An-Nasr Vendredi #201.pdf

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Fait partie de An-Nasr Vendredi #201 (Sermon de l'Aid el Fitr 2007 : Imam Ilboudo)

Titre
An-Nasr Vendredi #201.pdf
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ouanges
crété sa fin. Nous Le
dith; qu’il hâte son re­
Dieu
à
louons encore plus pour
pentir ici et maintenant
Créateur
ses innombrables bien­
avant que ne vienne le
et maître
faits à notre endroit et
moment où Dieu lui re­
des uni­
nous Lui demandons de
fuse le repentir.
vers, louanges à Dieu au
nous donner l’occasion
Le jeûne nous a été
de vivre en d ’a utres lieux
début et à la fin.
un
comme
prescrit
moyen excellent de cons­
et en d’autres circons­
Louanges à Lui autant
truction de la piété dans
tances plusieurs autres
de fois qu'il y a d’adora­
le cœur du musulman.
mois de ramadan. Nous
teurs qui Le louent.
Dieu dit : « ô vous qui
demandons à Dieu qu’il
Louanges à Lui autant
avez cru, le Jeûne vous
accepte notre repentir,
de fois qu’iLy a de négli­
a été prescrit comme il
qu’il agrée nos actes et
gents qui refusent de Le
l’a été à ceux qui vous
qu’il fasse de nous les
louer.
ont devancés; ainsi
lauréats de ce mois.
Louanges au Souverain
vous atteindrez à la
ramadan sera un témoin
suprême du mouvement,
piété ». Durant un mois
contre nous ou pour
qui fait succéder les
nous avons édu­
jours aux nuits
pour créer le Sermon, de l’Aïd EL Fitr 2007 qué notre âme,
notre esprit, no­
temps, qui fait
Imam Ilboudo
tre corps et notre
passer les mois,
cœur à plus de
les saisons et les
rigueur dans le respect
nous. Pour celui qui a
ans et qui nous conduit
des prescriptions du Sei­
excellé dans ce mois en
vers
inéluctablement
gneur Très-Haut. Nous
actes d'adoration le rap­
l’heure suprême.
avons accru notre déter­
prochant de Dieu et en
Toute chose est appelée
mination et notre volon­
devoirs sociaux lui rap­
à périr excepté Son vi­
té d’accomplir des œu­
pelant son appartenance
sage. C’est à Lui qu’ap­
vres louables, nous nous
originelle à la commu­
partient le jugement et
sommes évertués à cor­
nauté humaine, qu’il
c’est vers Lui que nous
nos comportements
riger
le
de
prie
Le
et
Dieu
loue
retournerons.
déviants et nous nous
maintenir sur ce droit
Hy a dans la succession
sommes élevés à maîtri­
chemin. Quant au négli­
des années un change­
ser nos envies, nos colè­
geant qui a ignoré son
ment d’états et de situa­
res, nos passions. Bref,
maître et les créatures
tions. Ainsi donc le mois
nous nous sommes ins­
de Dieu qui vivent à ses
de ramadan s’en est allé
crits à l’école de la
cotés, qu’il ne blâme que
et avec lui les bienfaits
crainte révérencielle de
personne,
propre
sa
car
qu'il nous a été donné
Dieu ; cette crainte qui
per­
plus
pas
a
n'y
il
de profiter. Louanges à
est amour de toutes les
dant « que celui qui a
Dieu qui nous a gratifié
actions de bienfaisance
vécu le mois de rama­
encore une fois de ce
qui procure l’amour d’Al­
dan et n’y a pas vu ses
mois béni et Louanges à
lah et qui est fuite de
ha»
pardonnés
péchés
Lui qui a décidé et dé­
An-nasr vendredi n'2O1 du 12 octobre 2007

P. U 7

tous les manquements
qui nous feront mériter
Son courroux et Son châ­
timent.. Nous sortons de
ramadan plus affermis
dans notre foi, plus déci­
dés à vaincre toutes les
basses inclinaisons de
notre être et plus déter­
minés à servir l’islam
dans tous les secteurs
d’activités sur lesquels
notre contribution sera
souhaitée.
Ramadan a été pour
nous une école de disci­
pline exemplaire : que
ces traits élevés qui nous
ont caractérisés durant
Ramadan nous restent à
jamais; ainsi, les portes
de l’Enfer nous resteront
toujours fermées et celles
du Paradis toujours ou­
vertes Le jeûne obliga­
toire ’ rend fin avec la fin
de ' madan mais l’acte
d’ ■;ter d’alimenter son
r
s pour nourrir son
i ir et son esprit, cet
t<te qui n’a pas son par :il dans la formation de
; homme pieux continue,
ues six (06) jours du mois
de Chawal, les trois jours
de pleine lune dans cha­
que mois, le jour d’Achoura et celui d’Arafat
sont autant de rendezvous pour nous mainte­
nir dans la bonne direc­
tion. Certes, ramadan est
passé mais notre identité
de
musulman
nous
oblige à une présence
communautaire dans les
mosquées, les cercles
d’apprentissage et sur­
tout sur les chantiers ur­
gents comme ceux de la
Fédération et de la Com­
mission
d’organisation
du pèlerinage, « c a r n ’e s t
A n -n a s r vendredi

p a s d e s n ôtres, a dit le
prophète celu i d o n t les
a ffa ir e s
des
m u su l­
m a n s ne le p ré o c c u p e n t
p a s ». Notre engagement

à l’initiative faîtière est de
ceux qui nous tiennent le
plus à cœur. Très bientôt
nous entreprendrons une
sensibilisation massive à
l’endroit de toutes nos
structures décentralisées
pour une présence sans
faille lors de la mise en
place des commissions
techniques
nationales.
Nous croyons sincère­
ment que le meilleur de
l’islam dans notre pays
réside dans l’unité d’ac­
tion des musulmans. « E t
cram pon n ez-vou s to u s
en sem b le
au
"Habl" (câble) d'A llah e t
ne so y e z p a s d iv isé s; e t
rappelez-vou s le bien ­
f a i t d'A llah su r vo u s :
lorsque vous é tie z en n e­
m is, c'est Lui qu i ré­
co n cilia
vos
coeurs.
P uis, p a r Son b ie n fa it,
vou s ê te s d even u s f r è ­
res. E t a lo rs que vous
é tie z au bord d'un
a bîm e de Feu, c'est Lui
qu i vous en a sau vés.
A insi, A lla h vou s m on­
tre S es sig n e s a fin que
vou s so y e z bien gu idés.

. C3 VI03
Pour ce qui est du pèleri­
nage, nous croyons que
nous avons assez de
compétences au sein des
différentes commissions
pour mener à bien le tra­
vail, pourvu qu’il y ait de
la bonne volonté.
En ce jour de fête et de
glorification d’Allah, no­
tre Seigneur nous a pres­
crit l’aumône de la rup­
ture (zakat el fitr), comme

n*2O1 du 12 octobre 2 0 0 7

purification des imperfec­
tions qui ont pu entacher
notre jeûne et comme
partage et communion
avec les besogneux d’en­
tre nous. Le chef de fa­
mille doit donc payer
cette aumône pour lui et
pour tous ceux des mu­
sulmans dont il est res­
ponsable. Elle est d’un
sâ’a des céréales consom­
mées dans la région, en­
viron 2,10 litres ou 2,70
kg : riz, mil, orge, maïs,
dattes, raisin... Donner
cette aumône le matin de
la fête avant la prière est
meilleur, mais il est per­
mis de la sortir un ou
deux jours avant la fête.
Ce jour est l’occasion
pour nous d’exprimer no­
tre reconnaissance à
Dieu pour les faveurs du
Ramadan et de laisser
éclater notre joie. C’est
pourquoi nous sortons
pour la présente prière
en proclamant depuis
l’aube la grandeur d’Allah
comme le Messager nous
l’a prescrit : Alla hou Akbar - Allahou Akbar - La
il a ha 11 Allah - Allahou
Akbar - Allahou Akbar Wa Lillah el Hamde

(Dieu est grand, Dieu est
grand, il n'y a d ’autre di­
vinité qu’Allah, Dieu est
grand, Dieu est grand, la
louange entière est à
Dieu), conformément à la
parole de Dieu "afin que
vous
proclamiez
la
grandeur d’Allah pour
vous avoir guidés et
afin que vous soyez re­
connaissants” C2 VI85.

En ce jour de fête et de
remerciements, il nous
est fait un devoir de par­
tage avec tous ceux qui
P. 148

nous sont proches par
quelque lien que ce soit :
nos parents, nos frères
en islam, nos voisins, nos
collègues de travail. Par­
ticulièrement avec ceux
qui ne partagent p as les
mêmes convictions reli­
gieuses, le jeûne a consti­
tué un lien qui n o u s rap­
pelle notre origine com­
mune. « Le jeûne vous a
été prescrit com m e il
l’a été à ceux qui vous
ont précédé.... », Le Ra­
madan est venu nous
rappeler que le discours
céleste
transm is
à
l'homme au fil des siè­
cles, surtout à l’époque
abrahamique est u n dis­
cours de compassion, de
tolérance et de fraternité.
Il a pour mission de dé­
velopper la connaissance
entre les hommes, de
renforcer et
d ’affiner
leurs aptitudes pour les
aider à construire avec
les énormes possibilités
dont ils disposent un
bonheur ici bas d ’abord
et ensuite à en espérer
un autre dans l’au-delà.
Les limites d ’Allah reste­
ront pourtant nos limites
dans l’expression de la
joie des festivités qui sont
les nôtres aujourd’hui.
Notre engagement pour le
bien et le licite ne souffri­
ra donc d ’aucune excep­
tion car la perfection de
l’être reste notre objectif
premier.
Cette fête de la rupture
coïncide cette année avec
la rentrée scolaire et aca­
démique 2007-2008.
C'est le lieu ici de souhai­
ter à tous les élèves et
étudiants, ainsi q u ’aux
valeureux
enseignants,

une bonne rentrée sco­
laire et académique, de
leur dire tous nos encou­
ragements et de leur rap­
peler leur rôle, celui du
savant, de l’intellectuel
dans une société en
construction : être la lu­
mière qui doit éclairer les
sentiers du développe­
ment. C’est pourquoi il
n ’est pas excusable que
des actes comme ceux
qui ont émaillé l’organi­
sation du BEPC 2007 et
des concours directs de
la
fonction
publique
soient le comportement
d'une jeunesse d’avenir.
Cependant, la fraude aux
examens et
concours
n ’est pas un fait isolé; ce
n ’est qu’un des nom­
breux symptômes d’une
société en déliquescence
où la morale et le civisme
sont des valeurs en dé­
perdition. La crise de l’é­
ducation révèle la crise
d'une société dans la­
quelle l’injustice et la cor­
ruption doivent être com­
battues pour exclure à
jamais le laxisme et éle­
ver le travail et le mérite
au rang de valeurs répu­
blicaines. Aucune sanc­
tion ne saurait venir à
bout des délits dans une
société où Injustice n ’est
établie ni dans le travail
ni dans le partage des
fruits de ce travail. Il est
encore plus inquiétant
quand ce sont les pa­
rents, qui devraient être
garants de l’intégrité de
leurs enfants, qui pren­
nent des raccourcis pour
leur procurer les sujets
de manière frauduleuse.
Quels repères peuvent-ils
laisser aux générations

Ân^nasr vendredi n'2O1 du 12 octobre 2007

futures? ■Aucun p a s­
teur à qui Dieu a confié
la responsabilité d'un
troupeau e t qui n'a p a s
entouré celui-ci de son
attention sincère, ne
connaîtra p a s les p a r­
fum s
du
Para­
dis » (hadith). Pour nous
musulmans, nul n'est
autorisé à jouir des ri­
chesses de la nation
d'une manière que la Loi
islamique déclare inter­
dite ou qui nuirait à l'in­
térêt général de la com­
munauté
naturelle.
L'Islam interdit donc la
fraude sous toutes ses
formes : "Qui vient à
frauder n'est pa s des
nôtres" a dit le prophète
de l’islam.
Cette rentrée nous donne
l’occasion de saluer les
réformes profondes du
système éducatif entre­
prises par les deux mi­
nistères conjoints des
enseignements.
Notre
conviction est que cette
réforme a besoin de l’ac­
compagnement de tous
pour aboutir : les pa­
rents, les enseignements,
les élèves/étudiants, les
partenaires. Cette ré­
forme nous touche d'une
façon plus particulière
dans sa prise en compte
des écoles franco-arabes
et des écoles coraniques;
les associations islami­
ques et les maîtres
coraniques sont donc ap­
pelés à plus de sagesse et
de lucidité pour résister à
la tentation de la frilosité
et éviter un avenir incer­
tain à des milliers d ’en­
fants. De toute façon,
l’histoire qui est notre
tribunal commun rattra------- 7
P. 149

devant Dieu de sa part
de responsabilité. Pour
notre part, nous avons
au niveau du CERFI et
de l’AEEMB décidé de
jouer notre partition en
ouvrant comme promis
cette année, le complexe
scolaire de Banfora et en
renouvelant les souscrip­
tions pour celui de
l’AEEMB à Ouagadou­
gou. L’excellence dans la
formation est notre am­
bition et nous comptons
y aboutir avec chacun de
vous. Allah ne dit-Il pas :
« S i vous a id e z Dieu, IL
vou s a id e ra e t raffer­
m ira vos p a s ». Et en­
core : *O vous qui avez
crul Vous indiquerai-Je
u n com m erce qui vous
sa u ve ra d ’un c h â ti­
m en t
douloureux
?
C royez en A llah e t en
Son m essa g er e t com ­
b a tte z d a n s le se n tier
d ’A llah avec vos biens
e t vos person n es; cela
e s t bien m eilleu r p o u r
vous si vous le sa v ie z •
C61 VI0-11

Cette fête de ramadan a
lieu au moment où l’hu­
manité est secouée par
des phénomènes natu­
rels les plus significatifs
de l’histoire de la pla­
nète; je veux parler des
changements climatiques
qui affectent profondé­
ment plusieurs régions.
Cette situation a entraîné
le débordement des eaux
de par le monde et des
sinistres partiels ou gé­
néralisés suivant les lo­
calités. Nos prières vont
vers celles et ceux qui
ont perdu leur vie et no­
tre compassion vers cel­
les et ceux qui ont perdu

leurs proches et leurs
biens et ont besoin de
notre aide et de notre
solidarité agissante. Par­
ticulièrement chez nous,
la saison des pluies a été
des plus capricieuses; le
démarrage tardif de la
campagne et cette fin de
saison
pratiquement
sans pluies alors que les
spéculations ne sont pas
à maturité ont compro­
mis pour beaucoup les
espoirs
des
braves
paysans. Malgré les pré­
visions les plus optimis­
tes, force est de constater
que la campagne sera
déficitaire. Ainsi donc, il
sera encore fait appel à
votre sens de compas­
sion et de solidarité, à
votre sens du partage et
à votre humanisme pour
qu'ensemble nous puis­
sions passer la période
difficile.
En ces moments de joie,
nous avons une pensée
pour tous les peuples qui
vivent des moments diffi­
ciles pour leur détermi­
nation à se soustraire de
l’injustice et de l’arbi­
traire. C’est le cas du
peuple Palestinien qui vit
le martyr depuis 60 ans
et dont la communauté
internationale
devra
avoir honte d’observer
vu son hypocrisie décla­
rée. C’est aussi le cas des
peuples irakiens et tchét­
chènes qui subissent un
génocide qui n ’inquiètent
plus personne. Toutes
ces zones de conflit cons­
tituent la mauvaise cons­
cience de notre monde
civilisé et devraient nous
faire repenser nos rela­
tions internationales. Il

T— ~
An-nasr vendredi n‘2O1 du 12 octobre 2 0 0 7 .........

serait juste aussi de dire
haut notre indignation
face à l’injustice commise
par des Musulmans, in­
justice à laquelle ils vou­
drait coller le nom de Djihad et celui combien
saint de Dieu. Nous dé­
sapprouvons l’injustice
d’où qu’elle vienne et
tous les imposteurs qui
usurpent le nom d’Allah,
exploitent la ferveur reli­
gieuse des peuples pour
les précipiter dans les
ravins que l’on connaît.
Pour tout croyant, la
paix est un don divin et
un objectif à atteindre. Si
la guerre naît dans l’es­
prit des hommes, c’est
dans l’esprit des hommes
que germera la paix. Il ne
faut pas se résigner à
une culture de conflit et
accepter l’affrontement
comme inévitable et la
guerre comme un état
naturel. Non, l’homme
est fait pour vivre avec
l’homme. « C e t t e com­
m u n a u té,
celle
des
h o m m es e s t une e t Je
su is
vo tre seigneur,
a d o re z-M o i» Coran.

Le jeûne, encore mieux
que les autres actes d’a­
doration, vient de nous
enseigner ces valeurs
suprêmes.
Qu’Allah agrée notre re­
pentir, qu’il accepte nos
actes et nous excuse nos
erreurs. Qu’il soutienne
le juste et vrai et fasse
périr le faux. Qu’il raffer­
misse nos rangs et forti­
fie notre foi.
Bonne fête à tous les
musulmans. Bonne fête
à toute la Nation. Que
Dieu aide le Burkina
Faso.
P. 150