La Preuve #14-15

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Title
La Preuve #14-15
Creator
La Preuve
Date
December 2008
issue
14-15
Rights
In Copyright - Rights-Holder(s) Unlocatable or Unidentifiable
Language
Français
Contributor
Louis Audet Gosselin
Wikidata QID
Q114034240
extracted text
Achoura, fete ou deuil P

et voilà la religion de droiture... ”

FESTIVAL DES BARS ET MAQUIS
At-taqwa
ou la crainte Un festival
révérencielle pas comme
les autres P3
d’Allah pe

VIOLENCES INTERRELIGIEUSES
AU NIGERIA
piQ11

A qui la
faute ?

ditorial
aza la meurtrie jubile pour la revanche
! Gaza la mar­ dont elle a tant rêve
sa
cinglante
tyre ! Gaza, le apres
défaite face au Hezbol­
symbole de l'hypocrisie
de la communauté inter­ lah en Août 2006 ; le
nationale ! Gaza, la peuple juif exulte face à
honte du monde arabe et la puissance de son
de la Umma islamique ! armée et à la fermeté de
11 faudra plusieurs pages ses dirigeants. Quelle
et d'incommensurables leçon d'humanisme pour
mots pour décrire la un peuple qui a connu
monstruosité qui se les pogroms et les camps
passe actuellement dans de concentration ! Pour­
cette enclave palesti­ quoi tant de haine et
nienne de Gaza. Après d'injustice ; tant de bar­
un blocus sauvage et barie et de méchanceté
inhumain, ayant fait de après les avoir soicette ville une prison à même subi ?
ciel ouvert, et privée sa
population du minimum Malgré tout, c'est le
vital, elle est maintenant Hamas qui est taxé de
sous les feux de Tsahal, terroriste, ce vocable
l'armée israélienne. La creux qu'on utilise à
raison : faire cesser des volonté pour marginali­
tirs de roquettes qui ser et diaboliser son
effraieraient les paisi­ adversaire, depuis un
bles citoyens israéliens. certain 11 septembre
Et pour cela, le gouver­ 2001. Entre Israël qui
nement de l'Etat juif a massacre et le Hamas
décidé de faire une qui effraie, qui est le
guerre totale au Hamas véritable terroriste ? De
et à la population de quelle légitimité jouit
Gaza. Et cette boucherie Israël pour perpétrer
qui ne fait pas de diffé­ cette tuerie ? Même pour
rence entre les combat­ se défendre, a-t-elle
tants et les civils, a fait besoin d'utiliser une
en dix jours, plus de 600 force aussi dispropor­
morts. C'est à se deman­ tionnée ?
der à quelle époque Mais en vérité, Israël est
sommes nous ?
aidée, encouragée et

G

MASSACRES
DE GAZA

Qui est le
véritable
terroriste ?

Devant ce décompte
macabre, le gouverne­
ment israélien laisse
éclater sa joie pour le
travail bien fait ; l'armée

2

même soutenue dans
cette œuvre dévastatrice
par la communauté
internationale. En effet,
il est ouvertement sou­

tenu par les Etats-Unis
qui n'a aucun sens du
discernement quand il
s'agit d'Israël ; encou­
ragé par les Européens
et l'ONU par leur hypo­
crisie ; aidé par les gou­
vernements arabes, par
leur trahison et leur
immobilisme.Tou tes
autant quelles sont, ces
composantes majeures
de la communauté inter­
nationale ont permis à
Israël d'exterminer la
population de Gaza.
Pourtant l'une des sour­
ces
de l'instabilité
actuelle du monde
réside dans cette injus­
tice flagrante et ce crime
ignoble perpétré contre
les Palestiniens. Cette
énième agression sonne
un recul des valeurs de
paix et de justice dont la
communauté internatio­
nale se fait le chantre. Il
n'y a pas de demi mesure
en matière de justice. La
justice du deux poids,
deux mesures ne peut
qu'engendrer des frus­
trations et par consé­
quent la violence. En
attendant,
implorons
l'assistance de Dieu pour
le peuple palestinien qui
a subi tant de souffrance
depuis maintenant plus
60 ans ■
La rédaction

La Preuve n° 14 -15 Décembre 2008/ Janvier 2009

La plume du mois
FESTIVAL DES BARS ET MAQUIS

Un festival pas comme les autres


rar Aris =======^=

u Faso, les acti­ ministère en charge de la
vités culturelles securité qui avait fini par
et autres mani­ mettre fin à une fete qui
festations se suiventmeurtrissait
mais
plus qu'elle
ne se ressemblent pas. ne réjouissait les cœurs.
Du 27 novembre au 7 Le moins que l'on puisse
décembre 2008, le site du dire, c'est que le festival a
SIAO a accueilli le Festi­ paru plus discret que l'or­
val des bars et des ganisation de la fête de la
maquis. Une première bière.
sur le site du SIAO, du
Nous nous intéressons ici
moins pour son appella­
au principe même du
tion, puisque ce n'est
retour de cette fête qui
qu'une progéniture de la
ressemble fort bien à une
fête de la bière. Un autre
récidive. Pourquoi tenir
format de cette fête d'un
coûte que coûte à faire la
genre nouveau qui a fait
promotion des débits de
couler beaucoup d'encre
boisson. Nous avons tou­
et de salive. L'on se rap­
jours indiqué dans nos
pelle des débats par
opinions que les priorités
presse interposée et fina­
des populations sont loin
lement l'intervention du
d'être un entraînement à
la consommation de l'al­
La Preuve, i cool. L'idéal commande­
rait que tout ce qui n'ap­
Récépissé de déclaration
N°1862//CA-G1/OUA/PF
porte pas une plus value
du 27 juillet 2007
dans la qualité de la vie
ISSN 0796-8426
Tel. 50 37 94 30
des hommes ne vaille pas
Cell. 70 75 54 85' '
la peine d'être promu.

A

Email : prcuve2007@yahoo.fr

Directeur de Publication
Mikaïlou Kéré
Secrétaire de rédaction
Siaka GNESSI
Responsable commercial
Moussa BOUGMA
Mise en page et impression
Altesse Burkina 50 39 93 10

Nombre de tirage
1000 exemplaires

encouragent des condui­ enverra d’autres commu­
tes anti-culturelles. A ce nautés d'hommes qui
rythme, l'on assistera un feront mieux que nous.
jour à ces manifestations
de négation totale de l'es­ La recherche de l’argent
pèce humaine comme est devenue la seule règle
cela se passe dans certai­ qui vaille réellement dans
nes contrées. Les réac­ la logique de la vie de
tions sur la fête de la notre temps. Plus per­
bière, ancienne formule, sonne ne se préoccupe
avaient suscité des opi­ des conséquences de ses
nions qui ont vite fait de actes. Le dicton " la fin
crier au fanatisme de
justifie les moyens " n'a
ceux qui y étaient oppo­
jamais été aussi bien
sés. Nous voulons situer
compris. Le pire est que
le débat sur le terrain du
bon sens tout simple­ les enfants qui naissent
ment. Loin de nous, l'in­ acquièrent cet état d'es­
tention de faire de la prit de la négation de l'au­
morale à qui que ce soit. tre au profit de son propre
Mais, il est nécessaire de intérêt, le plus souvent
s’accorder sur le devoir matériel.
de toutes les communau­
tés à prendre une bonne Nous voulons attirer sim­
direction et à se confor­ plement l'attention des
mer aux règles de uns et des autres que cer­
manifestations
conduite de Dieu. Des taines
communautés qui nous donnent à réfléchir sur
ont précédé avec des l'opportunité de revoir la
Il est vrai que tous les mauvais agissements ont règlementation relative à
bons repères de la société subi le sort de la dés- l'organisation des activi­
sont la chose la moins obéissance.Dans tous les tés peu orthodoxes dites
partagée, mais il convient cas, c'est nous qui avons
culturelles. La commis­
au nom de l'éthique de la besoin de Dieu et comme
sion nationale d'éthique
culture de notre pays, indiqué dans le coran, si
d'assainir les manifesta­ nous nous entêtons à la gagnerait à ouvrir l'œil, et
tions dites culturelles qui mécréance absolue, Dieu le bon sur ces "fêtes" ■

La Preuve n° 14-15 Décembre 2008/ Janvier 2009

3

Religion de vérité
Achoura, fête ou deuil ?


Par Cheick Albayan

■ - ■ --

Moïse finit par quitter l’Égypte

Nouh (Noé), Moise, les Gens du

jusqu'à ce que fût prescrit le

plus

avec ses adeptes. Mais Pharaon

Livre (chrétiens) de même les

jeûne du ramadan.

controversés du calen­

et ses hommes les poursuivirent

dhwuraest l'un des évé­

A

nements

les

Quraychites jeûnaient ce jour.

jusqu'à
drier musulman. Cette contro
­ la mer. Quand les deux
groupes furent à portée de

Avant

l'hégire,

le

prophète

Mohammed jeûnait à la Mec­

verse pente aussi bien sur le sens

qu'on lui donne mais sur la

regard les

des autres,

que, sans ordonner aux gens de

manière de sa commémoration.

Moussa se dirigea vers la mer

jeûner le jour d'Achoura. Dans

Entre tradition prophétique et

avec son peuple, alors que Pha­

les deux recueils authentiques

culture, le jour d'Achoura revêt

raon et sa troupe s'approchaient

de Muslim et Boukhari d'après

différentes significations à tra­

d'eux.

Les

uns

compagnons de

Aïcha : "Achoura était un jour

vers les milieux socioculturels.

Moussa s'écrièrent : ils nous ont

de jeûne pour les Quraychites à

Ainsi, de l'Islam sunnite à l'Is­

rejoint ! Allah inspira alors à

l'époque préislamique et le Pro­

lam chiite en passant par le

Moussa de frapper la mer de son

Maghreb, et les sociétés tradi­

bâton. Il la frappa et s'ouvrirent

phète le jeûnait. Puis, quand il
émigra à Médine, il le jeûna et

tionnelles africaines, Achoura

douze chemins au nombre des

ordonna de le jeûner. Ensuite,

est vécue différemment. Jeûne,

tribus d'Israël. Lorsque Moussa

quand fut révélée l'obligation du

fête, deuil ou plaisanterie, cha­

et sa suite empruntèrent les che­

mois de Ramadan, il ne jeûnait

mins et en sortirent, Pharaon et

que le Ramadan et délaissa le

Pourquoi toute cette cacophonie

ses siens les suivirent par les

jeûne de Achoura. Donc, celui

au sujet de cet événement reli­

voies ouvertes dans la mer. Puis,

qui veut, le jeûne et celui qui ne

cun marque à sa façon ce jour.

gieux? Quel sens revêt Achoura

quand ils furent tous au bon

dans la tradition prophétique ?

milieu, Allah donna ordre à la

Comment le musulman doit -il

mer de se rabattre sur eux ; ils

le célébrer ? Telles sont les

périrent noyés. A ce propos

préoccupations sur lesquelles

Allah dit dans le coran: "Nous

nous nous pencherons dans les

fîmes traverser la mer aux

veut pas, mange."

Mais dans certains pays des pra­

tiques culturelles sont venues
s'ajouter aux traditions religieu­

ses de telle sorte que Achoura

donne lieu à plusieurs interpré­
tations et à des commémorations

diverses et variées. Ces prati­
ques n'ont le plus souvent rien
de l'islam. Malheureusement,

elles n'en sont pas le moins
populaires. Citons-en quelques

exemples.

En Tunisie
Achoura y est célébrée comme
un jour où l'on se souvient des

morts. Il est de coutume d'aller
en ce jour rendre visite aux

défunts et d'allumer des bougies

Comment Achoura fut consa­
cré dans la sunna ?

patron du cimetière.

Pour connaître la place de

Dans certains endroits, la veille

islam, il faut

Achoura en

autour de la tombe du saint

au soir, les enfants font de

lignes suivantes afin d’apporter

Enfants d'Israël. Pharaon et ses

remonter à l'an 622, lorsque le

grands feux (le feu, signe de

un éclaircissent sur un sujet

armées les poursuivirent avec

prophète Mohammed et ses dis­

purification) par-dessus des­

important pour le musulman

dans sa pratique cultuelle.

Historique et sens de
l'Achoura
Etymologiquement

Achoura

acharnement et inimitié. Puis,

ciples, ayant quitté la Mecque à

quels ils sautent en chantant.

quand la noyade l'eut atteint, il

la faveur de l'hégire, arrivent à

Dans la région de Gabès, ils font

dit : "Je crois qu'il n'y a pas d'au­

Médine.

à

la visite des maisons avec un

tre divinité que Celui en qui ont

Médine, le Prophète remarqua

petit roseau, appelé achoura, que

cru les Enfants d'Israël, et je suis

que les juifs jeûnaient le jour
d'Achoura ; il les interrogea sur

les adultes remplissent de bon­

parmi les soumis!" (Yûnus v

A

son

arrivée

vient du mot arabe "achara", qui

.90) On lui répondit : "Mainte­

le pourquoi et ils lui répondirent
que c'était pour eux un jour de
fête, car il correspond au jour où

bons et de monnaie.

Au Maroc

signifie dix. C'est le nom donné

nant ? Alors qu'auparavant tu as

au dixième jour du mois de

désobéi et tu étais parmi les cor­

Muharram, premier mois de

rupteurs!

nous

Dieu a sauvé le prophète Moïse

l'année musulmane. Cette date

allons épargner ton coips, afin
que tu sois un signe pour tes suc­

et son peuple, en lui ouvrant la

fance. Habillés de neuf, les

mer et en noyant à sa suite, Pha­

enfants reçoivent des cadeaux,

cesseurs. Mais beaucoup de

raon et ses soldats. Moïse le
jeûna alors pour remercier Dieu.

des pétards et d'autres jouets.

occupe une place importante

dans l'histoire de la religion
musulmane. En effet, il fut mar­
qué par de très importants évé­
nements dont la délivrance du
prophète Moussa (Moïse) et son

peuple du joug du Pharaon.
Lorsque Moussa fut envoyé vers

Aujourd'hui,

gens ne prêtent aucune attention
à nos signes d'avertissement."

(Yûnus v .91-92) Ainsi est la fin
de l'injustice et de la tyrannie, et

la délivrance du peuple croyant
de Moise.

celui-ci avec pour mission de

Alors le jour d'Achoura est

guider le peuple juifs vers leur

sacralisé depuis de longue date.

Créateur, il fut confronté à une

Bien

opposition farouche de Pharaon.

Mohammed jeûnaient ce jour.

4

de

prophètes

avant

Achoura est perçue, depuis des
siècles, comme la fête de l'en­

des trompettes, des tambours,

Le Prophète (saw) ordonna alors

Le lendemain de Achoura, c'est

de jeûner ce jour en rétorquant

"Zem-Zem" (allusion au puits

aux juifs : "Nous sommes plus

du même nom à La Mecque,

dignes de nous réclamer de

dont son eau est dite bénite). Les

Moïse que vous." Ainsi, il jeûna
ce jour et ordonna de le jeûner.

enfants y disposent d’une totale
liberté pour asperger voisins,

C'est ainsi que Achoura a été
institué comme sacré en islam.

amis et passants. Garçons et fil­

Ce

jeûne

resta

obligatoire

les, dont l'âge n'excède pas 12
ans, trottent dans les rues à la

La Preuve n° 14 -15 Décembre 2008/Janvier 2009

Religion de vérité
recherche d'une proie ou d'un
point d'eau pour s'approvision­
ner.

C'est aussi un jour de partage et

Dans nos contrées

En Afrique noire comme ici au
Burkina. Achoura est célébrée

de charité. Elle rappelle l'obliga­
tion de faire l'aumône, de s'ac­

comme une fete populaire.
Appelé "Tamkharite "au Sénégal
et" zembendé" au Burkina Faso,

quitter d'une contribution maté­

cette fête a une coloration le plus

rielle. la Zakat, destinée à assis­

souvent culturelle qu'islamique.
C'est une date importante et tout

ter les plus démunis.

enfant qui naît ce jour est nommé

Dans le monde chiite
Les Chi'ites lui accordent une
extrême importance. C'est le jour
de la commémoration de la mort

zembendé. Elle se traduit par des
brillantes manifestations comme
des jeux de plaisanteries avec
des jets d'eau salle, des œufs

d'Hussein, petit-fils du Prophète
et fils d'Ali Ibn Abi Talib. En

pourris sur des personnes ou

effet, en 680, en l'an 61 de l'Hé­

clôtures des concessions, des
courses poursuites. Des plats

gire, Hussein leva une armée à la

dans le repas de par derrière les

Mecque et marcha sur l'Irak,
pour faire valoir ses droits à la

spéciaux sont préparés tels que la

succession califale ouverte après

sacrifices d'animaux.

l'assassinat de son père Ali, gen­
dre de Mohammed et quatrième

calife de l'islam. Après un siège
de dix jours de la ville de Koufa,

Hussein et son armée sont défaits

par les troupes du calife Yazid.

La tradition rapporte qu'Hussein
fut décapité et son corps mutilé à

Karbala, où se trouve son tom­
beau. Cette ville est d'ailleurs
devenue

un

lieu saint

des

Chi'ites.

sauce de "benga" (haricot) et des

pour exprimer leur douleur suite

à la mort de l'imam Hussein. La
période d'Achoura est consacrée

au pèlerinage chiite à Karbala où
de nombreux fidèles convergent.

Ailleurs dans le monde, les com­

munautés chiites comme ici chez

nous, organisent de nombreuses
cérémonies de deuil avec la sus­

pension des activités, des veil­
lées de prières, des conférences
et prêches sur le deuil...

Muslim a rapporté dans un
hadith authentique que lorsque le
Prophète émigra à Médine, il
trouva les Juifs qui jeûnaient le

jour d’Achoura. Il leur demanda
: "Quel est ce jour que vous jeû­
nez ? "Ils répondirent C'est un
grand jour durant lequel Allah

sauva Moïse et son peuple, et
noya pharaon et son peuple.
Moïse le jeûna alors pour remer­

Dans les deux recueils authenti­
ques de Boukhari et de Muslim.

Ibn Abbas fut questionné au
sujet du jour d'Achoura. il répon­
dit : "je n'ai pas vu le prophète
jeûner un jour en y recherchant

plus son mérite si ce n'est ce
jour-ci, c'est-à-dire 'Achoura ".
En accomplissant ce jeûne, outre
ses récompenses, on obtiendra

également la récompense de

faire revivre la Sunna, en se

conformant aux recommanda­
tions et à l'exemple du Prophète.

En dehors de cela, toute autre

"Nous sommes plus dignes de

dit le prophète " toute innovation

plus des pratiques coutumières,
l'on considère qu'Achoura est la

nous réclamer de Moïse que
vous." Ainsi, il jeûna ce jour et

est un égarement". Tout musul­
man se réclamant du prophète

date marquant le début d'une
nouvelle année. C'est ce jour que

ordonna de le jeûner.

doit donc s'en tenir strictement à

Dieu décréterait tous les évène­
ments de la nouvelle année et il
donne lieu à des prières spéciales

recommandées par des imams et
cheiks. Par ailleurs, des cérémo­

nies de bénédictions sont organi­
sées dans des mosquées avec la
(nassigui) spécialement préparée

trine et sur la tête jusqu'au sang

Achoura scion la sunna
du prophète Mohammed

Dans les milieux islamiques, en

donc le grand jour de deuil mar­
"Passion d'al-Hussein". Dans les

comment faut-il l'a célébré ?

après celui du ramadan est le
jeûne effectué pendant le mois
d'Allah, Muharram." (Rapporté
par Muslim)

façon de célébrer Achoura est

distribution d'une eau bénite

rues, les hommes se flagellent et
s'infligent des coups sur la poi­

pureté de sa foi. L'on se demande
si après la consécration de
l'Achoura. le prophète n'a pas dit

cier Allah, donc, nous le jeûnons
également. "Le Prophète dit :

En Irak et en Iran, Achoura est
qué par la représentation de la

tent beaucoup d'inquiétudes pour
le musulman soucieux de la

Il ajouta également : "Si je suis
toujours vivant l'année pro­

chaine, je jeûnerais le neuvième

jour de Muharram." Et dans une
autre version rapportée par

Ahmed, il dit : "jeûnez un jour
avant et un jour après, faites le

contraire des juifs." (Cet hadith

faible).

une pure innovation et comme l'a

sa tradition et éviter de suivre la
passion des hommes. Faire le
deuil d'un humain, en nuisant à
son propre corps est un péché

grave. Il est même interdit de

trop se lamenter pour le décès

d'une personne chère. Et que dire
de celui qui se mutile jusqu'au
sang pour cause de décès d'une

personne? En outre, tout musul­

par l'imam. Cette eau porte-bon­

Il ressort clairement de ces

man doit marquer nettement sa

heur doit être consommée par

hadiths que le prophète n'a ensei­
gné que le jeûne comme la seule

distance avec les coutumes pour

tous les membres de la famille,
enfants comme grands.

façon de commémorer Achoura.

exempte de tout association­

Il est donc souhaitable pour le

nisme. Achoura est non plus une

musulman de jeûner les deux

fête musulmane ; l'islam n'a que

jours : le neuvième, et dixième

deux fêtes agréées, la tabaski et

Muharram. Ce jeûne était au

début obligatoire mais après la

le ramadan. Alors, toutes les fes­
tivités relevées ça et là le jour

prescription du jeûne du mois de

d'Achoura ne sont pas de l'islam.

Ramadan, il est devenu suréro-

En définitive, Achoura n'est ni

A l'issu de ce tour d'horizon de la
célébration d'Achoura, il appa­

raît clairement une grande diver­
sité d'interprétations due surtout
à l'influence des facteurs socio­

culturels et historiques. D'autre
part, le fait que cet événement

était célébré par de nombreux

peuples avant d'être consacré par
l'islam explique la nature socio-

religieuse de ces célébrations.
Cependant, ces exemples de
célébration de l'Achoura susci­

La Preuve n° 14-15 Décembre 2008/ Janvier 2009

gatoire. Cela n'enlève pas pour
autant ces mérites.

Selon Abû Qatâda, le Prophète a
dit : "Ce jeûne efface les péchés

adorer Dieu avec une foi pure,

une fête musulmane ni un jour
de deuil, c'est plutôt un jour de

jeûne. Ce jeûne est prévu cette
année le 06 et le 07 janvier 2009.

de l'année précédente." (Muslim)

Bonne et heureuse année 2009 et

il a dit aussi : "Le meilleur jeûne

1429 à tous ! ■

5

Preuve évidente
At-taqwa ou la crainte révérencielle d’Allah


Par

t-taqwa est un degré
ennemi ? On confie ses affai­
de la foi musul­ res à son ami intime. Voilà
mane. Il faut tout
pourquoi les infidèles ne se
d'abord avoir la foi (laconfient
cha- pas à Dieu mais aux
hada) ou (al iman) avant d'ac­
idoles. C'est pourquoi les
céder à la taqwa. La taqwa
païens, en égorgeant les pou­
serait le summum de la foi.
les ou tout autre animal, les
Les savants en se référant à
destinent soit aux ancêtres,
l’étymologie du mot, définis­
soit à la nature tout simple­
sent la taqwa comme étant la
ment.
crainte révérencielle en Allah,
At-taqwa, en tant que protec­
la piété,... Il est tiré du verbe
tion, signifie que l'être
witaya qui signifie la protec­
humain recherche les voies et
tion, l'assurance, la confiance,
moyens de son bonheur sur la
mais aussi la prévention.
terre. Pour ce faire, il accu­
Alors, la crainte d'Allah
mule les richesses, il met au
(attaqwa) nous protège contre
monde beaucoup d'enfants, il
tout danger à venir ou en
constitue des armées pour
cours. En effet, l'homme ne
assurer sa garde et sa protec­
peut rien prévenir. Seul Allah
tion. La taqwa ou crainte
peut le protéger contre toute
d'Allah nous dit qu'il ne faut
agression extérieure ou tout
jamais compter sur les êtres
danger, du simple fait de sa
ou les choses. Si tu le faisais,
crainte. Le mot taqwa a une
Allah t'abandonnerait. Il faut
signification voisine du mot
placer ta confiance en Allah
tawakoul qui signifie très
(tawakoul), il faut craindre
exactement la confiance en
pieusement Dieu (at-taqwa)
allah.
et il se chargera de la résolu­
Allah dit : "c'est à Allah que
tion de tes problèmes de tout
les croyants s'en remettent"
ordre : économique (perte
coran, 64/13 Et cet autre ver­
d'emploi, chômage), social
set : "que votre espoir soit
(absence d'enfant après le
en Dieu, pour peu que vous
mariage, mésentente dans le
croyez en Lui !" Coran,
couple, maladies incura­
5/23. Il convient de souligner
bles,..), spirituel (baisse de la
que si on examine ces deux
foi, paraisse dans la prière et
ternies at-taqwa et at-tawala lecture du coran).
koul, on s'aperçoit que atAllah nous dit ceci à ce pro­
taqwa est lié à la foi et est une
pos : "et quiconque craint
conséquence de la taqwa. Il
Allah, il lui donnera une issue
faut donc avoir d'abord la foi,
favorable, et lui accordera ses
puis une foi ferme et inébran­
dons par des moyens sur les­
lable en Allah avant de faire
quels il ne comptait pas. Et
confiance en Dieu ! Qui ose­
quiconque place sa confiance
rait confier ses secrets à son

A

6

L'Imam =^===

en Allah. Allah lui suffit.

Ce verset ci cité montre les
avantages de at-taqwa mais
aussi de tawakoul. Attaqwa
encore selon les penseurs
musulmans a deux acceptions
: la première renvoie à la
crainte à quelque chose, de
son pouvoir de nuisance.
Ainsi, on craint le lion parce
que c'est un animal féroce. De
la sorte, on craindrait Allah
parce que quelque part il a
créé l'enfer.

La deuxième acception est
une crainte à ne pas perdre les
avantages. Par exemple, l'ap­
prenti dans un atelier ou dans
un garage craint son patron et
le respecte pour que ce der­
nier ne le renvoie pas de l'ate­
lier. Les employés courent à
la
rencontre
de
leur
employeur par peur d'être
licenciés.

En fait, la crainte qui est
demandée chez le croyant,
c'est la crainte non pas d'être
mis à l'enfer, mais surtout une
crainte dans la reconnais­
sance de ses faveurs. Le
musulman craint Dieu parce
qu'il est avant tout le Créateur
et l'Organisateur de l'univers.
Souvenez-vous de l'histoire
de cet homme qui était promu
à l'enfer. Et l'ange de la mort
qui, ayant vu son nom parmi
les damnés, dans l'ardoise
gardée divulgue à ce dernier
de ne pas se fatiguer à adorer
Dieu. L'esclave et l'adorateur
inconditionnel de Dieu dit qu’

il ignorait l'existence du para­
dis ou de l'enfer, qu'il adorait

Dieu par reconnaissance aux
innombrables grâces dont il
est l’objet. Il dit qu'il ne peut
finir de rendre grâce à Dieu.
Maintenant si son créateur
décide qu'il le mettra dans son
paradis ou dans son enfer,
c'est lui le créateur. Dieu
demanda à l'ange de vérifier
sur la table gardée, et l'ange
de constater que le nom de ce
dernier se trouve désormais
inscrit parmi les habitants du
paradis ! Allâhou akbarou.
Cet épisode évoque la ques­
tion du destin et montre
qu'elle n'est pas figée en
islam. Elle évoque aussi l'idée
qu'il faut craindre et adorer
Dieu sans calcul. C'est la
meilleure façon d'adorer.
Ceux-là qui se comporteront
ainsi, Allah leur promettra
toujours le paradis. N'est-ce
pas les vrais amis qui sont à
nos cotés sans calcul ? Pen­
dant tes périodes de joies, ils
sont là ; ils sont également là
pendant les périodes difficiles
soit physiquement (pour te
prodiguer des conseils), soit
financièrement ou par des
invocations (douas). Tout
comme l'homme ne veut pas
du mal à ses amis. Dieu aussi
ne châtie pas les moutaqoûn
c'est-à-dire les pieux. Allah
dit : "les pieux seront dans
les jardins et parmi les ruis­
seaux, dans un séjour de
vérité, auprès d'un souve­
rain omnipotent" coran,
54/54-55 ■

La Preuve n° 14-15 Décembre 2008/ Janvier 2009

Zoom
12I£M- CONGRES DE L’AEEMB

Noufou Tiendrébéogo aux commandes pour deux ans
Par GSH

'Association des élèves et
en 2e année d'économie a étc
étudiants musulmans au
porté à la tête du bureau exécutif
Burkina a tenu son 12e
national en remplacement de
congrès ordinaire en fin décem
­
Boukari
GANSONRE, maîtrise
bre dernier. Cette activité statu­
d'Histoire et Archéologie dont le
taire qui marque la fin du mandat
mandat est achevé.
en exercice et le renouvellement
des instances dirigeantes de l'as­
sociation a aussi été marquée par
une distinction honorifique : che­
valier de l'ordre du mérite, agrafe
jeunesse et sports.

L

élèves et étudiants musulmans de
notre pays a positivement affirmé
sa présence dans le milieu asso­
ciatif. Mais elle fait face
aujourd'hui à de nouveaux défis
auxquels elle doit apporter des
solutions. C'est notamment le défi

C'est
autour
du
thème
"L'AEEMB dans l'univers asso­
ciatif, réalités et perspectives"
que la centaine de participants
représentant la quarantaine de
bureaux provinciaux ont nourri
leurs réflexions. L'AEEMB est
une association islamique de la
jeunesse scolarisée créée en 1985
dont les objectifs sont entre autres
la promotion de l'islam en milieu
scolaire et estudiantin, le regrou­
pement de ses membres dans un
étroit sentiment de fraternité, la
participation au développement
socioéconomique du pays, etc.
A travers débats et ateliers, les
congressistes ont examiné le rôle
que joue leur association dans le
développement du mouvement
associatif islamique au Burkina
Faso ainsi qu'aux problèmes
communautaires auxquels elle
s'est attaqué avec les autres asso­
ciations. "L’AEEMB a contribué
à donner du dynamisme aux
autres associations islamiques et
il faut continuer dans ce sens" a
dit M. BARRA Ibrahim, premier
président de l'AEEMB au cours
du panel introductif du congrès.
Les congressistes ont procédé au
renouvellement des instances
dirigeantes au plan national qui se
compose du comité exécutif, du
conseil consultatif et du commis­
sariat aux comptes. Ainsi, Nou­
fou TIENDREBEOGO, étudiant

Noufou Tiendrébéogo lors de sa prestation de serment
Le bureau du frère GANSONRE
a dressé un bilan satisfaisant avec
en toiles de fond des projets en
cours de réalisation qui feront
certainement partie des défis du
président TIENDREBEOGO et
de son équipe. Ces projets sont
principalement la construction du
centre culturel islamique et la
construction d'un complexe sco­
laire.

En 25 ans d'existence, l'AEEMB,
la seule association islamique des

La Preuve n° 14-15 Décembre 2008/ Janvier 2009

de la communication. Si la com­
munication interne est de plus en
plus efficace, ce n'est pas le cas de
la présence dans les médias
quand il s'agit de questions natio­
nales et internationales d'intérêt
communautaire comme par
exemple la vie chère, la crise éco­
nomique,... Dans le domaine de
la
formation
également,
l'AEEMB gagnerait à mettre l'ac­
cent sur les formations spéciali­
santes c'est-à-dire la formation
d'élites dans différents domaines

de l'islam. Cela aura l'avantage de
disposer de compétences intellec­
tuelles variées capables de se pro­
noncer sur des questions précises
qui intéressent la vie de l'islam,
de la société et des musulmans.

La décoration de l'AEEMB (che­
valier de l'ordre du mérite) à l'oc­
casion du 48e anniversaire de l'in­
dépendance du Burkina est la
reconnaissance par l'Etat burki­
nabè des efforts d'une génération,
fournis par l'association au ser­
vice de la nation. Cette distinction
est non seulement un honneur
mais aussi un mérite pour l'asso­
ciation. Mais elle impose de nou­
veaux défis aux dirigeants et à
leurs membres qui doivent
davantage faire preuve d'excel­
lence dans leurs actions quoti­
diennes. En avril 2008, à l'occa­
sion de la semaine national de
l'Internet, l'AEEMB a obtenu le
Gambré de Bronze pour son site
web (www.aeemb.bf). Avec ces
deux distinctions en une année,
les AEEMBISTES doivent cer­
tainement être fiers de leurs diri­
geants et de leurs aînés qui ont
posé les bases de la création de
leur chère association dans les
années 1970.

Ce 12e congrès de l'AEEMB a
connu la participation des repré­
sentants des Etudiants Musul­
mans de France (EMF) et du Club
des Jeunes Musulmans du Niger
(CJMN). Sa tenue est la preuve
d'une alternance, d'un sens de la
responsabilité et d'une bonne ges­
tion des affaires ; ce qui est le plus
souvent une épreuve dans bon
nombre d'associations islamiques
et laïques. Le nouveau président a
été investi dans ses fonctions
pour un mandat de 2 ans. Les
militants attendront certainement
de lui et de son équipe qu'ils fas­
sent
mieux
que
leurs
devanciers ■

7

Parole de femme
La da'awa de la femme dans un contexte de modernité
Par S.S

et

La femme musulmane doit par­

trois

ticiper à l'édification de cette

devoirs fondamentaux

société nouvelle par la foi et le

oui

T

musulman

musulmane

a

: la recherche du savoir, la prati
­
respect
des valeurs de justice et

que et la transmission du mes­

de loyauté. Par son bon sens,

sage islamique. Les meilleurs

son exemplarité et son savoir

d'entre vous, nous dit le pro­

être, elle mènera une da'awa

phète de l'Islam, sont ceux qui

efficace.

luttent dans le chemin de Dieu

ou à Me craindre " S20V43-44.

Le prophète (saw) nous a ensei­
gné la générosité en toute chose.

Il a combattu l'orgueil et l'osten­

avec eux, ils se seraient tous
détachés de toi. Sois donc bien­

veillant à leur égard. Implore le

pardon de Dieu en leur faveur...

tation. Dans un hadith, il nous

dit : " soyez modeste jusqu'à ce

La da'awa par
la parole et l'action

que nul ne se vante de sa supé­

riorité sur son prochain et que

La femme musulmane doit

La femme musulmane doit

nul n'agresse son prochain "

s'éduquer à avoir de la retenue

(Muslim). Ce comportement est

et de la rigueur dans son com­

valable aussi dans le cadre de la

portement. Elle doit essayer de

da'awa. Il ne doit avoir ni agres­

transformer et de reformer les

sion ni contrainte " Point de

coutumes ancestrales mauvai­

contrainte

ses par la décence morale.

S2V256.

Mais, il reste à savoir si toutes

Dans ce contexte de modernité,

La femme doit être méthodique

et politique peut prendre corps

les stratégies conviennent dans

la femme musulmane est une

dans le travail de la da'awa et

et s'établir.

un contexte de modernité ?

femme libre et cette liberté

éviter autant que possible le

nécessite un retour aux sources

jugement d'autrui. L'exemple de

et un ressourcement spirituel

la conversation du prophète

dans le Coran. Le rapport de la

Chuaïb avec son peuple est un

femme à Dieu est une relation

exemple de stratégie de da’awa

libératrice puisqu'elle la libère

pour les musulmans modernes :

de toutes les autres servitudes et

"... soyez certains que, quand je

dépendances.

vous interdis quelque chose,

avec leurs biens et leur per­

sonne. A ceux-là, Dieu a réservé
une énorme récompense. Pour

ainsi transmettre le message
islamique, plusieurs stratégies

sont déployées par les musul­
mans pour parvenir à leur fin.

En effet, à l'heure actuelle où les

progrès scientifiques et techno­
logiques ont fait du monde un

village planétaire, de quelles

manières, la femme musul­

mane, pilier de la famille, cel­
lule de base de la société peutelle agir dans le chantier de la

La femme musulmane peut

da'awa ?

trouver dans les sources de l'Is­

lam, la meilleure manière de
Nous sommes dans une société

où le corps biologique ne fonde

plus l'existence de l'homme en
tant qu'être social mais plutôt sa

nature informationnelle. Ainsi,
l'homme moderne est dominé

par des idées et des messages
venant de l'extérieur. Or, le phi­

losophe Nietzsche nous dit : "
Le faible est celui qui est dirigé

de l'extérieur et le fort celui qui
est dirigé de l'intérieur ". Dans

une situation pareille, la femme

musulmane doit élaborer une
stratégie de da'awa appropriée

qui tienne compte du texte et du
contexte.

La da'awa par
le comportement

8

relever les défis actuels de la
da'awa auxquels elle fait face.

en

religion...

"

mon but n'est pas de vous

contrarier, mais il est seulement
de vous rendre meilleurs, dans

la mesure de mes moyens... "

avis sur toutes les questions tou­
chant sa religion et sa société.

Sa prise de parole doit aussi
viser l'émergence d'une pensée

La femme doit faire la da'awa

par l’action. Elle doit agir de
façon libre, indépendante et res­

ponsable. Elle doit faire preuve

et

d'initiative

prendre

conscience de ses responsabili­

tés en relevant les défis de
l'heure : les défis de la commu­

nication, de la participation
sociale et de

l'engagement

citoyen.
La responsabilité de la femme

S11V88.
Lors de la prise de la Mecque,

approche religieuse basée sur la

pendant que les Mecquois s'at­

tolérance, le respect de l'autre,

tendaient à une

la force de l'argument et la

consécutive aux souffrances

sagesse. C'est ce que le coran

qu'ils ont fait subir au prophète

nous enseigne " appelle les gens

(saw), celui-ci leur dit : " allez-

au sentier de Ton seigneur par la

y, vous êtes libres ". Le pro­

sagesse et la bonne exhortation

phète n'a enseigné que la paix et

" S16 VI25 La manière dont

l'amour du prochain et il avait

Moïse et Aaron sont allés à Pha­

un esprit conciliant envers les

raon, peut inspirer la femme

hommes. C'est pour cette raison

dans son cheminement dans la

qu'Allah nous le précise dans le

l'impiété

donner son point de vue, son

islamique où le débat religieux

Son appel à l'islam doit être une

voie de Dieu : " Allez trouver

prendre la parole, s'exprimer et

vengeance

verset 159 de la sourate 3 : "

aujourd'hui envers sa commu­
nauté lui impose une participa­
tion

au

renforcement

des

actions de bienfaisance et de

soutien de tout ordre (moral,
intellectuel, matériel, financier)

aux différents projets de société

pour la bonne marche de celleci. Nous savons que le change­
ment social passe aussi bien par
l'homme que par la femme.

Celle-ci étant l'un des membres
actifs et incontournables d'une

société qui se veut prospère.

ne

c'est par un effet de la grâce de

connaît plus de limites. Parlez-

Dieu que lu es si réconciliant

Aujourd'hui, plus que jamais, la

lui un langage conciliant ! Peut

envers les hommes, car si tu te

être sera-t-il amené à réfléchir

montrais brutal ou inhumain

contribution effective et sans
faille de la femme est attendue

Pharaon

dont

La Preuve n° 14 -15 Décembre 2008/Janvier 2009

Parole de femme
dans les chantiers de développe­
ment. Sa participation socio­
économique et politique est exi­
gée au même titre que celle de

était une femme d'après le

l'homme. C'est un devoir pour

Amrnara. La femme doit parti­
ciper aux débats d'idées et

toute musulmane car il y a dans

constructifs

les principes de l'Islam, des

conscience critique et

orientations claires pour une

réflexion profonde.

véritable émancipation aussi

bien sociale que politique de la
femme. En s'inspirant des direc­
tives coraniques et sunnatiques,

la femme doit investir le champ

social et politique tout en faisant
fi des coutumes et traditions

humiliantes qui font d'elle un

sous-homme, un être inférieur.

La da'awa par la science
La femme ne pourra réussir sa

mission de da'awa que par un
minimum de savoir islamique et

non profane. Puisque dans la
société de l'information, le

savoir est un critère de respecta­

bilité. Ce qui n'est pas nouveau
pour l'Islam d'autant plus que le

Messager d'Allah en a fait une

avec

une

Son devoir de da'awa et de par­
ticipation citoyenne lui impose

une maîtrise parfaite des tech­
nologies de l'information et de
la communication notamment
l'Internet qui constitue un outil

incontournable dans la recher­

che et la transmission du mes­

sage. Non seulement, il parti­

sagesse du mois

Leçon de vie pour se fortifier dans toutes nos épreuves !
Un homme se leva pour aller accomplir la prière de l'aube à la mos­
quée. Il s'habilla, fit scs ablutions et emprunta le chemin de la mosquée.

une

En cours de chemin, il tomba et ses habits se salirent. Doutant de la
pureté de ses habits, condition obligatoire pour accomplir la prière, il
., se leva, et retourna vers sa maison.

Une fois à la maison, il se changea, fit à nouveau ses ablutions et s'en
retourna à la mosquée. Sur le chemin, il tomba à nouveau et se salit
encore, il se releva, se nettoya et se redirigea vers sa maison. Une fois
à la maison, il se changea une fois de plus, fit ses ablutions et s'en
! retourna à la mosquée. Sur son chemin, il rencontra un homme tenant
U une lampe qui l'attendait. Lorsqu'il lui demanda son identité, l'homme
» lui rétorqua : "J'ai vu que tu es tombé deux fois sur ton chemin vers la
mosquée, c'est pourquoi j'ai apporté cette lampe pour t'éclairer le chei min.". L'homme le remercia infiniment et tous deux se dirigèrent vers
■ la mosquée.

cipe à la formation du da'i mais
aussi et surtout il lui permet de

Une fois à la mosquée, le premier demanda à l'homme à la lampe de
venir prier avec lui. Ce qu'il refusa. Il le lui demanda encore deux fois

partager avec ses frères et sœurs

i S mais la réponse fut toujours la même. Lorsque l'homme lui demanda

d'autres contrées, des écrits isla­
miques profitables et très béné­
fiques.

Le net étant un moyen de diffu­
sion de l'Islam, la sœur doit

créer et animer des sites pour
participer à la formation des

depuis le 7ème siècle. Elle doit

musulmans et des autres com­
munautés. Seulement, elle doit

de ce fait s'instruire et s'éduquer
car l'émancipation féminine

avoir le sens du discernement et
la clairvoyance en faisant des

véhiculée par l'Islam, en un

recherches sur Internet ■

obligation pour tout musulman

La

constat de lbn al Athir, Asad alGhàba, dans l'ouvrage de M.

quart de siècle, a fait qu'une per­

I pourquoi il ne voulait pas venir prier. Il lui répondit: "Je suis Satan ''.

L'homme fut choqué par cette réponse. Satan lui expliqua ceci : " sur
ton chemin vers la mosquée, c'est moi qui te fis tomber. Quand tu
retournas à la maison pour te purifier et revenir a la mosquée, ALLAH
te pardonna tous tes péchés. Je te fis tomber une seconde fois mais cela
ne te découragea pas de retourner remplir les conditions de pureté pour

j
1
j
1
j

i venir prier à la mosquée. Bien au contraire tu repris le chemin de la
mosquée avec la même intention. Du fait de ta détermination, ALLAH
pardonna les péchés des habitants de ta maison. J'ai eu peur qu'en te fai! sant tomber une troisième fois, ALLAH ne pardonna à tous les habi| tants de la cité, convaincu qu'à coup sûr tu atteindrais la mosquée”.

i
;
|
;

H
jj
aj
&
ÿ

g

| La morale de cette histoire, c'est qu'il ne faut pas laisser Satan voler le ’j
a bénéfice de nos actions. Il ne faut jamais abandonner une bonne action j
B que l’on a l'intention d'accomplir, car l'on ne pourra jamais mesurer la ;
a récompense que l’on aurait, en franchissant les obstacles dressés face à j

A l'accomplissement de cette action ■

sonne sur huit de l'élite savante

ÉiesKsams:tsu'tx x: -

, x*

«, .

j

Humeur
brons ou est-ce la clémence de la
ous avez dit indépendance ?
De quelle indépendance
France?
s'agit-il ? De qui ou de quoi
Le plus urgent aujourd'hui, c'est de
sommes-nous indépendants ? Les
nous départir du néocolonialisme
Burkinabè ont célébré en pompe et
sous toutes ses formes : les institu­
avec faste le 48 anniversaire de leur
tions financières internationales, cer­
indépendance sans certainement se
tains Etats économiquement et mili­
poser ces questions de fond. Si l'in­
tairement puissants, les multinatio­
dépendance se résumait à des com­
nales, certaines ONG internationales
mémorations grandioses... L'indé­
... Nous devons surtout nous libérer
pendance que nous célébrons est
de nos propres tares. Nos Etats sont
celle que l'ancienne puissance colo­
sous le joug de la mal-gouvernance,
niale a bien voulu nous accorder.
Est-ce notre mérite que nous célé­
de la corruption, de l'incivisme... La

V

La Preuve n° 14 -15 Décembre 2008/ Janvier 2009

vraie indépendance qu'il faut recher­
cher est celle qui consiste à sortir du
sous développement, à nous départir
de nos propres turpitudes. Le dis­
cours qui consiste à jeter l'anathème
sur l'autre est dépassé. Nous sommes
les premiers responsables de nos
échecs et de nos égarements. L'indé­
pendance vraie est donc une quête
permanente que l'on ne peut vérita­
blement célébrer, d'autant plus que
c'est un processus sans fin ■
Par Farouk

9

F lash back
VIOLENCES INTERRELIGIEUSES AU NIGERIA

A qui la faute ?
Par Bachar SOW
es violences qui ont
éclaté à Jos dans le

tions du Nord et celles du Sud.

L

Le Nigeria a acquis son indé­

centre du Nigeria les
26 et 27 novembre 2008 vien­

pendance en I960, sous la
direction du premier ministre
Aboubakar Tafawa Balewa.

nent s'ajouter à une liste déjà
trop longue de crises et de vio­
lences interethniques, inter­
communautaires ou interreli­
gieuses que ce pays a connu

En 1963, une organisation
fédérale est adoptée, et com­

plète le système de gouverne­
ment parlementaire à l'an­

depuis maintenant quatre (04)

glaise qui est celui du pays

décennies. On se souvient que
cette meme ville de Jos a

depuis trois ans. Mais les ten­
sions entre les différents grou­

connu en 2001 et 2004 des

pes de populations n'en sont

affrontements de cette nature

pas moins effacées et toute
l'histoire du Nigeria sera

qui avaient fait près de 7(X)

morts. En 2004, dans cette

dominée jusqu'à aujourd'hui

même région, la ville de
Yelwa avait connu des affron­

par les rivalités entre les trois
principales forces en pré­

tements qui se sont soldés par

sence, les Big Three : les Nor­
distes (populations Haoussa,

49 morts parmi les agricul­
teurs chrétiens. La revanche 3

Peul et Kanouri) qui représen­

mois plus tard fait 630 morts

tent 25% de la population, les
Yoruba, au Sud-Ouest (22%
de la population) et les Ibo ou
Igbo, au Sud-Est (18% de la

parmi les musulmans. En

réaction, les chrétiens sont
expulsés de Kano et tués à
près de 500. Dans cette même
ville déjà en 1980, des émeu­
tes avaient abouti à la mort de

liste de ces scènes d'horreur
est longue.

500 personnes majoritaire­

ment chrétiennes sans oublier
les affrontements de Kaduna
en février 2000. En 2002, la

Cour suprême annule la
condamnation à mort par la
justice islamique du Nord
d'une femme adultère, tandis

que se déroulent à Lagos des

violences entre musulmans et
chrétiens qui font une cen­
taine de morts, et d'autres
émeutes, celte lois à propos de
la tenue d'une élection de
Miss Univers, font qualrecenls victimes. ... Bref ! la

10

La violence intercommunau­
taire au Nigeria est une ques­
tion très complexe dont
l'étude demande une certaine
connaissance de l'histoire
politique et socioéconomique
du pays depuis l'époque colo­

niale. 11 s'agit pour nous non
d'avoir la prétention d'expli­

quer au mieux ce phénomène
mais d'en décliner quelques
facteurs et de montrer que les
musulmans et les chrétiens du
Nigeria peuvent bel et bien
vivre en bonne intelligence

comme partout ailleurs. Mais
il faudra d'abord que les mani­
pulations cessent.

Aux sources d’un long
eonllit interroligieux

population). Des oppositions
attisées par la volonté de
contrôler la manne pétrolière,

et qui seront la clé d'une vio­
lence chronique qui dure
depuis plus de quarante ans.

Le colon anglais a découpé le

Les musulmans font un peu

Nigeria en deux parties : le
Nigeria méridional ou Bas-

plus des 50% de la population

Nigéria, et le Nigeria septen­

tion le Nord. Les chrétiens

trional ou 1 laul-Nigéria, sépa­

estimés à 40% sont relégués

rées par le parallèle passant
par Ida. Chacune d'elles avait

dans le Sud-est. Les deux

à sa tête un haut commissaire

presqu'à égalité

nommé par la Couronne.
Cette situation, déjà à l'épo­

Yorouba au Sud-ouest de

que, a entretenu le sentiment
de différence entre les popula­

constitue une zone de contact

et ont pour zone de prédilec­

confessions

même

retrouvent

se

qu'au

chez

Centre

les

qui

autour de l'Etat du Plateau

La Preuve n° 14 -15 Décembre 2008/ Janvier 2009

lash back
central dont Jos est la capitale.

Depuis l'émergence du chris­
tianisme au Nigeria, les chré­
tiens et les musulmans ont
vécu en voisins et en amis.

Après l'indépendance, les
deux religions sont entrées en

compétition pour la direction
du pays. C'est là un des fac­
teurs fondamentaux des vio­
lences interconfessionnelles.
John Olorunfemi Onaiyekan,

Mais la manne pétrolière, mal
employée par des politiciens
corrompus, n'assure qu'une
insuffisante croissance du PIB

(3,3 % en 2003) et attise les
convoitises des populations
du Nord face à celles du Sud
qui s'en estiment propriétai­
res.
Il y a une pauvreté générali­
sée, ce qui donne lieu à une

niée pour les ressources limi­
tées. La plupart de ces com­

chrétien et animiste.
Les chrétiens demandent la
séparation de l'Eglise et de
l'Etat alors que les musulmans
sont favorables à l'application
de la Loi islamique. Les rap­

ports entre musulmans et
chrétiens s'enveniment à partir
du moment où 13 des 36 États

de la fédération adoptent la
Charia en 1999. Si les musul­

munautés ne sont pas meilleu­
res que les habitants des tau­

mans qui peuplent le Nord à
95 % réclament l'application
de la charia dans leurs territoi­
res, les chrétiens voient en

dis. Les fermetures d'indus­
tries sont récurrentes avec

cela un danger qu'il faut
empêcher à tout prix. L'épis­

leurs conséquences de pertes
d'emplois, la plupart des

copat nigérian lutte contre
l'introduction de la charia et

Malheureusement, il est facile

familles éprouvent des diffi­

de manipuler les gens."

cultés à se nourrir. Il n'y a pas

son extension. Dans une
déclaration, les prélats rappel­

archevêque d'Abuja et prési­

dent de la conférence épisco­
pale nigériane, affirme que
"ce sont souvent les hommes

politiques qui exploitent les

sentiments religieux

pour

d'évidents intérêts politiques.

Au centre des conflits se
trouve la question du foncier

qui se pose particulièrement
dans la partie centrale du
pays. En effet, les populations

originaires du Nord qui s'y

sont installées, il y a plus d'un
siècle, ont pris possessions

des terres dont la propriété est
revendiquée par les Toroks
autochtones.
C'est dans cette même logique

que le sous-développement
qui est un puissant facteur,
attise les tensions sociales
dans un pays qui, malgré son
immense richesse potentielle,
laisse une bonne partie de sa
population hors du dévelop­

pement économique et social,
Le Nigeria, dont 70 % des
habitants vivent en dessous du
seuil de pauvreté, est pourtant
le plus grand producteur afri­
cain de pétrole et détient des
réserves très importantes
grâce à ses gisements off
shore du golfe de Guinée.

d'eau potable, de bonnes rou­
tes, des installations médica­
les, des infrastructures socia­
les et de bonnes écoles. Un tel

lent : "Nous, évêques du
Nigeria, avons protesté (...)
contre le gouvernement à

cause de l'introduction de la

environnement génère la peur,
la haine, la méfiance, les frus­

charia. Permettre son entrée

trations, la colère, etc. Dans
de telles circonstances, il est

un fanatisme et un extré­
misme islamique auquel notre

facile de faire porter le cha­

pays n'a rien à gagner." "L'in­

peau à l'autre.

troduction de la "sharia" pour­

Les affrontements causés sou­
vent par des problèmes ethni­
ques ou de répartition des res­
sources, prennent une colora­

tion religieuse. Et puis, il y a
le problème des fanatiques et
des extrémistes. Ils ne sont

pas nombreux, mais ils sont

actifs.
La question de la saliria

en vigueur signifie encourager

suivent -ils, comme loi fonda­
mentale est un problème réel !

mans qui dénoncent le fait de
zoomer le volet pénal de la
charia et qui avancent l'argu­
ment selon lequel l'application
de la Loi islamique ne doit pas
être conçue comme une viola­
tion de la constitution à partir
du moment où c'est une aspi­

ration de toute une partie de la
population. Si la question
effraie les minorités chrétien­

nes et embarrasse le gouver­
nement fédéral, les musul­
mans sont catégoriques :
"Dans une fédération, plu­
sieurs systèmes pénaux peu­
vent cohabiter", soutient le Pr.
Yadudu, professeur de droit
formé à Harvard et conseiller
technique à l'instauration de la
charia à Kano, avant d'affir­
mer : "Aux Etats-Unis, vous
êtes différemment puni pour
avoir volé au Texas ou en

Californie. Pourquoi le Nige­
ria ne fonctionnerait-il pas

ainsi? La charia ne mine ni la
Constitution, ni le processus
démocratique. Il faut simple­

ment que le gouvernement à
Abuja montre un peu de
patience."

Si cette position est soutena­

Les chrétiens qui vivent dans

ble, il n'est pas moins vrai que

ces Etats sont considérés

certains leaders instrumentali­

comme des étrangers, ou des
citoyens de deuxième catégo­
rie ! Cela est inadmissible... il

sent la sharia: "La sharia

affirme un jeune policier chré­
tien a toujours existé ici,

s'agit d'un enjeu politique qui

même les colonisateurs bri­

n'a rien à voir avec la religion.

tanniques l'avaient laissée en

Et, dans l'état actuel des cho­

place pour les divorces, les

ses, il n'est pas possible
d'avoir une paix politique et

mariages et même les échan­

couronnée par la question du
rapport de la religion à l'Etat.

religieuse stable au Nigeria si

ges commerciaux. Ce qui
change, c'est que des gens

l'on ne règle pas cette question

déçus par le pouvoir fédéral

Le débat sur la charia n'est en
réalité que le paravent de
l'étemelle rivalité entre le

de l'instauration de la "sha­

aient décidé d'utiliser la charia

ria"."

comme une amie politique.
La charia, c'est leur dernière

Toute cette série de causes est

Nord musulman et le Sud

La Preuve n° 14-15 Décembre 2008/ Janvier 2009

Celte position s'oppose natu­
rellement à celle des musul­

cartouche ■ "

11

Leçon de vie
A l’école de l’épreuve
Par Idriss

Chers lecteurs, désormais et incha Allah, vous me lirez sous ce grand titre " leçon de vie ". Après avoir écrit des faits divers à plu­
sieurs reprises, j'ai trouvé nécessaire de rappeler ce que nous tous pensons en lisant ces faits divers. Les raconter ou les lire, loin

de divertir seulement, doit poursuivre le but d'instruire, d'en tirer une leçon. Pour vous y interpeller de façon évidente, vous en
doutez, ce titre ne peut être que mieux indiqué. Un titre qui nt'a été inspiré par la présente histoire que je vais vous raconter.
aouda Liguidi est
festivités prévues furent rem­
une des personnalités
placées par des funérailles.
du quartier qui doi­
Quelques mois après son
vent leur renom à la lourdeur
"walima", sa mère tomba
de leurs poches. Mais avant
malade d'une maladie qui finit
d'y arriver, comme beaucoup
par lui frayer un passage dans
de riches, Daouda a beaucoup
l'autre monde. Une poignée de
mois plus tard, le pied de son
souffert ; il a vécu la galère.
Une galère qui a été rapide­
chauffeur se fendilla. Il fut soi­
ment oubliée, du jour au len­
gné en vain. Des accidents se
succédèrent autour de lui tou­
demain, avec l'augmentation
des avoirs de Daouda.
chant parents proches et loin­
tains.
Après avoir ouvert plusieurs
Un jour, une de ses femmes
boutiques
et
magasins,
tomba malade. Les guérisseurs
construit sur plusieurs parcel­
de tous ordres ne sont pas arri­
les et acheté plusieurs motos et
vés à la soigner. Un autre jour,
véhicules, Daouda décida de
ce fut le tour d'un de ses maga­
se rendre à la Mecque. Son
sins : les marchandises venues
retour tout comme son départ
de Dubaï furent consumées
fut célébré avec faste tant et si
par un incendie.
bien que son pèlerinage faillit

D

ressembler à celui de Kankan
Moussa. Seulement voilà,
avec ce pèlerinage, c'est
comme si Daouda avait atteint
son apogée. Il commença à
décliner.

De retour de la Mecque, sur la
route du village pour fêter la
réussite de sa visite pieuse, il
apprit la mort de sa sœur. Les

12

Comme une roue qui tourne,
Ladji Daouda lui-même eut un
malaise qui se transforma vite
en maladie. Il consulta les spé­
cialistes en maladies de
l'homme qui
n'ont pu
qu'avouer leurs limites devant
cette maladie ou plutôt ce mal.
A force d'examens, ils sont
arrivés à douter s'il s'agissait

bien d'une maladie; aucun
germé n'étant découvert. Mais
Daouda souffrait et c'était visi­
ble.

à cette maladie grave et sour­
noise, Daouda conclut à l'inca­
pacité de sa foi à résoudre ses
problèmes vitaux.

Les médecins et guérisseurs
étrangers furent appelés à la
rescousse. De multiples médi­
caments et produits furent
prescrits. Il y en a eu de toutes
sortes : à boire, à croquer, à
siroter, à badigeonner. Mais la
maladie gagnait davantage du
tenain. Pire, elle refusait de se
révéler à la science des prati­
ciens tout en rongeant la peau
et l'âme de Daouda. Désor­
mais, en plus des questions
métaphysiques taraudaient son
esprit. Il se demandait ce qu'il
avait fait à Dieu pour mériter
une telle sanction. Quel péché
gravissime avait-il commis
pour démériter la miséricorde
du Seigneur ? Pourtant, il
priait bien, jeûnait assidûment,
donnait généreusement la
zakat, fit son pèlerinage avec
bonne intention. Cette foi
n'était-elle pas censée résoudre
ses soucis mondains ? Après
moult questionnements et face

Il retourna au village pour tout
consulter : les vieux, le sable,
les cauris, les pierres, les buis­
sons, les grottes,... Il égorgea
toutes sortes d'animaux aux
couleurs variées. Plusieurs
personnes furent tour à tour
accusées de sa maladie. Des
sacrifices pour contrer leurs
maléfices ou pour les leur
retourner furent faits. Des
mois passèrent, des années
s'écoulèrent : Daouda demeu­
rait malade. Il quitta le village
pour la ville où il intégra son
ancienne foi après une recon­
version. Il vécut un morceau
de temps sans que son état de
santé ne s'améliore. Il entreprit
alors de faire une nouvelle
émigration vers une autre foi
qui lui faisait miroiter guéri­
son, miracles et réussite et ce,
malgré les avis contraires de
ses confrères ■

A suivre...

La Preuve n° 14-15 Décembre 2008/ Janvier 2009

Extrait
La place de la mosquée Al-Aqsâ dans le coeur des musulmans
-

L

(littéralement : "le

(rapporté par al-Bukhârî et

la première maison (consa­

et qu'il s'agit juste d'une mise

Muslim).

crée à Dieu) bâtie sur terne, a

dit : "C'est la Mosquée

en place très sommaire qui
s'est déroulée quarante ans

Sacrée [la Kaaba]. "Ensuite

après la construction de la

?" lui demanda-t-on. "C'est

la Mosquée al-Aqsâ", répon­

Kaaba par le prophète Abra­
ham (Qassas ul-anbiyâ', Ibn

dit-il. "Combien de temps

Kathîr, p. 156 et p. 202).

entre les deux ?" demanda-t-

Quant au prophète David

on. "40 ans", répondit-il

(Dâoûd), il n'a fait que réin­
staller l'arche là où son ancê­

Lieu de prière éloi­

3) Le Prophète (sur lui la
gné") qui se trouve à Jérusa­
paix) a dit : "On ne doit
lem occupe une place impor­
voyager que vers trois mos­
tante dans les cœurs des
quées : la Mosquée Sacrée,
musulmans. Dieu, dans le
ma Mosquée que voici, et la
Coran, parle de cette mos­
Mosquée Al-Aqsâ" (rap­
quée et du pays où elle se
porté par al-Bukhârî et Mus­
trouve en ces termes :
lim). Ce Hadith souligne
"Pureté à Celui [Dieu] qui a
qu'à part ces trois mosquées,
fait voyager Son serviteur
il n'est pas utile de voyager
[Muhammad] de la Mosquée
spécialement pour se rendre
Sacrée jusqu'à la Mosquée
dans une mosquée (c'est l'in­
al-Aqsâ - celle dont Nous
terprétation de certains ulé­
[Dieu] avons béni les alen­
mas) ou qu'il n'est pas per­
tours - afin de lui montrer
mis
d'entreprendre
un
Nos Signes. Il [Dieu] est,
voyage à but purement cul­
Lui, Celui qui entend, Celui
tuel que vers ces trois mos­
qui voit" (Coran 17/1). Dans
quées (c'est l'interprétation
les paroles (hadiths) du Pro­
d'autres ulémas).
phète Muhammad (sur lui la
4) Le Prophète (sur lui la
paix) également, la mention
de la Mosquée

al-Aqsâ

paix) a dit : "La prière (salât)

accomplie dans la Mosquée

revient souvent :

sacrée [de La Mecque] est
1)

.

Extrait de la Maison de l'Islam

a Mosquée al-Aqsâ

Lors de son voyage noc­

turne (al-isrâ wal-mi'râj), le

Prophète
d'abord

a

de

été
la

conduit

Mosquée

sacrée de La Mecque jusqu'à
la Mosquée Al-Aqsâ de

Jérusalem (voir verset du
Coran plus haut, ainsi que
les Hadiths bien connus rap­
portés par al-Bukhârî et
Muslim).

2) Après leur émigration à
Médine, le Prophète et ses

Compagnons ont accompli,
pendant 16 ou 17 mois, leurs
cinq prières quotidiennes le
visage tourné dans la direc­
tion de la mosquée Al-Aqsâ

égale [sur le plan des récom­

penses] à cent mille prières
faites ailleurs. La prière
accomplie dans ma Mosquée
[à Médine] est égale [sur le
plan des récompenses] à
mille prières faites ailleurs.

Et la prière accomplie dans
la Mosquée al-Aqsâ [de

Jérusalem] est égale [sur le
plan des récompenses] à

cinq cents prières faites ail­
leurs" (rapporté par al-Bazzâr, cité par Ibn Hajar qui dit
de ce Hadith qu'il est has­

san).
5) Le Prophète (sur lui la

paix), questionné au sujet de

La Preuve n° 14 -15 Décembre 2008/ Janvier 2009

(rapporté par al-Bukhârî).
Commentant ce Hadith, cer­
tains ulémas sont d'avis que

c'est Adam qui, le premier, a
construit ces deux mosquées,
à 40 ans d’intervalle, et que
Abraham n'a fait que re­

construire la Kaaba à l'en­
droit



elle

avait

été

construite par Adam, et que
Jacob (Ya'qûb) n'a fait lui

aussi que reconstruire al-

Aqsâ là où Adam l'avait

construite. Mais je préfère
l'avis d'autres ulémas (Ibn

Kathîr notamment), ceux
qui, pour leur part, sont

tre avait posé les fondations
du Sanctuaire. Son fils, le
prophète Salomon (Sulay-

mân), n'a fait quant à lui que

reconstruire et l'embellir. Le
prophète Muhammad (sur
lui la paix) a ainsi relaté
comment Salomon, qui est

son frère dans la foi, a invo­
qué Dieu et Lui a demandé

trois choses après avoir ter­
miné la (re-)construction du
Sanctuaire (rapporté par an-

Nassaï et Ibn Mâja, authenti­
fié par al-Albânî).
Tout ceci fait qu'hier comme

d'avis que c'est Abraham qui,
le premier, a construit la

aujourd'hui, les musulmans

Kaaba en compagnie de son
fils Ismaël, et que al-Aqsâ a

Mosquée Al-Aqsâ et à ce

été fondée 40 ans après cela

l'Esplanade des Mosquées.

(Ibn Kathîr a écrit dans son

Tafsir que le Hadith relatant

que

c'est

Adam

qui

a

construit le premier la Kaaba
est faible).

demeurent attachés à la

qu'on appelle aujourd'hui

Hier, c'était notamment le

vendredi 2 octobre 1187,
quand Saladin (Salâh ud-dîrt
al-Ayyûbî

-

1138-1193)

avait fait son entrée dans

Par qui al-Aqsâ a été fondée

Jérusalem qu'il avait reprise

40 ans après la construction

aux Croisés. Quatre ans plus

de la Kaaba par Abraham, le

tard, en septembre 1191, le

prophète Muhammad (sur
lui la paix) ne l'a pas dit. Ibn

roi

d'Angleterre

Richard

Cœur de Lion lui demande

Kathîr est d'avis qu'il s'agit

par écrit de leur restituer

du prophète Jacob (Ya'qûb),

Jérusalem, car, affirme-t-il,

13

Extrait
"c'est notre lieu de culte".

sent-ils ceux qui. eux, ont été

plus, il renforce la garde sur

cela sans bain de sang, sans

Saladin lui répond : "La

injustes envers les musul­

les lieux du culte et annonce

destruction, sans haine" (Les

Ville sainte est (...) plus

mans lors de leur occupa­

que les Franj eux-mêmes

croisades vues par les Ara­

importante pour nous, car

tion. Au contraire, des son

pourront venir en pèlerinage

bes. Amin Maalouf. pp. 230-

c'est vers elle que notre Pro­

entrée à Jérusalem le ven­

quand ils le voudront. Bien

phète a accompli son mira­

dredi 2 octobre 1187. Sala­

entendu, la croix franque,

232).
Cette magnanimité de Sala­

culeux voyage nocturne, et

din avait montré à ce sujet la

installée sur le dôme du

c'est là que notre commu­

grandeur d'âme des musul­

Rocher, est ramenée. Et la

nauté sera réunie le jour du
jugement dentier. Il est donc

mans. Amin Maalouf relate :

mosquée Al-Aqsa, qui avait

"Ses émirs et scs soldats ont

été transformée en église,

exclu que nous l'abandon­

des ordres stricts : aucun

redevient un lieu de culte

nions. Jamais les musulmans

chrétien, qu'il soit franc ou

musulman

ne l'admettraient (...)" (Les

oriental,

biens seront vendus plus tard

croisades vues par les Ara­

inquiété. De fait, il n'y aura

aux

familles juives, que

ennemis). Cette attitude che­

bes. Amin Maalouf. pp. 242-

ne

doit

être

(...).

D'autres

din

est

en

tous

points

conforme à ce qu'a enseigné

le Prophète (sur lui la paix)
en la matière (par exemple
lors de la conquête de La

Mecque où

vivaient ses

ni massacre ni pillage. Quel­

Saladin installera dans la

valeresque de Saladin fut

ques fanatiques ont réclamé

Ville sainte. (...) Si Saladin a

d'autant plus méritoire que

Mais que Saladin refuse

la destruction de l'église du

conquis Jérusalem, ce n'est

les Croisés, eux. n'avaient

d'abandonner Jérusalem ne
signifie pas qu'il en interdise

Saint-Sépulcre en guise de

pas pour amasser de l'or,

pas fait preuve d'un compor­

représailles contre les exac­

encore moins pour se ven­

tement noble lors de leur

l'accès à ceux qui ne sont pas

tions commises par les Franj

ger. (...) Sa victoire, c'est

conquête puis de leur occu­

musulmans et qui voudraient

[les Croisés], mais Saladin

d'avoir libéré la Ville sainte

pation de Jérusalem à partir

y pratiquer leur culte, fus­

les remet à leur place. Bien

du joug des envahisseurs, et

de juillet 1099 b

243).

BULLETIN D'ABONNEMENT
A retourner à la Preuve 01 BP 5733 Ouagadougou 01

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............................................................................................................................................................................

.....................................................................................................................................................................................
.......................................................................................................................................................................................

Signature

14

La Preuve n° 14-15 Décembre 2008/ Janvier 2009

Brèves
Par GSH

Gaza : y a t-il quelqu’un pour arrêter la folie meurtrière d’Israël ?
sraël a déclaré la

I

guerre à la population

sont littéralement sur- : ,i militaire fermée". -L'of­
chargés, débordés, et ne
fensive terrestre a com­

palestinienne dans la

peuvent répondre à Fur

bande de Gaza. Depuis le

gence, 'Ce d'autant plus

.27 décembre, ce petit ter­

mencé le dimanche ^jan­
vier. La population pales-

que des mois et des mois

ritoire où s'entassent un

tiniëhne "est victime de
de blocus imposé par ' 'crimës 'dëflguerre israé­

million et demi de Pales­

Israël avec un appui inter­

liens à. gfaride échelle

tiniens -dont deux tiers de

national. dévastateur les

sous le, regard coupable

réfugiés issus de l'expul­

ont privés de toj|t, médi­

de la communauté inter­

sion de 1947-1949- s'est

nationale. L'affirmer n'est

cortège

caments et matériels.
Pour la seule journée de

funèbre quasi-permanent.

samedi, 64 avions ont tiré

au regard de la quatrième

Le bilan des bombarde­

plus de cent tonnes de

', convention de Genève et

transformé en

ments israéliens ne cesse
de s'alourdir. Il se chiffre

en centaines de morts,

parmi lesquels de nom­

famille-, en milliers de

breux enfants -dont cinq

blessés, en destructions

fillettes

massives. Les hôpitaux

d'une

même

pas un slogan, c'est un fait

bombes en plusieurs vols.

les dirigeants israéliens

Israël a déclaré le nord de

devront pour cela être

la bande de Gaza "zone

jugés ■

Présidentielle au Ghana : une belle leçon de démocratie
es ghanéens ont

L

voté

à

décembre

la

national

difficultés constatées, le

partisme et. à la démocra­

fin

i démocratique (NDC) qui

Ghana a fait preuve de

tie en 1992. " Je veux que

leur

est sorti victorieux face

du

Congrès

maturité

démocratique

tous le monde sache que

nouveau président devant
au candidat du parti au

sur le continent compara­

succéder à John Kufuor,

pouvoir-i-Nana Akufo-

tivement à d'autres pays

un chef d'Etat parmi les

Addo. D’après les résul­

qui ne cessent de faire

plus respectés d'Afrique

tats officiels portant sur

honte

qui a tiré sa révérence au

les suffrages les 230 cir­

modifiant'

cesse

John Atta-dès la procla­

terme de deux mandats

conscriptions du pays, M.

leurs constitutions pour

mation des: résultats. Le

à

sans

déclaré

demeurer au pouvoir. Il

Atta-Mills

prévoit la constitution.

.50,23% des voix contre "

s'agit de la cinquième

C'est le candidat de l'op­

49,87% pour son adver­

élection

position John Atta-Mills

saire. Malgré quelques

depuis le retour au multi-

obtenu

■tous; les ghanéens" a

l'Afrique en

de quatre ans, comme le

a

je suis le président de

présidentielle



Professeur

nouveau président pren­

dra fonctionné 7 janvier

John Atta-Mills

2009 B

Guinée : coup d’Etat à un cadavre
des, autres institutions
pleurer : la mort de Lanrépublicaines, la suspen­
sana Conté venait d'être
sion de la Constitution,
officiellement annoncée
etc. Un Conseil national
depuis seulement six peti­
pour la démocratie et le
tes heures, un deuil natio­
développement (CNDD)
nal de 40 jours venait
venait de voir te jour et un
d'être décrété et les dra­
conseil consultatif, qui
peaux mis en berne
regrouperait des militaires
quand, aux premières
et des civils, a été formé.
lueurs du jour, un capi­
taine de l'armée gui­ : Théoriquement, tout était,
néenne, du nom :de(i qn 1e sait, réglé : en cas de
Lassana Conté
Moussai Dadis Cdmara,
vacance du pouvoir, 1e
ne sait pas 7 annonça dans line décla­ ''président de l'Assemblée
>1/^1' vraiment s'il faut
nationale assurerait l'inté­
ration'télévisée la dissolu­
-(iKmA«Pjrirq.iOWi en. tion du gouvernement, de
rim et organiserait une
l'Assemblée nationale ej
présidentielle dans un

La Preuve n° 14-15 Décembre 2008/ Janvier 2009

délai n'excédant pas 60
jours. Mais dans nos
démocraties* bananières,
où les premiers magistrats
sont souvent les premiers
à violer la constitution,
peut-on s'étohHtr de, ce

néenne, s'est présenté en
véritable messie, décidé à

"balaÿer" la maison gui­

néenne. Les jeunes mili­

taires qui renforcent leur

..pouvoir, n'entendent pas
qu'elle ne soit pas sacrée
pour; autant s'installer
et que les autres aussi
puissent la fouler ' aux' ' durablement aux com­
mandes du pays, suivant
pieds impunément ? Une
nouvelle ère s'annonçe-ten cela l'exemple bien
elle en Guinée ? Pour sa
connu du Président Ama­
première grande sortie
dou Toumani Touré
publique, le capitaine
Moussa Dadis Camara,, (ATT) du, Mali. Attenchef de la junte dguii'ii i j dons,de voir, la,suite ■

15

Jeu international
Ce qu’on attend de Barack OBAMA
................

e 20 janvier pro­

L

chain.

Barack

Par Farouk

tous les moyens de sortir le

monde de ce gouffre.

Obama sera officiel­

La crise au proche orient.
lement installe dans ses fonc­
Les dernières attaques d'Is­
tions de président des Etatsraël contre la bande de Gaza
Unis d'Amérique. L'heure

__

,

La lutte contre le terro­

Dans la même logique, il

risme. On se demande bien

faut que l'Amérique se retire

qu'aurait fait Bush s'il n'y

d'Irak et d'Afghanistan. Rien

avait pas eu le 11 septembre
2001. Il l'a d'ailleurs accueilli

ne justifie aujourd'hui qu'une

comme un cadeau de Dieu.

elle puisse annexer un autre

n’est plus aux sentiments et à
l'affection qui ont entouré

puissance, aussi grande soit-

Etat indépendant. L'attitude
expansionniste des Etats-

son élection, du fait de sa

Unis de Georges Bush doit

jeunesse mais surtout de sa

être bannie sous l’ère Obama,

race. Maintenant, place au

sinon il aura trahi. C'est cet

travail : cl Dieu sait qu'on

espoir que nourrissent les

attend beaucoup de lui. Car,

citoyens

s'il a été élu. c'est aussi parce

rejette l'unilatéralisme et la

qu'il incarnait le changement

vendetta.

du

monde

qui

; un changement que même
citoyens

monde

ceux qui ne sont pas citoyens

Les

américains attendent. C'est

attendent plutôt que l'Améri­

d'ailleurs / pourquoi

du

nous

que, riche et puissante, soit

essayons de lister ce qui

sincèrement bienveillante à

parait être les attentes pres­

l'égard des pauvres de ce

santes

des

citoyens

monde. Si les Africains ont

du

Barack Obama en campagne

monde et dont l'Amérique a
certainement la clé.
La résolution de la crise

financière et économique.
Son pays,'sous l'ère Bush en
a été le principal responsa­

ble. Donc, il lui appartient de
contribuer plus vigoureuse­

ment à sa résolution. Il a déjà

montré une réelle préoccupa­
tion face à la question, à tra­

vers son

ambitieux pro­

gramme de relance de l'éco­

nomie

américaine.

particulièrement suivi avec
intérêt son élection, ce n'est

viennent rappeler l'urgence

Cette

crise n'épargne personne, et
les pays en voie de dévelop­
pement. qui lu subissent de

plein fouet, sont très attentifs

à tout ce qui se lent dans ce

de la résolution de ce conflit
qui a trop duré. Cette région

résume à elle seule l'ensem­
ble des injustices que notre

monde connaît. Elle est aussi
la sève nourricière de nom­
breux

conflits

dans

le

monde. Barack Obama devra
dépasser l'attitude négatrice
de l'Amérique, consistant à
apporter un soutien incondi­

tionnel à Israël. Les Palesti­
niens ne demandent qu'à

vivre paisiblement sur la

terre de leurs pères. C'est
peut être là-bas que se trouve
le nœud de la question du

terrorisme,

Et depuis, il a plongé le

pas parce qu'il a seulement

monde dans une incertitude

une peau noire, mais ils espè­

sans précédent. De nombreu­

rent qu'au nom de ses origi­

ses personnes dans le mondé

nes africains, Obama puisse

sont injustement privées dç

être plus enclin à leur appor­

leur droit à la vie et à la

ter l'aide dont ils ont besoin.

dignité, au nom de la lutte
contre le terrorisme. Les

On peut continuer à faire la

le

liste de ce l'on peut attendre

monde sont de plus en plus

de Barack Obama, mais il

musulmans

à

travers

stigmatisés, pourchassés et

faut être réaliste et garder les

sauvagement tués sous pré­

pieds sur terre. En Amérique,

texte de terrorisme. Il faut

aucune rupture véritable n'est

rétablir la dignité de toutes

possible. Donc, sa marge de

brimées,

manœuvre est minime car

notamment en fermant sans

sur certaines questions, il na

ces

personnes

de

pas le choix que de faire

concentration de Guantamo

comme scs prédécesseurs.

condition

le

camp

sens par le nouveau prési­

qui est une honte pour le

Mais, quand même atten­

dent. Encore faut-il qu'iPait

monde civilisé.

dons de voit ■

16

La Preuve n° 14 -15 Décembre 2008/ Janvier 2009

Item sets
La Preuve