Projet ZACA : une marche aux allures islamiques
Item
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Title
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Projet ZACA : une marche aux allures islamiques
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Creator
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Ousmane Piè Ouattara
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Date
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29 March 2002
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Abstract
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Ce qui était à craindre est désormais en train de faire son nid dans les zones concernées par le projet ZACA : le caractère purement islamique des activités. La marche de revendication organisée le 28 mars par l'aile dite radicale des populations concernées par le Projet est venue davantage confirmer cette thèse.
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Rights
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content
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Ce qui était à craindre est désormais en train de faire son nid dans les zones concernées par le projet ZACA : le caractère purement islamique des activités. La marche de revendication organisée le 28 mars par l'aile dite radicale des populations concernées par le Projet est venue davantage confirmer cette thèse.
Tout de blanc vêtus, les manifestants étaient environ un millier dont certains tenaient en tête des pancartes avec des inscriptions en arabe. Pas question donc pour les non initiés de déchiffrer le sens de tels messages. Comme dans une mosquée, ils ont aussi pris le soin de bien séparer les femmes des hommes. Au sein de la foule, cette mise en scène a même attiré l'attention d'un garçonnet (7 ans environ) . «Je te jure qu'ils ont déjà islamisé la marche», a-t-il clamé, en s'adressant à un de ses camarades. Et le président de la coordination, El Hadj Saïdou Bangré, est arrivé sur le lieu de la manifestation à bord d'un mini-car de l'Association islamique de la Tidjania.
Le cortège est passé de l'Avenue Loudun à l'Avenue Yennenga. A l'intersection des avenues Houari Boumédienne et Guillaume Ouédraogo, les forces de l'ordre ont dressé une barrière. C'est là que les manifestants, selon l'expression de l'imam Bangré, devraient être reçus par le Premier ministre Ernest Paramanga Yonli. C'est en ce moment aussi que des cantiques coraniques appuyés par des «Alla Wakbar» et des «Bissimilaï» fusaient de la bouche des marcheurs. Mais, de Paramanga Ernest Yonli, il n'en sera point question. C'est le Conseiller technique du ministre des Infrastructures, de l'habitat et de l'urbanisme, Sibiri Ouattara, qui était au rendez-vous. «Au nom des populations concernées par le projet ZACA», l'imam Saïdou Bangré lui a remis un message pour le Premier ministre. En point de mire, les populations demeurent «convaincues que la persistance du mépris des autorités administratives ne peut que déboucher sur une tragédie qui n'honorera personne et dont le peuple pourrait bien se passer». En réponse au coordonnateur Bangré, Sibiri Ouattara a réaffirmé sa volonté de retransmettre «à qui de droit» le document qu'il a reçu.
Les femmes qui avaient organisé une marche «sans suite» le 21 février dernier ont aussi profité de l'occasion pour s'enquérir des raisons de ce silence autour de leurs doléances. Malheureusement, comme ce n'était pas la même autorité qui avait reçu leur message, la réponse n'a pas été à la hauteur de leurs attentes. Jugés insatisfaisants, les propos du Conseiller technique ont failli faire dégénérer la manifestation après son départ.
Mécontents et déçus, les manifestants ont rejoint leur point de ralliement toujours en scandant des slogans en arabe. Là, ils n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère pour fustiger les géniteurs du projet ZACA. Ils comptent entreprendre des actions les jours à venir «si rien n'est fait».