Lune Ramadan : entre tradition et modernité

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Title
Lune Ramadan : entre tradition et modernité
Publisher
L'Observateur
Date
16 June 1983
Abstract
Avec quelque deux jours de retard sur leurs coreligionnaires du monde entier, les mahomettants Volttaiques ont commencé lundi dernier le jeune du RAMADAN. Mais ce n'est pas ici seulement que cette concordance a flanché du fait d'un calendrier lunatique - c'est bien le cas de le dire - donc aléatoire. M. Ahmed LOUFTI de l'Agence France Presse, prenant à témoin ce qui s'est passé en EGYPTE et dans bien d'autres pays, pose clairement le problème de ce calendrier aujourd'hui confronté à la tradition et à la modernité.
Rights
In Copyright - Educational Use Permitted
Language
Français
Contributor
Frédérick Madore
Wikidata QID
Q114036311
content
Avec quelque deux jours de retard sur leurs coreligionnaires du monde entier, les mahomettants Volttaiques ont commencé lundi dernier le jeune du RAMADAN. Mais ce n'est pas ici seulement que cette concordance a flanché du fait d'un calendrier lunatique - c'est bien le cas de le dire - donc aléatoire. M. Ahmed LOUFTI de l'Agence France Presse, prenant à témoin ce qui s'est passé en EGYPTE et dans bien d'autres pays, pose clairement le problème de ce calendrier aujourd'hui confronté à la tradition et à la modernité.

La polémique sur la détermination des mois du calendrier musulman se trouve, une fois de plus, relancée avec les hésitations et la confusion qui ont marqué, en EGYPTE et dans de nombreux pays arabes, l'annonce du dé­but du Ramadan, mois sacré où les musulmans observent le jeûne.

Ce n'est que tard dans la nuit de vendredi à samedi que les Egyptiens ont appris qu'ils devaient commencer, quelques heures plus tard, ce jeûne qui est l'un des "cinq pilliers" de l'Islam. Nombreux sont ceux qui, samedi matin, ignoraient que le Ramadan avait effectivement commencé et ont pris leur petit déjeuner comme d'habitude.

Selon la tradition musulmane, le croissant de la nouvelle lune qui marque le début du mois doit avoir été observé par deux témoins oculaires, musulmans et "dignes de foi" pour que soit déclaré le Ramadan. Si le croissant n'a pas été observé dans un pays, on peut se baser sur un témoignage venant d'un autre pays musulman.

C'est ce qui s'est passé en EGYPTE, où les autorités religieuses se sont référées à l'ARABIE SAOUDITE.

L'annonce tardive, cette année, de la nouvelle a provoqué beaucoup de remous et a ravivé le débat entre les partisans de la "tradition" et ceux de la "modernité" sur la manière de déterminer le début des mois dans le calendrier lunaire musulman.

Les premiers, se basant sur un "hadith" (propos attribué au Prophète), estiment indispensable un témoignage oculaire. Les seconds prônent le recours au calcul astronomique.

La querelle entre les deux camps se renouvelle à chaque fête ou manifestation islamique, les partisans de la méthode scientifique soulignant l'incertitude qui entoure le procédé traditionnel et la confusion qui s'ensuit souvent.

Le fait que le Mufti d'EGYPTE, une des principales autorités religieuses, se soit pour la première fois prononcé récemment d'une manière explicite pour le calcul astronomique pourrait faire pencher la balance en faveur de cette méthode, estiment les observateurs.

Mais la résistance des "traditionnalistes" n'est pas prête de se relâcher. Car au delà de la question de la fixation de la date des fêtes religieuses, on assiste à un affrontement entre les tenants d'une conformité rigoureuse aux textes religieux et les défenseurs d'une approche de ces textes.
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