La Preuve #34

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Title
La Preuve #34
Creator
La Preuve
Date
September 2010
issue
34
Rights
In Copyright - Rights-Holder(s) Unlocatable or Unidentifiable
Language
Français
Contributor
Louis Audet Gosselin
Wikidata QID
Q114034227
extracted text
Le rôle des parents dans l’éducation spirituelle de leurs enfants*

RENTREE SCOLAIRE 2010-2011

Quand l’éthique
s’éteint dans
le rang des p8
enseignants

Koursinghin :
chronique d’un
foyer coranique
bicentenaireP.7
la vie ! P.i2
RAMADAN

Après
l’école,

lîiiflîfflfîwl i b.iThu fEEF! cTi O

ditorial
,

S

’il y a bien des

de ses fils. Il ne les ouvre que

levés contre les daaras sénéga­

pour réprimer ou apporter des
solutions inopportunes. Ces

n’em­

laises, le sont aussi contre

balle guère, ce

l’école coranique burkinabè,

garibous sont pourtant des

sont bien les garibous qui,
peut
sontêtre même avec plus

enfants de ce pays et ils méri­

scolaire

d’acuité. Et comme les mêmes

autres. Mais leur crime est

causes produisent souvent les

de cet Etat auprès de qui leurs

d’etre inscrits dans des écoles

mêmes effets, il ne faut pas

parents versent des impôts.

s’étonner de constater ici, un

système et qui se trouvent

effet d’entraînement du cas

actuellement dans la tour­

sénégalais et d’assister à la

mente.

nier, les autorités sénégalaises

condamnation

de

maitres

coraniques ou à la fermeture
de leurs écoles.

Si on en est arrivé là, c’est

maîtres coraniques à six mois

parce que les acteurs impli­

de prison avec sursis ainsi

qués dans la vie de ces écoles

ont tous démissionné. Tout

francs CFA. Une mesure iné­

d’abord, il y a en tête de pelo­

dite qui a fait jubilé les organi­

ton, les maitres qui s’obstinent

sations de défense des droits

à faire prospérer un instrument

de l’homme mais qui a fait fré­

largement dépassé et inopé­

mir plus d’un maître cora­

rant et, qui refusent d’y appor­

nique, au Sénégal et ailleurs.

ter les reformes adéquates.

Pour d’autres, cette mesure

Pis, ils ont introduit dans ces

soulève et repose des interro­

nobles institutions, des pra­

gations fortes sur le bien fondé

tiques dégradantes et hon­

de ces institutions qui ont

teuses que sont la mendicité et

pourtant été le fer de lance de

les sévices corporels inhu­

l’islamisation de l’Afrique

mains au détriment même de

subsaharienne et les hauts

l’apprentissage du saint coran.

lieux de formation des pre­

miers cadres musulmans de

Ensuite, la palme d’or revient

nos pays. Mais que vaut

aux parents qui continuent

l’école coranique aujourd’hui

d’envoyer leurs enfants dans

? Est-elle en phase avec un

ces écoles coraniques, et qui

contexte où seuls comptent

ne se soucient pas des condi­

des établissements fondés sur

tions de vie et d’étude dans

des méthodes d’enseignement

lesquelles évoluent leurs pro­

rationnelles et qui placent avec

génitures. Comment peut-on

succès leurs produits sur le

justifier une telle insouciance

marché de l’emploi ? Quel est

face à l’avenir de quelqu’un

l’avenir d’un tel système vieux

pour qui on porte en principe,

de plus d’un millénaire et qui

le plus grand amour ?

refuse de s’adapter ?

Enfin, il y a l’Etat dont la res­

2

Les écoles coraniques ont une

tradition séculaire importante,

de fournir aux jeunes garçons
une éducation morale et reli­

gieuse. Toutefois, le contexte

actuel appelle des reformes

ont arrêté et condamné sept

qu’à une amende de 100 000

Garibous

tent de ce fait, la considération

pourtant des élèves comme les

En effet, le 8 septembre der­

la rentrée des

dénuement de tant de milliers

les mêmes griefs qui sont sou­

veur de la rentrée

qui sont les mal aimées du

En attendant

d’actualité, d’autant plus que

enfants que la fer­

En cette rentrée scolaire au

ponsabilité n’est pas la moins

Burkina Faso, ces interroga­

importante, et qui ferme les

tions sont plus que jamais

yeux sur la souffrance et le

profondes et urgentes mais qui
ne remettraient pas en cause

l’objectif essentiel de ces

écoles qui est de maintenir
éveillé

l’enseignement du

saint coran. En attendant, les

garibous eux, n’auront pas de
rentrée scolaire, puisque leur

école n’est pas mise à la même

enseigne que celle des autres.

Ils n’ont plus qu’à se joindre à
nous pour souhaiter au moins,
bonne rentrée scolaire aux

autres enfants.
La Rédaction

La (preuve '
Récépissé de déclaration
N°1862//CA-G1/OUA/PF
du 27 juillet 2007
ISSN 0796-8426
Tél. 50 37 94 30
Cell. 70 75 54 85.
Email : preuve2007@yahoo.fr

Directeur de Publication
Mikaïlou Kéré
Secrétaire de rédaction
Siaka GNESS1
Responsable commercial
Moussa BOUGMA
Mise en page et impression
Ressources : 50 46 45 19 '
7043 33 78
Nombre de tirage
1000 exemplaires

1

La Preuve n° 34 -Septembre 2010

euve Evidente

La charité en question
-----

Par l’Imam

=

n parlant de

pensent que ceux sont

Les systèmes conçus par

«Faire l’aumône publi­

charité

et

pauvres, le sont parce

les hommes pour recher­

quement est certes une

E

son

qu’ils sont paresseux ou

cher le développement ou

bonne action, mais la

importance,

qu’ils ne veulent pas tra­

la croissance créent le

faire discrètement au pro­

dit

vailler, ou alors qu’ils ne

plus souvent des victimes

fit des pauvres est un acte

dans le coran travaillent
: «Hâtezpas assez pour

dans la société. Dans les

plus méritoire qui contri­
buera davantage à la

de
Allah

vous de mériter l’absolu­

améliorer leur condition.

systèmes capitalisés à

tion de votre Seigneur et

C’est une grosse erreur

outrance, vous avez des

remise d’une partie de

un paradis aussi vaste

que de voir les choses de

gens qui sont structurelle­

vos péchés car de tout ce

que les deux et la terre,

cette façon.

ment pauvres et ceux qui

que vous faites, Dieu est

sont

parfaitement

Parmi les couches défa­

riches.

destinés à ceux qui crai­
gnent Dieu. A ceux qui

qu’ils

vorisées de la société, il y

soient à l’aise ou dans la

a ceux qui le sont par

gêne, qui savent réprimer

nature et ceux qui le sont

leur colère et pardonne à

parce qu’ils sont victimes

leur semblables car Dieu

de la structure même de

aime les bienfaisants» C2

la société. Par nature des

font

l’aumône,

enfants

V135

naissent

déjà

infirmes, des accidents

Quand Dieu parle de cha­

amputent les membres

rité, il ne s’agit pas d’une

des individus ; l’eau, le

charité que le musulman

vent, le feu, la chaleur

se doit de faire seulement
pendant

le

mois

de

détruisent des biens des
hommes ici et ailleurs.

Ramadan ! Il est fait obli­

gation aux gens à qui

Si l’enfant né infirme

Allah à donné sa miséri­

appartient à une famille

corde de penser à ceux

riche qui le prend en

qui sont défavorisés. S’ils

charge, c’est tant mieux.

sont dans ainsi, c’est

Dans le cas contraire, je

Allah qui l’a voulu. Leur

vous laisse imaginer son

situation de défavorisé est

sort. Et justement, c’est là

une

que la solidarité, la prise

non

seulement

épreuve pour eux, mais" en charge par une tierce

structurellement

informé»

C2V272

Dieu sachant toub cela, a

institué une règle d’en­
traide, de solidarité, de

compassion

entre

les

hommes

et

entre

les

nations.

Il

n’est

pas

donné à tout le monde de
faire la charité, mais à

ceux qui sont charitables,
à ceux qui ont la foi et le

sentiment

de

vivre

comme sa propre situa­

On donne toujours ce qui
est meilleur, ce qu’on

aime le plus et non ce que
l’on déteste. Faireja/harité, donner n*a jamais
appauvri,, au contraire le

don efface les pêchés,
purifie les biens, nous

rapproché du Seigneur, et

surtout fructifie les biens.
Héla^ Satan nous fait

tion, la situation de l’au­

douter :

tre. On disait de Rasoul

menace du spectre de la

(SAW) qu’il était géné­

misère et vous recom­

reux et tout particulière­

mande de commettre les

«Satan vous

ment pendant le mois de

turpitudes, pendant que

Ramadan. Mon frère, ma

Dieu vous fait espérer

généreux

;son pardon et sa grâce,

sœur,

soit

envers les créatures de

car Dieu est incommen­

Dieu, et le Créateur sera

surable et omniscient»

généreux envers toi.

C2V268

aussi, elle questionne la

personne ou une puis­

Dieu nous enseigne que

Qu’Allah nous inspire de

foi du musulman nanti. Il

sance publique est plus

le don en secret est meil­

bonnes

y a toujours des gens qui

nécessaire.

leur que le don en public.

Ameen

La Preuve n° 34 -Septembre 2010

manières

!

3

Religion de Vérité
Le rôle des parents dans l’éducation
spirituelle de leurs enfants
^===^=^=========^===:===== Par Cheick Albayan
n cette période de
rentrée scolaire au
Burkina
Faso,
l’éducation
des

E

endosser une grande responsabi­
lité vis-à-vis de Dieu, de la
société et de l’enfant lui-même.

La responsabilité d’un père qui
enfants est le prin­
met un enfant au monde est de
cipal sujet au centre des
fairepréoc
de ­cet enfant un homme
cupations dans tous les
foyers.
intègre,
assurant ses devoirs visNous saisissons donc cette occa­
sion pour revenir sur un aspect
de l’éducation de l’enfant
musulman : son éducation spiri­
tuelle. En effet, l’un des grands
bienfaits et honneur qu’Allah a

=

lui donner une bonne éduca­

dit dans le coran : «Je n’ai créé

tion».
Donc
l’éducation
incombe en premier chef aux
parents.

les hommes et les djinns que
pour qu’ils m’adorent». Mal­

Mais qu’entend-t-on par éduca­
tion en islam ? L’éducation dans
le sens islamique ne se limite

heureusement cet aspect est le
plus souvent négligé par les
musulmans dans l’éducation de

leurs enfants. D’autres vont
jusqu’à la délaisser en se disant
que quand les enfants seront

grands, ils vont choisir libre­

ment leur religion car c’est le
droit de l’enfant. Pourtant, ins­
crire les enfants à l’école est un
droit des enfants mais qu’aucun

accordés, à l’espèce adamique

est sans conteste, la procréation,

parent n’imagine laisser son

mécanisme par lequel les
hommes mettent des enfants au
monde. Dieu le dit dans le coran
en ces termes : «Allah vous a
fait à partir de vous-mêmes des
épouses, et de vos épouses II
vous a donné des enfants et des
petits-enfants. Et II vous a attri­
bué de bonnes choses. Croientils donc au faux et nient-ils le
bienfait d'Allah ?»C16V72.

enfant son choisir librement.

Cette façon de raisonner est une
démission totale de la part de

ces parents et l’égarement des
enfants vis-à-vis de Dieu est de

leur responsabilité. C’est ce
qu’illustre les propos suivant du
prophète : «Tout enfant nait
avec lafitra (la nature primor­

diale, pur et musulman), ce sont
les parents qui font de lui un

chrétien, un juif ou un associateur».

Les enfants sont des bienfaits,
en ce sens qu’ils sont nos héri­

tiers, nos soutiens, le prolonge­

ment de notre vie après notre
mort et les futurs bâtisseurs de
notre société. Ceux à qui Dieu

n’a pas accordé des enfants se
disent éprouvés et sont victimes
d’une certaine considération
dépréciative de la société.

Cependant, avoir des enfants est
aussi une épreuve, mais que les
parents ne perçoivent pas direc­
tement : «Et sachez que vos
biens et vos enfants ne sont
qu'une épreuve et qu’auprès
d'Allah il y a une énorme récom­
pense» C8V28.

Donc, avoir un enfant c’est

4

«le meilleur héritage qu’un père puisse léguer à son enfant est une
bonne éducation».
à-vis de Dieu et de la société. Et
cela n’est pas une mission facile,

surtout dans le monde contem­
porain. Le seul moyen dont les
parents disposent et qui puissent
leur permettre d’accomplir leur
mission est l’éducation. D’après
le prophète, «le meilleur héri­
tage qu’un père puisse léguer à
son enfant est une bonne éduca­
tion». Par ailleurs, il dit : «l'en­
fant a deux droits sur son père :
le premier est qu’il doit lui trou­
ver un beau nom (à sa nais­
sance) et le second est qu'il doit

pas à confier l’enfant à l’école
pour son instruction. L’éduca­
tion islamique considère l’être

Ainsi, tout ce qu’on trouve bon

pour soi, l’on souhaiterait la
même chose à sa progéniture. Si
l’islam est la bonne voie adoptée
par un père, il a le devoir d’y
guider ses enfants, car personne

humain dans sa globalité : l’âme
qui le relie à son Créateur, le

ne souhaiterait que ses enfants
soient châtiés pour s’être égarés.

corps physique qui le met en
relation avec lui-même et la
morale qui façonne son compor­
tement dans la société.

Dieu nous interpelle dans le
coran en ces tenues : «Ô vous

L’éducation spirituelle est le
premier et le plus important
aspect de la vie de l’enfant car la
mission de tout être humain icibas est l’adoration de Dieu qui

qui avez cru ! Préservez vos per­
sonnes et vos familles, d'un Feu
dont le combustible sera les
gens et les pierres, surveillé par
des Anges rudes, durs, ne dés­
obéissant jamais à Allah en ce
qu'il leur commande, et faisant

La Preuve n° 34 -Septembre 2010

Religion de vérité
strictement ce qu'on leur
ordonne». C66 V6. Ne penser
pas que votre seule adoration va
vous préserver ainsi que votre
famille. A ce propos Dieu dit :
«Ô hommes ! Craignez votre
Seigneur et redoutez un jour où
le père ne répondra en quoi que
ce soit pour son enfant, ni l'en­
fant pour son père. La promesse
d'Allah est vérité. Que la vie
présente ne vous trompe donc
pas, et que le Trompeur (Satan)
ne vous induise pas en erreur

tent.... Ces derniers sont rares
car les musulmans ne s’enga­
gent pas dans la construction et
l’animation d’écoles et de lycées
confessionnels islamiques.

Certains n’hésitent même pas à
envoyer leurs enfants dans les
internats des autres confessions,
car là bas on y réussi semble-t-il.
Cependant, ces enfants finissent
par adopter d’autres religions

medersas qui, non seulement,
n’ont pas fait leur preuve dans la
formation islamique des enfants
mais qui aussi, ne garantissent
aucun avenir aux enfants. Les
enfants qui y sont formés n’ont
aucune chance de s’intégrer
dans le système de la fonction
publique nationale ni dans le
privé.
En effet, les medersas, refusant

Hormis cela, on peut louer les
services d’un instructeur reli­
gieux à domicile. En effet, si on
est capable de payer la scolarité
des enfants en plus d’engager un
répétiteur à domicile, il faut éga­
lement engager les dépenses
nécessaires pour leur éducation
islamique. En outre, d’autres
moyens comme les cours d’en­
cadrement religieux dans les
mosquées, les établissements
confessionnels islamiques exis­

des nids de maladies et de
misère.

Ainsi, une partie des enfants

envoyés dans ces écoles finis­
sent par échouer dans la rue des

sur Allah !» C31 V33.

Il faut amener vos enfants à ado­
rer Dieu comme vous. Pour ce
faire, il faut enseigner les
enfants sur leur religion. De
même qu’on se sacrifie pour ins­
crire les enfants dans les écoles,
on doit aussi assurer leur forma­
tion religieuse. Sachant que ces
établissements d’enseignement
laïques n’ont pas pour vocation
de donner des enseignements
islamiques aux enfants, les
parents doivent assurer euxmêmes cet encadrement dans le
cadre familial. Sinon, il existe
plusieurs alternatives : le confier
aux associations islamiques
comme l’Association des Elèves
et Etudiants Musulmans au Burkina(AEEMB), qui dispense des
cours de formations islamiques,
dans les lycées une fois par
semaine, des séminaires et des
colonies islamiques pendant les
congés et vacances.

mais leur état d’organisation
actuelle ne convient pas avec les
exigences de notre monde. En
effet, au lieu d’être un cadre
d’épanouissement
spirituel,
moral et physique des enfants
talibés, les foyers coraniques
constituent aujourd’hui des
refuges pour enfants de la rue,

grandes villes. Si certains maî­
tres coraniques tirent profit de
cette situation, il faut dire que
ceux-ci ne sont pas les seuls res­
ponsables. En tout état de cause,
il faut que tous les acteurs pren­
nent au sérieux la question afin
d’opérer une réorganisation de
ces écoles et d’épargner à ces
milliers d’enfants du pays un
sort qu’ils ne méritent pas. Nous
saluons au passage, l’action de

Les filles aussi ne doivent pas être en marge de
l’éducation spirituelle
que l’islam. Si l’on pense que
les établissements confession­

nels font de bons résultats, alors
il faut construire aussi des éta­
blissements confessionnels isla­
miques. Les musulmans en ont
les moyens matériels et
humains. Nous en avons pour
preuve la construction désor­
donnée et aventureuse de cer­
taines mosquées. En effet, nous
avons eu témoignage de mos­
quées construites dans des vil­
lages sans fideles musulmans
pour y prier. Il aurait fallu
construire une école islamique
pour former les fidèles d’abord
et la mosquée s’imposera systé­
matiquement par la suite.

Quand nous parlons d’école
islamique, il ne s’agit pas des

La Preuve n° 34 -Septembre 2010

de mettre l’accent sur le pro­
gramme national d’enseigne­
ment et la langue française, ne
présagent pas un avenir meilleur
dans notre pays. Les fondateurs
de ces écoles medersas qui
constituent environ 70% des

certaines ONG et associations
non musulmanes (je dis bien
non musulmanes) en vue de
contribuer à la reforme de ces
écoles coraniques.
Comme on le constate, l’éduca­
tion spirituelle des enfants

musulmans est en souffrance,
mais les pères et mères doivent
prendre leur responsabilité afin
d’assumer ce devoir à l’égard
des enfants mais également de

, «la famille constitue la base de la formation de la personnalité et de
1erparticipationà .la vie sociale,. Les parent délègue seulement leurs
jesppnsqbilitésàj’école»

écoles primaires privés dans le

pays, doivent réviser leur posi­
tion pour offrir un avenir à ces
enfants.
Quant aux écoles coraniques tra­
ditionnelles, leur temps est
révolu. Elles ont certes autrefois
énormément contribué à former
les premiers cadres musulmans

Dieu. Car d’après le prophète :
«Chacun d’entre vous est un
berger et chaque berger rendra

compte de sa bergerie». Que
Dieu guide les parents à suivre
l’exemple de Loukman, d’Abraham et de Jacob que le coran
cite comme modèles de parents
qui ont donné l’éducation reli­
gieuse à leurs enfants.

PI urne du mois
Halte aux préjugés sur l’islam !

L

es préjugés sur

Par BacharSOW
lam? Pourquoi pas une seule
continuent d’exploiter la naïveté

l’islam et ses sym­

fois ?

boles ont la peau

dure.

En

effet,

J pour une certaine

opinion, par ignorance ou par
pure malhonnêteté, islam rime
avec mysticisme et occultisme.
Cette réalité induite par la forte

' tendance des Africains à conci­

Pour vous en convaincre, je

nous cite juste deux exemples et
Dieu sait qu’il y en a une flopée.

teur qui lui sert d’instrument de

d’une masse d’hommes et sur­

divination, se permet de réciter

tout de femmes en quête de

des versets du coran (les invoca­

repère et de paix intérieure.

On pourrait nous reprocher de

L’image de Ladji dans le télé­

chercher des poux sur un crane

film trois hommes, un village

rasé en incriminant des gens qui

ou la deuxième saison, trois

n’ont fait dans leur métier, que

femmes, un village est une

de présenter ce qu’est notre réa­

insulte faite aux musulmans. Si

lité sociale. Je rétorque pour

tions

coraniques)

comme

paroles incantatoires. Est-ce les
formules qui manquent pour

cela ? Les nobles versets du
coran n’ont pas été révélés pour

des futilités.
Tous ceux qui cultivent cette

lier les superstitions ainsi que
certaines pratiques tradition­

nelles et coutumières avec la foi

musulmane, donne chez bien de
soi-disant musulmans une foi
hybride qui ne correspond à rien
d’autre qu’à l’associationnsme,

le péché le plus grave en islam.

Si certains ’’marabouts” entre­
tiennent la confusion pour en
tirer bon compte, c’est un délit
que de contribuer à cristalliser

dans les esprits ce rapport

islam-occultisme.
Le comble, et c’est ce qui fait

l’objet de cet écrit, c’est que

certains films aussi bien au
niveau local qu’international se

font l’écho de ces préjugés et les

affichent au grand jour. Ils ne
font ainsi qu’en rajouter aux

conceptions tordues et mal­
saines de la

seule et dernière

Les médias diffusent en longeur de journée des informations erronées
sur l’islam

forme de croyance agréée par

on concède qu’il y a bien de

dire que cette réalité n’est pas

confusion auront à répondre

Allah : l’islam.

ladji comme lui, on ne peut pas

seulement faite de ce qu’on

devant le Tout -Puissant pour

Si le cinéma est, comme le

roman, le reflet de la réalité
quotidienne

des

humains

comme l’a soutenu Stendhal, il

doit être une expression de la
sagesse qui consiste à ne pas
heurter des sensibilités et sur­

tout à dire la vérité. Au Burkina
Faso, certains films continuent

d’entretenir l’amalgame. Pour­
quoi une seule fois on ne nous
présente pas des images qui

se permettre de mêler le noble

nous présente. Où est passée

avoir profané sa parole. S’agis­

coran, sainte parole du Tout-

celle des musulmans qui prati­

sant des escrocs professionnels

Puissant à toutes ces bavures.

quent et défendent une foi pure,

de "marabouts” ils sont bien

Comment peut-on prétendre

dépourvue de toutes ces insani­

conscients de ce qui les attend

qu’écrire une sourate et le

tés de superstition et de fausses

devant Dieu, eux qui ont choisi

mélanger à une autre, peut

croyances ? Pourquoi cela ne

de troquer leur paradis contre

constituer un moyen pour jeter

constitue t-il pas pour ces réali­

les biens éphémères de l’ici-bas.

un sort? Sur quel enseignement

sateurs une source d’inspiration

Dieu nous préserve de Satan et

du prophète (SAW) se fonde t-

au moins une fois ? .

de ses machinations !

on ? Ces genres d’affirmation
mettent de l’eau au moulin de
ces marabouts sans scrupule qui

L’autre exemple c’est le person­

nage du devin dans les bobodioufs qui, devant son ordina­

révèlent le vrai visage de l’is-

6

La Preuve n° 34 -Septembre 2010

Flash Back
Koursinghin : chronique d’un foyer
coranique bicentenaire
Par Bacliar SOW

ous avons déjà
ghin. Pour poursuivre l’œuvre
présenté trois
de son père, il fonda là un foyer.
des
anciens
Il eut deux autres frères, l’un est
grands foyers
allé s’installer à Bwaku au
coraniques à
Ghana et l'autre à Kombissiri,
chacun det’eux a fondé un foyer
savoir Sagbtenga, Nagraogo
Kiella. Cette fois-ci, il s’agit de
coranique».
la plus ancienne qui a même
Cheikh Jabir a tenu le foyer de
été à l’origine des autres. Pour
1892 à 1948, soit 56 ans, selon
vous informer sur ce que fut ce
nos estimations sur la base des
centre d’enseignement du
informations données par El
coran, nous avons rencontré El
Hadj Saïdou. Ce fut un
Hadj Maïga Saïdou petit fils
patriarche, homme de foi et fer­
du fondateur du foyer de
vent défenseur de la foi musul­
Koursinghin.

N

mane. Il jouissait d’une grande

Après avoir étudié le coran et

estime. Tous ceux qui ont étudié

d’autres ouvrages de théologie

dans les foyers coraniques dans

dans le foyer familial, El Hadj

l’espace du Moogho jusqu’à nos

Maïga Saïdou a obtenu le BAC

jours lui rendent hommage car

arabe en candidat libre en 2001.

explique El Hadj Saïdou «soit

Il poursuit ses études en Syrie

d’où il rentre diplômé en théolo­

vous avez étudié chez lui soit
chez ses élèves ou encore chez

gie. C’est un membre influent de

les élèves de ses élèves». Il peut

la Communauté Tidjania du Bur­

être à ce titre considéré comme le

kina, aussi bien au niveau natio­

véritable précurseur de la diffu­

nal qu’au niveau de Pouytenga

sion de l’enseignement tradition­

La généalogie des grands maîtres
Koursinghin est situé à 7 km de

Pouytenga dans la province de

Kouritenga. «C’est dans cette
petite localité, explique El hadj
Saïdou, que le cheikh Jabir

Maiga '1er a fondé pour la pre­
mière fois un foyer coranique il
y a de cela 118 ans». Cela

remonte à 1892. C’est ce qui
devient plus tard un foyer de
notoriété sous-régionale. «Nos

ancêtres sont venus du Mali,
Cheikh Ousmane Maïga s’est

d’abord installé à Nematoulaye,
dans le canton de Racaye vers

Saponé. Il y a fondé un foyer

coranique. C'est à sa mort que
son fils Jabir a déplacé la famille
pour aller s’installer à Koursin­

siège comme grand maitre.

La notoriété du foyer

aspect pourra faire l’objet d’un

foyer le plus ancien de l’espace

article entier quand on sait que

du Moogho à en croire notre

ces rapports se sont développés

informateur. «Tous les autres

dans un contexte général de

grands maitres desfoyers connus

mépris du colon vis-à-vis des

dans cet espace, sont passés par

leaders musulmans.

là. Pour preuve, le fondateur du

foyer de Sagbtenga, El Hadj
Idrissa Sanfo, y a fait ses études

et à la fin de ses études Cheikh

Jabir lui a donné sa fille en

mariage.

D'autres

grandes

figures comme Cheikh Ali connu

sous le nom de Kiella Mooré,

fondateur du foyer de Kiella.
D’autres grands noms connus du

milieu des marabouts et maitres
coraniques comme Cheikh Ous­

fondé des foyers dans des locali­
tés différentes. Après sa mort en
1948, c’est l’ainé Mohammad
Maïga, qui lui a succédé à la tête
du grand foyer. Ce dernier,
décédé en 1955, n’a passé que 7

ans à la tête de l’école. L’héri­

Aujourd’hui, le foyer est divisé
en plusieurs unités tenues par les

petits fils du Cheikh Jabir, mais
dans la même grande cours qui a

abrité le foyer à sa fondation il y
a plus de deux siècles. «Il ya
deux ans, on dénombrait 800
élèves et aujourd’hui le foyer ne

compte pas moins de 1000

élèves».
Voilà succinctement ce que fut le

mane de Foulou yarCé ainsi que

foyer coranique de Koursinghin.

El Hadj Abdrahmane Sana de

A chaque fois que nous évo­

Saab loéé près de Kaya. Des

quons les foyers coraniques,

élèves venaient d’autres contrées

nous nous faisons le devoir de

de la sous région notamment du

rappeler à la communauté natio­

Mali, du Niger et du Ghana».

nale, les musulmans en premier,

«Le foyer pouvait réunir selon
les informations que je tiens de

Il eut six (06) fils qui ont tous

il ya eu des malentendus». Cet

Koursinghin passe pour être le

nel du coran dans l’espace en
question.

service colonial ...de même avec
la chefferie traditionnelle locale

mon grand père et de mon père,

environ 700 élèves en même
temps. Chaque année, le foyer

enregistrait environ 100 nou­
veaux arrivants et 50 à 60
départs d’élèves ayant terminé

leurs études.»

qu’ils ont besoin d’une sérieuse

reforme. L’apport de ces foyers
dans

l’islamisation

de

nos

contrées a été déterminante, mais
aujourd’hui une reforme s’im­

pose aussi bien à ce niveau,
qu’au niveau des medersas qui

passent pour être le véritable

creuset de fomiation des "chô­
meurs". Des réflexions ont déjà

tage de l’école échut à El Hadj

Sur les rapports entre le Cheikh

Haroun Al Rachid qui l’a conduit

Jabir et l’administration colo­

n’ont pas encore produit l’effet

pendant 33 ans. Il est décédé il y

niale d’une part et la chefferie

espéré. C’est aux associations

a 22 ans (soit en 1988). Cheikh

traditionnelle d’autre part, El

islamiques et à l’Etat de jouer le

Ahmad Maïga qui lui a succédé

Hadj Saïdou avoue ne pas avoir

vrai rôle qui est le leur.

assuma le titre de grand maitre

suffisamment

d’informations

jusqu'en 2005 date de son décès

mais précise que : « les rapports

soit 17 ans au service de l’ensei­

a\>ec le blanc étaient tendus sur

gnement du coran. Depuis 2005,

les questions de prélèvement de
l'impôt de recrutement pour le

c’est Cheikh Jabir Maïga II qui

La Preuve n° 34 -Septembre 2010

été initiées dans ce sens mais

*** Nous n ’avons pas pu obtenir
l’orthographe des noms propres
employés dans cet article.

7

Société & Développement
RENTREE SCOLAIRE 2010-2011

Quand l’éthique s’éteint dans le rang des enseignants
=^==^^^======

A

avec

son

Peu l’Epervier ====^
en

près quelques

Sortir

mois de repos,

échange de bonnes notes pour

ment de ce que l’avenir nous

ligne. En classe, en famille

enseignants et

celle-ci (pour pudiquement ne

réserve.

comme en public, l’enseignant

élèves sont de

pas parler de note sexuellement

élève

en droit de s’inquiéter sérieuse­

doit toujours inspirer respect

nouveau mobi­

par son comportement, parce

lisés pour un nouveau cha-

que l’élève dira pour se justifier

lenge, pour un nouveau défi, à

que "notre maitre, notre pro­

l'occasion de cette rentrée sco­

laire

d’être un exemple sur toute la

2010-2011.

Dans

fesseur même a fait ceci, a fait

ce

cela, je l’ai vu dans tel lieu, en

numéro, nous nous intéressons

compagnie de telle personne”.

à un des acteurs directs de notre

Aux premières heures après les

système éducatif : les ensei­

indépendances, l’enseignement

gnants, parce qu’ils contribuent

était réservé aux plus méritant

pour beaucoup à façonner notre

et les excellents en matière

avenir et notre société. 11 est

d’éducation, parce qu’on était

incontestable, l’enseignement

conscient de leur influence sur

est l’un des métiers les plus

la jeunesse et l’avenir des

nobles. Cependant, au fil des

nations.

années on constate un certain

De nos jours, au nom du chô­

laisser-aller, une légèreté de la

part de certains enseignants

dans l’accomplissement de leur
mission. L’éthique s’éteint à

mage qui frappe la jeunesse, les

Le métier d’enseignant doit être nécessaire­
ment révalorisé
est

devenu

petit feu dans le rang des ensei­

transmissibles),

gnants. Dans cette situation, la

monnaie courante dans nos éta­

responsabilité de l’Etat est évi­

blissements. Dans les mêmes

dente. Il faut rectifier le tir pen­

desseins, il y a des enseignants

dant qu’il est temps.

qui falsifient et qui fabriquent

Cigarette, drogue, grossesse,
alcool, indécence, violence,
voila entre autres méfaits qui

sont en train de faire leur nid

dans nos établissements sco­
laires. Une situation qui traduit

une certaine crise de l’éduca­

tion donnée aux élèves. Cer­
tains enseignants font preuve

d’une certaine légèreté, une
défaillance morale et éthique
dans l’accomplissement de leur

mission, celle d’inculquer aux
élèves les connaissances et

savoir-être nécessaires à leur

épanouissement et à leur pleine
participation à la construction
du pays.

8

des bulletins de toutes pièces

pour permettre à des élèves de
passer en classe supérieure. Les
boites de nuits et autres lieux de

débauche sont aussi de plus en
plus fréquentés simultanément
par des enseignants et des
élèves. Dans le domaine de

l’accoutrement, il y a aussi

beaucoup à redire : des mini­

jupes, hip hop, deviennent le
look préféré de beaucoup d’en­
seignants. Ce faisant, ils brisent

leur autorité d’éducateur et

deviennent de simples Instruc­
teurs d’élèves en manque de

références.

Si

les

choses

devraient continuer ainsi, on est

exigences en matière d’éthique

sont foulées aux pieds. L’Etat

qui est confronté à ce problème
L’enseignement est un métier

de chômage ne cherche plus les

noble, exaltant, mais très exi­

plus méritants et ceux qui ont

geant. C’est un corps spéci­

les aptitudes pour éduquer ses

fique parce qu’il est le faiseur

enfants. Et les jeunes qui n’ont

de modèles. En matière d’édu­

pas le . choix ne partent plus

cation, beaucoup plus que les

dans

paroles, c’est le comportement,

qu’ils ont quelque chose à don­

l’attitude de l’enseignant qui

ner, c’est-à-dire par vocation.

fascine et façonne l’élève.

Et quand le privé s’en mêle,

Enseigner

aux

élèves

les

bonnes manières et se compor­

l’enseignement

parce

alors les cartes sont davantage

brouillées.

«les enseignants jugent la collaboration insuffisante avec les parents. Ils
condamnent cette sorte d’abandon des élèves aux seules mains de
l’école».Mémoire Z.F.
ter

aux

manières,

antipodes

c’est

de

ces

construire

d’une main et détruire des
deux. C’est dire qu’en matière

d’éducation le "faites ce que je
dis mais ne faites pas ce que je
fais”, ne tient pas du tout.
L’enseignant est donc tenu

11 est vrai que la société a

amorcé une crise globale qui se
manifeste dans tous les secteurs
sous l’emprise des médias,

mais si notre œil est plus rouge
à l’égard des enseignants, c’est
que c’est par eux que les pistes

de solutions peuvent venir. Les

La Preuve n° 34 -Septembre 2010

Société & Développement
méfaits des médias sur la jeu­

nées meilleures. C’est peu de

gnants n’ont pas l’accompa­

pement et refuser de semer les

nesse peuvent par exemple être

dire que le développement

gnement nécessaire pour mieux

graines de ce développement :

corrigés en classe à travers

socio-économique des nations

accomplir leur mission. La

l’investissement

l'éducation donnée par les

repose sur eux.

logique est très simple : selon

pour la formation' de ceux qui

les leçons reçus des bailleurs,

doivent diriger le pays dans le

enseignants. C’est pourquoi il
est très dangereux quand ce

sont les enseignants même qui
sont les acteurs de ce processus

de désagrégation de la société.
Par conséquent, les enseignants

doivent se convaincre de la

noblesse de leur métier et de

ses exigences. L’Etat en tant

garant de la bonne moralité de
ses citoyens, condition préala­
ble vers le développement

socio économique, doit un peu
plus d’égards à l’égard des

enseignants.
Revaloriser le métier
Tout ce que chacun de nous est,

dans ses grades et titres, nous le
devons à nos enseignants qui

De nos jours, force est de

reconnaitre que l’image des
enseignants dans la société est
écornée. Beaucoup de parents

ne veulent plus que leurs
enfants deviennent des ensei­

gnants au regard de tout ce que
nous avons dit. Conscientes de
la situation, les autorités tentent

ces dernières années de redres­
ser la pente. Il y a par exemple,

au niveau du primaire, le recru­
tement en masse de conseillers

en vue de renforcer le contrôle
des enseignants. 11 y a aussi
l’intitution d’une indemnité

spécifique pour revaloriser le
corps, étant entendu qu’il est

spécifique.

l’enseignement n’est pas un

conséquent

futur.

secteur productif, donc il n’est

pas rentable d’investir consé­

Si

l’éducation

change

le

quemment dans ce secteur. Dès

monde, il faut surtout retenir

lors, les enseignants sont deve­

que ce changement peut être

nus des indésirables d’un sys­

négatif si l’éducation n’est pas

tème qui ne semble pas réelle­

bonne. Nos autorités le savent

ment parier pour le futur. Dès
lors, le navire des enseignants a

commencé à prendre de l’eau.

Quand les enseignants veulent
se faire entendre dans la pers­

bien plus que quiconque. Alors

pourquoi elles ne s’engagent
pas résolument ? Un manque
de volonté politique qui n’épar­

pective de l’amélioration de

gnera cependant personne ! Au

leurs conditions de travail, ils

demeurant, nous avons envie de

font

l’objet

de

sanctions

dire ceci aux enseignants : gar­

diverses de la part de l’adminis­

dez votre dignité, faites votre

tration : affectations arbitraires,

travail comme il se doit, si les

coupures de salaire, etc. On

premiers responsables de ce

retient les cas récents de

nous ont inculqué les connais­

Cependant, au-delà de ces

Bogandé et de Houndé où des

sances et l’éducation néces­

quelques actions et du discours

enseignants qui refusaient des

saires à notre épanouissement

sur la méritocratie et la valori­

injustices à leur égard ont été

et par conséquent à la marche

sation du capital humain chères

arbitrairement affectés. En fait,

de notre société vers des desti­

à Tertius Zongo, les ensei­

on ne peut vouloir le dévelop­

pays et la société ne reconnais­
sent pas votre sacrifice, Dieu,

Lui est juste et vous payera un
jour....

INVOCATION DU MOIS
L’Invocation du
witr ou le qunuut
Transcription
Allâhoumma ihdinâ
fiman hadayt. WA
âfina fiman âfayt

WA tawallanâfi man
tawallayt. wa barik
lanâ fiman a aîhayt.
WA quîna wasrifanâ
charra mâ quodhayt.
FA innaka taqdhi wa

lâ youkdô alayt. WA
innahou lâ yazillou
man a alayt. WAlâ ya
izzou
man
adayt.Tabarakta rabbanâ wata alayt
Lakal hamdou alâ
mâqodayt WAla kachchoukrou alâ mâ
adaut.Mastagfiroukal
lahoumma min djiami
zounoubi wana toûbou ilayt..

Traduction
Oh Allah! Mets-nous au nombre de ceux que Tu

as dirigés, de ceux Tu as préservé la santé, de
ceux dont Tu as pris comme alliés. Bénis ce que

Tu as donné, , protèges-nous et carte de nous le
mal que Tu as décrété, Tu es celui qui décrète

1 sans jamais être sujet du décret. Ton allié ne sera
jamais humilié et Ton ennemi né sera jamais glo­

rifié. A Toi la majesté et la gloire, à Toi les
louanges pour ce que Tu as décrété et la glorifi­

cation pour ce que Tu nous as donné. Nous Te
' demandons Ô Allah de nous pardonner tous les •

péchés, nos fautes et nous nous retournons vers;
Toi.

La Preuve n° 34 -Septembre 2010

,

9

P Hrole de femme
Femme et éducation scolaire
Par Mme OUATTARA

ujourd’hu
i
les
femmes
Burkina­
bés sont
de
plus
conscientes de l’impor­
tance de la scolarisation
de leurs progénitures.
Elles se battent auprès des
hommes pour arracher des
places dans les établisse­
ments et beaucoup n’hési­
tent pas à payer les ser­

A

maximiser le rendement
de leurs enfants.
Si celles-ci sont préoccu­
pées par les obligations
financières et matérielles
en
plus
des inscriptions, elles
oublient souvent que leurs
rôles est plus profond que
ces aspects qui ne sont
que la partie visible de
l’iceberg. La femme est
l’éducatrice du monde diton. Mais de quel monde

quoi il a apporté un plus à
l’éducation de l’enfant.
C’est en cela que la
contribution de la mère est
vivement sollicitée pour
aider sa descendance à
être bien éduquée, à s’ac­
complir dans le respect de
l’humanité -et de' l'exis­
tence. Dans cette tâche
très ardue,, la femme doit
s’assurer que son enfant
est sur la bonne voie de
socialisation.

vices des répétiteurs dès la
rentrée scolaire pour

10

s’agit-il ? Chaque jour
passé à l’école doit être
questionné pour juger en

Cette tâche, plus qu’un
devoir social, est une obli­
gation religieuse pour la
femme musulmane parce
que celle-ci n’a fait que
déléguer une partie de ses
responsabilités à l’école.

Quand la baisse de la qua­
lité de l’éducation est
invoquée ce n’est pas seu­
lement le rendement sco­
laire qui est en question.
Une bonne moralité est un
gage de bonne éducation.
La femme musulmane
doit prendre en compte les
contributions des autres
acteurs qui s’exprime­
raient en termes d’ensei­
gnement scolaire, civique
et morale, d’appui finan­
cier et avec la touche qui
est la sienne finir de
façonner l’avenir de «la
communauté ordonnant le
bien et interdisant le blâ­
mable».

La Preuve n° 34 -Septembre 2010

anté
LA FISTULE OBSTETRIC ALE

La maladie de tous les tabous
Par S.S

a fistule obs­
tétricale est

de reproduction». Cette
maladie fait partie des dix
la constitu­ sujets dont le monde n’en­
tion d’une tend pas assez parler selon
communica­ toujours le département de
tion anormale entre
l’information
la ves­
de l’ONU.
sie et le vagin appelée fis­
Si la fistule est située entre
tule vésico-vaginale ou
le vagin et la vessie (fistule
entre le vagin et le rectum
vésico-vaginale), l’urine
appelée fistule recto-vagi­
s’écoule en permanence,
nale survenant à la suite
et si elle est située entre le
d’une grossesse compli­
vagin et le rectum (fistule
quée.
recto-vaginale), la femme

L

Or, l’incidence des accou­

chements difficiles est
estimée à près de 6 500

ne pourra plus contrôler le
mouvement de ses intes­

tins. Dans la plus part des

sation, l’abandon par le
mari et la société.

Les causes principales de
cette maladie sont la
grosse précoce, la malnu­
trition et l’accès limité aux
soins obstétricaux d’ur­
gence. La fistule est plus
qu’un problème de santé
féminine. Elle affecte
généralement les per­
sonnes les plus marginali­

gner des centaines de mil­
liers de femmes chaque

année.
En2003,l’UNFPAalancé
au niveau mondial une
campagne pour éliminer
les fistules surtout dans les
pays en voie de dévelop­
pement. Au Burkina Faso,
la fistule obstétricale est

encore considérée comme

sées de la société telles

tabou et sa prise en charge
très limitée sauf dans cer­

que les filles ou femmes

tains rares centres médi­

pauvres et analphabètes.

caux.

La fistule peut être préve­
nue si l’on s’efforce de

Il est important d’informer

000 cas par ans dans les

cas, une incontinence en

pays pauvres, entraînant

résulte, tant que la fistule

différer le mariage et la

familles des dangers de la

une incidence annuelle

n’est pas opérée comme

grossesse précoce, d’élar­

grossesse et de l’accou­

théorique de près de 130

l’indique la fiche tech­

gir l’accès aux services de

chement précoce et l’im­

000 fistules obstétricales.

nique

des

planification familiale et

portance des soins obsté­

Bien qu’il soit mondial, ce

Nations Unies pour la

tricaux d’urgence. Nous

problème reste principale­

population (UNFPA)

de donner accès en temps
utile aux soins obstétri­

ment africain comme l’in­
dique le département de

«Causée par un accouche­

caux d’urgence en particu­

nécessaire que les autori­

lier aux césariennes pour

tés administratives, coutu­

remédier à l’arrêt de l’ac­

mières et religieuses sou­

couchement.

tiennent des campagnes de

du

Fonds

:

l’information de l’ONU

ment prolongé ou par son
arrêt, une fistule est un

dans un communiqué :

trou qui se forme, entre le

«Répandue dans l’Afrique

vagin d’une femme et sa

sub-saharienne, l’Asie du

vessie ou son rectum, la

Le traitement préventif le

Sud-Est et certains états

frappant d’incontinence

plus efficace reste, cepen­

arabes, la fistule obstétri­

chronique.»

dant, l’amélioration des

cale touche plus de deux
millions de filles et de

femmes dans le monde
entier. Pourtant, la fistule
obstétricale est l’un des

problèmes les plus négli­
gés de la santé en matière

conditions socio-écono­
L’odeur d’urine ou d’ex­

créments est permanente

chez la femme atteinte de

fistule entraînant l’humi­

liation

et

des

consé­

quences sociales drama­

tiques comme la diaboli­

La Preuve n° 34 -Septembre 2010

miques permettant une
prise en charge médicale
correcte des accouche­

ments difficiles. C’est seu­

lement des soins appro­
priés qui pourraient épar­

les

femmes

et

leurs

pensons qu’il est plus que

sensibilisation et de plai­
doyer portants sur la santé
maternelle et la fistule

obstétricale afin que les

principales

concernées

que sont les femmes,

soient alertes dès les pre­
miers signes de complica­
tion de la grossesse et de
la nécessité d’avoir des

soins médicaux.

11

Le çon de vie
RAMADAN

Après l’école, la vie !
Par Idriss
amadan est parti

l’abstention ou la privation

croyants que l’apparence ne

facultatives doivent s’accroître.

avec

ses

purificatrice de Pâme, libéra­

compte nullement pas dans

De façon générale, chaque indi­

R

vidu doit cheminer vers Allah

moments de fer­

trice de l’esprit de l’emprise du

veur et de pra­

démon. C’est l’ossature princi­

l’appréciation que le Seigneur a
de Ses créatures. «Ô hommes !

en grandissant dans sa foi, de

tiques pieuses !

pale de notre relation avec Dieu

Nous vous avons créés d’un

sorte qu’au soir de sa vie, par la

de notre vie avec les
C’est maintenant deetl’histoire.
Hommes. La prière, la Zakat, le

mâle et d’une femelle, et Nous

volonté d’Allah, il puisse attein­

vous avons répartis en peuples

dre le sommet. Cela implique

Un autre Ramadan, tout le

pèlerinage, la prière nocturne,

et en tribus, pour que vous fas­

que l’on maintienne les acquis

prochain,

l’invocation, tous sont une pri­

siez connaissance entre vous.

de Ramadan. D’ailleurs à ce

relève d’une gageure. Nul ne

vation soit de richesse, de

En vérité, le plus méritant d’en­

propos, le Prophète (SAW) fai­

sait si le nombre de mois ou de

temps, de plaisir, de désir.

tre vous auprès de Dieu est le

monde le souhaite. Mais attein­
dre

le

Ramadan

semaines qui lui restent à passer

sait constater que «celui dont

plus pieux. Dieu est Omniscient

son hier vaut mieux qu’au­

nos passions et maîtriser notre

et bien Informé.» S49 «Et ne me

jourd’hui, sa mort vaut mieux

dre l’autre ramadan ! Et c’est à

volonté dans le sens d’accom­

couvre pas d’opprobre le jour

que sa vie.»

ce niveau que surgissent les

plir la volonté d’Allah, dépen­

où ils seront ressuscités, au jour

inquiétudes : avons-nous bien

dra le traitement que nous rece­

où ni richesses ni enfants ne

jeûné, avons-nous obtenu layla-

vrons de Sa part le jour du juge­

seront d’aucune utilité, sauf

sur cette terre suffiront à attein­

toul quadri

? Nos jeûnes,

De notre capacité à dompter

ment

dernier.

Pour

s’en

pour celui qui viendra à Dieu

Parallèlement, il faut relever
avec pertinence la place des
œuvres surérogatoires dans la

conduite de l’homme à la proxi­

prières, demandes de pardon,

convaincre, il suffit de lire ces

avec un cœur sain !» S27

invocations, nos œuvres de cha­

indications coraniques : «Alors

Alors, Ramadan est parti, mais

rité, ont-ils été acceptés ?

quiconque se sera conduit en

nous vivons toujours avec les

Aucune réponse maintenant, si
ce n’est attendre le jour de la

mité avec Allah. Ce hadith
quoudsi le souligne bien :
«D'après Abu Harayrah (que

rebelle, préférant la vie d’ici-

Hommes

bas, aura, en vérité, l’Enfer

sommes toujours avec Allah. La

résurrection. Encore plus dan­

pour refuge ; tandis que celui

a dit :

sincérité dans tous nos actes

gereux : et si ce grand jour, mon

qui, redoutant de comparaître

sublime) dit: Quiconque montre

reste de mise. Il va de soi, sinon

compte se révèle négatif ? Allah

devant son

de l'inimitié à un de Mes

ce serait de l’hypocrisie : com­

ne nous met-il pas en garde

dompté ses passions, c'est le

dévoués

ment

contre ce jour : «Et, ce jour-là,

Paradis qui constituera son

actions de toute bonne intention

la pesée sera équitable. Ceux
dont les bonnes actions pèse­

ront lourd seront les bienheu­

reux, tandis que ceux dont les

bonnes œuvres ne feront pas le

poids, pour avoir été injustes
envers Nos signes, seront des
damnés.» S7 V8 et 9

La philosophie générale de

Seigneur,

aura

séjour.»

et

surtout

dénuder nos

nous

bonnes

alors que le Seigneur Allah que

Se priver ou s’abstenir en vue

nous avons adoré dans Rama­

de la recherche de l’agrément

dan,

d’Allah s’appelle donc adora­

demeure même après Rama­

tion, piété.

Le

Vivant,

l’Eternel,

Persévérer dans

dan. Qu’Allah nous inspire la

l’abnégation, le sacrifice, le don

honte de telles pratiques !

de soi, c’est comprendre que le

Continuons dans ce cas de pra­

mois de Ramadan s’en est allé

tiquer notre religion avec sincé­

Ramadan (absten­

rité. Ceci implique que nous

mais que

Dieu l'agrée), le Prophète (S.B)

Dieu

(puissant et

serviteurs,

Je

lui

déclare la guerre. Mon servi­
teur ne s'approche de Moi que

par ce que J'aime le plus, par

les devoirs religieux que Je lui
ai enjoint, et Mon serviteur ne
cesse de se rapprocher par des

oeuvres surérogatoires (supplé­
mentaires

et

volontaires)

jusqu'à ce que Je l'aime. Quand

Je l'aime, Je suis l'oreille par
laquelle il entend, l'oeil par

l’islam enseignée par le jeûne

tion) demeure.

Se rapprocher du Créateur pour

Le jeûne éprouve la sincérité de

bénéficier de Sa lumière gui­

l’Homme. Il n’est pas visible.

La vie spirituelle de l’homme

lequel il marche. Qu'il Me

dante et mériter Son salut le

Il est purement individuel et

s’inscrit dans un cycle de crois­

demande [quelque chose], et Je

jour de la résurrection, tels sont

engage au plus haut niveau la

sance. C’est aussi une des

lui donnerai sûrement, et qu'il

luttions pour conserver les
acquis de Ramadan.

lequel il voit, la main par

laquelle il frappe et le pied avec

les objectifs que chaque créa­

pureté du cœur qui tisse des

leçons de Ramadan. Plus on

Me demande rejuge, Je le lui

ture doit assigner à sa vie. Le

relations avec son Seigneur. Au

avance dans le Ramadan, plus

accorderai sûrement. Aucune

meilleur moyen est l’adoration,

delà, c’est prouver à tous les

les

12

bonnes

œuvres

surtout

chose ne Me fait hésiter plus

La Preuve n° 34 -Septembre 2010

Lficon de vie
que [de prendre] l'âme de Mon

fidèle serviteur : il déteste la

mort et Je déteste le blesser.»
Rapporté par al-Bukhari.

pour une vie de lutte.» S90 V5

petites rakates dans un petit

que, pour peu qu’on le veuille,

Parmi les objectifs du jeûne,

coin de sa maison. Que dire de

on a toujours quelque chose à

figurait donc en bonne place

la capacité à accomplir des

donner.

l’apprivoisement de la volonté.

jeûnes surérogatoires pour un

Voici ce que nous devons en

Nous y sommes arrivés tant

musulman qui a observé trente

saisir : accomplir les actes obli­

bien que mal en se disant sûre­

gatoires est une très bonne

ment et en se laissant convain­

jours de jeûne ? Le facultatif est
de loin moins contraignant :

chose. On s’acquitte de son

cre que Ramadan y est pour
beaucoup. Certes, mais ce que

liberté quant au choix des jours,

D’abord, le musulman est
appelé à instaurer une sécurité
autour de lui : s’abstenir du
mensonge, des paroles futiles,

leur nombre, leur début.

du regard qui écorche, de la
langue qui pique, des membres

relation

nous avons oublié, c’est qu’il

Il en va de même de la lecture

qui brutalisent, des gestes qui

Homme et Dieu. Lorsque le

nous a appris à faire confiance

du Coran. Durant les prières

briment et oppriment.

serviteur fait plus que ce qu’il

en nous même. Et cela n’aurait
servi que si après Ramadan,

nocturnes de Ramadan ou pen­
dant ses journées nous l’écou­

tions, le lisions, l’interprétions

le degré du plaisir, de l’amour.

nous persistions dans la maî­
trise de notre volonté. A ceux

croyant est celui dont l’on est à
l'abri de ses membres et de sa
langue», complète le Prophète

Par ricochet, ses facultatives,

qui y parviennent Allah promet

pendant des heures et des
heures. Maintenant que le mois

après avoir corrigé et complété

: «En vérité, l’homme qui puri­

de Ramadan n’est plus et que le

ses obligatoires, peaufinent ses

fie son âme sera sauvé» ; mais à
ceux qui auront échoué, Il pré­

Coran demeure, nous pouvons

voit : «...celui qui la corrompt

quelque chose de léger

sera réprouvé !» S91

quelques versets, une page,
1/60, 1/30 du coran. Chacun à

obligation ; c’est la première

dimension

de

la

lui demande, il a dépassé le seul

cadre de l’imposition. Il atteint

rapports avec son Maître.

Nous sommes responsables

de nous même
La découverte de la vraie nature

de l’Homme est la première
vérité à laquelle nous accédons
par la pratique du jeûne. Pen­
dant Ramadan, Satan est atta­
ché, l’enfer est

fermé ; un

constat demeure cependant : les
passions, les désirs, les mau­
vaises pensées subsistent. Avec
les exigences du jeûne, nous

arrivons à contrôler tant bien

que mal nos regards, nos parlers, nos gestes et même nos
pensées. Avec quoi ? Pas de
bâton, pas de chicotte, pas d’in­

tervention humaine, pas d’inté­
rêt matériel. Juste avec notre
volonté : merveille qu’Allah
nous a octroyée. La grande
leçon dans ce cas précis est que
nous détenons par nous même
la clé de notre "angélisation".
Chacun de nous peut devenir
bon.
Certes, l’on me dira que ce
n’est pas aussi simple ; j’ac­
quiesce. Mais il ne faut pas
céder au laxisme. Nous devons
lutter parce qu’Allah nous dit :
«Nous avons créé l'homme

Avec Ramadan, nos faiblesses
et forces morales nous ont été

dévoilées et exposées. Pour
l’homme sensé, il importe de
les diagnostiquer et d’en tirer
une attitude positive : tra­
vaillons à corriger, éradiquer

volontiers

nous

astreindre
:

son rythme. Est-ce compliqué,

cela?

En
somme
remarquons,
qu’avec un programme indivi­

«Le

(SAW).

Ensuite, il doit répandre l’assu­
rance dans sa communauté par
la bonne parole, le bon conseil,

la visite fraternelle, la consola­

tion, l’assistance matérielle,
financière dans le respect de la
dignité humaine. Allah insiste
beaucoup sur ce dernier aspect :
«Ô croyants ! Ne rendez pas
vain le mérite de vos œuvres de
charité par des gestes pu des
propos désobligeants, à l’instar
de celui qui fait des largesses

nos défauts et à conserver et

dualisé et personnalisé, la
lumière d’Allah est à la portée
de tous. Elle ne souffre d’au­

améliorer nos vertus.

cune servitude : pas besoin de

en Dieu ni au Jugement dernier.

fil de raccordement, d’abonne­

Cet homme-là est comparable à

ment, de factures à payer, de

un rocher que recouvre un peu
de terre. Il suffit qu’une averse

La proximité d’Allah est à
notre portée
Faire plus pour apprendre à

faire mieux : une autre leçon du

jeûne. Plusieurs personnes ont
traversé plusieurs kilomètres
pour se rendre' à la mosquée

pour accomplir les cinq prières
quotidiennes tout en ajoutant
des nafils. Pour ces derniers,
remarquons que malgré la dis­

tance qui nous séparait de là
mosquée, leur durée d'accom­
plissement, le risque couru (tra­
verser des quartiers pendant la
nuit), nous nous en sommes
acquittés sans grande difficulté.
En principe, un individu qui a
pu mobiliser tant de ressources '
pour ceci, doit être de se mobi­
liser, ne serait-ce que pour deux

La Preuve n° 34 -Septembre 2010

files d’attente.
Accéder, à moindre frais, à
un engagement citoyen

En jeûnant, le musulman réalise
que l’engagement citoyen du
croyant est permanent. Nous
avons appris à faire largesse de
nos biens dans le mois béni du
jeûne. Ça ne se limite pourtant
pas à ce mois. Son expression
doit être quotidienne à l’égard
de toutes les créatures d’Allah.

Le musulman n’attend donc pas
une catastrophe naturelle, la
constitution d’une ONG. Il
n’est point besoin d’attendre de
mobiliser des fonds des bail­
leurs. Tout musulman est bail­
leur en la matière, en ce sens

par ostentation, sans croire ni

l’atteigne pour qu’il soit com­
plètement dénudé. Et c 'est ainsi
que les impies ne tireront aucun
profit des œuvres qu’ils avaient

acquises, car Dieu ne dirige
pas les infidèles.» S2V264.
En définitive, retenons que

Ramadan est une école. Nous

sommes censés y être allés pour
cultiver ces vertus ci-dessus

mentionnées. Evertuons nous
alors à les rendre présentes dans

nos gestes, paroles et pensées
de tous les jours. Qu’Allah nous
y aide !

13

xtrait
L’importance de l’éducation de la femme musulmane
==
es
confusions,
déformations
et
incertitudes concer­
nant le statut de la

L

_J fcmmc musulmane
sont nombreuses et répandues.
Elles relèvent le plus souvent de
l’ignorance, de traditions ou
d’une mauvaise compréhension
ou interprétation des textes. Pour­
tant l’islam a honoré la femme et
lui a accordé de nombreux droits,
dont celui à l’éducation.
Abou Bourda rapporte d’après
son père que le Prophète a dit :
“Tout homme qui, ayant une fille
esclave, l'instruit et lui donne une
bonne instruction, l’éduque et lui
donne une bonne éducation, puis
l'affranchit et l’épouse, aura une
double récompense..." (Rapporté
par al Boukhâri).

Ce qui est recommandé pour une
esclave l’est d’autant plus pour sa
propre fille. Dans ce hadith, la dis­
tinction est faite entre éduquer et
instruire ainsi que la différence
entre éduquer et donner une
bonne éducation et instruire et
donner une bonne instruction. Il
ne s’agit donc pas d’une éduca­
tion ou d’une instruction quel­
conque mais de qualité si ce n’est
la meilleure.
Le Prophète a également montré
l’importance de l’éducation de la

femme en lui consacrant un jour
de la semaine pour leur instruc­
tion.
«Lis, au nom de ton Seigneur qui
a créé, qui a créé l'homme d’une
adhérence. Lis ! Ton Seigneur est
le Très Noble, qui a enseigné à
l’homme ce qu’il ne savait pas. »
C96, VI à 5 Ce droit devient un
devoir si on considère l’injonction
faite au Prophète de lire, dans ces
versets de la sourate Al ‘Alaq. Ils
soulignent l’importance de la lec­
ture afin d’acquérir le savoir, que
ce soit pour l’homme ou la

14

Par Leila R.

femme. Cette connaissance pro­
cure à l’être humain la capacité à
connaître scs droits et ses devoirs.
La science lui permet de méditer
cl de réfléchir sur l’univers et de
découvrir ses secrets, avec la per­
mission d’Allah.
«Quiconque, mâle ou femelle, fait
une bonne œuvre tout en étant
croyant, Nous lui ferons vivre une
bonne vie. Et Nous les récompen­
serons, certes, en fonction des
meilleures de leurs actions.» C16
V97

La femme musulmane a de nom­
breuses responsabilités, dont celle
de ses actes devant Allah, comme
tout Musulman. Il est donc indis­
pensable qu’elle connaisse les
principes de sa religion et ses
devoirs afin de les respecter au
mieux et d’obtenir la satisfaction
d’Allah. Elle ne peut acquérir ce
savoir que par une éducation et
une instruction de qualité.

La femme tient un rôle de conseil
et de consultation auprès de son
époux, à l’instar de femmes émi­
nentes telles que Khadija, Aïcha,
Oum Salama ou Asma’ bint Abi
Bakr, qu’Allah les agrée. Ceci
requiert une bonne éducation et
une bonne instruction.
Elle a également un rôle au sein
de la société. Une solide instruc­
tion lui permet d’agir au service
de la communauté. Par exemple,
l’étude de la médecine évitera aux
femmes musulmanes d’avoir
recourt à un médecin homme pour
être soignées. Toutes les vocations
médicales doivent donc être
encouragées.

Ibn ‘Omar rapporte que le Pro­
phète a dit : "... La femme est gar­
dienne de la maisonnée de son
mari et de ses enfants, et elle en
est responsable." (Rapporté par al
Boukhâri et Mouslim).

La femme est donc responsable
de son foyer et de scs enfants.

-

S’occuper des enfants et les élever
ne se limite pas à leur donner à
manger, les habiller, les laver et
les emmener à l’école ou au parc.
C’est aussi leur inculquer de
bonnes manières, de bonnes
valeurs morales et des connais­
sances utiles. Les valeurs morales
ne changent pas et sont définies
par la religion. Quant aux
connaissances utiles, exceptée la
connaissance de l’islam, elles
varient selon l’époque et il faut
savoir les distinguer. Il est alors
nécessaire de posséder une cer­
taine capacité de réflexion sur son
époque et seule une bonne éduca­
tion et une bonne instruction per­
mettent de l’acquérir.
La mère est le principal contact
humain de l’enfant durant ses pre­
mières années. Elle a donc une
influence importante et détermi­
nante sur lui. C’est elle qui lui

inculque les bases de ses connais­
sances et de ses croyances. La
psychologie moderne de l’enfant
le confirme : les cinq premières
années de la vie d’un enfant sont
essentielles et décisives pour son
équilibre à l’âge adulte. La femme
a donc un rôle considérable dans
la société puisque d’une part, elle
représente (approximativement)
sa moitié en nombre et d’autre
part, elle élève l’ensemble de ses
membres. Le poète Ahmed Chawqui reprend cette idée dans ces
vers :

La mère est une école si elle est
bien préparée, Elle prépare une
nation avec de bonnes racines. On
remarquera que dans notre société
"moderne", où la femme travaille
le plus souvent soit par nécessité,
soit par choix personnel, quelque­
fois au détriment de son devoir de
mère, la femme conserve ce rôle.
Peu d’hommes sont en effet pré­
sents dans les crèches et les écoles
maternel les !

L’idée que la femme n’a pas
besoin d’instruction parce qu’elle
reste à la maison pour s’occuper
des enfants est ainsi invalidée. De
la même façon, privilégier l’édu­
cation et l’instruction d’un garçon
par rapport à celle d’une fille ne
peut être justifié.
Dans le cadre de la religion, la
femme a également un rôle
important puisqu’elle contribue à
transmettre et enseigner la
Sounna. Les nombreux hadiths
reconnus et rapportés par des
femmes en sont le meilleur exem­
ple. Lorsqu’elle reçoit une bonne
éducation islamique, la femme
peut activement participer au tra­
vail d’invitation à l’islam auprès
de ses semblables. Elle sera sou­
vent plus proche et plus apte
qu’un homme pour présenter l’is­
lam à une autre femme.

Lorsqu’elle est mère, elle trans­
met en priorité sa connaissance de
l’islam à ses enfants. Plus une
femme aura acquis de connais­
sances islamiques, plus elle sera à
même de les transmettre. Elle
pourra aussi appliquer plus facile­
ment le principe d’ordonner le
bien et d’interdire le mal.
«Les croyants et les croyantes
sont alliés les uns des autres. Ils
recommandent le convenable,
interdisent le blâmable, accom­
plissent la Salat, acquittent la
Zakat et obéissent à Allah et à son
Messager. [...]» C9 V71
Comme nous venons de le voir, à
travers ses responsabilités, la
femme joue un rôle déterminant
dans la société. L’ignorer et négli­
ger son éducation serait donc une
grave erreur car une société ne
peut avancer si elle est amputée de
sa moitié. Ce serait également le
non respect d’un droit qu’Allah
lui a donné. L’homme oublie par­
fois qu’il a été élevé par une
femme : sa mère...

La Preuve n° 34 -Septembre 2010

xtrait

Le sujet de dissertation
i

n cette période de
' rentré scolaire et
académique nous
. vous proposons cet
extrait. Une vérita­

I
l

ble leçon et un programme de vie
our tous ceux qui travaillent à
ic reforme de la société. Particuèrement, nos éducateurs et nos

etudiants.

La vie d'Al-Banna, au centre, fut
très dense alors même qu'il
menait ses études à Dar al-ulum.
Il avait rencontré de nombreuses
personnalités et s'était imprégné
de l’atmosphère de la capitale
avec ses tensions sociales, poli­
tiques et plus largement morales
et culturelles. Il avait conscience
de l'insuffisance des différentes
institutions et de leurs représen­
tants et c'est en connaissance de
cause qu’il décide de s’engager.

tion pour les réaliser». Le texte
présenté par Hassan al-Banna met
en évidence sa totale détermina­
tion dans la voie de l’éducation et
de la réforme alors qu’il n’a que
vingt ans :

sources de leurs joies et les orien­
tations de leurs vies soit au moyen
du sermon et de la discussion, soit
par l’écriture et la publication, soit
enfin par les déplacements et les
visites.

«Mes plus grands espoirs au
terme de mes études sont au nom­
bre de deux. Sur le plan privé,
j’espère rendre heureux ma
famille et mes prochès et rester
fidèle à mon bien-aimé ami dans
la mesure de mes moyens, jusqu’à
la limite de ce que me permet ma

Le moyen que j’ai mis à ma dis­
position pour réaliser mon pre­
mier espoir est la connaissance du
Très beau et le choix de l’excel­
lence : “La récompense de l'ex­
cellence est-elle autre chose que
l’excellence ?" C55 V60. Quant
aux moyens du second espoir, ils

«Ne désespérez pas, car le désespoir ne fait pas partie des sentiments
des musulmans. Les réalités d’aujourd'hui sont lès rêves d'hier et les
rêves d’aujourd’hui sont les réalités de demain» Hassan al Banna
«La question de la Palestine est l’affaire du monde musulman dans sa
totalité, elle est la mesure de sa dignité et paramètre de sa volonté et
de sa force»

A l'issue de ces quatre années de
formation, un des maîtres propose
aux étudiants le sujet de disserta­
tions suivants : «Décris tes plus
grands espoirs au terme de tes
études et montre quels sont les
moyens que tu mets à ta disposi­

situation et autant que Dieu m’en
donnera la possibilité. Sur un plan
plus général, j’aimerais être un
guide éducateur en passant mesjournées à instruire les enfants et
mes nuits à enseigner aux parents
le sens de leur religion, les

sont sur le plan moral : la persévé­
rance et le don de soi qui sont plus
nécessaire à l’homme de bien que
son ombre et qui sont le secret de
toute réussite [...J. Sur le plan
pratique : d’abord de longues
études pour lesquelles j’essaierai

Brèves

C’est la première femme à être
exécutée depuis 1912 dans cet
Etat qui applique la peine de
mort.

rées comme les jumelles les plus
âgées du monde.

► La police britannique a arrêté
le lundi 23 septembre dernier 6
personnes soupçonnées d’avoir
brûlé le Sain Coran

Le Président iranien a affirmé
à la tribune de l’ONU que les
attentats du 11 septembre sont un
complot fomenté par les EtatsUnis dans l’objectif de détruire
l’islam. Les diplomates améri­
cains ont quitté la salle en guise
de protestation.

► Teresa LEWIS a subi la peine
de mort par injection le 24 sep­
tembre en Virginie aux USA.

✓ OBAMA souhaite qu’un Etat
palestinien officiellement pro­
clamé rejoigne l’Assemblée
Générale de l’ONU en 2011.

► Une trentaine de tombes
musulmanes ont été vandalisées à
la fin septembre dans un cime­
tière à Strasbourg en France
v Raymonde et Lucienne ont
toujours le sourire aux lèvres, et
se sentent en bonne santé. Pour­
tant leur date de naissance ne
trompe pas. Nées en 1912, elles
ont bien 9S ans et sont considé­

La Preuve n° 34 -Septembre 2010

► "Les plongeurs sibériens" est
le nom de ce club de plongée
russe qui, pour clôturer la saison,
célèbre ça avec une course un peu
spéciale. Leur truc ? Faire du vélo
sous l'eau, ou du ski, c'est au
choix. Le lieu de cette compéti­
tion insolite n'est autre que le lac
Baikal, à la frontière avec la Mon­
golie, considéré comme le lac
d'eau douce le plus profond au
monde
En Grande-Bretagne, une mai­
son vieille de 10.500 ans a été
découverte par les scientifiques
de l'Université de Manchester.
Pour les archéologues, cette hutte

d’obtenir une reconnaissance offi­
cielle, puis la connaissance de
ceux qui adhèrent aux mêmes
principes et qui sont également
attirés par ses partisans, puis
encore le moyen d’un corps qui
s’est habitué aux difficultés pour
supporter ses faiblesses et qui a
aimé la peine dans le but de vain­
cre sa fragilité ; enfin, mon être
intime que j’ai vendu à Dieu par
une fructueuse tractation et un
commerce nourri par le désir du
succès, en espérant qu’il l’accepte
et qu’il lui octroie la plénitude.

Pour ces deux espoirs, je m’en
remets à la connaissance du
devoir en demandant le soutien de
Dieu, le maitre des louanges.
C’est ce que je lis dans Ses
paroles : "Si vous voulez la vic­
toire pour Dieu, Dieu vous don­
nera la victoire et raffermira vos
pas." C47 V7 C’est là un pacte
entre moi et mon Seigneur, j’en
prends actes et j’en rends ici
témoin mon professeur ».

Extrait de : Aux sources du renouveau
musulman ;
Tariq RAMADAN

en bois est l’une des plus impor­
tantes structures jamais créées en
Grande-Bretagne. Exiguë et très
peu isolée, la structure circulaire
abritait pourtant les chasseurs
nomades qui parcouraient le pays
à la fin de l’âge de glace

► Au Salvador, un seul éléphant
âgé de 60 ans résidait dans le pays
et était fortement apprécié de la
population. La femelle Manyula
souffrait d'insuffisance rénale
explique l'AFP, et est finalement
décédée d'un arrêt cardiaque, ce
qui a follement ému la popula­
tion. Des centaines d'individus se
sont même rendus au zoo où rési­
dait l'animal et certains fans de
l'animal portaient même des
signes de deuil.

15

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La Preuve n° 34 -Septembre 2010

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La Preuve