La Preuve #37

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Title
La Preuve #37
Creator
La Preuve
Date
March 2011
issue
37
Spatial Coverage
Ouagadougou
Yako
Israël
Koweït
Rights
In Copyright - Rights-Holder(s) Unlocatable or Unidentifiable
Language
Français
Contributor
Louis Audet Gosselin
Wikidata QID
Q114034224
extracted text
Omissions et réparations
dans les ablutions P.4
+

"... et voilà la religion de droiture... ”

AUGMENTATION
DES TARIFS DANS
LES HÔPITAUX

Quelle p.13
alternative?

Journée internationale

Etats-Unis / Egypte

DE LA FEMME

Un événement
encore mal
célébré p*

Histoire R5
d’une alliance
stratégique

Là vie et l'œuvre de Oumarou Kanazoé

Editorial
'autre moitié
du
ciel
(expression

L
Journée
INTERNATIONALE
DE LA FEMME

Un événement
encore mal
célébré

^plutôt bizarre
g qui désigne
les femmes) a célébré avec
faste la journée qui lui est
consacrée. D'un continent à
l'autre, d'un pays à l'autre,
d'une région à l'autre... on a
magnifié la femme en sa
façon. Mais il apparait de
façon évidente que l’on
s’éloigne inexorablement
de l’esprit de la commémo­
ration. D faut le dire tout
net : le 8 mars est devenu
une fête, un festin, une
occasion
de
grande
ripaille...

cérémonie commémora­
tive. Et que dire du pagne
qui est l’objet de toutes les
convoitises de la part des
femmes mais aussi de
quelques disputes dans des
foyers où les hommes ont
le malheur de manquer
d’argent pour offrir le
fameux sésame à leur
épouse ?

Mais cette pulsion festive
ne peut à elle seule justifier
ces écarts. C’est l’Etat qui
donne le tempo et les autres

Comment a-t-on pu trans­
former ce symbole de lutte
en tine simple foire d’exhi­
bition ? C’est davantage
sous les tropiques que cette
tendance à la fête est plus

suivent. Quel est le tempo
que le gouvernement
donne à la commémoration
du 8 mars ? Chacun se fera
son idée. Il y a eu des
périodes dans ce pays,
perceptible. Cela est d’au­ (celles qui ont rendu férié
tant compréhensible que cette date) qui ont eu une
l’emprunt conduit souvent approche beaucoup plus
à des déviations de cette profonde que ce que l’on
nature. Sans comprendre observe aujourd’hui. Donc
souvent le sens de cette il appartient au politique de
commémoration, sans en recadrer, si c’est encore
mesurer les tenants et les possible, la commémora­
aboutissants et sans même tion d’une date obtenue de
connaître l’histoire du 8 haute lutte par des femmes
mars, nos femmes, nos qui étaient vraiment sou­
mères et nos sœurs se sont cieuses de la préservation
lancés dans sa célébration.
de leur droit.
Au fil du temps, elles l’ont
tropicalisé, transformé et
même dénaturé. Notre ten­
dance poussée à la fête
nous a conduit à enlever au

2

8 mars toute sa substance
réflexive et intellectuelle.
Au Burkina Faso, cette
année on a même poussé le
ridicule jusqu’à faire une
bagarre nationale sur la
localité devant abriter la

Autant le 8 mars est mal
célébré, autant le contenu
qu’il renferme est dévoyé.

En effet, dans le milieu des
féministes, le concept de
l’émancipation des femmes
est très mal expliqué et par
voie de conséquence mal
appréhendé : les femmes
sont présentées comme les
rivales des hommes et les
hommes, ces méchantes
créatures qui empêchent à
tout prix les femmes de se
faire une place au soleil.
Quoi de plus normal que
l’horizon de l’émancipa­
tion de la femme reste dés­
espérément lointain.
Ailleurs, les femmes avan­
cent parce qu’on est encore
lucide, sobre et résolument
tourné vers les vrais pro­
blèmes des femmes. Pen­
dant qu’ici on se querelle
sur le lieu et la forme de
commémoration du 8 mars,
comme si cet évènement
était la panacée ■
La Rédaction

La Preuve

1

Récépissé de déclaration
N°1862//CA-GI/OUA/PF
du 27 juillet 2007
ISSN 0796-8426

Tél.5037 9430
Cell. 70 75 54 85

Email : preuve2007@yahoo.fr i
Directeur de Publication
Mikaïlou Kéré
Secrétaire de rédaction
SiakaGNESSl
,
Responsable commercial
Moussa BOUGMA
Mise en page et impression
Ressources: 50 46 4519
7043 3378
Nombre de tirage
1000 exemplaires

La Preuve n° 37 Mars 2011

Religion de Vérité
Le rayonnement spirituel du Prophète
Par Cheick Albayan

uham

M

........................... R

spirituelle, dans toutes les
circonstances : le jour

Allah : «La beauté des
actions procède de la

mitable. Ses phrases se

comme la nuit, en temps

beauté des états de l’âme

et la sobriété, ses mots

de paix comme en temps

et la beauté de ces états

étaient bien cadencés.

un

vient de la confirmation

Aicha a rapporté qu’il

de

guerre,

dans

distinguaient par la clarté

Messager de Dieu envoyé

moment

bonheur

dans les stations où des­

réparait lui-même ses

à tous les humains au-

comme dans un moment

cendent, sur les cœurs,

sandales,

delà de leur couleur de

de chagrin et d’émotion,

les faveurs divines». Afin

vêtements, participait aux

peau, leur langue, leur
race ou encore leur statut

en public et en privé. Sa

d’illustrer cet aspect du

tâches

vie entière fût une adora­

comportement du Pro­

lavait

social. Physiquement et

tion, durant ses longues

phète qui intègre parfaite­

trayait la brebis et assu­

de

cousait
ménagères.

ses

ses
Il

vêtements,

moralement doué, le Pro­

nuits de prière, sa femme

ment la vie spirituelle et

rait son propre service.

phète est un homme par­

Aïcha lui demandait la

la vie temporelle, rappe­

Vis-à-vis de son peuple, il

fait. C’est dans ce sens

raison de ses pleurs, alors

lons les principales de ses

était son serviteur désin­

qu’ii est le modèle parfait

que Dieu lui a pardonné

qualités

En

téressé. Il était un chef

qui mérite d’être imité.

ses péchés antérieurs et

effet, il était le plus res­

sü ïs

Dieu dit dans le saint

postérieurs, il répondit :

pectueux de ses engage­

matérielle

coran : « vous avez en le

«Ne dois-je pas être un

ments, le plus respec­

preuve nos chefs d’Etat et

messager de Dieu, un bel

serviteur reconnaissant».

tueux de ses liens de

responsables religieux. Il

exemple à suivre pour

En effet, au regard de sa

parenté, le plus clément,

n’était pas avide du pou­

quiconque espère en Dieu

passion pour l’adoration,

le plus doux avec les

voir. Sa seule passion

». Sa spiritualité était si

Dieu lui fait cette déclara­

gens, le plus sociable et le

était l’adoration de Dieu

forte qu’un de ses compa­

tion : «En vérité Nous

plus poli. Le louant pour

et la transmission du

gnons Ibn Abbas disait :

t'avons accordé une vic­

sa moralité, Dieu dit : «Et

message de Dieu à ses

«Un seul regard sur le

toires

en vérité, tu es d’une

semblables. Toute sa vie

Messager de Dieu vaut

qu'Allah te pardonne tes

excellente moralité».

était le coran a dis son

quarante

péchés, passés et futurs,

année d’adoration». Il

qu'il parachève sur toi

était rayonnant par la

Son bienfait et te guide

lumière foisonnante et

sur une voie droite; et

jaillissante se dégageant

qu'Allah te donne un

de son visage béni à tel

puissant

point que ses compa­

secours».CA8N]-3.

mieux

que

gnons le qualifiaient de «
Al Badr Al Mounir »

(pleine lune).

éclatante,

afin

sublimes.

La patience, la persévé­
rance, l’endurance et la

longanimité étaient ses
qualités, son indulgence
ne cessait d’accroître face

au mal des injustes. Son
éloquence était surpre­

L’excellence du compor­

nante. Il avait la faculté

tement est la manifesta­

d’exprimer

tion de la réalité spiri­

d’idées avec peu de mots.

beaucoup

Il a été rapporté de lui les

tuelle

Prophète,

Toutes ses paroles étaient

détails sur sa conduite

comme l’a écrit Ibn Ata

des perles de sagesse ini­

La Preuve n° 37 Mars 2011

du

palais ni la luxure

dont

font

épouse Aicha. Telle était
un pan de la vie spiri­

tuelle du prophète. Et
c’est cela que tout musul­
man doit suivre comme

exemple dans son vécu
quotidien. La vraie célé­

bration et la magnifica­
tion du prophète est le fait
d’incarner son comporte­
ment. Si non, faire un

mouloud chaque année
ne suffit pas H

3

R eligion de Vérité
Omissions et réparations dans les ablutions
ordinaire effectuée en vu

1 l’homme

est des prières quotidiennes.
être Elle comprend diffé­
oublieux rentes catégories d’actes :
obligations divines, tradi­
__
(Al-insan). Il tionnelles et méritoires.
lui arrive de commettre Seules les omissions dans

P

un

des erreurs dans ce qu’il

■ . ■

Par Cheick Albayan



ar définition,

farida et les deux autres

refait ainsi que tous les

fois sont des sunna) et le

actes qu’il précède. Par
exemple si on se rappelle
avant de commencer la

prière d’Açr qu’on n’a
reprendra

l’ablution un fidèle omet

une des parties sus-énu-

on

les actes sunnatiques (tra­

l’ablution à partir du

ditionnels) nécessitent
réparations. Ce sont donc

massage

de

la

tête

jusqu’au

lavage

des

ablutions que l’on fait au

elles qui feront l’objet de

pieds. Que l’on se rap­

moins cinq fois par jours.

nos préoccupations.

pelle

par son immense miséri­
corde,

a prescrit des

moyens de réparation des

ablutions. Il a dit : «.. .Nul
blâme sur vous pour ce
que

vous faites par

erreur, mais (vous serez

blâmés pour) ce que vos

de

Lorsqu’au

ce cas,

les jours par oubli. C’est

acte par oubli. Dieu
connaissant nos limites et

pieds par le côté droit.

les actes obligatoires et

fait régulièrement tous

parfois d’en omettre un

fait de commencer le
lavage des mains et des

pas massé sa tête. Dans

le cas par exemple des

Cependant, il nous arrive



tir de l’acte omis et on la

Les actes obligatoires
sont

:

l’intention,

le

avoir

au

cours

cours

mérées, il doit poursuivre

son ablution jusqu’à la
fin. Puis il revient sur la

même des ablutions ou à

partie omise pour la laver

la fin, on procédera de la

seule sans refaire les

même manière.

autres actes. Ce mode de

jusqu’aux

Si on ne se rappelle l’ou­

réparation

coudes, de la tête, des

bli qu’après l’accomplis­

sunna est valable avant

pieds jusqu’aux

sement de la prière, on
reprendra toute l’ablution

prière. Mais si c’est après

lavage du visage, des

avant

bras

che­

villes, le respect de l’or­
dre dans l’exécution des

ainsi

que

toutes

les

actes de l’ablution et

prières faites avec cette

l’exécution sans interrup­

ablution. Ici, on reprend

tion de ces actes.

toute l’ablution de même

que la prière. Auquel cas,

des

actes

l’accomplissement de la
la prière que le fidèle

s’est rappelé l’oubli, il ne
la

reprend

l’omission

pas. Car

d’un acte

cœurs font délibérément.

Le non accomplissement

est

de l’un de ses actes inva­

pardonneur et Miséricor­
dieux». (Coran, 33/5).

lide la petite ablution.

Quant aux actes sunna­

Mais, lorsque le fidèle se

tiques de l’ablution, ils

Auquel cas, toutes ablu­

rappelle son omission

sont : le lavage des mains

omise dans l’ablution

tions mal exécutées, inva­

avant

la

jusqu’aux poignets, le

comme sus-indiqué.

lident la prière effectuée

prière pour laquelle la

rinçage de la bouche,

Il faut noter que l’omis­

avec ces ablutions.

petite ablution a été faite,

l’aspiration de l’eau dans

il reprend l’ablution à

les narines, le nettoyage

Allah,

cependant,

Pour mieux cerner les
réparations dans les ablu­

tions, il convient de les
examiner à travers les
différents actes existants.

d’accomplir

son

celle-ci est invalide.

oubli

des oreilles, la barbe et le

jusqu’à la fin. Dans ce

cou avec les mains
mouillées, le fait de laver

partir

de

cas, on ne reprend pas
toute l’ablution mais on
reprend seulement à par­

sunna n’annule pas la

prière. Toutefois il peut

revenir rattraper la partie

sion de tout un membre

ou d’une partie de ce
membre au cours des

ablutions, entraine les

trois fois chaque membre

mêmes démarches de

(le faire une fois est

réparation ■

Il s’agit de l’ablution
4

La Preuve n° 37 Mars 2011

Flash Back
Etats-Unis / Egypte

Histoire d’une alliance stratégique
Par Bachar.SOW

es États-Unis ont

donné l’impres­
sion à tous dans la
révolution égyp-

L
_

avec le président Gamal Abdel
Nasser pour son panarabisme et
son penchant à l’Est, en
témoigne la crise de suez en
1956, ces relations prennent

ainsi leur échec au Vietnam par
un redressement spectaculaire de
leur position au proche orient par
le rapprochement avec l’Egypte
dès le début de 1973. La diplo-

_ J tienne, qu’ils sont

soucieux de la satisfaction des
aspirations du peuple égyptien
en poussant Moubarak à faire de
grandes concessions et en faisant
des déclarations ambiguës du
genre « en Égypte, rien ne sera
plus comme avant ». Mais en
réalité leur soucis majeur c’était
de réussir à maintenir un allié de
longue date jusqu’à la fin de son
mandat, le temps de réfléchir à
son héritage politique pour sau­
ver les acquis diplomatiques et
de positionnement géostraté­
gique. La nomination du chef de
des services de renseignement
comme vice président, les nom­
breuses concessions s’inscrivent
dans cette logique. Ce scénario
n’ayant pas pu empêcher le
départ de Moubarak, ils se bat­
tent pour que la transition ne leur
échappe pas. C’est pourquoi la

gestion de la transition par l’ar­
mée qu’ils connaissent parfaite­
ment est une chose positive pour
eux. Les Etats-Unis imaginent
en ce moment tous les scénarios
possibles pour sauver des acquis
construits sur une bonne partie
du 20e siècle. Quelles sont ces
relatons et les enjeux pour les­
quels ils s’intéressent tant à la
révolution en Egypte?

Les relations politico-mili­
taires

Historique des relations entre les
Etats-Unis et l'Égypte remontent
en 1830 avec l'ouverture du
consulat des Etats-Unis à
Alexandrie. Après des difficultés

-En septembre 1978, s’ouvrent
les accords de Camp David signé
le 26 mars 1979 entre Sadate et
Begin. L'Égypte récupère le

Sinaï par ces accords et devient
un allié stratégique des EtatsUnis pour la sécurité d'Israël.
Sadate dû payer de sa vie, le 6
octobre 1981, le prix de cet
engagement. 11 fut assassiné ce
jour-là au cours d’un défilé mili­
taire car son attitude sonnait pour
les Arabes comme une trahison à
la cause palestinienne. C’est le
général Moubarak qui lui suc­
céda et poursuivit ces relations
avec les États-Unis et Israël.
En 1998, l'Égypte et les EtatsUnis entreprennent d’établir un
cadre institutionnel de leurs

Hosni Moubarak, le chantre des relations egyptoaméricaines a été lâché par ses amis d'hier
toute leur importance sous le
président Anouar el-Sadate.

Néanmoins en 1967, il y a
quelques brouilles mais très vite
dans la volonté des Etats-Unis
d’écarter l’URSS des pays
arabes, elles reprennent en 1974.
Du fait de sa position straté­
gique, l’Egypte devient un élé­
ment essentiel dans les relations
entre les Etats Unis et le Moyen
Orient. Dans le conflit qui
oppose les arabes et Israël, les
Etats-Unis se sont investis pour
les accords de paix séparés avec
les pays arabes ? C’est dans ce
contexte qu’ils travaillent à obte­
nir ün accord avec l’Egypte, le
plus grand pays arabe et voisin
direct d’Israël.

Les Etats-Unis ont compensé

matie américaine joue un rôle
décisif dans la guerre du kippour
et finit par obtenir le retrait des
troupes israéliennes du Sinai'.

Après la démission de Nixon en
1974, Gerald Ford conserve le
Secrétaire d’Etat H. Kissinger
comme pour s’inscrire dans la
même politique étrangère. En
1976, l’Egypte occupait le 2e
rang de bénéficiaire des aides
militaires des Etats-Unis après
Israël. Fort de ce soutient et pour
démontrer sa volonté de paix
dans le sens de satisfaire son par­
tenaire américain, Sadate se rend

en novembre 1977 en Israël oü
dans un discours à la Knesset, il

souhaite «une paix juste et dura­
ble» entre les peuples.

relations brouillées par l’inva­
sion irakienne du Koweït. Les
négociations se déroulent en
1998 et en 1999 respectivement
au Caire et à Washington autour
des questions suivantes : la réso­
lution pacifique de la question
palestinienne ; la paix au Sou­
dan ; l’aide financière et la coo­
pération économique ; la coopé­
ration militaire et la lutte contre
le terrorisme ; les reformes poli­
tiques en Egypte. Sur les toutes
les questions internationales et
régionales ; il y a des points de
convergence entre les deux pays.

Les relations économiques
Ces relations remontent en 1952

; mais en 1956 suite à l’accord de
contrat d’arme avec la Tchéco­
slovaquie ; les Etats-Unis gèlent

le financement du barrage d’As­
souan. Avec la reprise des rela­
tions en 1974, l’Egypte obtenait

250 millions US d’aide améri­
caine par an.

Suite pSge...7
La Preuve n° 37 Mars 2011

5

Portrait
La vie et l’œuvre de Oumarou Kanazoé
__===
.ils de pauvre, Ouma­
rou Kanazoé est né
en 1927 à Yako. Il
fréquenta
l’école
__
coranique
beaucoup d’enfants musulmans
de cette époque. Orphelin de père

F

à 12 ans, le jeune Kanazoé se mit
au service de sa mère en s’adon­
nant à des tâches diverses. A 17
ans, il apprit le tissage et com­
mença à fréquenter les marchés
pour vendre ses cotonnades. Son
activité prospéra et il alla plus
loin jusqu’à Koumassi, d’oü il
ramenait la kola et le sel et à
Bamako et Mopti d’où il ramenait
les tissus pour le marché local.

Par Bacliar SOW _==_

engins pour les travaux publics,
10 scrapcurs pour l’entretien des
machines dont l’unité revient à
plus de 200 millions. Elle injecte,
selon des sources concordantes,
comme
30 millions d’euro soit près de 20
milliards de FCFA dans l’écono­
mie burkinabè par an. On compte
de nombreuses réalisations à son
actif (bâtiments publics, aména­
gements hydroagricoles, 2500 km
de routes bitumées au Burkina

chose qui va vous étonner, je ne
fréquente pas les marabouts, les
charlatans, et autres prédicateurs
» (propos recueillis par Sidwaya
magazine et cités par le Pr. Issa
Cissé).

La générosité légendaire de
l’homme
Sa grande générosité se manifeste
par les dons. Sa foi religieuse le
pousse à cette générosité, les dis­

Confronté aux contradictions
dogmatiques, ethniques et régionalistes, il rendit sa démission en
1982. Mais resta à la disposition
de la communauté. Après sa
démission, c’est El hadj Abdoul
Salam Tiemtoré et puis Toumani
Triandé qui ont dirigé la commu­
nauté jusqu’en 1997, date de
l’élection de El hadj Aboubacar
SANA. C’est en 2004 que ce der­
nier a fini son mandat.

En 1948, il ouvrit une boutique et
plus tard un restaurant. Ses activi­
tés prospérèrent et en 1955, il
acheta-un véhicule de transport de
passagers pour la Cote d'ivoire.
Dans un contexte oü les départs
pour ce pays étaient très massifs,
il bénéficia d’un marché du Syn­
dicat d’initiative et d’Achemine­
ment
de
la
Main
d’œuvre(SIAMO). En 1957, deux
ans plus tard, il était propriétaire
de 7 véhicules. Il s’acheta en effet
des camions de transport de maté­
riaux de construction.

Entre 1966 et 1969 il obtient
d’importants marchés. C’est en
1973 qu’il créa l’entreprise
Oumarou KANAZOE et se lança
définitivement dans les travaux
publics surtout à partir de la
deuxième moitié des années
1980. 11 conquit des marchés au
delà des frontières du Burkina
notamment au Bénin, au Niger,
au Mali. En 1977, il disposait
d’un avion personnel.

Aperçu de la fortune de
KANAZOE
L’entreprise Oumarou Kanazoé
dispose de 400 véhicules et

6

Musulmane de Haute Volta
(CMHV) à sa naissance, il en
devint le président en 1977. Son
arrivé à la tête de la structure
s’était faite suite à des problèmes
de succession consécutifs au
décès du président El hadj Ous­
mane Sibiri Ouédraogo en 1966.
Les sujets qui divisaient étaient
essentiellement la contestation
des francophones de l’emprise de
la chefferie traditionnelle moagha
sur la structure des musulmans et
la gestion de l’aide arabe. C'est
dans ce contexte que Kanazoé
tenta alors de racoler les mor­
ceaux.

Kanazoé est resté près des res­
ponsables pendant tout ce temps
et a toujours agi en rassembleur,
en homme de paix. Ainsi, il ajoué
un rôle important dans la résolu­
tion de la crise du mouvement

Faso et dans la sous-région, des
infrastructures scolaires et sani­
taires, des mosquées...).
Sur l’origine mystique de sa for­
tune, il répond en ces termes : «
en ma connaissance, il n’existe
pas encore de gris-gris qui pro­
duise de l’argent. La clé de ma
fortune c’est le travail. Si Kana­
zoé arrête de travailler, on ne par­
lera plus de sa fortune. Le seul
fétiche qui procure l’argent, c’est
le travail, c’est l’investissement(...) je vais vous dire une

tributions de vivres, de l’argent.
Les nombreuses visites chez lui
sont des occasions de distribution
d’argent (de 5000 à 500000 en
fonction du rang du bénéficiaire).
Cette générosité va delà de sa
communauté religieuse. Il a en
effet construit des chapelles au
profit de la communauté chré­
tienne comme l’église centrale de
Yako.

Au service de la communauté
islamique
Membre de la Communauté

sunnite en 1995 ; il apporta sa
contribution dans la crise qui a
opposé le président et grand
imam SANA à certains responsa­
bles au sujet de la gestion finan­
cière. Il finança le congrès de
2004. Tous ces apports même s'ils
sont diversement appréciés : soli­
darité entre Yarsé pour les uns,
volonté d’établir l’influence du
régime sur l’organisation des

musulmans pour les autres. Tou­
jours est-il que c’est sur lui que Ie
congrès de 2004 a porté son choix
pour présider la Communauté

La Preuve n° 37 Mars 20^

Portrait
Musulmane du Burkina Faso
pour la deuxième fois.
Un an plus tard, la réflexion lan­
cée depuis 2000 pour la mise en
place d’un cadre fédérale se
concrétise en décembre 2005. En
tant que président de la plus
grande structure islamique et
considéré fomme le rassembleur

L’homme politique
L’essentiel de scs travaux sont des
chantiers de l’Etat. Mais jusqu’en
fin 1980, Kanazoé n’avait pas
véritablement intégré la sphère

l’ODP/MT au CDP. Celte posi­
tion se renforcé avec son arrivée à
la tête de la Chambre de com­
merce d’industrie et de l’artisa­
nat, son investissement dans le
somment France-Afrique et la

...suite de la page 5
En 1988 Moubarak se rend aux
Etats-Unis dans le cadre du ren­
forcement de la coopération

entre les deux pays. En 1994, Al
Gore, alors Vice président des
Etats-Unis, signe en marge de la
, conférence du Caire sur la popu­
lation en 1994, un accord sur la

coopération économique. Des
comités mixtes ont été installés
dans cette optique dans les
domaines scientifique et techno­
logique ainsi qu’un conseil pré­

aussi le consul honoraire du

royaume du Maroc au Burkina
Faso.

est diversement apprécié. Les uns
pensent qu’il n’a pas d'autres

choix à cause de son statut

d’homme fortuné tandis que les
autres croient à une alliance stra­
tégique pour la prospérité de ses

affaires. Le moins que l’on puisse

dire c’est qu’il est dans le cercle

restreint des hommes influents du
régime.

En si peu de lignes il est impossi­
ble de retracer la vie et l’œuvre de

cet homme qu’on ne présente pas
au ■

Burkinabè,

nous

nous

sommes contentés de résumer un

O.K, l'homme d'affaires entouré par d'autres
membres du patronat burkinabè
politique, se montrant discret à ce
niveau. Mais sous la TVe répu­
blique, il acquit une place de
choix dans le régime de

En 2001, la convention sur la
croissance économique fut para­

fée pour un prolongement de 5
ans. fl fut signé en 2004 un
accord de libre échange pour
permettre à l’Egypte d’accéder
au marché américain.
Il y a eu d’autres domaines de

coopération comme les relations
culturelles et scientifiques avec
l’ouverture d’un centre culturel
américain en 1970 à Alexandrie,
les expositions égyptiennes aux
Etats-Unis, les programmes de

sidentiel. Des conventions de
coopération furent signées en
mars 1995 entre Ai Gore et

bourse de la paix... L’arme éco­
nomique est ainsi déployée afin
d’utiliser l’Egypte dans la mise
en œuvre de leur politique étran­

Moubarak sur l'environnement,
les sciences et technologies...

gère au proche orient. Toute
opposition à cette orientation a

La Preuve n° 37 Mars 2011

d’honneur. En 1995, il devient

Ce relief politique de Kanazoé E

des musulmans toutes tendances
confondues, il fut élu président du
présidium de la F.édération des
Associations Islamiques du Bur­
kina dont il a financé le congrès
constitutif à hauteur de 15 mil­
lions FCFA.
A coté des responsabilités qu’il
assume, il dépense énormément
pour la cause de l’islam : rénova­
tion de la grande mosquée dès
son arrivée à la présidence, prise
en charge des dépenses (électri­
cité eau courante, entretien de
véhicules, prise en charge des
hôtes de l’association..). Il octroie
des billets d’avion pour le hadj,
investi plus de 500 millions dans
la construction des mosquées.
Tout ceci est couronné par une
mosquée dans le quartier futuriste
de Ouaga 2000 dont le coût est
estimé à 10 milliards FCFA.

2007 oü il a le statut de membre

article scientifique du Pr. Issa

CISSE intitulé El hadj Oumarou

Coupe d’Afrique des Nations
tenus à Ouagadougou respective­
ment en 1996 et 1998. Cette
situation se confirme avec l’adhé­
sion à la FEDAP/BC créée en

Kanazoé : homme d'affaires et

été étouffée pendant tout ce
temps. Et c’est à quoi Moubarak
s’est attelé. Ce que les Arabes ne
lui ont jamais pardonné.

relationnels avec l’Egypte. La
nomination du chef des services
de renforcement connu pour sa
proximité avec les Etats-Unis

Vous aurez compris, la mobilisa­
tion de toutes les énergies des
Etats-Unis sur la situation en
Egypte vise à préserver ces

acquis.

Comme l’a dit le président du
parlement iranien, les Etats-Unis
sont dans logique de confisca­
tion de la révolution en voulant
maintenir des acquis comme les
accords de Camp David, la sécu­
rité d’Israël. Depuis le début du
mouvement, la maison blanche a
imaginé tous les scénarios possi­
bles pour préserver les acquis

mécène dans la communauté

musulmane burkinabè 0

comme vice président ainsi que
les tentatives de contre révolu­
tion ont été expérimentées mais
c’était sans compter avec la vigi­
lance des combattants de la
liberté de la place Tahrir.

C’est pourquoi le peuple égyp­
tien doit être la gardienne de sa
révolution comme il tente de le
faire et qu’il en soit ainsi pour
les révolutions à venir. Révolu­
tion que tout esprit épris de jus­
tice appelle de ses vœux dans la
région. Et ainsi la vérité finit par
rattraper le mensonge

B

7

Question de Santé
La méningite
Par DrAlbayan

, ’il y a une mala| die dont l’évoca­
tion fait trembler
\ les Burkinabè,
' du
citoyen
lambda aux autorités admi­
nistratives, c’est bien la
méningite. En effet, chaque
année, elle fait des ravages à
travers le pays. Presque que
toutes les familles du pays
ont eu des victimes de la
méningite. Cette maladie
sévit de manière endémo-épidémique dans le pays. C’està-dire qu’on rencontre durant
toute l’année des cas avec des
poussée,s épidémiques par
moment. Notamment dans la
période-ci de l’année jusqu’à
la fin de la saison sèche.

S

Le problème est qu’elle est
difficilement contrôlable du
fait de la variété de ses causes
et de la pauvreté du pays. En
effet, le pays et ses citoyens
manquent des moyens pour
prévenir la méningite (tous
les citoyens n’ont pas accès
aux vaccins efficaces disponi­
bles eu égard au coût élevé).
Alors, chacun doit rester sur
ses gardes et consulter face à
tout signe suspect de ménin­
gite dans un centre de santé.
Car on dispose des moyens
efficaces pour traiter les cas
de méningite plus tôt. Tout
retard à la consultation com­
plique la maladie et cela
alourdit non seulement la
prise en charge mais aussi
même si on parvient à les
guérir, c’est au risque de

8

séquelles très invalidantes.
D’où la nécessité de connaî­
tre les manifestations de la
méningite et de consulter dès
une moindre alerte.
Il faut noter que la méningite
est une maladie qui s’attaque
aux enveloppes ou les
méninges qui protègent le
système nerveux. D’où le
nom méningite. Elle est due à
des microbes genre bactéries,
parasites ou virus.

Le début de la maladie est
très souvent brutal ; chez une
personne en bonne santé,
apparait un malaise, des cour­
batures puis des frissons
répétés, une fièvre intense
(température de l’ordre de 39
à 40 degré) avec des maux de
tête très vifs et des vomisse­
ments. La nuque devient
raide (le cou se raidit).
Devant ces signes, il faut se
rendre immédiatement dans
un centre de santé où les
agents de santé feront un exa­
men du corps pour trouver les
autres signes de la.maladie.
Ils vont notamment piquer au
dos du malade pour prélever
du liquide (ponction lom­
baire) dont l’aspect et la com­
position permettra de faire le
diagnostic de la méningite.
Le traitement est une
urgence. Dès qu’on suspecte
une méningite, il ne faut plus
attendre, il faut se rendre
immédiatement dans un cen­
tre de santé. Car à partir cet
instant, le temps joue beau­
coup. Non seulement, la rapi­

dité du traitement condi­
tionne le pronostic mais aussi
évitera les complications qui
sont très graves.
Attention !!! L’extrême bru­
talité du début de la maladie
le premier jour peut être sui­
vie d’une rémission trom­
peuse. Les-maux de tête et la
fièvre disparaissent pour
reprendre quelques heures
après associés à des signes
appelés le syndrome méningé
que les agents de la santé
découvriront. Il ne faut pas se
laisser tromper par cette
fausse guérison pour ne pas
aller consulter, car comme
nous l’avons dit ci-dessus,
plus tôt on consulte, mieux
on guérit sans séquelle.
En outre, les signes de la
méningite sont pratiquement
identiques à ceux d’autres
maladies comme le palu­
disme. Certains malades
prennent la méningite pour le
paludisme et se contentent de
se soigner avec des antipalu­
déens ou des médicaments
traditionnels. Ainsi, la ménin­
gite a tout le temps pour se
compliquer par l’apparition
des signes comme les convul­
sions, le coma, l’agitation, la
paralysie d’un membre ou
d’un coté du corps, voir la
mort....

Le traitement des formes
compliquées peut conduire à
la guérison mais avec des
séquelles à type de surdité, de
cécité, d’épilepsie, de paraly­
sie, de retard mental (psycho­

pathe), d'hydrocéphalie (aug­
mentation du volume de la
tête chez les enfants).... C’est
donc dire que la méningite
non prise en charge à temps
présente beaucoup de consé­
quences.

En outre, le malade étant
gardé à domicile, il aura le
temps de contaminer d’autres
personnes (les proches, les
visiteurs ainsi de suite). D’où
la survenue des épidémies de
méningites qui déciment les
villes et les campagnes. Or, le
simple fait d’aller à l’hôpital
évite ce scénario.
Pour prévenir ces épidémies,
des campagnes de vaccina­
tion sont régulièrement orga­
nisées dans le pays. De nos
jours, la vaccination reste le
seul moyen efficace de pré­
vention de la méningite.
Cependant, nos autorités ne
vaccinent la plupart du temps
que quand une épidémie
éclate. Cette stratégie réactive
a montré ses limites. On com­
prend que cela est liée à la
modestie des moyens du pays
; mais vu les conséquences de
la maladie et la permanence
des épidémies, il faudra agir
en amont en vaccinant tous
les citoyens. Cette année, un
nouveau vaccin a permis de
vacciner une grande partie
de la population (0 à 30 ans).
Espérons que cela contri­
buera à épargné le pays
d’une épidémie par la grâce
de Dieu !■

La Preuve n° 37 Mars 2011

Société & Développement
ISLAM ET CINEMA

Il faut s’approprier la nouvelle arme
Par L’Epervicr
a capitale burki­
nabè vient de
vibrer
une
semaine durant,

L

/'du 26 février au
05 mars 2011, au rythme du
Festival panafricain du cinéma

et de la télévision de Ouaga­
dougou (FESPACO). Le
moins que l’on puisse dire,

musulmans dans ce domaine
de la production cinématogra­
phique peut s’expliquer par la
méfiance que les musulmans

éprouvent dans la manipula­
tion des images. En effet, on
sait que l’utilisation des pho­
tos et autres représentations
des formes animales et
humaines sont déconseillées

temps considérée comme “mm
mal" dans plusieurs pays isla­
miques. En Arabie Saoudite
par exemple ; le cinéma était
considérée comme “un "mal"
dont le pays pouvait bien se
passer". C’est tout récemment
que le le art vient d’être de
nouveau autorisé après trente
ans d'interdiction car "il n'est

c'est que le 7e art a largement
contribué au déclenchement
du processus démocratique en

Afrique, à l’épanouissement
des peuples africains ainsi

de Dieu pour l’homme. Et
comme d’autres instruments,
le couteau par exemple, ou luimême sa propre raison, il peut

s’employer à faire le bien ou
propager le mal. Le septième

art est un moyen puissant de
formation des consciences, de
promotion culturelle. D’accès

plus facile, car transcendant
les barrières de l’analphabé­
tisme, le cinéma est la nou­
velle arme que les ennemis de
l’islam utilisent contre les
musulmans. Les films porno­

graphiques, les documentaires
m "îsongers, les clips vidéo
constituent un vrai poison
pour notre foi et particulière­
ment pour la jeunesse musul­
mane.

qu’à ia promotion de leur cul­

ture. Cette autre arme de

défense, de formation et de
sensibilisation ne semble pas
encore convaincre les musul­
mans.

Au Vile siècle, de par leur

Le constat est clair, la commu­

ouverture sur le monde et leur

nauté des musulmans est très

quête permanente du savoir,

pauvre, à tort ou à raison en

les musulmans portèrent aux

productions

cinématogra­

sociétés qu’ils visitèrent, la

phiques. La plupart des pro­

religion, la foi et le savoir isla­
miques et surent réaliser l’os­
mose' avec les autres cultures

ductions sur l’islam sont de
réalisateurs non musulmans
qui, le plus souvent travaillent

Le ciné burkina refait à l'occasion du fespaco

dans un esprit malsain, celui

en islam

car un hadith

pas un mal en soi tant qu'il

ment mutuel. Cependant, que

de nuire à l’islam : utilisation

enseigne que “les anges n’en­

respecte la loi islamique”,

constate-t-on maintenant que

de prénoms musulmans dans

trent pas dans une maison où

reconnaît le chef de la police

des rôles dévalorisants (attardé
; féodal, vicieux,) déformation

sont exposées des photos".

religieuse saoudienne. "Nous
n'avons rien contre le cinéma
s'il montre le bien et ne viole
pas la loi islamique", avait
déclaré Ibrahim al Ghais, le

l’humanité se trouve à la croi­
sée des chemins, plusieurs siè­

du message islamique, culture
de la haine entre les musul­
mans et contre les musulmans.
En la matière les exemples

font florès. •

dans le cadre d’un enrichisse­

Selon un autre hadith de Ibn
Abbas, le Prophète (SAW) a
dit :
«Tout producteur
d’images ira en enfer ; il aura
autant d’âmes que d'images

deuxième responsable reli­
gieux le plus influent du pays,

cles après le grand essor de la
civilisation islamique ?
Aujourd’hui, c'est l'angoisse et

le désarroi face aux défis et à
la poussée de la civilisation de
l’Occident qui se distingue par

Au Burkina Faso comme ail­

produites par lui et chaque
âme sera châtiée en enfer».

leurs, des feuilletons aux

Alors la télévision qui exploite

Nous pensons que le cinéma et

nologiques sans cesse plus

documentaires, c’est le tir

les images sera pendant long-

la télévision sont des bienfaits

efficaces et plus envahissants.

croisé contre l’islam.

au journal Al Hayat.

ses outils et ses moyens tech­

Ce

retard, appelons-le ainsi, des
La Preuve n° 37 Mars 2011

9

Plume du mois

Le tabac : ceux qui en, filment ne
sont pas seuls à en mourir
Par Aris*
haque année, le

C

drent de nombreuses maladies,

l’on veut amorcer une lutte

29 février 1988 portant régle­

tabac tue pics

notamment cardiovasculaires

réelle en vue de limiter le mal

mentation de la publicité et

de

per­

et respiratoires et nuit à la

causé par le tabac. En atten­

des lieux de consommation

sonnes au Bur­
kina et dans ce

santé de la reproduction. Au

dant, le mal est là et si la maca­

des tabacs. Ce raabo interdit

plan économique, la consom­
pays, plus de 7% des
femmes
mation
du tabac accentue la

bre tendance se poursuit avec

de fumer dans les lieux sui­

500

le niveau de tabagisme actuel,

vants : salles de réunions et de

fument. Ce sont des chiffres

conférences, salles de cours

inquiétants, révélés par l’As­

pratiques ou théoriques, réfec­

sociation Afrique contre le

toires, salles de cinéma cou­

tabac (Aconta). Au niveau

vertes, stations- service, for­

mondial, ce sont cinq millions

mations sanitaires, dortoirs,

des

bureaux administratifs, jardins

jeunes qui meurent chaque

d’enfants et lieux de séjours

année des suites de la fumée

d’enfants.

de

personnes,

surtout

du tabac.

Mais en réalité qui respecte

Le tabac brûlé contient près
de 4000 substances toxiques
Pour ce qui concerne les
textes, notre pays a signé la loi
cadre de l’OMS (Organisation
mondiale de la santé,) sur la
lutte anti-tabac. Il lui manquait
une loi pour se conformer aux
normes internationales. Et
c’est à ce niveau que les
choses ont piétiné. Depuis
qu’un projet de loi a été adopté
en Conseil de Ministres, por­
tant lutte contre le tabac au
Burkina Faso, plus rien.

Cependant l’Etat reconnaît
que le tabagisme et ses consé­
quences constituent un pro­
blème de santé publique
notamment dans les pays en
développement où il constitue
la première cause de morbidité
et de mortalité évitables.
Sur le plan sanitaire, la
consommation et l’exposition
à la fumée du tabac engen­

10

ces mesures de protection de

ceux qui ont choisi de ne pas
fumer? Toujours est-il qu’ils

ne sont pas nombreux à le

faire. L’on trouve partout dans
les lieux publics des fumeurs

qui «tirent» allègrement leur
cigarette sans aucun respect
des citoyens. Le fameux raabo
de 1988 est tombé pratique­

ment dans les oubliettes.

pauvreté des individus, des
ménages tout en entraînant des
pertes de devises et de recettes
du fait de la contrebande.

L’on attend alors toujours
l’adoption d’un instrument
juridique efficace de lutte
contre le tabac

Tels sont les chiffres effroya­
bles et la réalité actuelle des
textes réglementaires sur le
tabac au Burkina Faso. Il faut
certainement plus d’initiatives
et ce, en tandem avec les asso­
ciations de la société civile, si

nous aurons dix millions de
décès par an à partir de 2020.
Pire, c’est le cas des victimes
de la fumée secondaire ou
fumée passive gui est plus
inquiétant et injuste. En effet
ceux qui sont enfumés par les
fumeurs sont aussi dangereu­

sement exposés aux méfaits du
tabac que les fumeurs euxmêmes.
C’est pourquoi, depuis 1988,
le gouvernement, a pris le
raabo
N°AN
IV0081/FP/SAN/CAPRO/DP du

L’islam en tant que religion
renommant le bien et repous­

sant le blâmable, est naturelle­

ment contre la cigarette et
nombre de savants se sont pro­

noncés là-dessus. Il est donc

impératif que tous autant que
nous sommes, le gouverne­

ment en tête, puissions infor­
mer et sensibiliser nos frères et
sœurs sur les différents méfaits
du tabac.
L’Etat devra remplir ses obli­

gations liées à la ratification de
la

"convention-cadre

de

l’OMS pour la lutte antita-

La Preuve n° 37 Mars 2011

Sagesse du
SAGESSE DU MOIS
Devant le danger, il y a deux catégories d’hommes : ceux qui ont peur et ceux qui ont peur
d’avoir peur. Les 1ers sont assujettis à un simple réflexe inconscient, faisant appel à leur instinct
de survie, au-delà de ce mouvement de nerfs.

Les 2nds développent une attitude consciente qui enraie le réflexe dont sont victimes les 1ers en
posant le rapport entre la vie de l’individu et celle de sa communauté.
Au rang des victimes de la peur, se recrutent les traites des guerres, les collaborateurs avec l’en­
nemi, les bourreaux des peuples... les lâches.

Leçon de morale : la peur-réflexe est le cancer de la liberté. Elle soustrait l’Homme à sa
conscience pour le rabaisser au rang de la bête. Il quitte le champ de l’Histoire, s’installe dans le
moment et devient "un nstantané".
Que faire ? Face au danger, l’homme digne de ce nom doit avoir une seule attitude : avoir peur
de la peur. C’est-à-dire, transcender le réflexe de la peur par la réflexion, la pensée, la conscience
d’appartenir à une société, l’attitude de l’homme libre, amoureux de la paix.

Feu Norbert ZONGO, “L’indépendant” n°37 du 12 avril 1994
bac", en réduisant l’offre et la
demande, en protégeant la
population contre la fumée du
tabac, en aidant les fumeurs à
se débarrasser de cette drogue,
voire ce poisson qui tue lente­
ment mais sûrement à petit
feu.

En attendant, chacun doit
savoir qu’il est interdit de
fumer dans les places
publiques et pouvoir interpeler
toute personne qui l’enfume­
rait dans ces lieux, à mettre fin
immédiatement à son acte.
Celui qui fume dans ces lieux
publics commet une infraction
et doit payer une contravention
telle que indiquée par les
textes en la matière.
Chacun devrait faire respecter
ses droits, en demandant gen­
timent à ceux qui nous enfu­
ment de se conformer à leur
devoir, en vue de la protection
de la santé des autres ■

La Preuve n° 37 Mars 2011

...suite de la page 9

'

Aussi, la jeunesse musul­
mane se trouve-t-elle déstabi­
lisée par un manque de visi­
bilité et ressent-elle le besoin
de revoir son patrimoine cul­
turel pour le mettre au service
des causes qui sont actuelle­
ment les siennes. Cela lui
permettra de
reprendre
confiance en elle-même,
avant d’essayer de se hisser à
l’avant-garde du progrès
technologique et scientifique
dans l’avenir, et de devancer
en la matière le reste de l’hu­
manité.
Siècle du savoir, des auto­
routes de l’information et de
l’intelligence artificielle, le
vingtième siècle est celui des
grandes mutations qui chan­
geront -l’histoire de l’huma­
nité. Et les musulmans ont le
devoir de participer pleine­
ment afin d’imprimer à ce

changement le cachet de la
moralité et du triomphe de la
vérité coranique.
Pour ce faire, il nous semble
urgent pour la communauté
islamique d’investir davan­
tage le domaine afin de proté­
ger ses membres et de consti­
tuer un rempart contre l’utili­
sation malsaine des bienfaits
des progrès techniques, autre
miséricorde de Dieu. Il s’agit
comme le relevait l’Organisa­
tion islamique pour l’Educa­
tion, les Sciences et la Cul­
ture, de rationaliser les
médias conformément aux
croyances islamiques et en
faciliter l’usage en vue de
propager la culture isla­
mique, d’encourager les
échanges d’information et la
production
cinématogra­
phique et artistique adéquate.
Il convient également de
considérer l’information isla­

mique comme un moyen
pédagogique,
susceptible
d’accroître la sensibilisation
des musulmans à leur propre
culture. L’idéal, c’est la créa­
tion dans tous les pays, nous
en avons les moyens, de cen­
tres de formations et de pro­
ductions culturelles au ser­
vice de l’islam.
Si nous ne prenons pas ainsi
rapidement le taureau par les
cornes dans un esprit d’anti­
cipation, les musulmans, les
plus nombreux, détenant la
mérité, feront toujours le jeu
d’une minorité malpropre
moralement, fonctionnant sur
du faux. Alors, nous aurons
failli à notre devoir de djihad
(le combat du bien contre le
mal) malgré les moyens
conséquents dont Allah nous
a dotés ■

11

.Leçon de Vie
Quand les feuilles froissent la fraternité !!!
Par Idriss

azougou a une
de “ken”, de “gombo”, de
histoire remar­
“deal”, ou d’affaires. Il y avait
quable. Elle a
de quoi : Allai; lui avait indiqué
servi, sert et serle chemin : «nous avons créé
vira de leçon
l’Homme pour une vie de
pour si peu que nouslutte».
nous don
­
Razougou
l’avait bien
nions le temps et lescompris,
moyens de
peut être excessive­
suivre son parcours, son péri­
ment.
ple, son ascension sociale, et
La communauté de fraternité
son déclin spirituel.
grandit en nombre mais aussi
Parachuté à Ouaga pour ses
en qualité : les promotions les
études, il se trouva tout de suite
plus anciennes avaient décro­
confronté à la dure réalité de la
ché leur maîtrise et se ruèrent à
vie Ouagavilloise. Il n’avait pas
la recherche de l’emploi. Et
d’engins, il n’avait pas de toit,
pour cause, que n’ont-ils pas
manquait de vivres pour survi­
fait ou enduré dans ce sens ?:
vre. Il n’avait pas de vie tout
CD,
vacations,
stages,
simplement.
enquêtes, vendeur ambulant,

R

La communauté de galère

Quand il quittait son terroir, le
président du Conseil Général
(représentation de locale de
l'Association des Elèves et Etu­

diants Musulmans au Burkina)
lui avait recommandé l’adresse
du siège national de l’AEEMB.
Il y sera accueilli à bras ouvert.
Grâce à Allah, il trouva toit,
marmite, couverture, chauds. Il
mangeait à satiété : les frères

boursiers, aidés et ‘’prêtés”
ramenaient leurs plats du RU
au siège. Tous les partageaient.
Ils étaient plus d’une dizaine
avec à peine une dizaine de
vélos et motos qui au finish
appartenaient à tout le monde
et personne tant et si bien qu’à
un certain moment, l’on ne
pouvait plus coller le nom d’un
propriétaire à un engin. Ah, la
fraternité, que c’est beau ! ! !
Avec cette solidarité sans fron­

tière, suffisante et désintéres­

sée, Razougou quadrilla toute
la ville de Ouaga à la recherche

12

parkeur, ouvrier.... Et cela dura
deux ans pour certains, quatre
pour d’autres et plusieurs pour
beaucoup d’entre eux’.
Le projet de tous les risques

Razougou eut l’idée d’un projet
pour s’auto employer. Il le
monta. Au moment de sa réali­
sation, il buta sur les obstacles
financiers. Il exposa tour à tour
son projet aux institutions isla­

miques, aux banques, aux
aînés, en vain. Chez les ban­
quiers, on lui opposa l’absence
de confiance qu’il inspirait : il
n’avait ni d’aval, ni de caution,

ni de garantie.

C’est ainsi qu’une idée germa
dans son esprit : mettre à
contribution les vertus de la fra­

ternité pour donner vie à'son
projet. Il approcha des frères et
leur expliqua son projet. En
fait, c’était un projet promet­
teur. Pour sa mise en œuvre, il
avait besoin de beaucoup d’ar­
gent. A cause de la fraternité, se
conformant à la sunna du pro­

phète Muhammad (SAW),
recherchant l’agrément d’AL­
LAH, les frères signèrent les
papiers d’engagement. Ils ne
trouvèrent aucune nécessité à
connaître le montant du prêt, la
durée de‘son échelonnement,
les risques qu’ils courent,....
L’ombre des affaires assom­
brit la fraternité

Deux ans. Les affaires de
Razougou prospérèrent. Ses
fréquentations aux activités de
l’AEEMB et du CERFI dimi­
nuèrent. Il changea de numéro ;
acheta une voiture. Surtout, il
prit le soin de ne verser aucun
sou à la banque. Il n’eut aucune
diligence à prévenir ses cau­
tions. A bout de patience cette
dernière saisit le salaire des
frères qui s’étaient portés

garants. C’est seulement à la fin
à la fin du mois de la deuxième
année du crédit que ces der­
niers découvrirent l’amaque :
leurs salaires étaient amputés
de la moitié. Quelques uns des
frères étaient plus aisés. Tout de
suite ils proposèrent un plan de
paiement qui fut accepté par la
banque.

frères musulmans pour rappro­
cher les deux bouts du mois.
Pour survivre, il devait antici­
per le troisième mois. Entre
temps, il devait supporter en
plus le sarcasme, pour qui il
devrait sacrifier environ la moi­
tié de son salaire. Il apprit que
ce dernier n’avait pas quitté le
pays ; que ses affaires prospè­
rent, qu’il a changé de voitures
à plusieurs reprises.

Après plusieurs mois d’investi­
gation, le frère put obtenir le
numéro très privé de Razou­
gou. Il l’appela et le suppléa de
lui verser en retour ce que la
banque lui coupait afin qu’il
puisse ramener un peu de
dignité dans sa famille. Des
promesses furent faites, mais
encore une fois elles ne seront
pas tenues.
En attendant, le frère saigne
toujours à la fin de chaque mois

Il devait se plier au bon vouloir

et Razougou trinque. Mais tous
en veulent à la fraternité. Le
frère déconseille ce genre de
solidarité à toutes les personnes
qui en nourriraient des velléi­
tés. Le plus révoltant dans tout
est le manque de communica­
tion, de gratitude, de crainte de
Dieu. La fraternité pour perdu­
rer doit couver dans le labora­
toire de la réciprocité. « Entrai­

de l’institution financière. Il

dez vous au bien et à la crainte

n’avait pas un gros salaire et
était aussi sous prêt et sans
indemnités. Le comble, il

pieuse, ne vous entraidez pas

Le coût de la fraternité
L'un d'eux ne put s’en remettre.

conjuguait la vie au pluriel avec
une femme et des enfants. Il tri­
mait, sa famille aussi. Dieu seul

pourrait exactement vous dire à
combien de fois, il a emprunté

1000F, 5000F ou 10000F ou
plus à ses collègues, amis,

au mal et à la turpitude. Dans le
cas contraire, elle meurt avant
de voir le jour.
Que ce soit un enseignement
pour nous tous dans le sens de
la révision de nos mauvais agis­

sements ■

La Preuve rt° 37 Mars 2011

oom
AUGMENTATION DES TARIFS DANS LES HÔPITAUX

Quelle alternative?
Par E.A.C:
’organisation

du
système sanitaire

L

burkinabè est de

type

pyramidal

> avec à la base le

centre de santé par manque de
moyens.

le grand nombre d’Américains

santé, l’assurance maladie, l’al­

exclus.

location aux veuves et orphélins,

Et contre tout attente voilà que le

La récente augmentation au Bur­
kina n’a connu que le lever de

gouvernement décide d'une aug­

mentation de l'ordre de 100%
centre de santé et de promotion
des tarifs des consultations et des
social (CSPS), au 2e échelon le
frais d’hospitalisation dans les
centre médical avec antenne chi­
centres de santé publics. Désor­
rurgicale (CMA), au 3e échelon
mais la consultation d’un méde­
le centre hospitalier régional
cin aux CHU/Yalgado Oué­
(CHR) et au 4e le centre hospita­
draogo passe de 2000f à 4000f et
lier universitaire (CHU). A coté

bouclier des syndicats du per­
sonnel de la santé. Les autres
organisations de la société civile
tout comme les autorités

morales, toujours aptes à courir

la pension de retraite.....

Il y a certes de la place pour le

privé car l’Etat seule ne peut tout
faire. Le rôle de l’Etat est de
définir le cadre légal dans lequel

le secteur privé doit opérer. Mais

pour éteindre le feu, ont toutes

aussi d’assurer un service social

demeuré muettes. Pourtant ceux

pour accès aux soins au plus
grand nombre de personnes. Il

du secteur public se développe le

n’est donc pas pensable que le

secteur privé. Ces dernières

prix pratiqué par l’Etat puisse

années les cliniques et autres
structures privées de santé ont

être au même niveau que celui

connu une croissance exponen­
tielle. Ce qui a contribué à amé­

ponsable du bien être de tous ses

du secteur privé. L’Etat est res­
ci jyens indistinctement. Si un

liorer l’offre de soins au popula­
tion. L’accès aux soins de santé
est d’ailleurs l’un des objectifs
pour le millénaire.

Etat n’accomplit pas son devoir

à cet égard, et si le niveau de vie

Les frais de consultation sanitaire n'était déjà pas
accessibles au plus grand nombre de Burkinabè

Avant les OMD, l’initiative de

Bamako en 1990 avait fait de
l’accès aux soins de santé pri­
maire un indicateur important
pour les Etats. Depuis, ces 2 pro­

grammes ont permis le dévelop­
pement d’initiative pour favori­
ser l’accès aux soins au plus

grand nombre de Burkinabè,
notamment la construction des
CSPS dans les villages, le recru­
tement de personnel de santé, le
développement d’une politique
d’accès aux médicaments par la

création de la centrale d’achat de
médicaments essentiels géné­
riques (CAMEG). Malgré tous
ces efforts, on compte toujours
un grand nombre de Burkinabè
qui ont un accès limités aux
soins de santé. Il est fréquent de
voir des gens en circulation avec
des ordonnances demandant de
l'aide pour sauver un parent hos­
pitalisé, ou des parents qui refu­

sent d’amener leurs enfants au

La Preuve n° 37 Mars 2011

le double aussi pour les hospita­
lisations. Certes cette tarification

est inférieure à celui des établis­
sements privée, mais combien
de Burkinabè se soignent dans
les cliniques privées ? et com­
bien le font par gaieté de cœur ?

tombe en dessous du minimum
et que la dignité de l’homme y

. qui payent les consultations ou
les hospitalisations ne sont pas
d’abord le personnel médical
mais les populations. Comme le

est en danger, dans ce cas précis

disait Norbert ZONGO «le pire
n’est pas la méchanceté des gens
mauvais, mais le silence des

Même les orientalistes euro­

Certainement un petit nombre.

gens biens ».

Rappelons que le rôle de l’Etat
est de faciliter l’accès aux soins

Souvenons nous seulement
qu’un petit nombre de Burki­

de santé au plus grand nombre
de Burkinabè. Et le coût des
actes médicaux, on le sait bien,
est un facteur limitant l’accessi­
bilité des services de santé. Dans
tous les pays du monde, la santé
est un secteur social et sensible.
Tous les gouvernements travail­
lent à offrir un système sanitaire
efficace et accessible à leur
population. On se rappelle
encore que Obama aux USA a
été élu en partie sur fond de pro­
messe de reforme du système de
santé américain afin de prendre

nabè ont une couverture sani­

taire et que nos décideurs peu­
vent avoir recours à l’évacuation
sanitaire afin de se soigner. Et le
reste du peuple, la grande majo­
rité fait quoi ?
Rappelons que la sécurité
sociale est un élément important
dans la vie des populations et des
nations. Si l’Etat échoue dans ce
domaine, les conséquences peu­
vent être imprévisibles. Les
prestations sociales compren­

nent entre autres les services de

on ne peut pas parler de cet Etat
comme un Etat. En tous cas dans

le sens islamique du terme.
péens admettent que le Calife

Umar était le premier chef qui
maintenait des registres conte­

nant le nombre et les besoins des
gens, permettant, ainsi, à l’Etat
de s’acquitter de ses devoirs

envers le public efficacement.

Si cette nouvelle tarification est
maintenue, il est évident qu’elle
contribuerait à réduire le taux de

fréquentation des formations

sanitaires. L’atteinte des OMD et
de l’initiative de Bamako seront
de fait impossible. La population

n’qura le choix que se terrer chez

elle et mourir tranquillement de
sa belle mort ou de se battre pour

que les choses changent ■

13

Extrait

La conversion de Noémie
Pour comprendre celle-ci, il faut

d'abord, parce que je ne connais­

connaître celle-là". Ma soif de
connaissance et de compréhen­
sion m'a donc poussée vers l'Is­
sociétés occiden­
lam. Aujourd'hui j'ai 20 ans, ma
tales. Aucune étude pratique
à propreévolue
­
de jour en jour,

sais pas tout de l'islam à ce

autant de reproches : soit j'étais
trop française, soit j'étais trop

moment-là, du moins concernant
la pratique. La conversion se fait

musulmane. J'ai mis du temps à
comprendre qu'on pouvait tput à

a conversion à l'Is­
lam reste un phé­

L

nomène
très
méconnu dans les

sans pour autant avoir des ten­

ma foi grandit également. J'ai

tout ce qui était fait avec de l'al­

dances schizophrènes.

maintenant totalement intégré
les valeurs "islamiques" (ce mot

cool. Bref, à décortiquer les éti­

exactement le nombre de conver­
tis (dans nos pays). La seule cer­
titude réside dans l'ampleur et

l'accélération du phénomène
durant ces 10 dernières années.

pourtant, il a un sens qui est tout

posent les médias, se cachent
souvent des réalités personnelles

complexes, parfois très difficiles.

Noémie, 20 ans, a décidé de faire

part de son témoignage, et
apporte, à travers lui, un éclai­

rage particulièrement intéressant
sur ce cheminement qu'em­
preinte de plus en plus d'indivi­

dus.

a une connotation négative, mais

autre). Je me suis posée, calmée,
je pense sereinement à l'avenir.

quettes alimentaires tout simple­
ment !! Cette étape a fait rire

beaucoup de monde. J'avais alors
17 ans, et tout le monde assimi­
lait ça à une crise d'adolescence,

Je fais des études de sociologie,
et je souhaite de tout cœur aller

à une mauvaise influence. Per­

loin dans cette voie. Je pense de

plus en plus à porter le hijab, ce

n'étais pas encore musulmane, je
n'avais pas vraiment intégré les

sonne ne croyait en ma foi. Je

sera la prochaine étape de ma

valeurs

conversion. Je sais que ça va

après ma Chahada (prononcia­

poser beaucoup de problèmes,

tion de l’attestation de foi
NDLR) publique, signe d'entrée

pourtant c'est tellement noble...
j'espère pouvoir briser les préju­

musulmanes.

Même

dans la religion, je n'étais pas

gés, à mon échelle : celle de mes

"vraiment musulmane", même si

amis et de ma famille surtout. Je

je pensais alors l'être (ce qui est

"Je m'appelle Noémie, j'ai 20

suis devenue le vilain petit

le cas de beaucoup de jeunes,

ans. Je viens d'un petit village de

canard, l'enfant dont on ne sait

même des " musulmans-nés ").

l'Est de la France, dont la popu­

que faire. Je suis sujette aux pires

très

moqueries. Mais qu'importe!!!

lation

musulmane

est

minime. Toute ma famille est

Je suis heureuse comme je suis,

athée, je n'ai eu aucune éduca­

tout à fait heureuse. Et le jour où

tion religieuse. J'ai donc connu

ma famille comprendra cela,

l'Islam à l'école, à 12 ans, en

alors ils ne pourront qu'accepter

cours d'histoire, en même temps

ma foi. C'est tout ce que je sou­

que les deux autres "religions

haite aujourd'hui : leur prouver

monothéistes"

qu'on peut être musulmane (voi­

(judaïsme

et

christianisme). L’islam m'a alors

vraiment passionnée, l'histoire

lée) et tout à fait épanouie.

Je

découvre

aujourd'hui qu'ils n'ont pas forcé­
ment eu un bon impact sur moi.

Je confondais alors Arabes et
musulmans, comme beaucoup
de monde d'ailleurs, et cela m'a
amené à fréquenter des gens qui

me donnaient une image fausse

intéressée par l'art musulman
(architecture notamment). Au fil

avant de connaître certains

des lectures et de mon apprentis­

tout à fait dans cette phrase, j'ai

sage, la foi est née... je ne sais

été effectivement un peu déçu

Bref, ma curiosité m'a poussée à

pas précisément à quel moment,

par certains musulmans. Per­

approfondir mes connaissances.

mais un beau jour, je me suis dit

sonne ne comprenait vraiment le

Pas dans l'objectif de croire bien

que je "devais devenir musul­

dilemme dans lequel je vivais ;

sûr, ni de me convertir, unique­

mane".

entre mon éducation athée, ma

purement et simplement antireli­
gieuse ?

ment pour "connaître". Ma prof
d'histoire m'avait dit : "la reli­
gion est la base de la société.

14

Ma conversion ne s'est pas faite
du jour au lendemain. Tout

sais de ne pas la faire, chaque
soir je me couchais avec ce

reproche que je me faisais à moi
même. Alors, un jour, j'ai décidé
de m'y mettre. Vraiment. Sérieu­
sement. J'ai pris un livre offert

par un ami, et j'ai commencé à le

bouquiner. J'ai mis du temps à
bien saisir toutes les subtilités !!

J’avais du mal à me représenter
la prière, à comprendre le sys­

tème de rakaâ. J'avais alors
demandé de l'aide à un ami, mais

il n'a pas souhaité m'aider. Les

autres se désistaient un par un.

déception en plus !!!

musulman(e)s.

Stevens, converti lui aussi : "heu­

grandi dans une atmosphère

ai ressenti le besoin. Je culpabili­

d'ami(e)s qui se prétendaient

lu beaucoup de livres, et ce, pen­
dant des années. J'étais aussi

alors que depuis toute petite j'ai

que j'ai commencé la prière. J'en

J'ai donc pris sur moi. Une

de la religion. Comme le dit Cat

fascinée. Comment l'expliquer,

Ce n’est que deux ans après mon
entrée officielle dans la religion

J'avais à cette époque beaucoup

J'ai donc fait des recherches, j'ai

du Prophète m'a complètement

fait être française ef musulmane,

d'arrêter le porc. Puis, l'alcool et

ment parler ne peut chiffrer

Derrière les stéréotypes que pro­

par étapes. La première étape fut

reusement que j'ai connu l'Islam
musulmans"... je me reconnais

culture française et ma foi

musulmane. On m'en demandait

beaucoup, on me faisait tout

Concernant ma relation avec ma

famille, c'est un point certes très

délicat, mais surtout très mitigé.

Si je dis que le sujet est mitigé,
c'est parce que ma conversion a

un double impact : un positif et
un négatif. L'impact positif, c'est
que j'ai changé. L'adolescente
turbulente, déscolarisée, a laissé

place à une jeune fille posée,
pleine d'ambition. "Le paradis

est sous les pieds des mères". La
mère est sacrée en Islam, et la
mienne, je la chouchoute. Je la

protège. Et jamais, jamais, je ne
monte la voix contre elle. Jamais

je ne me permets une remarque
blessante. Et même si parfois ses
propos nie gênent, j’essaye de le
lui dire avec calme et politesse.

Bref, je la respecte plus que tout

La Preuve n° 37 Mars 2011

on à Savoir

Les secrets dé la prosternation
==========
e corps humain
reçoit au quotidien

I

11

une grande quantité

. de radiations élecILgjjJftromagnétiques qui

viennent des appareils électronques qu'on utilise au quotidien
ordinateur, le portable, la radio,
Révision etc.). Donc, sans s'en
dre compte le corps humain

magnétiquement
.îargé. Ce qui fait qu'on a, inex,, ieablement, mal à la tête, on a le
électro

stress, la fatigue, des maux par­
tout dans le corps etc. Qu'est-ce

qu'on peut faire contre ça ? Un

chercheur scientifique européen,
non-musulman, a mené une

... suite de la page 14

Par Dr Albayaii

recherche profonde sur ce sujet
en donnant la conclusion suivante
: les radiations électromagné­
tiques sont nuisibles à la santé.
L'être-humain ne peut s'en débar­
rasser qu'en mettant son front,
plusieurs fois par jour, par terre.
La terre, parait-il, a une force
d'aspiration majeure quand il
s'agit des radiations électroma­

gnétiques. C'est pour ça que dans

l'architecture on utilise des fils
conducteurs qui mènent les acti­
vités électriques vers le sol. Ce
qui est étonnant c'est que ce cher­

cheur a conclu que dans ce cas là
le front doit être en contact direct

avec le sol tant dis que le reste du
ries, les cris contre moi, ma foi
ne diminue pas. J'ai le droit à

au monde : malheureusement, ce

tous les mots bas : on me sort

n'était pas le cas avant ma

que je suis soumise, malheu­

conversion, et je vois bien que ce
n'est non plus le cas de mon frère

reuse, perdue, que je suis mani­
pulée... ce n'est pas du tout le

ou de mes ami(e)s non musul­

cas, je fais ma vie comme je l'en­

manes. Du coup, nos rapports
se sont nettement améliorés. On

tends, et personne ne prend mes

peut parler, une complicité s'est

mon esprit d'indépendance mal­

instaurée. Je prends soin d'elle,

gré tout. Leur phrase préférée est

aussi de ma grand-mère, ce que

"on n'est pas chez les Arabes ici

personne ne fait dans ma famille

!!", on me sort souvent que je

décisions à ma place. J'ai gardé

(les personnes âgées sont un

joue à l'algérienne et que donc je

poids pour beaucoup de mes ger­

ferais mieux d'arrêter mes études

mains). Par contre, il est vrai

pour rester dans ma cuisine-

qu'il y a le revers de la médaille.

bref, les gros stéréotypes !!! J’ai

Mon choix ne leur plaît pas telle­

surtout ce genre d'accrochages

ment. Mon évolution a pourtant

avec mon frère, âgé de 23 ans.

été très lente, ils ont eu le temps

de s'adapter avec moi. Mais l'in­
compréhension et la peur sont

les plus fortes pour eux. Ils ne
comprennent pas comment on

peut croire à Dieu, et d'ailleurs,

eux-mêmes ne croient pas autre
chose que ce qu'on montre dans

Ma mère elle, du moment qu'elle

me garde près d'elle, que je fasse

de bonnes études et que je reste

une fille raisonnable, ne m'em­
bête pas trop. De toute manière,

elle m'a toujours dit que si mon
père et elle, ne m'avaient pas

corps est sans mouvement pour
un moment. Ce qui est plus éton­
nant encore c'est qu'il a rajouté
que le meilleur décharge est
atteint en mettant le front par terre

vers la direction du centre de la
terre (centre du monde). Dans
cette position, la force d'aspira­
tion est encore plus grande. Et
devine : où se trouve le centre de
la terre (du monde)? D'après la
plupart des géographes, même les
non-musulmans, le centre de la
terre se trouve à La Mecque.
Cette position décrite, correspond
exactement à celle adopté à la
prosternation que le musulman
effectue pendant la prière.

musulman, quand tu te prosternes
devant ton Seigneur, tu n'es pas

seulement entrain d'adorer Allah,

mais sans que tu le saches tu es
entrain de purifier ton corps des

éléments nuisibles à ta santé.

C’est là une des multiples vertus

de la salat musulman sur le corps
physique du croyant hormis ses
valeurs spirituelles. Voilà qui doit

nous motiver davantage à bien
effectuer nos prières pour la face

d’Allah et Allah se chargera de
maintenir notre santé physique et
spirituelle □

qui voulaient nous transmettre,
et au nom de ces valeurs, elle se

parmi eux qui dit "Quel est celui
d'entre vous dont elle fait croître

trouve bien obligé de m'accepter
comme je suis...

la foi ?". Quant aux croyants,
elle fait certes croître leur foi, et
ils s'en réjouissent. Mais quant à

Le jour où je porterai le Hijab, ce
que je compte faire prochaine­
ment, cela se passera encore dif­

féremment... Pour l'instant je la
prépare. Quand elle verra que
voilée ou pas, je reste toujours sa

fille, la même, que je garde ma

ceux dont les cœurs sont
malades, elle ajoute une souil­
lure à leur souillure, et ils meu­
rent dans la mécréance."

Pour moi, le Coran est un révéla­

personnalité et que finalement, je

teur du cœur des hommes : les
hommes au fond mauvais ne ver­

suis remplie de pudeur et de res­

ront le Coran que dans le négatif,

pect pour moi-même et mon

et les hommes au fond bon,

entourage, alors, elle sera sûre­

seront marqués par la pureté du

ment fière. H ne pourra en être

Coran, et par tout le respect qu'il

autrement, quand elle verra en

nécessite.

plus que je suis heureuse, épa­

répon<!e à tous les islamophobes.

nouie, et que j'ai réussi ma vie

Bea

(incha Allah).

comprendre, ni/te remettre dans
un contexte, etVarient des Ver­

C’est

ma

petite

oup citent le Coran, ni le

Si je peux convaincre une seule
personne que l'Islam n’est pas

une religion de barbares assoif­

fés de sang, alors, ma vie n'aura

pas été inutile..;
Pour finir, j'aimerai citer un ver­

le 20h de TF1... c'est dire !!

baptisée, c'est pour que je
"puisse choisir ma religion" une

Les préjugés ont la peau dure,

fois l'âge de raison atteint. La

très vrai : Sourate 9 At-Tawbah,

mais moi aussi. Malgré toutes

tolérance et le respect étaient à la

versets 124,125 : "Et quand une

leurs remarques, leurs moque­

base de l'éducation et des valeurs

sourate est révélée, il en est

La Preuve n° 37 Mars 2011

-----

Allahou akbar ! Cher fidèle

set que je trouve très parlant et

sets en n'y voyant que ce qu'ils
souhaitent y voir. Ceux-là sont
tout simplement des gens mau­

vais. Je vis ma foi sainement, et

pour moi, c'est cela le vrai

Islam." ■
Publié par le bureau de prêche
de Rabwah (Riyadh) Islamhouse.coma

15

Brèves
Le maire contre les chants des coqs
Dans une petite commune de France, un habitant sur trois élève des poules. Mais voilà, le maire, sans étiquette, ne supporte pas le bruit
engendré par ces gallinacés. Dans un arrêté "contre les nuisances sonores», il met en garde les propriétaires de chiens, de pintades et de coqs
relate Ouest-France. En effet, pas question d'implanter une basse cour à moins de 100 m des habitations sous peine de recevoir la visite de

gendarmes et de passer au tribunal. Monsieur le maire n'aime vraiment pas les coqs ! Déjà en septembre, il avait sommé son voisin en lui
envoyant son avocat, de faire taire ses trois coqs... ■

Un chien sauvé par des dauphins
Un chien a eu la chance de ne pas mourir noyé après être tombé dans l'eau. Il doit sa vie à plusieurs dauphins venus à la rescousse .Si Flip­

per est l'un des dauphins les plus connus du monde entier, ceux-là n'ont rien à envier à la star des années 90. En effet, ils ont réussi à sauver
un chien de la noyade ! L'accident s'est produit en Floride, aux États-Unis, où un doberman âgé de 11 ans et répondant au nom de Turbo est
tombé dans l'eau. Alors que sa maîtresse le cherchait désespérément, l'animal ne parvenait pas à s'extraire du canal dans lequel il était tombé.

Finalement, des voisins ont entendu des bruits qui les ont poussés à se diriger vers le canal. C'est à ce moment qu'ils ont pu apercevoir l'ani­
mal. Ce dernier était en train de se faire ramener vers le bord par plusieurs dauphins, ces derniers l'aidant à rester à la surface. Finalement,
l'animal a été sorti des eaux par un voisin ■

Mort seul chez lui, depuis deux ans.».
Vivre seul, vivre isolé, vivre dans son appartement, discrètement, au point d'être ignoré, s'éteindre sans que quiconque s'en aperçoive, ce n'est

pas rarissime, corollaire de la vie moderne. Celle qui est si intense qu'on oublie de s'intéresser à son voisin. Ou alors la volonté de ne pas
s'immiscer dans la vie d'autrui. Et bien souvent l'on découvre, l'on s'étonne, que son voisin n'est plus, qu'il s'est éteint, depuis quelques jours

déjà, voire plus, sans que vous ne l'ayez remarqué. Un homme a été retrouvé à son domicile quasiment momifié (cela fait frémir), mort
depuis près de DEUX ANS. Même si la boîte aux lettres était suffisanlment grande, et à priori, si le défunt ne recevait pas beaucoup de cour­

rier, la factrice a été interpellée par cette boîte qui était envahie de prospectus publicitaires. Observatrice, bien lui en a pris, qui alerte les

services distributeurs de courrier Villeneuve qui avertissent ensuite la police. Quand les sapeurs-pompiers se rendent sur place, ils ont fait
la macabre découverte. "Le propriétaire des lieux, un homme âgé git sur le sol de la pièce à vivre." Sa mort remonterait à deux ans si l'on
s'en réfère à un dernier courrier datant de 2009 ■

Comme pour les enfants, la Chine impose
la politique du chien unique
Le gouvernement chinois va interdire la possession de plus d'un chien dans chaque foyer. La croissance du pays, qui a vu la classe moyenne
s'agrandir et s'enrichir, pose aujourd’hui problème dans le nombre d'adoptions du meilleur ami de l'homme. A partir du 15 mars prochain, la

politique du chien unique sera officiellement lancée. Toute personne qui aura déjà un canin devra donner les chiots d'une portée à une agence
étatique homologuée par le parti. Les familles qui possèdent déjà deux compagnons pourront en revanche garder leurs animaux. A titre

d'exemple, Shanghai compte 20 millions d'habitants et 800 000 chiens, dont 25% seulement seraient enregistrés auprès des autorités ■

Arnaques sur le Web: un député suisse enlevé au Togo
où il pensait toucher un héritage de 9 millions d'euros
Quand on voit le nombre d’escroqueries par mail dont tous les médias nous informent régulièrement, on sait que la bêtise humaine a encore
de belles années à vivre et que la profession de piégeurs de gogos n’est pas prête de s’éteindre. L’histoire qui laisse rêveur : Le 19 février

2011, après quelques mois de tractations, un député suisse de 71 ans s’envole pour le Togo afin d’y encaisser « son » héritage de 9 millions
d’euros, dont il a été informé par MAIL ! Il s’y fait kidnapper. Pour se sortir de ce faux pas, il doit payer une rançon. Au départ, les ravis­
seurs réclamaient 1 million d'euros, il négocie à 5000 et demande à appeler sa femme, qui prévient les autorités. La police parvient à arrê­

ter les ravisseurs, et la rançon, d'après ce député, n'a pas été payée. Il s’étonne « c’est invraisemblable ». Que dit ce député pour sa défense?

"J'ai hésité, pensant que c'était certainement une arnaque. Mais j'ai finalement décidé d'aller voir, par curiosité et par goût de l'aventure. Je
n'aurais jamais pensé que cela pouvait mal tourner." ■

16’

La Preuve n° 37 Mars 2011

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