La Preuve #16

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Title
La Preuve #16
Creator
La Preuve
Date
February 2009
issue
16
Rights
In Copyright - Rights-Holder(s) Unlocatable or Unidentifiable
Language
Français
Contributor
Louis Audet Gosselin
Wikidata QID
Q114034248
extracted text
Comment le musulman ilolt-il faire ses tesrëœ morels ?
P.4-5

et voilà la religion de droiture,

Afrique : la démocratie introuvable!^5
RAPPORT DE IA COUR

DES COMPTES
P.6

Que les
responsabilités
soient situées !
FLAMBEE DES PRIX

DES CEREALES

R10

La vie
chère se
porte bien
Conseils
aux époux
ei aux futurs
éPOUX

P.12

E ditorial
breux' Africains avaient

veut pas se dédouaner. Au

accueilli les protestations

contraire, il continue de

de la honte sur de certains de leurs diri­
geants. Que s'est-il passé
l'immigration, dont Brice
I lortcleux avait lait sa rai­ entre temps ? Certaine­

traiter avec mépris ces

e Burkina Faso a

L

ACCORDS SUR
L’IMMIGRATION

La solution
se trouve
ailleurs

signé le protocole

colonies

et

humilie leurs citoyens. La ?-

son de vivre. 11 faut cro­

ment. on a activé des

France

quer du nègre avec l'aide

réseaux qui continuent

besoin de l'Afrique. C'est

d'autres nègres. Voilà de

d'agir dans les méandres

façon caricaturale, com­

de la Francafrique. Pauvre

ment on peut résumer cet-

Afrique !

accord. Qui aurait cru que

Il ne s'agit surtout pas de

partenaire et arrêter le

huit Etats africains signe­

soutenir

paternalisme.

raient cet accord humi­

clandestine ni les départs

liant et dégradant ? Mal­

massifs d'Africains vers

gré les joutes oratoires de

l'Europe, dupés en cela

Alain Yoda pour expli­

par des marchands d'illu­

que l'on peut contenir à

quer la démarche du Bur­

sion.

admettons

travers un texte. Elle est

kina Faso, on reste confus

aussi que la France est en

inhérente à la nature de

et sceptique sur ce choix

droit de contrôler les flux

l'homme. Cejui-ci ajou-r

de la diplomatie burki­

migratoires en direction

jours migré, soit à la

nabè, surtout que dans le

de son territoire. Mais que

recherche de la sécurité,

même temps, le Mali don­

l'Afrique l'aide en cela,

soit pour se mettre à l'abri

nait une fin de non rece­

c’est inacceptable. D'ail­

des intempéries ou pour

voir au même accord. Nos

chercher son pain quoti­

Etats sont certes souve­

leurs, il incombe aux diri­
geants africains de trouver

rains, nous dira t-on, mais

des solutions (vraies) aux

tielles pour sa survie.

ils vivent les mêmes réali­

départs des jeunes vers

tés.

d'autres endroits où ils

Donc, si la sécurité * le tra­
vail, l'argent, bref, ïe bien

Au delà de ce que l'accord

croient prospérer. Mais, il

peut nous rapporter (4

ne s'agit certainement pas

milliards pour le finance­

d'aider la France à les

ment de projets sociaux),

rapatrier, sauvagement.

c'est dans le principe
même de sa ratification

D'ailleurs, la France a une

donc falloir apprêter les

dette à l'égard des Etats
africains et de leurs popu­
lations, pour le pillage

feuilles et les stylos car les

qu'il suscite des interroga­
tions. En effet, il y a
moins de deux ans lorsque
Nicolas Sarkozy, alors en

campagne pour la prési­
dentielle française, avait
évoqué son concept d'im­
migration choisie, c'est

avec joie que de nom­

2

anciennes

aura

toujours

en cela que les dirigeants
africains doivent mainte­

nant la traiter comme un
l'immigration

Nous

En somme, l'immigration

n'est pas un phénomène

dien. Toutes choses essen­

être se trouvent d'un côté

et pas de l'autre, les popu­
lations démunies iront les

chercher, à tout prix. Il va

systématique des riches­
ses du continent au
moment de la colonisa­
tion. Ce discours est peutêtre dépassé, mais il peut
être remis sur la table
quand l'autre partie ne

conventions sur l'immi­
gration, le Burkina et la
France

en

signeront

encore, tant que les vraies

solutions ne seront pas
trouvées aux causes de

cette immigration ■
La Rédaction

La Preuve n° 16 - Février 2009

Preuve Evidente
Qui sont les bénéficiaires de la zakat ?
— ■■

Par l'Imain

a zakat est un pilier
un peu de charité, et le pro­
important de Islam.
phète (saw) lui répondit :
C'est en cela qu'elle
Dieu seul s'est réservé le
est citée dans plusieurspartage
ver­
des œuvres de cha­
sets du coran, et en associa­
rité qu'il n'a délégué ni à
tion avec la prière. "Faites
un prophète, ni à personne
la prière et acquittez-vous
d'autre. Il les a partagé en
de la zakat" Coran S2
huit (S) parts. Si tu en fais
V43. Ainsi, c’est à la zakat
partie, je t'en donnerais".
qu'incombe la charge d'as­
Sunna de Abou Daoud. Au
surer la solidarité dans la
sujet donc de ces bénéfi­
société musulmane et. de
ciaires, Allah dit : "les
préserver son équilibre.
sadaqât ne sont destinés
Allah a en effet, prescrit la
que pour les pauvres, les
zakat pour purifier les
indigents, ceux qui y tra­
musulmans et leurs biens.
vaillent, ceux dont les
Allah dit : "Prends sur
cœurs sont à gagner (à
leurs biens, une aumône
l'islam), l'affranchisse­
par laquelle tu les purifies
ment des jougs, ceux qui
et les rends meilleurs" S9
sont lourdement endettés,
V103.
ceux qui sont dans le sen­
La zakat est prélevée sur le
tier d'Allah, et pour le
bien des riches pour être
voyageur (en détresse).
redistribuée à ses ayants
C'est un décret d'Allah !
droits qui sont au nombre
Et Allah est Omniscient et
de huit. Un jour quelqu'un
Sage".S9 V60.
est venu voir le messager
Mais la question qui se
de Dieu (saw) au sujet de la
pose est de savoir si l'on
zakat et lui dit : "donne-moi
peut affecter la zakat à un
seul ou à plusieurs catégo­
ries de ces bénéficiaires.
Au regard des textes islami­
ques et de la pratique du
Récépissé de déclaration
prophète (saw), il est clair
N°I862//CA-GI/OUA/PF
que la zakat peut être don­
du 27 juillet 2007
née à un ou à plusieurs des
ISSN 0796-8426
attributaires. Le prophète
Tél. 50 37 94 30
(saw) a donné la totalité de
Cell. 70 75 54 85
la collecte à Salma Ben
Email : preuve2007@yahoo.fr
Sakhr al Biyadhi selon un
Directeur de Publication
Mikaïlou Kéré
hadice rapporté par TirSecrétaire de rédaction
mizzi.
Siaka GNESSI
Mais, ne peut bénéficier de
Responsable commercial
la zakat que celui qui en a
Moussa BOUGMA
droit. Dans ce sens, le pro­
Mise en page et impression
phète
en s'adressant à
Altesse Burkina 50 39 93 10
Mu'az Ben Djabal lui disait
Nombre de tirage
au sujet de la zakat en ces
1000 exemplaires
termes : "...fais leur savoir

L

La Preuve,

La Preuve n° 16 - Février 2009



.■

■-

qu'ils ont ci s'acquitter de
l'aumône légale prélevée
sur les biens de leurs riches
pour être redistribué à
leurs pauvres" ; et dans cet
autre hadice, il dit : "ni le
riche, ni l'homme vigou­
reux ne doivent profiter de
la z«Àof"Abou Daoud. AlJoumkoun cite le hadice
rapporté par Ibn Mas'outf
qui rapporte que le messa­
ger de Dieu a dit : "quicon­
que demande de la charité
tout en étant dans l'aisance,
sa revendication se mani­
festera le jour de la résur­
rection par des égratignures ou des griffes sur son
visage" Abou Daoud
De la même manière que
les versets sont menaçants
sur les gens qui peuvent (ou
doivent) donner la zakat et
qui ne le font pas, Allah
veut que la collecte soit
bien faite et bien distribuée.
A propos de ceux qui doi­
vent donner la zakat et qui
ne le font pas, Allah dit :
"A ceux qui thésaurisent
l'or et l'argent et ne les
dépensent pas dans le che­
min d'Allah, annonce leur
un châtiment douloureux.
Le jour où ces trésors
seront portés à l'incandes­
cence dans le feu de l'en­
fer, et qu'ils en seront
cautérisés, front, flancs et
dos, il leur sera dit : "voici
ce que vous avez thésau­
risé pour vous-mêmes.
Goûtez de ce que vous
thésaurisiez'"' S9 V34-35.
Toutefois,
à
l'heure
actuelle, il existe des per­
sonnes nanties sincères, qui
veulent donner la zakat.

mais elles ignorent com­
ment cette zakat est préle­
vée, ou qu'il n'y a pas d'ins­
titutions zakataires crédi­
bles auxquelles elles peu­
vent se fier. Donc, l'un dans
l'autre, nous avons beau­
coup de défis à relever au
sein de notre Ummah. Il

faut qu'on s'organise, il faut
que les intellectuels musul­
mans s'impliquent dans la
collecte et la gestion de la
zakat. Il faut qu'on cesse de
faire seulement des criti­
ques.
Il y a un paradoxe au

niveau des musulmans :
c'est là où il y a le plus de

riches, mais c’est là aussi,
où malheureusement, il y a
le plus de pauvres. Ne

résolvons pas les problèmes
de manière ponctuelle ou
conjoncturelle, il faut qu'on

ait une vision large de ce
que la zakat des musulmans
de ce pays peut faire. Nous
pouvons

construire

infrastructures

des

d'accueil

(les oiphelinats), des éco­
les, des dispensaires, des
lycées et collèges, et même
des universités. Mais, les
musulmans font recours
aux autres communautés
pour nourrir leurs pauvres,
pour accoucher leurs fem­
mes, pour soigner leurs
malades. Il faut que tout
cela cesse un jour, et nous
en avons les moyens.
Qu'Allah nous éclaire, et
qu'il nous aide à faire face à
nos responsabilités, nos

vraies responsabilités ■

3

Religion de vérité
Comment le musulman doit-il faire
ses besoins naturels?
■■

V

Il est bien établi en islam,
et cela relève d'ailleurs du
bon sens et de la science,
que les selles et les urines
sont des impuretés qui
résultent des résidus du
fonctionnement de l'orga­
nisme humain. Chaque
homme est condamné quo­
tidiennement à s'en débar­
rasser au moins line fois
pour rester en bonne santé.
Ainsi, l'islam à travers le
prophète (saw) a enseigné
les altitudes que les musul­
mans doivent adopter pour
une bonne hygiène des sel­
les et des urines ; c'est le

— — — -

Par Cheick Albayan

oilà un titre qui va
gage d'une bonne santé
peut-être étonner
mais aussi un acte de puri­
les uns et choquer
fication et de spiritualité.
les autres ! En effet, cer­
tains trouverons qu'il est
superflu de traiter d'un tel
détail et d'autres estimeront
que le thème est quelque
vulgaire et impudique. Il
est vrai que c'est un détail,
mais l'islam en tant que
civilisation, n'a rien omis
de la vie du musulman.
Dieu dit dans le saint coran
: "nous n'avons rien omis
dans le livre". Et pour le
musulman pratiquant, ce
n'est pas un détail car la
validité de ses actes d'ado­
ration dépend de son état
de pureté. Et d'après le pro­
phète (saw) : "la purifica­
tion est la moitié de la foi".
Prendre des précautions
pour ne pas se laisser souil­
ler par les urines et les sel­
les n'est donc pas un sujet
banal.

En outre, les musulmans se
doivent
de
pratiquer
l'exemple du prophète dans
leur vécu quotidien, le seul
modèle à imiter. Comme
nous le recommande Imam
Rabbâni Moujaddid Allé
Saani (RA) en ces termes :
"L'exhortation la plus pré­
cieuse qui puisse être faite
à mon fils et à tous les
amis, c'est cela même :
pratiquer la Sommait dans
tous ses usages et s'épar­
gner de l'innovation en
matière religieuse. /I l'épo­

que actuelle, l'Islam est
devenu une religion étran­
gère1' qui a perdu ses fer­
vents et ses amis. De

vation religieuse devenue
coutumière et entrée dans
les mœurs".

En matière de soulagement
des selles et des urines, il
faut
distinguer
trois
moments : avant, pendant
et après les besoins natu­
rels.
Avant les besoins

même,
les musulmans
deviennent de plus en plus
comme des étrangers et au
fur et à mesure que le
temps s'écoulera, ils ne
cesseront de paraître isolés
et vulnérables jusqu’à ce
qu'il ne reste plus personne
sur la terre pour évoquer
Dieu, puis la fin du monde
surviendra sur les pires des
êtres humains. Combien
chanceux seront ceux qui
revivifieront une pratique
Sounnalt abandonnée et
qui délaisseront une inno­

Quand on sent le besoin
d'uriner ou de faire les sel­
les, il faut aller se soulager
sans attendre. Les selles et
les urines sont des déchets
éliminés par l'organisme et
sont composées de résidus
d'aliments, des bactéries,
des parasites, des toxines
etc. Quand on s'efforce de
les maintenir, on nuit aux
organes en provoquant des
maladies par la pullulation
des microbes. Et même
quand l'heure de la prière
sonne et qu'on a envie de se
soulager, il est préférable
d'aller se soulager avant de
venir prier.
Pour se faire, on se met à
l’abri des regards si c’est en
dehors des toilettes moder­
nes. Il faut éviter d'indispo­
ser les gens par les bruits
ou les odeurs des selles. On
peut aller derrière les buis­
sons ou les rochers. Il faut
également éviter de faire
ses besoins sous les arbres
(ombrage), sur les chemins
ou au bord et dans l'eau
stagnante ou à coté des
points d'eau et les repaires.
D'après le prophète (saw) :

La Preuve n° 16 - Février 2009

Religion de vérité
"redoutez deux choses qui
suscitent la malédiction....
Faire une déjection sur la
voie publique et là où les
gens cherchent de l'ombre
". Le prophète nous donne
là de belles leçons d'écociloyenneté et d'assainisse­
ment. qui. si elles étaient
effectivement mises en
œuvre, on n’aurait plus
besoin des services d'assai­
nissement et on pouvait
éviter les maladies dites du
péril
fécale
(fièvre
typhoïde, choiera, dysente­
rie....). En outre, il est
interdit de porter sur soi
dans le lieu d'aisance, un
objet ou un habit sur lequel
est inscrit le nom de Dieu
ou un verset coranique. On
rapporte que le prophète
portait une bague sur
laquelle
était
inscrite
"Mohammed le prophète de
Dieu", mais à chaque fois
qu’il allait pour ses besoins,
il l'enlevait.

Au moment des besoins
On entre dans les toilettes
avec le pied gauche en pre­
mier, en demandant la pro­
tection de Dieu par la for­
mule suivant : "Bismillah
Allâhumina innî a'ûdhu
bika mina-l-khubthi wal
khabâ'ith" ; ce qui signifie :
Au nom d'Allah, O ALLAH
! Je cherche refuge auprès
de Toi contre le vice et
contre les vicieux (djinns).
Ainsi, Dieu interposera un
écran entre vous et les
djinns vicieux qui fréquen­
tent et habitent les lieux
impurs comme les toilettes
et les empêchera de vous
nuire. Il faut retrousser les
vêtements avant d’y entrer.
Par ailleurs, il faudrait

emporter avec soi de l'eau
et les mottes de terre
séchées (cailloux) pour se
purifier. Il est préférable
d'utiliser trois morceaux de
terre ou trois cailloux. Il est
interdit de se servir d'os, de
crottin (les objets impurs)
ou de ce qui est toujours
utile. De même, l'équipe­
ment sanitaire des toilettes
modernes ne permettant pas
l'utilisation de mottes ou de
cailloux, on utilisera le
papier hygiénique, afin de
ne pas endommager le sys­
tème d'évacuation.

Pour faire les selles ou les
urines, il faut éviter de faire
face ou de donner dos à la
Qibla si le lieu n'est pas
clos. On monte sur la
cuvette sanitaire avec le
pied droit et on en redes­
cend avec le pied gauche.
En se déshabillant, il faut se
rabaisser pour préserver
son intimité (si on est dans
un espace ouvert) et bien
retrousser les vêtements
afin de les protéger le plus
possible des éclaboussures
des urines ou des selles.
C'est dans cette optique
également qu'il est détesta­
ble de se tenir debout pour
pisser. De même, il faut
prendre le temps qu'il faut
pour que les selles et les
urines s'épuisent avant de
se redresser. Ainsi, on évi­
tera de souiller les vête­
ments avec des urines qui
continuent de s'écouler.
Chacun doit accorder une
grande importance à cela
car la pureté de nos vête­
ments en dépend et par delà
la validité de nos prières.
On rapporte un jour que le
prophète (saw) passa près

La Preuve n° 16 - Février 2009

les conseils médicaux qui
expliquent que cette façon
permettra d'éviter des ris­
ques d'infection urinaire en
emportant les microbes
rejetés avec les selles dans
le sexe surtout chez la
femme où l’organe génital
est très exposé. Aussi, au
sortir des lieux d'aisance, il
Il faut ensuite verser de
faut se laver les mains avec
l'eau sur les urines pour les
du savon. Cela entre dans le
faire partir et maintenir les
cadre de la prévention
douches propres. Pendant
contre les maladies du péril
les besoins, il faudra égale­
fécal. Comme quoi les
ment éviter tout propos
enseignements de l'islam
même les invocations, le
sont hautement scientifi­
salut et les interpellations •
ques ! Et cela témoigne de
sauf en cas de nécessité
leur origine divine.
absolue. Si deux personnes
se retrouvent ensemble En sortant des toilettes, on
dans une même toilette, il avance le pied droit et on
ne leur est pas permis de se prononce cette formule:
regarder. Il est rapporté du "Al-hamdu lillâhi l-ladhî
prophète que : "l'homme ne adh-haba 'annî al-adhâ wa
regarde pas les parties ’âfanî" "Louange à Dieu
honteuses
d'un
autre qui m'a permis de me
homme ni une femme ne débarrasser des choses
regarde celle d'une autre. nuisibles et m'a conservé en
Qu'un homme ne reçoive bonne santé". Après les
pas un autre en portant un besoins, il est souhaitable
seul vêtement ni une femme de faire les ablutions même
ne reçoive une autre en si ce n'est pas en vue d'une
prière quelconque. Cela
portant un seul vêtement".
permet de demeurer en per­
Après les besoins
manence, en état de pureté,
Après avoir accompli les une étape essentielle de la
besoins, .il faut nettoyer spiritualité musulmane.
l'anus ou le sexe avec le
Comme on le voit, les atti­
papier hygiénique ou les
tudes au cours des besoins
cailloux et ensuite avec de
sont une étape importante
l'eau. Ce nettoyage doit se
de la purification qu'on ne
faire avec la main gauche
doit pas négliger. Elles sont
en commençant par le sexe
la condition sine qua none
et ensuite l'anus selon le
pour la validité de nos actes
hadith du prophète qui dit :
cultuels. Elles constituent
"que l'un de vous ne tienne
également les c|és de l'hy­
pas sa verge de la main
giène de notre cadre de vie
droite quand il urine, ne se
et le gage d'une bonne
torche pas avec la main
santé. Cependant, combien
droite et ne respire pas
sommes-nous à suivre ses
dans le vase en buvant".
enseignements ? ■
Cet enseignement rejoint

de deux tombes et il dit :
"en voici deux qui seront
châtiés et non pas pour des
péchés graves : celui-ci
parce qu'il ne se garantis­
sait pas de la souillure de
ses urines et celui-là parce
qu 'il allait colporter du mal
d'autrui... ".

5

Plume du mois
RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES

Que les responsabilités soient situées !
■ ■-

L

- .

Par A ris

'actualité natio­

prêts. Et même si ces

ordres.

les

ce rapport impriment un

nale est marquée

prêts ne sont pas donnés

réactions des uns et des

certain crédit aux insti­
tutions de la République,

D'abord,

liquidité comme les

autres montrent claire­

temps par le dépôt du

intéressés mis en cause

ment que plus rien ne

rapport de la Cour des

s'en défendent, il reste

Comptes qui épingle de

que certains d'entre eux

derniers

ces

en

hautes autorités politi­

n'étaient pas à jour du

au premier rang desquelsera comme avant. Tout . les la Cour des Comptes.
le monde peut être mis
En tous les cas, cette ins­
en cause, y compris les
titution a fait correcte­

ques et administratives

paiement de ce qu'ils

têtes les plus couron­

ment son travail et est à

de notre pays. Le rapport '

féliciter et à encourager

devenu célèbre après la

dans la poursuite de ses

publication des extraits

investigations et contrô­

par la presse nationale

fait

couler

les.

beaucoup

Maintenant, la balle est

d'encre et de salive. Il est

dans le camp du chef du

question des prêts qui

gouvernement qui doit

auraient été contractés à

nécessairement

la Caisse Nationale de

dent coupables des exac­

personnalités qui elles,

tions de quelque nature

n'auraient pas remboursé

que ce soit. C'est le seul

la totalité des créances

gage de la victoire de la

au delà du délai qui leur
avait

été

donné.

bonne gouvernance sur

Les

la fraude et le clienté­

droits de réponse qui ont
suivi la publication des

faits dans le journal Le
Reporteur indiquent que
les prêts évoqués dans la

presse sont plutôt des
achats de villas construi­

tes par la Caisse à l'occa­
sion de l'organisation de
la CAN 2008 et du Som­

met France Afrique.

Tout compte fait, on
peut constater des irré­
gularités révélées par la
Cour
des
Comptes.
D'abord, la Caisse n'est
pas une institution ban­
caire habilitée à faire des

6

sévir

contre ceux qui se ren­

Sécurité Sociale par des

lisme qui sont antago­
devaient à la Caisse. Les

nées. Ce rapport va pré­

nistes à tout développe­

débats par presse inter­

cipiter certainement la

ment.

posée auront fini de
démonter l'intérêt de la

régularisation, des cas
similaires à celui de la

donnée

chose publique par l'opi­
nion
nationale.
Des

Caisse avant que d'au­
tres révélations ne soient

sa bonne fois dans sa

interpellations ont fusé
de partout pour attirer
l'attention du Premier
Ministre sur ce que d'au­
tres ont appelé exac­

mises à jour par les
contrôleurs de la Cour.
Ensuite, c'est un acte
hautement
dissuasif
pour décourager tous
ceux qui nourrissaient le
mauvais
dessein
de
recourir à la pratique
récriminée, même dans
d'autres
institutions.
Enfin, les révélations de

et tant médiatisée, contre

tions.

Le célèbre rapport de la
Cour des comptes a
crevé l'abcès cl a eu un
mérite
de
plusieurs

L'occasion
au

est

Premier

Ministre de démontrer

lutte, en grande pompe
la mauvaise gestion des
biens publics. Si parler
c'est agir, l'on devrait
s'attendre réellement à

un lever de bouclier du
gouvernement
contre
toutes ces pratiques qui
freinent les efforts de

changement vers une
République qui entend

La Preuve n° 16 - Février 2009

Plume du mois
gérer de façon transpa­

Hurrisur

rente ses ressources et
offrir

ses

a

fils

les

e 14 février, à

mêmes chances de réus­

convaincu des refrains

L

de déclaration d'inten­

reux

site.
sonne

pourra

ne

l'occasion de

per­

Autrement,

.publique

de

la

Saint fête,
pratiquement
Valentin, les amou
­
inconnue
il y a quel­

chose

vont

célébrer

ques années, a ravi la

leur amour. Chacun y

vedette

va de son symbole

grandes fêtes.

pour

semble

que

certains la célèbrent

avec zèle plus que des
fêtes
musulmanes.

la

être

tion sur la rigueur de

gestion

tion de l'amour. D'ail­

leurs, comment cette

démontrer

ou

. prôner le Premier Minis­

témoigner son affec­

tre.. Il est temps d'agir et

tion et son attache­

d'orienter définitivement

ment à son autre moi­

les gens sur le modèle de

tié.

Quoi

de

plus

gestion à promouvoir au

noble que de valoriser

Faso, parce que si être

l'amour, qui ne vaut

intègre, ça se mérite,

plus son pesant d'or!

cela doit venir d'abord

Encore faut-il qu'on

des premiers responsa­

ait la même concep­

à

certaines

l'origine

catholique,

devenue d'ailleurs peu

C'est sans doute un

phénomène de mode.

Et les musulmans, qui
manquent toujours de
vigilance par rapport

à ces valeurs impor­
tées, se sont encore
laissés

Qu'allons nous cher­
cher dans une fête, à

embarquer

dans là mode de la

catholique ? Que les
couples

musulmans

(ceux qui sont mariés)

profitent de toutes les
occasions licites pour

célébrer leur amour,
mais de grâce laissons
la Saint Valentin aux
autres !n

Saint Valentin. Ainsi,

Par Farouk

bles de ce. pays ■

La sagesse du
L'abécédaire de l'amitié
Ceci est lin test pour voir combien
d'amis vous avez ! Appliquez ce
test à toutes vos relations pour
connaître vos vrais amis. Essayez
de l'appliquer dans toutes vos
relations avec ceux que vous aime­
riez avoir pour amis.
Un ami,

Aime que vous lui disiez ce que
vous ressentez

mois

Garde ses amis dans son cœur

Sait dire des choses sympas sur
vous

Harmonise vos pensées quand
elles se bousculent

Téléphone juste pour dire "Com­
ment ça va?"

Invite ses amis à se connaître entre
eux

Utilise les mots justes au bon
moment

Jubile quand vous réussissez

Vous accepte tel que vous êtes

Klaxonne devant pour que vous
passiez

Week-end ou pas, il ne vous aban- j
donne jamais

Lit cette liste et. pense à vous

X-trêmement indulgent, il par­
donne vos erreurs

Maximise vos qualités

Bénit le jour où vous vous rencon­
trez

Ne juge jamais

Ya-Qu'à, il ne connaît pas, il agit

Calme vos craintes

Offre son support

Zéro problème, il vous aime!

Donne sans attendre en retour

Parle si on vous cache quelque
chose

Cela traduit aussi le sens profond :
de la fraternité islamique. Vous
n'avez qu'à jeter un coup d'œil sur £

Est toujours prêt à donner un coup
de main

Questionne vos certitudes

Fait une différence dans votre vie

Remonte votre moral

La Preuve n° 16 - Février 2009

;

les hadiths à ce sujet ■

7

Flash back
Les mouvements de résistance en Palestine




=^=========

a lutte du peuple
palestinien contre
l'occupation sio­
niste a toujours été
des mouvements de résis­
tance. Qui sont-ils ? Quel­
les sont leurs méthodes de
lutte ? Pourquoi ils ne sont
pas unis contre leur ennemi
commun ? Autant de ques­
tions que nous nous propo­
sons de répondre pour vous
permette de mieux connaî­
tre les acteurs majeurs de
cette résistance.

L

Par Bacliar SOW

l'OLP. Le Fatah, créé par
Yasser ARAFAT en 1959 au
Koweit, devint alors la plus
liée
à
importante
faction palesti­
nienne et s'impose au sein de
l'OLP. En 1969, Yasser Ara­
fat, chef du Fatah, prend
donc la direction du Comité
Exécutif de l’OLP, position



=====—=========

lait plus le mouvement en
entier du fait des ramifica­
tions trop nombreuses. Après
de
sérieuses
difficultés
connues dans les relations
avec la Syrie, le Liban, la
Jordanie, l'Iraq après sa
défaite contre l'Iran, l'OLP
perdait le soutien des mouve­

L'Organisation de
l'autorité palestinienne
C'est un mouvement nationa­
liste palestinien et l'organisa­
tion laitière des mouvements
palestiniens créée en 1964
par Ahmed Shukeiry, sous
les auspices de l'Egypte. Elle
a pour objectif, la création
d'un Etat palestinien indé­
pendant sur le territoire
aujourd'hui couvert par Israël
ou. tout au moins, dans les
territoires occupés (Gaza et
Cisjordanie). La Charte de
l'OLP prône Vélimination"
de l'Etat d'Israël en tant
qu'Etat souverain et la créa­
tion d'un Etat palestinien.
Dès la création du mouve­
ment, des milices vont naître
en son sein comme les Grou­
pes feddayin (unités militai­
res sous l'appellation d'Armée de Libération de la
Palestine), Force 17, Septem­
bre noir. Groupe Haouri,
Front de Libération de la
Palestine. La même année,
ils commettent des attentats
contre les Israéliens.
Avec la défaite de la guerre
des Six Jours, Nasser perd
également son contrôle sur

8

des Tanzim, une milice du
Fatah. Yasser al-Badawi, un
des fondateurs du mouve­
ment répétait : "Nous ferons
des Brigades l'épée du
Fatah, la cime d'al-Asifa
(forces armées du Fatah), le
coeur et la conscience des

Jouissant d'une
large autonomie au sein du
Fatah créé dans les années
1960 par Yasser Arafat, les
Brigades des martyrs d'AlAqsa sont constituées de
dizaines de groupes armés
disséminés en Cisjordanie,
sous les ordres de chefs
locaux, sans direction cen­
trale.

pauvres".

Les Brigades sont nées avec
le déclenchement de l'Inti­
fada en 2000, après les
affrontements sanglants du
29 septembre sur l'esplanade
des Mosquées à Jérusalemest.

Yasser Arafat (en turban)
qu'il conservera jusqu'à sa
mort en 2004. Le 13 novem­
bre 1974, l'OLP obtient un
succès politique important
avec l'adresse de Yasser Ara­
fat à l'Assemblée Générale
des Nations Unies à NewYork (il porte alors son
revolver à la ceinture, pour
souligner la lutte de son
mouvement). L'OLP gardera
à TON U un statut d'observa­
teur. Par la voix de son chef
Yasser Arafat, lors de son
discours devant l'Assemblée
Générale de l'ONU le 15
décembre 1988, l'organisa­
tion renonce officiellement
au terrorisme et reconnaît
l'existence de l'Etat d'Israël.
Mais en réalité, il ne contrô­

ments de résistance dans les
territoires
occupés.
Aujourd'hui, c'est le Fatah.de
Mahmoud Abass qui domine
la scène politique et la diplo­
matie palestinienne. Les Bri­
gades des martyrs d'Al-Aqsa
sont l'une des milices de la
faction du Fatah. Cette orga­
nisation est l'une des plus
actives au cours de la
seconde Intifada.

Les Brigades des martyrs
d'al Àqsa
Son nom vient du concept
islamique de martyr ainsi que
du nom de la mosquée AlAqsa, 3e lieu saint de l'islam.
Les premiers membres des
Brigades venaient des rangs

Elles avaient alors promis de
"venger les martyrs" de ces
affrontements en s'attaquant
aux colons et soldats israé­
liens, ainsi qu'aux Palesti­
niens accusés de collabora­
tion avec Israël. Depuis, les
Brigades ont revendiqué une
série d'opérations anti-israé­
liennes en Cisjordanie contre
des colons et des soldats et,
de plus en plus, des attaques
ou des attentats suicide en
Israël
À la suite de la mort de Yas­
ser Arafat, le 11 novembre
2004, le mouvement fait
savoir qu'il signera désor­
mais ses actions du nom de
Brigades de Yasser Arafat le
chahid.
Au départ, le groupe n'avait
comme objectif que les seu-

La Preuve n° 16 - Février 2009

Flash back
les forces de défense israé­
liennes ainsi que les colons
des Territoires occupés. Le
but était de mener une gué­
rilla contre les troupes israé­
liennes jusqu'à ce qu'au
début de l'année 2000, la
. ituation n'empire et que les
attaques touchent des civils
dans les villes israéliennes,
i-n mars 2002, après un
,■ tentat-suicide des Brigades,
celles-ci furent inscrites sur
la liste américaine et euro­
péenne des organisations ter­
roristes.

Ramallah grâce aux voix du
Hamas contre le candidat du
Fatah. Elle est la première
femme à être élue maire,
d’une grande ville Palesti­
nienne.

conseil législatif palestinien,
il est condamné à trente ans
d'emprisonnement par le tri­
bunal
militaire
d'Ofer
(Israël), le 25 décembre
2008.

Le mouvement via les Briga­
des d'Abou Ali Mustafa du
nom de l'ancien leader du

La chute de l'Union soviéti­
que, la poussée d'autres mou­
vements de résistance, les

Le Front populaire de libé­
ration de la Palestine
Le Front populaire de libéra­
tion de la Palestine (FPLP),
anciennement connu sous le
nom de Mouvement nationa­
liste arabe, est une organisa­
tion palestinienne militante,
qui combine nationalisme
arabe et marxisme, fondée en
1967 sous la direction de
Georges Habache et Ahmed
Jibril.

Ce groupe rejoint l'Organisa­
tion de libération de la Pales­
tine (OLP) en
1968 et
devient, dans l'organisation,
le deuxième groupe par son
importance après le Fatah de
Yasser Arafat.
Là doctrine du FPLP est une
doctrine anti-impérialiste en
Palestine, dans une optique
mondiale. Le mouvement est
motivé par la guerre popu­
laire
animée
par
le
marxisme-léninisme et le
nationalisme arabe. Le FPLP
lutte contre plusieurs " enne­
mis ", Israël, l'impérialisme,
le sionisme, les capitalistes et
les classes exploitantes ara­
bes. Pour le mouvement,
Israël est un État impérialiste
par nature. Lors des élections
municipales de 2005, la can­
didate du FPLP, Janette
Khoury est élue maire de

Khaled Meshaal, le chef du Hamas
mouvement assassiné par les
Israéliens, revendique, en
octobre 2001, l'assassinat du
Ministre israélien du tou­
risme Rehavam Zeevi. Le
secrétaire général du FPLP
Ahmed Saadat avait été jugé
et emprisonné dans la prison
palestinienne de Jericho. Le
14 mars 2006, l'armée israé­
lienne lance un assaut contre
la prison de Jéricho. Alors
que Ahmed Saadat élu aux
élections de 2006 devait
occuper un des 3 sièges obte­
nus par son mouvement au

La Preuve n° 16 - Février 2009

attaques ciblées israéliennes
contre ses dirigeants ont fait
perdre de son influence à
cette organisation

Le Hamas
Le Hamas a été créé en
décembre 1987 par le Cheikh
Ahmed Yassine au moment
de la première Intifada au
cours de laquelle ce mouve­
ment s'était largement investi
à coté des mouvements
représentés dans l'OLP. La
dénomination Hamas signi­
fie " ardeur, zèle ". Le

Hamas est actuellement le
plus important des mouve­
ments de résistance palesti­
niens

Il fonde sa légitimité sur la
reconquête des terres spo­
liées par Israël en 1948, fors
de la création de l'État sio­
niste et celles annexées en
1967, créant des centaines de
milliers de réfugiés. L'objec­
tif du Hamas est l'établisse­
ment d'un État souverain sur
le territoire actuellement
constitué par Israël, la Bande
de Gaza et la Cisjordanie
(d'après les frontières d'avant
1967),
avec
Jérusalem’
comme capitale.

Le Hamas est pour une
Palestine arabe, une terre où
tous ceux qui le veulent peu­
vent vivre ensemble quelle
que soit leur religion. Dans cette volonté de restaurer le
peuple palestinien dans ses
droits, le Hamas soutient son
droit à la lutte armée. Ses
attaques visent indistincte­
ment civils et militaires
israéliens et déstabilisent
l'occupant qui le considère
pas plus qu'une bande de ter­
roristes à réprimer sans pitié.
En témoignent ces propos du
Premier Ministre par intérim,
Ehud Olmert :
"Nous ne
négocierons pas et nous ne
traiterons pas avec une Auto­
rité palestinienne dominée
totalement ou partiellement
par une organisation terro­
riste"
Le chef historique du mouve­
ment, le cheikh Ahmed Yas­
sine, qui a passé 10 ans dans
les prisons israéliennes, est
assassiné dans sa chaise rou­
lante, lors d'une attaque
ciblée de l'armée israélienne
le 22 mars 2004. sur ordre
d’Ariel Sharon. Son succes­
seur, Abdelaziz Al Rantissi
est également assassiné quel-

9

ociété & Développement
FLAMBEE DES PRIX DES CEREALES

La vie chère se porte bien
Par L'Epervier

es échanges entre Que cela ne tienne ! Cette
le gouvernement situation est venue rappeler
et les commer­ à nos dirigeants qu'ils doi­
çants, il est ressortivent
que investir davantage
les commerçants sont dans le secteur agricole afin
pour l'heure "les maîtres d'affranchir nos popula­
décideurs" du marché des tions de la dépendance ali­
premier
céréales. L'Etat ne fixera mentaire. Le
pas les prix et n'empê­ ministre Tertius Zongo
chera pas la sortie des
céréales hors des frontiè­
res nationales du fait qu'il
ait opté pour le marché
libéral et doit respecter
ses
engagements
en
matière de la libre circu­
lation des personnes et
des biens dans la zone
UEMOA. Sur le terrain,
les prix poursuivent leur
trajectoire, présageant
des moments difficiles
pour les populations.

D

Au cours de l'année 2008,
les Burkinabè sont descen­
dus dans la rue pour expri­
mer leur souffrance au gou­
vernement face à l'augmen­
tation des prix des denrées
alimentaires. La foule n'a
pas de conscience surtout si
•elle est affamée. Peut-on
expliquer les conséquences
désastreuses des émeutes
de la faim qui ont secoué
lés grandes villes du pays :
pillages, destructions d'édi­
fices publics, des blessés,,
des interpellations suivies
d’incarcérations. C’est triste
pour un pays pauvre, où
tout est prioritaire. C'est
une perte énorme que de
reconstruire des édifices à
coup de millions.

10

cordieux en ouvrant ses
vannes, nous ne devrons
plus souffrir de la cherté du
prix des céréales. Il est vrai,
cette résolution ne peut être
évaluée qu'à long terme,
mais le court terme peut
donner des indications. En
effet, la campagne agricole

Les prix poursuivent leur dynamique de progression
l'avait lui-même souligné
en début d'année 2008 :
"Nous devons désormais
prendre notre destin en
mains, et devenir les sujets
de notre propre histoire, au
lieu de continuer d'être les
objets des fantasmes des
autres. Nous devons pou­
voir vaincre le scepticisme
et le fatalisme, à condition,
bien évidemment, de croire
en nous-mêmes. Le ciel
devrait être la seule limite
à nos rêves et à nos actions
Cela signifie tout simple­
ment que aussi longtemps
que le ciel restera miséri­

2007-2008 qui vient de
s'achever a été exception­
nellement bonne. Les chif­
fres officiels font état d'un
excédent de 700 000 ton­
nes. Ce qui, en principe
doit se traduire par la dis­
ponibilité des denrées, et
conséquemment la baisse
des prix. Malheureuse­
ment, sur le terrain, la
situation est toute autre. La
vie chère se porte très bien.
Pas de répit dans la souf­
france des populations. Les
prix poursuivent leur dyna­
mique de progression, pré­
sageant ainsi des moments

de turbulence sociale (Cf
tableau comparatif des prix
indicatifs janvier 2008-janvier 2009)

La rencontre entre le gou­
vernement et les commer­
çants de céréales le 14 jan­
vier a accouché d'une sou­
ris en terme d'attente des
consommateurs. Elle a tout
de même permis au gouver­
nement de savoir que la
cherté des prix des céréales
est une réalité en ville
comme en campagne. La
rétention des récoltes par
certains paysans attendant
des moments de cherté plus
accrue pour les vendre et
l'envahissement du marché
national par des commer­
çants des pays voisins tels
que le Ghana, le Togo, sont
les raisons avancées pour
expliquer la rareté et la
flambée continuelle du prix
des céréales. Le ministre
Laurent Sédogo de l'Agri­
culture dira aux popula­
tions qu'il n'y a pas de rai­
sons de s'inquiéter étant
donné que la saison est
excédentaire. Salif Diallo à
cette période de l'année
dernière rassurait les popu­
lations également du fait
que les récoltes ont été bon­
nes, que le gouvernement
contrôle la situation et que
les populations n'ont pas de
raisons de paniquer. Les
émettes de la vie d'une rare
intensité qu'a connu le Bur­
kina Faso lui a malheureu­
sement donné tord.

La Preuve n° 16 - Février 2009

□ ociété & Développement
Le problème de la faim est
qu’il s'agit d'une question
de vie ou de mort. On ne
badine pas avec. C'est
pourquoi nous préférons le
réalisme du ministre du
Commerce,
Mamadou
Sanou qui reconnaît que
"des troubles pourraient
survenir si les prix conti­
nuent de grimper".
En
revanche, le gouvernement
n'a pas encore pris des
solutions concrètes allant
dans le sens du contrôle
des prix et la sortie assez
importante des céréales
hors des frontières natio­
nales par le biais des com­
merçants des pays voisins.
Laurent Sédogo a simple­
ment demandé aux pro­
ducteurs de ne pas faire de
la rétention et de vendre
les céréales à des prix rai­
sonnables. Et à l'égard des
commerçants, il leur a
demandé de faire en sorte
que le "marché soit stable
et régulier". Le ministre
Mamadou Sanou connaît
bien "ses" commerçants.
Lorsqu'il n'y a pas des
mesures règlementaires
officiellement reconnues,
chacun se débrouille pour
trouver ses comptes et
c'est de là que part la sur­
enchère.

Concrètement,. le gouver­
nement ne fixera, pas le
prix des céréales et ne peut
pas empêcher la sortie des
Produit
Sorgho blanc
Petit mil
Mais
Riz importé 25 kg
Riz importé 50 kg

céréales. Les raisons res­
pectivement sont que le
Burkina Faso a opté pour
un marché libéral et le
Burkina Faso doit respec­
ter la libre circulation des
personnes et des biens au
sein de l'espace commu­
nautaire de l'Union écono­
mique et monétaire Ouest
africaine (UEMOA). C'est
comme si le gouvernement
s'est retiré en laissant les
commerçants face à leurs
rivaux des pays voisins et
les pauvres consomma­
teurs que nous sommes.
Mais entre l'obligation du
respect des principes du
marché libéral et. celui de
la libre circulation des per­
sonnes et des biens dans
l'espace communautaire de
l'UEMOA, le gouverne­
ment doit trouver des solu­
tions médianes pour.garan-,
tir aux populations la dis­
ponibilité des céréales à
des prix accessibles. Pour,
l'heure, les populations se;
démerdent tant bien , que :
mal en attendant du gou­
vernement, des solutions.
adéquates'. • Il n’est pas
avantageux d'attendre des
casses et pillages avant de
décréter des solutions. Pré­
venir vaut mieux que gué­
rir, et gouverner, c'est pré­
voir. Chacun trouve son
compte dans l'application ;
rigoureuse de ces princi-!
pesB

Janvier 2008
11 000 FCFA
12 OOO FCFA
11 OOO FCFA
6 OOO FCFA
12 OOO FCFA

Janvier 2009
14 750 FCFA
15 000 FCFA
15 000 FCFA
10 000 FCFA
19 500 FCFA

Prix indicatifs de quelques céréales en janvier
2008 et janvier 2009

La Preuve n° 16 - Février 2009

ques jours après sa désigna­
tion
Le Hamas reste pourtant très
populaire au sein de la popu­
lation du fait de son intense
action sociale et médicale,
ses projets religieux.
Le succès aux municipales
de 2005 et aux législatives
de janvier 2006 lui a permis,
de diriger deux gouverne­
ments successifs de l'Auto­
rité palestinienne. Le fait
d'apparaître comme ir
opposant sérieux du Fatah,
les attaques de la part d’Is­
raël, le bouclage de la bande
de Gaza, la suspension des
aides internationales susci­
tèrent de graves dissensions
entre le Fatah et le Hamas
qui ont failli occasionner
une guerre civile. Ainsi, le
15 juin 2007, les forces de
sécurité du mouvement
prennent le contrôle de la
bande de Gaza, évinçant
totalement le Fatah du terri­
toire. Le 17 juin, le président
Mahmoud Abbas limoge
Ismaïl Haniyeh de son poste
de Premier ministre nom­
mant à sa place le ministre
des Finances Salam Fàyyad.
Ce nouveau gouvernement
siégeant à Ramallah et
contrôlant la Cisjordanie
n'est pas reconnu par le
Hamas.
Le 27 décembre 2008, une
offensive israélienne vise à
déstabiliser le Hamas dans
Ja Bande de Gaza, officielle­
ment pour mettre fin aux tirs
de roquettes sur le territoire
israélien : c'est le début de la
Guerre barbare de Gaza qui
a fait plus de 1300 morts et
d'inestimables dégâts maté­
riels,
Le Jihad islamique

militants créé dans la bande
de Gaza pendant les années
70 et considéré comme ter­
roriste par Israël, les ÉtatsUnis et l'Union européenne.
Son objectif officiel est la
"libération de la Palestine",
c'est-à-dire qu'il prône la
destruction d'Israël et la
création d'un État palesti­
nien islamique sur la totalité
du territoire de las Palestine.
Il est également opposé aux
pays arabes modérés, qu'il
estime trop complaisants
avec Israël et les Etats-Unis.
Son fondateur, le Cheikh
Asaad Bayoud al-Tamimi,
est emprisonné à vie en
Israël. Le groupe entretien­
drait des, contacts étroits
avec le Hamas. Ce fut le pre­
mier groupe palestinien à
s'engager dans, la lutte armée
en 1980. Ses actions qu'ils
considèrent comme relevant
du djihad consistent à effec­
tuer des attentats contre les
civils israéliens ou des opé­
rations de résistance armées
contre les soldats de TsahaL
L'un des. fondateurs, Fathi
Chakaki, a été assassiné le
26 octobre 1995 par les ser­
vices israéliens à Malte.
L'objectif commun de tous
ces mouvements est la res­
tauration du peuple palesti­
nien dans son droit de vivre
en paix dans un Etat souve­
rain de Palestine. Mais les
méthodes de lutte les met­
tent parfois en conflit, ce qui
ne fait que profiter aux enne­
mi'. Aujourd'hui, une unité
entre le Fatah et le Hamas
s'impose pour l'unité des
palestiniens dans leur com­
bat commun. C'est grâce à
cette unité qu'ils ont pu faire
face à l'oppression, à la spo­
liation et à l'injustice de
l'Etat hébreux. ■

C’est un groupe d'activistes

11

Extrait
Conseils aux époux et aux futurs époux


Par Tariq Ramadan

SI y a me (chose qui
faut rien idéaliser.....iî’époux
Tait la (fierté de l'is­
parfait ou l'épouse parfaite
lam de nos jours,
n'existe que dans tes rêves.
c'est l'engagement des jeu­
A toi comme à chacun, Dieu
nes musulmans et .musul­
a donné des qualités de coeur
manes dans le mariage
et d'intel.liigemce ; à toi
contrairement à la plupart
comme à chaoim, il a donné
des jeunes de lenr époque.
<de porter des défauts, des
Cependant, avant de s "y
défi clean ces,
des
engager, îl <est important de
manques.. La perfection de
«avoir «gué la -rte a deux, .est
Thiumaïm m’est mi toi, ni à côté
une nouvelle experience,
rde itdi, ml 'devant toi, 11 ne suf­
une experience ;qu'<on ne
fit pas de partager la même
peut préconcevoir car cha­
foi, les mêmes principes et
que couple est un cas uni­
les mêmes espoirs pour réali­
que <en son genre et donc, il
ser ara couple idéal.
ne faut pas avoir des illu­
sions en la matière. Dans Combien ai-je vu de jeunes
cet extrait, nous vous pro­ oouples s'illusionner sur leur
posons les conseils d'un future entente, sur leur
immanquable harmonie, sur
sage, le professeur Tariq
leur nécessaire réussite
Ramadan.
"'puisque nous sommes
Combien sont-ils à se {prépa­
musulmans". Comme si leur
rer à vivre à deux, à former
union n'était que la rencontre
un couple, à cheminer
de deux univers fondés sur
ensemble vers l’horizon
les mêmes principes que l'on
d’une famille qui prend corps
respecte ou des règles que
et s'établit ?.Certains y pen­
l'on appIique...Une illusion,
sent. d'autres déjà s’y sont
une vraie, qui hier, promet­
engagés. Ici ou là, des histoi­
tait un petit paradis terrestre
res...on est parfois ému par
et aujourd'hui peut faire vivre
l’expression des attentes et de
un infernal déchirement.
l'espoir infini des uns, et tel­
Combien parlent des "princi­
lement attristé à l'écoute de la
pes du mariage en islam*' et
douloureuse expérience des
vivent la réalité de sensibili­
autres.
tés déchirées, meurtries, frus­
Peut-être es-tu toi aussi, ma
trées...
sœur, mon frère, en train de
Aujourd'hui,
davantage
te préparer à vivre cette étape
encore qu'hier, vivre en cou­
de la vie, le mariage, la moi­
ple est un véritable défi.
tié de ta foi...ou peut-être
Autour de nous, les hommes
t'es-tu déjà engagé(e) dans
et les femmes se rencontrent
celte vie à deux où ton
et se quittent dans une
attente, grâce à Dieu, s'est
société moderne qui confond
peut-être comblée mais au
la liberté et l'absence d'exi­
cours de laquelle, parfois,
gence, l'amour et la légèreté.
quelques doutes ont pu sur­
Au coeur de ce quotidien, il
gir. Tu t'attendais à...autre
te faut trouver les moyens de
chose.
relever le défi de vivre à
Mon frère, ma sœur, il ne

S

—■ -

deux. Te préparer, apprendre
et constamment essayer d'al­
ler à l'encontre de l'autre
avec patience, avec profon­
deur, avec douceur.
Certes, les principes de l'is­
lam vous unissent, ou vous
uniront, mais chaque jour il
faut te souvenir que l’être qui
vit à tes côtés est, en soi, un
univers avec son histoire, son
équilibre, ses blessures, sa
sensibilité, ses espoirs...

Apprends
à
écouter,
apprends à comprendre, à
observer, à accompagner...
Vivre à deux est l'épreuve de
toutes
les
patiences,
l'épreuve de l'attention, de
l’écoute des silences, du
dépassement des colères, de
l’apprivoisement des défauts,
du pansement des blessures.
De chacun, à deux.

Ce n’est pas facile...un effort
qui prend sens au coeur de la
plus profonde des spirituali­
tés, un djihâd au sens le plus
intense du terme : le djihâd
de l'amour qui rappelle que
les sentiments s'entretien­
nent, s'approfondissent, s'en­
racinent à force de défis rele­
vés, de patience alimentée et
d'exigences partagées. La
patience et l'attention, au
coeur du couple, mènent à la
lumière, s'il plaît à Dieu.
Souviens-toi, mon frère, ma
soeur, du dernier des Prophè­
tes (SAW), exemple pour
l'éternité, si attentif, si doux,
si patient. Il ne rappelait
point seulement des princi­
pes, il illuminait un espace
de sa présence, de son
écoute, de son amour.
Avant d'être la mère de ses

—-_^=

enfants, son épouse était une
femme, sa femme, un être
que chaque jour il décou­
vrait, qu'il accompagnait et
qui l'accompagnait ; sujet de
son attention, témoignage de
son amour. Il savait le
silence, la force d’une
caresse, la complicité d'un
regard, la bonté d'une atten­
tion et l'apaisement d'un sou­
rire.
H y a ceux qui ont tant idéa­
lisé l’autre qu'ils n'ont jamais
vraiment vu leur conjoint, il
en est d’autres qui trop vite se
sont quittés sans jamais avoir
pris le temps de se connaître.
Et tous ont bien pu rappeler
les principes de l’islam, eux
qui ont vécu à côté de sa pro­
fondeur, de son souffle, de sa
spiritualité, de son essence.
Vivre à deux, forger une
relation, patienter dans l'ad­
versité, aimer au point de
supporter, enraciner à force
de réformer...est une initia­
tion à la spiritualité.

Savoir être seul avec Dieu est
une promesse de mieux-être
à deux. Un défi, une épreuve,
loin de l'idéal, près des réali­
tés.

Ma soeur, mon frère, il faut
te préparer à vivre i'une des
plus belles épreuves de la
vie. Elle exige tout de tôi, de
ton coeur, de ta conscience,
de tes efforts. La route est
longue, il faut apprendre à
exiger, apprendre à partager,
savoir pardonner. A l'infini.
Des choses permise par
Dieu, le divorce est la plus
détestée.
Vivre à deux est difficile :
rappelle-toi que ta femme est
une femme avant d'être la
Suite page 13...

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La Preuve n° 16 - Février 2009

Leçon de vie
A l’école de l'épreuve (suite etfin)
Par Idriss
uelqu'un lui rendit
visite, l'écouta attenti­
vement décrire sa mala­
die. Il lui fut promis
guérison et miracle si son âme et
>on corps se laissaient baigner
dans une salve de prières qu'eux
feraient au sein de leur autel.
Daouda se laissa arracher de sa
foi musulmane par cette lueur
d'espoir qui profilait dans son
esprit.

Q

Son arrivée dans sa nouvelle foi
fut remarquable. Des prières rapi­
des fuient dites pour le soulager
de ses maux. Des incantations fai­
tes pour affaiblir et chasser les
esprits malsains qui peuplaient
les méandres de son cotps. Des
cotisations organisées pour allé­
ger ses charges médicales. Des
heures, jours, mois et années pas­
sèrent, sans sa maladie. II s'usa,
diminua, sécha, trépassa. Disons
nos condoléances.

Des questions sur cette maladie
de Daouda, l'entourage en a posé
plusieurs. D'où venait cette mala­
die 7 Maintes origines furent pro­
posées, sauf Allah, au début en
tout cas. alors que la logique de la
foi exigea que l'on ramenât tout à
Allah.
Quels que pouvoirs que puisse
posséder un individu, ils ne peu­
vent s'exprimer en -dehors de la
volonté et de la puissance de
Dieu. N'est-ce pas cette considé­
ration croyante qui est contenue
dans la formule "il n'y a de force
ni de puissance que par Allah" ?
Ainsi, avant d'accuser qui que ce
soit, rappelons nous toujours
qu'aucune créature ne peut faire
du mal ni du bien à un autre si
Allah ne l'a pas voulu.
L'autre question qui a préoccupé
les méninges des uns et des autres
est relative à la dureté de
lepreuve. Pourquoi Allah a-t-il

tant éprouvé Daouda ? Ce ques­
tionnement a gagné plus de
vigueur surtout que ses proches
estimaient que la souffrance était
excessive. Pourquoi lui et non les
autres ? Qu'a-t-il fait de si grave
pour mériter un tel courroux d'Al­
lah et démériter Sa miséricorde ?
Mais seulement voilà, nous
oublions tous et tout de suite, dès
que l'épreuve nous touche, toutes
les grâces du Créateur dont nous
avons bénéficié avant. Nous
oublions que beaucoup de gens
soufrent comme nous ou plus
avant nous ou en même temps.
Toute créature, à travers sa condi­
tion d'existence, souffre d'une
manière ou d'une autre. On n'est
jamais seul à souffrir.

La souffrance de cette vie ne doit
pourtant pas nous étonner puis­
que "nous avons créé l'homme
pour une vie de lutte", nous
informe Allah (sourate 90 verset
4). En plus l'épreuve ne surprend
pas le croyant, tenant cette infor­
mation de son Créateur: "Très
certainement, Nous vous éprouve­
rons par un peu de peur, de faim
et de diminution de biens, de per­
sonnes et de fruits. Et fais la
bonne annonce aux endurants... "
S2V155
Cette
prise
de
conscience doit donc avoir pour
effet principal de nous modeler
une attitude positive dans

l'épreuve et envers Allah.
Les premiers réflexes du musul­
man dans toute épreuve dure doi­
vent être de recourir à Allah,
comme II nous le rappelle ici:
"qui disent, quand un malheur les
atteint: "Certes nous sommes à
Allah, et c'est à Lui que nous
retournerons"". S2V156. Et,
conformément à la tradition du
prophète Mohammad (SAW),
ajoutons, face à tout vécu, louan­
ges à Allah en toute situation. En

La Preuve n° 16 - Février 2009

plus, il faut invoquer abondam­
ment Allah et s'adjoindre les priè­
res des spécialistes pour toutes
nos épreuves pour lesquelles nous
pensons trouver solution dans le
désenvoûtement. En la matière,
l'islam a sa solution qui est effi­
cace. Y recourir témoigne et mar­
que notre engagement dans cette
foi. S'en détourner pour d'autres
méthodes non conventionnelles
par notre foi est un signe d'égare­
ment manifeste. Qu'Allah nous en
préserve ! La confiance gardée et
la patience vécue envers Allah
doivent nous maintenir dans l’es­
poir. Le croyant ne désespère
donc jamais de la miséricorde
d'Allah (sourate 12, verset 87).
Nous ne devons jamais nous fati­
guer de demander secours à Allah
encore moins d'abandonner le
combat de la vie. Et gardons en
mémoire ceci : l'homme propose
mais Dieu dispose. Nous avons
beau user de tous moyens licites
ou non, nous n’amverons à rien si
Allah décide autrement. Des
exemples sont lésions en la
matière : pour des raisons de
fsanté par exemple plusieurs per­
sonnes ont parcouru plusieurs
distances pour subir plusieurs
traitements avant de revenir gué­
rir chez eux sans rien comprendre
: c'est cela le plan de Dieu. Et
puis, très souvent ceux qui nous
font miroiter bonheur et salut
mondains, peinent à les retrouver.

Combien sont ils ? Des gens
comme Daouda, à goûter à toutes
les sauces pimentées de l'exis­
tence humaine ? Nombreux sûre­
ment. Cette dureté de la vie les
'amène souvent à faire un tou­
risme de foi. C'est une altitude
humaine : mû par l'instinct de vie,
ils courent à la recherche de quoi
assaisonner leur vécu quotidien.
Mais ce qui est regrettable, c'est

hypothétique réussite sociale,
dans tous les cas, éphémère.. Rien,
ne vaut fa vie, certes :. mais il. est
plus vrai de constater que la vie
ne vaut pas la foi. La première est
passagère tandis que la seconde
est éternelle. L’preuve fait partie
de l'humain. Ainsi, sans égard à
leur appartenance à une foi. tous
les individus sont éprouvés. Le
plus déterminant dans les exa­
mens de fa vie est notre attitude
envers Allah. Ceux qui se seraient
bien comportés, ceux-là reçoivent
des bénédictions de leur Sei­
gneur, ainsi que la miséricorde: et
ceux-là sont les biens guidés.
2:157 ■

...suite dë la page t2
mère de tes enfants ; rappelle-toi que ton mari est un
homme avant d’être le père
de tes enfants...Savoir vivre
à deux, être deux,'au sein
même
de
sa
,famille...devant
Dieu
comme devant ses enfants.
Au coeur de cette rencon­
tre, à la source de ces
efforts, naît et fleurit le sens
de la protection : "Elles
sont un vêtement pour vous,
vous êtes un vêtement pour
elles"Savoir la patience,
apprendre l'affection, offri r
le pardon, c'èst accéder à la
spiritualité des protégés, à
la proximité des rappro­
chés. Alors la foi devient ta
lumière et "sa " présence, ta
protection, " Sa " présence
? Cèlïe dé ta femme, celle
■dé ion mari ; l'épreuve de
-ton- •:u;ur, l'énergie de ton
amour, la moitié de ta foi.

Je prie Dieu pour que cet
amour soit l'école de tes
efforts et la lumière de ta
patience ■

arriver à troquer sa loi contre une

13

Brèves
Par GSII

Le Fespaco fêtera ses 40 ans sous le signe de l’innovation
près Dakar, au Séné­
pales activités et innovations
gal ci Bruxelles, en
prevues pour cette édition. " Le
Belgique, le délégué
tourisme étant une industrie, le
général du Festival panafricain
cinéma peut assurer sa promo­
du cinéma de Ouagadougou,
tion en donnant une image
Michel Ouédraogo et quelques
positive du continent " a expli­
■uns de ses collaborateurs ont
qué Michel Ouédraogo.
bouclé la campante internatio­
Contrairement à une idée reçue
nale de promotion de la pro­
en Afrique, le secteur de la cul­
chaine édition qui aura lieu du
ture, parent pauvre des budgets
2S février au 7 mars 2009, en
nationaux, n'est ni improductif
animant une conférence de
et uniquement budgétivore,
presse le 28 janvier dans la
mais peut contribuer à la pro­
salle de la cinémathèque fran­
duction de la richesse natio­
çaise à Paris.
nale. En 2006, un pays comme
Face à un public cosmopolite, il
la France a reçu près de 80 mil­
s'agissait pour les premiers res­
lions de touristes étrangers et
ponsables de la biennale du 7e
l'industrie touristique a généré
art africain d'expliquer le choix
environ 43 milliards de dollars,
du thème du Fespaco 2009, "
derrière les Etats Unis et l’Espa­
Cinéma africain, tourisme et
gne. Certes, selon l'Organisa­
patrimoines cultuels ”, de révé­
tion mondiale du tourisme
ler les films retenus dans les
(OMT), le nombre de touristes
différentes compétitions offi­
visitant le continent noir est
cielles et d'annoncer les princi­
passé de 542 millions en 1995 à

A

842 millions en 2006 et l'acti­
vité a généré 856 milliards de
dollars en 2007 contre 628 mil­
liards en 2006, mais l'Afrique
ne capte que 4,8% du tourisme
mondial et n'attire que des tou­
ristes bas de gamme.
Pour donner un cachet particu­
lier à l'édition 2009 qui coïn­
cide avec le 40e anniversaire
du Fespaco, des innovations
ont été introduites. Il y aura
ainsi deux cérémonies d’ouver­
ture et de clôture, une institu­
tionnelle au stade du 4 août et
une réservée aux profession­
nels avec tapis rouge, montées
des marches, paillettes et vedet­
tes etc. Le marché international
du cinéma et de la télévision
africaine (Mica), habituelle­
ment organisé au centre cultu­
rel français se tiendra dans les
locaux du Salon international
de l'artisanat de Ouagadougou

(SIAO), plus spacieux et plus
confortable.

Dans la nouvelle dynamique
que Michel Ouédraogo sou­
haite insuffler au Festival, un
mini Fespaco sera organisé du

12 au 15 mars à Bobo-Diou­
lasso, la deuxième ville du
pays. Dernière innovation qui

ne fera sans doute pas plaisir à
certains journalistes : les bad­
ges presse ne donneront plus

droit directement aux salles de
cinéma comme par le passé.
Des projections sont spéciale­
ment prévues pour eux à 8 heu­
res aux cinés Neerwaya et Bur­
kina. En 2011, la campagne de

communication de la 22eme

édition du Fespaco sera lancée
au Maroc ■

Côte d’ivoire : Le départîtes forces étrangères en vue
s’ajouter les 200 français ser­
'est décidé, Paris
vant sous la bannière de
allège son dispositif
l'ONUCI. Ce sont au total 1100
militaire au Tchad et
militaires
français qui quitte­
en Côte d'ivoire. L'annonce
en
ront cette année le sol ivoirien.
a été faite mercredi 28 janvier
par le Premier ministre à la tri­
Cette décision, Paris l'explique
bune de l'Assemblée nationale.
par le fait que presque deux ans
Déployés au Tchad et en Cenaprès la signature de l'Accord
trafrique dans le cadre de l'Eude Ouagadougou, les enjeux

d'une cohabitation souvent

C

for. 1000 soldats français sur
les 1650 du contingent feront
leurs paquetages, cédant la
place à leurs homologues de la
MINURCAT2.

Plus proche.de nous, l'Eléphant
d'Afrique voit s'alléger la force
Licorne, qui sera réduite de
moitié avec le départ de 900
soldats, auxquels doivent

14

sécuritaires ont perdu leur
intensité ; et même si les
échéances électorales restent
incertaines, la situation actuelle
au pays de Gbagbo ne justifie
plus le maintien du dispositif
militaire tel qu'il était jusquelà.

Si le. Centrafricain François
Bozizc cl son voisin Idriss

houleuse.

Comme l'a reconnu le prési­
dent du CES, Laurent Dona
Fologo, proche parmi les pro­

ches du palais de Cocody. "

grâce à leur soutien, nous
Deby auront du mal à se passer
du bienveillant parapluie fran­
çais, du côté de la lagune Ebrié,
on a plutôt accueilli une "
bonne nouvelle " comme l'a
qualifiée le général Philippe
Mangou, chef d'état-major des
loyalistes. Ainsi, à Abidjan on
se réjouit de voir enfin les amis
français plier bagages, après
plus de six longues années

avons mis fin à la guerre en

Côte d'ivoire, et il est heureux
que cela soit reconnu et que la

Côte d'ivoire retrouve sa place
de pays de paix aux yeux de la

France

Une image loin d'être

acquise, quand on sait que le

processus engagé à Ouagadou­
gou en 2007 achoppe encore
sur la question du calendrier

électoral ■

La Preuve n° 16 - Février 2009

Jeu international
Afrique : la démocratie introuvable!
- -

-

Par Farouk-----

'Afrique a mal en qu’on lui connaît.
sa
démocratie.
Le cas guinéen est aussi un
L'année 2008 a en
cas d'école. De nombreux
effet été marquée par des
politologues ont perdu leur
troubles politiques graves
latin
dans
l'imbroglio
dans des pays qu'on
autour de la succession de
croyait avoir définitive­
Lansana Conté. Si tout le
ment amorcé le chemin de monde pouvait imaginer
la démocratie. Et ce retour
que la succession du prési­
des vieux démons de la dent malade n'allait pas se
politique sur le continent
ne peut qu'inquiéter plus
d'un, même si quelques
fois ces coups de force
sont légitimes au regard
des comportements fanto­
ches de nombreux diri­
geants africains. Même les
sanctions de la commu­
nauté internationale n'y

L

peuvent plus rien.
De tous les cas vécus au

cours de l'année 2008, le
cas mauritanien est le plus
surprenant et le plus
inquiétant. En effet, très
peu d'observateurs ont
prévu un tel dénouement à
une crise qui semblait nor­
mal. Et, à la surprise géné­
rale, l'armée prend le pou­
voir et jette du même coup
le discrédit sur ce quelle
avait posé comme acte
salutaire quelques années
auparavant en débarrassant
la Mauritanie de la dicta­
ture de Ould Taya. Pour si
peu, une armée peut inter­
rompre
un
processus
démocratique bâti au prix
de tant d'efforts. Et la
Mauritanie est repartie
encore pour de longues
années de régime militaire
avec toutes les turpitudes

Marc Ravalomanana
faire simplement, on ima­
ginait moins ce scénario.
Ici encore, l'armée se saisit
d'une opportunité pour
interrompre un processus
démocratique chancelant.
Et elle semble elle-même

perdue dans ses propres
ambitions pour la Guinée
avec un CNDD aux
contours mal définis et un
président
messianique
manipulant mal l'art ora­
toire. Pauvre Guinée !
Puisse Dieu la sauvée d'un
autre
épisode
sombre
comme ceux qu'elle a
vécue sous Sékou Touré et
sous Lansana Conté.

La Preuve n° 16 - Février 2009



..... ................ .........

La situation à Madagascar
est venue révéler que ce ne
sont pas que les militaires
qui sont les fossoyeurs de
la démocratie en Afrique.
Là aussi pour si peu (une
radio fermée), l'avenir de
tout un pays et la vie des
populations sont mis en
péril. Mais cette situation
vient aussi mettre à nu la
mauvaise gestion des diri­
geants africains, mauvaise
gestion qui est d'ailleurs au
cœur des bouleversements
et remous sur le continent.
En effet, c’est la malgou­
vernance qui est la princi­
pale raison de la remise en
cause des processus démo­
cratiques en Afrique. On
assiste dans presque tous
les pays à une pratique
généralisée de la corrup­
tion, du favoritisme, du
clientélisme...Dans un tel
contexte, une bonne partie
de la population est mise
sur le carreau. Ce qui fait
que les peuples africains
applaudissent toujours tout
changement de régime

quelque soit sa nature, ses
animateurs et la manière
dont il parvient au pouvoir.

Les uns s'enrichissent et
les autres s'appauvrissent.
Une telle injustice ne peut
que produire des étincel­
les, des révolutions.

En plus de la malgouver­
nance, la démocratie afri­
caine souffre de ses pro­
cessus électoraux comme
ce fut le cas au Kenya et au
Zimbabwe. C'est aussi à ce

niveau que se trouvent les
véritables blocages au pro­
cessus de sortie de crise en
Côte d'ivoire.
Depuis
l'identification des élec­
teurs jusqu'à la proclama­
tion des résultats, chaque
camp utilise tous les
moyens non convention­
nels pour gruger l'autre.
Evidemment, les résultats
seront toujours contestés,
souvent, violemment. Et
ce qui écœure davantage,
c'est le tripatouillage des
constitutions pour se main­
tenir au pouvoir. Quand
l'alternance démocratique
devient impossible, mal­
heureusement
certains
acteurs ne peuvent que
faire recours à la violence.
Au regard de ces difficul­
tés, on a l'impression que

l'apprentissage même de la
démocratie est problémati­
que en Afrique. Cela pour­
rait s'expliquer par le fait
que cette démocratie a été
pour la plupart des Etats, le
résultat , d'un processus
exogène et non-' le fait

d'une dynamique endo­
gène. Ce qui fait qu’on n'y
entre pas vraiment. On uti­
lise tantôt ce qui peut nous
maintenir au pouvoir et on
continue
d'avoir
les

réflexes des anciens régi­
mes. Or, quand on fait le
choix du système démo­
cratique, on doit y adhérer
pleinement. Mais la nature
et l'esprit des politiciens

africains sont en contradic­

tion avec la démocratie en

15

Jeu international
tant que système transpa­
rent, processus d'adhésion,
et principe d'alternance.

est toujours entrain de
bâtir les fondements de
nos sociétés, ce qui devait

L'Afrique noire est encore
mal partie.

Ceux qui souffrent le plus,

ce sont les populations qui

aspirent pourtant à la paix
dans un système où tout le
monde a sa place et ses

chances, tout le monde
peut exercer ses droits.

recours, on envahi la rue
ou on prend les armes pour
se faire entendre. Ainsi, on

Mais cette démocratie qui

assure l'égalité des chances
et qui permet une gestion

sacrifie les vies humaines
et la paix sur l'autel des
intérêts de quelques oppor­
tunistes. D'ailleurs, les

tains d'entre eux et de leurs
intentions qui se résument
à l'ambition personnelle.

Les conséquences de ces
agissements sont graves
pour l'Afrique. Il faut à

chaque fois tout recom­
mencer aussi bien sur le

plan politique, économi­

ce système qui n'est pas
exempt de tout reproche.

Toutefois,
l'expression
violente des oppositions
africaines, si; elles sont
quelques fois légitimes,
devient de plus en plus une
question de mode. Sans
épuiser toutes les voies de

opposants ne rassurent pas
au regard du comporte­
ment irresponsable de cer­

entrer véritablement dans

transparente de la chose
publique ainsi qu'un par­

tage responsable et ’désin­
Moussa Dadis Camara, le nouvel homme fort de Conakry

être fait quelques années
après les indépendances.
Du fait des conflits post
électoraux, il faut recons­
truire les mêmes infra­
structures. Et il faut tou­
jours réapprendre à vivre
ensemble. On passe donc
le temps à sortir des crises
au lieu d'amorcer vérita­
blement le développement.

que que social. En effet, on

En somme, la démocratie
n'est pas la panacée pour
les Etats africains. Elle
n'est pas non plus donnée.
Elle s'acquiert, se construit
et s'entretient. Elle a ses
exigences qui sont entre
autres, la sincérité des
acteurs, le respect des
règles qui sont édictées
pour la circonstance...Or
les Africains hésitent à

téressé du pouvoir, reste

introuvable en

Afrique.

Certes des pays comme le

Ghana et l'Afrique du Sud
rappellent à tous que la
démocratie

impossible

n'est

en

pas

Afrique,

mais même ces régimes de
démocratie

achevée

demeurent malgré tout fra­
giles. Tout peut basculer à
tout moment en Afrique ■

Brèves
Madagascar : l’île est en crise
n le redoutait et il a

O

les tensions sont toujours vives
à tel point que le pire est à

une interview de l'ancien prési­

fini par arriver : la

dent en exil, Didier Ratsiraka,

grande île, Madagas­

en décembre dernier. A cela

craindre.

11 a lancé un ultimatum au
gouvernement afin que soit
retrouvé, jugés et condamnés
aux travaux forcés ceux qui
ont tué par balle un adolescent

dans s'ajouter d'autres griefs
car, est en train de basculerviennent

une période d'incertitude avec
en toile de fond, cette espèce de

comme la mauvaise gestion des
deniers (achat d'un avion prési­

combat de gladiateurs politi­

dentiel à plus de 60 millions de

ques que se livrent le Maire de

dollars) et du patrimoine (la

la capitale Antananarivo, Andry

vente de vastes terres à des

Andry Rajoelina

entrepreneurs coréens) publics. ' scène de pillage et de saccage
des magasins, boutiques et
A l'appel du maire rebelle, les
d'édifices publics dont la radio
foules ont déferlé lundi dans les
La pomme de discorde, c'est la
nationale. Les événements se
décision du gouvernement de
rues de la capitale. La manifes­
sont soldés par plus de 35
. fermer la station de télévision . tation a vite dégénéré et s'est
morts. Mardi, un calme précaire
du.inaire.au motif qu'il a diffusé
transformée en une géante
a régné sur la grande île. Mais
. Rajoelina, et le président mal­

gache, Marc Ravalomanana.

16

lors des manifestations de
lundi. Et le moins que l'on
puisse dire, c'est que ses ambi­

tions sont claires : "Nous
allons prendre le pouvoir dans
le calme et mettre sur pied une
autorité de transition. Ravalo­
manana sous-estime la force
du peuple uni " ■

La Preuve n° 16 - Février 2009

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