles-ci sont
dominées au Xle siècle par
les Sanhadja berbères, d’où
sont issus les Almoravides. Le
commerce transsaharien, qui
permit le transit de l’or du
Soudan, du cuivre d’Akjout et
du sel d’Idjil vers le Maroc,
des étoffes et des armes
d’Afrique du Nord vers le
Mali et l’Afrique noire, assu
rait la prospérité des villes
ses bibliothèques et ses mos
quées, et devint la septième
ville sainte de l’islam pour les
Mauritaniens.
Le commerce transsaharien
s’établit à partir du Ville siè
cle. Les caravaniers musul
mans propageaient
les
valeurs politiques, religieuses
et sociales de l’islam, mais
avaient peu d’emprise sur les
populations noires animistes
jusqu’à l’arrivée des Almora
vides, qui entreprirent de met
tre la main sur le commerce
de l’or et d’islamiser les
païens de la région (Xle siè
pace de cinquante ans, établi
rent un contrôle nominal sur
la côte nord-africaine. Toute
fois, le véritable pouvoir resta
aux mains des Mamelouks,
qui régnèrent sur l’Égypte.
Les Éthiopiens submergés
par les années du sultan
d’Adal, réussirent en 1542, à
repousser les musulmans avec
l’aide des Portugais conduits
par le fils de Vasco de Gama.
À
l’époque
des
grands
empires sahéliens (Xe-XVIe
siècles), la vie des agriculteurs
et des pêcheurs s’est amélio
rée dans la mesure où l’islam,
associé aux nouveaux centres
7
boom
La Mosquée, temple spirituel et forum temporel
Par E.A.C
:
,ant
tétaient
T
qu’ils
à la
Mecque, le Pro
un
emprunt
à
--------------- l’italien
mosche(t)a, par le truche
ment de l'espagnol mezquita,
venant lui-même de l’arabe
masjid, lui-mcme emprunté à
les
premiers
l'araméen
musulmans se réunissaient
où masged. Il dérive
phète -saw- et
ils le pouvaient : tantôt chez
l’un d’eux, tantôt en plein air
en dehors de la Mecque. Dès
son arrivée à Médine, le Pro
phète -saw- ordonna que l’on
y construise une mosquée,
afin qu’elle soit le lieu de
prière et de réunion des
croyants.
Allah le Majes
tueux dit à propos de cette
première mosquée bâtie par
les musulmans : ‘Une mos
quée fondée dès le premier
jour, sur la piété, est plus
digne que tu y pries. On y
trouve des gens qui aiment se
purifier, et Allah aime ceux
qui se purifient’ (9; 108).
Le mot masdjid, mosquée,
' associe la racine sadjada - se
prosterner - au préfixe de lieu
m ; il désigne donc avant tout
le lieu où le fidèle se pros
terne pendant les prières
rituelles et ne suppose à pre
mière vue rien de plus qu'un
espace rituellement pur. Au
fil du temps, ce terme est
cependant venu recouvrir une
réalité d'une complexité gran
dissante, tant dans ses fonc
tions que dans son organisa
tion et, surtout, dans ses
formes architecturales.
Etymologiquement le nom
mosquée, apparu en 1553
dans la langue française, est
8
d’une racine proto-sémitique
signifiant «poser le front au
sol» et rappelle qu’il s’agit
d’un lieu de prosternation. Le
terme jâmi, «lieu de réu
nion», désigne quant à lui une
grande mosquée où se fait la
réunion du vendredi. Les
musulmans se réfèrent sou
vent à la mosquée par son
nom arabe, masjid.
Le mot arabe masjid signifie
l’endroit du culte et dérive du
verbe sajada (racine «s-j-d,»
signifiant «se mettre à
genoux») en référence aux
gestes exécutés pendant les
prières. Le mot «m-s-g-d» est
apparu en araméen dès le Ve
siècle, et le même mot est
trouvé plus tard chez les
Nabatéens avec la significa
tion «endroit du culte».
Apparemment, ce mot ara
méen aurait à l’origine signi
fié «stèle» ou «pilier sacré».
Les précurseurs du mot
«mosquée» apparus pendant
les XVe, XVIe, et XVIIe siè
cles («moseak», «muskey»,
«moschy», et «mos'keh ») ont
été également utilisés jusqu’à
ce qu’on ait décidé que «mos
quée» qu’on trouve dans l’es
pagnol, le moyen français,
l'italien ou l'anglais devien
drait la norme. Au XVlIIe
siècle, l’épellation moderne
,
est devenue la plus populaire
celui-ci aurait été conduit
et la plus standard du mot.
d’abord de la mosquée sacrée
Dans le contexte européen, le
terme de mosquée a tendance
à céder la place au terme
«centre», (markaz/merkez),
én fonction des activités qui y
sont proposées. Si la majorité
des gens s’y rend pour prier,
cela reste une mosquée. Si la
plupart y vient pour d’autres
activités, on parlera plutôt
d’un centre (markaz).
L’histoire de la mosquée
est liée est celle de l’islam.
de La Mecque jusqu’à celle
d’al-Aqsa de Jérusalem. Allah
dit : «Gloire et pureté à celui
qui de nuit, fit voyager son
serviteur (Mohammad) de là
mosquée Al-Haram à la mos
quée Al-Aqsa dont Nous
avons béni l’alentour,...»
S17 V1. Elle était également
la première direction de la
qibla.
La première construite pen
dant le règne de l’islam serait
la mosquée de Quba à
Dans un hadith, le prophète saw- dit : «toute la terre est
Médine. Elle aurait été édi
une mosquée sauf les cime
lors du voyage vers Médine
tières et les lieux d’aisance».
le prophète lors d’une escale
Un autre hadith affirme que
parmi les hommes de ma
communauté
atteindra
à Quba aurait fait sa prière en
ce lieu. Cependant, dès son
arrivé à Médine, Mohammad
(saw) aurait entamé la
construction d’une deuxième
l’heure de la prière aura un
lieu de prière et de pureté».
L’islam nous enseigne que la
première mosquée au monde
était masjid al-Haram connue
également sous le nom de
Kaaba à La Mecque, qui
aurait été édifiée par Adam,
puis reconstruite par le pro
phète Ibrahim et son premier
fils Ismaël sur un ordre de
Dieu. La deuxième mosquée
la plus ancienne est la mos
quée al-Aqsa à Jérusalem.
Selon la tradition musul
mane, elle aurait été
construite 40 ans plus tard par
Ibrahim; lors du voyage noc
turne de Mahommad (saw),
mosquée à Médine, connue
aujourd’hui sous le noih de
masjid al-Nabawi, ou «mos
quée du prophète». D'après la
tradition, son emplacement
serait celui de la première
prière de vendredi effectuée à
Médine. Selon cette tradition,
prié par les habitants de
Médine d’accepter plusieurs
terrains, Mohammad (saw),
pour ne froisser personne,
laissa à sa monture, Qoçoua,
le soin de déterminer le lieu
d’arrivée en lui relâchant la
bride. C’est ainsi qu’après
nombre de détours elle s’ar
rêta enfin sur un large terrain
vide et s’agenouilla. C’est sur
«la terre m’a été rendue lieu
de prière et pure. Quiconque
fiée lors de l’hégire. En effet
La Preuve n° 32 -Juin 2010
oom
ce tenain que la mosquée de
Médine aurait été bâtie.
Durant son séjour à La
Mecque, Mohammad (saw)
effectue à l’intérieur de la
Kaaba les cinq prières quoti
diennes avec les disciples de
l’islam alors même que des
Arabes non musulmans y
effectuent également leurs
rituels. La tribu de Quraych,
chef de La Mecque, qui est
responsable de la Kaaba,
essaie d’exclure les disciples
de Mohammad (saw) du
sanctuaire. Quand celui-ci
revient à la Mecque en 630, il
brise les idoles du temple et
convertit la Kaaba en mos
quée. Elle est depuis connue
en tant que masjid al-Haram,
ou «mosquée sacrée».
Masjid Al-Haram a été sensi
blement agrandie au cours
des siècles pour faciliter le
hajj, le pèlerinage que tout
musulman se doit d’effectuer
s’il en a la capacité. Sa pre
mière extension fut réalisée à
l’époque islamique sous le
règne du calife Omar ibn alKhattab et elle a acquis sa
forme actuelle en 1577 pen
dant le règne du sultan Selim
II. Des extensions modernes
sont réalisées sous le règne de
la famille royale saoudienne
Al-Saoud.
Très diverses dans leur taille
et leur style architectural, les
mosquées peuvent être de
simples masjid servant au
culte quotidien, mais aussi
des jami' (grandes mos
quées), où les fidèles se ras
semblent pour la prière du
vendredi. Les éléments carac
téristiques de la mosquée
La Preuve n° 32 -Juin 2010
sont apparus dès l’aube de
l’islam. Au fur et à mesure de
l’expansion de l’islam, les
mosquées ont intégré de plus
en plus d’éléments issus de
l’architecture des territoires
conquis. Toutes les mosquées
ou presque se composent
d'éléments communs utiles
au rassemblement des musul
mans et de la prière :
- le minaret est une grande
tour à partir de laquelle le
muezzin fait l'appel à la
prière. Toutes les mosquées
ne possèdent pas un minaret.
- la salle de prière est une
grande salle dans laquelle les
musulmans se réunissent
pour prier ensemble.
- le mihrab est une sorte de
niche qui indique la direction
de la prière : la Mecque.
- le minbar est une chaire du
haut de laquelle l'imam peut
faire son prêche. Lors de la
grande prière de vendredi.
Certaines mosquées peuvent
contenir dans leur enceinte
des bâtiments qui n'ont pas de
rapport direct avec la reli
gion, comme des salles de
cours ou des bâtiments admi
nistratifs par exemple... Aussi
dans certains pays comme la
Côte d’ivoire dans la cours
des mosquées sont construite
de plus en plus des morgues
pour accueillir les corps des
fidèles et y effectuer leurs toi
lettes mortuaires.
Dans les villes d'aujourd'hui,
où la place fait défaut, ou
lorsque les fonds manquent,
on trouve souvent des salles
de prière qui se substituent
aux mosquées.
Chaque pays connaît une
architecture de mosquée qui
lui est propre. Les matières
premières (la pierre, la terre,
le bois, etc...) ou les orne
ments varient en fonction des
régions et des courants artis
tiques.
Quel est le rôle
de la mosquée?
Dans le passé, la mosquée a
joué des rôles extrêmement
variés : elle est djama’
(forum) et aussi masjid (tem
ple). Elle a joué exactement
le rôle du forum pour le tem
porel et le rôle de temple pour
le culte. Sa naissance coïn
cide naturellement avec la
naissance de l’Islam.
Le prototype de la mosquée
fut celle de Médine, où le
Messager de Dieu, paix sur
lui, avait l’habitude à la fois
de célébrer le culte et de
prendre les décisions indis
pensables pour la jeune com
munauté musulmane. Ces
rôles lui ont été attribués par
la force des choses. Il n’y
avait pas de César à Médine ;
il n’y avait ni pouvoir tempo
rel ni élan spirituel qui pou
vait englober toutes les sensi
bilités se trouvant dans la
ville. L’organisation politique
existait, mais elle était tribale
et se manifestait par une
alliance de tribus, chacune
ayant à sa tête un notable.
Ces tribus avaient l’habitude
de se réunir et de discuter,
d’une manière que nous pou
vons appeler « proto-démo
cratique », pour prendre les
décisions principales. Cette
organisation tribale était mar
quée par des rivalités et par
fois des luttes fratricides.
Sur le-plan religieux, il y avait
des cultes, et particulièrement
à Médine ; une communauté
juive importante y habitait,
elle avait son modèle de rela
tion à Dieu, extrêmement
évolué et important, avec au
cœur un monothéisme. Il y
avait aussi d’autres cultes
païens, un culte chrétien
moins important que le culte
juif, et très probablement des
cultes chrétiens plus ou
moins hétérodoxes. Voilà, en
quelques mots, le panorama
de Médine.
La mosquée est apparue dans
ce contexte - et il faut en tenir
compte - pour donner à la
communauté naissante sa
cohésion en tant qu’entité
spirituelle et entité politique.
C’est dans la mosquée que la
communauté naissante a
commencé
à
prendre
conscience de sa spécificité,
de son homogénéité et de son
rôle. Mais, la mosquée, n’a
pas surgi du vide. Le Coran
parle d’un culte abrahamique
qualifié de hanif, mot très dif
ficile à traduire qui signifie :
« droit qui conserve l’ensei
gnement d’Abraham ». Il
parle aussi du judaïsme, du
christianisme et des cultes
païens. Mais en même temps,
le Coran se présente comme
un message qui transcende
toutes ces spiritualités pour
retrouver la pureté de l’Islam.
La mosquée est le lieu de
concrétisation du pacte entre
Dieu et l’homme, un homme
qui a le sens du temporel et le
9
Z oom
sens du spirituel. La mosquée
allie justement le temporel et
le spirituel, pour que
l’homme ne soit pas atrophié
de l’une ou de l’autre de ses
dimensions. L’homme peut
se dépouiller de la foi et rien
ne l’oblige à l’embrasser,
parce que l’Islam est liberté,
parce que toute conviction,
toute foi qui n’est pas liberté,
n’est pas une, elle n’est que
servitude et rien de plus.
dimension qui le distingue de
l’ensemble de la Création,
cette dimension spirituelle
qui fait que l’homme prie. Et
qu’est-ce que prier ? Ce ne
sont pas seulement des gestes
mécaniques accomplies dans
la mosquée - et c’est la mos
quée qui ést le centre de la
prière - cinq fois par jour restitue le mi’raj, l’ascension
vers Dieu - la prière a été
recommandée aux musul
qui nous élève et nous pro
jette dans l’espace divin.
La mosquée a ainsi une fonc
tion religieuse qui est l’ac
complissement de la prière.
La salat est l’un des cinq
piliers de l’islam, et stipule
que les musulmans doivent
effectuer cinq prières quoti
diennes obligatoires. Tandis
que les prières quotidiennes
peuvent être exécutées à
que la prière qu'il fait dans sa
maison ou dans son com
merce.
La mosquée sert de centre de
la communauté musulmane.
À son arrivée à Médine,
Mohammad fit bâtir un lieu
de rencontre pour la Commu
nauté, une sorte de « quartier
général » où seraient traités
tous les points touchant la
Communauté, un centre de
Par conséquent, l’homme
habité par la foi possède un
aspect spirituel et un aspect
temporel : il ne s’adore pas
lui-même, il ne fait pas de
l’anthropolâtrie, c’est-à-dire
le culte de l’homme rendu à
l’homme qui se serait libéré
en ayant « tué » Dieu.
La mosquée est le centre dans
lequel l’homme va s’épa
nouir avec ces deux aspects,
et c’est pour cela que la mos
quée de Médine a joué ce
double rôle. Elle est un lieu
de concertation, shura, un
lieu de débat, un lieu dans
lequel on essaie de résoudre
les problèmes de la société.
Forum des Latins, Parlement
d’aujourd’hui, espace de dis
cussion, on peut aménager le
temporel comme on l’entend.
Mais la mosquée avait joué à
un moment donné de l’his
toire ce rôle d’espace de
liberté, de discussion pour
tout ce qui concerne l’aspect
temporel de Eexistence
humaine.
Son rôle le plus important est
cependant d’ordre spirituel.
C’est le lieu où l’homme
retrouve
réellement sa
10
mans au cours de l’ascension
du Prophète de l’Islam vers
Dieu.
C’est ainsi que le musulman
qui entre dans l’espace sacré
de la prière, cinq fois par jour,
oublie le temporel, il oublie
la Terre et commence son
ascension vers le Ciel. Grâce
à la Parole divine, le Coran
est pour le musulman une
parole entièrement divine, en
une langue entièrement
humaine, grâce à l’intériori
sation de cette Parole de Dieu
n’importe quel endroit, l'is
lam demande que tous les
hommes assistent à la prière
du vendredi à la mosquée : ce
jour-là, elle accueille la prière
du jumah, ou « prière du ven
dredi », qui se tient au
moment de la deuxième quo
tidienne, celle de midi
(dhuhr). Le Prophète -sawsdisait que : 'La prière [obliga
toire] accomplie par le
musulman à la mosquée vaut
vingt-cinq (ou vingt-sept
selon les versions) fois plus
vie et de rassemblement.
Beaucoup de gouverneurs
musulmans après la mort du
prophète de l’islam, ont donc
établi leurs domaines autour
d’une mosquée. De la même
manière que La Mecque est
construite autour de Masjid
al-Haram et Médine autour
de Masjid al-Nabawi.
Lieu d’éducation. L’éduca
tion est une mission considé
rée comme noble, et l’islam
insiste sur l’éducation et sur
le savoir, que celui-ci soit
La Preuve n° 32 -Juin 2010
loom
religieux, scientifique ou lit
téraire. Les premiers versets
révélés au prophète Moham
mad (saw) disent : « Lis ! Au
nom de ton Seigneur qui a
créé, qui a créé l’homme
d’une adhérence. Lis ! Ton
Seigneur est le Plus Noble,
qui a enseigné par la plume
(le calame), a enseigné à
l’homme ce qu’il ne savait
pas. » (Sourate 96). Le pro
phète indique : « Le meilleur
d’entre vous est celui qui a
appris le Coran et l’aura fait
apprendre ». Dans un hadith,
Mohammad (saw) affirme :
« Mettez-vous à
la
recherche du savoir, jusqu'en
Chine s'il le faut.» La mos
quée se veut donc l’école de
toutes les sciences, où vont se
former les savants. Plus
qu’un lieu de culte, la mos
quée a donc été dans les
temps de rayonnement de la
civilisation musulmane un
haut lieu d’éducation pour les
fidèles de tous âges et de
divers horizons. Abou Saïd
Al-Khoudry rapporte que les
femmes dirent à Mohammad
(saw): « Les hommes sont les
seuls à profiter de tes exhorta
tions. Consacre nous donc un
jour pour écouter tes ensei
gnements. » Il leur désigna
ainsi un jour où il les rencon
trerait et leur offrait ses
exhortations et ses recom
mandations,
Les madrasas sont parfois
intégrées à des mosquées
comme le cas autrefois d'AlAzhar en Égypte et la
Zitouna en Tunisie. Mais la
tendance actuelle est de se
diriger vers la séparation
La Preuve n° 32 -Juin 2010
entre la mosquée et son
ancienne vocation universi
taire. En effet, si la simple
éducation islamique peut être
effectuée dans tout centre où
existe un mu’allim (qui peut
être l’imam) capable d’assu
mer ce rôle de première for
mation, les étapes suivantes
nécessitent des structures
plus développées d’enseigne
ment, des maîtres plus quali
fiés et surtout des moyens
qui, dans le cas des enseigne
ments supérieurs, sont de la
seule portée des États.
Les mosquées ne sont faîtes,
disait l’Envoyé d’Allah saws, que pour évoquer Allah
et lire le Coran [Muslim]. La
meilleure manière d’évoquer
Allah est de diffuser le savoir
religieux, expliquant Son
Livre et détaillant Ses Pres
criptions, Allah dit : ‘Qui pro
fère plus belle parole que
celui qui invite à Allah, fait le
bien et dit qu'il est musulman
?’ (41;33). Le Prophète saws- a dit que des Anges ont
pour mission de rechercher
les ‘essaims d’évocateurs’ :
ceux qui se réunissent pour
écouter le Coran et la science
religieuse, pour Le glorifier et
L'invoquer ; alors ils les
entourent et implorent pour
eux et leurs familles le par
don et la grâce d’Allah
[Bukhari & Muslim].
Les mosquées permettent aux
musulmans de se rencontrer
et de ne pas pratiquer seuls
leur religion. L'Islam a fixé
un juste équilibre entre les
pratiques communautaire et
individuelle, il ne faut délais
ser l'une au détriment de l'au
tre. Nombre de prescriptions
coraniques ne sont pas prati
cables seules : ‘Entraidezvous aux bonnes œuvres et à
la piété’ (5;2), ‘Concurren
cez-vous dans les bonnes
œuvres’ (5;48), ‘Ceux qui se
rappellent mutuellement la
vérité et se recommandent la
patience’ (103;3), ‘Qui se
recommandent la miséri
corde’ (90; 17),' Patiente
auprès de ceux qui invoquent
leur Dieu matin et soir, cher
chant Sa satisfaction et ne
t'éloigne pas d'eux' (18;28)...
De même la visite aux
malades, les invocations et
l'assistance à l'éprouvé, la
prière sur le mort... La fré
quentation de la mosquée
offre beaucoup d'opportunité
de faire le bien, et d'en béné
ficier, pour qui se prépare à la
rencontre avec Son Seigneur
et n'en est pas distrait.
Organisation d’évènements
et de socialisation des
hommes. Les mosquées dans
certaines régions du monde
accueillent des événements et
des dîners pour collecter de
l’argent, pour financer des
activités culturelles ou de
charité, ou simplement pour
réunir la communauté. Aux
États-Unis, les jeunes sont
aussi attirés par les mosquées
qui ont des équipements de
sports tels que les terrains de
basket-ball, de football ou de
football américain. Les mos
quées accueillent également
des mariages. D'après la
Sunna, le prophète avait ins
tauré la proclamation du
mariage au sein de la mos
quée, lieu où doivent se nouer
les liens sacrés dans une
ambiance islamique, et où les
musulmans en témoigneront
dans la foi. D’après Aïcha, ce
dernier a dit : « Annoncez le
mariage dans les mosquées et
faites battre les tambours ».
Le fait que le Prophète (que
la prière et le salut soient sur
lui) ne résidait pas en un
endroit sans y construire une
mosquée est un point parmi
d’autres, qui nous prouvent
l’importance de la mosquée.
C’est ainsi que, lors de son
émigration, il séjourna quatre
jours à Qoubâ (ville aux envi
rons de Médine) où il bâtit la
mosquée de Qoubâ. Ensuite
dès son arrivée à Médine, il
acheta un enclos et com
mença à construire sa mos
quée. Et ce fut le cas dans
toute sa vie bénite, dès qu’il
campait ne serait-ce que
quelques jours, lors d’une
bataille par exemple, il
ordonnait la construction
d’une mosquée - comme ce
fut le cas durant la bataille de
Khaibar et celle de Tabouk, et
de la mosquée d’El Fath lors
de la bataille des tranchées.
Et il disait à ses Compagnons
et à toute la communauté : «
Quiconque construit pour
Allah une mosquée, Allah lui
construira une demeure au
paradis » Boukhary. Voilà
donc la mosquée telle qu’elle
a été conçue par notre pro
phète : un lieu où l’homme
avec sa dimension temporelle
s’épanouit pleinement, et un
lieu aussi où l’homme avec sa
dimension essentielle, spiri
tuelle, fait chaque jour son
ascension vers le Ciel.®
11
LCçon de vie
Les ardeurs du foyer ardent
confie. A partir d’aujourd’hui,
eux chemises,
. un pantalon, il est ton fils. Enseigne lui les
*une paire de versets du saint Coran.»
/ chaussures (la Ensuite il se contenta de pleu
voir des bénédictions sur le
seule
qu’il
maître
en àretour de tous les
portait), une toilette
légère
la lumière de son sacrifices
petit déjeu-que ce dernier
consentirait
pour l’éducation
' ner : un cérémonial sommaire
de son fils. D lui avait rappelé
pour un événement grandis
que le Seigneur Allah, qui
sime. Ali se préparait en effet
savait récompenser au delà
à intégrer sa nouvelle école,
D
Idriss
=8
en va de même quand il est
question de frais pour la prise
en charge des enfants confiés
au marabout. « Allah qui a la
substance de tous les êtres
dans son grenier intarissable
saura te les nourrir, soigner et
habiller », ajouta le père
d’Ali. Par conséquent, le maî
tre ne reçut ni argent, ni mil,
ni médicament.
disons son nouveau domicile
plutôt.
Des intentions nobles, au
depart,
La veille, son père avait
donné à sa mère les instruc
tions suivantes : « Demain
matin, j’enverrai Ali au mara
bout Moussa. Avec lui, il
apprendra le noble Coran et
deviendra grand musulman.».
Ce matin n’avait rien de spé
cial ou de différent par rap
port aux autres. Le soleil,
après avoir pris son bain mati
nal de bissap, s’était décidé à
montrer ses plus beaux appa
rats. Les oiseaux, comme
d’habitude, bon ou mal gré,
s’acquittaient de leur habi
tuelle obligation d’adoration
du Seigneur Allah. Un matin
donc comme tous les autres.
Mais pour Ali ce matin restera
un soir à jamais du fait que ce
qui devrait marquer l’éclosion
d’un avenir radieux avait
sonné, au contraire, sa des
cente dans les abysses de la
vie.
Son père le déposa au domi
cile du maître avec ses
consignes à l’appui : « Je te le
12
de rôle, les corvées de bois,
d’eau. Il a apprit à affronter
les foules, les regards, les
insultes, les mépris, les bri
mades parce que selon le maî
tre, c’est la seule condition
par laquelle l’on apprend et
vit l’humilité, caractère essen
tiel de toute humanité.
Qu’apprendre ? Quelles sont
méthodes appropriées
pour une classe aussi cosmo
polite ? Quelle durée sera
nécessaire pour l’écoulement
d’un programme d’études qui
n’est même pas défini ? Le
père d’Ali ne s’y intéressait
pas. En réalité il n’en savait
pas grand chose. D’ailleurs le
maître lui non plus n’en était
pas plus imprégné. Qu’à cela
ne tienne. L’intention était
noble, vu la qualité on ne peut
excellente de leur référence :
« Le meilleur d’entre vous est
celui qui apprend le coran et
qui l’enseigne à son tour» .
les
Quelques mois plus tard, le
des efforts saurait le lui rendre
au delà de ses espérances.
Evidemment la question de la
prise en charge n’était pas à
l’ordre du jour. Pour cause :
quand on enseigne la parole
de Dieu, on n’exige pas de
salaire. Allah s’en chargera. Il
Comme à l’ancienne,
Ali se joignit au groupe de
lecture autour du même maî
tre, du même feu, dans la
même famille ; et depuis peu
dans la même vie. Ils assu
raient tous ensemble ou à tour
marabout déménagea vers
une destination inconnue. Us
traversèrent
plusieurs
hameaux, villages, provinces,
régions et pays ? Ali avait
appris, à supporter l’absence
de sa mère et de son père. Il
avait oublié sa famille. Son
foyer coranique les rempla
çait valablement. Une grosse
famille, fluctuant. Au départ
de leur village, ils n’étaient
qu’une dizaine ; mais en tra
versant les contrées, le foyer
coranique a capté des élec
trons libres et s’est transformé
en nébuleuse ambulante.
La Preuve n° 32 -Juin 2010
Leçon de vie
Entre temps, le maître a
décidé de s’installer en ville
non sans avoir pris le soin de
songe, la tricherie, l’argent,
utiliser le coran pour tordre le
quates soient trouvées pour
l’alcool, certaines drogues
résoudre l’épineuse problé
récolter son maïs et son coton
Ali. Tout ceci serait favorisé
de ses champs se trouvant à
quelques encablures de la
métropole.
et aggravé par la disparition
coup à ses règles. A quelques
expressions près, l’on peut
douter qu’il n’ait pu conserver
sa foi : il se nourrit du chirk et
brusque de leur maître.
s’en habille. Pour cause, il
composaient le menu vital de
En fait de formation, il n’en
est rien. Très tôt le matin, les
enfants sortaient. Ils arpen
taient les voies, écumant
toutes les familles. Ils ne reve
naient au foyer que s’ils
avaient obtenu une certaine
somme qui se doublait les
vendredis. Somme que leur
exigeait leur maître cora
s’est spécialisé en consulta
tion, sur demande, à l’aide de
cauris, sables et incantations
diverses. Il ne déteste pas l’is
lam. Bien au contraire, il en
fait son deal.
sas du quartier des enfants,
Au fait, il n’en savait rien. Il
n’en a retenu que quelques
Sur toute la ligne, l’islam et
ront de facto : la sécurité, la
formules qui lui permettaient
encore les musulmans n’en
profitent pas. A cet effet, je
ne peux que joindre ma voix
aux pionnières pour recom
mander que des mesures adé
santé, l’éducation, leur forma
sein de la classe dirigeante et
l’islam devint une religion
individuelle, plutôt qu’une
religion d’État.
(1809), dans le nord du Nige
ou de l’islam ?
Ali n’a pas appris le coran. Il
n’en a connu que l’alphabet.
de marabouter. De ce fait, il a
ôté au Coran sa fonction : il
n’applique pas les injonctions
coraniques ; pire il prétend
nique. Le manger, il n’y en
...suite de la page 7
avait jamais au foyer. La men
dicité à travers la vielle en
était la seule pourvoyeuse.
urbains, a favorisé l’expan
sion économique et l’émer
gence d’une classe dirigeante
et d’une bourgeoisie vivant
du commerce de moyenne et
longue distance. La conver
sion à l’islam était, l’aboutis
sement de cette évolution
sociale et économique. Les
populations rurales, quant à
elles, restaient pour la plupart
.attachées à la religion tradi
tionnelle, ou continuaient à
en perpétuer certaines pra
tiques.
200f ou 500f. Certains jours
le quota était largement
dépassé. Au maître coranique,
on remettait son dû. Le sur
plus servait à alimenter une
petite épargne. Ali en avait
une noble affectation: cette
petite somme lui permettrait
d'acheter des documents isla
miques en vue de parfaire son
érudition. De temps en temps,
il en puisait un peu pour jouer
au flipper ou pour aller au
vidéoclub. Ali grandit, avec
ses envies et désirs et surtout
ses habitudes. Il ne rentrait
plus tôt, dormait très souvent
dans la rue quand il décou
chait. Du coran il n’en a
appris que l’alphabet. Mais de
la vie, beaucoup. Il fréquen
tait les bars et les maisons de
passe dans un premier temps
pour mendier, ensuite pour
faire des commissions, enfin
poir marabouter. Le men
La Preuve n° 32 -Juin 2010
niques. Il faut déjà commen
cer par interdire la mobilité de
ces enfants qui est source de
De la dignité des musulmans
Formation ou deformation?
matique des écoles cora
C’est à travers les Kountas,
des nomades arabo-berbères,
que les confréries musul
manes commencèrent à s’im
planter en Afrique occiden
tale; Ainsi, la spiritualité prêchée à partir du milieu du
XVIe siècle par la Qacfiriyya
;(la plus ancienne des confré
ries musulmanes) trouva un.
.terrain favorable chez les
-populations de la boucle dut
Niger. À cette période, la pra- '
religieuse déclina «„
Les tentatives de création
d’entités politiques musul
mane au XIXe siècle
Au début du XIXe siècle,
emmené par El-Hadj Omar
qüi créa la confrérie Tidjaniyya, les Toucouleur ont
relancé le mouvement d’isla
misation à partir du FoutaToro, dans la haute vallée du
Sénégal. D’autres mouve
ments réformateurs, agissant
souvent en réaction à la pous
sée européenne, virent le jour
chez les Peul et les Man
dingues. Les anciens pou
voirs furent renversés.et rem
placés par des États théocra-
tiques. Entre 1804 et 1812, le
musulman Qusman Dan
Fodio souleva les Peul de la
region pour lutter contre, le.
retour de l’animisme chez les
1 Iaoussa du Gobir. H renversa
(es dirigeants haoussa, et
tous les risques envisageasables. En logeant ces foyers
dans des mosquées ; meder
plusieurs effets s’y rattache
tion
professionnelle,
leur
nutrition®
ria, Sa tentative d’investir le
Bornou se heurta à la résis
tance des chefs religieux
locaux. À sa mort en 1817,
son empire fut repris en main
par son fils, Mohammed
Bello.
Un autre État théocratique est,
créé dans le Marina par Cheikhou Ahmadou, un marabout
peul qui lança une guerre
sainte contre les Bambara
animistes et se tailla un
royaume dans le Marina (la
plaine inondable entre Tom
bouctou et Djenné). Il ins
taure une théocratie fondée;
sur tin islam rigoriste, qui lui
survit de peu, emporté en
1862 lorsqu’El-Hadj Omari
s’empara de la région.
La renaissance musulmane;
qiti a touché l’Afrique de
l’ouest au XIXe siècle a
boosté le mouvement d’isla
misation dans cette région®
fonda l’empire de Sokoto
13
•rêves
Gaza : le raid meurtrier d’Israël contre
une flottille humanitaire
Par G.S =_==_==__
Israël a accusé les militants
d'avoir "déclenché les vio
lences". Les organisateurs du
convoi affirment que les sol
dats ont ouvert le feu sans jus
tification.
e 31 mai 2010,
des commandos
de marine israé. liens ont lancé
/dans les eaux
internationales un assaut
contre une flottille de six
bateaux. Au moins neuf passa
gers ont été tués et sept soldais
blessés.
Ce convoi acheminait des
militants pro-palestiniens et
des tonnes d'aide en direction
de Gaza. 11 voulait forcer le
Dans le reste du monde, l'indi
gnation est générale. Le
conseil de sécurité de l’ONU et
l'Europe demandent une
enquête. Que Dieu protège nos
frères et sœurs palestiniens !■
blocus imposé par Israël et
l'Egypte depuis 2007.
Afrique du Sud : 50 meurtres par jour
’Afrique
du
Sud
L
conserve l’un des
rassurer la communauté
lents auraient diminué de
le font en raison du fort taux
internationale. Le ministère
2,8%.
de criminalité : dans les
Selon Johan Van Rooyen,
années 1990, près de 250
de la Police a estimé que le
_____ (/taux de criminalité
nombre d’homicides avait
les plus élevés du monde,
baissé de 3,2% entre mars
avec en moyenne 50 meur
2008 et mars 2009, avec 18
tres par jour. Mais avec la
148 meurtres. Dans leur
Coupe du monde de foot
ensemble, les crimes vio
auteur d’une enquête pour
l’UNISA (Université sud-
000 personnes ont été assas
sinées ».■
africaine), «60 % des Sud-
NOVOpress
africains qui quittent le pays
ball, les autorités tentent de
Le CERFI harmonise sa formation
et offre des bourses d’études
e CERFI a réuni
des représentants des Coordi
Termes de Références de
ses
acteurs
locaux et natio
nations régionales du Centre,
du Centre Nord, des hauts
naux les 29 et
f30 mai 2010
Bassins, de l’Est, du Centre
ouest, de la Cellule des Ensei
l’Atelier par Imam Bakayogo
Nouhoun, responsable à la
formation. Après l’ouverture
des travaux, les documents de
autour d’un atelier d’harmoni
gnants Musulmans (CEM) et
l’atelier ont été présentés
sation des modules de forma
des personnes ressources. Les
travaux on démarré le samedi
parmi lesquels deux ont été
tions au sein du Cercle. 11 a
regroupé une trentaine de par
29 mai à 9h25 par une intro
profondément analysés par
les participants et seront rete
duction de Yameogo Abdoul
Amidou, Secrétaire Général
nus comme documents de
cutif National, du Comité
Directeur National, de la Cel
National du BEN, un mot de
lule Féminine Nationale et
bienvenue du Président du
matière de formation. Ce sont
: Orientations pour une for
BEN et une présentation des
mation islamique de qualité
ticipants issus du Bureau Exé
14
références du
CERFI en
au sein du CERFI et Guide de
Formation. Le CERFI a saisi
cette occasion pour présenter
son Institut Musulman d’Enseignement et d’Education
(IM2E) et accordé à 9 étu
diants de 1ère année de 5
filières de formation diffé
rentes, des bourses d’une
valeur de 1 million de FCFA.
Une excellente initiative de
soutien aux étudiants qu’il
convient de saluer à sa juste
valeur.®
La Preuve n’ 32 -Juin 2010
Extrait
La fraude et la tricherie en islam
Par A. B. Philips
demandé au marchand pour
bu Hurayra a
quoi il faisait cela.
rapporté que le
Messager d’Al
Le Prophète (saw) l’a interrogé
lah (saw) est
bien qu’il savait, avant d’y
passé devant un
mettre la main, pourquoi il
tas de nourriture et a plongé
sa Il voulait l’exposer
l’avait fait.
main dedans. Quand
il les
a gens du marché. Il
à tous
constaté que c’était mouillé, il
voulait en faire un exemple
a demandé à son propriétaire, «
pour les autres marchands.
qu’est-ce que c’est ? » Le mar
Le propriétaire expliqua que
chand a répondu : « La pluie
les graines avaient été mouil
est tombée dessus, Messager
lées accidentellement pendant
d’Allah. Le Prophète (saw) lui
la nuit à cause d’une averse. Le
a dit : « Pourquoi ne l’as-tu pas
Prophète (saw) l’a réprimandé
mis sur le dessus pour que cela
en lui disant qu’il devait per
soit visible. Celui qui triche
mettre aux clients de savoir
n’est pas des nôtres. » Muslim,
exactement ce qu’ils ache
At Tirmidhi et Abu Dawud
taient et qu’il ne devait pas
En rappel, Abu Hurayra s’ap
essayer de les tromper. Si les
pelle en réalité Abdur Rahman
denrées étaient abimées, il
Ibn Sakhr. Il est né au Yémen,
devait prévenir ses clients,
mais il a voyagé à Médine pour
sinon il trichait. Le Prophète
accepter l’islam du Prophète
(saw) s’est ensuite tourné vers
(saw) lui-même. Le Prophète
les autres marchands et leur a
(saw) lui a donné ce surnom
dit que le tricheur ne suit pas
d’Abu Hurayra parce qu’il
l’islam.
portait souvent un petit chat
Une telle personne n’est pas un
dans ses bras. Abu Hurayra a
vrai musulman parce qu’il a
rapporté 5374 hadith du Pro
oublié que Dieu le regarde et
phète (saw) ce qui est supé
qu’il devra en répondre le jour
rieur à n’importe qu’elle autre
du jugement.
compagnon. Il est mort à
A
Médine et a été enterré là-bas
l’année59H/679àl’âgede78
ans, que Dieu lui fasse miséri
corde.
Comment doit-on comprendre
ce hadith? Un jour que le Pro
phète (saw) était au marché,
Allah lui a révélé que l’un des
commerçants dupait les gens,
alors il est passé à côté d’un tas
de graines de céréales lui
appartenant, il a plongé sa
main dedans et a senti que des
graines mouillées se trouvaient
au milieu du tas. Il a alors
La Preuve n° 32 -Juin 2010
Le Prophète (saw) a souligné
l’importance de l’honnêteté
dans les transactions commer
ciales en disant : "Les deux
partis en commerce peuvent
arrêter la vente aussi long
temps qu’elles ne se sont pas
séparées. S’ils ont été honnêtes
leur vente sera bénie. S’ils sont
malhonnêtes la bénédiction
sera retirée."
Certains étudiants n’appren
nent pas correctement leurs
cours, mais réussissent leur
examen en amenant des
réponses avec eux, ou en
copiant sur leurs voisins. Tout
cela n’est pas de l’islam. C’est
de la tricherie peu importe
comment on l’appelle. Ceux
qui aident les tricheurs en leur
donnant des réponses sont
aussi entrain de tricher même
si ils disent qu’ils aident ce qui
ont besoin d’eux. Les amis
doivent s’entraider, disent-ils.
Mais Allah a interdit d’aider
quelqu’un à commettre un
péché. Il a dit dans le Qur’an :
« Entraidez-vous dans l’ac
complissement des bonnes
œuvres et de la piété et ne vous
entraidez pas dans le péché et
la transgression. Et craignez
Allah, car Allah est, certes, dur
en punition ! » Sourate 5, Al
Maidah (La table servie), ver
set?
Le Prophète (saw) a cité un
jour une devise connue chez
les arabes du temps préisla
mique : “Aide ton frère s’il fait
le mal ou si du mal lui a été
fait.” Alors les gens ont
demandé : Messager d’Allah
nous pouvons l’aider quand il
a été lésé, mais comment peuton l’aider quand il fait le mal.
Le Prophète (saw) a répondu :
« En l’en empêchant. »
En conséquence, la seule
manière d’aider un ami qui
triche est de l’empêcher de le
faire. Sinon, l’aider à commet
tre un péché est en soi un
péché. Même si l’élève n’est
pas pris par son professeur,
Allah l’a vu et son péché a été
enregistré. Allah peut lui cau
ser un mal sur terre pour le
punir ou le rappeler ou II peut
laisser sa punition pour le jour
du jugement. Le tricheur
n’échappera pas à ce péché,
car Allah a dit : « et quiconque
fait un mal fût-ce du poids
d’un atome, le verra. »
Sourate 99, AI Zalzalah (La
secousse), verset 8
L’honnêteté est une grande
vertu dans l’islam. Et, le Pro
phète (saw) était justement
connu sous le nom d’Al Amin
par sa tribu - les Qurayshistes,
avant même qu’il devienne
prophète. Allah a clairement
établi dans le Qur’an :« ô les
croyants ! Remplissez fidèle
ment vos engagements. » Sou
rate 5, Al Maidah (La table ser
vie), verset 1. Ainsi, le vrai
croyant doit être honnête et fia
ble dans sa vie quotidienne et
ses contacts avec les gens,
sinon il ne peut être considéré
comme un vrai musulman.
En somme, ce hadith nous
apprend que le chef des
croyants doit contrôler les gens
de temps en temps et s’assurer
qu’ils font équitablement le
commerce les uns avec les
autres.il nous enseigne que si
un commerçant vend un objet
abimé ou défectueux, il ne doit
pas cacher ces défauts, mais
les montrer à l’acheteur pour
qu’il sache exactement ce qu’il
achète. Ce hadith est une
preuve très claire que tricher
est interdit (Haram) en islam et
doit être évité à tout prix. Il
nous informe aussi qu’un
musulman qui triche n’est pas
un vrai musulman.B
Sources : Islamic studies, A.
15
Annonces
INSTITUT ISLAMIQUE UES SCIENCES HUMAINES E KAYA (IISHI
L’Institut islamique des Sciences humaines de Kaya
(IISHK) est heureux de vous annoncer l'ouverture de sa
bibliothèque en vue de contribuer au renforcement de
votre culture islamique et générale. Vous y trouverez de
grands auteurs tels que Tariq Ramadan, Ahmed Didate,
Imam Al Ghazâli,...Et de grandes oeuvres comme le
Sahîh Boukhari, le Tarikh el - Fettach de Mahmoud Kâti
; le Tariq es - Soudan de Abderrahman Es - Saadi, de la
Civilisation des Arabes du Dr. Gustave le Bon, Les droits
de l’Homme en islam, l’Humanisme de l’Islam, les
Épouses du Prophètes, la Voie du Musulman, de nom
breux documents sur les cinq piliers, sur la langue
arabe...On y trouve également des cassettes audio por
tant sur des conférences, des lectures coraniques avec
des lecteurs comme Matrood, Soudais, Shureim...; mais
aussi des romans, des livres scolaires et de culture
générale...
La Bibliothèque est ouverte à tous et le coût de l’abon
nement (annuel) est de 500f pour les élèves et étu
diants et de 10OOf pour les salariés.
Jours et heures d’ouverture:
Du lundi au Samedi de 8h à 12h et de 15h à 17h
L’Institut islamique des Sciences humaines de Kaya
(IISHK) est situé sur l’axe Kaya - Pibaoré juste à 200
m derrière la Douane.
Contacts
16
La Preuve n° 32 -Juin 2010