Lutte contre le terrorisme au Burkina : le CED demande à Roch d'aller à la rencontre de Bassolé et Diendéré

Item

Resource class
Text
Title
Lutte contre le terrorisme au Burkina : le CED demande à Roch d'aller à la rencontre de Bassolé et Diendéré
Creator
Colette Drabo
Publisher
Le Pays
Date
16 March 2017
Abstract
Le Cadre d'expression démocratique (CED) était face à la presse, hier 15 mars 2017, à Ouagadougou. Les questions du putsch manqué de septembre 2015, l'état de santé de Djibrill Bassolé et les attaques récurrentes dans le Nord du pays étaient, entre autres, les points au menu du face-à-face avec les Hommes de médias.
Spatial Coverage
Bobo-Dioulasso
Ouagadougou
Rights
In Copyright - Educational Use Permitted
Language
Français
Source
Archives Le Pays
Contributor
Frédérick Madore
content
Le Cadre d'expression démocratique (CED) était face à la presse, hier 15 mars 2017, à Ouagadougou. Les questions du putsch manqué de septembre 2015, l'état de santé de Djibrill Bassolé et les attaques récurrentes dans le Nord du pays étaient, entre autres, les points au menu du face-à-face avec les Hommes de médias.

La solution aux  récurrentes attaques terroristes  dans le Nord du pays  se trouve entre les mains des dirigeants actuels. C'est en tout cas l'avis du Cadre d'expression démocratique (CED) et il l'a fait savoir au cours de sa conférence de presse d'hier, 15 mars 2017. « La solution du Nord, c'est eux qui l'ont, ils le savent »,  a lancé le coordonnateur national du CED, Pascal Zaïda. Selon lui, nous avons besoin d'un  Burkina Faso sécurisé. Pour ce faire, il faut faire appel aux expériences des deux généraux écroués, notamment Djibrill Bassolé et Gilbert Diendéré. « Nous disons tout simplement que le président Kaboré doit  prendre son courage à deux mains  et se rendre à la MACA pour rencontrer Djibrill Bassolé et Gilbert Diendéré, afin qu'ils puissent l'aider à sécuriser le pays… Du moment qu'ils sont vivants, il faut bénéficier de leurs expériences. On pourrait minimiser un tant soit peu la situation dans le Nord… Diendéré dira comment il faisait pour sécuriser le pays sous Blaise Compaoré. Bassolé va dire comment il faisait avec sa diplomatie pour quadriller et maîtriser le système sécuritaire au niveau du Sahel », a laissé entendre le coordonnateur du CED, pour qui « il n'y a pas de honte à cela ». Citant l'exemple  de Thomas Sankara qui avait fait arrêter Saye Zerbo, mais était allé tout de même le voir en prison afin qu'il l'aide par rapport à la guerre avec le Mali,  M. Zaïda a indiqué  qu'il faut « mettre l'intérêt supérieur du peuple burkinabè au dessus de tout ». Toutefois, il précise : « Nous n'avons pas dit qu'ils (NDLR : les deux généraux) sont au courant de quoi que ce soit... Nous ne demandons pas leur libération, d'autant plus qu'eux-mêmes  demandent à être jugés ». Aussi se demande-t-il pourquoi  les loyalistes qui voulaient en découdre avec l'ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) au temps fort du putsch manqué, ne sont pas au Nord pour assurer la sécurité. « Où sont ceux qui sont sortis dire qu'ils sont des loyalistes  et voulaient attaquer le RSP?  On peut les amener au Nord pour sécuriser le pays », a-t-il ironisé.

De justice, il en a été question lors de cette conférence de presse et le coordonnateur du CED n'a cessé d'exhorter l'instance judiciaire à « dire le droit, rien que le droit ». A l'en croire, il y a quatre à cinq jours de cela, des jeunes impliqués dans le saccage du domicile de Salifou Diallo lors du putsch manqué ont été arrêtés et « déposés à la MACA ». Et de s'interroger à quand la fin de l'instruction  du dossier, si des personnes sont toujours interpelées. Il a déploré aussi le fait que les domiciles de certaines personnes ont été saccagés, des tombes profanées sans que les auteurs  ne soient  jusqu'à l'heure actuelle inquiétés, alors que « la Gendarmerie et la Police ont les fichiers ». 

Deux grandes manifestations prévues contre la Haute cour de justice

A la Haute cour de justice, Pascal Zaïda lui demande de « dire le droit, rien que le droit ». Selon lui, nous voulons d'un Burkina  Faso meilleur, où chacun est libre de ses opinions et où tous les Burkinabè sont traités sur un pied d'égalité. Et d'ajouter que si jugement il doit y avoir, ce sont les insurgés qui doivent être jugés. « Bien entendu, ce sont les insurgés qu'on doit juger et mettre en prison.  Mon ami Emile Paré a dit qu'il a été le premier à mettre le feu à l'Assemblée nationale. Vous avez Sessouma qui a revendiqué que c'est le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP)  qui a orchestré  et fabriqué l'insurrection populaire d'octobre 2014 qui est anticonstitutionnelle… Il faut être clair,  le droit doit être dit dans toute sa rigueur par rapport à cette affaire… »,  a soutenu le coordonnateur du CED  qui prévient : « S'ils veulent faire du forcing, ils nous auront en face ».  D'ailleurs, pour marquer sa désapprobation des méthodes de la Haute cour de justice, le CED a annoncé la tenue très prochaine de deux grandes manifestations à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso.

« Le Burkina Faso va mal… », a fait remarquer M. Zaïda selon qui, il faut que les gens « arrêtent de s'amuser », parce que « le pays a besoin d'être gouverné ». « Nous n'avons rien contre le pouvoir de Roch Kaboré, c'est leur manière de gérer qui est mauvaise. Nous leur disons de changer pour qu'ensemble, nous puissions regarder dans la même direction  et faire avancer les choses dans ce pays », a-t-il précisé.

Face aux Hommes de médias, le coordonnateur du CED a laissé entendre que c'est la première fois qu'il assiste à l'inaction du Mouvement burkinabè des droits de l'Homme et des peuples (MBDHP) et d'Amnesty international, malgré les violations des droits de l'Homme au Burkina Faso. « C'était les premiers à dénoncer les dérives  en matière de violations des droits humains mais aujourd'hui, ils sont les derniers à ne même pas dire mot », a-t-il dit, tout en demandant au président du MBDHP, Chrysogone Zougmoré,  « de dire la vérité et de  changer la manière de gérer » le MBDHP qui, selon lui,  a été créé par Blaise Compaoré. Il s'en est pris également à la Coalition contre la vie chère (CCVC) qui, face à la vie chère, n'a pipé mot.  «Concernant la vie chère, nous avons pensé que la CCVC qui aimait sortir beaucoup parler, allait au moins poser le problème, mais personne ne pipe mot ; nous avons compris le deal qu'il y a entre eux», a-t-il lancé.

Quant à la nomination de Chériff Sy au poste de Haut représentant du chef de l'Etat, Pascal Zaïda a affirmé que c'est une « récompense politique », « un poste créé au forceps ». Tout en disant avoir « pris acte » de cette nomination, le coordonnateur du CED a avoué être « impatient de suivre avec vous la suite de cette aventure ».

Colette DRABO
Item sets
Le Pays