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Fait partie de An-Nasr Vendredi #024 (Fraudes à l'école : plus jamais ça!)

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d'Allah aillli que la rlctoin, célibrt lu loaaDgU dl tœ StigDWr tt ilplon

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'homme contemporain
et 2500 f. On se rappelle aussi
est enclin à emprunter
qu'en décembre 2003, certains
des chemins faciles
concours de la fonction publipour atteindre ses obque avaient été repris pour les
jectifs même s'il faut pour cela
mêmes motifs. Et avant cela, le
qu'il utilise des moyens contraiBEPC session 2001 a été repris
res aux principes établis par la
après que de jeunes gens aient
société. Malheureusement cette
été appréhendés pour leur lmattitude se retrouve également
plication dans de nombreux cas
dans un milieu aussi prestide fraudes enregistrés.
gieux comme
On ne finira
l'école qui a ~--------------------------~
FRAUDES A L'ECOLE
jamais d'épour vocation
n u rn é r e r
de former et
PLUS JAMAIS ÇA !
tous
ces
d'éduquer les
cas
de
hommes
de
fraude et de
tricherie qui sont aujourd'hui le
demain. La dernière situation
quotidien des écoles, lycées, et
qui rappelle cet état de fait est
universités du Burkina Faso.
la révélation des cas de fraudes
Cette situation révèle simpleconstatés lors des examens du
ment une société en agonie, qui
BEPC 2004 dans la région du
se vide de toutes ses valeurs
centre. Ce qui a valu la reprise
morales. C'est pourquoi ce phéde certaines épreuves
nomène récurrent devrait inter(Mathématiques et physique
peller toute personne (morale
chimie) et l'arrestation d'une
ou physique) soucieuse de la
soixantaine de candidats. Ils
construction d'une société saine
ont été pris dans les salles de
et responsable. Surtout que des
composition avec les corrigés
élèves sont en composition acdes épreuves qu'ils ont obtenu
tuellement pour obtenir le bacà des prix compris entre 1500 f

L

An-n<1sr ven~re~i n·024 ~u 02 Juillet 2004

...1OJ ...

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- - - - - - - - - - - - - - - - - - -·- - - - - - -·- --- - - -

calauréat. Il faut nécessairement
éviter que des situations identiques ne se reproduisent. Mais en
attendant, qui est responsable
de cette situation ? Comment
peut-on définitivement bouter le
phénomène de la fraude hors de
nos écoles, lycées et universités ? Ce sont là des questions
auXquelles AN NASR Vendredi
tentera d'apporter des réponses
à travers l'analyse de ce phénomène de société qui est aujourd'hui la honte de l'école burkinabé.
A qui la faute ?

. A cette question, on serait très
vite tenté de désigner les élèves
comme les seuls coupables dans
la mesure où ce sont eux qui ont
été pris la main dans le sac en
oubliant qu'ils ont été soutenus
et encouragés par d'autres personnes. Il faut donc se rendre à
l'évidence que ce que nous avons
pu constater n'est que l'aboutissement d'un ensemble de comportements qui se retrouvent à
tous les niveaux de la société
burkinabè. C'est la partie visible
de l'iceberg. Il apparaît clairement que la fraude dans le milieu scolaire peut être appréhendée à plusieurs niveaux de responsabilités.
La première responsabilité est
celle de l'État qui a la charge
d'organiser les examens et
concours. Pour cela, le succès

ou l'échec de cette action lui incombe en grande partie, en ce
sens que toutes les mesures de
sécurité devraient être prises
pour assurer une certaine confidentialité des sujets jusqu'au
jour des épreuves. La seconde
responsabilité des gouvernants,
se situe au niveau de l'éduçation morale et civique des citoyens notamment dans le renforcement de la conscience professionnelle des agents de l'État.
En effet, l'État doit se convaincre
de sa responsabilité dans l'élévation et la consolidation des valeurs morales à tous les niveaux
de la société burkinabé, et l'assumer pleinement. Car une société malade des agissements de
ses fils est une société sans avenir.
Si cette situation se produit
presque chaque année, c'est
parce qu'aujourd'hui l'administration publique, y compris l'école, est animée en grande partie
par des véreux, des corrompus,
des laxistes, des mercantilistes
qui ne pensent qu'à satisfaire
leurs propres intérêts. Et rien ne
se fait pour combattre cette gangrène qui ne fait que prendre de
l'ampleur.
La seconde responsabilité est
celle des parents, eux qui ont en
charge l'éducation de leurs enfants. Ceux-ci sont aujourd'hui
mis en cause pour leur implication dans des actes frauduleux.

';An-n<~sr vendredi rf024 du 02 Juillet 2004

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S'ils sont arr1ves à agir de la
sorte, c'est qu'il se pose un problème d'encadrement scolaire et
d'éducation morale. En principe,
l'enfant ne sait pas faire la distinction entre le bien et le mal,
entre le licite et l'illicite, .... sauf
s'il a reçu une éducation conséquente. Il suffit de porter un regard sur les comportements
dans les familles pour se
convaincre qu'il existe une insuffisance certaine dans l'éducation
des enfants, les parents ayant
démissionné au profit de la télévision, de la rue et des groupes
d'amis. Les parents ont une
grande responsabilité dans ce
qui est arrivé car ils ont manqué
de suivre leurs enfants durant
l'année scolaire pour leur permettre d'avoir un bagage nécessaire afin de faire face aux examens. Ils ont aussi trahi leur engagement ; celui de donner un
caractère noble à leurs enfants à
travers une éducation morale
qui ne peut être véritablement
enseignée que dans la cellule familiale.
Si l'État et les parents ont une
responsabilité dans cette affaire,
il n'en demeure pas moins que la
responsabilité des enfants est la
plus grande. C'est certainement
la recherche des moyens faciles
(illicites) au détriment des voies
licites qui est la raison essentielle de ces fraudes . Si les élèves
s'étaient préparés conséquem-

An-nëlst venclteqi n·o24. elu 02 Juillet 2004.

ment, ils n'auraient pas eu besoin d'utiliser des moyens illégaux. En attendant, cette situation n'honore ni l'école burkinabé ni la société toute entière. Il
faut donc s'y pencher très sérieusement pour trouver des solutions rapides et définitives.
Que faire?
Les responsabilités ayant été dégagées, il appartient à chacun de
jouer pleinement son rôle pour
qu'enfin les situations de fraudes constatées ces dernières années ne soient plus que de mauvais souvenirs.
Tous les acteurs de l'éducation
ont conscience que ce phénomène nuit à l'image de l'enseignement au Burkina Faso. L'Etat est le plus interpellé pour
jouer un rôle essentiel dans cette
lutte contre la fraude. Il s'agit
d'abord pour les premiers responsables de l'éducation de
montrer une volonté politique
qui se traduit par la prise de mesures
administratives qui
conviennent à la circonstance.
Et cela ne demande certainement pas des moyens colossaux
en comparaison de ce que l'école
perd ; car à terme, les conséquences seront énormes et la
note salée pour tous les acteurs
de notre éducation.
Les parents doivent jouer également leur partition en ayant à
l'esprit qu'ils sont des bergers

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responsables de leur bergerie. Et
un berger garde, guide, dirige,
assiste, protège, conseille .....
aime son troupeau. Cette démis··
sion constatée dans l'encadrement des enfants ne peut donc
pas se justifier. La cellule familiale demeure le premier cadre
de formation dans lequel l'enfant
se forge un caractère. La responsabilité des parents est donc
grande dans la lutte contre la
fraude.
Enfm, l'islam accorde du prix à la
vertu, à la justice et au travail en
condamnant la · tricherie et la
fraude sous toutes leurs formes.
L'homme se réalise par le travail
selon l'islam qui le considère
d'ailleurs comme une adoration.
En plus, tous les actes quels
qu'ils soient seront rétribués.
C'est en cela que le Coran dit
que « Quiconque fait un bien fûtce du poids d 'un atome, le verra,
et quiconque fait un mal fût-ce du
poids d'un atome, le verra. • C99
V7-8 Et le prophète d'ajouter
qu' « aucun de nous ne sortira le
jour du rassemblement avant
qu'on en lui demande à quoi a a
consacré sa· vie, ce qu'a a fait de
sa science, comment a a acquis
ses biens ...•
En somme, la société toute entière est interpellée pour faire
barrage à ce phénomène qui
monte en puissance, et singulièrement les musulmans que Dieu
qualifie dans la S3 au verset llO

An-n<1sr vendre~: n·024 du 02 Juillet 2004

en ces termes : « Vous êtes la
meUleure communauté qu'on a
fait surgir pour les hommes. Vous
ordonnez le bien, interdisez le blâmable et croyez en Allah. .. • C'est
donc un appel lancé à tous pour
s'opposer à la fraude, l'injustice,
la tricherie, la malhonnêteté.
OmarBA / SY

INFORMATION
Le comité exécutif informe

l'ensemble des militants désireux de s'inscrire pour le
séminaire
de
BoboDioulasso, qu'une liste de 30
personnes est ouverte. Les
· inscriptions se font auprès
du Secrétariat général du CE
jusqu'au 25 juUlet 2004.
Pour plus de renseignements
appelez au 50 36 27 89

« Et quiconque craint

Allah, Il lui donnera
une issue favorable, et
lui accordera ses dons
par (des moyens) su
lesquels il ne comptait
pas.
Et quiconque
place sa confiance en
Allah, (Il) lui suffit ... »
Coran 6S YZ·.J

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