2009 - La Preuve #20.pdf

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Fait partie de La Preuve #20

Titre
2009 - La Preuve #20.pdf
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Les musulmans et la célébration du mariage civil
P.4

"... et voilà la religion de droiture... ”

J

tifanuyae fl ui/vrnMfton f/efwfaflefam.(Ma/// rur ^twln-na- â&o
Prix unique : 300 Frs CFA

N°020

JUIN 2009

AFGHANISTAN

Il faut maintenant
négocier avec les
Talibans ! P.14

Ne touchez
pas à mon
alternance !
AHMED DEEDAT

La vie et l’œuvre
d’un illustre défenseur
de l’islam P7 8

La pudeur
en islam

L'IMAGE DU MUSULMAN DANS LES FILMS BURKINABE

L'homme de Dieu vaut
bien mieux nue cela 1

ditorial

L

Ne touchez
pas à mon
alternance !

'alternance politi­
que est devenue à

__ ___ / la fois, un concept
qui passionne et mobilise
les opinions publiques afri­
caines, mais qui agace et
inquiète surtout les diri­
geants. Cette situation
exprime d'une part l'aspira­
tion des populations à sor­
tir de la démocratie bananière pour amorcer vérita­
blement la voie de la
bonne gouvernance fondée
sur la transparence, l'éga­
lité et la justice. D'autre
part, elle met à nu le man­
que de lucidité et l’égoïsme
de nombreux dirigeants
africains. De toute façon,
gars à celui qui osera y
penser, ou pire, en parler.
Au Burkina Faso, on peut
donc tirer son chapeau à
ceux qui ont eu le courage
d'en parler au grand jour,
de démystifier un sujet
resté longtemps tabou.

Voici donc le paradoxe de
la démocratie africaine :
les dirigeants sont seule­
ment prêts à accepter les
règles et les valeurs qui ne
mettent pas directement en
danger leur maintien au
pouvoir ; ils bannissent
dans le même temps les
aspirations profondes et la
volonté de leurs peuples !
Mais même si cela peut
relever du parcours du
combattant ou quelque fois
du suicide, il faut en parler
! Car tôt ou tard, il faudrait
en parler.
Même si l’Afrique n'a pas
le monopole des tripatouil­
lages, de la gymnastique et
des pirouettes politiques
pour s'accrocher au pou­
voir, comme on a pu être

2

édifié par la Russie de
Poutine et de Medvedev,
elle est de loin le continent
qui fait honte à Montes­
quieu et aux précurseurs
du système démocratique.
L'alternance doit cesser
d'être un tabou, sinon on
n'aura que des marchés de
dupes selon l'expression de
quelqu'un. En parler, ce
n'est pas forcement espérer
la chute du régime ou aspi­
rer à être chef. C'est plutôt
un acte et un devoir
citoyen pour tous ceux qui
ont un réel amour de leur
pays et qui ont l'intelli­
gence nécessaire pour ana­
lyser et comprendre leur
environnement. De plus,
quand on a fait le choix de
la démocratie, il faut avoir
le courage d'aller jusqu'au
bout.
Il faut en parler parce que
l'alternance est au cœur de
nombreuses crises latentes
ou ouvertes sur le conti­
nent.
Aucune
société
humaine ne peut accepter
durablement qu'il y ait un
seul groupe, une seule
famille ou une seule per­
sonne qui la dirige. Elle
finit par se lasser du man­
que d'imagination et de
propositions nouvelles de
la part de ses dirigeants du
fait de l'usure du pouvoir.
Par ailleurs en démocratie,
on est en situation de
concurrence ; et toutes les
parties, autant qu'elles le
sont, aspirent un jour à
diriger et à gérer le pouvoir
d'Etat. Et quand elles usent
de toutes les voies légales
d'accès au pouvoir, et
quand toutes les issues
sont verrouillées, elles

finissent par emprunter les

chemins tortueux et obs­
curs de la violence et des
coups d'Etat, comme on a
pu le constater dans de
nombreux pays du conti­
nent.
Les conséquences du ver­
rouillage
démocratique
sont énormes, dramatiques
et incommensurables. On
sacrifie les intérêts de tout
un peuple sur l'autel de
l'obscurantisme d'un chef
soutenu dans son élan sui­
cidaire par un peuple igno­
rant et manipulé. L'Afrique
fait donc des bonds démo­
cratiques en arrière ; on

passe le temps à tout
reprendre, à tout recons­
truire et à réconcilier à l'in­
fini.
Tant que les dirigeants
africains n'accepteront pas
et ne comprendront pas
que l'alternance est une
exigence même de la
démocratie et la seule voie
par laquelle les pays pour­
ront espérer le développe­
ment, l'Afrique restera la
plaie du monde, un
concentré de paradoxes, un
horizon
d'incertitudes,
d'inquiétudes et de crain­
tes. Le pouvoir n'est la pro­
priété d'aucune personne,
d'aucune famille et d'au­
cune tribu. Il doit être en
mesure d'échoir entre les
mains de tous ceux qui
sont capables de faire des
propositions réalistes, réa­
lisables et pertinentes à
leur peuple. ■
La Rédaction

La Preuve n° 20 - Juin 2009

Preuve évidente
Du divorce ou de la répudiation
Par Imam

e sujet du divorce
est un sujet difficile
à traiter au même
titre que le partage de
tage en islam. Car ce sont
des sujets qui relèvent du

L

droit. Si Dieu nous parle du
mariage, de ses conditions,
de ses responsabilités, Il a en
même temps prescrit le
divorce au cas où la vie du

conjugal entre l'époux et
l'épouse avec l'intention
ouverte de congédier. Le
l'héri
­
divorce
est autorisé pour

aussi que quelqu'un d'autre
ne peut s'arroger le droit de
divorce d'une femme en lieu

soulager l'un -des^conjoints

d'un individu ne jouissant

d'un préjudice. Allah dit:
"La répudiation ne peut

pas de sa faculté.

être prononcée que deux

fois. En cas de reprise,
l'épouse doit être traitée

et place du mari mineur, ou

manière du divorce. On ne
répudie pas une femme sur

fond de colère comme on
chasserait un animal de chez
soi. On doit observer une

période qu'on appelle la

Toutefois, la femme à un
droit de recours ; elle peut
demander le divorce au

période de viduité. DIEU

dit: "au cas où vous répudiez
vos épouses, accordez-leur

avec égard. En cas de

mari, c'est ce qu'on appelle

couple devient impossible.
L'Islam tient beaucoup au
respect des droits humains,
au respect et au caractère

congédiement, le renvoi se

le khol'o. Ce cas a été vécu
au temps de Rassoul.

une période de viduité" ...

L'épouse de Thabit Ben

Seigneur. Ne les faites sortir

Kais vint trouver le prophète

de leur maison, et qu'elles

sacré de la vie, si bien que

diez vos épouses, accordez

les mécanismes existent en
son sein pour résoudre les

de

DIEU, je ne reproche rien à

viduité, dont vous compte­

mon mari, ni son comporte­

conflits. Le prophète (saw)
nous dit que parmi les cho­

rez les jours un à un"
CV65V1 Un jour, un des

ment ni sa conduite reli­

turpitude prouvée. Telles

gieuse mais je déteste com­

sont les lois d'ALLAH. Qui­

ses licites et permises, il y a
justement le divorce, mais
c'est aussi la chose la plus

compagnons du prophète se
plaignit à lui, de l'obscerité

mettre une impiété en res­

conque transgresse les lois

tant avec lui. Lui rends-tu

d'ALLAH se fait du tort à lui

de sa femme. Le prophète

son jardin? Lui dit le pro­

détestée par Dieu.

lui dit: "répudie-là" Abou

phète. Oui dit-elle! Alors

Daoud

s'adressant à l'époux, le pro­

Il y a beaucoup d'aspects au

phète lui dit : reprend ton

sujet du divorce, mais l'es­

fera décemment" C2V229
Et cet autre verset : "Pro­
phète, au cas où vous répu­
leur

On peut définir le divorce

comme la rupture du lien

La Treuvc
Récépissé de déclaration
N°I862//CA-GI/OUA/PF
du 27 juillet 2007
ISSN 0796-8426

une

période

et lui dit : "Prophète de

"et craignez ALLAH votre

n'en sortent pas, à moins
qu'elles n'aient commis une

même".

Le divorce est possible entre

jardin et répudie-la". Bou-

les deux conjoints s'il y a eu

khari. Le khol'o est soumis à

un préjudice qui est avéré

des conditions. Il faut que

aussi bien du côté de
l'homme que du côté de la

l'aversion soit ressentie de la

divorcer. En islam, on ne

part de la femme et non le

s'unit pas temporairement ;

femme. Le prophète de sa

contraire. Si la haine venait

voilà pourquoi le mariage

sentiel est d’insister sur les

raisons et la manière de

part a dit : "Toute femme qui

Tél. 50 37 94.30
Cell. 70 75 54 85

du mari à l'encontre de son

demande le divorce à son

temporaire est interdit. On

épouse, il n'aurait aucun

mari sans avoir subi de pré­

s'unit pour la vie, pas pour la

Email : preuvc2007@yahoo.fr

droit à son jardin dont parle

Directeur de Publication

judice de sa part, ne sentira

le prophète. A son tour aussi

Mikaïlou Kéré
Secrétaire de rédaction
Siaka GNESSI
Responsable commercial
Moussa BOUGMA

pas l'odeur du Paradis" (les

la femme ne doit demander

auteurs des sunnanes). Le
droit de divorce échoit donc

prioritairement au mari
d'abord : "le droit de divorce

Mise en page et impression
Altesse Burkina 50 39 93 10


Nombre de tirage
1000 exemplaires

Y

La rieuvê rf 20 - Juin 2009

vie ici bas seulement, mais

pour l'éternité. Mais certai­

le khol'o à son mari que Seu­

nes circonstances sont telles

lement si la vie conjugale

que la vie devient impossi­

devient très critique.

ble entre les conjoints. Le

divorce leur est autorisé,

appartient au mari seul" a
dit le prophète. Ibn maja et

Une autre condition non
moins importante dans le

ceci dans l'adoration de

Darakatni. Ce hadith montre

processus du divorce c'est la

DIEU.»

3

Religion de vérité
Les musulmans et la célébration du mariage civil
====^=^^^=^= Par Cheick Albaynn

C'est dans l'optique de rap­
ans le cadre de la
peler ce que notre religion
promotion
des
dit du mariage civil et l'atti­
droits humains,
l'Etat burkinabè, des tude
ONGque le fidèle musul­
man doit observer pendant
et associations et certains
ce genre de mariage, que
partenaires de notre pays
votre journal évoque ce
encouragent les citoyens à
sujet.
la pratique du mariage civil.
Ainsi, des ministères, des
Il est admis par tous que le
mairies et des associations
mariage (religieux, tradi­
organisent et financent des
tionnel ou civil) est un fait
mariages civils collectifs à
social qui n'engage pas seu­
l'intention de la population.
lement les deux époux mais
Toutes ces initiatives ont
surtout les familles en pré­
suscité chez de nombreux
sence, voire les ethnies ou
citoyens surtout les foncclans. Il est donc de règle,
Jonnaires et les salariés du
en islam ou dans la tradition
secteur privé le goût de
qu'il soit célébré de façon
faire le mariage civil, sur­
publique et devant une
tout l'envie d'avoir les docu­
autorité qui va consacrer
ments administratifs néces­
l'union entre les deux
saires et de bénéficier de
époux. Alors, un mariage
certaines allocations fami­
valide en islam doit remplir
liales.
certaines conditions telles
Ainsi, chaque jour, les mai­
que la publication, le paie­
ries célèbrent des mariages
ment de la dot, le consente­
et les routes sont prises
ment des deux parties, l'ac­
cord du walî (le gardien de
d'assaut par des cortèges de
la femme) et la présence
mariages avec ses lots de
des témoins.
perturbation de la circula­
tion. Ces mariages occa­
Pratiquement, le mariage
sionnent aussi des dépenses
civil procède de la même
pharamineuses et des
façon : célébré par une
gigantesques manifesta­
autorité de l'Etat civil, en
tions. Les musulmans,
présence
des
deux
citoyens de ce pays, ne sont
conjoints, de leurs témoins
pas en marge de ce phéno­
et d'un public. Dans ce sens,
mène. Ils sont nombreux à
l'islam ne s'oppose pas à
faire de plus en plus le
une telle pratique qui ne
mariage civil couplé ou non
contredit en rien ses princi­
au
mariage
religieux.
pes dans ses grands traits.
Cependant, ils ne doivent
C'est ce qui a poussé Sheikh
pas ignorer les principes de
Faysal Mawlawî, président
l'islam qui sont sensés gui­
du Conseil Européen pour
der l'action de tout musul­
la Fatwa et la Recherche, à
man et de toute musulmane
dire : " Le mariage légal tel
en tout lieu et en tout temps.
que pratiqué dans les pays

D

4

■ -

-

occidentaux est islamiquement valide tant qu'il n'y a
aucune raison du point de
vue de la sharî'ah l'interdi­
sant. Cela s'explique par le
fait que la condition de base
qui est l'accord des deux
époux est présente dans le
cas d'un mariage civil. De
même, ce mariage implique
généralement une publica­
tion. Concernant la condi­
tion des deux témoins, elle
est, selon certaines écoles,
requise dans le but de s'as­
surer que le mariage est
rendu public, ce qui est le
cas dans un mariage civil.
Quant à l'accord du walî, il
fait l'objet de divergences
au sein des écoles de juris­
prudence
S'il n'y a pas
d'inconvénient
qu'un
musulman célèbre son
mariage civil, il reste à défi­
nir l'attitude qu'il doit tenir
au cours de cet événement
quand on sait que le
mariage civil tel que prati­
qué sous nos cieux entraîne
des comportements qui ne
sont nullement prescrits par
la loi.
D'abord, le musulman doit
se passer des énormes
dépenses que les gens font
pendant les mariages civils
pour se faire voir. Ce n’est
que du gaspillage alors que
cela est interdit par Dieu
qui dit dans le coran : " Et
donne au proche parent ce
qui lui est dû ainsi qu'au
pauvre et au voyageur (en
détresse). Et ne gaspille pas
indûment, car les gaspil­
leurs sont les frères des dia­

bles ; et le Diable est très
ingrat envers son Seigneur
".C17V26-27. En outre, la
vanité est un péché grave
qui consume les bonnes
œuvres comme le feu brûle
la paille, d'après le pro­
phète.

Ensuite, le musulman ne
doit pas à la faveur du
mariage civil se permettre
de commettre les interdits
divins tels que offrir l'alcool
à autrui (même s'il est non
musulman), les soirées dan­
santes et " djandjioba "
occasionnant diverses sor­
tes de perversités, et les
habillements non confor­
mes à la sunna. Ce dernier
point mérite qu'on s'y
attarde afin d'interpelh r
surtout nos sœurs, qui t'hesitent pas parfois à s’1 pil­
ler comme les autres a\ cc I;
soi disante robe de maiiée
qui ne remplit aucun criière
de vêtement de la musul­
mane : extravagante, trans
parente, manche courte,
sans voile, les mèches...
C'est une grave erreur que
de se laisser entraîner alors
que la robe de mariée ne
fait pas partie des obliga­
tions du mariage civil. I
faut éviter de se faire mani
puler ou d'imiter aveugle­
ment au risque de renier les
fondements de la religion.
Le jour de son mariage, la
musulmane doit être fîère
de porter son voile et de
témoigner de la valeur de
l’habillement islamique, le
seul à garantir la dignité de
la femme.

La Preuve n° 20 - Juin 2009

Religion de vérité
Par ailleurs, le mariage est
une occasion de promis­
cuité et de laisser-aller. Il
est vrai qu'il est permis de
se réjouir et de s'amuser le
jour du mariage mais cela
doit se faire dans le respect
des limites établies.

les. Celui qui s'évertue à
vouloir faire comme les
laïcs expose son couple et
sa famille au péché à moins
qu'il prenne la responsabi­
lité de diriger les choses
selon ses aspirations islami­
ques.

En définitive, retenons que
le mariage civil pour le
musulman est une simple
formalité administrative et
non un deuxième mariage
qu'il faut organiser avec
faste et zèle plus que la
cérémonie religieuse. Il suf­
fit seulement aux deux
époux de se présenter avec
les deux témoins devant
l’officier civil pour remplir
ces formalités sans être
obligé d'y drainer des fou­

En outre, il est préférable de
célébrer le mariage reli­
gieux avant le mariage civil
pour éviter les attouche­
ments interdits avant le
mariage religieux. Ceux qui
optent pour le contraire doi­
vent savoir qu'il est interdit
aux deux futurs conjoints
de se toucher avant que
l'union ne soit scellée
devant un imam. Le
mariage civil ne suffit donc
pas pour le musulman ni

pour lever ces interdictions
ni pour consommer l'union
en dépit des similitudes
entre les deux cérémonies.

Il reste que l'autorité reli­
gieuse et la mention de
Dieu et de son prophète
demeurent essentielles pour
la validité du mariage. C'est
dommage que la plupart
des musulmans accorde
plus de considération juridi­
que au mariage civil que le
religieux qu'il croit pouvoir
rompre à tout moment sans
aucune forme de procès
alors le code civil ne permet
pas cela pour le cas du
mariage civil. Le bon sens
voudrait que l'on accorde
plus d'importance à l'enga­
gement qu'on prend devant

Dieu et son prophète que

celui devant nos sembla­
bles. C'est aussi une ques­

tion de foi ! Parce que Dieu

dit dans un hadith quudçi à
propos du divorce que

parmi les choses qu'il a
autorisé et qu'il déteste est
le divorce

! Tout bon

musulman doit éviter de
faire ce que Dieu n'aime

pas.
En somme, le musulman

peut célébrer le mariage

civil en bon citoyen tout en
respectant les directives

divines, mais il doit savoir
que le mariage religieux est

le seul qui vaut devant
Dieu. ■

AVIS D’APPEL A CANDIDATURE POUR LA CONFECTION D'UN LOGO
La Caisse d'Epargne et de Crédits Baitoul Maal lance un avis de concours
pour la confection de son logo.
1. CONDITIONS DE PARTICIPATION
Peuvent prendre part à ce concours,
toute personne physique ou morale
intéressée et apte à concevoir un logo
répondant aux caractéristiques ci-des­
sous.

2. QUALITES RECHERCHEES

1Le logo de Baitôul Maal doit
exprimer la nature et les activités de
l'institution en tant que structure de
microfinance au service du bien-être
des populations et du développement
socioéconomique ;

2Il doit faire ressortir la philoso­
phie et la particularité de Baitoul Maal
en tant qu'institution financière islami­
que mettant en exergue les valeurs .
d'équité, transparence et de justice
sociale en matière de collecte de
■ l'épargne et de financement des micro:
projets;
'

La Preuve n° 20 - Juin 2009

3Le choix des couleurs et des
graphismes doit allier harmonie,
sobriété, simplicité, expressivité et
beauté ;
4Le logo doit être facilement
identifiable par sa spécificité et sa sin­
gularité et mémorisable par sa simpli­
cité.

3. MODALITES DU CONCOURS
Les œuvres sont recevables aux heu­
res d'ouverture du lundi au samedi au
siège de la Caisse Baitoul Maal sis sur
l'avenue Charles De Gaule en face de
la pharmacie Wend Kuni

Téléphone 50 36 94 99 Fax 50 36 94
99

Les œuvres primées deviennent la
propriété exclusive de la Caisse Baïtoul Maal qui se réserve toutefois le
droit de ne retenir aucune œuvre au
cas où les propositions soumises n'au­
ront pas été jugées satisfaisantes.

4.

DEPOT DES ŒUVRES

Les œuvres doivent être déposées à la
Caisse d'Epargne et de Crédits Baitoul
Maal sous pli fermé avec au recto,
l'adresse du postulant, et au verso la
mention concours de confection de
logo/ Baitoul Maal, en format A4, une
copie en couleur, et une copie en noir
et blanc plus un CD contenant la ver­
sion en couleur.

La date limite de dépôts des œuvres
est fixée au 26 juin 2009.

La version électronique du commen­
taire doit être sur le CD et la version
papier agrafée à la copie en couleur.

Seules les trois meilleures œuvres
seront primées ainsi qu'il suit :

Ouagadougou, le 2 juin 2009

- 1er prix: 150 000 F CFA
- 2ème prix : .100 000 F CFA
- 3ème prix : 75.000 F CFA.

te Vice-Président du Conseil d'Admlnlstratlon
El Hadj OUEDRAOGO Moustapha

5

ume du mois
L'IMAGE DU MUSULMAN DANS LES FILMS BURKINABE

L'homme de Dieu vaut bien mieux que cela !
Par Aris

Demandez à quoi doit ressembler
un musulman dans une produc­
tion cinématographique au Bur­
kina Faso et on vous dira : le
mendiant, le méchant, le malfrat,
le malhonnête, l'homme au bou­
bou sale toujours dans des prati­
ques lugubres. C'est en effet
l'image qu'ont fini par graver dans
la conscience commune, les films
locaux.

Le processus d'acceptation d'une
image piteuse et néfaste du
musulman s'opère ainsi tellement
avec une certaine subtilité que les
musulmans eux même adhèrent
sans discernement. Ce jeu est
devenu ainsi banal et courant qu'il
est rare de voir un film sans l'ou­
trage de l'image de ces autres
citoyens de seconde zone. L'on
finit par croire qu'on devrait, pour
être musulman, réussir d'abord le
plus indigne des tests, c'est-à-dire
être le mauvais homme de la
société.

L'on comprend pourtant difficile­
ment ce paradoxe, établi à tort. Le

musulman est de toute évidence
mieux que ce qui nous est pré­
senté. Pourquoi alors une telle
image vilipendée dans les films,
notamment burkinabè ? Il est vrai
que les musulmans aussi, plutôt
certains d'entre eux ne s'illustrent
pas positivement dans notre
société. Mais ce n'est pas une rai­
son suffisante pour ternir l'image
de toute une communauté d'hom­
mes et de femmes dignes. Ten­
tons une approche historique et
sociologique pour comprendre
cet état de fait. L'on sait que l'is­
lam s’est installé dans nos
contrées par le biais de colpor­
teurs. Donc des commerçants non
initiés à l'enseignement de l'école
française. Ensuite, la religion a
toujours été vue comme une
affaire de vieux, conférant ainsi à
tous ceux qui s'y intéressent, une
image rétrograde. A cela s'ajoute
le désordre qui est le propre de
certains regroupements de musul­
mans. C'est autant de facteurs qui
n'ont pas toujours milité en faveur

[••••••••

d'une bonne image de marque de
l'islam et du musulman.

Est-ce pour autant qu'il faille assi­
miler automatiquement le musul­
man au plus mauvais des person­
nages dans les films burkinabè ?
Nous disons non, et c'est le lieu
de l'affirmer haut et fort. L'islam
et le musulman incarnent la
sagesse, la justice, l'égalité.
L'image de l'islam telle qu'elle
nous est montrée dans les films
burkinabè doit nécessairement
changer. Il est évident que cette
image négative est loin de refléter
ce qu'est la majorité des musul­
mans.
Par ailleurs, il est inadmissible de
jouer avec les versets de Dieu
comme cela se voit dans beau­
coup de films. En effet des scènes
de prières, des invocations faites
avec des textes authentiques du
coran et de la sunna sont banali­
sés sous forme de jeu, pour amu­
ser même des musulmans.

Sagesse du mois
nuit. Il s'assura qu'elle ne manquait de rien,

dans la forêt. La nuit commença à tomber, et

puis il partit faire la prière. Shaitane lui dit de
se dépêcher, car la princesse est seule dans
l'autre pièce : c'est une belle fille, parfumée,
séduisante. Pour combattre Shaitane, le
jeune homme enchaîna une prière à la suite

6

Des associations sérieuses déjeu­
nes et d'intellectuels travaillent en
synergie avec toutes les compo­
santes de la communauté des
musulmans. Cela a donné lieu à
l'émergence d’une génération de
musulmans de la science et de la
conscience qui savent entrer dans
leur temps sans y dévaloriser
l'homme ni oublier Dieu. Ces
hommes et femmes ont aussi bien
la pleine connaissance du monde
moderne, ses valeurs positives
ainsi que ses aberrations. Et c'est
en toute responsabilité qu'ils
mènent leur combat pour une
éducation morale et spirituelle
d'une société en perte de ses mar­
ques réellement humaines. Arrê­
tons donc de voir du musulman
que du mauvais ! ■

Il est bon de savoir que la réalité

Un jour, une princesse se promenait seule
elle se rendit compte alors qu'elle était loin
de chez elle et se mit à pleurer car elle n'ar­
rivait plus à retrouver son chemin. Seule
dans cette forêt, elle avait froid, faim et très
peur. Elle marchait dans le but de retrouver
son chemin quand soudain, elle aperçut une
lumière au loin. Elle s'en approcha et vit une
petite maison ; elle toqua à la porte et un
jeune homme lui répondit, il s'étonna de voir
une jeune fille à cette heure tardive de la nuit
et lui demanda ce qui lui était arrivé. Elle
répondit en sanglotant qu'elle s'était perdue,
et il la fit donc entrer chez lui. Il vivait seul, il
se rappela cette phrase : " Quand deux per­
sonnes sont seules, Shaitane est la troi­
sième personne Il lui donna à manger, à
boire ainsi que des vêtements chauds et lui
présenta une chambre où elle passerait la

de l'islam aujourd'hui, est celle
d'une communauté forte par le
nombre, au sein de laquelle un
processus de changement s'opère
depuis ces deux dernières décen­
nies.

d'une autre, pendant une bonne partie de la
soirée. Mais Shaitane continuait toujours à
l'inciter à tenir compagnie à la, princesse, et
à commettre un péché. C'est alors qu'il

alluma une bougie, mit son doigt dans la
flamme pendant quelques secondes jusqu'à
ressentir une violente brûlure, puis retourna
faire la prière jusqu'au lendemain matin.
Comme il faisait jour, il reconduisit la prin­

cesse chez elle ; celle-ci raconta tout ce qui
s'était passé à son père, et lui dit qu'elle
avait vu le jeune homme mettre son doigt
dans la flamme d'une bougie, et avoir très
mal, Le Roi convoqua alors le jeune homme

et lui demanda pourquoi il s'était volontaire­
ment brûlé le doigt. Il répondit que c'était
une affaire entre lui et Allah. Mais le Roi vou­
lait absolument comprendre et força le jeune
homme à répondre. Alors, il expliqua : " La
punition du péché est le feu de l'Enfer : pour
m'empêcher de commettre un péché, j'ai

voulu ressentir la sensation du feu : c'est
pour cela que j'ai mis mon doigt dans la
petite flamme de la bougie, ceci m'a fait mal,
même si c'était une petite flamme, alors j'ai
pu imaginer un petit instant la punition du feu
de l'Enfer ! " Le pauvre jeune homme avait
le doigt tout brûlé. La princesse, qui avait
tout entendu, se convertit à l'Islam et, tou­

chée par la délicatesse de ce jeune homme,
l'épousa. Efforcez-vous donc à éviter les

péchés... ■

La Preuve n° 20 - Juin 2009

ortrait
AHMED DEEDAT

La vie et l'œuvre d'un illustre défenseur de l'islam
—■

Ahmed Hoosen DEEDAT
voit le jour en 1918 à Tadkeshvar dans la Province de
Surat, à l'Est de l'Inde. Il n'a
que neuf ans lorsqu'il rejoint
son père, Hoosen Qassim
DEEDAT, en Afrique du
Sud, où il est employé comme
tailleur dans Grey Street.
Tous deux s'installent alors à
Durban. Il découvre alors en
Afrique du Sud le racisme et
l'oppression. H souffre énor­
mément de cette situation.
Une scolarité effectuée à
l'école islamique, Anjuman
Islamic Madressa située dans
Pine Street, lui permet d'étu­
dier notamment l'Islam et
l'Anglais. Par la suite, il pour­
suit sa scolarité à l'école laï­
que située dans Cross Street,
puis à l'école gouvernemen­
tale de Carlisle Street. Enfin,
il termine ses études en 1934
et trouve alors un emploi dans
un magasin de Waschbank
près de Greytown dans la
région du Transvaal, région
située au nord-est de l'Afrique
du Sud, puis à la Mission
Adams à Amanzimtot.

La Preuve n° 20 - Juin 2009

=

Par À ris

Cette mission chrétienne mar­
qua à jamais Ahmed DEE­
DAT. En effet, il y travailla
en tant que vendeur dans un
petit magasin, alors qu'il y
avait à proximité de cette mis­
sion, un centre de formation
pour missionnaires chrétiens.
Des missionnaires qui se plai­
saient à s'essayer régulière­
ment sur les jeunes musul­
mans employés dans la mis­
sion. Ainsi, Ahmed DEEDAT
est lui aussi mis à l'épreuve et
se voit poser des questions qui
lui paraissaient parfois inat­
tendues et auxquelles il ne
savait que répondre. Pourquoi
Mohammed a-t-il imposé l'Is­
lam par l'épée ? Comment se
fait-il que Mohammed ait eu
plusieurs femmes ? Savezvous que le Coran est le pla­
giat de la Bible ? Autant de
questions qui indisposaient le
jeune DEEDAT qui, faute de
formation et de connaissance
de l'islam, ne peut répondre.
C'est alors qu'il découvrit un
ouvrage qui lui ouvrit toute
grande les portes de la
connaissance de l'islam. L'ou­
vrage, publié en 1915, soit
trois ans avant sa naissance
comme se plaisait à le faire
remarquer Ahmad DEEDAT,
s'intitule "Izharu al-haqq" (La
vraie vérité). Cet ouvrage lui
fit découvrir l'islam et lui per­
mit d'acquérir une bonne
approche de sa religion afin
de la transmettre à son entou­
rage. Ce livre arma Ahmed

^=====^^=^^=

DEEDAT, lui fournit des
moyens afin d'assurer la
défense de l'islam. Dès lors, il
organisa des rencontres avec
d'autres personnes et leur
parla de la religion, de sa reli­
gion. Ces rencontres se multi­
pliaient et son auditoire était
toujours plus important. C'est
au cours d'une réunion à
laquelle il assistait qu'il fit la
connaissance d'un Anglais
musulman, M. FAIRFAX.
Celui-ci enseignait la religion
comparée, et donnait notam­
ment des conférences ayant
pour thèmes les prophéties
telles qu'elles sont relatées
dans la Bible. Ahmed DEE­
DAT suivit ces cours avec
assiduité. Alors que M.
FAIRB AX était absent, il pro­
posa de le remplacer, un rem­
placement qui dura trois
années avec un auditoire tou­
jours plus important. "Ensei­
gner fut pour moi la meilleure
façon d'étudier !" avait-il
déclaré.

Parallèlement à son emploi de
vendeur, il suit des cours du
soir. H y étudie la dactylogra­
phie, la comptabilité et les
mathématiques, entre autres
matières. Il s'inscrit égale­
ment à des cours ayant trait à
la radio, à l'électricité et quel­
ques autres matières techni­
ques.

Il séjourna trois ans au Pakis­
tan où il est employé au sein
d'une manufacture textile. Il
retourne en Afrique du Sud et

réintègre l'usine où il était
employé auparavant comme
directeur
Sept ans après, sa décision
ferme et définitive est prise :
devenir prédicateur. A partir
de ce moment là, il consacrait
la majeure partie de son temps
à la mission qu'il s'est alors
fixée : la défense de l'islam.

Au tout début des années 50,
Ahmed DEEDAT rédige son
premier livret : "Mohammed
dans l'Ancien et le Nouveau
Testament". Ce livret marque
le début d'une longue série
d'ouvrages plus ou moins
volumineux, traitant de sujets
divers - religion, politique,
sémantique - tous aussi riches
les uns que les autres, et qui
incitent le lecteur, qu'il soit
d'obédience musulmane ou
chrétienne, à se remettre en
question à chaque question
posée ainsi qu'à chaque
réponse donnée. Parmi tous
les ouvrages que Ahmad
DEEDAT a rédigé, deux sont
particulièrement marquants :
"La Bible est-ce la parole de
Dieu ?" et "Les Arabes et
Israël: conflit ou conciliation
?" Autant de sujets délicats
qu'Ahmed DEEDAT tentait
d'approcher, en établissant
une étude comparative entre
l'Islam et les autres religions,
et plus particulièrement le
christianisme.

Sa carrière d’orateur débute
réellement en 1954, les confé­
rences qu'il donnait connais-

7

ortrait
sent un succès. Un groupe de
touristes, un jour, l'a même
invité à se rendre à Johannes­
burg afin de donner une
conférence pour la célébra­
tion de l'anniversaire du Pro­
phète Mohammed. C'était en
décembre 1958. Il donna une
seconde à Durban. Il fonda le
centre de formation pour
musulmans "As Salaam" (la
paix) près de Durban. C'est en
quelque sorte déjà l'ébauche
du futur IPCI (Islamic Propa­
gation Centre International Centre International de Pro­
pagation Islamique). L'évolu­
tion du nombre de ses confé­
rences et leur succès le
conduisirent à décider en
1959 de "faire carrière" en
temps qu'orateur. Dés lors, il
donna régulièrement des
conférences devant un audi­
toire qui regroupait parfois
plusieurs milliers d'auditeurs.
Il était sollicité partout dans
son pays, notamment dans les
universités.
Il était également sollicité à
l'étranger : en Europe, aux
Etats-Unis, en Afrique, en
Asie, par des pays chrétiens,
musulmans, mais aussi boud­
dhistes, hindouistes... La
conférence qui connut le plus
grand succès fut, sans nul
doute et jusqu'à ce jour, celle
qu'il tint à Green Point, dans
la région du Cap. Plus de trois
mille personnes l'attendaient
ce jour-là. Tout au long de son
discours, le silence le plus
religieux régnait et une ova­
tion générale vint conclure
celui-ci. On oublie son histo­
rique face à face avec le
Révérend Jemmy Swaggart,
ainsi qu'avec le pasteur Stan­

8

ley scherberg à Stockholm.

chrétiens est incontestable.

question palestinienne : "Pour

Comment cet homme qui se
plaisait à se définir comme un
autodidacte réussit-il à mobi­
liser tant de personnes lors
des conférences données dans
son pays, mais aussi à l'étran­

Il utilisait dans ses discours
une logique à toute épreuve
afin de démonter, d'annihiler
les accusations lancées contre
ses raisonnements ou sa reli­
gion et retourne ces mêmes

moi, il n'y a que deux façons
de combattre : l'une d'elles est

l'OLP et je n'ai pas le droit
d’encourager un peuple a faire

ceci plutôt que cela. Les
musulmans ont échoué dans

toutes leurs tentatives. Si vous
ne pouvez enfoncer le mur

afin de passer au travers, alors
il faut chercher une solution

ailleurs ". Mais il restait tout
de même très prudent sur les

problèmes du monde contem­
porain. Certes, il restait ouvert
aux idées autour de lui mais

sa mission, avant tout, se
résumait à la propagation de

la religion islamique. Même
si aux travers de ses écrits il

était perçu comme un homme

opposé à toute forme d'op­
pression, qu'elle soit physi­
que, morale ou psychologi­
que, à toute forme de colonia­
lisme, qu'il soit politique soit
Ahmed Hoosen DEEDAT pendant sa maladie

ger ? Pourquoi ses ouvrages et
ses cassettes sont-ils traduits à
présent ? L'homme est un per­
sonnage en lui-même. Il a
pour lui un physique et un
caractère fort, persuasif et des
connaissances profondes dans
le domaine des religions, ainsi
qu'un don incontestable d'élo­
quence.
Doté d'un style net, clair, per­
cutant et parfois très incisif, il
s'est donné pour mission de
défendre. Il reste au plus pro­
fond de lui-même attaché à la
défense de l'Islam. Même ses
adversaires
reconnaissent
qu'il n'a rien d'un fanatique.
La connaissance de Ahmed
DEEDAT des Saints Livres

arguments.

Au-delà des grandes confé­
rences, Deedat s'engage par­
fois dans de brèves déclara­
tions, comme pour le livre de
Salman Rushdie " Les versets
sataniques" à propos duquel il
déclare : " Je considère que
c'est là l'individu le plus mal­
sain et le plus vil que j'ai
jamais rencontré. Je n'ai
jamais imaginé avoir connais­
sance, au cours de ma vie,
d'autant de corruption morale,
même de la part d'un nonmusulman. II est pourtant
sensé être l'un des nôtres, il se
veut musulman de naissance,
mais en fait il n'est qu'un
"Kafir" ("infidèle ")", ou la

économique.
Sa carrière dans le domaine

de

la religion comparée

l'amena à voyager à travers
les cinq continents et à dialo­
guer avec les leaders du
monde protestant aux Etats-

Unis et avec le pape Jean Paul
II.

Son attitude dans la défense
de la vérité était tellement
ferme que Sheikh Deedat se
vit refuser l'entrée en France
et au Nigeria sous prétexte
qu'il "causerait des troubles
civils".
Le Cheikh Ahmed Deedat est
décédé le lundi 8 août 2005
des suites d'une longue mala­
die!

La Preuve n° 20 - Juin 2009

/oom
CARAVANE DE DAAWA DU CERFI

Au cœur des préoccupations des populations rurales
------ =

11 Transmettez de ma part
ne serait-ce qu'un ver­
set ", a dit le prophète
Mohammad (SAW). C'est

sans doute pour mettre en
pratique cet enseignement
que le CERFI a organisé les
1er. 2 et 3 mai, une activité
dénommée caravane de
daawa. La présente édition,

4e du genre, a permis aux
responsables et aux militants
du CERFI d'aller à la ren­
contre des populations dans
les compagnes afin de leur
transmettre le message de
l'islam et de leur témoigner
toute la solidarité islamique.

Pour cette édition, c'est l'axe
Ouagadougou- Kombissiri -

Pô- frontière du Ghana qui a
été pris d'assaut par les cara­
vaniers. Partie de Ouaga­
dougou, la délégation com­
posée de plus cinquante per­
sonnes, dont des responsa­
bles du Bureau exécutif, du
CR du centre, du bureau
provincial du Kadiogo et des
militants, ont sillonné les
villes et villages sur le par­
cours. Les activités, aussi
variées les unes que les
autres, ont été menées au
bonheur des populations
rencontrées.
En effet, les participants ont
tenu des conférences avec
les militants et le? sympathi­
sants du CERFI dans les
chefs lieu des provinces.

La Preuve n° 20 - Juin 2009

Par EAC

— -



Dans les mosquées des loca­
lités visitées (les villes et les

vement à l'ensemble des

villages), se sont déroulés
des causeries et des prêches
dans les mosquées. Plusieurs
thèmes concernant la vie des

vivement la pérennisation de
celle initiative. Aussi, les

musulmans, la pratique reli­
gieuse, la solidarité en islam
et le rôle des intellectuels
dans le rayonnement de l'is­
lam ont été au menu.
Ces activités de sensibilisa­
tion ont été soutenues par
des activités de solidarité
des frères et sœurs de la
capitale à l'égard des popula­

activités. Elles ont souhaité

caravaniers ont rendu hom­
mage aux autorités religieu­
ses, administratives et cou­
tumières des différentes
localités par une visite chez
chacune d'elle. Certaines
autorités, à l'image du Pôpê
(chef de Pô), ont tenu à par­
ticiper personnellement aux
activités menées dans sa
localité.

tions démunies des campa­
gnes. En effet, la caravane a

Ce fut aussi une opportunité
pour les responsables du
CERFI de traduire toute leur

procédé à la distribution de
matériels collectés auprès

reconnaissance et
encouragements

des fidèles à Ouagadougou.
Ce sont entre autres des

bureaux
CERFI.

habits, des médicaments, du
savon, des vivres... Ceci
pour rappeler encore ces
mots du Seigneur : " Les
croyants ne sont que des frè­
res. Etablissez la concorde
entre vos frères et craignez
Allah, afin qu'on vous fasse
miséricorde " S49 VIO.
Les activités ont été bien
appréciées par les popula­
tions
bénéficiaires,
en
témoigne l'intérêt qu'elles
ont marqué pour chacune
des activités. En effet, la
population n'a ménagé
aucun effort pour accueillir
leur frères et sœurs de la
caravane et participé massi­

provinciaux

leurs
aux
du

Si les actions de solidarité
ont connu un tel succès, c'est
surtout grâce à l'action des
frères et sœurs, fidèles et
sympathisants du CERFI qui
n'ont pas hésité à apporter
une partie de leurs biens
pour être redistribués. Il y a
aussi le soutien de certaines
organisations telles que
AMPO, la caisse Baitoul
Maal. Cependant, il faut
encourager les frères à faire
mieux en terme de collecte
car les besoins en milieu
rural sont très grands et la
quantité de matériels collec­
tés était limitée. C'est une
invite aux fidèles pour amé­

liorer leur part auprès du
Seigneur de la Rétribution.
Cette année encore, la cara­
vane a été une occasion de
percevoir l'amour et l'enga­
gement des populations
rurales pour l'islam, mais

aussi l'état de dénuement
dans lequel se trouve une
grande majorité de cette
population. C'est pourquoi la
caravane est une activité qui
doit être pérennisée et elle
doit s'étaler sur plusieurs
jours. Et mieux encore, elle
doit permettre aux intellec­
tuels de prendre conscience
que dans les campagnes des
gens ont besoin du mini­
mum pour vivre leur foi. La

collecte des habits et autres
dons ne doit pas s'arrêter à la

seule période d'organisation
de la caravane, mais elle doit
s'étaler sur toute l'année, afin
de permettre de récolter le
plus grand nombre de maté­
riels. Nous l'avons déjà dit,
s'il y a un grand intérêt des
populations pour cette acti­
vité, elle nécessite un plus
grand
professionnalisme
dans son organisation.

Après les axes du Nord, du
sahel et du Centre Sud, dans
quelle direction la caravane
déposera ses valises, l'Ouest
ou le Sud-Ouest ? Ce qui est
sûr, plusieurs localités atten­
dent de recevoir aussi de tel­
les opportunités ■.

9

Zoom
72 heures de l’étudiant musulman :
la foi au service de la citoyenneté


e campus de l'univer­

L

sité de Ouagadougou

Par

de lui un homme de bien " a
laissé entendre le président du

a vibré du 28 au 30 Conseil général de l'université
de72
Ouagadougou (représenta­
mai dernier au rythme des

G.N =====
lien indissociable entre la foi
islamique et la citoyenneté et
surtout le devoir de tout
musulman de cultiver en lui-

duCGUO
Placée sous le parrainage du
Pr
Mamoudou
Hama

DICKO, DG du Centre
National des Œuvres Univer­

sitaires, cette activité de
l'AEEMB a regroupé des cen­
taines d'étudiants musulmans
autour de " la foi, facteur de
consolidation des valeurs
citoyennes ". Conférences,
panel, projection, forum,
exposition vente, visite gui­

dée, exposition photos, pré­
sentation de mets,... ont été

10

public tout en refusant la cor­
ruption, le favoritisme et le

népotisme, le développement
de nos sociétés ne serait pas
une illusion. L'Etat de droit se
construit à travers ces valeurs

heures de l'étudiant musul­
man.
Assany SEDEGO, Président

au menu de cette 3e édition.
Cadre d'échanges, de dialo­
gue et de savoir entre les mili­
tants de l'Association et avec
les différentes composantes
de la communauté universi­
taire, les 72 heures de l'étu­
diant musulman ont été riches
en réflexion.
En choisissant de montrer en
quoi la foi est un facteur de
consolidation des valeurs
citoyennes, les organisateurs
ont voulu : " rappeler aux uns
et aux autres que porter la foi
c'est aussi et à la fois chercher
à se rapprocher de Dieu sans
s'éloigner de ses créatures au
sein de la cité. Les actes cul­
tuels ont pour finalité d'édu­
quer le musulman et de faire

son travail avec bonne
conscience et respect du bien

Assany SEDEGO, Président du CGUO

tion de l'AEEMB à l'UO).
Le DG du CENOU qui a
apporté son soutien à la mani­
festation en acceptant son
parrainage n’a pas omis d'en­
courager l'AEEMB en ces ter­
mes : " Pour construire l'Etat
de droit, toutes les forces
vives de la nation doivent
jouer leur partition aux cotés
du gouvernement en initiant
ces types de sensibilisation à
l'égard de leurs militants ou
groupe social comme vous
êtes entrain de faire
La conférence d'ouverture a
été prononcée par l'imam
Tiégo TIEMTORE. Il n'a pas
manqué de faire ressortir le

même et au sein de la cité les
valeurs citoyennes. Le respect
du bien public et du bien d'au­
trui, le refus de la corruption,
la conscience professionnelle,
la protection de l'environne­
ment, la construction de la
cité, la promotion de la jus­
tice. .. sont des valeurs dont a
besoin toute société pour
amorcer son développement.
On a tendance à croire que le
développement de nos pays
doit venir de l'extérieur ou des
autres. Pourtant le véritable
développement est d’abord
endogène et dépend de cha­
que citoyen, acteur du déve­
loppement. Si chacun faisait

citoyennes.
Le panel au menu de l'activité
a évoqué avec le Pr LOADA
du Centre pour la Gouver­
nance Démocratique, le
ministère des droits humains
et d'autres invités de marque,
l'apport
d'une
jeunesse
citoyenne à la construction de
l'Etat de droit au Burkina.
Ces 72 heures de l'étudiant
ont aussi invité les étudiants
autour d'un forum
Une vue des participants lors
de la cérémonie d'ouverture
universitaire sur la contribu­
tion des mouvements associa­
tifs à la gestion des crises uni­
versitaires avec la JEC (Jeu­
nesse Estudiantine Chré­
tienne), le GBU (Groupe
Biblique Universitaire), le
MBDHP (Mouvement burki­
nabé des Droits de l'Homme
et du Peuple), l'AEEMB et
l'Université de Ouagadougou
sur la table du forum. Ce
forum s'est tenu dans un
contexte actuel marqué par la
suspension des activités péda­
gogiques dans la majorité des
UFR à la suite du mot d'ordre
de grève illimité lancé par le
Syndicat national des EnseiSuite page 12...

La Preuve n° 20 - Juin 2009

Le çon de vie
Récit d’un itinéraire spirituel
■-

Par Idriss

li vit à Ouagadou­ davantage au jour le jour. Il
gou. Il est marié, ne les saluait plus, encore
père
de
trois moins ne causait avec elles.
enfants. Sa jeunesse a été
Lesà manches de ses panta­
l'image de beaucoup de jeu­ lons s'éloignaient de plus en
nes "branchés en haute ten­ plus du sol et de sa cheville.
sion" de sa génération : les Quelques ans plus tard, il se
femmes, l'alcool, le vaga­ maria à une femme qu'il
bondage dans tous ses sens, voila. Sous l'effet de ses
interprétations des textes
la drogue...
islamiques, cette dernière a
Le retour à la source
été interdite de mettre les
Un soir, de retour de ses pieds dehors. Il priait bien,
virées, il rencontra un
fréquentait assidûment la
groupe de prêcheurs itiné­ mosquée. Il avait toujours
rants qu'il pût écouter mal­ un document islamique à la
gré les effets secondaires de main et ne causait avec ses
son alcool qui s'annonçaient interlocuteurs que de l'is­
déjà lourds. D'un silence lam, du Coran et du pro­
religieux, il reçut le mes­ phète Mohammad (saw). Il
sage. Sa nuit fut perturbée disposait d'un certain nom­
par ces sagesses distillées bre de critères, déterminés
dans ses oreilles que son en référence à sa pratique de
âme n'a cessé de ruminer.
la foi, qui lui permettaient
Après moult réflexions, le de juger de la bonne ou
matin, il se rendit à la mos­ mauvaise santé spirituelle
quée jouxtant sa demeure. Il de tout musulman. Toute
se convertit tout en gardant chose qui lui avait attiré tou­
son nom Ali. Un retour à la tes les attentions des fidèles
source que l'imam et ses de la mosquée et des habi­
ouailles ont commenté et tants de son quartier. Il finit
apprécié. La fraternité isla­ par prendre, d'une certaine
mique aidant, il fut donc manière, distance de tout ce
intégré, tout de suite, à un qui, selon lui, ne répondait
groupe.
pas aux normes de la "com­
munauté sauvée".
Une ascension fulgurante

A

La communauté l'initia au
vrai "islam". Désormais son
menton se laissait décorer
par une barbe très fournie.
La distance entre lui et les
femmes
s'allongeaient

La Preuve n° 20 - Juin 2009

Un enfermement
injustifiable
La télévision et le cinéma,
invention du diable, étaient
entre autres choses, des élé­
ments qui garnissaient sa



liste de choses illicites. Le
bus lui était interdit ainsi
qu'aux membres de la
famille. Tout comme les
autres transports en com­
mun, le bus n'était ni moins
ni plus qu'une ruse de satan
pour amener les hommes et
les femmes, par la promis­
cuité qu'il impose, à la forni­
cation. Il avait une moto.
Mais pour se conformer
davantage à la tradition du
prophète (saw), il préférait
circuler sans sa monture,
avec un bâton à la main.
L'école classique, il la per­
cevait comme une corde du
démon par laquelle, après
avoir enchaîné ses disciples,
il les conduisait doucement
mais sûrement vers le gouf­
fre infernal de l'au-delà.
Vous en doutez ; aucun de
ses enfants ne connaît le
chemin de l'école. Toute­
fois, ils ne sont pas moins
imprégnés de certaines pra­
tiques de la vie menée par
certains amis scolarisés ou
non de leur génération. En
réalité, ses enfants, une fois
libérés de leur prison pater­
nelle, se laissaient tenter par
toutes les distractions qui
tombaient sous leur sens.
Une façon de rattraper le
temps perdu ou de se venger
de ce gourou qui était
convaincu d'accomplir une
mission messianique. Ce jeu
de cache-cache fonctionnait

-----

à merveille jusqu'au jour où
le père fut informé par les
voisins que l’un de ses
enfants fréquentait un tem­
ple. Cette information le
pétrifia d'abord avant de le
tétaniser.
Il
s'énerva,
gronda, vociféra et hurla.
Le déclin

Ce fils ou ce renégat fut
chassé de la famille. Là,
c'était la deuxième fois. La

première, sa fille enceinte
n'a pas eu le temps de
ramasser les bagages. Elle a
été récupérée par les mar­
chands de foi ou d'illusions.
Quelques jours plus tard,
son fils revint en famille,
accompagnés de quelques
membres influents de sa
congrégation, chargés de
riz, de maïs et d'huile améri­
cains. Tout ceci était sou­
tenu par une enveloppe dont
la forme gonflée présageait
un contenu alléchant. En
plus de cette dernière, il
reçut, non sans mettre en
garde son fils- sûrement
pour la forme- les excuses
de son rejeton, présentées
par le pasteur.

La délégation prit congé
d'Ali, mais son fils resta,
selon les conseils du révé­
rend, pour l'aider à ranger
les vivres dans le magasin.
Quelques jours après, la
même délégation revint,
porteuse d'un message
lourd; si lourd qu'il a néces-

11

Leçon de vie
site le déplacement du pas­
teur principal. Selon les ter­
mes de ce dernier : " votre
fils a fait un rêve, plus exac­
tement, il a reçu une révéla­
tion à travers lequel Jésus
nous envoie vous annoncer
le message de la vie : il vous
aime et vous appelle à le
servir. "

Ali demanda un temps de
réflexion qui lui fut accordé.
En repartant, la délégation
n'oublia pas de manifester la
générosité de Jésus dans la
cour.
Ce jour Maghrib et Ichai

n'ont pas trouvé refuge dans
la cour d'Ali; ce dernier était

occupé par sa réflexion ou

- Il a été terrorisé par la
misère. Ainsi, il n'a pas eu
d'autres choix que de tro­
quer sa foi contre du mon­
dain. Dans ce cas, il n'est
pas le premier dans l'histoire
et le coran en garde des tra­
ces. Cependant, cela ne peut
être qu'une hypothèse parce
qu'en matière d'austérités de
la vie, il ne pouvait trouver
mieux que le prophète. Il
était d'autant dans la tradi­
tion du prophète qu’il a fait
l'objet de chantage comme
le prophète; "sounnatiquement" il aurait dû résister.
- Il ne connaissait pas sa
religion ou n'en était pas
convaincu : cette hypothèse

ces constats. Ali et sa

... suite de la page 10

famille ont été mal conseil­

gnants chercheurs (SYNADEC) le 8 avril, réclamant
par cette voie, une revalori­
sation de leur statut. La
situation actuelle de crise
que traverse l'université de
Ouagadougou est le résultat
d'un échec des négociations
avec le gouvernement qui
vient de publier le point de
ces négociations. Pendant
que chaque camp jettè la
balle sur l'autre, les étu­
diants, eux, s'interrogent sur
leur sort. Que vont -ils
devenir ? En attendant de
savoir ce qu’ils deviendront,
ils ont surnommé leur cam­
pus " Guantanamo " en
référence à la misère des
prisonniers présumés terro­
ristes incarcérés par BUSH
à Guantanamo après les
attentats du 11 septembre
2001. L'AEEMB a saisi
■ cette occasion de regroupe­
ment pour appeler à la cul­
ture du dialogue :. " nous
voulons à travers cette tri­
bune associer notre voix à
d'autres beaucoup plus por­
teuses pour interpeller cha­
cun des protagonistes de
cette crise à faire un dépas­
sement de soi afin qu'on
puisse aboutir à un dénoue­
ment heureux ".
Le sport s'est également
invité à ces 72 heures avec
une nuit de maracana qui a
opposé les différentes UFR
et qui a consacré la victoire
des juristes sur les écono­
mistes en finale. Les étu­
diants se sont séparés spor­
tivement en se donnant ren­
dez-vous en 2010. ■

lés et accompagnés. Notre
conduite à son égard devrait
s'inspirer des recommanda­

tions

du

En

prophète.

mémoire, en réponse à des

bédouins

qui

voulaient

sacraliser toutes leurs vies, il
leur recommanda le juste

milieu en toute chose.
Très souvent nous allons

très vite en besogne; dès
qu'un individu se convertit,

on le catapulte tout de suite

dans la prière, le jeûne, le
pèlerinage à la Mecque, la

Zakat; son nom est automa­
tiquement changé,

mais

est plus vraisemblable et
plausible. L'apparence est
souvent trompeuse. En

nous oublions une chose : sa

son coeur à effectué l'émi­

que le chef de famille s'est

matière de foi, cette maxime
est souvent encore plus réa­
liste. La foi islamique est

déshabillé de son boubou

plus

comme un arbre. L'abon­

islamique et, du même

conversion.

dant feuillage verdoyant qui
en pousse, doit refléter la
bonne santé intérieure de

coeur est défriché, purifié et

avait déjà changé son fusil
d'épaule. Le lendemain,
toute la famille fut réunie.
Information leur fut donnée

coup, tout le monde fut
invité à faire pareil. Pour les

enfants en réalité, ce n'était
qu'une formalisation.

l'arbre. Sinon ce ne sont que
des plantes parasites qui
finissent par détruire l'arbre

A qui la faute ?

lui-même.

dieu certes, mais est-ce que
gration ? C'est la phase la

primordiale

de

la

Lorsque

le

ramolli, le message divin
devient un matériau léger de

l'âme

et

tout

sacrifice

consenti est senti comme un
plaisir, une logique. C'est la
leçon que le prophète nous a

A qui la faute, est on tenté

de se demander. Mais, peut-

volonté s'est tourné vers

- Il en a trop fait ; finalement

enseignée en restant treize

on lui en vouloir de changer

l'adoration s'est révélée être

ans à la Mecque juste pour

de religion ? Evidement

un lourd fardeau insupporta­
ble. Pourtant le prophète a

ancrer cette foi dans les tré­

non. La liberté de croyance
est garantie dans le coran.
S2V256.

Mais

tout

de

même ! Quand on arrive à
un tel degré de rigueur dans

sa religion, dégringoler de la

été on ne peut plus clair à ce

propos : " Cette religion est
facile ; quiconque l'étreint
trop se retrouvera terrassé
par elle ".

sorte interloque plus d'un.

-La

Plusieurs hypothèses peu­

musulmans a aussi sa part

vent être envisagées.

de responsabilité dans tous

12

fonds de nos premiers frè­
res. Qu'Allah les agrée.

communauté

des

Seigneur maintiens nous sur

Ta voie droite et ramène les
brébis qui se sont écartés du

troupeau.
a'alame ■

Allahou

La Preuve n° 20 - Juin 2009

Extrait

La pudeur en islam
Par Idriss
e vais vous entretenir à

J

(SAW) a dit: "... le Hayya est

travers ces quelques
lignes au sujet d'une

une branche importante de la
foi." En d'autres mots, le
chose qui, malheureusement, secroyant doit s'abstenir de faire
fait de plus en plus rare de nos
le mal, par honte à l'égard d'Al­

jours: il s'agit de la pudeur.
C'est vraiment là un triste
constat, mais à vrai dire, cela

avait déjà été prédit par le Pro­
phète
Mouhammad
(SAW).Cependant, avant de
continuer, je vous propose de
voir de façon un peu plus pré­
cise ce que je désigne par le mot
pudeur. Les savants de l'Islam
nous apprennent qu'il en existe

deux types.

Le premier est la pudeur natu­
relle ("al hayaa-oun-nafsâniy"),
celle qui existe en chaque être
humain, placé en lui par Allah
et qui est un sentiment de
réserve et de retenue qui empê­
che l'homme de faire ou de dire
des choses pouvant choquer ou
revêtir un caractère blâmable.
Le deuxième type de pudeur
("al hayaa-oul-Imâniy") qui
résulte de la foi en Dieu. Cette
pudeur, qui est propre au
croyant, est une qualité qui
habite son cœur et qui l'empê­
che de faire le mal quelque soit
l'époque, l'endroit ou les condi­

lah.
Il est du devoir du musulman

d'entretenir et de développer
ces deux sortes de pudeur. Plus
que tout autre, il se doit de
manifester de la pudeur, envers
ses semblables et envers Allah,
dans son comportement, dans
ses actes, et surtout dans sa
tenue vestimentaire. Les ensei­
gnements du Qour'aane et de la

La Preuve n° 20 - Juin 2009

les. Sincèrement, pensez-vous
qu'avec de tels agissements la
pudeur sera sauvegardée dans
le foyer ?
2. La deuxième chose qu’il nous
est possible de faire pour sauve­
garder la pudeur dans notre
société, c'est de préserver notre
regard, et ainsi être un peu plus
à l'abri des tentations qui
conduisent vers le libertinage.
Le regard, ne l'oublions pas, a
été qualifié de flèche de Satan
dans les Hadiths.

3. Et enfin, la troisième chose à
faire, c'est bien entendu de for­
tifier notre foi en Dieu. Comme
nous d'avions vu au début, la
pudeur est aussi un fruit de la
foi. Il est donc tout à fait logi­
que que plus nous serons
imprégnés par la présence d'Al­
lah, et plus il nous deviendra
1. En restant dans le domaine
difficile de le désobéir. A partir
du possible, et en gardant à l'es­
du moment où nous aurons en
prit les réalités actuelles, je vais
nous cette présence divine,
vous faire humblement trois
cette honte d'aller à l'encontre
propositions afin d'essayer de
des commandements divins, il
surmonter cette difficulté. Ne
nous sera beaucoup plus facile
cherchons pas à révolutionner
de nous préserver des actes et
notre environnement, à tout
des comportements répréhensi­
changer autour de nous. Com­
bles et immoraux, même
mençons par être gardien de la
lorsqu'il n'y aura personne pour
pudeur dans notre propre foyer,
nous voir. Les Traditions nous
Le Prophète (SAW) a aussi
avec nos épouses, nos filles, et
apprennent que les Compa­
empêché aux musulmans de
bien sûr nos fils. C'est là une
gnons eux-mêmes ressentaient
tenir un langage grossier et vul­
tâche d'autant plus importante
souvent le besoin de revivifier
gaire, un langage qui serait jus­
aujourd'hui que notre foyer est
leur foi. Qu'en est-t-il de nous,
tement contraire à la pudeur. Le
infiltré par des influences néfas­
qui vivons dans un environne­
Prophète (SAW) lui-même,
tes, qui contribuent à saper et à
ment où le matérialisme règne
lorsqu'il parlait à ses compa­
faire disparaître la bonne
en maître, et où on a tendance
gnons de sujets assez sensibles,
morale de notre famille.
trop souvent à oublier Allah ?
employait toujours un langage
Comme il est triste de voir
plein de finesse et faisait appel
aujourd'hui différents membres
Qu'Allah nous aide tous à y par­
à des métaphores, à des images,
d'une même famille, qui, sans
venir. ■
manifestant de la sorte sa
aucune honte, sont assis devant
Mohamed Patel,
pudeur jusque dans ses propos.
un écran et regardent tout sortes
extrait de La Page de l'islam
On pourrait trouver encore
d'images obscènes et immora­

Sounnah dirigent le musulman
vers cette voie: tout acte ou
comportement qui pourrait
nuire à la morale publique a été
prohibé par l'Islam. C'est ainsi
que l'Islam a imposé aux hom­
mes et aux femmes de couvrir
certaines parties de leurs corps.
D'après l'école hanafite par
exemple, il est strictement
interdit aux hommes de décou­
vrir la partie du corps qui se
trouve entre le nombril et les
genoux inclus, et ce, en pré­
sence de n'importe qui (même
des enfants ! exception faite
cependant de l'épouse.)

tions dans lesquelles il se
trouve. Elle empêche au
croyant de faire le mal, même
quand il est seul et qu'il n'a per­
sonne pour le voir, car au fond
de lui, il a la conviction qu'Al­
lah le voit toujours. Contraire­
ment au "hayaa-oun-Nafsaniy"
qui existe naturellement chez
l'homme, le "hayaa-oul-Imâniy" ne s'acquiert qu'à la suite
d'efforts répétés. C'est à propos
de cette pudeur que le Prophète

beaucoup de Hadiths qui mon­
trent l'importance que le Pro­
phète (SAW) accordait à cette
qualité essentielle. Il disait en
ce sens: "La pudeur n'amène
que le bien." Dans d'autres
Hadiths, il a aussi fait allusion
aux maux qui apparaissent dans
une société où cette qualité tend
à disparaître. C'est pourquoi il
est triste de constater que de nos
jours, elle se fait de plus en plus
rare. Il faut reconnaître cepen­
dant que le musulman est
confronté à un dilemme. D'un
côté il est conscient de l'impor­
tance de la pudeur en Islam.
Mais de l'autre côté, il est sub­
mergé par le libertinage et l'im­
pudeur qui régnent dans son
environnement et dans la
société dans laquelle il vit. Que
doit-il faire alors ?

13

jeu international
AFGHANISTAN

Il faut maintenant négocier avec les Talibans !
Par FAROUK

epuis 2001, l'Af­
les occidentaux ont eu du
ghanistan n'a eu de
mépris. Certes, la conquête,
cesse de dominer
en 2001, fut facile. En quel­
la scène médiatique ques
mon­semaines, les taliban

D

diale, du fait de l'occupation

avaient été mis en déroute.

américaine et de la guerre

Mais aujourd'hui, ils contrô­

qui s'y mène. Au lendemain

lent des provinces entières et

des attentats du 11 septem­

campent

bre, -on a vite fait de dési­

Kaboul, la capitale. "L'Af­

gner Oussama Ben Laden et

ghanistan est un cas d'école.

aux

portes

de

Pakistan avec un risque
d'embrasement de toute la

réchauffe en son sein les

•région.

nète. Qui nous menacent

La situation est si mauvaise

pour les forces occidentales,
que le parallèle avec l'occu­

pation russe s'impose. Après

l'invasion de 1979, l'armée
rouge a occupé le pays pen­

leurs espérer contrôler cette

population afghane, donner

mosaïque de tribus avec 50

une chance à la démocratie

000 soldats occidentaux?

en Asie centrale, mais sur­

Selon Jean Pierre Maulny, le

tout de capturer Ben Laden.

directeur de l'Institut des

Et on croyait au regard des

relations internationales et
Le président Karzan surnommé le maire de Kaboul

Bush et de la chute rapide

quelques 50 000 soldats avec
une frappe de feu impres­
sionnante ? Mais c'est mal
connaître l’Afghanistan et les
Afghans.

contredire cette réalité, et
pis, la guerre est loin d'être

gagnée, elle est peut être
meme entrain de tourner à
l'avantage de ceux pour qui

14

stratégiques (Iris): "Il ne peut

pas y avoir pour l'Otan de
En quelques années, on a

transformé un succès en

échec", commente Manuel
Reinert, qui dirige à Londres

dant dix ans, sans jamais

victoire militaire, ni non plus

parvenir à contrôler ce vaste

de défaite, sauf si la lassitude

territoire avec une topogra­

des opinions entraîne un

phie décourageante.

retrait des troupes".

le Conseil de Senlis, un cen­

Aujourd'hui encore, lorsqu'il

tre d'analyse dont les spécia­

leur faut justifier auprès de

tion militaire ", ajoute Mar­

listes figurent parmi les

leurs opinions la mort au

meilleurs connaisseurs de la

combat de soldats occiden­

golis célèbre chroniqueur
américain, qui suggère d'ou­

réalité afghane.

taux, les dirigeants politi­
ques, à Washington comme

Aujourd'hui on se demande

Ces derniers mois sont venus

Soviétiques

déterminés. Comment d'ail­

la

Occidentaux ont déployé

les

hommes, face à des Afghans

pour objectif de libérer de

autrement quand sait que les

Mais, il est désormais clair

avaient mobilisé 160 000

d'une guerre juste qui avait

Comment il pouvait en être

bre 2001.

1980,

fait croire qu'il s'agissait

detta allait vite prendre fin.

cités d'un certain 11 septem­

Soviétiques. Dans les années

puissante Amérique. On a

des Talibans que cette ven­

ne veut pas revivre les atro­

tout comme il l'a été pour les

incroyable outrage à la toute

déclarations guerrières de

miner jusqu'au dernier si on

ble à gagner pour les coalisés

cipaux responsables de cet

talibane

constamment et qu'il faut éli­

que cette guerre est impossi­

les Talibans comme les prin­

l'oppression

pires terroristes de la pla­

si la paix en Afghanistan ne
passe pas par des négocia­
tions avec les Talibans sur­

tout que cette guerre est
entrain d'être exportée au

à Paris ou à Londres, mettent
en avant les nécessités de la
lutte contre le terrorisme. La
"bonne guerre" en fait !
Parce que l'Afghanistan est
censé être le serpent qui

" Il ne peut y avoir de solu­

vrir une négociation avec les

talibans. Margolis n'est pas
le seul à prôner le dialogue

avec les talibans : c'est une
proposition qui a également
avancée en Grande Bre­
tagne. Mais un tel discours
est actuellement inaudible

La Preuve n° 20 - Juin

jeu international
aux Etats-Unis (ou " taliban
" et " Al-Qaeda " sont quasi­
ment synonymes). Et pour
Sarkozy, discuter avec les "
amputeurs de mains " n'est
pas non plus une option
envisageable, même si son
ministre des Affaires étran­
gères Bernard Kouchner

s'est montré plus ouvert.
Par ailleurs, un récent son­
dage d'opinion en Afghanis­

tan indique que, 74% des
sondés sont favorables à des
négociations et 54% disent
qu'ils soutiendraient un gou­

et qu'une majorité de la
population ne se prononce
pas sur l'issue de la guerre
(40% pensent que l'actuel
gouvernement d'Hamid Kar­
zai, allié des US et de

qu'un tiers du pays est "inac­
cessible" et près de la moitié,
est à "haut risque". Le nom­

pays. L'"Asia Times" dit que

bre
d'engins
explosifs
improvisés a été multiplié

visionnements logistiques de

par cinq en 2008, et les

l'OTAN, va gagner, 19%
que ce sera les talibans et
40% répondent qu'il est
"trop tôt pour se pronon­
cer").

Pakistan et de créer un "cou­

attentats autour de Kaboul

Le chef taliban Mullah
Mohammad Omar a déclaré
à l'Agence France Presse au
début de l'année: "nous nous

ont augmenté de 70%. Le
gouvernement
national
actuel sort peu de Kaboul.
Le président Karzai est sur­
nommé "le maire de
Kaboul".
D'après Der Spiegel, les tali­

ban remontent actuellement

la stratégie des insurgés est
de couper les routes d'appro­

l'OTAN qui

partent du

loir stratégique" depuis la
frontière jusqu'à Kaboul.

Ce qui est sûr, c'est que la fin
est encore pour longtemps et
l'issue très incertaine. Gars à

celui qui osera pronostiquer

! Mais pour la paix dans et la
stabilité dans la région et au

battons pour libérer notre

vers le nord, vers la province

nom du fait qu'il faut main­

pays. Nous ne sommes pas
une menace pour le monde."

de

exactement

tenant alléger les souffran­

des taliban.

comme ils l'avaient fait en

ces des populations innocen­

Ce sondage effectué par le

Malgré l'illusion que les

1994 quand ils avaient quitté

tes, les Occidentaux doivent

"Canadian Globe and Mail"
montre qu'il existe des divi­

Occidentaux se font de leur
avance sur le terrain, les

leur base de Kandahar et

envisager humblement et

s'étaient mis en route pour

sans orgueil, des négocia­

sions profondes dans le pays

Nations Unies considèrent

prendre le contrôle de tout le

tions. Q

vernement de coalition avec

Kunduz,

BULLETIN D’ABONNEMENT
A retourner à la Preuve 01 BP 5733 Ouagadougou 01

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e-mail :
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.............................................................................................................................
................................................................................................................................
Signature

La Preuve n° 20 - Juin 2009

15

Brèves
Par GS

Différend frontalier : le Burkina Faso et le Bénin s’accordent
omme convenu lors
de leur rencontre de
• travail, le 11 mai der­
nier à Ouagadougou sur
différend frontalier, les délé­
gations burkinabè et béni­
noise se sont retrouvées le
mercredi 19 mai 2009 sur les
lieux du litige. A Pama et à
Kourou/Koalou (zone liti­
gieuse), il s'est agi d'instruire
les autorités administratives
locales à une gestion pacifi­
que de la zone et de sensibili­
ser les populations frontaliè­
res à une cohabitation harmo­

C

leur

nieuse.

années deux pays voisins, le

Kourou/Koalou est une
bande de terre de 68 km2 qui
divise depuis plusieurs

Burkina Faso et le Bénin. Un

différend né d'une interpréta­

tion contradictoire des textes

juridiques sur une portion d'à
peine 10 km de terrain. Afin
d'éviter le pire, les présidents
du Burkina Faso, Blaise
Compaoré et du Bénin, Yayi
Boni, ont jugé bon de saisir la
Cour internationale de justice
pour régler définitivement le
litige. Mais en attendant ce
verdict du tribunal internatio­
nal qui prendra certainement
du temps, les deux pays ont
trouvé ensemble les voies et
moyens de coexistence paci­
fique des populations fronta­
lières. a

COTE D'IVOIRE : Enfin une date de sortie de crise !
e chef de l'Etat ivoi­

question politique mais plu­

rien a saisi l'occasion

tôt une question de mise en

faire de la Côte d'ivoire un

' de la tenue du Cadre

œuvre même si du côté mili­

pays de paix et de prospérité.

Permanent de Concertation à

L

une volonté manifeste de

taire les choses traînent

Espérons et prions afin que

Ouagadougou le 18 mai der­

encore un peu. Le CPC a

cette sortie de crise annoncée

nier pour affirmer que la date

entériné la date du premier

soit réelle et permette aux fils

de l'élection présidentielle en

tour de l'élection présidentiel

et aux filles de la Cote

Côte d'ivoire fixée au 29

en Côte d'ivoire au 29

d'ivoire de se réconcilier

novembre 2009 est une date

novembre

Cette

avec eux-mêmes pour leur

2009.

sûre confiant qu'ils pourront

fication. Pour le président

convergence de points de vue

bonheur et pour celui du pays

maintenant terminer l'identi­

ivoirien, ce n'est plus une

des membres du CPC traduit

tout entier. ■

Niger : Mamadou Tandja dissout le Parlement
amadou Tandja,
pose pas d'une majorité à
le président du
l'Assemblée nationale. Son
Niger a dissous
parti le MNSD (la coalition
par décret, le mardi 26dumai,
Mouvement national pour
le Parlement. Cette décision
une société de développe­
intervient au lendemain d'un
ment) ne compte que 48
avis défavorable de la Cour
députés sur 113. Dans la
constitutionnelle, qui s'était
situation politique actuelle, le
prononcé contre l'organisa­
scénario entre le chef de
tion d'un référendum visant à
l'Etat et l'Assemblée était à
prolonger le mandat du prési­
qui va dégainer le premier.
dent. Son dernier quinquen­
L'Assemblée a la possibilité
nat prend fin en 2009.
de renverser le gouverne­
Le président Tandja ne dis­
ment par une motion de cen­

M

16

sure. Elle avait aussi la possi­
bilité de mettre en accusation

le président de la Républi­
que, surtout après l'avis défa­
vorable de la Cour constitu­
tionnelle, si celui-ci persistait
dans son projet de référen­
dum. L'arme que détenait
encore Tandja, était la disso­
lution de l'Assemblée. Et il
l'a utilisé. Le décret a été lu
en séance plénière lè mardi
26 mai en l'absence du prési­
dent de l'Assemblée, Mahamane Ousmane. Quelle
démocratie ! ■

La Preuve n° 20 - Juin 2009